La zone euro est entrée dans un mécanisme de double contrainte avec la Grèce. Elle ne peut imposer une logique de résultat à un pays sans lui donner les moyens de s’émanciper de sa tutelle. Mais la crise récente l’a conduite à renforcer sa tutelle au motif qu’il était question de ne plus payer, ce qui est contradictoire.
Comment l’économie grecque sera-t-elle capable de redémarrer ? Tel est le point focal de l’affaire qui consiste à trouver une meilleure perspective pour la Grèce et les autres pays de la zone euro. La recherche d’un équilibre économique au travers de décisions politiques n’est pas en soi nocive. On peut déplorer que le gouvernement grec n’ait pas eu le bon sens d’anticiper certaines directives de l’accord, comme la constitution d’un Code civil. Cependant il y eut aussi des demandes sèches qui ont démontré que la dette, dans l’enclos de la zone euro, signifiait une perte totale de souveraineté.
Un référendum grec réduit aux apparences a montré que l’Union Européenne n’était pas capable de dialoguer avec un peuple. Plusieurs mois de réunions, où le but du jeu était d’essouffler des négociateurs de gauche radicale, en ont créé l’urgence folle. Tout ceci pour nous retrouver, une semaine après, avec la complicité du FMI, à déclarer notre obligation de restructurer une dette qui ne peut, dans le contexte présent, être honorée par la Grèce. On se demande bien pourquoi ce temps perdu, sinon pour entraîner le contrôle financier des banques grecques par la BCE. Une mise sous perfusion conditionnelle qui s’avérera extrêmement coûteuse sur le long terme.
Cette gestion en mode panique s’est imposée parce qu’il y avait d’autres opinions populaires à contenter. Elle se traduit par une dépense incompréhensible d’argent communautaire. Même l’Angleterre sera mise à contribution. Dès que nous avons fait baisser pavillon aux forces politiques de Syriza, la grande faiblesse de la zone euro est apparue. Lorsqu’il est impossible de mettre un pouvoir politique face à ses responsabilités, la seule chose qui reste à faire, au nom d’idéaux humanitaires ou de solidarité, est de continuer à payer pour lui. Ce que nous avons fait, faisons et ferons.
Dans ce cadre, le seul service que nous pouvions rendre à nous-mêmes et au peuple grec était d’offrir un grexit maîtrisé ; un degré de liberté temporaire dans l’esprit de Wolfgang Schäuble. Seulement la liberté est un mot qui fait peur en Europe. Si à la suite d’un grexit le pays recouvrait une santé économique, les habitants garderaient-ils la même foi en l’euro ? Nos intentions peuvent-elles être de créer aux marges de l’Europe un pays émergent ? Ou de montrer à une jeunesse européenne sans emploi comment sortir de nos impasses sociale-démocrates ?
La situation actuelle ne manque pas non plus d’ironie. Après une victoire écrasante de ses institutions dans les négociations, la zone euro s’emploie à payer pour maintenir un flux continu de monnaie en direction des guichets d’Athènes, à payer pour que nous puissions être remboursés d’un ancien plan de secours, à payer pour offrir de nouvelles capacités de production, à payer pour prévenir un drame social au moindre risque politique naissant dans ce pays que nous avons rendu fragile.
La Grèce possède une aura historique parce qu’elle est une des origines majeures de la civilisation occidentale. Aussi avions-nous du mal à chasser de notre esprit la perception que l’Europe semblait maltraiter injustement son aïeule. La mauvaise conscience, qui s’est manifestée jusque dans le cœur des élites, laissera s’échapper d’autres voix en provenance de la scène politique, universitaire ou médiatique. Elles examineront, dans chaque pays, la viabilité d’une expérimentation commencée il y a quinze ans : l’euro.
« où le but du jeu était d’essouffler des négociateurs de gauche radicale » heu, les négiocatiateurs de Syriza faisait excatement la même chose, ils ont essayé d’essoufler les créanciers, d’attendre le dernier moment pour pousser les créanciers dans leurs derniers retranchements sauf que cela n’a fait que durcir les créanciers exaspérés.
Que ce soit l’accord temporaire ou le final, dans les deux cas, Syriza aurait pu obtenir un bien meilleur accord s’ils avaient accepté les versions précédentes.
La manière de négocier de Syriza montrait une totale incompétence. Insulter les gens avec qui l’on négocie n’est jamais une bonne chose, ne pas arrêter de changer d’avis ne l’est pas non plus
« Si à la suite d’un grexit le pays recouvrait une santé économique, les habitants garderaient-ils la même foi en l’euro ? Nos intentions peuvent-elles être de créer aux marges de l’Europe un pays émergent ? »*
Avec un gouvernement d’extrême gauche dans un pays corrompu et non compétitif dominé par des gens qui refusent de faire les réformes par eux-mêmes ? La bonne blague, ça n’arriverait que dans vos rêves.
Une Grèce sortie de l’Euro ne se réformerait pas, se remettrait à faire les mêmes erreurs et retrouverait son niveau de dette et ses problèmes actuels…Et il faudrait encore les renflouer dans 15 à 20 ans..Bref, un Venezuela sans pétrole, et même le pétrole ne suffit plus. Et un pays, pour être émergent, a besoin d’une population jeune et d’un gros avantage compétitif en termes de ressources ou de population jeune hors la Grèce est un pays à la population âgée sans ressources.
La Grèce va souffrir un bon moment mais les remèdes de l’UE sont les bons à long terme.
Une Grèce sortie de l’Euro ne se réformerait pas
Mais alors sans le sous, comment paieraient-ils les fonctionnaires et les excellentes retraites ❓
Mais non mais non : ils mettent en marche l’imprimante magique, et le problème est provisoirement résolu, le temps qu’ils se décident.
Le peuple grec est totalement incohérent, il ne fait preuve d’aucune logique. Voilà pourquoi il est impossible de respecter sa volonté. Les Grecs veulent rester dans l’euro et veulent que l’UE leur accorde une aide financière. Pourtant, ils s’offusquent de l’ingérence européenne et des réformes demandées en contrepartie ce qui est illogique soit ils refusent l’ingérence et les réformes mais dans ce cas, ils ne demandent pas un sauvetage de la Grèce soit ils veulent un sauvetage mais acceptent les contreparties. Les Grecs se sont opposé à la première version par référendum pourtant, aujourd’hui, ils sont favorable à la nouvelle version bcp plus dure. Ils font très majoritairement confiance à Tsipras alors qu’il vient de trahir ses promesses, il apporte encore plus d’austérité alors qu’il avait été élu pour moins d’austérité.
Je suis étonné que tant de gens croient à l’image de Tsipras courageux résistant mais n’avant pas d’autre choix. Personne ne peut nier qu’il aurait pu obtenir un bien meilleur accord s’il avait négocier de facon moins stupide
C’est sûr que les propositions d’avant le référendum étaient moins dures que celles d’après. Tout ça sonne un peu comme une vengeance, un règlement de comptes entre la smala néo-soviétique qui gère le mammouth de Bruxelles et les trublions gauchistes et infantiles de Syriza, héritage populiste de décennies de gabegie et de clientélisme politique.
A part à très très long terme, je vois mal le pays sortir la tête hors de l’eau boueuse. Avec une TVA à 23% ça va carrément fusiller leur seul secteur porteur, les touristes feront leur compte et iront ailleurs.
Cela va les forcer à se diversifier, ils ne peuvent pas juste compter sur le tourisme et l’huile d’olive.
Le tourisme et l’huile d’olive sont leurs meilleurs atouts. A eux de ne pas les gâcher, c’est pourtant plus facile qu’en trouver d’autres et les développer à coups de subventions européennes.
C’est juste stupide. L’Histoire l’a bien montré : plus une économie est diversifiée plus elle est solide, l’Espagne ou la Floride en savent quelque chose, sans oublier l’Islande.
ce qui a exaspéré les chefs d’état européen ce n’est pas tant le référendum mais que Tsipras avait dans un premier temps accepté les propositions avant de changer d’avis quand il a vu qu’il n’aurait pas la majorité dans son parti et de décider de faire un référendum. Cela est totalement compréhensible.
Les chefs d’états européens espéraient que le référendum serait positif ce qui aurait nui à Syriza. Pour pousser le camp d’oui, ils ont dû faire peur aux grecs en leur disant qu’une victoire du non allait empiré les choses (c’est ce qui s’est passé). Après quand le non a triomphé, pour ne pas perdre leur crédibilité, les européens avaient le choix entre un grexit (ce que voulait un certain nombre de pays) ou un accord encore plus dur qu’avant
Vous me faites rire! Draghi, Lagarde, Cameron, Juncker ou Merkel, des néo-soviétiques?
Sérieusement, A.Tsipras a perdu du temps! Exprès ou pas? D’un côté, il s’est « battu jusqu’au bout » et de l’autre côté il a été « contraint » de « signer l’armistice » et ses conséquences: surveillance ou tutelle … contre 83 milliards d’ €, dans les mois qui viennent!
Ce n’est pas à des Français que je dois tout de même expliquer comment des politiciens nationaux s’exonèrent de mesures désagréables sous le fallacieux prétexte que « c’est pas moi, c’est l’Europe », consacrant toujours plus le rôle de bouc-émissaire (alors que les mêmes politiciens français ont évidemment « signé pour accord », à Bruxelles!)!
Les Grecs ne sont pas plus bêtes que d’autres: ils se rendent bien compte que, devant l’ampleur de la dette, après les divers scandales de corruption, après la falsification des chiffres pour hâter l’entrée de la Grèce dans l’Union, après toutes les petites magouilles connues pour éviter taxes et impôts, cela ne pouvait évidemment pas continuer comme ça, éternellement!
Par contre, A.Tsipras, manifestement « homme nouveau » et différent, a commencé à nettoyer les mauvaises les écuries des mauvaises habitudes politiques et administratives et il porte, pour le moment, l’espoir de la population pour que les sacrifices soient équitablement répartis.
Ce que les Grecs ne veulent pas, c’est se sacrifier sans espoir (logique).
Alors oui: réformer, cela a un coût et, oui aussi, l’espoir c’est qu’il y ait des investissements dans l’économie (secteur productif): Ch.Lagarde a été la première à le reconnaitre: une austérité sans croissance est sans effet positif!
Les sommes prévues pour cela par les « créanciers » dans l’aide accordée paraissent insuffisantes. Il faut aussi que les pays partenaires envoient leurs entreprises en Grèce où les salaires risques clairement de devenir compétitifs.
De toute façon, un grexit, même temporaire, était à éviter: les conséquences n’en étaient pas prévisibles et la Grèce ne se serait jamais relevée seule. Et passer la main à la Russie, à la Chine, à l’Arabie ou aux U.S.A. aurait été une solution anti-européenne grave et une honte sans nom.
« Par contre, A.Tsipras, manifestement « homme nouveau » et différent, a commencé à nettoyer les mauvaises les écuries des mauvaises habitudes politiques et administratives » là, je rigole bien. depuis qu’il est au pouvoir, la seule grande mesure qu’il a faite c’est rouvir la télévision publique pour avoir une chaine de propagande. c’est une vieille habitude des partis au pouvoir en Grèce de faire de la télévision publique un organe de propagande à leur service (sauf qu’aujourd’hui, je suis étonné par l’ampleur de la dit propagande plus importante aujourd’hui qu’avant).
Il n’a fait aucune réforme sérieuse contre la corruption, le clientélisme, la fraude fiscal,…
Pq un certain nombre d’oligarches qui étaient proches du PASOK mais qui ont quitté ne navire qd celui ci a coué soutiennent t ils aujourd’hui Syriza ?
« pour que les sacrifices soient équitablement répartis » justement, une bonne partie des gens ayant des privilèges en grèce sont des électeurs de Syriza (je pense aux fonctions réglementés, à certaines catégories de la fonction publique). Les agriculteurs et les armateurs sont tjs exemptés d’impôts. Le jour où ils payeront des impots (si cela arrive un jour) ce sera grâce à la troika. En plus, les riches grecs n’ont plus d’argent en grèce, cela fait longtemps qu’ils ont mis leur argents dans des banques luxembourgeoises, suisses ou allemandes alors comment vous allez les faire payer ?
@Mikylux: « néo-soviétique » oui, ça dépend quelle portée on donne à « néo » et les dogmatiques comme les staliniens ça existe aussi à droite, les pratiques bureaucratiques et les petits arrangements entre potes ça existe ailleurs qu’en Corée du Nord, même chez des gens dont on dirait pas comme ça à priori. Lagarde n’est pas « commissaire » à Bruxelles, quant à Cameron il y a longtemps que son pays, bien avisé, ne touche pas à certaines variétés d’argent sale: l’euro et les billets de monopoly.
C’est aussi et surtout un divorce à venir de deux Europe : Celle des Huguenots qui ont soumis – provisoirement ? – celle des non-huguenots.
En voir la fin du post et le rapport à l’argent des uns et des autres :
http://flibustier20260.blogspot.fr/2015/07/pantalonnades-la-desunion-europeenne.html
Le début de la fin, effectivement…
I-Cube
La Grèce a été placée sous perfusion européenne bien avant l’euro, dès son adhésion à la CEE en fait, noyée sous un déluge d’argent frais destiné à l’extraire du tiers-monde économique et social, mais au prix d’un océan de dettes sans rapport avec son potentiel de création de richesses. Si l’économie grecque a progressé depuis, insuffisamment sans doute, l’Etat obèse est en revanche resté bloqué plusieurs décennies en arrière, la corruption des élites mal élues ayant succédé à la corruption des dictateurs, et demeure sous la menace encore vive d’extrêmes délirants obsédés par leurs thèses d’un autre temps, aussi illibérales les unes que les autres.
C’est une méprise fatale d’analyser la crise grecque comme si l’euro avait la moindre responsabilité dans la décadence du pays, alors que ce sont l’obésité de l’Etat et l’incompétence des politiciens qui sont seuls en cause. Les camps pro ou anti-euro manoeuvrent sur les décombres de la Grèce, preuve d’une terrible indifférence pour les Grecs, chacun restant aveuglé par sa monomanie du changement à tout prix, que ce soit vers la désintégration fédérale ou vers la désintégration nationale, deux malheurs strictement équivalents.
L’ordonnancement présent de l’Europe, avec des institutions plutôt confédérales où aucun pouvoir n’est en mesure de dominer les autres et avec un euro fermement indépendant des amateurs politiciens irresponsables, est pourtant la solution d’avenir la plus équilibrée, pour que surtout aucun politicien d’aucun camp ne puisse de nouveau mettre la main sur la monnaie, lui donnant les moyens de ravager sans merci l’économie européenne ou son économie nationale. Il faut espérer que les Traités et surtout les populations européennes seront des barrières suffisamment élevées pour n’autoriser aucune de ces évolutions, ce qui serait tout simplement catastrophique.
A une exception notable, la Grèce précisément, dont une sortie temporaire sous contrôle de l’euro, mais bien évidemment pas de l’UE, accumulerait, compte tenu de sa situation inextricable, tous les avantages imaginables, économiques comme politiques : hypothèse du défaut définitivement écartée, dette remboursée honorablement même si c’est en monnaie de singe, politiciens enfin responsabilisés dans l’optique de recouvrer à terme la confiance des marchés, parfaite compatibilité avec les Traités actuels, renforcement de l’euro soulagé du boulet grec. Aux Grecs de faire ensuite la preuve qu’ils sont mûrs pour rejoindre demain le club monétaire des pays matures, les pays qui ont compris qu’on ne joue jamais impunément avec la monnaie ou la dette publique impayable.
Evidemment, un tel dénouement, exemplaire à plus d’un titre, fait horreur aux politiciens français, car il pousserait l’Obèse franchouillard dans le coin du ring, contraignant l’Obèse, soit à la sortie à son tour, soit à entreprendre et assumer enfin les réformes indispensables jusqu’à présent refusées avec entêtement. On note que même les politiciens italiens ont compris qu’ils devaient baisser les impôts, donc les dépenses publiques, sans alternative. La France est décidément le maillon faible de l’Europe, maillon qui va bientôt céder alors que l’économie mondiale s’affaisse progressivement, entraînée dans sa chute par les injections monétaires keynésiennes suicidaires, moteur poussant les marchés financiers à une altitude insensée. Le moment venu, la brutalité de la chute sera proportionnelle à la folie actuelle. Il n’y a plus de délai pour réformer, plus de temps pour composer avec la réalité, plus de temps pour enfumer les Français dans l’attente infantile d’un miracle ou d’un cycle qui ne se produira pas. L’urgence est là, immédiate, et si rien ne change avant le sell-off terminal, c’est avec la panique générale qu’il faudra composer.
pas d issues payer pour la grece ,payer les dettes de la france,que des dettes …..!
Si si, avec de la bonne monnaie … de singe, tout est possible… Enfin, presque…
Ils prennent l’affaire au sérieux.
Le poste le plus problématique est celui des pensions, c’est pour cela qu’ils ont nommé comme ministre de la SS : Pavlos Jailakis qui est un acteur comique, bien connu de ceux qui suivent l’actualité grèque.
Bien sûr pour cette lourde charge de gérer la Sécurité Sociale : il n’a aucune expérience, aucune. Tzypras a nié pouvoir reconsidérer la nomination de son ami.
(encore un copain, qui peut dire merci à la caste, après la nomination de 1300 copains à des postes de la haute fonction publique et 300 autres à des postes de Télé publique Grèque : minimum 105 000Euros/an cela juste avant le référendum).
Et un beau paradoxe qui fait rire toute l’Allemagne : Les Journalistes Français étaient insultés par les clients qui faisaient la queue devant les banques Grèques;.Et qu’ils étaient venu filmé.. Alors que les journalistes Allemands, pouvaient faire leur travail tranquillement…
On ne sait jamais : un coup de schlague est si vite arrivé et les grecs ont un peu de mémoire. Quant aux journalopes de fronde, même en fronze ils se font insulter …