Par Gabriel Lacoste
L’esprit humain est constitué de figures de style séduisantes que nous confondons trop souvent avec la réalité. Lorsqu’il est question du pouvoir politique, les exemples abondent. Les taxes ne sont pas des saisies d’argent venant d’une bureaucratie lointaine, mais de contributions voulues démocratiquement par nous. L’éducation ne complexifie pas de façon obligatoire l’entrée payante sur les marchés du travail, mais égalise les chances de succès de tous dans la vie. Ces jeux de l’esprit s’immiscent subtilement dans notre langage. Combinés à quelques statistiques judicieusement choisies en vertu d’un biais de confirmation, ils ont alors l’air d’évidences factuelles.
Un de ces tours de passe-passe revient assez fréquemment : invoquer des pôles en équilibre. Pourquoi le libéralisme économique est une doctrine néfaste ? Un social-démocrate vous répondra souvent un énoncé ayant la forme « la société est composée de deux forces, le privé et le public ; elle doit son succès à une juste proportion des deux. Or, les libéraux menacent le rapport harmonieux en mettant trop l’accent sur le privé. C’est aussi néfaste que trop de poids sur le public. L’important, c’est le juste milieu. » La dichotomie gauche et droite mène à une variante du même raisonnement. Plusieurs diront que le centre est la meilleure option simplement parce qu’elle est à mi-chemin entre deux extrêmes, comme si la politique était une balance maintenant en suspension deux entités autour d’un point sur une ligne.
Une fois nommées, les limites de cette manière de penser sont faciles à démontrer.
Le présent n’est pas un équilibre
Premièrement, « l’équilibre » est trop facilement situé dans le présent ou dans un passé proche. Une opinion est dite « extrême » ou « déséquilibrée » simplement parce qu’elle diverge de ce qui se pratique depuis des décennies. Derrière cette réaction se cache une présomption selon laquelle nous vivons actuellement dans le meilleur des mondes possibles ou presque, étant miraculeusement placés à la fin de l’histoire.
Pourtant, une opinion jugée maintenant « extrême » sera peut-être perçue comme étant la norme d’équilibre plus tard. C’est alors notre société qui aura l’air d’un astre sorti de son orbite. Les libéraux « radicaux » d’aujourd’hui seront peut-être les visionnaires de demain lorsque l’idéal d’une société apolitique prospère organisée autour de la propriété privée deviendra réalité. De ce point de vue, nos États-Providences auront l’apparence d’églises archaïques, oppressantes et chaotiques supportées par des rituels païens, puis une caste de devins et non d’un « juste milieu » ordonné savamment.
L’équilibre et la non-violence
Deuxièmement, la notion de milieu entre deux extrêmes est confondue avec l’absence d’agressivité. Dire d’une opinion qu’elle est « radicale » signifie 1- qu’elle préconise la violence ou 2- qu’elle diffère de ce que nous sommes habitués d’entendre. Ce double sens nous induit en erreur. Par exemple, en qualifiant le libéralisme « d’extrême », ses opposants insinuent que c’est un discours complaisant à la guerre de tous contre tous et donc au chaos. Or, le libéralisme n’est « extrême », « radical » ou « ultra » que dans le sens d’une divergence profonde avec l’état actuel des choses et non dans le sens d’un instinct de prédation ou d’un désir sadique de voir le fort pouvoir enfin écraser le faible.
Ce rapport ambigu entre l’équilibre et la non-violence est d’autant plus trompeur qu’à toutes les époques, ceux qui dénonçaient certaines pratiques apparemment normales comme étant violentes étaient qualifiés d’extrémistes menaçant l’harmonie de la société. Il en allait ainsi de l’esclavage, de l’aristocratie, du colonialisme, des crimes de la pensée et ainsi de suite. De façon insidieuse, celui qui osait nommer l’agression comme telle finissait par paraître vindicatif, par opposition à une masse paisible et obéissante.
Or, les libéraux prétendent jouer le rôle d’avant-garde morale contre la crédulité générale. Selon eux, la taxation et la réglementation des échanges, mêmes inspirées par des slogans hautement médiatisés, sont des formes d’agression et méritent d’être nommées comme telles. Oui, ce point de vue s’éloigne des normes actuelles et il est « radical ». Cependant, il ne s’agit pas d’une attitude tolérante à la violence, au contraire.
La définition des pôles est un produit de notre imagination
Troisièmement, nous situons le point d’équilibre d’une société où nous le voulons grâce à notre imagination.
C’est plutôt plaisant d’opposer le « public » au « privé », puis de les traiter comme deux forces gravitationnelles qui maintiennent la société autour d’un idéal. Or, ce n’est qu’une vision poétique.
Les sociaux-démocrates chérissent cette manière de voir. Sous le terme « public », ils insinuent que l’État est une sorte de scène visible et animée par tous, puis qu’elle est orientée vers la collectivité. Sous le terme « privé », ils présupposent que les échanges économiques entre individus sont discrets, cachés et visent à conserver des choses pour soi. Les sociétés modernes résultent alors d’une harmonie entre l’individu et le collectif (sorte de Ying et Yang version 2000), puis toutes les alternatives en brisent l’équilibre.
Pourtant, prétendre que les États modernes sont « publics » n’est qu’une vue arbitraire de l’esprit. Tous les fonctionnaires qui y travaillent prennent des décisions en fonction de leur salaire, de leur quête de plaisir ou de reconnaissance, de leurs préjugés, de leur agenda personnel ou de leur recherche d’avancement. Tout cela est très « privé » et inégalitaire. Ce qui s’y fait n’est quasiment jamais soumis à un exercice de votation ; ce qui résulte de nos décisions collectives est si flou que cela ne mérite pas d’être considéré comme l’expression d’une volonté solide. Toutes les institutions de l’État sont hors de notre contrôle. Nous sommes obligés d’y contribuer. Nous n’avons aucun moyen de savoir si cela en vaut la peine, puis d’en évaluer les conséquences. Nous y sommes liés par un acte de foi et rien de plus. Les fonctionnaires occupent un fief qui leur garantit un revenu tout en les dispensant de séduire une clientèle.
Au lieu de décrire notre société actuelle comme un équilibre entre le « public » et le « privé », nous pourrions plutôt dire qu’elle gravite autour d’institutions autoritaires, celles de l’État et d’institutions contractuelles, celles des marchés. De cette manière, il est plus difficile de présenter la situation actuelle comme un équilibre entre deux dimensions fondamentales de la vie, l’individu et le collectif. Le collectif n’existe pas dans l’État, mais dans les yeux de ceux qui y vouent un culte. Libérés de ces pétillants, il nous est plus facile de voir comment le prétendu « juste milieu » de notre société est en réalité une foi superstitieuse dans l’institution du contrôle. Nous y attribuons l’harmonie de façon rêveuse.
Je pense le vocabulaire public/privé est un piège socialiste. Le secteur prétendu « public » est au contraire le club le plus privé qui soit. Et le secteur « privé » est au contraire le plus largement ouvert au public.
En économie il n’y a pas de public ni de privé, il n’y a que du libre et du forcé. La première phrase de votre dernier paragraphe résume tout. La suivante est moins juste : Le collectif n’est pas un culte, c’est une réalité libérale à chaque fois qu’on organise une association, une société (commerciale), etc. bref un collectif qui peut faire ce qu’un homme seule ne peut pas.
Le libéralisme justifie-t-il les ententes illégales des banques pour manipuler le taux du Libor, les agissements illégaux d’une grande banque suisse pour favoriser la fraude fiscale, les pratiques d’une grande banque britannique se livrant au blanchiment d’argent et aux transactions avec des pays sous embargo ? Sans parler bien sûr de la crise des subprimes, due à l’avidité sans limites de banquiers et d’assureurs qui ont ruiné la vie de centaines de milliers de gens et plongé le monde dans la plus grave crise financière depuis 1929. La régulation publique est nécessaire, pour corriger les excès, et sanctionner ces délits. Je suis pour la libre entreprise, mais contre les tricheurs, les malfaiteurs et les manipulateurs.
Le système bancaire actuel est à peu près aussi libéral que la Corée du Nord.
1/ Le libéralisme ne tolère pas la fraude. Il est question de déréglementation, pas d’autoriser la tromperie.
2/ s’il y a paradis fiscal, c’est parce qu’il y a enfer fiscal
3/ En quoi le libéralisme signifie qu’il ne faut pas poursuivre les criminels et le blanchiment d’argent ?
4/ La question,c ‘est surtout l’utilité d’un embargo qui nuit surtout aux peuples des pays qui le subissent et renforcent les tyrans…
5/Les subprimes vient d’un cadre réglementaire inepte, d’incitations politiques à des actions que n’auraient jamais fait les banquiers sans elles. Comme par exemple obliger les banques à prêter à des insolvables, les politiques de taux bas qui créent des bulles, les réglementations du crédit qui allouent celui-ci dans l’immobilier et dans la dette publique…
Là où vous voyez un problème de libéralisme, il n’y a que des problèmes d’étatisme.
« Je suis pour la libre entreprise »
Non, vous ne l’êtes pas. Toute votre argumentation réfute cette affirmation.
« 1/ Le libéralisme ne tolère pas la fraude. Il est question de déréglementation, pas d’autoriser la tromperie. »
Et tu la controles comment, l’absence de fraude ?
Supermongol, ce que vous dites n’a aucun sens…
Comment peut-on contrôler l’absence de quelque chose ???
Par exemple, comment vérifiez-vous l’absence d’une fraude à la TVA.
Comment ? Au-delà du fait que la TVA a été spécifiquement conçue pour faciliter son contrôle à très faible coût administratif, en abaissant le taux de telle sorte que la fraude devienne absurde, par exemple à 5%.
5% sur tous les produits est le taux idéal de TVA, qui va comme un gant à l’Etat régalien minimal.
Le libéralisme ne justifie pas le vol (libor), mais il tolère encore moins la transformation de la loi en outil de puissance et de spoliation. Ainsi, entre les agissement d’un parti au pouvoir pour rendre illégaux certains moyens de lui échapper (fisc) ou certaines transactions (embargo), et les agissement d’une grande banque pour y échapper quand même, il n’y a pas photo. Si vous demandez au pouvoir, un résistant est un délinquant voire un terroriste, forcément…
La crise des subprime n’est pas due à l’avidité, sinon celle de politiciens prêts à acheter les voix à n’importe quel prix pourvu que ce soit un autre qui paye. Je rappelle que le principe même des subprime c’est une obligation (issue de la régulation publique !) de prêter à des insolvables selon les critères normaux des banquiers. Le résultat était couru d’avance, seule la date du krach était incertaine.
La régulation publique, en réalité une régulation politique, n’a jamais corriger aucun excès ni sanctionner le moindre délit, au contraire, elle est directement la cause d’excès comme les subprime ou l’endettement excessif grec ou la bulle immobilière. En fait, il devient difficile de trouver un excès qui ne soit exclusivement du à une régulation publique au départ.
Toutes ces crises viennent du privilège accordé aux banques de créer de la fausse monnaie légalement par le biais des réserves fractionnaires.
Privilège car les citoyens sont envoyés au bagne pour faux monnayage.
Le hold-up est de dire que ce système est libéral alors qu’il est la quintessence du socialisme, de la connivence et de la magouille.
Donc aucun embargo n’est légitime?
ce qui n’est pas légitime, c’est d’appeler embargo ce qui est en réalité une expropriation (interdiction à l’encontre des nationaux) doublé d’un blocus (interdiction à l’encontre des étranger). Après, libre à vous de ne pas commercer avec des gens qui vous semblent louches …
Je conteste complétement cette vision apolitique et morale de la société libérale : la société libérale est au contraire un effort pour être au maximum politique et au minimum morale.
La société libérale est amorale : ce sont les individus qui sont moraux.
L’Etat, la société n’ont absolument rien à dire sur la moralité des gens. Les gens peuvent émettre des jugements moraux sur eux, entre eux, sur les autres tant que bon leur semble, la société, l’Etat libéral est là pour empêcher que cette liberté de conscience et d’expression ne nuise aux autres. Ce qui est un rôle hautement politique, purement et uniquement politique.
Le marché, le libre choix et la libre concurrence sont les seuls acteurs qui puissent déterminer un équilibre et un service public, centralisé, jacobin peut dans certains domaines être autant ou plus performant qu’un service privé, et être à la limite utile à une minorité.
Seule une gestion complétement amorale de la compétition peut permettre la diversité, la spécialisation et l’évolution. Et cette compétition vaut autant entre divers efforts privés, qu’entre efforts privés et efforts publics.
Je pense également que le terme de privé/public est un terme des régulateurs socialistes : toute action ‘publique’ est ‘publique’, quelque soit la provenance du capital et des décisions : le privé n’existe que pour des raisons totalitaires : cerner, encadrer, réguler et taxer.
La société libérale met sur le plan de l’égalité de droit toute chose publique, tout élément de la société : séparer les éléments de la société selon le mode de construction du pouvoir qui les ordonne (association, actionnariat, démocratie, oligarchie, monarchie …) un délire de socialiste : c’est opposer les citoyens les uns contre les autres.
On voit très bien la différence entre le privé et le public quand survient une crise : le privé se fait rembourser ses pertes par le public, qui lui les supporte intégralement.
C’est bien ce que je dis : la distinction privé public est une invention de socialistes pour faire en sorte que les gens s’entretuent.
C’est exactement l’inverse, les structures publiques n’acceptent jamais aucune responsabilité et mettent tout sur le dos des structures privées qui sont contraintes de payer toutes les gabegies du secteurs public.
Qui paient les salaires et les retraites du secteur public ? Le secteur privé par l’intermédiaire des impôts.
Vous dites n’importe quoi.
Renseignez-vous avant d’étaler votre ignorance.
Tiens ? le fameux « C’est un scandale, c’est l’État qui paye ». Ma foi mon cher vigogne, vous avez l’étoffe d’un président, car voilà une proposition tout à fait digne du récent « C’est gratuit, c’est l’État qui paye » de détenteur actuel de l’office.
Il n’y qu’un os (tout petit petit petit …) dans cette idée : l’état n’a pas un sou. Tout ce qu’il a, il le prend au … secteur privé.
donc on voit mal comment le « public » (sic) pourrait supporter la moindre perte. Et bien sûr ce n’est pas ce qu’il fait : il se tourne vers le contribuable (présent ou futur, via l’emprunt), ou plus rarement une autre malheureuse catégorie tout aussi privée que la première.
Le public est la machine qui sert à certains agents (privé ou pas, mais bien introduit dans le système, ça c’est sûr) pour pomper le pognon d’autres agents privés. (*)
conclusion de Vigogne: renforçons le public.
Logique.
Enfin, logique pour un shadok ou un sapeur camembert …
CPEF …
(*) ou comme disait Bastiat :
L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde.
http://bastiat.org/fr/l_Etat.html
+1000.
L’argent public n’existe pas : il vient de personnes « privées » et finit toujours dans les poches de personnes « privées ».
Le socialisme, c’est la guerre civile permanente, la guerre de tous contre tous, guerre que les socialistes attribuent à leurs adversaires mais qu’ils idolâtrent car elle permet à une caste de parasites, les oints du seigneur, de vivre du travail de leurs esclaves.
« Le socialisme, c’est la guerre civile permanente, la guerre de tous contre tous, guerre que les socialistes attribuent à leurs adversaires mais qu’ils idolâtrent car elle permet à une caste de parasites, les oints du seigneur, de vivre du travail de leurs esclaves. »
Et symétriquement, remplacer « social » par « capital » dans cette diatribe permet de retrouver l’autre versant d’un débat aussi stérile que suranné.
Ce qui est excessif est insignifiant…
Seuls des hommes font la guerre. T’as rien appris à l’école ?
Stéphane, je vous lis souvent parler au nom de la société libérale pour accuser vos adversaires de ne pas en faire partie. Vous raisonnez comme un pape chassant des hérésies et proclamant des excommunications. Je suis d’accord que vos opinions représentent un courant libéral plutôt classique pour qui la politique et la sphère publique sont au centre du droit, puis se porte garant des libertés. Cependant, votre opinion n’épuise pas le libéralisme, qui peut très bien muter, se scinder, se diviser.
Ensuite, dans votre réponse, vous donnez un sens à la morale qui excède probablement le mien. Lorsque je parles de « moral », je ne parle pas de dire aux autres comment vivre leur vie, mais je réfère seulement à des règles de bases sur le vivre ensemble comme « soit poli avec des étrangers », « ne vole pas », « ne ment pas », etc. Sociologiquement parlant, ces règles sont bien plus au cÅ“ur des idéaux libéraux que les décisions politiques, qui n’en sont bien souvent que des théorisations alambiquées douteuses.
Ok, alors j’avais mal compris ce que vous aviez écrit : je partage l’objectif de développer une société basée sur le respect et la tolérance, ce qui relève pour moi du politique (le vivre ensemble dans la cité) et non de la morale (la définition d’une échelle de valeurs)
Que m’importe que mon voisin mange du chien, je désapprouve moralement, mais cela ne justifie en rien que je l’expulse de la cité.
Je pense que par politique, vous faites référence au salmigondis de moralisme, de sophismes et de préjugés qu’utilisent nos ‘politiciens’
 » ce qui résulte de nos décisions collectives est si flou que cela ne mérite pas d’être considéré comme l’expression d’une volonté solide. »
Quand un conseil municipal décide à 60/40 de ses membres de modifier le tarif de la cantine, on se fout complètement de savoir que c’est l’expression d’une »volonté solide ».
Dans ce cas, 40% sont contre, 60% sont pour, mais 100% sont d’accord sur le mode de décision, et c’est ce qui permet à toute structure collective de fonctionner sur le long terme.
Idem dans un conseil d’administration ou un syndic de propriété : c’est le mode de décision qui fait consensus, pas les décisions elles mêmes.
Qui est le « on » dans « on se fout » ? Vous devriez dire « je m’en fous » où « nous, les x, nous nous foutons », mais, de grâce, n’employons pas la première personne du pluriel dans un sens indéfini. Ensuite, je serais surpris d’apprendre qu’il y a un consensus de 100 % sur le mode de prise de décision dans nos sociétés. Pourquoi en débattons-nous ?
A partir du moment ou aucun des conseillers municipaux (ou aucun des copropriétaires) de mon exemple ne sort un flingue pour changer les règles de décision, on peut considérer qu’ils sont d’accord avec.
Salut supergoulag
Le pb des municipalités c’est que 60% des conseillers municipaux ne représente pas la majorité des électeurs.
Cela s’appelle la loi du plus fort, la dictature de la majorité, dans la réalité, la dictature d’une minorité qui arrive à ‘rassembler’ contre les autres.
C’est exactement ce qui est inacceptable dans la politique actuelle : c’est un peu comme si au lieu d’allez faire vos courses au supermarché et de pouvoir choisir ce que vous voulez manger, on demandait aux gens de décider de votre menu à la majorité.
On peut tout de même distinguer privé et public. exemple : un parc privé et un parc public. Dans un parc privé, l’entrée est en général réservé par exemple aux habitants propriétaires du parc ou tout simplement à ceux qui paient alors qu’un parc public est accessible à tous.
Vous me direz, un parc privé peut être également accessible à tous si le propriétaire en décide ainsi, mais c’est justement cela la différence : possibilité contre obligation. On pourrait donc commencer par distinguer comme ceci public et privé. le public à une obligation de fourniture de biens ou services que n’a pas le privé.
Vous vivez sur une drôle de planète, vous !
Vous n’avez jamais rencontré d’espace public (propriété de l’Etat) qui ne sont pas accessibles au public (à tout un chacun) ??
Vous n’avez jamais rencontré d’espace public où on doit payer un droit d’accès ??
Bien essayé, mais non. Essayez encore. 😆
Antonino:0- Raphael:1
Et dire qu’il prétend nous instruire lol
pourriez-vous donner un exemple ?
Fort de Bregancon, la Lanterne, réserve de chasse de Chambord ou de Marly…
Pour les logements de fonction c’est assez particulier. Mais vous avez dans l’absolu raison.
Je m’attendais plutôt à l’exemple des transports publics non gratuits (ou plutôt non socialisés), des piscines publiques, etc.
La définition que je donne est idéal-typique, bien entendu on peut imaginer des biens ou services financés par l’impôt et par une participation des individus-usagers. Mais même dans ce cas, la notion de « public » a un sens puisqu’en général les tarifs s’adaptent pour que tous puisse y avoir accès.
J’aurais pensé qu’on m’aurait plutôt contredit sur la distinction à faire entre biens publics/biens communs/biens collectifs qui est à mon sens plus pertinente.
La distinction public/privé de Samuelson ne préjuge pas du statut public/privé de ces mêmes biens (même si c’était l’intention cachée derrière la théorie). Aucun rapport donc. En outre, cette théorie est souvent poussée jusqu’à l’absurde, par une regrettable confusion entre externalité positive (non rémunérée) et bien public, et se trouve en conséquence fortement contestée, quand elle n’est pas tout bonnement dénoncée.
Pour revenir au sujet, affirmer que le public aurait une obligation de fourniture de biens ou services, contrairement au privé, est totalement irréel dès lors qu’on n’évoque pas les questions de prix et de quantité du bien fourni. Votre remarque fait immanquablement songer aux planifications des soviets, avec l’extraordinaire succès qu’on sait.
En outre, contrairement au privé qui peut se retrouver devant un juge, le secteur public s’assoie confortablement sur ses prétendues obligations quand les véritables propriétaires des biens publics (politiciens, hauts fonctionnaires, syndicalistes) le décident au hasard de leurs lubies. Le public peut bien aller se faire voir et, s’il n’est pas content, la matraque du CRS fera l’affaire.
L a distinction de Samuelson est insuffisante, c’est bien pour cela que j’ai ouvert la porte en parlant de distinction entre biens publics/biens communs/biens collectifs qui permet de mieux appréhender la réalité.
Votre problème c’est que vous faites dans l’idéologie et non pas dans la description de la réalité. On peut contester l’efficacité du public comme vous le faites, (et qui à mon sens est une preuve d’aveuglement idéologique car comparer la France ou les autres pays développés qui ont tous des services publics est complètement délirant) et regarder la réalité en face. Le public a une obligation de service, je crois même que c’est dans la loi. Bien entendu, on peut aussi obliger des entreprises privées à fournir un service, mais dans ce cas, peut-on parler encore d’entreprises privées pures. Là encore on entre les deux.
Sur votre dernier paragraphe, je suis assez d’accord avec vous, mais je prendrai plutôt l’exemple des contractuels dans la fonction publique, qui voient leurs droits régulièrement bafoués, ce qui serait très sévèrement condamné dans le privé.
Si vous ne définissez précisément pas les biens publics, biens communs et biens collectifs, vous pouvez continuer longtemps votre monologue stérile, petit plaisir solitaire.
Surtout, vous persistez à refuser le sujet qui était la dénonciation de l’affirmation farfelue du premier message : « un parc public est accessible à tous », donc un parc privé ne l’est pas, deux pétitions de principes idéologiques aussi parfaitement et absolument fausses l’une que l’autre.
Un parc public réellement accessible à tous, c’est au mieux un terrain vague décoré de ronces impénétrables.
Quant à la théorie imaginaire comme quoi le service public aurait des obligations de service, cette expression recouvre diverses réalités sans rapport entre elles. Notamment :
– obligations de « service public » en matière de transport, contreparties imposées aux titulaires d’autorisations administratives, peu importe leur statut public ou privé
– obligations de service imposées aux fonctionnaires, sous-entendu obligations contractuelles vis-à -vis de la hiérarchie, mais certainement pas des usagers
– obligations vis-à -vis des usagers en matière de diffusion des documents administratifs et de réponse aux questions posées, obligations dont on sait bien ce qu’il en est en réalité
Les obligations que s’imposerait le secteur public vis-à -vis de la population relèvent donc à peu près du fantasme, d’autant que l’expression ne précise pas s’il s’agit d’obligations de moyens ou de résultats. Mais même dans le cas d’une obligation de moyens, les usagers restent quand même les dindons de la farce, puisqu’il est bien connu que si les moyens de l’administration sont insuffisants, c’est que les usagers n’ont pas suffisamment payé d’impôts, de taxes, de contributions, de cotisations, de droits en nature ou en espèces, de…
Rien que le terme « usager » est significatif. L’usager, c’est celui qui use, celui qui, forcément, abuse de la merveilleuse construction idéale du service public. Heureusement, les syndicats luttent quotidiennement pour l’empêcher de nuire et lui faire rendre gorge, à ce salaud d’usager !
Un bien commun peut-être défini par la non exclusion mais pas nécessairement la non rivalité. C’est-à -dire que tout individu peut utiliser le bien mais son utilisation peut priver un autre individu de son utilisation. Par exemple, l’eau pourrait être considérée comme bien commun.
Un bien collectif peut-être défini par la non-rivalité, c’est-à -dire que l’utilisation du bien ne prive pas un autre individu de ce bien, par exemple les connaissances.
Pour la définition de bien public, plusieurs possibilités : ou bien l’intersection entre bien commun et bien collectif (c’est la définition la plus restrictive), ou bien simplement le fait d’être produit par le secteur public . Dans ce dernier cas, la question se pose de savoir si le secteur public n’est pas plus efficace pour produire des biens communs et collectifs que le privé.
Désolé mais un parc public est accessible à tous. A Paris, vous pouvez entrer dans les parcs publics sans problème, dans les autres villes c’est pareil. Prendre quelques contre-exemples bien particuliers pour infirmer ma proposition est de la mauvaise foi, surtout après les précisions apportées. Par contre, encore une fois, vous déformez mes propos. Je n’ai jamais écrit qu’un parc privé n’était pas accessible à tous, j’ai bien précisé qu’il POUVAIT être accessible à tous si le propriétaire en décide ainsi. A la différence d’un parc public qui porte en lui l’idée d’un libre-accès à tous sans restriction (bien commun).
Vous ne connaissez pas bien le statut de fonctionnaire, car justement leur statut impose une obligation qui n’est pas hiérarchique. C’est même un des éléments essentiels de leur statut (de plus en plus mis à mal il est vrai.
Un exemple d’obligation de service : l’existence te l’entretien d’une école primaire dans une commune (ou un rassemblement de commune, cela doit dépendre de la taille). Le privé n’a aucune obligation de la sorte.
Sans surprise, vous nous recrachez la thèse de Samuelson quasiment mot pour mot. C’était bien la peine d’essayer de changer de sujet pour finir comme cela.
« Désolé mais un parc public est accessible à tous » : pas au bûcheron qui vient découper un arbre ou à l’amateur de sculpture qui vient se servir si le parc en est décoré, encore moins au spécialiste du drift qui se dit que ce terrain permet de bien sympathiques glissades. Le parc n’est pas accessible à tous, au prétexte qu’il serait public. L’accès au parc ne dépend définitivement pas du statut public/privé, mais seulement de sa destination d’usage.
Enfin, vous confondez les missions publiques avec les obligations de service, soit un bon gros n’importe quoi fondé sur le recours désordonné à un vocabulaire élémentaire non maîtrisé.
On commence à bien vous cerner.
 » le public à une obligation de fourniture de biens ou services que n’a pas le privé. »
foutaise.
c’est le « privé » qui les obligations, jamais le « public ». Aucun « privé » n’a le DROIT de refuse un service.
le « public » qui mérite ce nom (l’armée, la police, … ) est soumis à un droit spécifique qui ne l’oblige qu’à … faire son travail. Et encore. la police n’ouvrira une enquête que si elle le veut bien. l’administration qui délivre les permis de construire est censée respecter un délai, sauf que ce délai peut être repoussé sans limite. etc.
le « public » qui ne mérite pas ce nom, homologue d’un secteur « privé », ( par exemple, la SNCF, la SNCM, l’éducation nationale, le fisc – recouvrement) n’a pas d’obligation supplémentaire à l’égard du public (au sens de : la clientèle), qui a moins de droit et de recours contre lui. Enfin, pour couronner le tout, il arrive que le secteur public disfonctionne et l’autorité fait alors tout son possible pour … le soutenir au lieu de le forcer à s’améliorer.
allons un peu de sérieux. Le privé n’a pas une obligation d’entretenir une école dans une commune (ou dans un rassemblement de communes). Un individu qui construit un parc privé n’a pas obligation à ce que tout individu puisse y accéder. Par contre, il est vrai que si un individu vend sur un marché, il ne peut refuser l’acheteur. C’est là que c’est intéressant : cela signifie que le fonctionnement du marché est subordonné à l’existence d’une autorité de contrôle, dit autrement le marché est une institution construite par les individus ! Bien entendu, il peut toujours agir en amont en mettant en place une vente privée, ou encore en proposant des prix d’un certain niveau empêchant une certaine population de venir, justement ce que ne fait pas le public qui a contrario a plutôt tendance à mettre en place des tarifs différenciés afin de permettre un accès à tous.
Une entreprise payée par ses clients a une obligation de résultat, sinon elle coule.
Culture, confiture, crétinure…
« Obligation de résultat », voilà de la bonne langue de bois. Cela ne veut rien dire. On trouve des incompétents dans le privé qui reste des années, voire même qui ont des promotions, sans que cela ne fasse couler la boîte. Vivez dans le monde réel et sortez de wikibéral !
allons un peu de sérieux.
Quelque soit la dépense « publique », c’est exclusivement le privé qui paie dans notre pays (*). On appelle ça les impôts, tu connais ? L’entretien des écoles, c’est le privé qui paye.
« Un individu qui construit un parc privé n’a pas obligation à ce que tout individu puisse y accéder. »
Et le « public » non plus, ignorant. tu crois avoir le droit d’entrer dans la cour d’une école, dans le parc des véhicules municipaux, ou le joli jardin de l’hôtel du préfet, sous prétexte que c’est une propriété publique ?
 » Par contre, il est vrai que si un individu vend sur un marché, il ne peut refuser l’acheteur. C’est là que c’est intéressant : cela signifie que le fonctionnement du marché est subordonné à l’existence d’une autorité de contrôle, dit autrement le marché est une institution construite par les individus !  »
Boullie pour les chats, à base de truisme ( « le marché est une institution construite par les individus » … quel scoop ..) et de relents moisis des années 20 (« Tout dans l’Etat, rien contre l’Etat, rien en dehors de l’Etat » : c’est toujours Benito Mussolini qui a le mieux résumé cette idée que sans autorité centrale totalitaire rien ne peut fonctionner, notamment pas le marché)
(*) en toute rigueur il y a bien quelques cas de menus revenus collectifs (des revenus forestiers par exemple pour certaines communes) mais c’est peanuts, on peut négliger.
 » afin de permettre un accès à tous. » mega-lol. non mais, tu crois encore ces calembredaines démontée par les universitaires (théorie des choix publics) depuis longtemps ? Les élus font ce qui leur rapporte des voix, et les subventions en raison inverse des revenus n’ont pas d’autres causes
Toi tu n’as toujours pas compris que le privé bénéficier des services fournis par l’Etat. Si tu n’étais pas un parasite tu comprendrais que lorsqu’on bénéficie d’un service, on paie. Quand tu vas au resto, tu pars sans payer ? M’étonnerait pas de toi…. Je vais traduire ce que tu nous énonces : ce sont les consommateurs qui paient des dépenses des entreprises privées ! Quel scoop ! C’est le privé qui paie les dépenses des entreprises de l’industrie automobile ! Est-ce scandaleux ?
Je crois avoir saisi ton problème ou plutôt ta mauvaise compréhension du fonctionnement de l’économie. Toi tu es du genre à croire que l’économie c’est un gâteau produit par le privé et sur lequel le public vient se goinfrer. Vrai ? Ben t’as tout faux. Le gâteau il est produit certes par le privé mais également par le public. Dit dans un langage plus savant, les impôts sont prélevés sur une production économique déjà augmentée de l’activité publique.
Comique ! une école n’est pas là pour qu’on puisse se balader mais pour que tes enfants puissent y aller. Réfléchis un peu au lieu de te ridiculiser comme tu fais.