Les énergies vertes coûtent cher aux Allemands

Les énergies renouvelables engendrent un surcoût de 28 milliards d’euros qui écrase les ménages allemands.

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Energie solaire-Novartis AG(CC BY-NC-ND 2.0)

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Les énergies vertes coûtent cher aux Allemands

Publié le 6 septembre 2015
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Par Pierre Gosselin

Energie solaire-Novartis AG(CC BY-NC-ND 2.0)
Energie solaire-Novartis AG(CC BY-NC-ND 2.0)

Une info pour ceux qui s’accrochent avec entêtement aux énergies vertes comme l’éolien et le solaire. Le quotidien financier allemande Handelsblatt dévoile la rude réalité des énergies prétendues propres et ne coûtant rien.

Aux premiers jours de l’énergie verte, il y a à peu près 10 ans, le ministre de l’Environnement de l’époque Juergen Trittin a ouvertement prétendu qu’on pourrait facilement se permettre le coût de l’éolien et du solaire, qui serait équivalent au prix d’une boule de glace par mois. Des environnementalistes comme David Suzuki ont même dit dans une vidéo : « Hey man, c’est gratuit ! ». Rien ne saurait être plus éloigné de la réalité.

Le Handelsblatt concède que le coût réel de l’énergie verte est douloureux.

« Le coût de la transition énergétique pour les consommateurs en Allemagne se monte maintenant à 28 milliards d’euros par an. Un ménage qui consomme 3500 kWh par an paye donc 270 euros sur une année pour la transition énergétique. »

C’est le résultat calculé par l’Institut Allemand pour l’Économie, à la demande du Hansdelsblatt. Il est à noter que le chiffre de 3500 kWh par an est très prudent, et peut être multiplié par deux ou trois pour les climats moins tempérés, comme par exemple en Amérique du Nord.

Le site web Irish Energy Blog a présenté sous forme de graphique les coûts de l’électricité en fonction de la part de l’éolien et du solaire dans la production, pour tous les pays d’Europe :

Chart source: irishenergyblog, by BP2015 and Eurostat -
Chart source: irishenergyblog, by BP2015 and Eurostat –

Le lien est totalement clair : plus grande est la part du solaire et de l’éolien dans la production d’électricité, plus hauts sont les prix pour les consommateurs.

Le Handelsblatt cite un représentant d’une fédération industrielle, Carsten Linnemann : « Les conséquences de la transition énergétique se développent vers un facteur concurrentiel dangereux, parce qu’elle fait peur aux investisseurs et qu’elle coûte des emplois. »

Il y a une autre facette sinistre de l’emballement de la transition énergétique allemande, écrit le Handelsblatt. Du fait qu’on donne à l’éolien et au solaire la priorité d’accès au réseau avant les énergies fossiles conventionnelles, les centrales électriques conventionnelles sont forcées de tourner à temps partiel et avec de mauvais rendements, ce qui les rend non-rentables. Le Handelesblatt poursuit :

« Un total de 57 centrales électriques pourraient devoir fermer, a rapporté le journal Bild lundi, citant des chiffres du Conseil de Régulation Allemand de l’Électricité. C’est neuf de plus qu’au début de l’année. D’après les opérateurs de ces centrales, la raison en est le manque de rentabilité causé par la transition énergétique. »

Bien sûr, il en restera toujours qui garderont obstinément la tête dans le sable, en souhaitant que tout cela ne soit pas vrai.


Sur le web.

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  • c’est clair, le solaire/eolien est cher……pour le consommateur mais est ce aussi cher pour le pays en tenant compte de tout ce que cela implique comme consommer son charbon ou son gaz , faire travailler toute une industrie non dépendante de l’extérieur et même exportatrice ?
    après tout , l’allemand ne consomme pas des ‘tonnes’ de kw/h , il se chauffe au gaz/bois/charbon/mazout , sa métallurgie peut être !

    • Pas tout compris.
      Je croyais que l’avantage de l’énergie verte était de ne pas polluer (et encore, tout dépend de quelle pollution on parle).
      S’éclairer au vert et se chauffer au charbon/gaz/fuel+pollution extrême, je ne vois pas trop l’avantage.
      Et dire plus cher pour le consommateur mais l’état s’y retrouve en utilisant des combustibles endogènes polluants un max, c’est comme Hollande nous disant c’est gratuit, c’est l’état qui paie.

      Traduction : consommateurs payez plus cher et fermez votre gu****, pendant que moi je vous pollue au max, vous et toute l’Europe.

      • l’énergie verte….. je ne sais pas , tout pollue , l’énergie verte pollue l’économie , le charbon pollue l’atmosphère, les barrages polluent les petits poissons…..
        il semblerait que tout cela n’est qu’un problème de riches et que ce problème de riches est en train de polluer les pays pauvres….. et qu’après tout notre facture edf ‘gonfle’ mais pas plus que tout le reste !

        • OK, on est d’accord.

          Mais j’ai tout de même une petite expérience vécue en dehors du pays, et quelque fois je tombe sur des pays où « l’Etat » ne se mêle pas, en dehors des ses obligations régaliennes, de vouloir TOUT gérer et d’emm****der les citoyens pour des raisons inavouables.
          Et là, surprise, les citoyens sont assez intelligents pour trouver des solutions « vertes », sans pleurer pour avoir des aides ou subventions quelconques.

          Conclusion : nous sommes gouvernés par des ânes qui ne comprennent rien, si ce n’est que leur intérêt personnel et idéologique. Mais comme c’est nous qui les mettons au pouvoir….

  • La grande anomalie (ici définie comme « priorité d’accès au réseau pour le solaire et l’éolien ») est que l’on torpille la rentabilité des producteurs « conventionnels » alors qu’ils sont indispensables à l’utilisation des EnR.

    La conséquence normale serait que l’on se voit obligé de subventionner aussi la production électrique à partir d’énergie fossile afin de garantir sa survie. Mais c’est mal connaitre la psychologie humaine : quand un décideur est confronté à son propre échec, il fait tout pour le nier.

    On peut donc s’attendre ni plus ni moins au mêmes effets que ceux du lysenkisme en URSS : une course en avant et un déni menant à une catastrophe bien plus grave que si on payait simplement le courant 4 ou 5 fois plus cher.

    • Même en Suisse, les producteurs possédant de grands barrages sont mis à mal. Le prix de l’énergie de pointe a fortement baissé, et cela fait mal économiquement.

    • Cercle vicieux habituel dèd que l’Etat se mêle de quelque chose.
      Comme disait un certain président Reagan :
      – quand une entreprise marche bien on l’impôse.
      – Si elle continue, on la taxe
      – Quand elle ne bouge plus, on la subventionne.

  • Ce qui coûte cher ce sont les capitalistes qui profitent des énergies vertes. La transition énergetique doit se faire en rendant les habitations et industries autosuffisantes.

    • Dispositifs de soutien
      15 décembre 2009 (mis à jour le 25 juin 2015)

       » les entreprises locales de distribution, doivent acheter l’électricité produite à partir de l’énergie éolienne aux exploitants qui en font la demande, à un tarif d’achat fixé par arrêté. Le surcoût occasionné pour ces acheteurs obligés leur est compensé et est répercuté sur les clients finals par une contribution proportionnelle à l’électricité qu’ils consomment (CSPE). »

      Donc moins on consomme, et plus on paye de CSPE pour compenser les pertes des exploitants. C’est même pas les méchants capitalistes profiteurs qui sont en cause, mais c’est l’état qui marche sur la tête.

    • L’énorme part des EnR est produite en sur-production, quand les conditions de vent ou d’ensoleillement font que toutes les installations produisent en même temps à leur régime nominal. A ce moment la, le prix de marché s’écroule mais le courant est quand même payé au cours moyens + bonus aux producteurs et refacturé aux clients.

      Le vrai cout des EnR est donc le prix garanti + la CSPE qui finance l’intermittence et la survie des fournisseurs de backup. Et plus vous augmentez le déséquilibre du à l’intermittence en augmentant la production des EnR, plus vous devez augmenter la CSPE et donc le cout réel des EnR.

  • C’est cher, certes, mais c’est le problème du consommateur allemand.
    Si j’étais habitant outre-rhin, cela ne serait pas forcément un problème.
    1/ L’Allemagne est un pays froid. Le chauffage est donc un problème exigeant qui ne peut pas être résolu simplement par un radiateur électrique. Exemple: il faut prévoir la coupure électrique.
    Donc, exit le chauffage principal électrique
    2/ Les allemands ont fait un choix de société. Ils achètent une paix nucléaire interne.

    Mais les résultats allemands à défaut de leurs solutions, montrent que l’application d’une telle politique en France est une stupidité.

    • Parce que d’après vous, le photovoltaïque et l’éolien produisent directement de la chaleur sans passer par la case électricité ??

      • Utiliser de l’électricité pour produire de la chaleur, c’est transformer une énergie d’une forme à une autre avec la perte obligatoire, c’est pas très rentable, sauf si c’est pour alimenter une pompe à chaleur et la circulation qui l’accompagne. Mais le solaire peut chauffer l’eau sans passer par l’électricité.

        • les pertes, en matière d’électricité, c’est de la chaleur.
          quand on veut chauffer, ‘électricité a un rendement de 100 %, zéro perte.

          • oui, bien sur mais en fait ce n’est qu’une question de cout …

            Et si on a des centrales nucleaires qui tournent toujours et une faible demande d’électricité la nuit ….installer des chauffages électriques qui tournent façon de parler la nuit n’apparaissant pas si idiot que cela.

            • si c’est idiot. on a besoin d’avoir chaud dans son appartement quand on est éveillé, c’est à dire la journée.
              20 degrés en journée, 18 degrés la nuit sous la couverture, ça va très bien.

          • pour l’électricité facturée peut être, mais pas pour l’électricité produite………….

            J’ai cru lire 3kw produit pour 1kw facturé ! (perte en ligne?)

  • Quand à la fin des années 90 la France s’est mise aux 35h, les politiques et industriels allemands se sont ouvertement réjouis de voir notre compétitivité chutée et de pouvoir ainsi nous prendre des parts de marché.
    Avec les énergies PV et éolienne, le match pourrait se jouer à front renversé si nos politiques, poussés par l’idéologie verte, n’avaient pas la sinistre bêtise de suivre les Allemands dans la même impasse.

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