Éoliennes et santé : rapport de la Commission sénatoriale australienne

Le Sénat relate l’audition d’éminents spécialistes qui mentionnent des résultats d’études discrètement étouffés dans les rapports officiels.

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Eolienne (Crédits : FredArt, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

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Éoliennes et santé : rapport de la Commission sénatoriale australienne

Publié le 25 juin 2015
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Par Jean-Pierre Riou.

Eolienne (Crédits : FredArt, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.
Eolienne (Crédits : FredArt, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

Après des mois d’auditions de victimes, de scientifiques et d’acteurs de la filière éolienne, le Sénat australien vient de publier un Rapport intermédiaire qui fait tomber les masques.

Ce rapport reconnait l’évidence des souffrances de quantité de riverains venus témoigner.
Dans l’attente du rapport définitif qui devrait être publié en août, après les dernières auditions, le Sénat attire l’attention sur la nécessité d’études approfondies et se déclare « frappé par les lacunes considérables dans la compréhension de l’impact des éoliennes sur la santé humaine » et fait état des critiques concernant les « failles méthodologiques et les conclusions inexactes et incomplètes » des publications qui contestent les preuves de l’impact sanitaire, ou défendent la validité des normes existantes.

Le Sénat relate l’audition d’éminents spécialistes qui mentionnent des résultats d’études discrètement étouffés dans les rapports officiels et regrette que d’importantes organisations aient refusé de venir justifier la rigueur de leurs affirmations, ainsi que le contrôle des émissions sonores de leurs parcs éoliens selon la méthode proposée par le Sénat qui aurait permis de lever le voile.

Ce rapport intermédiaire fait référence, parmi de nombreuses autres études, à celle de Cooper qui a pu mettre en évidence ce lien irréfutable entre les infrasons des éoliennes et les « sensations » des riverains (migraines, nausées, vertiges, pression dans la tête…), grâce à la coopération de l’exploitant, Pacific Hydro, commanditaire de l’étude, à la suite de nombreuses plaintes.

La commission sénatoriale mentionne également la récente motion des médecins allemands qui abordait le risque sanitaire des infrasons et vibrations des éoliennes dans un rayon de 10 km ! Cette motion allemande déplorait que le développement éolien s’accompagne d’un risque sanitaire non maitrisé.

Ce rapport donne toute sa portée à l’aveu d’ignorance du rapport de l’AFSSET de mars 2008, qui représente pourtant, en France, la seule justification du refus des 1500m d’éloignement préconisés par l’Académie de médecine.

En effet, l’AFSSET mentionne, p 93 :

« En particulier le domaine de validité des critères d’émergence (en termes de niveaux et de dynamique des bruits) n’a pas été vraiment exploré, et la plus totale ignorance est de règle quant à l’existence d’effets de seuil, de validité spectrale, d’application aux bruits impulsionnels, de validité en fonction de la durée d’exposition, et de limitations diverses, ceci en dépit des souhaits déjà exprimés dans le passé par la commission Afnor S 30 J (bruits de l’environnement) ou plus récemment par le Conseil National du Bruit. »

Ignorance d’autant plus alarmante que le document original complet du rapport AFSSET présente un Avis de l’AFSSET qui mentionne :

« En vue de poursuivre l’approfondissement des connaissances dans le domaine de l’évaluation de la gêne due aux bruits, il convient de définir si les critères retenus dans la réglementation sont adaptés aux propriétés spectrales du bruit des éoliennes, notamment dans le domaine des infrasons ».

Et comme si ces lacunes concernant la protection des riverains n’étaient pas suffisantes, notamment pour les basses fréquences, l’arrêté du 26 août 2011 accorde aux éoliennes deux dérogations au Code de santé publique : la dispense du contrôle des basses fréquences à partir de 125Hz et l’élévation du seuil à partir duquel l’infraction est constituée pour les éoliennes, en le portant à 35dBA au lieu de 30dBA dans le code de santé publique.

On peut légitimement se demander pourquoi donc les éoliennes ne pouvaient pas respecter ce Code de santé publique puisqu’elles sont réputées ne poser aucun problème sanitaire.

En fait, des centaines de publications scientifiques établissent la réalité de leur impact. Carmen Krogh propose l’analyse de 63 d’entre elles. Les symptômes sont les mêmes chez les riverains du monde entier.

Avec des sensibilités individuelles infiniment différentes, les populations les plus fragiles, enfants et personnes âgées, paraissent les plus vulnérables. D’après les études les plus récentes, (Punch 2014, Schomer 2015) il semble que les personnes sensibles au mal des transports seront les plus affectées.

De simples visites de parcs éoliens rendent cependant bien peu compte de la réalité du véritable supplice chinois enduré par certains riverains.

La protection de la santé ne se traite pas à ce point à la légère, surtout lorsqu’il s’agit de celle des autres.

Quantité de victimes sont exaspérées de ne même pas obtenir de réponse à leurs cris de détresse.
Il est pourtant difficile d’évoquer leurs souffrances sans qu’une voix s’élève pour chercher à balayer le problème d’un revers de main.

Par ignorance, ou par complicité ?

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  • De façon assez bizarre, le sacro-saint principe de précaution ne semble as s’appliquer. Dès lors, il est facile de répondre à la dernière question.

  • Je ne sais pas quelle est la fréquence exacte du boum-boum qui vous secoue les tripes quand un voisin indélicat pousse sa musique à fond, mais je serais étonné quelle dépasse les 125 Hz pour la moyenne du spectre.

    Je suppose donc qu’on peut maintenant pousser à fond sa musique à toute heure de la journée …

    • Avec certains sous-sols (argilo-schisteux), il suffit d’enceintes ou de caissons de basses posés sur la dalle sans interposition d’isolant pour que les basses et leurs harmoniques, dont certaines peuvent être dans la gamme des infra sons, se propagent à des maisons situées à plus de cinquante mètres. Et dans ce cas, les dalles peuvent entrer en résonance jusqu’à faire tressauter un plumard. J’en fais l’expérience en ce moment même…

  • Le problème n’est pas là, bien sûr.
    Toutefois on parle généralement de basses fréquences dès les fréquences inférieures à 400Hz (parfois 500Hz) et d’infrasons en dessous de 20Hz, bien qu’à cette fréquence, ils soient parfaitement audibles par certains. http://www.spectra.fr/notions-norme-acoustique-r9.html
    Mais pour les boum boum des chaines HI Fi, il faudra attendre encore, la dérogation permise par l’art 26 de l’arrêté du 26 aout 2011 ne concerne que les éoliennes.
    Le contrôle des émergences spectrales pour les bruits de voisinages restent réglementés par le code de santé publique.
    Et pour les sonomètres au pied des éoliennes, il y a des centaines (milliers…) de mesures enregistrées dans des centaines de rapports et ce, dès 0.1Hz la fréquence la plus nocive étant identifiée à 0.168 Hz (Griffin 1990).
    (Leur puissance acoustique, insuffisamment prise en compte par la pondération A, reste cependant comprise entre 104dBA (Vestas V 90 2 MW) et 108 dBA (Enercon E 126 7.5 MW)
    Il y avait pas moins de 200 délégations au dernier des congrès bisannuels sur le bruit des éoliennes, il y a 3 mois à Glasgow. Leurs effets sanitaires néfastes ont encore fait l’objet de publications à charge au congrès Euronoise de Maastricht, il y a quelques jours.
    Cordialement, J.P.R.

  • Les éoliennes, le plan éoliennes, autant d’effets d’annonces qui leurrent un temps le citoyen français sur les efforts proclamés du gouvernement pour promouvoir une énergie renouvelable et « propre » en générant au pays quelques juteux profits. Ce n’est pas pour écouter des mises en garde alarmistes quant à la santé des habitants : d’autres se feront un cheval de bataille politique de les dénoncer plus tard. Ça ne changera rien à notre économie chancelante ni à la santé des populations qui ne sont pas, et de loin, le principal intérêt de gens qui vivent sur notre argent, à agiter toutes sortes de concepts desquels ils se tiennent soigneusement éloignés, l’important étant qu’ils puissent les utiliser pour continuer à vivre sur le pays, au mieux en parasites inutiles, au pire en nuisibles mais toujours la main sur le coeur et à nos frais.

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