Par Contrepoints
Dimanche soir se tenaient en Espagne les élections au parlement catalan, duquel est issu le gouvernement de la communauté autonome. Cette année, cette élection fut un peu plus particulière puisque les forces politiques en faveur du droit de cette région à décider de son futur – majoritaires au parlement catalan – en ont fait une sorte de plébiscite en faveur ou contre l’indépendance de la communauté. Ce vote anticipé fait suite à la fin de non-recevoir concernant le référendum sans valeur légale réalisé le 9 novembre 2014, et qui avait vu le oui à l’indépendance l’emporter à 95%, mais avec une participation très faible.
D’un côté une liste principale en faveur de l’indépendance (Junts pel sí – ensemble pour le oui) regroupait le principal parti de droite catalane CDC du président sortant Arthur Mas – amputée de son aile unioniste UDC avec laquelle elle formait une fédération de partis de droite catalaniste et qui s’est présentée en solitaire – et le principal parti de la gauche catalane ERC. Le tout soutenu par les associations de lutte pour l’indépendance prenant une part importante dans les listes présentées dans les quatre provinces de la communauté autonome.
À côté de cette liste une autre pro-indépendance mais cette fois-ci en solitaire, d’extrême-gauche et représentée par un parti appelé la CUP.
De l’autre côté, plusieurs listes unionistes. On citera d’abord celle du Parti populaire du président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, de droite chrétienne-démocrate et jacobine. On citera ensuite celle représentant l’antenne catalane du PSOE (principal parti de gauche social-démocrate en Espagne), appelée PSC, favorable à l’implantation d’un modèle d’État fédéral pour l’Espagne.
Il y avait aussi le jeune parti de centre-droit Ciudadanos, parti à l’origine catalan et ayant désormais des représentations en Espagne. Celui-ci marche sur les plates-bandes du Parti populaire mais avec un discours moins centraliste, relativement plus libéral sur les questions économiques et davantage rénovateur du système politique.
Enfin il y avait aussi l’alliance appelée « Catalunya sí que es pot » – sorte de plagiat obamesque dans le genre Catalonia yes we can – regroupant Podemos, la gauche écologiste catalane et d’autres partis et collectifs d’extrême-gauche. Favorables au droit à l’auto-détermination, le fond de leur discours est à la réforme constitutionnelle de l’Espagne mais leur campagne a été essentiellement focalisée à évacuer la question, et centrée sur le social et la lutte anti-corruption, ce qui n’en finit pas de les mettre dans une position ambiguë vis-à-vis de l’indépendance.
La participation a d’abord été un record : 77%, 7 points de plus qu’en 2012, 20 points de plus qu’en 2006 par exemple. L’élection a donc mobilisé et passionné.
Les derniers résultats qui semblaient être définitifs ce matin donnaient la victoire à la liste indépendantiste « Junts pel sí » avec 62 sièges. Pour obtenir la majorité absolue au parlement catalan, il est nécessaire d’avoir 68 sièges. On peut observer, comme le font les adversaires unionistes, que les deux partis derrière cette liste ajoutaient davantage aux dernières élections en 2012, mais c’est sans compter que l’aile unioniste UDC qui soutenait Arthur Mas en a déserté les rangs pour se présenter en solitaire. D’autre part, l’autre liste indépendantiste (la CUP) voit une progression très importante par rapport à 2012 en quadruplant son score, permettant donc aux indépendantistes d’obtenir la majorité absolue avec 72 sièges. Par conséquent, d’un point de vue électoral le succès des indépendantistes est là.
En revanche, étant donné que les séparatistes ont réussi à donner à cette élection un goût de référendum au-delà du renouvellement du parlement, les observateurs sont fondés à regarder aussi la répartition des votes entre listes indépendantistes et listes pro-espagnols. Comme dans beaucoup de système démocratiques, la Catalogne n’a introduit qu’une dose de proportionnelle dans son mode d’élection des députés, par conséquent la répartition des votes est sensiblement différente. Les listes unionistes ont rassemblé 52% des suffrages exprimés, et les listes séparatistes 48%. La première lecture que l’on peut faire est qu’il sera certainement difficile pour les listes vainqueurs de pouvoir avancer dans leur agenda de 18 mois vers l’indépendance qu’ils avaient promis. D’autant plus que le gouvernement de Madrid n’entend absolument pas négocier.
Ceci dit, là encore cette répartition des pourcentages est à prendre avec des pincettes, puisque la liste sur laquelle s’inscrivait Podemos est ambigüe quant à la question ; et pourtant elle est classée automatiquement du côté des unionistes, alors que dans le fond il y a peut-être un peu de tout parmi ses électeurs. De même, 48% d’indépendantistes, c’est le score le plus élevé dans une consultation demandant aux électeurs de se définir officiellement sur la question, ayant elle-même cette consultation-élection une légitimité plus importante étant donné le record de participation. Il faut aussi rappeler qu’il y a 10 ans à peine le séparatisme n’était envisageable que pour 20% de la population, ce qui prouve l’incapacité des forces unionistes à endiguer la progression indépendantiste.
Pour l’heure, il est compliqué de savoir comment vont se dérouler les événements dans les mois à venir. D’abord parce que les listes indépendantistes doivent négocier et faire alliance pour avoir la majorité absolue au parlement catalan, or la CUP a indiqué qu’elle ne voudra pas donner les pouvoirs à l’ancien président de droite Arthur Mas pour un nouveau mandat. Quand bien même un autre nom apparaitrait dans la liste de « Junts pel sí », il va falloir gérer les affaires courantes avec une mosaïque de partis aux idéologies très différentes – de la droite conservatrice à l’extrême gauche anti-capitaliste.
Enfin se pose la question fondamentale sur le processus séparatiste. Les forces indépendantistes sortent légitimées pour diriger la Catalogne mais en revanche l’appui n’est pas franc pour mener la région vers l’indépendance puisque la société catalane est divisée en deux sur la question. Quand bien même les forces indépendantistes décident d’aller de l’avant dans le processus, le gouvernement de Madrid, d’essence jacobine, refusera de s’asseoir à la table des négociations. Il resterait alors la solution d’une déclaration unilatérale d’indépendance sans l’accord du roi et du gouvernement espagnol, sans l’accord du tribunal constitutionnel, sans la reconnaissance officielle dans un premier temps d’autres États (à long terme la realpolitik reprend ses droits) et sans l’appui de Bruxelles qui a averti sans en être persuadée elle-même que la région « courait le risque » de sortir de l’Union européenne.
Dans ce contexte flou où les positions ne bougent plus, où le dialogue est clos depuis des années entre nationalistes espagnols et nationalistes catalans, une sortie de crise peut avoir lieu selon les résultats des prochaines élections générales en Espagne en décembre prochain. La pression séparatiste a permis quand même de faire émerger des forces politiques favorables à une évolution constitutionnelle du modèle espagnol dans lequel actuellement les communautés autonomes reçoivent des transferts de compétence de Madrid négociés ardemment, mais sans l’autonomie financière. Par exemple Ciudadanos, devenu la deuxième force au parlement catalan, fait son irruption au niveau espagnol dans tous les sondages et dans toutes les élections célébrées ces derniers mois. À court et moyen terme cette évolution négociée est peut-être la plus souhaitable, et Ciudadanos parait être le parti politique indiqué pour cela.
Pour nous autres libéraux, dans tout ce débat, nous devons réaffirmer que la seule souveraineté qui vaille est la souveraineté individuelle. Un processus qui ne reconnait pas l’individu comme la seule cellule digne de souveraineté n’est pas le but que nous recherchons, ce n’est qu’un second best. Un processus qui ne reconnait pas l’individu comme étant capable de s’associer avec d’autres individus au sein d’une société pour former une communauté politique libre et ouverte est à prendre avec beaucoup de pincettes. Au final, pourquoi la Catalogne pourrait-elle se séparer (ce dont Madrid ne veut même pas entendre parler au nom de la constitution que personne n’a signé et au nom de la supposée souveraineté du peuple espagnol), et pas Barcelone ou le quartier de la Sagrada Familia ou encore la rue où j’habite ? Les libéraux doivent aussi se rappeler qu’une entité plus petite permet un vote avec les pieds plus faciles, et peut obliger l’élite politique à être plus ouverte sur les libertés civiles et économiques pour attirer les investissements étrangers et « retenir » ses résidents. Mais ils doivent aussi voir que, dans le contexte actuel, il est peu probable à court et moyen terme de voir les élites politiques catalanes biberonnées à la social-démocratie comme toutes celles en Europe opérer une telle mue.
Je vous conseille de lire cet excellent article sur le sujet: http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/en-catalogne-les-independantistes-obtiennent-la-majorite-des-sieges-mais-pas-des-voix-508678.html
« sans l’appui de Bruxelles qui a averti sans en être persuadée elle-même que la région « courait le risque » de sortir de l’Union européenne » là, c’est totalement faux. Si la Catalogne devient indépendant, elle sortira de facto de l’UE, il ne s’agit pas d’un risque mais d’un fait. La Catalogne risque de ne plus pouvoir rentrer dans l’UE (vu que l’Espagne pourra apposer son veto).
Les européens ne laisseront jamais la Catalogne pour plusieurs raisons: la première d’ordre juridique, c’est contre les traités européens. Juridiquement, on ne peut pas le faire.
La seconde, d’oredre politique, laisser la Catalogne dans l’UE favoriserait les autres veilités indépendantistes. Or, l’UE n’en a aucune envie d’avoir d’autres régions qui déclarent leur indépendance
« Courir le risque » s’entend « selon le résultat des elections et de ses suites » dans la bouche de l’UE.
Soutenons les velléités d’indépendance, cela desserre d’autant le joug du gouvernement central.
@Jacques, pourquoi une région et des habitants européens seraient ils exclus de l’Europe au seul tort de ne plus vouloir être espagnols?
Juridiquement, rien n’est prevu.
Mais politiquement, rien ne s’y oppose ( sauf Madrid et une certaine conception de la démocratie )
Simple car la Catalogne deviendrait un nouveau état. L’Espagne est entré dans l’UE mais pas l’état catalan ce qui fait que la catalogne devrait repasser le processus
C’est ce qu’ont affirmé certains responsables européens que la Catalogne sortait automatiquement de l’UE, mais d’autres juristes ont estimé que les textes n’affirmaient rien de tel. C’est une question qui reste ouverte. Et même s’il est avéré que c’en est ainsi, ne pas appliquer un texte en Europe est monnaie courante, car au final il n’est peut-être pas de l’intérêt de l’Europe d’exclure une partie de ses habitants, et les autres Etats européens accepteront peut-être cette situation de fait. Personne ne reconnaissait le Kosovo et désormais les uns après les autres le font, il s’agit d’une question de realpolitik et d’intérêts plutôt que de textes officiels.
Quant au risque que je mets entre guillemets c’était ironique, c’est parce que pour moi ce serait plutôt un service à rendre aux catalans et à nous tous que de sortir tous ensemble de l’Union européenne, et de faire comme la Suisse ou la Norvège.
En droit, il y a bcp de controverses juridiques, le droit est loin d’être clair. Il peut avoir plusieurs réponses possibles. Cependant, la position des responsables européens est bien meilleure juridiquement que celle des indépendantistes.
» au final il n’est peut-être pas de l’intérêt de l’Europe d’exclure une partie de ses habitants » je ne vois pas pourquoi ? la Catalogne ne représente pas grand chose par rapport à l’UE. Accepter que la Catalogne reste dans l’UE serait extrêmement dangereux pour le cas des autres régions voulant leur indépendance.
L’Espagne et la GB sont quand même deux poids lourds de l’UE. Or ces deux n’accepteront jamais le fait que la Catalogne puisse aller directement dans l’UE.
En plus, accepter cette situation décrébiliserait l’UE qui n’a pas arrêté de marteler le contraire (qu’il y aurait une sortie automatique des régions accédant à leur indépendance).
l’Allemagne avec l’esprit germanique (respecter les règles) acceptera diffcilement cette déciscion
La sortie automatique de l’UE se traduirait par un statut de pays associé, comme par exemple la Norvège. Quoi qu’en pensent certains, c’est le statut idéal, on peut se mettre dans ce qu’on trouve bien et refuser ce qui est débile. Tout ça au seul prix de ne pas avoir ses 3% de voix dans les conseils européens…
Le statut idéal ?? En gros, la Norvège se voit imposer des normes de l’UE alors qu’elle ne peut pas participer aux prises de décision (même chose pour la Suisse). Dans les faits, ces pays ont bcp de lois imposés par l’UE et sont loin d’être souverains par rapport à l’UE
Beaucoup de ces indépendantistes sont très rouges à l’intérieur………….
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-avenir-de-la-catalogne-se-joue-a-gauche-508890.html
On ne peut pas comprendre le problème catalan sans évoquer les nationalismes en Espagne. C’est ce qui manque à cet article.
Lorsque l’on parle de nationalisme en France nous pensons à l’extrême droite. En Espagne le nationalisme concerne ce que nous appelons en France les régionalismes. En Espagne on pense au nationalisme catalan, au nationalisme basque et même au nationalisme galliciens. On ne parle pas de nationalisme espagnol.
Chaque nationalisme en Espagne a sa propre définition. A l’origine le nationalisme basque, celui de son fondateur Sabino Arana se voulait racialiste. Il s’est constitué à la fin du XIXe siècle par d’anciens carlistes, en réaction à ceux qui voulait une Espagne moderne et libérale. C’est un mouvement dans ses prémices foncièrement réactionnaire et très anti-libéral. Le parti nationaliste basque, fondé par ce même Sabino Arana a su évoluer vers des positions plus modérées (démocrate chrétien), mais son corpus reste ethniciste.
Le mouvement nationaliste catalan est lui aussi issu de la décomposition carliste de la fin du XIXe siècle. Il en a gardé un attachement profond à l’Eglise catholique. Cependant ses fondateurs comme Pi y Margall vont donner une définition culturelle de la nation catalane (plus proche de la vision allemande). Le Catalanisme c’est d’abord la langue catalane.
J’insiste sur cet aspect car je n’ai pas l’impression que le libéralisme ait beaucoup à gagner de l’indépendance de la Catalogne. On peut beaucoup reprocher de chose à la Constitution espagnole mais elle garantit les libertés individuelles à tous les Espagnols, qu’ils soient Catalans, Andalous ou Castillans. Ce ne sera pas le cas dans une Catalogne indépendante qui se construit sur une révision mensongère de l’histoire, sur un mépris envers les Andalous, les Murcians et les Castillans. Ceux qui maîtriseront pas le Catalan seront tout simplement marginalisés, et c’est déjà le cas. La dérive totalitaire du catalanisme ne sera plus contrée ni par l’Espagne ni par l’Europe. Je vous conseille d’aller sur le site libéral de « Cuidadanos » qui explique d’un point de vu libéral cette dérive.
Par contre dans une démarche libérale d’un pouvoir mieux contrôlé par les citoyens il conviendrait en Espagne non pas de renforcer les régions mais les communes. D’autant plus qu’il existe en Espagne une tradition à la fois libérale et communaliste.
Je rappelle que les opposants les plus fervents et les plus cohérents à l’indépendance de la Catalogne sont eux-mêmes catalans et libéraux. Ils se sont regroupés dans un nouveau parti politique « Cuidadanos ». En tant que libéral j’ai plus confiance en eux qu’aux nationalistes catalans et basques.
Les libéraux n’ont rien à gagné d’une indépendance de la Catalogne car d’une part, come vous l’avez dit, ils opprimeront les minorités non catalans (ce qui est déja le cas). d’autre, l’un des principaux arguments en faveur de l’indépendance de la Catalogne c’est la défense de l’état providence.
L’indépendantisme catalan a les mêmes relents profondément égoïstes que le nationalisme écossais (de gauche), le nationalisme (de droite) flamand et Lombard. Je comprends que ces régions ne veulent pas devenir des vaches à lait des autres régions plus pauvres mais il y a d’autres moyens que l’indépendantisme d’arriver à ses fins.
C’est aussi un indépendantisme profondément opportuniste (utiliser la crise économique).
Les indépendantistes Catalans (et les Ecossais) sont profondément hypocrites: d’un coté, ils avancent l’argument de la justice sociale, de l’état providence,…pour justifier l’indépendance mais de l’autre, ils refusent de partager leurs richesses avec les autres.
L’état providence induit à la xénophobie
Le nationalisme catalan est comme tous les nationalismes : excluants, poussant à rétrécir les droits individuels. Le racisme est très fort dans cette Communauté et bien plus fort que partout ailleurs en Espagne. Les non Catalans de souche ne vivent pas une vie rêvée mais sous un régime de fer nationaliste qui impose à tous les fonctionnaires, par exemple, de devoir parler catalan. Ainsi, un Espagnol venant d’une autre communauté verra sa possibilité de travailler limitée au nom d’une préférence nationale ! Accents bien peu libéraux !
Ce nationalisme est également une stupidité sans nom pour l’économie de la Catalogne : l’obligation de doubler les films en catalan tue l’industrie de la distribution du cinéma par exemple. L’université de Barcelone, autrefois l’une des premières en Europe à accueillir des étudiants étrangers a désormais plus que largement cédée la place à d’autres universités en Espagne : qui veut venir étudier dans une langue rendue obligatoire dans l’enseignement et parlée par un nombre très réduit de gens ?
Sur l’autonomie de cette communauté, il faut savoir qu’elle ne cesse de s’endetter et d’accroître l’administration locale pour ensuite crier aux loups contre Madrid sans jamais se remettre en cause ! Surendettée, elle voudrait pouvoir poursuivre sa politique de préférence « nationale », dépenser sans compter ses actions politiques nationalistes fortement teintées d’un socialisme bon teint. Madrid refuse donc à juste titre de cautionner cela !
Autodétermination des peuple ? Oui, mais dans un contexte rationnel économiquement et économiquement. Là, il s’agit de satisfaire les egos de quelques politiques archi-corrompus (le camp nationaliste est démasqué avec notamment la découverte de l’énorme fraude du clan du leader historique Jordi Pujol). Et quelle ironie d’aller organiser un référendum nationaliste, qui conduirait à une incapacité financière totale, et à la fin de liberté de circulation de quelques millions d’individus le jour anniversaire du processus de réunification de l’Allemagne, pays qui, pour le coup, est extrement neuf historiquement et rassemble des entités politiques très disparates (Bavière, Saxe, Prusse/Brandebourg, Palatinat, etc.) !!! Cette coïncidence a échappé aux nationalistes catalans et montre toute la fermeture d’esprit de ces gens. D’ailleurs, il est très intéressant de noter que plusieurs communautés espagnols ont refusé de suivre les nationalistes dans cette folie pure. La Communauté de Valence a refusé de se lancer dans une faussement historique « Grande Catalogne » en stoppant notamment cette chaîne humaine. Pourtant, il faut reconnaître que l’unité de la langue permettrait de rapprocher fortement ces deux communautés. Mais les Valenciens refusent cette notion d’une langue, un peuple, un pays ; c’est sur ce principe né au XIXème qu’est apparut la philosophie du racisme, rompant avec l’idéal universel kantien.
Les Basques eux-mêmes ne sont plus dans un processus indépendantiste. Il lui préfère largement la très forte autonomie dont ils jouissent leur permettant de lever eux-mêmes les impôts par exemple.
Quant à la légitimité de la Constitution de 78, elle est pleine et entière puisque totalement approuvée démocratiquement ! Il y a certes des améliorations possibles mais c’est une constitution parfaitement démocratique qui permet aux communautés une très large autonomie en conservant un minimum d’unité territoriale afin d’avoir une économie sur certains moyens (éviter les administrations pléthoriques par exemple) et une libre circulation des biens et des marchandises.
Ajoutons aussi la réalité des chiffres : la Catalogne, par sa politique de repli, de préférence nationale et communautaire, et de dépense publique tous azimuts est la communauté la plus endettée d’Espagne désormais. Et il est faux de dire qu’elle est un contributeur net ; ce fut le cas mais la folie identitaire nationaliste l’a conduite à sa perte. Tandis que le Pays Basque, par une politique bien plus raisonnée, n’a eu de cesse de grimper tout comme d’autres Communautés et l’Espagne tout entière sous l’égide du gouvernement Rajoy qui baisse les impôts, diminue la présence de l’Etat et le nombre de ses fonctionnaires, redonne sa place au secteur privé, simplifie le marché du travail permettant une inversion ininterrompue de la courbe du chômage, etc. Tout n’est pas idyllique mais ça fonctionne.
Les nationalistes tentent de se vêtir de tous les habits pour tenter de convaincre. Les mêmes éditorialistes vont vous tenir une défense de l’indépendance pour des raisons socialistes puis libérales dans la même semaine sans vergogne. Il s’agit donc de ne surtout pas se laisser prendre par ce serpent dangereux : le nationalisme est liberticide par essence et aucun libéral ne peut le soutenir en conscience !
Les séparatistes n ont pas éclairci quelques points: Qui serait catalan si la province devenait indépendante? Ceux qui portent un patronyme catalan, les immigrés andalous, les étrangers de l’UE qui y résident? Qui aurait des papiers?
Il est très probable qu en cas d indépendance, la Catalogne sorte de l’UE , les indépendantistes ne parlent pas de cette question et sur ce qui en découle: quelle monnaie???
La catalogne est endettée….trés endettée, rendra t elle les sommes colossales qu elle doit à l état central?
Les industriels catalans seront ils d accord de payer des droits de douanes afin d accéder à leur marché?
http://www.project-syndicate.org/commentary/catalonia-independence-election-by-carles-boix-2015-09