On l’avait complètement oublié mais celui qui s’est tapé, pendant presque deux ans, le premier maroquin de France existe toujours et il entend bien le faire savoir, entre deux révisions de son vieux combi Volkswagen incompatible avec la norme Euro5 : Jean-Marc Ayrault revient sur le devant de la scène politico-médiatique en déposant au projet de budget un amendement qui va bousculer du chaton mignon.
Il faut dire qu’il en veut, le petit Jean-Marc. Pourtant au gouvernement pendant 22 mois, il n’aura vraiment pas eu de chance et n’aura essuyé que des problèmes divers et variés (avec les rouges – bonnets ou non, avec les Verts, avec ceux de son propre camp, avec la réalité, absolument pas tendre, etc…), problèmes qui l’auront méchamment empêché de mettre en place toutes les idées lumineuses qu’il avait amassées avant d’arriver au pouvoir. Et qu’il nous ressort maintenant qu’il n’y est plus, parce que c’est comme ça qu’il est le plus efficace, Jean-Marc : lorsqu’il ne risque à peu près rien.
Et cette fois-ci, ce sera une brique de plus pour sa Réforme Fiscale De Quand Il Sera Premier Ministre (à nouveau). Bien sûr, plutôt que travailler de façon plus ou moins concertée avec le gouvernement en aidant les sbires de Bercy à établir un budget à la fois rigoureux, honnête et réalisable ce qui placerait immédiatement la France dans une dimension parallèle où les licornes font des prouts à paillettes, le brave Jean-Marc a choisi d’en passer plutôt par un amendement qu’il a donc déposé avec 130 de ses collègues (là encore, l’avantage d’avancer groupé est d’éviter les risques personnels en diluant sa responsabilité de fouteur de merde de frondeur de vieil éléphant cherchant la lumière des caméras).
Mais au fait, que propose notre sémillante épave ministérielle retournée à sa tranquille députation ?
Eh bien… Eh bien je vous invite à prendre une bonne respiration ici, parce qu’en pratique, l’amendement déposé suggère une nouvelle « réunification » de l’imposition pour la rendre – je cite – « plus simple, plus claire et plus juste », en rassemblant l’impôt sur le revenu et la contribution sociale généralisée (CSG) dans un – je cite toujours – « impôt citoyen sur le revenu », qui aurait – je cite encore – « une composante familiale et une composante individuelle », et là, vous pouvez reprendre vos esprits.
Oui, c’est une véritable tempête de facepalm qui s’empare du contribuable lucide qui découvre cette nouvelle mesure.
Déjà, on ne peut que frémir à l’affichage aussi clair de l’ambition de simplification, ambition qui s’est systématiquement traduite dans les efforts du gouvernement par d’innombrables tracas et autres vexations à base de formulaires tous plus abscons les uns que les autres. Et venant d’un ex-Premier ministre dont la capacité d’action ou de clarté n’ont jamais été observée, cet objectif apparaît immédiatement comme inatteignable.
Ensuite, toute la bonne volonté du monde ne pourra effacer le véritable outrage à l’intelligence qui consiste à affubler un impôt du sobriquet « citoyen » pour croire le rendre immédiatement plus légitime ou, seulement, sympathique. Et puis, cet adjectif nous a un petit quelque chose d’ambigu : si cet impôt-ci est subitement « citoyen », est-ce à dire que les autres, qui ne le sont pas (pas plus que festifs, du reste), sont donc – au mieux – aristocratique ou – au pire – du vol pur et simple ? Autrement dit, si cette technique, déjà minable en elle-même, pouvait vaguement marcher dans les années 70 alors que le contribuable n’était pas tabassé de taxes et de ponctions à longueur de temps, quatre décennies d’invention fiscale débridée ont largement contribué à la rendre obsolète, voire dangereuse puisqu’elle fait passer celui qui l’emploie pour un parfait crétin ou, pire, un cynique de la pire espèce.
Mais le pompon en matière de Facepalm est sans aucun doute l’idée de base elle-même, celle qui consisterait à apporter la joie et le bonheur aux contribuables français en agglomérant l’impôt sur le revenu avec la contribution sociale généralisée. C’est évidemment grotesque puisque les deux impôts ne portent pas, en théorie, sur les mêmes assiettes et ne concernent pas les mêmes contribuables. Leur fusion provoquera inévitablement des séries de casse-têtes ridicules pour la bureaucratie de Bercy qui n’en peut mais, et volera dans les plumes de plusieurs arrêts de la Cour Européenne de Justice qui a pourtant clairement expliqué que les contribuables français qui ne sont plus assujettis à la Sécurité sociale n’ont pas à payer cette fichue CSG.
Bref, si on peut en rire au début, toute réflexion un peu poussée entraîne immédiatement un douloureux retour sur Terre.
En réalité, on assiste encore une fois à un nouvel avatar de la doctrine des sociaux-démocrates qui consiste à collectiviser tout ce qu’ils touchent. De droite comme de gauche, ils ont déjà passablement poussé le pays dans l’ornière avec leurs abrutissantes débilités depuis maintenant plus de 40 ans, mais son état général pourtant inquiétant et ses finances exsangues ne suffisent pas à remettre en cause leur mode de fonctionnement et leur solution ultime à tous les problèmes : l’impôt.
La sécurité sociale n’arrive pas à équilibrer ses budgets parce qu’il n’y a plus qu’un lointain rapport entre ceux qui cotisent et ceux qui dépensent ? Qu’à cela ne tienne ! On va agrandir encore l’écart entre les payeurs et les bénéficiaires en faisant porter le poids de la santé sur les contribuables et non plus sur les cotisants. Et même si cela n’a jamais marché nulle part dans le monde, on va tenter le coup en France.
L’État manque de pognon pour boucher les trous monstrueux que la distribution de prébendes, d’aides sociales tous azimuts et la complexité fiscale invraisemblable ont causées ? Qu’à cela ne tienne ! On va accroître encore un bon coup la complexité générale de l’impôt, on va à nouveau étendre la redistribution parce que davantage des mêmes maux permettra à l’évidence de résoudre le problème !
Et les solutions de bon sens, qui consisteraient à rendre les individus responsables de leur propre couverture santé, à ramener l’État dans ses périmètres cruciaux (régaliens) et arrêter de le saupoudrer inutilement dans mille et un projets débiles, ces solutions ne seront toujours pas évoquées, envisagées et encore moins présentes dans l’un ou l’autre amendement qu’une coterie de bouffons déposera pour montrer qu’elle existe.
Décidément, ce pays est foutu. Et ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’économiste Bastiat, dès le XIXème siècle.
« Que sera devenue la moralité de l’institution quand sa caisse sera alimentée par l’impôt ; quand nul, si ce n’est quelque bureaucrate, n’aura intérêt à défendre le fonds commun ; quand chacun, au lieu de se faire un devoir de prévenir les abus, se fera un plaisir de les favoriser ; quand aura cessé toute surveillance mutuelle, et que feindre une maladie ne sera autre chose que jouer un bon tour au gouvernement ? »
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Sur le web
Il faudrait offrir un calendrier actuel à ces crétins : plus de quarante ans ont passé. S’ils ne mettent pas leur logiciel à jour, cela se fera dans la douleur.
NOTRE douleur. Ils s’en foutent, donc.
Cette douleur existe déjà.
« une composante familiale et une composante individuelle »:
il veut 2 impôts sur le revenu donc: une sur le revenu de la famille(jusqu’où va-t-il?) et une sur notre propre revenu (?), sans compter qu’un autre impôt sur le revenu se profile au niveau des collectivités locales…
Bien. Il ne reste plus qu’à tous jouer un bon tour au gouvernement.
Qu’ils payent déjà des impôts avant de parler d’imposition juste…
Ils ne sont que des comptables minables même pas capables d’équilibrer un budget autrement qu’en augmentant les impôts.
Bastiat avait certainement lu le Discours sur la Servitude Volontaire d’Estienne de la Boétie à écouter et réécouter, il est disponible en audio-livre dans un français moderne : les citoyens élisent des personnalités pour être mieux asservis, ils n’ont donc qu’à subir …
Je l’ai lu dans le texte, et j’avoue que l’existence d’une version moderne me donne envie de le reliee encore (la vo est quand même difficile, il faut l’admettre). Merci Jacques-Henry pour le tuyau, ça m’a embelli la journée !
J’ai donc fait une petit recherche et voici le lien vers l’audio livre :
https://audiolivres.wordpress.com/2009/03/21/la-boetie-discours-de-la-servitude-volontaire/
De telles œuvres font-elles parties du programme scolaire?
Attention c’est presque un gros mot ce genre d’attention …
On ne va quand même pas leur ouvrir un peu les yeux non ❓
MichelC, je partage. Cependant vous avez oublié de mentionner, au delà des hommes politiques minables dont nous sommes affublés, ceux qui participent bien à l’extinction de l’esprit critique en cautionnant précisément nos politicars : les médias. Le beau couple qui mène le bal détruit notre pays et malheureusement les gens subissent sans rien dire.
Grave !
Tout à fait. Il gèle chez moi. C’est pourtant encore de début de l’automne. Cela serait-il du RCA puisque ce RCA « causerait » tremblement de terre, tsunamis et j’en passe. Et tous les merdias de relayer sans relache ces âneries.
tout est relatif , crétin….mais par rapport a ses autres amis il est plutôt très intelligent , il sait qu’une place va se libérer bientôt et c’est une place facile a prendre car les autres ne sont pas des crétins mais de conards comme dirait NKM !
Franchement on va finir anarc…. avec des idiots pareil ca commence à etre lourd toutes ces conneries du 20eme.
Ils ont de la chance que j’ai des enfants sinon je finirais par devenir violent .
C’est tous juste dingue de penser un truc pareil , ça devient même grossier .
Qui c’est?
Celui qui a été condamné pour attributions illégales de marchés publiques?
Celui qui a été, deux ans, choqué, indigné, outré, de « tant d’indécences » tous les Dimanches et certains Jeudi aussi?
Celui qui cumule 10 jobs fictifs?
Celui qui va nous couter dans les 400 000€ par ans en retraite pour ces mêmes jobs fictifs?
Celui qui a fait les poches du secteur privé, comme personne encore n’avait encore jamais eu l’audace?
Celui qui a ôté aux entrepreneurs leurs dernières illusions? Qui a co-signé le premier Plan de Financement de ce misérable quinquennat? Ce même plan responsable du départ en un seul trimestre de la majorité des business angels, une performance, c’est tonton qui vous le dit? Qui a lancé le top départ de nos jeunes les plus talentueux et ambitieux?
Non, quelqu’un avec un palmarès aussi étoffé, dans une démocratie, ne saurait que se taire?!
Ah, pardon, wait, we are in France.
La France, doux pays. Suffit d’être un bellâtre invertébré goinfré de suffisance et de sucer les bonnes verges depuis assez longtemps pour prétendre la diriger, surtout, s’installer dans le pot a confiture.
Villepinte, Nadia, Royale, toutes similitudes…
H16, vous oubliez le principal. Il a été réélu, ce c-n la.
M’enfin, meme piqué au bout d’une fourche, la tête de ce machin ne comprendra jamais que la recrée est finie. Et tant que les Nantais seront assez c-ns pour voter pour le machin en question, difficile de lui donner tort.
Désespérant.
Un sacré article quel talent ( parfois
il a des similitudes avec M Aubry comme elle une majorité de gens l’ ont MANDATé comme maire d’ une grande ville enfin les gens ont voté pour lui parce que ces idiots d’ électeurs pensent qu’ ils votent c’ est du moins ce qu’ on leur fait croire
Comme ce Monsieur est prof d’allemand, je lui propose de traduire « Das Auto » en français et surtout, de ne pas en faire plus !
C’est fou comme les socialistes adorent les impôts.
Mais faut les comprendre, ils sont bons, gentils, serviables, toujours à l’écoute des plus démunis, prêts à se sacrifier pour eux (euh, là, pas trop peut-être..) bref toujours prêts à aider son voisin.
Problème, là, faut des sous, et comme de ce côté ils sont plutot conservateurs, ils ont décidé de faire payer leurs bonnes actions par les autres.
Le résultat est extraordinaire : les riches et les nantis, ceux qui réussissent dans la vie, ceux qui travaillent dur et prennent tous les jours des risques, sont de salles capitalistes exploiteurs qu’on peut saigner et spolier à volonté, et même si on profite bien de leur argent, ce ne sont que des saluds et n’ont que ce qu’ils méritent.
Alors que les bons socialistes qui redistribuent un peu de cet argent, après s’être bien gavés au passage, sont des saints qui embauchent à tour de bras des fonctionnaires. Ils sont plus forts qu’au Loto, avec eux quand vous gagnez c’est pas une fois, c’est pour la vie et jusqu’à la mort.