L’innovation, ça sert d’abord à réduire les prix

La vraie force du système capitaliste est de démocratiser l’innovation en la rendant accessible au plus grand nombre.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
walmart by Mike Mozart(CC BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’innovation, ça sert d’abord à réduire les prix

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 août 2015
- A +

Par Philippe Silberzahn

walmart by Mike Mozart(CC BY 2.0)
walmart by Mike Mozart(CC BY 2.0)

Une conception très répandue de l’innovation est qu’elle consiste à créer de nouvelles offres ou de nouvelles méthodes. Dans le management de l’entreprise, il y aurait donc le domaine noble, celui de l’innovation, et le domaine de l’intendance, celui de la réduction des coûts. Rien n’est plus faux. L’un des apports fondamentaux du système capitaliste consiste à innover pour réduire les coûts, et donc les prix.

Pour reprendre ce que disait Schumpeter dans son monumental Capitalisme, Socialisme et Démocratie, la force du système capitaliste ce n’est pas l’innovation ; d’autres civilisations et d’autres systèmes politiques ont innové également dans certains domaines (par exemple, l’URSS dans les technologies de l’espace). La vraie force du système capitaliste c’est de démocratiser l’innovation en la rendant accessible au plus grand nombre à la fois par la logistique qu’il met en œuvre mais aussi et surtout par la baisse continue des prix que son efficacité induit.

Le symbole du système capitaliste, ce n’est donc pas tant la startup que Wal-Mart, le supermarché low-cost dont on estime qu’il permet chaque année aux Américains d’économiser 50 milliards de dollars. Ce n’est pas rien pour ceux qui veulent boucler un budget chaque semaine. Schumpeter résume ainsi l’argument :

« Le moteur du système capitaliste est avant tout un moteur de production de masse, ce qui signifie production pour les masses. Ce qui est typique de la production capitaliste, c’est le tissu à bas prix, le coton à bas prix, ainsi que les bottes, les voitures, etc. et non des améliorations qui profitent aux plus riches. La reine Elizabeth avait des bas en soie. Le succès du système capitaliste ne consiste pas à lui en fournir plus, mais à les rendre accessibles aux ouvrières. »

Contrairement à ce qu’estime The Economist dans son remarquable article « The Silence of the Mammon », je ne pense pas que défendre ce système au nom de la formidable création de richesse qu’il permet, et surtout de sa capacité à rendre accessible au plus grand nombre des biens et des services, soit une forme d’apaisement envers ses détracteurs. Au contraire, c’est s’appuyer sur sa force sans prétendre lui faire endosser d’autres responsabilités.


Sur le web

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Le comportement indigne des députés français d’extrême-gauche provient de leur vécu de militants et de leur rêve de révolution aux côtés de tous « les damnés de la terre ». L’occidental moyen et le capitalisme sont leurs ennemis. Mais ils n’ont rien compris au capitalisme.

L’examen du budget par l’Assemblée nationale permet d’apprécier une nouvelle fois le degré d’irresponsabilité des élus. Face à une situation des finances publiques très dégradée, les partis se positionnent en fonction de leur intérêt électoral. Il en résulte évidemment que ... Poursuivre la lecture

Des leçons utiles et passionnantes, pour y voir plus clair sur quelques-unes des grandes questions économiques contemporaines.

Douze ans après ses 8 leçons d’histoire économique, Jean-Marc Daniel nous propose 10 nouvelles leçons. Toujours avec l’idée qui lui est chère que les événements qui se produisent paraissent souvent inédits, exceptionnels, voire particulièrement dramatiques, à ceux qui les vivent. Ces derniers omettant toutefois que, dans nombre de situations, les leçons du passé auraient p... Poursuivre la lecture

Alors que les dirigeants européens mettent fin aux tabous sur la migration, la politique climatique reste inchangée

Lors du sommet européen du 17 octobre à Bruxelles, le Premier ministre polonais Donald Tusk a réussi à convaincre les autres dirigeants de l'UE de soutenir son idée selon laquelle un État membre peut invoquer des raisons de sécurité pour justifier la suspension des droits d'asile.

Un autre sujet à l'ordre du jour du sommet de l'UE, la compétitivité, n'a pratiquement pas été abordé. Pourtant, avant le sommet, la principale... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles