Chaîne numéro 23 : le CSA nouveau commissaire politique ?

Le CSA sanctionne la chaîne numéro 23 : et la liberté d’entreprendre dans tout ça ?

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Chaîne numéro 23 : le CSA nouveau commissaire politique ?

Publié le 17 octobre 2015
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Par Thibaut Doidy de Kerguelen.

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Une décision historique vient d’être prise par le CSA : il a décidé de retirer son autorisation de diffusion à la chaîne Numéro 23 à partir du 30 juin 2016. Pour quel motif ? Cette chaîne a-t-elle fait l’objet d’une condamnation en justice ? Que nenni. A-t-elle contrevenu à la loi sur l’audiovisuel ? Pas le moins du monde. A-t-elle porté atteinte aux intérêts supérieurs de l’État ? Peut-être bien…

La chaîne a commis une erreur majeure, elle s’est crue en démocratie, elle s’est crue dans un pays libre où se développe la libre entreprise… Erreur !

Numéro 23 a fait entrer à son capital fin 2013 le groupe russe de télévision UTH à hauteur de 15% ! Un groupe russe actionnaire d’une TV française, vous imaginez le scandale au moment où Hollande fait perdre des centaines de millions à la France en trahissant sa parole dans l’affaire des bateaux « Mistral ». Un groupe russe actionnaire d’une TV française au moment où Poutine ridiculise la position française dans l’affaire de la Syrie ! Un groupe russe actionnaire d’une TV française au moment où Poutine apparaît comme défenseur de la culture européenne ! Crime de lèse-majesté.

Pour la première fois, le CSA, dont d’aucuns vous diront qu’il est « indépendant », alors que la seule indépendance de ce comité aux ordres du gouvernement n’existe que vis-à-vis de la justice et de la loi, suspend l’autorisation de diffusion de la chaîne. Le prétexte, car il en faut tout de même un ? L’existence d’un pacte d’actionnaires qui aurait, selon le CSA, prévu une « cession rapide » de la chaîne. Or celle-ci se trouvait encore dans la période d’interdiction de revente, qui est de deux ans et demi après son démarrage.

Ce n’est pourtant qu’après cette période que le groupe « NextRadioTV » d’Alain Weill a déposé une offre de rachat.

Voilà qui se permet de critiquer la gestion des médias audiovisuels en Russie ! Une instance politique composée de membres désignés par le pouvoir peut décider de la vie et de la mort d’une chaîne de TV, de qui peut et de qui ne peut pas être actionnaire d’une chaîne de télévision en France… Vive la liberté d’expression ! Vive l’État de droit !

Toujours dans le même secteur, la télévision, qui décidément continue, malgré l’existence désormais de bien d’autres médias, à faire fantasmer les tenants du pouvoir, voici que Fleur Pellerin, ministre de la Culture, a décidé de frapper un grand coup contre Vincent Bolloré. Imaginez : un milliardaire blanc, catholique, breton, hétérosexuel, et accessoirement ami de l’ancien Président de la république, s’empare du temple audiovisuel de la boboïtude… Tout fout le camp, camarade !

Après s’être autoproclamée « garante » du pluralisme des idées et de l’indépendance des rédactions (qu’elle commence par s’occuper de l’indépendance des rédactions de l’empire audiovisuel d’État) parce que le nouveau patron serait intervenu dans la déprogrammation de deux reportages politiquement engagés sur Canal+, voici que désormais elle veut « élargir le statut de lanceur d’alertes » au « monde des médias ».

Ce fameux statut de « lanceur d’alerte » permet aux salariés d’être protégés lorsqu’ils dénoncent « certaines pratiques » de leur entreprise. Encore une belle démonstration de la manière dont les socialistes savent pervertir les meilleures idées. Le statut de « lanceur d’alerte » ne concernait, jusqu’à aujourd’hui, que les « pratiques délictueuses », c’est-à-dire celles qui sont contraires à la loi.

Désormais, notre ministre socialiste, en attendant probablement la ré-instauration des soviets, se sert de cet outil pour « appeler les travailleurs à la délation idéologique ».

Vive la liberté d’expression ! Vive l’État de droit !

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  • et on connait l’heureux futur bénéficiaire du canal 23 ?

  • Faut reconnaitre que deux Pravda dans un seul pays, ça craint.

  • D’une manière générale la France est devenue LE pays de la CENSURE : deux des trois livres les plus vendus (Zemmour, Houellebecq) risquent leurs vies et bien d’autres auteurs à succès sont insultés quotidiennement dans la plupart des médias (Onfray, Finkie).
    On se prend à regretter le bon temps de Savonarole !

    • Zemmour, Onfray, Finkie, censurés ? Quelle vaste blague !
      On n’entend qu’eux, on ne voit qu’eux, on ne fait que parler d’eux dans les médias.

      • Quand il faut avoir recours à des gardes du corps jour et nuit pour avoir écrit les livrse le plus vendu et que la presse subsidiée vous insulte , parler de censure est un euphémisme.

        • Il va falloir se faire une raison: vos mythes tombent les uns après les autres: « droits de l’homme », « R »épublique, « démocratie », pays « libre », « moteur » de l’Europe, « Lumières » du monde, « Patrie de R.Descartes », « Sixième puissance mondiale »: tout cela tombe en quenouille!

          Et votre « ruine » économique n’arrange rien: la France devient incompréhensible.

          Le CSA n’a pas vraiment d’équivalent, ailleurs! Oh bien sûr, l’état fait attention partout à ses chaînes télé, et on n’y voit pas pas forcément d’objectivité neutre, évidemment, mais pas forcément de la couleur du gouvernement! C’est parfois le contraire, comme la presse qui est partagée! Mais on sait ce qu’on lit et on peut aussi s’intéresser à ce qu’en pensent d’autres! Le pouvoir n’a rien de prégnant! Et il n’y a pas de « flicage » généralisé, comme en France où l’état se mêle de tout, infiltre tout, surveille tout et … décide de tout!

          Si la France a une chance de s’en sortir, c’est son maillage par de multiples « associations 1901 » (un système épatant qui m’a impressionné) mais qui ne se rendent sans doute pas assez compte qu’elles représentent mieux les « Français » (moi, je dis les « gens », simplement) que leurs prétendues élites si critiquables et cette machine infernale politico-administrative (« l’obèse ») soucieuse de son sort, en priorité, donc la société civile contre la « machine » à qui les « Français » prêtent, à tort, tous les pouvoirs.

          Sinon votre situation sera pire que lors de l’ancien régime! C’était bien la peine!

          • Le CSA n’a pas vraiment d’équivalent, ailleurs!

            Le PMRC, créé par les gentils démocrates, persécute les musiciens aux USA dès lors que leurs chansons parlent de sexe, de drogue ou d’alcool.

          • « Le CSA n’a pas vraiment d’équivalent, ailleurs » il me semble qu’il y en a aussi un en Belgique (enfin en Communauté francaise)

  • Le propriétaire actuel est juste « coupable d’avoir voulu vendre ce qui lui appartient »…
    Bien entendu le gauchiste affiché Olivier Schrameck président du CSA, ne peut être accusé de partialité…..
    Rigolez pas! type est membre d’une commission « rénovation et la déontologie de la vie publique » bien entendu en conflit d’intéret avec le président qui lui offre cette belle gamelle de posture.
    La déontologie du CSA? Quand la gamelle du président est ouvertement achetée par la nomination a des commissions ubuesques …..
    On s’étonne pas des procès soviétiques.

  • Dans la pure veine de la mise à pied de Philippe Verdier : on s’achemine à grands pas vers un état totalitaire …

  • Je ne suis pas d’accord avec vous sur le cas de Numéro 23. Il s’agit clairement de spéculation dénuée de toute morale, faite sur le dos de l’argent publique et donc du contribuable. Le libéralisme (j’en suis partisan) ne doit pas être le prétexte à faire tout et n’importe quoi.

    • Ah bon, spéculation sur le dos de l’état ? Les fréquences ont été données par l’état, donc comme c’est donné c’est du « mankaganié » ? Un peu comme les licences des taxis alors ? Ah non, la cépapareil.

      • L’état a attribué des fréquences pour diffuser des chaines de télévision, pas pour en faire un placement financier court termiste, en ayant comme seul objectif de revendre la fréquence.

        • Tout à fait d’accord. C’est une fraude caractérisée. Le projet fait intervenir pas mal d’acteurs de l’affaire Bygmalion. La société démarre avec 10 mille euros de capital alors que le budget annuel est de 15 millions (en fait ce serait plutôt 30 pour faire une TV nationale). Elle n’investit rien dans la programmation originale française, se contente d’acheter des séries américaines au rabais. Elle ne respecte absolument pas sa convention pourtant lâche. Quelques mois après le lancement, elle fait entrer un oligarque ouzbek dans le capital, avec contrôle sur toutes les décisions, violant donc la loi française. Condition cachée du pacte, une revente juteuse. La société ignore toutes les mises en demeure du régulateur. Et on voudrait encore faire passer pour de la libre entreprise une telle magouille ?! Je n’investis rien, je blanchis des fonds étrangers et j’attends tranquillement de me faire ma petite fortune, pas vu, pas pris ?

  • Ça voulait dire quoi, radios libres au juste?

    • Rien du tout. Depuis leur apparition elles sont soumises au bon vouloir des autorités. Leur autorisation doit répondre à un cahier des charges défini par le législateur (quotas et merde du genre).

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