Iran : les 6 clefs d’un succès diplomatique

Quels sont les processus de négociation qui ont permis de sortir de l’impasse sur le nucléaire iranien ?

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Iran Teheran city of lights Arash Razzagh Karimi (CC BY-NC-ND 2.0)

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Iran : les 6 clefs d’un succès diplomatique

Publié le 25 septembre 2015
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Par Michel Ghazal.

Iran Teheran city of lights Arash Razzagh Karimi (CC BY-NC-ND 2.0)
Iran Teheran city of lights Arash Razzagh Karimi (CC BY-NC-ND 2.0)

À présent que les Républicains au Sénat ne sont plus en mesure de bloquer l’accord sur le nucléaire iranien négocié de haute lutte avec Téhéran par l’administration Obama, c’est l’occasion pour moi de revenir sur les ressorts et les secrets qui ont permis le succès de cette négociation des plus complexes. En effet, elle est multilatérale – avec des parties ayant des intérêts contradictoires et des cultures différentes – et comporte plusieurs objets à négocier.

Pendant plus d’une décennie, ce conflit et les négociations pour le résoudre pacifiquement auront tout connu : face à face stériles, escalades, invectives, menaces, ruptures, enlisements, blocages, sabotages, impasses.

Et, c’est le 14 juillet 2015 à Vienne dans le cadre du groupe P5+1 (États-Unis, France, Russie, GB, Chine + Allemagne) représentant les grandes puissances, que cette longue saga de tractations commencées en 2003 a abouti à la signature d’un accord définitif. Les multiples et ultimes désaccords sur la durée de l’accord, le rythme de la levée des sanctions, l’accès à certains sites militaires iraniens, la levée des restrictions sur le programme balistique et le commerce des armes, ont pu enfin être aplani.

L’accord stipule que l’Iran s’engage à limiter son programme nucléaire afin de rendre impossible la fabrication rapide d’une bombe atomique. Pour cela, le nombre de ses centrifugeuses est divisé par trois et le taux d’enrichissement de son uranium est limité à 3,67% avec un stock ne pouvant pas dépasser les 300 Kg. De même, le réacteur de la centrale à eau lourde d’Arak devra être modifié pour ne pas pouvoir produire du plutonium à vocation militaire. D’autre part, l’accord autorise l’AIEA (l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique) à mener une enquête sur le programme nucléaire iranien passé et surtout à mettre en place un régime renforcé et inédit d’inspections.

En échange de l’arrêt du développement du nucléaire militaire, l’Iran obtient une levée graduelle des sanctions économiques qui freinaient le développement du pays. Toutefois, un mécanisme permettant de les réintroduire en cas de violation par l’Iran de ses engagements a été mis au point.

Les 6 processus clés qui ont produit ce succès diplomatique majeur

  1. Se montrer ouvert au dialogue direct… mais recourir à des tierces parties neutres pour aider à le renouer

Tout le monde garde en mémoire la crise des otages américains de l’Ambassade US à Téhéran en 1980 juste après l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeiny ayant entraîné la rupture des relations diplomatiques pendant plus de 35 ans entre les deux pays. Mais, dès que le président Obama a démarré son mandat en 2009, il a écrit au Guide Suprême Ali Khamenei pour l’inviter à renouer le dialogue sans toutefois recevoir de réponse positive. En revanche, grâce au Sultan Qabous Bin Saïd le monarque d’Oman, qui a proposé de jouer secrètement le rôle de Mr Bons Offices, des échanges officieux ont pu avoir lieu.

Et c’est là que l’arme de construction massive, que nous avons appelé avec mon collègue Bertrand Reynaud l’effet « tabouret »1, s’est mise en place. Il s’agit des gestes et attentions concrètes que l’on a envers l’autre qui ne coûtent rien et qui montrent une réelle volonté de rapprochement et d’apaisement de la relation. Les États-Unis ont ainsi répondu favorablement à une partie d’une « liste de souhaits » dressée par les iraniens : augmenter le nombre de visas accordés à des étudiants iraniens souhaitant étudier aux États-Unis ou black-lister un groupe d’opposition basé au Pakistan qui a conduit des attaques terroristes en Iran. En contrepartie, 3 randonneurs américains qui se sont perdus accidentellement en Iran ont pu être libérés. La restauration de la confiance dans la relation entre les deux pays a pu ainsi être amorcée.

Le même processus consistant à recourir à une tierce partie pour faciliter le dialogue a été utilisé dans la phase ultime des négociations. En effet, quand il a fallu négocier pied à pied les détails techniques de l’accord final entre le chef de l’organisation nucléaire iranien Ali Akbar Salehi et le ministre US de l’énergie Ernest Monitz, c’est Michael Driscol, Directeur de thèse de Salehi au MIT, qui a joué le rôle de facilitateur. Ce fut déterminant. Rappelons pour terminer que c’est M. Monitz, reconnu pour sa haute compétence, qui a défendu l’accord final auprès du congrès américain.

     2. Ouvrir des canaux officiels de communication… mais recourir pendant un laps de temps aux canaux officieux

Tout au long de ces douze années, les médias n’ont diffusé des informations que sur les percées et les impasses des négociations officielles. Mais, à n’en point douter, la réussite des négociations avec l’Iran est le fruit de la conduite d’abord de négociations parallèles officieuses et secrètes en amont des négociations officielles. Dans les faits, ce n’est que le 28 juin dernier que le Wall Street Journal a révélé que ces dernières n’étaient que la face émergée de l’iceberg des pourparlers entre les Américains et les Iraniens. En effet, comme je le mentionne dans le point précédent, c’est grâce au rôle de facilitateur joué par Le Sultan Qabous d’Oman, qu’un canal de négociations parallèles avait, vers la fin de 2011, été ouvert entre les deux parties.

Les négociations secrètes ont leurs partisans et leurs opposants et, fonction des situations, elles peuvent aider à briser des impasses ou, au contraire, être contre-productives. Elles permettent en premier au leader qui les engage de dominer sa peur de subir un retour de bâton cinglant en cas d’échec de ces négociations. Ensuite, discuter loin des feux des projecteurs, évite d’avoir la pression qui pousse à prendre des positions dures pour satisfaire ses électeurs. Enfin, pouvoir dialoguer sans avoir tout de suite à prendre des engagements contraignants, permet l’exploration d’options créatives.

En revanche, selon Wanis-St. John, dans un article publié dans le Negotiation Journal, les négociations parallèles ne sont pas sans risques et peuvent a contrario perpétuer les impasses qu’elles sont supposées surmonter. En effet, une fois lancées elles peuvent engendrer un besoin de persévérer dans cette voie et échouer au final à régler pacifiquement le conflit. De même, dès qu’elles sont révélées au grand jour, elles peuvent pousser leurs détracteurs à être plus acerbes encore dans leurs critiques et à condamner ceux qui les ont conduites en leur reprochant d’avoir fait trop de concessions. Ce fut bel et bien le cas ici. D’un côté, pour les alliés des États-Unis (Israël et les pays du Golfe qui ont qualifié cette négociation et cet accord « d’erreur historique ») et de l’autre, des Républicains qui se sont élevés violemment contre cet accord (qui va permettre selon eux à l’Iran « de financer ses actions militaires au Moyen-Orient » et qu’il ne fera que « retarder, et pas empêcher, l’Iran de devenir une puissance nucléaire ») sans pouvoir, néanmoins, le bloquer.

En tout état de cause, il faut bien constater que les négociations parallèles ont permis aux négociations plus officielles de voir le jour et ont favorisé la sortie des pourparlers du point mort dans lequel elles étaient enlisées depuis des années.

   3. Fixer des dates limites… mais ne pas hésiter à les repousser

L’accord intérimaire du 24 novembre 2013 arraché à Genève a été un premier pas inédit vers un règlement de ce conflit. Il a fixé le 20 juillet 2014 comme date limite pour finaliser l’accord. Celle-ci fut reportée une première fois jusqu’au 24 novembre puis à nouveau jusqu’en mars 2015. Mais ce n’est que le 2 avril 2015, après huit jours et huit nuits de négociations marathon, qu’un « accord cadre » sur les principaux paramètres d’un arrangement final, fut signé à Lausanne. Celui-ci fixait comme ultime date le 30 juin 2015 pour finaliser l’accord avec notamment tous ses protocoles techniques. Dans les faits, les pourparlers n’ont abouti et l’accord signé que le 14 juillet 2015 à Vienne après plusieurs prolongations et au terme de dix-huit journées de négociations acharnées.

Comment interpréter les reports multiples des dates limites qui ont marqué cette négociation complexe ? S’agissait-il d’un signe que les parties la trouvaient prometteuse ou bien ces prolongations étaient-elles un signe plutôt négatif ?

Dans toute négociation, le facteur « temps » joue un rôle primordial et il convient d’avoir une vue précise de la manière dont celui-ci peut affecter les parties en présence. Pour les Iraniens, par exemple, après avoir fait traîner ces négociations en longueur, l’arrivée possible aux commandes des Républicains hostiles à toute négociation avec eux, peut les avoir poussé à les accélérer. Les Républicains n’ont-ils pas publié une lettre ouverte adressée à Obama stipulant qu’ils pourraient d’un « revers de crayon » résilier l’accord s’il est signé ?

Fixer des dates limites a pour objectif, en premier, de freiner les velléités de certaines parties de les faire traîner délibérément en longueur et de « jouer la montre ». En effet, elles peuvent considérer que cela les mettrait en position de force pour négocier car le temps aurait modifié la situation en leur faveur. Par exemple, dans notre cas, s’il est prouvé que l’Iran développait réellement un programme militaire (ce qu’il a toujours nié), le temps gagné aurait permis de rendre irréversible sa capacité à produire la bombe. En tout cas, nombreux sont ceux qui ont prêté cette intention à l’Iran considérant, que pour les Perses, en matière de négociation, le temps n’est pas de l’argent.

L’autre objectif visé peut être de mettre la pression sur une partie pour la pousser à céder à certaines demandes. Un preneur d’otages peut exiger la remise d’une somme d’argent à telle heure précise à défaut de quoi il exécute un premier otage et ainsi de suite. Dans ce cas, la date limite constitue une tactique d’obstruction qu’il convient de contourner en trouvant des prétextes crédibles (comme un jour férié) qui mettent dans l’incapacité d’accéder à la demande dans les délais. Une fois ceux-ci dépassés, le négociateur de la Police aura opéré un changement des règles du jeu qui lui sont imposées. En effet, ne pas respecter une date limite représente un coût car cela peut affecter la crédibilité de celui qui l’a posé.

Par ailleurs, les dates limites peuvent être réelles ou artificielles. Les 20 juillet, 24 novembre, 31 juin sont des dates limites artificielles dans la mesure où, dans les faits, ce qu’elles impliquent est tout simplement de fixer de nouvelles dates de rencontres. Dès lors, les repousser  constitue souvent un signe d’une volonté d’avancer et que la confiance d’y parvenir est bien là.

Tout laisse à penser donc que l’ensemble des parties en présence avait, en repoussant le nombre de fois qu’il fallait les dates limites de cette négociation très complexe, bien intégré l’ensemble des intérêts en jeu. Il s’agissait bien avant toute chose de mettre fin aux risques de prolifération nucléaire (pour rappel, si l’Iran Chiite fabriquait sa bombe, l’Égypte, l’Arabie Saoudite et la Turquie Sunnites allaient suivre). De même, l’Occident pourrait ainsi trouver en Téhéran un allié et un partenaire et non plus un ennemi et un adversaire, pour faire face à l’instabilité sans précédent provoquée par l’État Islamique (Daech) au Moyen-Orient. Ses conséquences sur l’Europe : un afflux massif de migrants et de réfugiés déversés à ses portes et un risque avéré d’attentats djihadistes sur son territoire. Il s’agit ici d’un vrai intérêt commun qui, d’une manière encore plus large, est en train de faire bouger les lignes diplomatiques avec une convergence de points de vue sur la Syrie. Ainsi M. Zarif a déclaré « nous sommes prêts à ouvrir de nouveaux horizons pour affronter les défis importants et communs. Aujourd’hui la menace commune est le développement de l’extrémisme violent et de la barbarie sans limites ».

Pour l’Iran, cet accord signe bien entendu un retour dans le concert des nations lui permettant de s’imposer comme un leader régional. Il satisfait aussi son intérêt d’obtenir la reconnaissance d’un droit inaliénable à développer une filière nucléaire et à procéder à de l’enrichissement à des fins civiles sur son territoire.

C’est en cela que les prolongations ont apporté bien d’avantages en accouchant d’un résultat qui prend en compte l’ensemble des préoccupations en jeu avec, nous le verrons plus loin, des mécanismes innovants qui en garantissent l’application.

  4. Instaurer un climat de confiance…mais ne pas fonder l’accord que sur la confiance

Iran rené le honzecLa restauration de la confiance, préalable indispensable à la gestion de ce conflit, ne fut pas une partie de plaisir notamment du temps du Président Iranien Ahmadinejad qui a laissé des traces indélébiles. Mais, ainsi que nous l’avons vu plus haut, la persévérance a payé. Toutefois, si restaurer la confiance est une condition nécessaire, celle-ci n’est pas suffisante. Dans les faits, la méfiance concernant les intentions réelles des Iraniens doublée des a-priori et stéréotypes sur leurs modes de négociation (on leur prête entre autres : l’usage de la tromperie aux dépens des non musulmans, le recours à des manœuvres dilatoires au service de tactiques de procrastination, la stratégie du fait accompli, le recours aux digressions, le mensonge de manière unilatérale pour violer un traité signé, la désinformation, la manipulation, la dissimulation, etc), ont longtemps parasité la relation.

Les pourparlers, notamment dans les derniers rounds, ont longtemps buté sur des aspects techniques relatifs au contrôle des capacités d’enrichissement de l’uranium de l’Iran. Toutefois, les négociateurs occidentaux ont réussi à instaurer un régime renforcé d’inspection pendant toute la durée de l’accord et même au-delà pour certaines activités. Il donne ainsi d’immenses pouvoirs de vérification aux inspecteurs de l’AIEA chargés de les assurer.

Comme l’écrit Thomas Shea, un ancien inspecteur de l’AIEA, « Les inspections, quand elles sont correctement faites, ne nécessitent pas la confiance ». Le traité de non-prolifération nucléaire signé par 186 pays dont l’Iran en 1957 a été, après la découverte en 1990 de programmes nucléaires clandestins en Irak et en Corée du Nord, complété par le « protocole additionnel » auquel ont déjà souscrit 124 pays. L’Iran qui ne l’avait pas encore ratifié, s’engage à le faire puis à le mettre en œuvre en autorisant dorénavant des inspections « intrusives et inopinées ». La résolution du Conseil de Sécurité sur cet accord qui doit suivre, conférera à l’AIEA la légitimité et toute l’autorité légale nécessaire pour vérifier la conformité de l’Iran aux garanties exigées.

Pour accomplir sa mission, l’agence recourt à différentes techniques et puise dans diverses sources. Il peut s’agir d’images satellites, des informations données par les services de renseignement de certains pays, des révélations de dissidents politiques ou être tout simplement le résultat des inspections sur sites. Ceci lui permet d’identifier des sites clandestins, d’anticiper et détecter des activités non déclarées, de vérifier l’usage des importations de matériaux autorisés ou la non déclaration de matériaux importés pouvant servir à la production d’une bombe nucléaire.

Ainsi, l’AIEA pourra efficacement contrôler la conformité de l’Iran avec ses engagements sur les limitations de son programme nucléaire, notamment sur le niveau d’enrichissement de l’uranium, le parc des centrifugeuses et la production de plutonium. L’Iran accepte également de répondre à toutes les questions sur ses activités nucléaires antérieures.

Compte tenu de tout ce qui précède, M. Thomas Shea est convaincu que l’AIEA sera « à la hauteur de la mission qui lui est confiée ». Elle pourra sonner l’alarme et permettre la prise de décision adéquate. Toute entrave en termes de coopération de la part de l’Iran, tout écart constaté ou tout doute concernant le respect de ses engagements seront immédiatement signalés à la communauté internationale.

Il n’est donc pas vrai, comme le prétendent ses détracteurs, que « la faisabilité des inspections est discutable et qu’il n’est pas possible de faire confiance à l’Iran ». En effet, l’accord a établi des mécanismes de vérification et d’inspection les plus rigoureux possibles et qui sont… indépendants de la question de confiance.

   5. Consacrer du temps à négocier avec ses mandants en interne… tout en évitant de compliquer la négociation de l’autre avec les siens

C’est toute la problématique de la bonne gestion de la tension mandant/mandataire. Les représentants des différents pays à la table de négociation, doivent rendre des comptes à leurs mandants en interne mais aussi à leurs alliés en externe. Il s’agissait d’un grand défi aussi bien pour les négociateurs iraniens que pour les négociateurs américains. Les adversaires à l’accord de Vienne sont nombreux et les forces contre lui redoutables pour toutes les parties présentes autour de la table.

Pour l’administration Obama, il fallait vendre l’accord aux Républicains au Congrès qui soutiennent que celui-ci ne limite pas suffisamment les activités nucléaires de l’Iran. De même, il fallait rassurer les alliés historiques que sont Israël et l’Arabie Saoudite qui redoutent que le déblocage de près de 150 milliards de dollars (gelés du fait des sanctions) ne permette à l’Iran de renforcer ses capacités militaires et lui permette d’être encore plus actif dans le financement des milices chiites au Proche-Orient (au Liban, Yémen, Syrie…).

Pour le Président Rouhani, il devait faire face aux durs du régime, notamment les conservateurs du Majlis iranien, pour qui il ne faut pas négocier avec le Satan américain et qui considèrent que la levée des sanctions n’est pas assez rapide.

Comment dès lors éviter que ceux qui ont signé l’accord ne soient tentés d’adopter des actions provocatrices afin de donner des gages à leurs extrémistes nationaux ?

Bien gérer la tension mandant/mandataire c’est, comme le dit si bien William Ury, aider son interlocuteur à rédiger son « communiqué de victoire ». En d’autres termes, il faut qu’il puisse présenter l’accord, non comme une défaite humiliante lui faisant perdre la face, mais comme une victoire dont il peut s’attribuer une bonne partie du mérite. Ceci permet de rassurer ses constituants et électeurs et d’obtenir leur adhésion.

John Kerry a ainsi déclaré alors que les négociations avançaient : «  Les deux parties sont plus que jamais proches d’un accord qui rendra nos partenaires comme Israël et les pays du Golfe plus sûrs que jamais ».

Pour Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires Étrangères, il a déclaré à l’issue des négociations « C’est un moment historique ». Quant au Président Rohani il a affirmé que cet accord permettra « …peu à peu d’éliminer la méfiance ». Ainsi, les dirigeants iraniens ont clamé que le résultat obtenu ne constituait point un démantèlement du programme nucléaire iranien. Bien au contraire, cet accord préserve et confirme par la communauté internationale la souveraineté de l’Iran dans sa volonté de développement d’un programme civil à vocation médicale et énergétique. De même, cet accord permet de sortir d’un statu quo de plus en plus intenable en levant les sanctions lourdes et injustes imposées à leurs citoyens et qui ont étouffé son économie et entravé son développement.

6. Imaginer un accord mutuellement bénéfique… mais l’assortir de clauses de réversibilité

Face aux multiples concessions obtenues des iraniens, les négociateurs occidentaux ont répondu favorablement à leur demande majeure : la levée des sanctions économiques notamment les avoirs proches de 150 milliards de dollars gelés à l’étranger. Toutefois, celle-ci a été assortie d’un mécanisme novateur : elle sera graduelle et elle a été assortie d’une clause de retour en arrière.

Concrètement, dès la fin 2015, l’AIEA remettra un rapport qui, s’il démontre que l’Iran met en œuvre ses engagements, permettra de lever les sanctions relatives aux secteurs de l’énergie, de la finance et des transports. Par contre, les mesures liées à la lutte contre la prolifération nucléaire prises par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, persisteront pendant dix ans, jusqu’à ce que l’AIEA confirme le caractère civil de son programme nucléaire.

Cependant, en cas de violation par l’Iran de ses obligations, les sanctions pourront être rétablies par un mécanisme dit de « snapback ». Ainsi, en leur donnant cette garantie, l’accord répond à la crainte des occidentaux d’un éventuel non respect de la parole donnée malgré la signature apposée à l’accord. Cela permet de les rassurer et évite de s’appuyer uniquement sur la confiance. Le principe de réversibilité de l’accord est un principe mutuellement acceptable.

Il convient toutefois de ne pas trop tarder à faire ressentir par la population iranienne des effets positifs sur leur vie au quotidien de cette levée des sanctions. Sinon, le régime sera poussé, pour répondre à ses détracteurs, à compenser son ouverture par une rigidité intérieure.

L’accord conclu est similaire à un autre arrangement négocié cette fois entre Israéliens et Palestiniens en 1990 où les négociateurs ont relié temps et sécurité. En mettant en place dans l’accord un retrait non complet mais graduel de la Cisjordanie, Israël a trouvé une réponse à son besoin de sécurité. En effet, ceci lui permettait de vérifier de manière périodique le respect par les palestiniens de leurs engagements avant de faire plus de concessions.

S’agit-il d’un bon accord ?

Oui, d’abord et avant tout car le résultat a un coût qui est de loin inférieur à celui du conflit, c’est-à-dire, la MESORE (MEilleure SOlution de REchange à un accord négocié). Obama l’a d’ailleurs rappelé à plusieurs reprises : « Si la diplomatie ne réussit pas, l’autre option c’est la guerre ». Et dans ce cas, qui peut prétendre prédire toutes les conséquences de l’option militaire ?

Oui, ensuite car l’accord est applicable. En aucun cas, l’Iran ne perd la face et il a tout à gagner à l’appliquer plutôt que continuer à se mettre à dos l’ensemble de la communauté internationale en produisant sa petite bombe. Ceci étant, la mise en œuvre, malgré les précautions prises, ne va pas de soi et nécessitera la plus grande vigilance.

Oui enfin, car l’accord, en ouvrant une ère nouvelle donnant des perspectives gigantesques, permet à la relation entre les ennemis d’hier de sortir renforcée. La preuve : les pays qui ont sanctionné l’Iran se précipitent pour développer avec ce pays des relations commerciales et celui-ci les accueille à bras ouverts. Pour ne citer que l’Europe, ne trouvera-t-elle pas en Iran une source énergétique notamment gazière lui permettant de recouvrer son indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie ?

Pour terminer, personne n’a donné le sentiment d’avoir capitulé. Bien au contraire, toutes les parties ont exprimé leur satisfaction. L’absence de ressentiment est une garantie de bonne application.

L’occident a-t-il eu raison de négocier avec l’Iran ?

Oui, l’Occident a bien eu raison de négocier avec l’Iran en n’omettant aucun point aussi sensible soit-il et en ayant une vision des intérêts la plus complète et lucide possible. Les négociateurs ont su allier ouverture et fermeté et ont fait preuve de créativité et d’une patience hors du commun. Il s’agit, à n’en point douter, d’un accord historique et pas du tout d’une erreur historique. Les diplomates peuvent savourer leur satisfaction d’avoir pu briser l’impasse et sceller un accord introuvable depuis 2003.

Selon Ali Vaez responsable du dossier iranien à l’International Crisis Group, c’est l’accord multilatéral le plus innovant jamais conclu : « C’est la première fois qu’un tel dossier, négocié en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies, est refermé sans guerre ni changement de régime ».

Gageons, comme le dit le chroniqueur du Figaro Renaud Girard, que ce deal a « toutes les chances d’être encore enseigné dans trente ans au sein des universités de Sciences Politiques du monde entier comme un modèle de succès de la diplomatie multilatérale ».

Pour terminer, il me reste une question. Et si, comme l’a toujours clamé l’Iran, il s’avère vrai qu’il n’y a jamais eu un programme nucléaire militaire ? Dans ce cas, ce pays aura obtenu, en contrepartie de la non-construction d’une bombe qu’il n’a jamais eu la volonté d’avoir, la levée de toutes les sanctions qui pèsent sur lui et un retour dans le concert des nations en tant qu’interlocuteur incontournable dans la lutte contre l’État Islamique et Al-Qaida. Remarquable.

Sur le web

  1. Nous deux c’est fini…Comment bien réussir sa séparation, Éditions du Seuil, 2008.
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  • Fascinant comme article. Vraiment fascinant.

    1. C’est un point positif manifestement pour l’auteur de l’article qu’il n’y ait pas de changement de régime. Celui-ci pourra continuer à torturer et à exécuter les indésirables, dont les homosexuels et ceux qui ne partagent pas ses options religieuses, dont les athées, les agnostiques ou tout simplement les laïques.

    Cerise sur le gâteau, les gamines de 9 ans pourront continuer à trouver un mari, conformément au code de la famille iranien.

    Ce gouvernement pourra continuer à soutenir des organisations extrêmement pacifiques et respectueuses des droits de l’homme comme le Hesbollah ou à organiser, pour passer le temps, l’assassinat de l’Ambassadeur d’Arabie saoudite à Washington ou à nommer Ministre de la Défense celui qui a provoqué un attentat au centre juif de Buenos-Aires qui a fait 150 morts ( de mémoire). C’est un comportement normal dans les relations internationales.

    2. Dans 10 ans, l’Iran pourra avoir l’arme atomique. Ses dirigeants estiment officiellement que l’Imam caché va réapparaître bientôt. Dans l’eschatologie shiite, cela signifie l’apocalypse, une lutte à mort entre le Bien et le Mal. Pourquoi ne pas aider la venue de l’Imam caché en rayant de la carte le Grand Satan (les Etats-Unis) ou le Petit Satan (la France) et bien entendu l’entité sioniste.

    L’armée iranienne développe, en effet, des missiles balistiques qui vont pouvoir atteindre bientôt la cote ouest des Etats-Unis et donc toute l’Europe. Pour le plaisir ?

    3. Le choix serait entre l’accord et la guerre. Mais, l’Etat iranien est en guerre contre ses voisins et les pays occidentaux. Une guerre de basse intensité, certes. Mais en guerre quand même.

    Pourquoi lui fournir des moyens considérables en libérant ses avoirs pour continuer à nous attaquer ?

    4. Les contrôles de l’accord sont extrêmement stricts et bien organisés. Ce sont les autorités iraniennes elles-mêmes qui l’organiseront pour des contrôles spécifiques sur instruction de l’AIEA après débat d’une commission où sont présents les représentants chinois et russes ..

    Conclusion :

    Il est presque comique de voir les soi- disant élites occidentales souhaiter un suicide collectif ?

    Quand une bombe atomique iranienne explosera dans quelques années, l’auteur de l’article ne nous expliquera même pas qu’il s’est trompé ..

    • Les discours apocalyptiques c’est bon pour la populace. Je suis certain que les dirigeants Iraniens sont tout aussi intelligents que les dirigeants occidentaux.

      • Ils peuvent très bien êtres des extrémistes religieux avec un plan intelligent… C’est d’ailleurs ce qui a le plus de sens au vu des évènements actuels. Pourquoi un pays se mettrait au ban des nations si longtemps pour une arme dont il n’a absolument pas besoin si on exclu une agression motivé par des convictions religieuses ?

        • Certes ce n’est pas incompatible, mais je trouve cela très prétentieux de sous estimer l’intelligence de ces gouvernants.

          Quant aux armes nucléaires, avez vous des preuves que l’Iran a cherché à en obtenir ? 🙂

          • « Certes ce n’est pas incompatible, mais je trouve cela très prétentieux de sous estimer l’intelligence de ces gouvernants. »

            Mais je ne sous estime pas du tout l’intelligence de leur gouvernement ! Justement je met en lumière que ces gens sont très intelligents car ils ont réussit à faire oublier le fait qu’ils sont des extrémistes religieux et peuvent en toute tranquillité financer tout un tas de groupes terroristes (chiites comme sunnites), envoyer leurs milices à l’étranger et fabriquer des bombes nucléaires. Ils ont totalement réussis à duper nos gouvernements… Bref, ces gens sont sans aucuns doutes des ennemis redoutables dont on peut admirer le savoir faire stratégique.

            « Quant aux armes nucléaires, avez vous des preuves que l’Iran a cherché à en obtenir ? »

            J’aimerais bien savoir quel meilleur preuves que ces milliers de centrifugeuses ainsi que ce programme de missile balistique il vous faut.

      • est-on intelligent quand on est à la tête d’un régime qui tue ceux qui pensent mal ?

    • « Ses dirigeants estiment officiellement que l’Imam caché va réapparaître bientôt. Dans l’eschatologie shiite, cela signifie l’apocalypse, une lutte à mort entre le Bien et le Mal. Pourquoi ne pas aider la venue de l’Imam caché en rayant de la carte le Grand Satan (les Etats-Unis) ou le Petit Satan (la France) et bien entendu l’entité sioniste. »

      Merci beaucoup. On oublie souvent que ce régime est la théocratie la plus dangereuse qui existe. L’islamisme chiite est vertical, intellectuel, organisé. C’est pour cela qu’a part Israël qui est la principale cible de l’Iran pour des raison religieuses (il me semble que la prise de Jérusalem aux juifs et une condition du début de la fin des temps) tout le monde a oublier à quel point ce pays est dangereux. C’est toute l’intelligence des mollahs fou, faire oublier leur projet réel.

      Ce qui m’a paru le plus ridicule dans cet article c’est l’idée que les armes atomiques ne vont pas proliférer au ME. C’est tout le contraire qui s’annonce.

      Le Pakistan prévoit d’augmenter la taille de son arsenal atomique, officiellement à cause de l’Inde (https://www.washingtonpost.com/world/asia_pacific/report-pakistans-nuclear-arsenal-could-become-the-worlds-third-biggest/2015/08/26/6098478a-4c0c-11e5-80c2-106ea7fb80d4_story.html)

      L’Arabie Saoudite a financer le programme nucléaire du Pakistan, il est estimé qu’elle peut avoir la bombe en moins d’un an. La Turquie voir l’Égypte vont évidemment suivre le mouvement ensuite.

      On aurait pu empêcher ça avec un accord plus ferme, mais comme Poutine l’a dit « négocier avec Obama c’est comme jouer au échecs avec un pigeon ». Quelle crédibilité avons nous maintenant pour empêcher le reste du ME d’avoir larme atomique ? Plus aucune, tout ce que demandaient l’intégralité des pays du ME c’était que l’Iran n’ait pas la bombe et nous avons été incapable de garantir cela…

      On avait un ME ou seul Israël avait la bombe atomique, ce qui ne faisait peser aucun risque sur ses voisins tant qu’ils ne faisaient pas de choses inconsidérées (et malgré le discours intérieur démagogique on a vu aucun pays arabe à l’exception de la Syrie agresser Israël récemment). On va avoir un ME avec des mollah atomiques ou tout les pays arabes vont se lancer dans une course à l’armement terrifié par ces fous.

      D’ailleurs, on aimerait bien savoir pourquoi l’Iran a besoin de la bombe. Ce pays ne risque absolument rien et serait définitivement en sécurité si il arrêtait de soutenir le terrorisme contre Israël et une forme d’impérialisme dans les pays arabes.

      • Pourquoi l Iran voudrait la bombe? La question serait pourquoi un pays comme le Pakistan a la bombe? Pour moi ce pays va devenir pire que l Irak et la Syrie à moyen et long terme. Les pays du moyen orient n’ ont aucune crédibilité sur le dossier du nucléaire iranien. Les pays du golfe sont une fabrication ex nihilo, l’ Iran anciennement la Perse est une civilisation multi séculaire. Concernant la situation du régime elle est loin d’ être parfaite mais il se trouve que c’est le pays le plus stable de la region. De toute maniere sur le tres long terme qui empechera l’iran d’avoir un armement nucleaire, d’ autres puissances largement plus inquietantes pour la stabilite mondiale l’ont. De toute manière pour beaucoup de specialiste de geopolitique la bombe c’est pour personne ou pour n’importe qui, le reste c’est du moralisme à deux balles, de l’ingérence. Netanyahu et Erdogan m’inquiete bcp plus que le successeur de Komeyni et le président Assan R. L’Iran n’ a pas l’hypocrisie de l’arabie saoudite de proposer un représentant des droits de l’homme. Et niveau sécurité préfère vivre à Téhéran qu’ au Caire ou Bagdad. L’Iran bashing c’est pour les traumatisés de 1979 on est en 2015 les gens.

        • « La question serait pourquoi un pays comme le Pakistan  » c’est à cause du conflit de l’Inde. Je trouve inquiétant qu’un tel pays ait l’arme nucléaire, ce pays est clairement dirigé par des fanatiques islamistes (ce pays est l’allié des talibans en Afghanistan). Le pire c’est que les officiers supérieurs de l’armée pakistanaise sont bcp plus modérés que les sulbaternes et que les jeunes officiers.
          Si un groupe terroriste a un jour la bombe, il est extrêment probable que c’est grâce au Pakistan

        • La condamnation du comportement du gouvernement iranien n’est en rien une approbation du comportement des autres gouvernements de la région, dont el gouvernement israélien. Je suis désolé de devoir écrire cela tellement c’est évident.

        • « L’Iran bashing c’est pour les traumatisés de 1979 on est en 2015 les gens. » manifestement, vous ne comprenez pas que l’Iran de 1979 est dirigé par les même gens en 2015. L’Iran est une dictature dirigé par une secte de fanatiques iraniens. Regardez un peu leurs discours adressé au peuple iranien (et non pas leurs discours aux médias étrangers), ils passent leur temps à cracher sur l’Occident. En même temps que l’accord était signé, ils criaient mort aux USA en Iran.
          En effet, Erdogan est inquiétant: ses tendances autoritaires et surtout le fait que sa politique est motivé par des raisons idéologiques et non pas par des choses rationnels et logqies. Il n’hésite pas à aller contre l’intérêt de la Truquie pour satisfaire son idéologie. Il tient un discours très radical en Turquie, il est le champion du double language (un discours modéré à l’étranger et radical en Truquie).
          Quand à Israel, ce pays est une démocratie et contrairement à l’Iran et à l’Arabie Saoudite et à la Turquie, elle n’a pas de visée impérialiste, elle a juste un but purement défensive. Ce pays ne fait que se défendre. Elle n’attaquera pas quelqu’un sans raison, sans que celui ci la menace.
          Netanyahu, à par le passé, en tant que ministre des finances fait de grande chose mais aujourd’hui, avec l’usure du pouvoir, il n’a plus qu’un seul but: se maintenir au pouvoir. C’est sans doute pour cela qu’il reste très prudent (sur tous les sujets), il ne veut faire aucune grande réforme, il a une tendance aujourd’hui à l’immobilisme.
          Israel est bien plus limité que les autres pays à cause du fait que ce pays est mis sous le feu des projecteurs (par les médias internationaux qui ont clairement un parti pris anti israélien) sans parler de la communauté internationale qui contrôle bien plus Israel que tous les autres pays. L’ingérence dans les affaires israéliennes est telle qu’une bonne partie des ONG sont financé par l’UE et d’autres pays.
          Netanyahu est loin d’avoir un grand pouvoir: le pouvoir judiciaire israélien est très grand (bien plus grand que dans les autres démocraties). Or ce pouvoir judicaire est plutôt de gauche. Les médias israéliens haissent Netanyahu et passent leur temps à la critiquer. Israel est dirigé par une coalition ce qui donne un pouvoir grand au petits partis. Je ne parle même pas du fait que le Parti démocrate et Clinton sont largement financé par des milliardaires israéliens gauchistes haissant Netanyahu (à l’inverse, Netanyahu est financé par Sheldon Adelson milliardaire américain)

        • « L’Iran bashing » Au contraire, ici, en Occident, on sous estime la menace islamiste chiite en ne regardant que la menace islamiste sunnite. En Syrie et en Irak, les milices chiites ne valent pas mieux que l’EI et commettent leurs lots d’horreurs. Elles sont juste plus discrètes. L’ancien directeur de la CIA, Petraeus, estime qu’à moyen terme, les milices chiites sont une plus grande menace que l’EI

      • « On oublie souvent que ce régime est la théocratie la plus dangereuse qui existe »pas d’accord, les monarchies du golfe sont aussi des théocraties très dangereuses, elles financent l’islamisme radical sunnite (y compris chez nous). Je suis d’accord qu’ici, les gens sous estiment gravement l’extrémisme chiite et l’Iran. Mais pour moi, l’Iran comme les monarchies du Golfe sont deux menaces. Difficile de dire qui est le plus dangereux

        • L’Iran n’a absolument pas hésité à soutenir ces mêmes extrémistes sunnites contre Israël, les USA (Irak, Afghanistan) et contre les pays du golf. Au dernières nouvelles contrairement aux groupes sunnites qui souhaitent la mort des rois du golf (car ceux si sont accusé d’être en réalité juifs) la plupart des groupes chiites soutiennent l’Iran.

          Ces derniers groupes sunnites ont quelques faits de leur coté. L’AS, le UAE et le Koweit n’ont pas hésité à donner plus de 10 milliard au général Al-Sisi pour que celui-ci pourchasse les frères musulmans et les terroristes palestiniens(http://www.nytimes.com/2015/03/14/world/middleeast/3-persian-gulf-nations-pledge-12-billion-in-aid-for-egypt.html?_r=0). Si des gens soutiennent des groupes terroristes dans le golf, ce sont des riches familles qui sont en concurrence avec les familles royales. Netanyahu était tellement satisfait de cette politique qu’il a déclaré Al-Sisi « héro de tous les juifs ».

          Les pays du golf ne sont pas contre notre présence militaire au moyen-orient, ce qui montre qu’ils ne nous considèrent officiellement pas comme des ennemis, contrairement à l’Iran. C’est des pays du golf que décollent les avions de chasse et les drones qui luttent aujourd’hui contre le terrorisme au moyen-orient. Les pays arabes se sont récemment coalisé pour éviter une tentative de coup d’état au Yémen sponsorisé par des groupes encore une foi financé par l’Iran.

          Niveau libertés civiles, ces pays ne sont pas plus bas que tout un tas de pays d’Afrique ou d’Asie (vous pensez réellement que la femme centrafricaine est libre ?). Ceci est toute fois compensé par un niveau de vie très élevé. Si on exclu l’AS qui est le seul pays replié sur lui même, tout les autres sont ouvert sur le monde et sont satisfait de la société mondialisé actuelle.

          De temps en temps pour des raisons démagogiques ces gens nous insultent encore de « décadents » (ce ne sont pas les seuls) et kidnappent quelques oiseaux venants d’Israël (http://www.bbc.com/news/world-middle-east-12120259). Toutefois, il ne faut pas s’arrête sur ce genre d’enfantillages qui sont plutôt des tentatives d’enfumer leurs islamistes locaux pour faire croire qu’ils luttent encore contre le sionisme.

  • « S’agit-il d’un bon accord ? » Tout dépent ce que l’on considère comme bon accord. Oui c’est un bon accord d’un point de vue économique mais dire que c’est un bon accord pour la paix au MO est faux. Cet accord ne fait que retarder de quelques années l’arme nucléaire iranienne. En vérité, cet accord donne l’arme nucléaire à l’Iran. Cependant, je pense que l’Occident n’avait pas le choix car la Russie et la Chine pour des raisons économiques ne voulaient plus avoir de sanctions économiques. D’un point de vue de la paix, cet accord est un échec complet. Cet accord donne une légitimité internationale à l’Iran. L’Iran aura plus d’argent pour financer l’axe chiite dans sa guerre contre l’axe sunnite. L’Iran en voyant la faiblesse de la communauté internationale aura sa confiance en elle renforcée et cela renforcera son impérialisme.
    Cet accord marque une rupture entre les USA et les pays du golfe qui risquent de devenir totalement incontrolable. Cet accord lancera au MO une course à l’armement qui risque de devenir nucléaire. L’Arabie Saoudite pense à se doter elle aussi de l’arme nucléaire.
    Il faut bien comprendre que l’Iran est un pays dirigé par une bande de fanatiques haissant l’Occident

    • « l’axe chiite »

      Qui n’existe en aucun cas sur le terrain. C’est à cause de la brutalité employé pour maintenir cet axe chiite qu’IS est la aujourd’hui. Le territoire occupé par IS est justement l’énorme trou béant sunnite ou milieu de l’axe sunnite. Il n’y aura pas de fin à la lutte contre IS tant que l’on arrivera pas à apaiser les populations qui ne veulent plus vivre sous Assad et qui ont été trahi par al-Maliki.

      On notera que al-Maliki a démissionné sans qu’on en fasse tout un plat. Le nouveau gouvernement irakien n’est pas parfais toutefois les erreurs du passé ont été admises et un gouvernement plus consensuel a été formé. Pourquoi ne serait il pas possible qu’Assad démissionne aussi ?

  • « Oui, d’abord et avant tout car le résultat a un coût qui est de loin inférieur à celui du conflit » Je pige pas cet argument, même sans un accord, il n’y aurait pu eu de guerre (en tout cas pas de guerre direct entre l’Occident et l’Iran), il y aurait eu sans doute un statu quo. Au pire, Israel allié aux USA aurait mené quelques bombardements aériens pour nuire au programme nucléaire et l’Iran aurait lancé des attaques contre Israel par l’intermédiare du Hezbollah. D’un point de vue cynique, on peut dire qu’en cas de conflit, ce sera Israel et pas nous qui en subira les conséquences.
    De plus, cet accord ne garantit en rien la paix car cela ne change rien au fond du problème qui est que l’Iran est gouverné par une bande de fanatiques religieux haissant l’Occident.

    Une autre manière de voir si c’est un bon accord pour nous c’est de voir au niveau des concessions. Il est clair que l’on est perdant. C’est surtout nous qui avons cédé, qui avons fait le plus de concessions. L’Iran a fait bcp moins de concessions. Au final, ils ont gagné vu qu’ils ont eu ce qu’ils voulaient: levée des sanctions, reconnaissance internationale et l’arme nucléaire.

    Moi, ce qui m’interpelle le plus dans cette histoire c’est l’attitude d’Obama qui a été désastrueuse. Il a clairement montré qu’il voulait un accord à tout prix et les iraniens en sachant cela ont pu obtenir bien plus de concessions. Le pire c’est qu’il a fait tout cela essentiellement pour des raisons purement politiciennes, des raisons qui concernent la politique intérieure. Heureusement qu’il y avait la France qui a permis d’obtenir un accord moins mauvais en se montrant bcp plus ferme et en ne se laissant pas faire. Hollande est loin d’être nul en politique extérieure (en tout cas, il est moins mauvais que ses prédecesseurs) sauf peut être pour le dossier syrien.

    • L’Arabie Saoudite souhaite se doter du nucléaire depuis bien longtemps, les négociations avec l’Iran sont en grande partie un prétexte pour vouloir s’en doter.

      En ce qui concerne l’Iran ne pas confondre Kameini qui joue son rôle d’agitateur et le gouvernement qui est plus pragmatique. Le problème du nucléaire c’est qu’on a autorisé ou laissé trop d’ Etats l’avoir alors qu on aurait pas du pour en interdire la possession de manière credible. L’Iran malgrès ses nombreuses carences au niveau du régime reste pour moi un des rares pays de la région qui a une stabilité politique autonome.Les pays du golfes ne tiennent que grace aux USA et encore ca se fissure on voit bien que pour Barheïn les USA font machine arriere, il y aura pour cet Etat un avant et un après. Pour le reste je me demande jusqu’ a quand la paix sociale s’achetera avec les revenus du petrole. Sur l’accord je vois mal comment il n’aurait pas pu etre signé, les diplomates en avait plein le crane de la rengaine d’israel, Netanyahu a ete elu pour la 3eme fois, la communauté internationale en a pris acte. En tt cas c’est un bon accord pour llaa France, ne pas oublier que l’Iran est un marché potentiel de plus de 80 millions de consommateurs. Les business plan des entreprises pulullent deja avant meme la fin de cet accord. Par contre niveau petrole ca va continuer a chuter vu que l’iran va irriguer un marché deja bien arrosé. Et puis je ne voit pas de mal a ce que l’Iran soit une puissance dominante dans la region. Le systeme international tend de plus en plus a se structurer à des echelles regionales qui comprennent des pole de puissance. Je vois plutot israel comme la corée du sud, un fidèle allié des USA qui a absolument le droit de se défendre mais qui d’un point du vu diplomatique n’a plus d’influence. La diplomatie israelienne est morte avec Rabin , enfin pour l’instant.

      • « Et puis je ne voit pas de mal a ce que l’Iran soit une puissance dominante dans la region. »

        Sauf qu’absolument tout les pays de la région voient cela comme un problème. Une résurgence de l’impérialisme iranien (qui a déjà commencé en Syrie et en Irak avec Al-Maliki) ne fera que déstabiliser la région, comme on peut le voir avec l’avènement de IS.

      • « En ce qui concerne l’Iran ne pas confondre Kameini qui joue son rôle d’agitateur et le gouvernement qui est plus pragmatique » Il faut surtout comprendre qu’en Iran, celui qui a le pouvoir n’est pas le président mais le guide suprême. c’est le guide suprême qui est le vrai détenteur du pouvoir.

        « Les pays du golfes ne tiennent que grace aux USA » moi, j’aurais plutôt dit qu’ils ne tiennent que grâce au pétrole.
        « ca se fissure on voit bien que pour Barheïn  » le Barheïn est majoritairement chiite ce qui n’est pas le cas des autres pays du golfe.
        « les diplomates en avait plein le crane de la rengaine d’israel » Israel a surtout dit tout haut ce que bcp de gens pensaient tout bas. Les pays arabes l(‘axe sunnite) et certains pays européens étaient opposé à l’accord mais ils n’ont pas osé le dire de manière publique, ils ont préféré utilisé Israel pour cela. Netanyahou s’est laissé piégé par ces pays, il a servi d’idiot utile. L’attitude de Netanyahou a été débile, son discours au Congrès a été contreproductive, il s’est inséré dans les liens bipartisans. Je pense que ce qui explique cela c’est qu’il est financé par Sheldon Adelson qui est le plus grand donateur du Parti républicain. N’oublions pas une chose le Parti démocrate ainsi qu’Obama (et maintenant Clinton) est financé par des milliardaires israéliens haissant Netanyahu ce qui explique qu’Obama a tout fait pour faire dégager Netanyahou. Lors des dernières élections israéliennes, l’administration Obama a financé des ONG pour faire tomber Netanyahou. Obama a été jusqu’à fournir ses conseillers à l’Union Sioniste pour essayer de faire tomber Netanyahou. L’action d’Obama a été contreproductive et elle a aider à réélire Netanyahou (la plupart des israéliens n’ont pas trop appréciés l’ingérence américaine mais surtout, les conseillers d’Obama ont conseillé l’opposition de transformer les élections en référendum pro ou anti Netanyahou sachant bien qu’il n’est pas apprécié (même dans son propre camp). Cela a été une grave erreur même si les israéliens ne l’aiment pas, ils le considèrent comme le plus compétent. En effet, le problème aujourd’hui c’est qu’il y a en Israel aucune forte personnalité, aucun personnage charismatique capable de défier et de concurrencer Netanyahou (qui a une formidable capacité à détruire ses rivals potentiels)
        « Netanyahu a ete elu pour la 3eme fois » non, il a été élu 4 fois mais 3 fois succesivement.
        « Je vois plutot israel comme la corée du sud, un fidèle allié des USA qui a absolument le droit de se défendre mais qui d’un point du vu diplomatique n’a plus d’influence » votre comparaison est en partie vrai, il est clair qu’Israel n’a pas une grande influence au niveau mondial. La différence avec la Corée du Sud, c’est qu’il y a un acharnement contre lsrael de la part de la communauté internationale qui ne comprends pas grand chose, il y a une énorme ingérence de la part de la communauté internationale dans les affaires israéliennes (y compris dans les élections)

      •  » En tt cas c’est un bon accord pour llaa France, ne pas oublier que l’Iran est un marché potentiel de plus de 80 millions de consommateurs. Les business plan des entreprises pulullent deja avant meme la fin de cet accord. Par contre niveau petrole ca va continuer a chuter vu que l’iran va irriguer un marché deja bien arrosé » c’est ce que je dis d’un point de vue économique, cet accord est une bonne chose.
        « je ne voit pas de mal a ce que l’Iran soit une puissance dominante dans la region » l’Iran est anti occidental.
        On assiste à une guerre religieuse au MO entre sunnites et chiites. La meilleure chose à faire d’un point de vue occidentale c’est de ne pas intervenir (sauf en cas de menace direct contre un de nos intérêts) et juste de soutenir les seuls régimes modérés de la région (càd la Jordanie et l’Egypte). Quand à Israel, ce pays n’a pas besoin de nous pour se défendre

  • Il faut bien comprendre quelque chose: l’Iran a consacré plusieurs centaines de milliards de dollars dans son programme nucléaire depuis plusieurs décennies. Jamais, elle ne l’arrêtera.
    Donc, il est absurde de dire que les négociations avec l’Iran ont pour but d’arrêter ce programme.

    Quelques liens intéressants sur cet accord: http://stephanemontabert.blog.24heures.ch/archive/2015/07/16/vive-iran-nucleaire.html

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