Attaque du Thalys : face au terrorisme, plus de libertés

Face au terrorisme, la réponse sécuritaire est un leurre.

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Attaque du Thalys : face au terrorisme, plus de libertés

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 août 2015
- A +

Par Emmanuel Perclus, depuis la Belgique.

So true we had enough credits Nicholas Komodore (CC BY-NC-SA 2.0)
So true we had enough credits Nicholas Komodore (CC BY-NC-SA 2.0)

 

Quelques jours après que certains membres de l’État Islamique ont menacé directement la Belgique, un jeune homme fiché par toutes nos polices comme « radicalisé », monte à Bruxelles dans un Thalys en direction de Paris et tente de le prendre d’assaut avec une Kalachnikov AK-47 et un revolver Luger. Par chance, ce qui aurait normalement du tourner en un véritable carnage, s’est soldé par quelques blessures et une belle frayeur pour beaucoup. Quelques passagers ont heureusement eu les bonnes réactions.

Immédiatement, dans les journaux, différents commentateurs (le public sur les réseaux sociaux, mais aussi journalistes et politiciens) répondent à cette attaque par l’inévitable rengaine sécuritaire : davantage de contrôles dans les trains, retour des douanes et des frontières, remises en question de l’espace Schengen…

Limiter nos libertés, c’est donner une victoire au fondamentalisme

C’est bien entendu une très mauvaise réponse. Prenez par exemple Paris. Sous la surveillance de militaires depuis plusieurs années via le plan Vigipirate, ce dernier n’a pas empêché les frères Kouachi ou Coulibaly de réussir leurs attaques de janvier 2015. On pourrait multiplier les exemples partout dans le monde. Presque chaque semaine, des bombes explosent dans des pays bien plus militarisés que nous pourrions le faire (Israël, Irak, Afghanistan…). Jamais aucun policier ou aucun militaire ne pourra empêcher un gars décidé à se faire sauter avec une bombe ou prendre d’assaut n’importe quelle place publique. Surveillez les gares et demain, ce sera un bar très fréquenté de la capitale qui sera visé. Ou un train quelconque en campagne. Ou une manifestation devant le parlement. Ce ne sont pas les lieux de réunions qui manquent dans une ville comme Bruxelles.

On ne peut surveiller chaque terroriste. Aucune frontière ou aucune douane n’a jamais empêché le trafic d’exister. Les armes de contrebande, l’alcool, les cigarettes et la drogue font le tour du monde en continu malgré toutes les interdictions, les frontières et les patrouilles que les États peuvent mettre en place.

Cette attaque est une excellente preuve, s’il en fallait encore une, que les lois liberticides telles que celle sur le renseignement en France ne servent à strictement rien, si ce n’est à s’immiscer dans la vie privée de personnes innocentes.

Ce à quoi s’attaquent ces fondamentalistes islamistes, c’est à notre modernité, notre mode de vie, notre démocratie. Ils en veulent à nos libertés chèrement acquises et souvent remises en cause à droite et à gauche. Ils ne sont pas, contrairement à ce qu’ils pensent, dans la critique, parfois légitime, de nos errances géopolitiques. Restreindre nos libertés pour les combattre, c’est donc avoir déjà perdu. C’est leur donner raison. C’est donc hors de question !

La responsabilité des citoyens doit être engagée

L’un des enseignements de cette attaque réside dans le choix de certains de ne pas se terrer sous un siège et de préférer affronter le terroriste. Les deux premiers sont des citoyens lambdas, ensuite, alarmés par le bruit, deux militaires américains. Vous connaissez la suite, ce n’est pas la peine d’y revenir en détail ici.

Mais remarquez une chose : les premières personnes ont tenté d’arracher les armes pour, apparemment, s’enfuir avec, ce qui vaudra à l’une d’elles une balle dans les poumons. Les militaires ont foncé au corps à corps. Je ne crois pas que leur réaction est seulement due au fait qu’ils soient soldats et entraînés. Ils vivent aussi dans un pays où les armes existent et où la violence est endémique. La bonne réaction en cas d’attaque ou de danger est la fuite, c’est une des premières choses que l’on enseigne en self-defense. Mais, en cas d’impossibilité, la pire des réponses est la passivité et l’apathie. Dans ce train, la réaction de citoyens d’un pays, habitués aux armes et à la violence, face à une situation de danger où la fuite était impossible, fut l’attaque au corps-à-corps, seule manière de neutraliser la menace. Dans ce même train, la réaction des citoyens belges et français, à l’exception notable des deux premiers intervenants, furent la fuite et la tentative de se cacher sous les sièges, la meilleure manière de se faire trouer la peau si Ayoub El-Khazzani avait été mieux préparé et s’il avait eu des armes en état de servir.

Les Américains, pour une bonne part, n’attendent pas de l’État toute la protection nécessaire, certains s’en passeraient même très bien. Si comme moi, vous avez grandi à la campagne, vous savez le nombre de fusils, de carabines et d’armes de poing qu’on trouve dans les greniers et les garde-robes. Il fut une époque, pas si lointaine, où les citoyens prenaient aussi leur responsabilité en cas de danger et n’attendaient pas que tout arrive de l’État.

Il s’agit peut-être ici d’un hasard, des Français ou des Belges auraient tout aussi bien pu maîtriser un attaquant dans une configuration différente. Il est impossible d’affirmer que leur nationalité américaine soit à l’origine du comportement de ces jeunes hommes. Mais cela n’empêche pas qu’un grand travail de prise de conscience reste à faire chez nous.

La liberté comme réponse au terrorisme

« Aux armes, citoyens » chantent nos voisins Français pour inaugurer leur hymne national. Je crois qu’un citoyen libre, c’est un citoyen armé. En effet, pas de Révolution dont se gaussent tant gauche et droite d’Outre-Quiévrain sans un peuple en armes, prêt à se défendre d’abord contre un éventuel Prince oppresseur. L’une des grandes victoires des États modernes sur le peuple est d’avoir désarmé les masses, s’assurant par là que toute contestation consisterait en une simple manifestation et quelques pneus brûlés, mais n’hésitant pas à obliger ces mêmes masses à aller au casse-pipe quand il s’agit de défendre leurs intérêts. L’empressement des Européens à haïr le second amendement des États-Unis, sur ce point, m’étonnera toujours. On ne peut rêver plus belle image de servitude volontaire. Saviez vous qu’après la Révolution, le port d’arme citoyen était tellement évident qu’il a semblé inutile de le préciser dans la nouvelle constitution française ?

L’attaque du Thalys dévoile aussi une vérité dérangeante pour beaucoup : quand les armes deviennent bannies par la loi, seuls les hors-la-loi en possèdent. Encore une fois, il a été heureux que Ayoub avait tout du nigaud naïf, parti avec des armes en mauvais état et, selon les commentaires des deux militaires, sans grande idée de leur emploi, contrairement aux frères Kouachi faisant la preuve d’un entraînement « profitable » dans l’attaque de Charlie Hebdo, plusieurs décès en témoignant. Si au lieu de El-Khazzani, un ou deux combattants bien entraînés avaient pénétrés dans le Thalys, beaucoup de morts auraient été déplorés. À moins, éventuellement, qu’un citoyen armé ait pu descendre les agresseurs, afin d’éviter un plus gros carnage…

Bien sûr, un pays où les armes circulent librement et où chacun est potentiellement armé, cela fait peur. C’est une réaction classique que j’ai partagée durant la plus grande partie de ma vie. Mais il en va du port d’arme comme du reste : cette crainte émotive ne résiste pas à l’analyse rationnelle et factuelle. Nous avons une image caricaturale des armes à cause des États-Unis. Il est vrai que le continent connaît régulièrement des accès de violence auxquelles on associe les armes en vente libre. Mais en réalité, il n’y a pas de corrélation évidente entre port d’arme et meurtre par arme. D’autres pays, comme la Suisse, sont fortement armés sans connaître ces tueries et ces massacres. D’autres pays, comme la Norvège, la France ou la Belgique, ont connu ces attaques, et les connaîtrons encore, alors que les armes sont fortement prohibées.

Si l’on considère le fondamentalisme islamique comme une nouvelle forme de fascisme, il ne pourra pas être combattu avec un autre fascisme dont Mussolini avait donné la plus belle définition (« Tout par l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État ! »). Le risque au tournant, c’est l’État policier.

Les deux facettes classiques du libéralisme nous aideront au quotidien contre le terrorisme, même si d’autres actions sont à entreprendre à d’autres niveaux : la responsabilité et son corollaire, la liberté. La responsabilité des citoyens, leur conscientisation à la défense et au danger sont une première étape. Soyez responsables de vous-mêmes, n’attendez pas systématiquement de l’État qu’il vous vienne en aide. Il sera là trop tard et en s’attaquant à vos libertés fondamentales, celles de circuler librement et de vivre sans être sur écoute. La responsabilité de sa défense suppose donc la liberté de pouvoir le faire. Et inévitablement, laisser le citoyen, libre et responsable, s’armer contre les dangers qui le menacent, ainsi que Charb l’avait compris.


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  • Malgré les citoyens armés américains, pouvant se protéger et protéger les autres dans l’esprit de l’auteur, il y a proportionnellement beaucoup plus de morts par armes aux USA qu’en Europe ! Il y a donc quelque part une appréciation restreinte: le raisonnement peut être vrai vis-à-vis de malfrats et de terroristes (et encore, le citoyen armé aura-t-il la rapidité et la précision nécessaire pour neutraliser l’agresseur entraîné et décidé avant d’en être lui-même la victime ? Pas sûr) mais il ignore totalement l’autre face de la violence armée,le coup de sang d’un citoyen lambda qui lui passera s’il n’a pas d’arme mais en fera usage si il en a une sous la main, et ces cas sont beaucoup plus fréquents.

    Autrement dit le port libre peut éventuellement (et ce n’est pas démontré) diminuer les victimes des malfrats et autres terroristes mais augmente en quantité bien plus grande les victimes des disputes et frictions quotidiennes entre gens se connaissant ou non.

    Par contre je partage totalement l’avis que le plus de sécuritaire est une victoire des terroristes au résultat nul car il est impossible de protéger chaque mètre carré du territoire quand ce ne sont pas carrément les gardiens qui sont la cible (des soldats ont été attaqués)

    • Le coup de sang du citoyen lambda n’a pas grand chose à voir avec la prohibition des armes. C’est de la psychothérapie qu’il faut alors. Dans ces cas précis il ne s’agit pas de discuter de l’autorisation ou pas des armes. Aujourd’hui il peut utiliser voiture, couteau, poing, bouteille etc…. Faut-il les interdire aussi ?

      Ce n’est pas le fait d’avoir des armes ou pas qui augmente les frictions quotidiennes, ce sont d’autres causes.

      Très peu de gens, a part des malades mentaux, ne passent à l’acte pour la simple raison de posséder une arme, a cause d’une sorte de fascination malade.

      Votre point de vue est typique ( je ne dis pas ça méchamment ) de l’état d’esprit en France. Il s’agit de penser que son voisin est potentiellement un tueur. C’est de la peur. Exactement comme les portiques de contrôle aux point d’entrée des transports en commun, on pense que le citoyen lambda est un fraudeur donc on bloque les entrées et on restreint la liberté de circuler alors que d’autres solutions existent.

      Il y a sans doute plus de mort par balle aux USA, mais il y en a un paquet en Europe aussi. Ce qu’il faut mettre en avant, c’est le nombre de mort évités grâce au port d’armes. Toutes ces frictions quotidiennes qui ne dégénèrent pas en baston grâce au port d’arme.

      Il est évident que le français n’est pas prêt à ce changement de société. Ce qui arrange bien notre beau état qui peut ainsi nous contrôler plus tranquillement.

      La prohibition n’est jamais la solution pour la population. Elle n’entraîne que le pire: contrôle excessif, dissymétrie artificielle des rapports de force, criminalisation etc…

      • « …Ce qu’il faut mettre en avant, c’est le nombre de mort évités grâce au port d’armes. Toutes ces frictions quotidiennes qui ne dégénèrent pas en baston grâce au port d’arme. »

        Sans vouloir être désagréable moi non plus, vous évoquez plus une conviction personnelle que des faits…où trouvez-vous de telles statistiques ??

      • Tres bon commentaire de « libresechanges » , comment demontrez- vous que le port d’arme sauve des vies !?

        L’auteur de l’article nous dit ceci : « Il est vrai que le continent connaît régulièrement des accès de violence auxquelles on associe les armes en vente libre. Mais en réalité, il n’y a pas de corrélation évidente entre port d’arme et meurtre par arme. »

        Si il n’y a pas de corrélation évidente entre « port d’arme et meurtre par arme » , ça doit etre la meme chose entre port d’arme et les vies sauvées, non?

        Que les gens puissent etre armé , dans l’absolu je ne suis pas contre, mais cela ne va nous aider à lutter contre le terrorisme dans son ensemble.

        L’argument souvent mis en avant est que le terroriste pourrait etre abattu par un citoyen armé et que de nombreux morts pourront etre évités. Ok , et si le terroriste pose une bombe? lache du gaz ? contamine le réseaux des eaux avec des armes bactériologique, etc… il va faire quoi le citoyen armé dans ces cas la ? il ne fera rien.
        Il nous faut un aussi un service de renseignements efficace aussi bien sur sol français qu’à l’étranger.

        • Cher Jobi,

          J’ai écris dans l’article d’origine, sur mon blog, une phrase en plus qui n’a pas été reprise par Contrepoints :

          « C’est donc la double facette classique du libéralisme qui nous aidera au quotidien contre le terrorisme (il y a, bien entendu, d’autres actions à entreprendre à d’autres échelles) : la responsabilité et son corollaire, la liberté. La responsabilité des citoyens, leur conscientisation à la défense et au danger sont une première étape. »

          On ne luttera pas, en effet, contre le terrorisme « en général » avec des armes. Il y a une question géopolitique sur laquelle j’éviterai de m’avancer tant elle me semble complexe et sujette à des choses que les simples citoyens comme vous et moi ne connaissons pas. Mais dans la vie de tous les jours, un population apathique et non armée, c’est un régal pour des terroristes. Croyez-vous que ceux-ci se risqueraient à attaquer des villes texanes ? Je ne crois pas, précisément parce que le nombre de Colt à la ceinture est très élevé.

          • « une phrase en plus qui n’a pas été reprise par Contrepoints »

            Si, si, dernier paragraphe (ça a juste été un peu reformulé)… 😉

          • On se rejoint au moins sur ce point , le port d’arme ne peut lutter contre le terrorisme et celui-ci est d’une complexicité géopolitique qui nous dépasse certainement.

            Mais votre idée est fausse :  » Croyez-vous que ceux-ci se risqueraient à attaquer des villes texanes ? Je ne crois pas, précisément parce que le nombre de Colt à la ceinture est très élevé. »

            taper sur google « tueries texas » et vous tomber sur de nombreux articles de différentes sources qui parlent de ceci :

            Le massacre de Luby’s, dans un restaurant au texas => 22 morts.
            Le tireur de l’université du Texas =>16 morts et 32 blessés
            La fusillade de Fort Hood au texas =>13 morts

            Tout ça s’est passé dans les 20 dernieres années, il faut comprendre que la personne pret à massacrer des gens n’a pas vraiment peur de mourrir, que les citoyens soient armés ou non il y va quand meme.
            C’est se mentir à soit meme que de croire qu’etre armé c’est etre protégé contre ce genre de cinglés.

            Bien sur que si on vous agresse dans le métro pour vous voler , sortir son arme peut calmer l’agresseur. j’y conviens, les gens ont le droit d’etre armé? Oui pourquoi pas, le risque c’est que les armes à feu sont puissantes et destructrices. Demain on me vole mon portable , je sors mon gun et tire? je tue mon agresseur car il m’a volé mon portable? En sortant un flingue on est rarement d’une reponse aproprié en fonction du contexte. Et je sais bien que c’est un droit de pouvoir se défendre soit meme.

            Peut-etre faut-il réfléchir à la question suivante : Pourquoi la/notre société créer de personnes capable de massacrer des gens? une fois la réponse trouvée , on pourra essayer de corriger le tir sur le long terme.

            • Cherchez sur google des faits ou des armes à feu ont sauvée des vies contre des terros au Texas sur les 20 dernière années.
              Vous en trouverez plus de sauvés que de tué. Et ce même si ce que couvre le journalisme, c’est plutôt le côté morbide de la vie. Ce qui constitue un biais de perception de la réalité.

              Puisque vous doutez de l’arme à feu en soi, il faut aussi alors inclure le nombre de policier, voir de militaire qui ont sauvé des vies en ayant recours à ces armes a feu.

              Là vous aurez la perspective nette que oui, les armes servent à se défendre dans la main d’honnête gens.

              Bien sur il faut une formation, bien sur il y a des accidents, bien sur il y a des fous, des bandits etc…mais les armes ne sont pas mauvaise en soi. Elles sont des outils.

              Ensuite, reste a discuter de la légitimité de donner à chacun le droit d’en avoir une.

            • « Peut-etre faut-il réfléchir à la question suivante : Pourquoi la/notre société créer de personnes capable de massacrer des gens? une fois la réponse trouvée , on pourra essayer de corriger le tir sur le long terme. »

              question du même niveau que « pourquoi la guerre ? ». Alors que tous les gens qui ont réfléchit à la question savent que la bonne question c’est … « pourquoi la paix ». C’est la paix qui est anormale.

              Aucune société n’a jamais « créer des personnes capable de massacrer des gens ». le meurtre est dans la nature biologique de l’Homme. C’est bien pourquoi les société font la chasse à l’Homme, le domestique, l’effémine, et finalement le transforme en mouton plus apte à se faire massacrer qu’à massacrer. Tous ça pour qu’il n’y ait plus de meurtre, de duels ni de règlements de comptes et au final il reste … les tueries.

              • @P
                « C’est la paix qui est anormale »

                Dans le contexte actuel je suis assez d’accord. Dans l’absolue ou dans un contexte différent nettement moins.

                Faisons l’analogie avec le dilemme du prisonnier :
                https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Dilemme_du_prisonnier

                Dans un contexte comme le notre il peut être tentant de trahir, alors que d’un point de vue rationnel il est plus profitable qu’aucun ne le fasse. Mais la peur que l’autre trahisse pousse à trahir et légitimise un comportement irrationel (rend ce comportement rationel en quelque sorte).

                Qu’en serait-il dans une société où l’éducation et les valeurs seraient de ne pas trahir ? Il y a de fortes chances que la peur que l’autre trahisse soit moindre, et l’option rationnel serait respecté (aucun ne trahit).

                D’un point de vue moins naïf la peur d’une conséquence au gain plus néfaste que la trahison (perte de la vie par exemple) poussera aussi à ne pas trahir.

                De même quand serait-il dans une société qui « bannirait » socialement une personne qui trahi (regard déplaisant sur celui qui trahit, mise hors jeux du réseau amicale et économique, …) ? Là aussi il y a de grande chances de ne pas choisir de trahir à cause d’une pression sociale qui condamne l’acte au lieu de le minimiser, l’excuser, voir le valoriser. Choix d’autant plus renforcé que l’on pensera qu’il y a peu de chance que l’autre trahisse (chacun pensera « ce n’est pas dans notre culture, ce ne sont pas nos valeurs »).

                Voilà pourquoi j’imagine que penser que la paix est anormale découle d’un point de vue d’une société qui voit la paix comme quelque chose de naïf, irréaliste, voir contre productif. Alors qu’il est intuitif de penser que la guerre est un comportement au fond irrationel et la paix un comportement rationnel en ce qui concerne la construction d’une société et son progrès. Bien que le cas soit à nuancer en fonction d’une guerre offensive ou défensive (dans le cas du dilemme du prisonnier on serait plutôt dans un cas offensif).

                En d’autres termes on est dans une société plus encline à écouter et légitimer le va t’en guerre que le va t’en paix (forcémment naïf et hors des réalités).

                Du coup je rejoins l’avis de Jobi sur le fait de se demander  » Pourquoi la/notre société crée des personnes capable de massacrer des gens? une fois la réponse trouvée , on pourra essayer de corriger le tir sur le long terme ».

                • La paix est anormale en ce sens qu’elle a besoin d’une justification et d’efforts difficiles pour être construite. Ainsi paradoxalement votre long exposé sensé défendre le point de vue ordinaire (dans le mauvais sens du terme) abouti exactement à l’inverse.

                  « Voilà pourquoi j’imagine que penser que la paix est anormale découle d’un point de vue d’une société qui voit la paix comme quelque chose de naïf, irréaliste, voir contre productif.  »
                  Comme vous dites, c’est pure imagination. La réalité est plus simple. la paix n’est ni naïve, ni irréaliste, et encore moins contre-productive, elle est simplement anormale, non naturelle, construite avec efforts.

                  • @P
                    « La paix est anormale en ce sens qu’elle a besoin d’une justification et d’efforts difficiles pour être construite…elle est simplement anormale, non naturelle, construite avec efforts. »

                    Tout à fait, je ne prétends pas le contraire. En revanche celà ne veut pas dire qu’elle n’est pas normale et non naturelle mais plutôt souhaitable et adaptée au développement de l’humanité.

                    C’est peut être ce que voulait dire Darwin lorsqu’il voyait l’évolution et la survie de notre espèce à une supériorité de la culture (notamment nos valeurs) sur la nature (nos instincts primaires). Là aussi celà demande un effort.

                    C’est pourquoi aussi nous ne vivons plus dans des grottes mais dans des habitats complexes. Là aussi celà demande un effort pour construire ces batiments.

                    C’est pourquoi il y a eu l’agriculture pour nous éviter une cueillette aléatoire. Là aussi celà demande un effort de travailler la terre.

                    C’est pourquoi il existe un système éducatif dans le but de rendre les gens plus utiles au corps sociale. Là aussi celà représente un effort d’aller à l’école et d’apprendre.

                    La liste serait longue pour recenser toutes les activités humaines qui nécessitent un effort mais cependant nous ont permis d’évoluer et dépasser un stade primaire.

                    Donc rien d’étonnant à ce qu’il en soit pareil pour la paix.

                    Enfin et si l’on veut faire un parrallèle avec la biologie. Notre système immunitaire n’attaque que ce qui représente un danger réel pour le corps. Lorsqu’il se trompe, attaque des cellules saines par exemple, on parle de maladie.
                    Dans le dilemme du prisonnier trahir son partenaire qui ne nous a rien fait pourrais être vu comme un disfonctionnement (attaque d’un individu « sain »). Une sorte de maladie de notre corps sociale ?

                    Donc oui la paix demande un effort pour sa construction, mais pas plus que tout ce qui nous a permis d’évoluer depuis la préhistoire. Je ne vois aucune contradiction à ce niveau, je dirais même qu’elle est plus que souhaitable pour notre évolution et notre survie.

                • bug ? il me semblait pourtant avoir cliquer sur « répondre » …
                  quoi qu’il en soit la réponse (P le 26 août 2015 à 15 h 07 min) est plus bas.

          • Sauf que la NRA à un discours douteux sur l’autorisation du port d’arme c’ est à se demander si elle milite vraiment pour la liberté de porter une arme ( ce qui est parfaitement défendable) ou si elle cherche à faire pression sur le décideur politique pour qu’il prennent des décisions en faveurs du port d’ armes ( certains rêveraient d’un port d’arme obligatoire dans certains Etats). En fait avec ce débat on à trop tendance à parler pour les morts  » si il avait était armé cela se serait passé autrement  » etc… Personnellement pour moi le facteur sociétal et culturel prévaut sur les différentes législations concernant le port d’arme aux USA, c’ est un pays qui à une culture prononcée de la violence, et la législation qu’ elle soit pour ou contre le port d’arme n’ est pas l’alpha et l’oméga pour contenir une société violente. Si les armes à feux n’existaient pas les gens s’étriperaient à la machette ou à je ne sais quoi. Il serait intéressant de voir aussi dans la part des victimes d’armes à feu et non armées si il s’agit d’un choix personnel ou si cela est due à la législation. On peut très bien décider volontairement de ne pas porter d’arme alors que la législation le permet quand même. Et pour en revenir au Thalys ne pas oublier que l’AK 47 s ‘est enrayé ce qui est aussi explicatif dans l’évitement du carnage et assez rare pour se type d’arme

      • Il y a rarement des « balles perdues » avec des poings.

    • Bonjour,

      comme je l’écris dans l’article, j’ai longtemps partagé votre opinion mais j’ai changé d’avis il y a quelques années, notamment grâce à Contrepoints. Si vous cliquez sur les liens proposés dans l’articles, ils renvoient à quelques articles qui reviennent sur la question de la causalité armes/meurtres. Statistiquement, cela ne tient. Il me semble que même le FBI l’a signalé : il n’y a pas de corrélation entre les armes et les morts.

      Donc, l’explication est ailleurs. C’est logique, mais j’avoue que je n’ai pas la réponse. La société US est violente, il y a des gangs, une police à la gâchette facile (les deux sont probablement liés), …
      Si la simple détention d’armes était dangereuse, il y aura des morts tous les WE par balle dans les campagnes belges ou françaises.

    • Belle collection de poncifs hoplophobes…

      Essayons de répondre à quelques uns.

      Il y a beaucoup plus de morts par armes à feu aux USA qu’en Europe. C’est peut-être le cas, mais le nombre en lui-même ne signifie pas grand chose. Comme le précise l’auteur, lorsque les armes sont hors la loi, seuls les hors la loi sont armés. Il faut donc considérer pour la comparaison les morts causées par des citoyens n’étant pas hors la loi. Aux USA, une très grande quantité de morts par armes à feu est due à la guerre entre gangs. Je ne pense pas que ces morts là seraient évités en cas d’interdiction de possession ou de port d’arme par des citoyens lambdas. On peut également prendre une autre approche, et comparer les crimes violents. Le Royaume Uni, qui avait auparavant une politique plutôt permissive vis à vis des armes, a renversé drastiquement la tendance en 1997, suite à la tuerie de Dunblane. Depuis, le nombre de crimes violents n’a cessé d’augmenter dans le pays, au point de dépasser les USA.

      Le citoyen lambda aura-t-il le temps nécessaire pour se protéger contre des malfrats entraînés et préparés? Premièrement, les malfrats ne sont, et de loin, pas tous entraînés. Ensuite, pour un malfrat, un des aspects importants pour le choix de son méfait, c’est le coût d’opportunité. S’il sait que non seulement sa victime risque d’être armée, mais que les passants autour de la victime (et, partant, autour de lui) peuvent l’être également, ça fait immédiatement grimper le coût d’opportunité du méfait. Les statistiques (je vous recommande, entre autres, les statistiques du FBI qui ont le double avantage de venir d’un pays où la diversité des législations relatives aux armes rend les analyses très parlantes (Montana: libre; New-York: interdit, par exemple), d’être issues d’un organisme qu’on ne peut soupçonner de travers pro-armes, connaissant les rêves humides de l’État fédéral en matière de contrôle des armes. Comme le dit le proverbe: Dieu a créé les hommes, Colt les a rendus égaux.

      Pour le coup de sang du citoyen armé, il est aujourd’hui tout à fait possible en France, de par le très grand nombre de fusil de chasse qu’on y trouve. Un citoyen non armé peut également s’en prendre à un abribus en voiture, s’armer d’un couteau de cuisine, etc., etc., …

      Pour le port dont l’impact ne peut pas être démontrer, ça montre juste que vous parlez de ce que vous ignorez. C’est tout le contraire, et toutes les études sérieuses sur le sujet le démontrent aisément.

      Autre point, les frictions entre les gens. Les études menées dans les pays/régions où l’accès aux armes est autorisé montre que la possession d’une arme a feu responsabilise, et que les possesseurs légaux sont beaucoup plus enclins à garder leur calme, de par la responsabilité qu’ils endossent par le fait de porter une arme. Deuxième effet kiss-cool: vous avez tendance à moins péter les plombs quand vous savez que le type en face a peut-être une arme sur lui.

      Pour finir, et c’est à mon sens la raison la plus impérieuse d’autoriser le port d’arme: il n’est pas humainement pensable de nier le droit à quiconque d’assurer sa propre sécurité ou celle des siens. Ne me répondez pas que la c’est le travail de la police, tout le monde sait qu’il n’est pas dans les capacités des différentes polices du monde d’empêcher les crimes. Elles ne peuvent que vous emballer dans un sac noir et chercher à éventuellement punir le coupable. Me refuser le droit de me défendre sous le prétexte que je pourrais faire du mal à autrui est la pire des agressions qu’on puisse me faire.

      • mauvaise gestion du groupe clavier-souris-clampin, désolé, manque un bout du 2e paragraphe: les statistiques (bla bla bla) sont claires, le port d’arme fait nettement diminuer le nombre de crimes violents (en substance, j’ai perdu le rythme de mon propos 🙂 )

    • 1/ depuis 20 ans, il y a 50% d’armes en +, depuis 20 ans, le nombre d’homicides a été divisé par 2.
      2/ la présentation est biaisée, montre les choses comme si les USA étaient un pays homogène et jacobin. Or, il n’en est rien, les États ont chacun leur réglementation, les stats d’homicides varient d’un État à l’autre. Et les États les + libéraux en armes à feu sont ceux où il y a le moins d’homicides. En fait, ce sont surtout les grandes villes, où les armes sont pourtant interdites qui noircissent franchement les stats.
      3/ Le facteur arme à feu est un facteur parmi d’autres. Il y a bien d’autres choses qui jouent : une certaine culture violent aux USA, certaines proportions ethniques dont la corrélation est bien plus élevée avec le taux d’homicides que les aàf…

    • Sur les coups de sang du citoyen qui lui feraient assassiner un concurrent pour une place de parking il faut arrêter de fantasmer. Citez nous les centaines d’exemples de personnes qui utilisent un cutter, un couteau, leur manivelle de cric, leur marteau, leur arc, leur nerf de boeuf tirés de leur boîte à gant ou de dessous leur siège… Ca n’existe tout simplement pas alors que ces éléments peuvent être présents légalement dans les voitures.

    • « Autrement dit le port libre peut éventuellement (et ce n’est pas démontré) diminuer les victimes des malfrats et autres terroristes mais augmente en quantité bien plus grande les victimes des disputes et frictions quotidiennes entre gens se connaissant ou non. » totalement faux, aucune étude sérieuse n’a jamais réussi à montrer une corrélation entre homicides et disponibilité des armes à feu. La plupart des études (y compris d’organismes officielles) tendent à montrer une abscence de corrélation.
      Je parle bien de corrélation, je ne parle même pas de causalité.
      Lisez mes commentaires en bas

  • Attaque du Thalys : face au terrorisme, plus de libertés

    ou encore :

    L’Incendie se propage : les pompiers riquent de se noyer !

  • Machiavel, le Prince, Chapitre XX. Si les forteresses, et plusieurs autres choses que font souvent les princes, leur sont utiles ou nuisibles

    https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Prince/Chapitre_20

    Comme gouvernement, on désarme le peuple quand on se méfie de lui. Désarmer ou, à défaut, efféminer le peuple et lui ôter l’habitude et l’envie de s’en servir, est le fait des gouvernement étrangers, oppressifs. Les princes nouveaux n’auront au contraire rien de plus presser que de recruter une milice large de leur partisans nombreux.

    Comme citoyen, on désarme ses voisins quand on se méfie d’eux. C’est à dire quand on ne veut pas vraiment faire société avec eux : on les subit, on les tolèrent, mais on ne leur fait pas confiance. Toute la rhétorique du « vivre ensemble » se révèle alors pour ce qu’elle est : une vaste foutaise de mots qui proclame une réalité dont on aimerait rêver, mais qu’on ne croit vraiment ni souhaitable ni réalisable.

    • Pour poursuivre sur les citation :

      « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. » Benjamin Franklin

      • Mais quid pour un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour beaucoup de sécurité ?

        • « Mais quid pour un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour beaucoup de sécurité ? »

          Tout d’abord on peut noter que ceci est une proposition hypothétique dont vous avez le devoir de nous proposer une implémentation et de nous démontrer cette implémentation. Toutefois la démonstration de la non-validité de cette proposition sur le sujet des armes à feux est prise en charge par d’autres commentateurs. Nous allons donc tenter un autre type de réfutation.

          Cette proposition est une instance de cette dernière sur la sujet de la sécurité, encore plus générale et qui définit mieux le problème:

          « Si, dans une société, l’intégralité des personnes sauf une est d’accord pour renoncer à une liberté, est ce que l’on peut exercer la coercition sur cette dernière ? »

          Si l’on répond oui à cette question, cela signifie que l’on place l’utilité au dessus de la moralité. Tout d’abord une peut penser que cela a du sens, que toute philosophie se définit comme basée sur la raison et que si dans quelques sombres recoins elle ne donne pas un résultat optimal on ne devrait pas se priver de tordre ses principes. On pourrait aussi se dire que de l’utilité découle la moralité, que de prendre une décision qui ne donne pas des résultats optimaux est immorale. Encore plus si cela risque de couter des vies humaines.

          Il y a deux façon de réfuter ces arguments. La première est de se rendre compte que c’est une pente glissante. Que si l’on pense que l’on peut exercer la coercition sur une personne on peut l’exercer sur deux personnes, et ainsi de suite.

          « Hey, non, attend, moi je pense que tout le monde est d’accord pour dire que si l’on est pas la moitié de la population plus un, c’est à dire la majorité, on ne peut pas utiliser la coercition ».

          Ici on pense qu’on a atteint une limite, toutefois cette limite est déjà très loin de ce qui est acceptable. La majorité peut prendre des décisions très dangereuse. Cet énoncé ne parle nulle part de constitution ou de séparation des pouvoirs. Il peut très bien s’appliquer à 10 personnes perdues dans la jungle, donc ne l’imaginez pas dans le cadre de notre société actuelle.

          Toutefois il n’y a pas un grand pas entre considérer que l’on peut exercer la coercition si l’on est la majorité et considérer que l’on peut l’exercer tout court. Après tout, tout ces gens qui sont contre mon idée ont ils vraiment une opinion ? Puis si je souhaitait exercer la coercition avant, c’était pas par le principe, c’était car mon idée est bonne. Le fait que je soit minoritaire ne change rien au fait que j’ai quand même raison.

          C’est ainsi qu’en pensant que l’on peut bafouer les droits d’un seul individus si tout le monde est d’accord on casse d’emblée toute limite à son désir de coercition, ce qui arrivera inévitablement à un moment ou à un autre à une situation ou le bonheur des gens, contrairement à ce qui était espéré, n’est pas amélioré.

          « Bon ignorons tout ça, c’est du caca. Moi je dit que si un truc ne donne pas un résultat optimal, il n’est pas moral. »

          Bien, cherchons l’optimalité. Mais vous souhaitez chercher l’optimalité dans quoi ? Il est rare que l’on puisse chercher l’optimum dans deux domaines différents à la foi, on arrive rapidement à des objectifs contradictoires. On ne peut donc pas rechercher à la foi l’optimum de la liberté et l’optimum de la sécurité.

          C’est ici qu’il est très important de se méfier de ce que l’on souhaite. Pour bien des raisons que je ne vais pas exposer rechercher l’optimum de la sécurité, comme l’optimum de l’égalité, peut avoir des conséquences désastreuses.

          A l’inverse, recherche l’optimum de la liberté peut avoir des conséquences malheureuse mais beaucoup moins graves.

          Tout personne raisonnable peut remarquer que dans les différentes expériences politiques humaines, la recherche de la sécurité ou de l’égalité n’a jamais abouti à une quelconque liberté. A l’inverse, la recherche de la liberté nous apporte comme sous produit une sécurité et une égalité qui sont imparfaite, mais qui sont raisonnables.

          C’est pour cela que la liberté est moralement supérieure à d’autres buts politiques. Car ses sous produits permettent de répondre raisonnablement à nos autres inspirations. Aucune autre valeur que la liberté n’y est à présent arrivé.

          Bref, vive la liberté ! Vive les armes à feux !

          • « Mais quid pour un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour beaucoup de sécurité ? »

            Cela peut être décidé par le Parlement sans problème. C’est ce que fit le Parliament britannique quand il créa en 1829 la Metropolitan Police de Londres sous l’impulsion du ministre de l’intérieur Robert Peel (d’où le surnom de bobbies donné aux nouveaux policiers professionnels)

            Nota: les polices britanniques descendaient directement des polices médiévales nobles ou roturières avec des fonctions telles que le shérif anglais (exporté aux EU), le constable anglo-normand, le Guet, etc. Un peu comme les polices d’Ancien Régime dépendant des municipalités, avec le cas particulier de la lieutenance générale de police de Paris qui se substituait à d’anciennes polices parisiennes.
            Depuis François 1er, des fonctions de police rurale avaient été confiées à « nos très fidèles prévosts de nos aysmés maréchaux de France » qui constituaient auparavant la police militaire des armées féodales et reçurent la mission de pourchasser les brigands infestant les campagnes, brigands étant souvent des déserteurs des compagnies de mercenaires payées par le roi ou les grands nobles. Le prévost commandait une troupe et était juge, appliquant aux brigands le principe des 3 P (pourchassé, pris, pendu) La Maréchaussée était créée, elle se transforma en Gendarmerie sous l’empire.

            Pour faire face à la montée de la criminalité, et pour diminuer les réticences de la population, le Parliament créa une « police par consentement » reposant sur le principe suivant:
            « la majorité du public consent à respecter les lois, conventions, et règles de la société dans laquelle elle vit; elle accepte d’être occasionnellement contrôlée et d’apporter des contraintes dans le comportement personnel de ses membres. »

            Pour former la nouvelle police rétribuée et professionnalisée, le Parliament choisit alors, parmi les différents policiers anciens, la fonction de « constable anglais » (descendant des saxons et des normands) qui est un policier roturier et citadin armé d’un bâton (bâtons croisés que l’on retrouve sur les insignes de grade des officiers supérieurs)
            Une autre loi (1842) imposa aux communes de créer des polices bâties sur le modèle de la Metropolitan de Londres.

            Les autres polices médiévales disparurent alors, seule la fonction de shérif demeura. En Angleterre, c’est un noble, un lord, qui préside les cérémonies de la Police (constabulary) de son comté en grand uniforme et casque à plumes, en Ecosse, il est devenu un juge.
            Aux EU, le shérif américain dirige la plupart des milliers de polices des Etats, y compris dans la plupart des grandes villes, sauf là où une police municipale relevant du maire a été créée; pour ceux qui regardent les séries américaines, uniforme kaki, police du shérif, uniforme bleu, police municipale.
            Dans les villes où une police municipale a été créé, le shérif américain s’est reconcentré sur ses fonctions de gardien de la prison préventive (avant le procès) et de garde du tribunal.

    • J’aurais dit lopétiser. Beaucoup de femmes savent de défendre et il ne faut pas les chercher.

      Je connais un général qui n’ose pas à renvoyer une bouteille d’eau minérale qui n’est pas celle qu’il a demandé.

  • « On ne peut surveiller chaque terroriste. »

    Que voila une phrase stupide ! Si on connait un terroriste, on ne le surveille pas : on l’arrête – ou on l’élimine.

    Je suis contre le nationalisme, je me méfie des services secrets comme de la peste et espère la disparition de toute frontière – AVEC LES PAYS CAPABLES DE PARTICIPER A CETTE OUVERTURE. Mais il faut se rendre à l’évidence : le monde n’est pas suffisamment unifié pour le faire. Il faut admettre qu’il ne peut y avoir de libre-échange avec les pays qui sont instables ou refusent l’ouverture.

    Ce débat sur les armes est un faux débat : la liberté de se défendre concerne simplement le citoyen dans ses rapports avec ses concitoyens et pas une solution aux tensions internationales. (Du moins pas pour le terrorisme – le modèle Suisse du soldat citoyen dormant est une autre question).

    • Votre prémisse est que l’on connait chaque terroriste.

      Votre théorie s’effondre le jour ou quelqu’un qui n’est pas fiché se fait péter sur le marché devant la mairie un samedi de grande affluence.

      • Je ne fais pas de théorie, je critique la récupération de cette affaire pour promouvoir la liberté de port d’armes à feu faite avec peu de finesse (sans même la juger sur le fond). Vous donnez en outre comme contre exemple un attentat à la bombe où le fait d’avoir des gardes ou des citoyens armés ne change rien. Et dans des pays puissamment armés, le terrorisme adopte automatiquement ce mode opératoire. (C’est donc le port de chiens renifleurs d’explosif qu’il faut autoriser).

        Si vous regardez un peu la façon dont se protègent les israéliens, vous constaterez quelle repose avant tout sur les meilleurs services de renseignements du monde, les contrôles, la présence de policiers en civils armés.

        • J’ai répondu un peu trop succintement et ce n’était pas clair : l’exemple du mec se faisant péter au marché n’est pas par rapport au port d’arme, qui effectivement ne changera rien au problème, mais par rapport au flicage de nos vies supposé nous éviter ces problèmes. Boston anyone ?

          Je vous souhaite de ne jamais vous trouver enfermer dans un train avec un type et une kalash bien décider à en finir. On verra si ce jour là, vous ne souhaiteriez pas avoir un 9mm sur vous.

          • /enfermé /décidé /… und so weiter

          • Le flicage de nos vies est pour moitié une manipulation (qui vise d’autres buts) et pour l’autre moitié une réponse d’incompétents à ce problème. Je ne suis pas forcément contre les armes à feu (par exemple chez soi). Mais il y a beaucoup de cas où l’on ne peut pas laisser les gens porter des armes à feu : dans un avion, une balle de 9 mm dans un hublot ferait quasiment autant de dégâts qu’une bombe, et au milieu d’une foule, vous avez plus de chance d’atteindre un innocent que votre cible si vous n’avez pas suivi un entrainement.

            Porter une arme dans la rue pour se sentir en sécurité et éventuellement se défendre est une liberté individuelle que l’on peut justifier et donc discuter. Son intérêt « statistique » pour la sécurité est plus douteux (donc démagogique) en particulier dans le cas d’attaques terroriste ou suicidaire.

            Même si on faisait baisser de 50%, voir 90% le nombre de victimes dans ce attaques, cela ne résoudrait pas le problème. La seule solution serait de ne pas en parler sinon à froid et sous forme de bilan. En d’autre terme expliquer que la surmédiatisation est l’ennemie de la démocratie et pas seulement dans ce domaine particulier. Mais ce n’est bien sur pas les journalistes qui vont aborder ce sujet puisqu’ils en vivent.

            • Encore une fois, je ne dis pas que les armes à feu sont tjrs une bonne solution.

              Je n’en ai pas, je ne tire pas et je ne compte pas en avoir malgré ce que j’ai écris dans cet article.

              Sinon, contrairement à ce qu’on peut voir dans les films, un avion peut très bien voler avec des trous dans sa carlingue, pensez aux bombardier de la WWII.
              Le seul problème, c’est la pression intérieure , il faut que le pilote descende, mais l’avion ne se détruit pas automatiquement comme on le pense parfois.

  • Déjà, accorder du crédit à une menace fantôme tm. , moi perso je trouve ça mezzo. En plus, j’ai déjà pas mal de potes rabzas à l’iut qui se sentent dans le collimateur avec toutes ces histoires, ça c’est pas bon et en plus, c’est des types clean sur eux ils ont rien à se reprocher. On voudrait les faire partir en vrille, on s’y prendrait pas autrement. Enfin tout ça pour dire que le mieux à faire, c’est de ne rien faire. Bien vu, l’auteur !

  • Ceux qui ont pris les videos depuis les étages supérieurs de frères terroristes, lors de l’attentat contre Charlie : s’ils avaient eu un Gun, le drame aurait pu s’arrêter là, pour les terroristes, mais la justice les aurait mis
    en problèmes. Ce qui explique la couardise de nos compratriotes dans le Thalys ; même le Français courageux, va chercher sa médaille masqué ! C’est tout dire.

  • Plus les médias montre l’angle de la violence armée, moins le public entend parler de la question la plus importante en matière de violence :  » pourquoi ? » Les gens qui favorisent le contrôle des armes à feu croient que, si nous avions moins d’armes à feu, on aura moins de violence. Si c’était le cas, les pays ayant les plus de l’accès aux armes à feu aurait les plus haut taux d’homicides. Pourtant, ce n’est pas le cas.

    Et si les armes à feu sont responsables de la violence, la société ne devrait pasêtre plus sûr avant l’arrivée des armes à feu et avant leur arrivée ? Ce n’est pas le cas non plus. Les taux de meurtre étaient 10 à 100 fois plus élevéeau14 ème siècle, lorsque les armes à feu n’existaient pas encore, et les taux ont descendu depuis, alors même que les armes à feu se multiplient.

    En d’autres termes, la quantité d’armes a peu à voir avec la violence dans la société. Et ce résultat de sens. Une arme ne peut pas tuer elle-même. Si vous voulez résoudre la violence, tu dois savoir pourquoi les gens s’attaquent les uns les autres, pas comment ils s’attaquent les uns les autres.
    Sources : http://www.atimes.com/atimes/Front_Page/HG04Aa02.html
    http://www2.warwick.ac.uk/fac/arts/history/postgraduate/ma_studies/mamodules/hi971/topics/interpersonal/long-term-historical-trends-of-violent-crime.pdf
    http://www.bjs.gov/content/pub/pdf/cv11.pdf
    Pinker, Steven, « The Better Nature of Our Angels »
    http://edge.org/conversation/mc2011-history-violence-pinker
    http://www.unodc.org/gsh/en/data.html
    http://www.smallarmssurvey.org/publications/by-type/yearbook.html
    http://crimepreventionresearchcenter.org/2014/03/comparing-murder-rates-across-countries/
    http://www.smallarmssurvey.org/fileadmin/docs/A-Yearbook/2007/en/Small-Arms-Survey-2007-Chapter-02-annexe-4-EN.pdf

  • Une augmentation de la disponibilité(le nombre d’armes à feu en circulation) des armes à feu entraine une baisse de la violence(Kleck et Gertz 1995; Kates et Mauser 2007).
    En s’armant, les citoyens sont plus aptes a se défendre en cas d’agression ou de violation de domicile, ce qui amène un désistement chez les délinquants. C’est d’ailleurs ce qui explique la croissance du taux de possession d’armes à feu en période de hausse des violences criminelles (Kleck et Kovandzic 2009).
    La raison pour laquelle le taux d’homicide est plus élevé aux usa s’explique par des raisons historiques et sociologiques tout autre que le droit de porter des armes. En plus, les restrictions sur les armes à feu varie d’un état à un autre et même d’un comté et d’une municipalité à un autre. dans l’histoire des usa, il y a eu des périodes de plus grandes restrictions vis à vis des armes à feu. depuis 20 ans, la criminalité a baissé alors que le controle des armes à feu est plus souples et qu’il y a bcp plus d’armes à feu en circulation.
    Aux usa, entre le début des années 1950 et le milieu des années 1970, alors que les contrôles des armes à feu s’alourdissaient constamment dans ce pays, la criminalité violente a bondi : le taux d’homicide a augmenté de moins de 5 pour 100 000 habitants à quelque 10 pour 100 000. On observe une évolution analogue dans plusieurs pays. On observe une évolution analogue dans plusieurs pays. Chaque année, entre 500.000 et 2,5 millions d’américains se défendent avec une arme. Mais ces chiffres on n’en entend pas parler. en comparant les statistiques dans le monde de taux d’homicide d’un côté et de nombre d’armes à feu par habitant de l’autre, il est impossible de trouver une corrélation plus d’armes = plus de crime. Et c’est même l’inverse, il y a une corrélation dans l’autre sens, à savoir plus d’armes = moins de crime ! http://www.unodc.org/gsh/en/data.html
    http://www.smallarmssurvey.org/publications/by-type/yearbook.html
    http://crimepreventionresearchcenter.org/2014/03/comparing-murder-rates-across-countries/
    http://www.smallarmssurvey.org/fileadmin/docs/A-Yearbook/2007/en/Small-Arms-Survey-2007-Chapter-02-annexe-4-EN.pdf https://www.facebook.com/UnbiasedAmerica/photos/a.130184327167571.1073741828.123061011213236/299579676894701/?type=1 http://daaa.eklablog.com/oups-le-rapport-sur-les-armes-demande-par-obama-revele-que-les-armes-s-a93493253 Bcp d’ études montrent que l’accès aux armes diminue la criminalité. voir More Guns, Less Crime: Understanding Crime and Gun Control Laws du Dr. John Lott. Une conclusion que tirent également Rossi et Wright dans leur magistral « Armed and Considered Dangerous: A Survey of Felons and Their Firearms » (Aldine Transaction, 1986). De l’aveu même de milliers de criminels interrogés par les auteurs, une victime potentiellement armée est le principal facteur dissuasif dont les criminels admettent tenir compte. un livre intéressant sur le sujet: Aux armes citoyens ! Plaidoyer pour l’autodéfense de Paul Lycurgues. Au Mexique, la règlementation sur les armes à feu est similaire à celle de la France. Pourtant depuis 2006, 68 000 personnes sont mortes par arme à feu au Mexique. Au Brésil, la réglementation est encore plus stricte qu’en France. Pourtant entre 30 et 40 000 personnes y meurent par armes à feu chaque année. Et ceci alors que moins de 10% de la population possèdent des armes à feu. plus d’armes moins de criminalité: http://www.breitbart.com/Big-Government/2014/11/24/FBI-Officers-Killed-With-Firearms-Decreased-40-Percent-As-Gun-Sales-Soared-In-2013
    http://online.wsj.com/articles/SB10001424052702304914204579393493981280048 http://bearingarms.com/fbi-confirms-gun-sales-violent-crime/

    LA LÉGISLATION SUR LES ARMES À FEU NE CONTRIBUE PAS À RÉDUIRE LA CRIMINALITÉ: http://www.quebecoislibre.org/031220-5.htm
    http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,2363.0.html?PHPSESSID=8db5c23792fff4f03c4acc4ff19483c5
    lisez aussi ceci: http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/bannir-les-armes-a-feu/
    Un document faisant état de mythes avec lequels on martèle une opinion publique ignorant en la matière… une véritable propagande et campagne de désinformation.
    http://www.gunfacts.info/pdfs/gun-facts/6.1/gun_facts_6_1_press.pdf
    aux usa, les accidents domestiques avec armes à feu (qui sont en chute libre), les suicides (qu’on peut faire avec plein d’autres outils bien plus horribles en fait), et les mass shootings, sont bien moins nombreux que le nombre de vies sauvées par ceux qui se défendent avec une arme. Voir les études de Kopel, Kleck et Lott. En dernière analyse, en dehors des aspects moral et légal, les armes à feu sauvent plus de vies qu’elles n’en prennent quand il est légal d’en posséder et d’en porter.
    http://www.amazon.com/More-Guns-Less-Crime-Understanding/dp/0226493660/
    http://www.amazon.com/Armed-Gary-Kleck/dp/1573928836/
    http://www.amazon.com/Guns-David-B-Kopel/dp/0879759585/
    Le Violence Policy Center qui est *contre* les armes à feu, n’a trouvé que 499 meurtres commis par les 10 millions d’Américains qui ont un permis de port d’arme depuis . . . 1993, date à laquelle les permis de port d’arme ont commencé à être redistribués généreusement. 499 divisé par 10 millions et 20 ans, ça fait moins de 2,5 meurtres par 100000, chiffre inférieur au taux moyen de la population. Notons au passage que le Violence Policy Center compte parmi les 499 « meurtres » un grand nombre d’homicides justifiés (selon la justice), c’est-à-dire des « meurtres » de truands tués par leur victime. http://www.vpc.org/ccwkillers.htm

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