Par Didier Vanderbiest, depuis la Belgique
Aujourd’hui s’ouvre la foire de Libramont et, comme en France, nos éleveurs sont en colère. Et cela est fort logique étant donné le prix actuel du lait au producteur, qui est loin de couvrir ses frais. Le secteur laitier est en grande souffrance mais ceux du bovin, du porc, des fruits et d’autres productions ne sont pas mieux lotis.
Afin de tempérer l’ardeur de certains, René Collin, le ministre de l’Agriculture, a déjà annoncé quelques mesures telles la suppression cette année de la cotisation APAQ-W pour la promotion des produits. Néanmoins, il y a fort à parier que les syndicats agricoles, en totale connivence avec le politique, vont encore exiger plus de subventions, plus d’aides en tout genre et donc plus d’interventionnisme politique afin « d’aider nos agriculteurs ».
La colère de nos producteurs sera donc instrumentalisée afin d’obtenir davantage de régulation et d’argent aux politiques. Il est pourtant urgent qu’ils comprennent que ce sont les régulations diverses, les subventions et les réglementations multiples qui ont totalement perverti notre agriculture.
Au premier rang, la PAC, qui a totalement déréglé le marché en instaurant des outils de réglementation de l’offre tels que les quotas laitiers (que l’Europe a fait payer très cher aux jeunes producteurs après les avoir offerts à son instauration en 1985.) ; quotas qui ne valent maintenant plus rien puisqu’ils n’existent plus. Citons aussi Natura 2000 qui a dévalué et empêché la pleine exploitation de milliers d’hectares par leurs propriétaires. Enfin, n’oublions pas de mentionner également la responsabilité de l’Europe dans la fermeture l’an dernier du marché russe à nos produits. Par ses multiples manipulations et par l’instauration de prix minimum, l’Europe a maintenu une offre excédentaire et poussé les exploitants à s’endetter afin de produire des marchandises pour lesquelles il n’existe pas de demande.
Les producteurs ne demandent pas mieux d’avoir « un prix juste » pour leurs produits et cela sans aucune subvention ! Mais le prix « juste » n’existe plus, le marché de l’offre et de la demande étant totalement perverti par cet interventionnisme qui dure depuis les années 1960, à l’instauration de la PAC.
En tant que vétérinaire et par solidarité avec le reste du monde paysan, je serai à Libramont, car en cas de grabuge je veux être présent pour dire, non pas « Donnez-nous plus de sous » mais bien au contraire « Vous êtes les responsables du merdier dans lequel se trouve l’agriculture depuis 30 ans. »
Il est temps de libérer nos agriculteurs des carcans politiques nationaux, et les laisser travailler, produire et vendre afin qu’ils puissent vivre décemment de leur travail.
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je partage votre affirmation parce que les agriculteurs n’ont aucune proposition locale. Creation du ramassage du lait en économie sociale et solidaire, avec fabrication de produits laitiers locaux
Suite à la « gréve du lait » d’il y a deux ans, quelques producteurs de lait du sud ouest de la France se sont lancés, notamment dans la vente directe de lait et investissant dans des distributeurs de lait.
Au bout de deux ans, la quasi totalité ont arrêté.
la commercialisation, c’est un autre métier. De plus, les consommateurs , malgré un soutien affiché, n’ont pas répondu aux attentes: trop compliqué. d’est plus simple d’acheter son lait UHT dans des commerces alimentaires..
Le « local, social et solidaire » , c’est de l’idéologie qui se prend rapidement le mur des réalités en pleine face.
pourquoi ne pas créer une laiterie où les producteurs de lait deviendraient les seuls responsables. Une vraie coopérative laitière où le producteur aurait son mot à dire et où il pourrait participer à 1/4 temps ou à 1/2 temps à la fabrication des produits. Il faut bien évidemment des formations.
Bien sûr, c’est la soluce, ça permettrait surement de faire fi du marché, même quand les cours mondiaux des produits laitiers sont au point bas.
Et à l’inverse, quand les prix du lait étaient à 400 € /1000 l , c’était sans doute un acte de charité des industriels?
Croire une seconde que l’on peut s’affranchir du marché est un doux rêve. Le mur des réalités se charge du réveil, brutal.
Si exportation, ce sont les produits fabriqués par les producteurs de lait en coopération avec une marque choisie par les producteurs. C’est une opportunité !
c’est gentil tout ça mais un agriculteur est un producteur de matières premières ..les petits n’ont pas leur place sauf dans le rare et cher !
Qu’ils soient plus nombreux à cesser d’être agricult(u)eurs en enrichissant Monsanto et les autres producteurs de polluants qui ont tué plsu nd’un agricult(u)eur.
Etre céréaliers et maraichers bio, c’est l’avenir.
Etre végétarien et délaisser ce qu’on appelle encore lait (même bio) aussi.
Ha oui !
L’agriBIO, plus d’intervention étatique, plus de subventions, plus de propagande, plus de rêglements, plus de pseudo fonctionnaires…..
Pas très Libéral tout ça !
Et le bio je ne suis pas du tout convaincu que ça soit bon pour la santé. En vision « du haut » quand on avait du tout bio, l’espérance de vie était de 50 ans à peine (surtout dans les campagnes) et on mourrait souvent de dysenterie et autres intoxications alimentaires. Maintenant l’espérance de vie est de près de 80 ans et on ne meure pratiquement plus jamais de problèmes alimentaires. C’est même tellement rare que ça fait les unes des journaux. On ne meure plus non plus de faim.
Et le bio… D’après certains c’est 3 à 5 ans d’espérance de vie en moins, la résurgence des mites alimentaires, le retour des infections intestinales.
C’est aussi plus polluant (plus d’énergie mécanique nécessaire, et ça c’est soit du diesel, soit des animaux, et ça pollue fort ces trucs là ).
Bref, si on était honnêtes on ferait une statue à Mr. Monsanto (tout en coupant nettes ses connections avec l’administration US… mais la faute est surtout sur la dite administration, pour qu’il y a « regulatory capture » il faut bien qu’il y ait déjà « regulation excess »).
« En vision « du haut » quand on avait du tout bio, l’espérance de vie était de 50 ans à peine
…
Maintenant l’espérance de vie est de près de 80 ans »
Vous appelez ça une démonstration ?
« on ne meure pratiquement plus jamais de problèmes alimentaires. »
Ah ouais ? Escherichia coli ça vous parle ? Et je suis certains qu’on peut en trouver bien d’autres, sans compter les conséquences de la mal bouffe qui devient un vrai fléau (Obésité, carences, diabète, cirrhose à cause du sucre, etc ….)
@ liw
« Vous appelez ça une démonstration ? » : oui. La faim et la santé c’est intimement lié. Les famines ou la mauvaise alimentation affaiblissaient la population et la rendait plus susceptible d’être atteinte par des maladies.
Sinon escherichia que vous citez est plus susceptible de se trouver dans des préparations artisanales que dans celles industrielles et c’est bien la raison pour laquelle les pâtissiers utilisent maintenant des jaunes ou blancs d’Å“ufs au litre, des génoises ou des crèmes anglaises toutes prêtes. On ne garde plus les blancs d’oeuf de la semaine pour faire des meringues.
Les préparations industrielles sont beaucoup plus auto-contrôlées que celles des cuisines de n’importe quelle cantine grâce à la méthode des lots qui permet de retirer un produit de la vente dès le moindre soupçon.
Si la vendeuse de Quick ne se lave pas les mains ce n’est pas un problème de bouffe mais d’hygiène.
Et pour rappel les derniers 32 morts en Allemagne étaient bio.
Le fléau de la mal-bouffe ? Si des gens veulent se faire péter la panse en mangeant ce qui leur plaît je m’en fous du moment que ça ne me coûte pas un rond. Et ce n’est pas la faute du pâtissier ou de McDo s’il y a des obèses. C’est la responsabilité de celui qui mange, surtout qu’il a une offre avec beaucoup de variétés à disposition.
Une loi pour 1 hamburger par jour ?
« oui. La faim et la santé c’est intimement lié »
Vous êtes à coté. La démo c’était le bio pas la faim. Parler de faim n’a rien à voir avec le bio concernant la période dont parlait Franz. Vous mélangez les torchons et les serviettes.
« Sinon escherichia que vous citez est plus susceptible de se trouver dans des préparations artisanales que dans celles industrielles »
Faux, on en a trouvé dans des steaks hachés industriels de grandes enseignes de distribution. Le problème survient à la découpe à l’abattoir … qui livre aussi bien la grande distribution que les artisans.
« je m’en fous du moment que ça ne me coûte pas un rond »
Waouh, cessez d’être naïf, quelque soit le mode de financement de votre assurance maladie, la prise en charge des maladies que la mal bouffe provoque sera répercutée sur vos cotisations.
« Une loi pour 1 hamburger par jour ? »
Vous êtes ridicule, vous savez très bien que je ne suis pas du genre à apprécier les lois inutiles.
Liw
Il vous aura échappé qu’au XIXème et début du XXème on faisait du bio à 100% et que ça ne nourrissait pas son homme.
Ce sont les vilains engrais et les méchants pesticides qui ont permis d’augmenter les rendements, de diminuer le coût du poste alimentation dans notre budget (50% à 15%) et très certainement concouru à l’augmentation de notre espérance de vie. Ceux qui défendent le bio pour tous prônent simplement un grand retour en arrière.
Sur escherichia j’ai dit « plus susceptible » et non impossible. Et je viens de vérifier pour le bio en 2011 c’est 45 morts et lots intraçables.
Pour info ce colibacille est présent partout et c’est juste sa concentration et la nature de sa souche qui posent problème surtout vis-a-vis des personnes faibles… donc en retrouver dans des steaks c’est « normal » et il y a souvent de fausses alertes.
Non la prise en charge de la mal bouffe ne sera pas répercutée dans les cotisations de tous. Idem pour les alcoolos, les fumeurs etc… ça s’appelle de l’évaluation de risque comme pour une assurance auto.
« Ce sont les vilains engrais et les méchants pesticides qui ont permis d’augmenter les rendements »
C’est surtout la mécanisation avant les engrais, c’est marqué partout dans les livres d’histoire. Les « méchants » pesticides et « vilains » engrais ont aussi entraînés de graves maladies dans le monde agricole mais chuttt ! ça ne doit pas se savoir.
« Ceux qui défendent le bio pour tous prônent simplement un grand retour en arrière. »
Arrêtez donc de voir le monde en noir ou blanc. Vous dîtes des bêtises, le bio d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le bio d’il y a 100 ans. Vous revendiquez le malheur du bio sur un unique exemple de problème sanitaire qui n’est peut-être même pas lié au bio en général mais plutôt à l’exploitation et son hygiène. Lisez donc le cahier des charges du label bio, il n’interdit pas l’usage de produit chimique en cas de nécessité, tout est une question de responsabilité (ça vous parle ça la responsabilité, vous qui êtes ultra libéral).
« Non la prise en charge de la mal bouffe ne sera pas répercutée dans les cotisations de tous.
… ça s’appelle de l’évaluation de risque comme pour une assurance auto. »
Là vous êtes rigolo ! Vous n’avez donc pas compris le principe de la mutualisation du risque ? Si vous avez 3 fois plus de maladie dû à une mauvaise alimentation, c’est tout le monde qui paiera.
Ah oui, et végétalien ou même végétarien c’est un peu (beaucoup) une idiotie anti-humaine : l’homme est omnivore et a besoin d’un apport de protéines animales. Il peut les synthétiser mais le rapport coût-bénéfice est très défavorable. Si on a des canines pointues c’est pas pour manger de la salade…
Le bio ? Super, les oignons bio achetés par erreur moisissent dans la semaine suivant l’achat.
La dernière intoxication alimentaire a fait 32 morts… mais elle était bio hein !
De la bouffe industrielle ce sont des processus maîtrisés dans lesquelles il n’y a pas de place pour l’à peu près.
L’artisan producteur d’oeuf bio est capable de vous refiler des Å“ufs issus de poules malades car il doit faire le choix entre les traiter ou vendre les Å“ufs… et il est même capable de faire les deux à la fois (vécu dans une ferme). Vive Monsanto et la bouffe industrielle !
Le probleme c’est qu’apres 40 ans de socialisme et de politique rurale consistant a tout faire pour re-installer des jeunes sur des exploitations sous dimensionnés,, la France se trouve dans une situation bien stupide:
L’appareil productif agricole est totalement dépassé, les exploitations trops petites et insuffisament mécanisé.
Les exploitation de nos voisins resemble plus a la ferme des 1000 vaches mais la encore nos extremistes tiennent les camapagnes avec le soutient du gouvernement…
Aujourd’hui il faudrait reduire d’1/3 le nombre d’exploitation et doubler les dimensions moyennes pour robotiser completement la traite comme en Allemagne… comment faire avec des eleveurs en polycultures associés qui sont deja endetter jusqu’au cou pour les tracteurs et autres equipements si difficile a amortir a leurs echelles?…
Enfin nos producteurs doivent se battent sur un marché europeen ou seuls les prix sont commun! Nos producteurs de pêches se font tailler des croupières par les Espagnols en raison de la difference de réglementation sanitaire, dans l’Est, ce sont tous les excedents qui ne peuvent plus rejoindre la Russie…
Bref, entre réglementation harusisante, geopolitique a la petite semaine et appauvrissement generale des consommateurs, les agriculteurs ne sont pas pres de ce calmer. ..et lorsque les agriculteurs ne sont pas content, ils ont deja demontre dans l’histoire leur capacité a la résistance.
je suis d’accord.
Sauf sur le dossier « robot de traite ».
C’est un outil qui n’est pas adapté, contrairement aux idées reçues, aux grands troupeaux. En effet, un robot est prévu pour 60 à 80 vaches laitières. Donc, pour optimiser le coût, on est obligé d’adapter le nombre de vaches par multiples de 60 à 80 et il n’y a pas d’écrasement des coûts.
Les grands troupeaux optent pour des systèmes de salle de traite plus classiques et beaucoup plus souples.
Le robot s’est développé pour faire face à des problèmes de main d’œuvre, et dans des élevages de taille moyenne (60 à 150 vaches).
si vous mettez vos outils en commun que sont les robots et que vous optez pour un système coopératif géré par des producteurs il y aura moins de problèmes de coûts salariaux. Il faut étudier et analyser la faisabilite.
B, voir le lien de Cavaignac plus bas. Dans les grandes fermes les coûts salariaux ne représentent que 14% des coûts. Les économies d’échelle sont avant tout structurelles.
Les coûts salariaux représentent 14% des coûts de production ?
C’est 14% seulement quand les ouvriers agricoles sont payés avec un lance pierres.
Dans l’article il est dit 8E/h pour des travailleurs qui ne sont pas qualifiés. Il vaut mieux payer des gens 500E à rien faire, ça on sait faire. On ne va pas relancer le débat sur le salaire minimum.
L’alimentation du bétail représente 50% des coûts.
8E/h sans parler des stagiaires et autres travailleurs au noir comme le conjoint et les extra du propiétaire.
La soucis majeur de l’agriculture est avant tout une MSA qui ponctionne 47% des bénéfices avec une assiette calculée sur le Chiffre d’Affaire ….
Les bonnes années sont massacrées en MSA ou en investissements idiots afin de contourner la fiscalité.
De plus créer de la règle à tout va, ça occupe le politique et le fonctionnaire mais au final ça coûte cher au paysan, pour ZERO produit supplémentaire.
La base des cotisations MSA n’est pas le CA, mais le résultat.
@BORLO
« Enfin nos producteurs doivent se battent sur un marché européen ou seuls les prix sont commun! »
Seuls les prix de nos ventes sont indexés aux cours mondiaux, pour ce qui est de nos charges, aucune liberté !
Il faut passer par les traditionnelles coops et négoces, pas de mise en concurrence possible même entre pays Européens.
Oui Borlo c’est ce à quoi de tous temps mène le protectionnisme qu’il soit par des taxes à l’importation ou des subventions ou des réglementations favorables aux producteurs nationaux : une régression dans la qualité, un blocage de l’innovation, une hausse des prix et en final une non compétitivité sur les marchés export… sauf à encore subventionner.
Les agriculteurs sont fonctionnarisés, ils sont foutus. Ils ne peuvent pas fuir. Ils continueront à être rackettés et contrôlés.
Sans vouloir être méchant, ils l’ont bien cherché…
Je l’ai assez répété à mes collègues chercheurs quand le grand mouvement « sauvons la recherche » était en route. Si tu demande plus (de financements) d’État faut pas te plaindre que l’État te rançonne après et veuille décider de toute ta vie à ta place. « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes » (Bossuet)
http://www.web-agri.fr/conduite-elevage/genetique-race/article/j-ai-plus-de-facilite-a-gerer-1-200-vaches-que-300-1175-92330.html
Remplacer toutes les aides par une prime unique équivalente à 2 fois le salaire minimum serait déjà un bon départ comme proposé il y a quelques temps ici…En échange d’une simplification drastique des obligations administratives…
Remplacer les aides par une baisse de l’impôt sur les bénéfices serait encore mieux… Et pour les contraintes administratives et légales, suppression totale de tout ça !
je pense que oui Franz
Ainsi, nos paysans seront libres de vendre leurs marchandises au prix de la concurrence internationale et ils mourront.
Ils tireront bien quelques avantages logistiques et économiques d’une libéralisation via les normes écologiques. Paupérisés, ils seront contraints pour survivre de détruire encore un peu plus nos sols fertiles et produiront du bon gros caca, que nous mangerons.
Ce sera, enfin, la Liberté !
MDR Guy ! La concurrence tue et on va tous mourir.
Accessoirement posez vous la question des subventions qui tuent en maintenant en vie des activités non profitables au détriment d’activités innovantes n’ayant pas besoin de subsides mais obligées de financer les précédentes. A moins que vous soyez partisan d’embaucher des gens pour creuser des trous dans la route et d’autres pour les reboucher.
Parfois, embaucher des gens pour creuser des trous et d’autres pour les reboucher, aussi absurde que cela puisse paraitre, est plus efficace pour relancer l’économie que de les laisser mourir de faim sur le trottoir.
Mais vous semblez par ailleurs oublier qu’une activité profitable n’est pas forcément une activité utile, et qu’une activité utile ne génère pas nécessairement du profit.
Le monde imaginaire que vous décrivez est dans le fond, une utopie totalitaire.
Ah un keynésien !
Prendre de l’argent à X pour le donner à Y (pour rien faire ou faire un truc inutile) : vous découragez X et Y de travailler et vous les appauvrissez tous les 2. Ah bah oui tous égaux est votre credo.