Par Simone Wapler
La récente décision de la Fed a plongé les investisseurs dans la perplexité : elle revient en effet à avouer que l’influence de la politique monétaire sur le chômage, l’inflation et la croissance est illusoire, et que les chiffres présentés sont faux ou pas fiables.
Ce dernier point est d’ailleurs flagrant. La seule chose qui intéresse les gens, ce sont leurs revenus ; les Américains gagnent moins d’argent malgré les milliers de milliards injectés depuis toutes ces années. Leurs revenus sont retombés au niveau de 1995. La croissance achetée à crédit ne porte pas ses fruits.
Les taux n’ont jamais été relevés depuis 2006, mais ont toujours baissé. Ils sont à zéro depuis 2008. Les revenus baissent depuis 2000. Le graphique ci-dessus prouve que la fausse monnaie officielle créée par les banques centrales n’enrichit que l’industrie financière, pas le bon peuple. En réalité c’est le dogme keynésien vieux d’un demi-siècle qui est remis en cause. Selon ce dogme, pour lutter contre une récession il suffit de baisser les taux pour faciliter le crédit et que l’État s’endette à bon compte afin d’injecter de l’argent là où il l’estime nécessaire.
On va passer à l’étape supérieure. Les économistes interventionnistes deviennent donc inquiets : confrontés à une prochaine récession, quels seront leur outils puisque les taux sont déjà à zéro et que la plupart des pays développés sont déjà surendettés ?
Mais rien n’arrête la folie bureaucratique qui a déjà une réponse : des taux négatifs ! Un régime monétaire dans lequel vos dépôts bancaires subiront une érosion continue. Ceci afin de dissuader toute velléité d’épargne liquide et que chacun soit incité à consommer (ou à placer dans des actifs risqués) tout ce qu’il gagne.
Janet Yellen, présidente de la Fed, a donc repris cette idée absurde et spoliatrice dans son discours du 17 septembre. D’abord une petite dose de tranquillisant :
« Je serai claire, les taux négatifs n’ont pas été envisagés de façon très sérieuse aujourd’hui. Cela ne faisait pas partie de nos principales options politiques ».
Puis un admirable exercice de langue de bois de grand planificateur omniscient cherchant à couvrir ses arrières :
« Je ne m’attends pas à ce que nous nous engagions à de nouveaux assouplissements. Mais si les perspectives venaient à changer d’une façon inattendue par mes collègues et moi-même et que nous nous trouvions confrontés à une économie faible qui nécessiterait des mesures de relance additionnelles, nous regarderions tous les outils disponibles. Et cela (les taux négatifs) pourrait être quelque chose que nous considérerions dans ce contexte ».
La prochaine fois que la Fed devra « faire quelque chose », ce sera donc les taux négatifs. Mais les gens n’accepteront pas et préféreront garder leur argent en cash plutôt que de le laisser en banque, pensez-vous…
Détrompez-vous ! Tout l’enjeu de la promotion de la société sans cash est là : vous obliger à rester dans le système bancaire pour mieux vous plumer lorsque ce sera nécessaire. Ce sera nécessaire pour prolonger un système absurde par lequel quelques fonctionnaires prétendent sauver des entreprises en faillite, piloter les décisions de centaines de millions de gens, orienter leurs investissements ou même investir à leur place (par la dette publique).
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Quelles répercussions sur les emprunts immobiliers à taux variables ?
Quelle influence sur la dette des états ?
Qui, à part ceux qui y sont obligés par des considérations politiques, comme les banques centrales, ou des règlements, comme les banques et assurances, va prêter de l’argent à taux négatif ?
Les taux « négatifs » ne s’appliqueraient bien entendu pas à vos emprunts immobiliers !
La naïveté devrait quand même avoir des limites… 😉
Il suffit de regarder ce qui s’est passé en Suisse (ou Suède)… Ces fameux taux négatifs ne concernaient que les gros dépôts, d’institutions financières : en clair, du bonneteau, et au final peu d’effet dissuasifs (la sécurité, ou soit disant, a un coût en ces temps troublés).
Par ailleurs, avant les taux négatifs (encore une fois peu efficaces, des jouets conceptuels destinés à occuper les intellectuels), la FED lancera un Q4… Puis un Q5, un Q6 etc. La BOJ doit en être au Q10, voyez il y a de la marge…
C’est plus efficace à court terme.
Au final ces histoires de guerre contre le cash et de taux négatifs semblent être des diversions, pour ne pas parler du fond du problème : les politiques totalement démentes des banques centrales et le fait qu’elles ne peuvent plus arrêter de pédaler…. sous peine de tomber avec le vélo, dans une chute mortelle.
L’obscénité atteint son comble avec la « croissance » américaine affichée à 3.9 % au T2… alors même que la FED vient une fois de plus (ça ne fait jamais que 7 ans que ce cirque dure) de « reporter » une normalisation des taux.
A ce niveau de crédibilité, on atteint la Chine et son fameux + 7 (pile poile) de « croissance » par an…
Avez vous des infos concernant les frontaliers Suisse (Libor négatif)? Il me semble que certains avaient ester contre des banques, il y a eu des jugements depuis en faveur des banques ?
j’ai des prêts en chf, indexés sur le libor.
actuellement mes taux sont à 0,11 % et 0,16 % par an.
Les banques prêtent de moins en moins aux frontaliers : le risque a augmenté selon elles.
Salaire médian aux US 52.000 $
Salaire médian en France 20.700 €
Parler de taux de la BC n’a aucun sens, seul importe le taux comparé à l’inflation.
Le salaire médian US net ou brut ?
Si salaire net, pour les US, il faut enlever le cout de l’assurance santé pour comparer.
Oui mais ca ne divisera pas par 2 le salaire. Ou « pour comparer » multiplier par 2 le salaire médian francais, plutot ! -))))
« Parler de taux de la BC n’a aucun sens, seul importe le taux comparé à l’inflation. »
La comparaison n’a aucun intérêt : par définition, les deux sont totalement lié. l’inflation mesure la valeur de la monnaie pour les utilisateurs. Le taux de la BC mesure la valeur de la monnaie pour la BC. Et le moindre écart provoque en quelques mois des fortunes ou des ruines, qui se voient dans le bilan de la BC.
Taux d’inflation aux US 2014 1,64% écart de 1 points
En 1980 : inflation 13,5% taux directeur 17% écart de 3,5 points
Soit je n’ai rien compris, soit l’inflation des prix suit la creation monetaire (il y a plus de sous pour un meme nombre de produits). D’ou la logique debile des banques centrales qui ont mal lu le mandat qui leur etait donne de maitriser le niveau d’inflation (eviter de creer trop de monnaie pour que les prix ne s’affolent pas) et visent un taux de 2% (pourquoi pas 1%, pourquoi pas 3% – mystere) qui leur fait creer de la monnaie quand il n’est pas atteint.
Leur malheur est que la creation monetaire a fini dans l’inflation des actifs alors qu’ils s’interessent a l’inflation des prix. Notre malheur, c’est quand tout va partir en sucette et que leur « objectif » de 2% sera depasse d’un coup.
Lisez Milton Friedman : l’inflation des prix ne suit pas la création monétaire (celle ci n’est pas assurées par les BC mais par les banques) mais le taux de crédit : un taux directeur proche de l’inflation réduit l’inflation. L’action se porte sur la vélocité de la monnaie et non uniquement sur le volume.
La différence entre taux d’inflation et taux directeur représente l’inflation réelle, qui est la partie de dévalorisation monétaire payée par les citoyens et qui a un effet sur le crédit et la hausse des actifs liée à la spéculation.
Il arrive toujours un moment ou il faut réaliser les actifs et cette valorisation se produit toujours par réajustement entre la valeur spéculative et la valeur réelle.
Imaginez qu’un immeuble augmente de valeur marche de 1% par an. Si la valeur de la SCI qui possède l’immeuble augmente de 5% les 4% sont spéculatifs et n’existent pas. Si la SCI est financée par des crédits à 1% il n’y a aucun problème de réajustement : la spéculation est virtuelle. Si elle est financée par des crédits à 5% il se produit une bulle qui éclate au moment où il faut réaliser l’actif (vendre l’immeuble) pour payer les intérêts.
Le salaire médian que vous avez donné est le salaire par ménage alors que celui pour la France est par personne. Le salaire médian par ménage en France est de 30000€.
Les dépenses de santé moyenne pour un ménage de 4 sont de 22000$.
http://www.forbes.com/sites/danmunro/2013/05/22/annual-healthcare-costs-surpasses-22000/
Et on ne compte pas l’éducation, donc pas sûr que la famille américaine moyenne s’en sorte mieux.
La privatisation de l’éducation et de la santé marchent mieux pour les gens qui ont les moyens.
Les dépenses de santé en France ne sont pas toutes prelevees sur les salaires, idem pour l’éducation.
Le système qui consiste à prélever d’office une base pour l’éducation et la santé augmente significativement les inégalités : seuls ceux ayant un revenu supérieur peuvent se payer frais dentaires, cours suivis, écoles privées, précepteurs, surtout que le prix de ceux ci, étant basé en grande partie sur de l’heure de salaire, est aggravé par les charges.