Par Emmanuel Bourgerie.
Le libéralisme est fondé sur le principe que les échanges économiques sont réalisés sur la base du volontariat, et que chaque acteur évalue ses options avant d’en choisir une plutôt qu’une autre. Le consommateur qui arbitre entre deux légumes au supermarché et le chômeur lors d’un entretien d’embauche sont tous les deux dans une position similaire.
Il y a ici un point fondamental à noter : personne ne prendra de décision qui lui sera défavorable. Si les légumes sont hors de prix, le prochain supermarché aura certainement des meilleurs prix à offrir. De même, si le patron n’offre qu’un euro par jour de salaire pour 50 heures de travail hebdomadaire (mettons de côté les aspects légaux pour les besoins de l’argument), le chômeur n’a aucun intérêt à se tuer à la tâche pour une telle misère, et arbitrera (légitimement) en faveur de son statut de chômeur.
Or, certains remettent en doute le fait que ce soient tous deux des « choix libres ». On me rabâche sans arrêt qu’un chômeur n’a pas vraiment le choix, même s’il a l’option de ne pas travailler, et que des contraintes financières le pousseront dans une direction plutôt qu’une autre.
Premièrement, cette rhétorique est difficilement recevable, car selon ces critères pratiquement aucun choix n’est vraiment libre. Absolument tous les choix que nous prenons au quotidien sont guidés par des contraintes, des biais ou des informations partielles. Tout comme il n’y a pas de consommateurs réellement rationnels, un choix « parfaitement libre » n’existe pas. Les choix entrainent des conséquences, et nous forcent à arbitrer entre ce que l’on a, ce que l’on peut gagner, et ce que l’on peut perdre. Si le seul choix libre disponible que nous ayons est « glace à la vanille ou au chocolat ? », c’est malheureusement une vision très restreinte du concept de libre-arbitre.
Il serait plus correct de dire que les facteurs qui poussent à prendre une décision sous la contrainte ou en toute liberté sont graduels. Pardon pour cette lapalissade, mais il y a des décisions qui sont sans conséquences, et d’autres non. Le problème est que tracer une ligne pour distinguer les deux ne saurait se faire que de façon arbitraire.
Deuxièmement, je pense que c’est aborder le problème sous un mauvais angle. Pour prendre un exemple caricatural, une personne qui décide de prendre un emploi à temps partiel mal payé n’a pas d’alternative crédible, c’est vrai. Mais il est aussi vrai qu’il y avait de bien pires options à sa portée. Ce choix nous signale une certitude, cependant : s’il y a d’autres alternatives, elles sont encore pires.
C’est la base de mon argument pour la légalisation du travail du sexe par exemple : si on part du principe que les travailleuses du sexe ne le font que par nécessité économique et manque d’opportunités, alors la dernière chose à faire est certainement de limiter ce qui est le moins pire dans la liste des choix disponibles. Quand on interdit le travail du sexe, on ne transforme pas les travailleuses en ingénieurs ultra-qualifiées capables de postuler pour des offres avec des hauts salaires. Malheureusement, on les force à descendre d’un cran dans la liste des « moins mauvaises » solutions disponibles. On les retrouve donc dans les réseaux de prostitution clandestins, dans le trafic de drogue, etc.
Je pense qu’il est aisé d’affirmer que quiconque, en situation de difficulté économique, saura évaluer ses options et prendre la meilleure, ou la moins pire le cas échéant. Et c’est précisément là où j’essaie d’en venir sur cette idée de libre arbitre : oui, on peut décider librement de prendre un travail précaire. Cela ne signifie pas libre de toute contrainte, mais cela signifie avoir la possibilité de ne pas prendre une des options pour une meilleure alternative. Les personnes en situation de précarité ne souffrent pas d’un trop plein de choix, mais d’un manque de meilleures alternatives. Se concentrer sur la régulation et l’interdiction des emplois précaires est se tromper fondamentalement sur la nature du problème : si les travailleurs et les chômeurs avaient des CDI bien payés et épanouissants à portée de main, ils ne seraient pas dans leur situation actuelle.
La nuance qui me semble cruciale ici est la possibilité à tout moment de dire « Stop », et de ne pas être contraint de prendre une décision. Il y a une différence entre devoir assumer les conséquences d’un choix, et être contraint par la menace à prendre une décision. C’est ce que je sous-entends par un libre choix : le fait que chaque partie a consenti à un accord, même s’il ne correspond pas à ce que l’un d’eux recherchait.
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Article fumeux.
Fameux, c est fameux le mot que vous cherchiez.
Commentaire sans intérêt.
Grattez vous le … cal !
« et être contraint par la menace à prendre une décision. »
C’est vrai que lorsque je reçoit une notification « d’appel provisionnel » de cotisations sociales, je me sens clairement contraint à me bouger pour trouver les fonds en temps et heures pour y faire face. Ce qui par la suite va me contraindre à bosser un peu plus tard et à démarrer plus tôt pour être sûr d’en avoir fait assez…..
Oui la vie se résume à faire des choix, même si généralement il faut choisir entre les « moins pire ».
Merci pour cet article intéressant Emmanuel. J’aimerais toutefois tempérer la première phrase « Le libéralisme est fondé sur le principe que les échanges économiques sont réalisés sur la base du volontariat, »
Selon moi, ces questions autour de l’effectivité du volontariat, du libre-arbitre et toutes ces choses ne relèvent pas de la doctrine libérale.
La doctrine libérale est, je crois, une éthique minimale qui se borne à tracer la perspective d’une société qui fonctionnerait avec le moins de violence possible. Elle ne se préoccupe pas des questions existentielles autour de la réalité du libre-arbitre. Cette question appartient davantage à des disciplines telles que la neuropsychologie, la philosophie, ou encore la sociologie etc.
Je ne sais pas si le libre-arbitre est vérifié ou non. Je sais en revanche que cette notion est très controversée dans tous les milieux scientifiques confondus. Évidemment, même dans l’hypothèse où le libre-arbitre n’existerait pas, cela n’infirmerait pas l’illégitimité de l’action gouvernementale au nom de plein de considérations qu’il serait inutile de détailler ici.
Oui on peut rentrer dans le débat philosophique de la volonté aliénée par un déterminisme ou par l’inconscient.
Si l’auteur parle d’échanges volontaires c’est simplement en opposition à l’échange contraint que nous impose l’état chaque jour par le fait d’impôts, de taxes et de réglementation qui font que l’on ne fait jamais le meilleur choix possible et donc notre choix n’est pas volontaire même quand on commerce en dehors de lui.
Quand on sera libéré de cela on pourra parler de notre libre-arbitre. Mais restons simple svp.
J’aime bien le concept de Ferghane Azihari, même si je ne sais pas si je suis réellement libéraliste.
« C’est ce que revendiquent de nombreuses (sinon toutes) doctrines politiques ou religieuses. »
C’est vrai. Mais jusqu’à présent l’approche a été d’y arriver à l’aide d’un changement extérieur (un ensemble de règles et un système de gouvernance) aidé en celà par un moyen coercitif de type loi/amende et police qui sont pour la plupart des concepts artificiels.
Pourquoi ne pas envisager une approche qui viserait à façonner l’intérieur via une orientation sociale pour aboutir in fine à un changement extérieur de la société.
L’orientation sociale étant quelque chose qui existe de toute manière quelque soit le type de société (socialiste, communiste, capitaliste, …), on ne rajouterai rien de superflu à ce niveau.
L’objectif éthique de cette orientation sociale serait de responsabiliser l’individu via une approche éducative (socialisme ?).
Pour ensuite le laisser évoluer et s’auto réguler (libéralisme ?) tout en gardant cette orientation sociale qui favorise la responsabilité de l’individu et à le tirer vers le haut via une pression sociale (soit un peu l’inverse de nos sociétés qui visent plutôt à nous infantiliser et à nous tirer vers le bas).
Vous pourriez m’objecter que l’idée de changer l’intérieur pour changer l’extérieur est elle aussi vieille comme le monde (concept de révolution intérieur). Mais je vous répondrez que l’on a toujours choisi l’inverse de cette approche. Voir même que l’on a ridiculiser et caricaturer (humour infantile ?) ce type d’approche.
Qu’en pensez vous ?
@Rtg
Je pense que cette question m’étais destinée
Je suis entièrement d’accord avec vous (et je pense avec ce que Ferghane veux faire) le libéralisme ne percera en France que par les questions societales.
Par contre, je suis en complet désaccord avec l’approche qui consiste à coller à l’intellectualisme et à présenter une image « camp du bien » en prenant dans le sens du poil l’intelligencia marxiste qui décide du politiquement correct.
Le balancier retombe dans l’autre sens : depuis les années 70, le conservatisme a changé d’aile et la gauche n’est plus du tout la direction populaire : le rationalisme qui était légitime face aux excès est lui aussi devenu un excès, idem pour l’égalitarisme.
Reste à faire du social qui ne soit pas « de gauche » car dans cette direction, le libéralisme n’a que peu d’avenir … Parce que la gauche a été au bout de son chemin … Enfin à mon avis.
Et par de nombreux cotés ce que propose Ferghane est plus social que de gauche, sauf le discours et le clivage.
@Stéphane
« Je pense que cette question m’étais destinée »
Tout à fait
En revanche je ne comprend pas le rapport que vous faites entre (un clivage droite/gauche, un intellectualisme, un camps du bien) et ma réponse. Ou alors peut-être y a-t’il un malentendu.
Dans le doute je clarifie ma position.
Je n’ai aucune préférence particulière et ne met pas d’étiquette de bien ou mal en fonction d’une mouvance politique. Mais plutôt en fonction d’une situation.
Je ne crois pas en la liberté si on la définie comme une abscence de contrainte. Ça me semble Illusoire face aux contraintes de la nature (manger, …) et irresponsable en tant qu’individu sociale.
Je lui préfère la notion d’autonomie (la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres).
Je ne crois pas non plus à l’égalité entre individus (illusoire selon moi étant donné les différences inhérentes à chacun).
Je lui préfère à l’égalité de traitement.
Enfin je trouve nécessaire le concept d’éducation et je trouve les problématiques societales intéressante.
Mais ma question portait plus sur le fait de savoir si vous remarquiez des contradictions dans ma réponse précédente 🙂
@rtg
Je suis à 100% d’accord avec vous sur le principe, le désaccord est dans les termes et la façon de présenter les choses.
L’autonomie est un terme très connoté, mais comme la liberté (qui consisterait à faire n’importe quoi) – dans les années 70 80 on appelait autonomes les anarchistes d’extrême extrême gauche, les décroissants prônent l’autonomie etc…
Le libre arbitre est un terme qui a depuis des millénaires été utilisé par les religieux, donc de l’autre côté du champ lexical.
Ma remarque concernait la forme, pas le fond.
Sur le fond : je vous suis à 100% : la révolution libérale (si tenté que l’on puisse appeler cela une révolution) est intérieure : on ne peut pas libérer les gens de force, par la loi, le règlement, la morale et la police… Ni contre leur gré : comme disait Locke : on ne peut pas sauver son frère par la force, on ne peut qu’utiliser la raison.
C’est pour cela que je ne suis pas d’accord avec l’argument de Ferghane : on ne convainc pas les gens avec des promesses morales : on les achète.
« C’est pour cela que je ne suis pas d’accord avec l’argument de Ferghane : on ne convainc pas les gens avec des promesses morales : on les achète. »
Pour le coup je rejoins Ferghane et suis en total désaccord avec vous sur l’orientation à prendre (l’achat pour convaincre ou alors qu’est ce que l’on donne ?).
On ne convainc pas avec des promesses morales je suis d’accord, mais là ou je rejoins Ferghame c’est qu’il évoquait aussi une notion de violence.
Donc il est peut être possible de convaincre si l’on trouve des avantages à ce niveau. Je rajoute que l’achat peut amener une problématique de violence. Je lui préfère l’échange pour éviter cette violence possible. L’association libre et consenti pouvant également faire force de conviction si le but est commun.
Je m’explique pour réunir les notions d’éthique, de violence et d’orientation sociale via un exemple plus ou moins schématique.
On peut voir à la télé des gens qui n’hésitent pas à accepter d’être humilier pour un gain narcissique (moment de célébrité) et financier.
Par l’orientation sociale j’y voit qu’on légitimise le fait d’accepter d’être insulté pour un gain financier et/ou narcissique.
Pour l’accepter la personne va générer des sentiments négatifs car un côté positif de son égo (amour propre) a été agresser (violence).
A partir de là la personne va chercher à compenser. Basiquement elle peut rejeter ce sentiment négatif à l’extérieur (ce qui va générer un nouvel acte de violence dans le corp sociale), à l’intérieur (accumulation qu’il faudra bien compenser un jour ou l’autre) ou encore en se remettant en question et décidant par exemple de ne plus le refaire (révolution intérieur).
Une proposition pour définir la violence serait : agression physique ou psychologique qui entraine blessure physique et/ou création de sentiments négatifs.
Dans ce cas c’est l’orientation sociale qui a favorisé cet apport de violence. Si l’orientation sociale légitimiser le fait de ne pas se laisser acheter et le condamner, il ne pourrait plus (moins) y avoir de création de sentiments négatif et de violence potentiel au sein du corps sociale.
Je part donc du principe que plus la société a des orientations qui légitimisent l’apparition de sentiments négatif, plus il y aura de violence au sein de cette société.
Par là l’éthique devrait déterminer ce qui peut générer ce type de sentiment et l’associer à une orientation pour limiter les problèmes de violence au sein du corps sociale.
L’avantage ici est donc une paix et certainement une unité sociale.
Ça manque de nuance, mais voilà pourquoi je rejoins Ferghame.
OK, je ne suis pas d’accord, mais je pense que ce n’est pas très grave.
La violence est une conséquence, un ressenti, une impression personnelle qui touche à peu près tout.
J’aime bien cette citation :
« Le froid, la pluie, c’est comme la douleur : ca vous fait juste réaliser que vous êtes vivant »
Vous ne pouvez pas graduer la violence : faire de l’équitation est violent, monter dans la grande roue est violent, même serrer la main de quelqu’un est violent quand on y pense : si ca n’était pas une convention sociale, ca pourrait très bien être pris pour une agression.
La violence, c’est comme le prix d’un objet : complétement subjectif, complétement dépendant de vos valeurs : pour un végétalien, manger un steak est un acte d’une barbarie, d’une violence innommable.
La vie est violente et tenter de réguler cette violence par l’éthique, sans un système théologique et moral personnel que les gens adoptent en fonction de leurs valeurs propres (culturelles, historique, ethnique, familiale …) aboutit à la mise en place d’une solution unique, d’une utopie, d’un totalitarisme.
Accepter la liberté, c’est aussi accepter la violence.
Ce qui est inacceptable, c’est d’accepter le conflit sans proposer, ni chercher de solution, c’est d’ignorer la plainte, la douleur et le désespoir … mais c’est complétement différent.
Il y a une différence entre accepter qu’il y ai de la violence (rien n’est parfait) et prendre une orientation qui va forcément en créer.
Sinon bien sûr que la notion de violence et un ressenti négatif peuvent être subjectif en fonction de la personne.
Mais au delà de la violence physique clairement objective, il y a des techniques d’harcèlement morale qui sont tout autant objectives (un exemple) et quelquefois plus néfastes que la violence physique pour ce qui est des sentiments négatifs engendrés et des séquelles.
Un rapport du CICR qui traite de la violence psychologique par exemple :
https://www.icrc.org/fre/resources/documents/article/review/review-867-p591.htm
Mais le but serait avant tout de tirer les gens vers le haut et de les rendre responsables (tout le contraire de nos sociétés actuels, d’où aussi l’idée qu’il y a de la marge et des choses à faire au niveau de l’orientation sociale pour y apporter des améliorations).
Après celui qui veut être individualiste, collectiviste, croyant, athé ou autre je ne vois pas le souci. L’idée est d’avoir une base pour ensuite prendre le chemin que chacun veut en fonction de sa personnalité sans que celà nuise au corp sociale et nécessite de gros moyen de coercicions (évidents ou plus sournois).
Certainement pas construire une uniformité (source de tension selon moi étant donnée que l’on est tous différents).
Après pour réellement préciser et développer ma pensée pour argumenter sur les sources de conflit et la création de violence, ça dépasse un peu le cadre d’un commentaire. D’autant plus si l’on est pas d’accord sur le concept, on ne va pas aller dans la même direction.
Mais on a le droit de ne pas être d’accord, pas de soucis.
« La doctrine libérale est, je crois, une éthique minimale qui se borne à tracer la perspective d’une société qui fonctionnerait avec le moins de violence possible »
C’est ce que revendiquent de nombreuses (sinon toutes) doctrines politiques ou religieuses.
Je ne pense pas que ce critère soit déterminant : le qualificatif de minimal pour l’éthique et le terme de violence sont complètement subjectifs: qu’est ce qui détermine que la propriété collective soit moins violente que la priorité individuelle ?
Excellente réflexion, mais trop souvent nous n’avons le choix que de prendre la moins mauvaise décision.
Je dois acheter de l’alimentaire, et faire le plein d’essence.
-L’alimentaire est moins cher au supermarché A
-Mes l’essence est plus chère qu’au supermarché B
-Mais l’alimentaire est plus cher au supermarché B alors que son essence est moins chère.
Que faire ?
Tout dépends de l’espace décisionnel qui nous est accordé : Plus j’aurai de supermarché et de stations services autour de chez moi, plus mon espace décisionnel va s’agrandir.
Les spécialistes du marketing l’on bien compris, et savent très bien manipuler notre pauvre cerveau qui , souvent ne savent plus trop ou est la meilleure solution.
Vous vous rappelez des forfaits téléphonique ? Une embrouille tarifaire savamment orchestrée par nos opérateurs.
Le libéralisme économique oui… Mais quand cela commence a virer à la manipulation mentale pour vendre a tous prix, est ce encore de l’économie de marché, ou de l’esclavagisme consumériste inconscient ?
Comme tout, le libéralisme a ses limites.
Waouh, vous êtes manipulé mentalement par le trop grand nombre d’offres compliquées sur le marché ? Y a trop de télés, trop d’ordis, trop de machines à laver… allez donc en Corée du Nord !
Sinon pour le reste entre « A ou B » ou « A & B » c’est une simple analyse du coût de la transaction qui devrait résoudre ce problème. Mais il y a des gens qui n’hésitent pas à consommer un litre d’essence à 1.50E pour aller vers une station service 3 centimes moins cher et mettre 40 litres dans le réservoir…
Il y a aussi des gens qui lisent les notices ou les offres et d’autres qui pensent que le coût de la lecture est trop élevé… chacun son truc mais éviter de mettre ça sur le dos du libéralisme, on n’y est pas encore, même loin.
Quelqu’un a osé prononcer du bout des lèvres une objection sur les possibles limites du libéralisme.
Quelle est la sentence à ce sacrilège, déjà ? Qu’on l’envoie en Corée du nord !
Heureusement qu’il y a encore quelques épouvantails de ce genre pour qu’on soit obligés de croire que le libéralisme est pur et infaillible dans son essence même.
Ce que dit le libéralisme, c’est qu’en laissant les gens libres de faire leurs propre choix, on obtiens un résultat moins mauvais qu’avec tout autre méthode ou on leur impose un choix.
Trouver des exemples de résultats imparfait ne montre absolument pas les limites du libéralisme (qui ne prétend pas créer un monde idéal mais un monde vivable).
Tout est alors dans le moins mauvais, je pense simplement que si on laisse les gens libres de leur choix, c’est moralement plus acceptable que si on les contraint , serait ce dans le but d’atteindre un « mieux » pour un paramètre social arbitrairement choisi.
« Quelqu’un a osé prononcer du bout des lèvres une objection sur les possibles limites du rien » !
Vous voulez réglementer le vide ? Pas sorti de l’auberge …
@ Loxosceles
Vous parlez de sentence, donc de punition.
Ce n’est pas ce que j’ai dit : j’invitais juste notre camarade à s’affranchir de tous ces choix cornéliens en allant vivre en Corée du Nord qui elle, saura lui proposer un produit unique ou même pas de produits du tout, ce qui facilitera ses décisions. Je cherchais juste à aider mon prochain.
Vous avez la réponse dans votre question
S’il n’y avait qu’un seul supermarché, vous n’auriez pas de meilleure solution (vu qu’il n’y en aurait qu’une), alors qu’avec le libre choix vous avez la possibilité de la trouver (ou pas).
Vous préférez perdre à tout les coups, ou avoir une chance de gagner ?
« cela ne signifie pas libre de toute contrainte, mais cela signifie avoir la possibilité de ne pas prendre une des options pour une meilleure alternative. »
Rapport signal sur bruit ne permettant pas de tirer quelque information de la proposition.
En gros le libre arbitre vu par l’auteur c’est la liberté de choix entre ne plus vivre ou mourir.
Vous n’avez certainement pas entendu parler du fait que les contrats de travail à temps partiel en dessous de 24h hebdo sont interdits et que l’on a donc réduit le choix. Au boulot on avait une femme de ménage qui faisait 8h le samedi payées 13E/h et qui faisait partie des salariés de l’entreprise, qui avait l’intéressement et la participation aux bénéfices… on l’a toujours mais elle n’a plus rien, elle travaille maintenant chez la société locale de nettoyage et fait ses 24h par semaine payées au SMIC… un choix contraint… elle voulait juste avoir 300E de plus par mois.
Merci à Emmanuel Bourgerie pour cet article court et pertinent. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le sujet de la liberté de choix. Par exemple: une de mes manies est de répéter « on a toujours le choix ». Les gens qui gémissent « je n’ai pas le choix » en pratique n’assument pas les choix qu’ils font, consciemment ou non. J’ai le choix chaque matin de me lever pour aller bosser ou de rester au lit. Mais dans les deux cas, j’en assume les conséquences.
Certains choix sont faciles à faire et d’autres moins car les conséquences peuvent être lourdes. Au final nous faisons de nombreux choix tous les jours et ce sont ces choix qui définissent notre vie. Ne laissons pas les autres choisir pour nous.
Le dessin de l’article illustre assez bien la conception du libre choix. Le libre choix est comme un QCM.
Moins il y a de possibilités de réponse, plus on se rapproche logiquement de la dictature. Cela étant, la dictature est aussi certainement le fonctionnement le plus naturel de l’humain. La liberté est donc une conquête permanente. Attention a ne pas confondre la liberté avec les droits non plus car le droit se fait forcément sur la perte de liberté d’un autre.
tout çà n’est pas très clair!
Pour commencer, il faut remarquer que l’universalisation (au sens logique) de la liberté implique l’existence de contraintes. Je m’explique. Le sens commun définit la liberté comme la possibilité de faire ce que l’on veut. Pour un individu cela n’implique pas de contrainte, mais à partir du moment où on accorde cette liberté à deux individus cela change. Communément, on dit que la liberté de l’un ne doit pas empiéter sur la liberté de l’autre. Cela signifie par exemple qu’un individu n’a pas le droit d’empêcher un individu de circuler où bon lui semble. Mais pour être véritablement rigoureux, on devrait plutôt dire que l’universalisation de la liberté implique des contraintes à la liberté individuelle, au nom de la liberté des autres individus mais également au nom de certains droits, par exemple le droit de propriété : si un individu va chez un boulanger, prend le pain et refuse de payer, on trouvera normal que le boulanger le retienne et donc restreigne sa liberté. Réciproquement, si le client paie le boulanger qui empoche l’argent mais refuse de fournir le pain, on trouvera normal que le client se serve avant de partir.
Une fois cette évidence posée, revenons à l’article.L’ idée de liberté graduelle évoquée par l’auteur me semble être la meilleure conception pour appréhender correctement la notion de « liberté », bien plus pertinente que la dichotomie habituelle, libre/pas libre, qu’on trouve bien trop souvent dans les discours libertariens. On renoue ainsi avec une forme de tradition spinoziste.
Cependant, l’auteur reste malgré tout attaché au postulat fondamental de la théorie de l’action « misesienne », c’est-à -dire au postulat selon lequel : notre action est le résultat de notre volonté, ainsi si un individu I exerce une action a, cela prouve que I veut a. Ainsi si un individu I a le choix entre plusieurs options a, b, c, …. et qu’il choisit b, c’est qu’il préfère b aux autres options. Cette conception qui semble de bon sens se heurte à plusieurs problèmes :
(a) Un problème épistémologique. Personne ne peut savoir sauf l’individu concerné (et encore) s’il préfère a à b lorsqu’il choisit a plutôt que b. D’un point de vue poperrien ce postulat est infalsifiabe, métaphysique, ce qui pose problème lorsqu’on veut produire une théorie rigoureuse.
(b) Pour être juste, il conviendrait de dire qu’un individu préfère a à b RELATIVEMENT à un champ de connaissances et de croyances. Si ceux-ci diffèrent, il pourra prendre une autre option. C’est ce que fait remarquer à demi-mots l’auteur lorsqu’il parle d’imperfection. Ce point est fondamental lorsqu’on parle de liberté car comment pourrait-on prétendre qu’un individu est libre si on lui propose un choix entre deux options tout en lui cachant l’existence d’une troisième option, ou encore tout en lui cachant certaines conséquences liées à chaque option qu’il a devant lui ?
(c) Il est évident qu’existent des exemples réels remettant en cause cette assertion. Sans aller jusqu’au somnanbulisme, la folie, la prise de drogues conduit les individus à des comportements, des choix, des actions non souhaitées.
(d) Enfin, pour reprendre une idée spinoziste, peut-on dire qu’un individu est libre s’il agit selon ses instincts, ses passions sans discernement, sans s’inquiéter des conséquences de ses actes pour lui-même et pour les autres, ce qui le conduira peut-être à regretter ses actions ?
Tous ces éléments me conduisent à ne pas me fier à ce postulat cher aux libertariens. Mais même si on l’admet, affirmer comme le fait l’auteur que de ce postulat on peut déduire que l’individu choisit la meilleure option disponible, c’est un glissement logique inacceptable. I choisit a plutôt que b parce qu’il CROIT que c’est meilleur pour lui, mais rien ne permet de dire que s’il avait choisi b cela aurait été pire pour lui et même que cela n’aurait pas été mieux pour lui, et finalement sachant cela, il aurait préféré b à a (on en revient à ma critique en (b)). Admettre ce raisonnement, c’est finalement définir « a est meilleur pour I » par « I pense que a est meilleur pour lui », ce qui conduit à une certaine circularité.
Comme je l’ai dit, je préfère une conception graduelle de la liberté. Ainsi, un riche héritier d’une grande fortune sera plus libre qu’un individu des bidonvilles de Calcutta. Cela signifie-t-il pour autant que dire d’un individu « il est libre » n’a pas de sens ? Non. Mais pour donner un sens, il faut utiliser la notion de « mondes possibles ». On pourra qualifier un individu de libre s’il y a maximisation des choix, des options qui s’offrent à lui relativement au monde dans lequel il vit. Ainsi, si on estime que l’extrême pauvreté, à l’heure actuelle peut être abolie, en mettant en place un certain nombre de mesures, on pourra dire que l’individu du bidonville de Calcutta n’est pas libre car le nombre de ces choix n’est pas maximiser. Par contre, si on estime qu’on vit déjà dans le meilleur des mondes possibles, on pourra dire de cet individu qu’il est libre. On remarquera que cela signifie que parler de « liberté absolue » n’a pas de sens, la liberté étant toujours relative au monde dans lequel les individus vivent et aux mondes possibles accessibles.
Maintenant pour conclure, je reviens sur les deux exemples de l’auteur.
Pourquoi interdire la prostitution ? la réponse est assez évidente. Tout simplement parce que cela viole un droit que les libertariens considèrent comme fondamental : le droit de disposer de son corps. L’interdiction de la prostitution est donc à mettre sur le même plan que l’interdiction de l’agression physique, du meurtre, du viol, de l’esclavage. Cela ne signifie pas par contre qu’il faut pénaliser les prostituées, bien au contraire, cela reviendrait à pénaliser les esclaves au lieu de leurs maîtres.
Maintenant pourquoi interdire les emplois précaires. Comme le dit justement l’auteur, s’il y avait d’autres emplois que précaires, il semble vraisemblables que les salariés les choisissent. Mais sa conclusion selon laquelle, cela ne sert à rien d’interdire les emplois précaires, qu’il faut plutôt agir sur l’offre est un peu trop rapide. En effet, croire que l’interdiction ou la désincitation en aval n’a pas d’impact en amont est inexact. L’économie est un monde fait de rétroactions. En interdisant les emplois précaires, cela ne signifie pas que le chômage augmentera, les entreprises auront toujours besoin des salariés embauchés en emplois précaires pour produire, ils devront donc trouver un moyen pour compenser le surcoût (si celui-ci existe) de l’embauche en contrat permanent. Mais après tout, les libertariens ne vantent-ils pas l’esprit d’initiative, d’invention, d’innovation, d’adaptation des entrepreneurs ?
Ah un troll socialiste qui vient nous expliquer ce qu’est le libéralisme et ses dangers… les gens pourraient vouloir faire des trucs qu’en fait si ils savaient ils ne feraient pas.
Si au lieu de nous sortir votre prose vous aviez ne serait-ce que lu les commentaires au-dessus, vous auriez vu que ce point a été abordé, mais votre but n’étant pas d’engager la discussion mais de nous faire part de votre programme de l’homme nouveau.
Ce qui compte c’est le point de vue de celui qui prend la décision car c’est de cette façon qu’il considère à l’instant t que son choix est le plus à même de satisfaire son bonheur. Il n’est pas possible de se substituer au choix d’une personne pour d’autres considérations et la meilleure preuve est que cela conduirait à avoir un choix unique pour tous et pourtant des gens préfèrent la montagne et d’autre la mer… et pour d’autres ça dépend et c’est cela la liberté même si elle est effectivement réduite par des contraintes matérielles, psychologiques etc…
Quant au commerce du sexe : le libéral défend l’idée que l’on peut disposer de son corps comme l’on veut. L’ouvrier l’uilise pour mettre à disposition sa force de travail, l’ingénieur avec son cerveau pour son travail intellectuel, le mannequin avec son corps par sa beauté, la mère porteuse avec son corps pour la gestation, l’actrice porno ou la prostituée avec son corps par la mise à disposition de son corps et de ses organes sexuels (ou pas!) et tout cela en vertu d’un contrat accepté par les 2 parties. L’esclavage n’était pas un choix, le travail si ou alors tous ceux cités ci-avant sont des esclaves, ce qui doit d’ailleurs être votre idée sauf que vous serez bien content de trouver cet esclave quand vous avez besoin, que ce soit votre boulanger ou l’infirmière (si, si l’infirmière, sans elles on va tous mouriiir).
Quant à l’interdiction de la précarité voyez mon message plus haut qui montre que la solution a été trouvée et qu’elle rend plus pauvre la femme de ménage… fail…
Comment démontrez-vous que : « ce qui est meilleur pour un individu » est équivalent à ce qu’il préfère ? J’attends avec impatience.
Mais la prostitution c’est la négation du droit de disposer de son corps puisque l’individu qui se prostitue moue son corps, met son corps à disposition de l’acheteur. Votre comparaison avec un ouvrier ou un ingénieur est ridicule. A aucun moment, l’employeur ou le client ne dispose du « cerveau » ou « des « des bras » de l’ouvrier. Ce qu’il achète c’est ce qui a été produit par le cerveau ou les bras.
Quant à votre exemple sur la femme de ménage, je serais vous je ne vanterais pas trop. Vous avez l’air d’ignorer qu’il existe des dérogations à la durée minimale de temps partiel notamment sur demande du salarié.
Game over. Essaie encore.
gameover a entièrement raison, votre démonstration ne vaut rien, le cerveau ou les bras font parti du corps, tout comme les organes sexuels, mettre n’importe lequel de ses organes à disposition d’autrui est un choix qui vise à apporter un service quel qu’il soit (produire, innover ou faire plaisir)
Soyons sérieux. Où ai-je dit que le cerveau, les bras, le phallus, le vagin ne faisaient pas partie du corps ?
Ce que je dis (et répète pour les mal comprenants) c’est que le pattron d’un ouvrier ou d’un ingénieur ne dispose pas de leur corps. Ce qui compte pour lui c’est le résultat de leur production, il s’ne fout comment ils ont fait, s’ils ont utilisé leur cerveau, leurs bras, etc. Est-ce la même chose pour le client d’une prostituée ? Croyez-vous que le client de la prostituée a envie que celle-ci lui fournisse une poupée gonflable ? Après tout, le résultat sera le même, il éjaculera et jouira. Une analogie pour vous aider à comprendre : vous faites construire votre maison, vous appelez un maçon et lui demander de construire les mûrs. Est-ce que cela vous importe qu’il use de ses bras ou qu’il use d’un robot qui bâtira vos mûrs ? Il faudrait être sacrément pervers pour exiger de votre maçon qu’il n’utilise pas les outils à sa disposition pour éviter sa peine, ne croyez-vous pas ?
Pour conclure : êtes-vous déjà allé à Amsterdam où on trouve des femmes en vitrine, êtes-vous déjà allé dans des bordels allemands, où pour chaque client les femmes se mettent en ligne pour que celui-ci choisisse ? Moi quand j’ai besoin d’un maçon je ne lui demande pas de se mettre à poil pour tâter ses muscles (peut-être le feriez-vous ?), quand j’embauche un ouvrier je ne lui demande pas de se mettre en slip pour jauger de ses muscles (mais peut-être aimeriez-vous le faire).
arrêtez la mauvaise fois, et assumez que vous êtes favorable au commerce des individus, au commerce des corps. Cela fera de vous un non libéral, un libéral étant attaché au droit de disposer de son corps.
mauvaise foi, dsl
« Cela fera de vous un non libéral, un libéral étant attaché au droit de disposer de son corps. »
Là encore vous déraillez, le droit de disposer de son corps n’empêche pas la prostitution si c’est la volonté de la prostitué.
En bon socialiste, vous voulez imposer votre morale aux autres, vous voulez leur dire ce qui est bien ou mal. Laissez donc justement les gens disposer de leur corps.
Le sujet c’est « le libre choix », mais pour vous c’est « Le choix que crosstty a décidé pour moi ».
Vous n’aviez pas pris encore votre café, je comprends vous aviez encore la tête dans le …. brouillard. Vous ne vous rendez pas compte que votre discours est une vraie aporie ? Qu’est-ce que la prostitution sinon la mise à disposition de son corps selon la volonté du client. Cela signifie que pendant une certaine durée, la personne prostituée ne dispose plus de son corps. Or pour un libéral comme moi, le droit de disposer de son corps est un droit inaliénable, ce qui signifie qu’il ne peut être transféré à personne. La prostitution viole cette inaliénabilité. Rappelons tout de même ce que signifie « disposer de son corps », cela signifie qu’on chacun est maître de son corps, peut en faire ce qu’il souhaite, en user comme bon lui semble. La prostitution c’est la négation de cela puisque le client achète justement ce droit à la personne qui se prostitue.
Vous parlez de volonté, alors allons-y. Pourquoi le client paie une personne qui se prostitue ? Parce qu’il achète son consentement à une relation sexuelle que cette personne n’aurait pas voulu autrement. Je vais peut-être vous étonner car vous n’en avez pas l’habitude mais quand une femme veut coucher avec moi, elle ne me demande pas de payer !
Avec votre raisonnement on en arrive à légaliser l’esclavage volontaire (puisque c’est la volonté), car ce que vous dites peut très bien s’appliquer aussi à ce type de relation. On voit là à quel point votre raisonnement est absurde et anti-libéral bien qu’il soit repris par certains libertariens qui justement ne sont pas des libéraux.
« un riche héritier d’une grande fortune sera plus libre qu’un individu des bidonvilles de Calcutta »
Ni plus ni moins l’un que l’autre. Le libre-arbitre des deux est strictement équivalent. Il faut vraiment être obsédé et esclave du fric pour oser écrire une telle phrase.
vous confondez liberté et libre-arbitre.
Concernant le libre-arbitre, je vous invite à lire Spinoza qui démontre que ce n’est qu’une illusion.
>Article intéressant, cependant je ne suis pas d’accord avec certaines idées :
« C’est la base de mon argument pour la légalisation du travail du sexe par exemple : si on part du principe que les travailleuses du sexe ne le font que par nécessité économique et manque d’opportunités, alors la dernière chose à faire est certainement de limiter ce qui est le moins pire dans la liste des choix disponibles. Quand on interdit le travail du sexe, on ne transforme pas les travailleuses en ingénieurs ultra-qualifiées capables de postuler pour des offres avec des hauts salaires. Malheureusement, on les force à descendre d’un cran dans la liste des « moins mauvaises » solutions disponibles. On les retrouve donc dans les réseaux de prostitution clandestins, dans le trafic de drogue, etc.
Je pense qu’il est aisé d’affirmer que quiconque, en situation de difficulté économique, saura évaluer ses options et prendre la meilleure, ou la moins pire le cas échéant. Et c’est précisément là où j’essaie d’en venir sur cette idée de libre arbitre : oui, on peut décider librement de prendre un travail précaire. Cela ne signifie pas libre de toute contrainte, mais cela signifie avoir la possibilité de ne pas prendre une des options pour une meilleure alternative. Les personnes en situation de précarité ne souffrent pas d’un trop plein de choix, mais d’un manque de meilleures alternatives. Se concentrer sur la régulation et l’interdiction des emplois précaires est se tromper fondamentalement sur la nature du problème : si les travailleurs et les chômeurs avaient des CDI bien payés et épanouissants à portée de main, ils ne seraient pas dans leur situation actuelle. »
>Choix par nécessité économique : probablement. Par manque d’opportunités : rien n’est moins sûr…
Il y a de nombreux métiers ne nécessitant pas un bagage bac +. Les offres de travail à domicile, téléphonique, internet, etc. se multiplient. Pas besoin d’un bac+5 en ingénierie… Mais encore faut-il être aidé, accompagné, et encouragé pour en prendre conscience (Etat, aides sociales, associations,…). Seule, en étant sans papier, peu éduquée, isolée, etc., il est logique qu’on ne puisse pas y accéder. Ce n’est cependant pas une situation inchangeable. Donc les bases de votre raisonnement à ce sujet ne tiennent pas.
>Et enfin légaliser la prostitution est une manière de tolérer, de fermer les yeux sur un cercle vicieux pauvreté>prostitution>réseaux illégaux (drogue, prostitution, argent)>violence. En plus d’être une insulte à la dignité humaine et une entérination de l’instrumentalisation des femmes.
« Pour prendre un exemple caricatural, une personne qui décide de prendre un emploi à temps partiel mal payé n’a pas d’alternative crédible, c’est vrai. Mais il est aussi vrai qu’il y avait de bien pires options à sa portée. Ce choix nous signale une certitude, cependant : s’il y a d’autres alternatives, elles sont encore pires. »
>Qui le prouve ? Qui prouve qu’en cherchant plus, en cherchant mieux, en se faisant aider pour ce faire, on ne puisse trouver de meilleures alternatives ? Personne.