Comment l’Europe se suicide sans hâte

Entre crise des migrants et crise budgétaire, l’Europe peine à résoudre les problèmes qui s’accumulent.

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Comment l’Europe se suicide sans hâte

Publié le 19 octobre 2015
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L’Europe dépense beaucoup d’énergie pour organiser son lent suicide collectif. Sa persévérance dans l’acte mérite d’ailleurs d’être saluée : peu d’organisations multilatérales mettent autant d’acharnement et autant de créativité pour disparaître.

L’Europe s’attend à un durcissement de la crise des migrants

Selon l’agence Frontex, 710 000 migrants ont déjà franchi les portes de l’Union depuis le début de l’année 2015. Même si ce chiffre peut parfois inclure des doubles comptages, il montre que le flux migratoire a explosé cet été. Fin juin, on estimait à environ 400 000 le nombre d’arrivées durant les six premiers mois de l’année.

Avec l’hiver, les arrivées devraient se tarir, mais la dégradation de la situation militaire en Syrie laisse penser que l’année 2016 devrait être terrible. Beaucoup anticipent un surcroît d’arrivées, comme l’a par exemple indiqué l’ancien Premier ministre portugais, Antonio Guterres, devenu Haut Commissaire aux Réfugiés de l’ONU :

« Pour l’ancien Premier ministre portugais, il faut s’attendre à une augmentation du phénomène migratoire en raison de l’intensification des combats en Syrie. « Nous devons nous attendre à une aggravation de la situation » a-t-il dit. »

Comment l’Europe organise la crise ?

S’il existe un lien direct entre les flux migratoires et l’intensité des combats en Syrie, le rôle de la Turquie dans la régulation des passages vers l’Union joue un rôle de plus en plus critique. Sur ce point, l’incurie des États membres, France comprise, paraît tout à fait surprenante. Alors que, en septembre, l’Union avait promis 1 milliard d’euros, dont 500 millions à charge des États membres, pour aider les agences de l’ONU à mettre en place des camps de réfugiés, à ce stade moins de 300 millions ont été versés par ceux-ci.

Cet engagement comprenait 500 millions d’euros engagés par la Commission, et laissait donc « au moins » 500 millions d’euros à la charge des États membres. Mais pour l’heure, seulement dix pays ont promis un montant précis, pour une somme totale atteignant près de 275 millions d’euros, dont 80% sont apportés par le Royaume-Uni et l’Allemagne. La France fait partie des pays qui n’ont pas encore pris d’engagement.

En outre, le fonds destiné à aider les pays d’Afrique à accueillir les expulsés, et le fonds destiné aux voisins de la Syrie, n’ont reçu que 10 millions d’abondement pour un budget prévisionnel de plus de 2 milliards.

Manifestement, les bonnes volontés ne se bousculent pas au portillon pour « fixer » les réfugiés hors de l’Union. On voit mal, dans ces conditions, comment la Turquie bouderait son plaisir de transformer ces masses errantes en monnaie d’échange avec l’Europe.

L’argent introuvable de l’Europe

Faute d’une contribution spontanée des États, l’Allemagne a proposé la levée d’un impôt européen spécifique, sous forme d’une taxe additionnelle sur le carburant, dont le produit aurait servi à financer la politique migratoire de l’Union. Cette option aurait été discutée à Lima, à l’occasion d’un sommet du FMI, le 11 octobre. Michel Sapin aurait invité ses amis allemands à renoncer à cette très mauvaise idée.

L’Europe parcourue par des colonnes de migrants

Pendant ce temps, la crise continue. Des colonnes de migrants parcourent l’Europe à la recherche d’un passage vers l’Allemagne. La Hongrie, après avoir permis le transit de 170 000 réfugiés en un mois, a fermé ses frontières. Aussitôt, les colonnes se sont dirigées vers la Slovénie, qui permet le passage vers l’Autriche. Le continent est devenu une terre d’errance pour des réfugiés en quête d’eldorado.

L’Europe soumise à la Turquie

Faute de pouvoir trouver une solution raisonnable en interne, l’Europe en est réduite à négocier un accord en position de faiblesse avec l’islamiste Erdogan pour qu’il conserve un maximum de Syriens sur son territoire. Après avoir boudé les gouvernements laïques turcs, l’Europe déroule le tapis rouge au parti qui revient sur l’héritage d’Atatürk et fait basculer le continent du côté obscur de la force.

Lors du sommet européen de jeudi, l’Europe a cru un temps avoir signé un accord définitif avec Erdogan, jusqu’à ce que le ministre turc des Affaires Étrangères remette le dossier sur le tapis : la Turquie a certes obtenu une reprise accélérée des négociations d’adhésion à l’Union, une suppression des visas pour les citoyens turcs voyageant en Europe, mais elle veut aussi du cash. On parle de 3 milliards d’euros.

En échange, elle s’engage à juguler les flux migratoires. Promesse de Gascon ?

L’Europe fait la guerre aux Grecs

Pendant que l’Europe fait les yeux doux aux Turcs, elle livre une guerre sans merci à la Grèce. La semaine même où Alexis Tsipras faisait adopter de nouvelles mesures d’austérité (augmentations d’impôts, coupes dans les retraites), le ministre luxembourgeois de l’immigration, qui assume la présidence de l’Union, faisait une visite d’inspection en Grèce, notamment pour inaugurer le premier camp de réfugiés (rebaptisé « hotspot ») sur l’île de Lesbos. Il était accompagné du commissaire européen aux migrations, le… grec Dimitris Avramopoulous. Le Luxembourgeois a déclaré :

« Les fondements sont posés, nous sommes sur la bonne voie, et je tiens à saluer le travail des équipes sur place, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour que le système gagne en effectivité sur le terrain et que les relocalisations puissent avoir lieu régulièrement. »

On voudrait attiser les rancœurs en Grèce, on ne s’y prendrait pas autrement.

L’Europe sourde à la situation explosive en Grèce

L’appel à « davantage d’efforts » est d’autant plus maladroit que la situation, en Grèce, est au bord de l’explosion. Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés, des échauffourées ont éclaté dans ce fameux centre de Lesbos inauguré en grande pompe. Le CHR a précisé :

« Dans le cadre d’un incident distinct à Lesbos, plusieurs employés du HCR et d’autres organisations ont été évacués du centre d’enregistrement bondé de Moria à la périphérie de Mytilène, la capitale de l’île, après que des violences y ont éclaté.

Des groupes d’hommes frustrés pour avoir été tenus en respect ont essayé de couper des files d’attente et de forcer leur chemin vers les bureaux. L’enregistrement sur le site a été suspendu vers midi et la police a dû être appelée pour tenter de contenir les troubles, qui se sont aggravés dans la soirée. »

Selon les informations de l’ONU, 85 bateaux venus de Turquie ont accosté à Lesbos dans la seule journée du 14 octobre. Les autorités grecques ont par ailleurs décidé d’enquêter sur une collision entre un bateau de garde-côtes et un bateau chargé de réfugiés, qui a causé la mort de 4 enfants et 3 adultes.

L’Europe fait aussi la guerre à l’Espagne

Parallèlement, la Commission a ouvert un nouveau front cette semaine. Elle a mis en œuvre une procédure de mise en garde sur le budget espagnol de 2016.

« Le budget de l’Espagne risque d’enfreindre les règles budgétaires de l’Union européenne en 2016, dans la mesure où il se fonde sur des prévisions de croissance trop optimistes et ne prend pas en compte l’exposition du pays à des économies émergentes en ralentissement. »

selon un avis de la Commission européenne publié lundi.

L’avertissement est particulièrement habile alors que les élections législatives doivent avoir lieu le 20 décembre, et que le gouvernement en place s’est essuyé une sévère défaite aux régionales de septembre. La Commission rêverait-elle de voir un gouvernement hostile à l’Union arriver à Madrid pendant que la Catalogne réclame son indépendance ?

L’Europe face au Brexit

Pour couronner le tout, il ne reste plus guère qu’à attendre le Brexit. David Cameron devrait dévoiler ses exigences début décembre, ou en début 2016, préalables à un éventuel referendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union. Il ne se presse guère pour avancer : il a d’ores et déjà gagné la certitude que son pays échapperait à tout nouveau transfert de souveraineté.

En voilà un qui a trouvé la bonne façon de parler à la Commission.

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  • soyez un peu optimiste , 1 millions de réfugiés coutent 20 milliards la première année , si 50% trouve un travail , ils ne coute plus rien, ils rapportent !
    l’Europe n’est pas a 20 milliards de dette supplémentaire 😉

    • Trouver 500.000 emplois pour 500.000 réfugiés; d’un claquement de doigts peut-être? Votre « soyez optimiste » ne se traduirait-il pas plutôt par « vive les bisounours », à moins que vous proposiez le recrutement de 500.000 fonctionnaires européens…

      • qui a dit ‘trouver’ , les emplois se créent et disparaissent en permanence , notre population évolue sans cesse et nous avons malgré tout un certaine stabilité dans l’emploi , comme quoi les gens se trouvent des emplois sans l’aide de personne , il suffit de laisser faire sans intervenir et surtout sans mettre de freins !

        • une certaine stabilité dans l’emploi ? ou plutôt dans le chômage.
          vu le nombre de chômeurs ( qualifiés ou non qualifiés ) , il parait hasardeux de dire que tous ces réfugiés vont trouver un emploi facilement.
          Quoique , l’état est capable de tout , y compris d’offrir de gros avantages si on embauche un réfugié , dans ces conditions je veux bien virer un ou deux employés et les remplacer par des réfugiés.

          • Vous savez bien que ces réfugiés ne sont, d’abord, pas tous des gens sans formation mais, au contraire, des gens prêts à travailler, quelles que soient les conditions, si ils peuvent rester, eux qui ne sont pas de vieux habitués de l’assistanat « social » français!

            D’autre part, on voit bien que la France qui doit accueillir … 24 000 personnes (chiffre ridicule!) les verra surtout traverser le pays pour aller en Allemagne ou au Royaume-Uni.

            De plus , l’article se ridiculise en jouant comme si la France ne se prétendait pas « le moteur » de l’Europe, même si sa voix actuelle, quasi inaudible, ressemble fort à celle de Marine Le Pen: toujours la technique du bouc émissaire permettant au chauvinisme national de tenter de subsister alors que le pays est en perdition!

            Ainsi, on sait très bien que D.Cameron n’a d’autre choix que de rester dans l’Union Européenne car c’est bien le mandat reçu de la « City », paradis fiscal jamais dénoncé, dont il ne peut évidemment pas se passer!

            C’est moins l’Union Européenne que la France qui déconne! N’en déplaise à Éric Verhaeghe, auteur de « Faut-il quitter la France? » (Lui, je ne sais pas, moi, c’est fait!)

    • Encore faut-il qu’ils trouvent un travail et qu’ils cotisent suffisamment.

  • « Le continent est devenu une terre d’errance pour des réfugiés en quête d’eldorado. »

    Si la politique anti-immigration européenne n’était pas aussi liberticide, contre-productive, créant des effets pervers inhumains, ces migrants pourraient s’installer librement et travailler. Le suicide européen en la matière c’est bien de refuser que des gens travaillent et dépenser des sommes colossales pour ce faire.

    • « ces migrants pourraient s’installer librement et travailler. Le suicide européen en la matière c’est bien de refuser que des gens travaillent et dépenser des sommes colossales pour ce faire ».
      Extraordinaire propos de doux rêveur: tout le monde il est beau, il est gentil, il est bien formé, il est employable immédiatement, il a devant lui des millions d’emplois disponibles qui n’attendent que lui, il s’intègre et s’assimile sans difficulté … lol de lol de re-lol !

      • De deux choses l’une : soit il existe bien des postes de travail, même pour des gens peu qualifiés, et ces gens travailleront et participeront à la création de richesse ; soit il n’en existe pas ou pas assez, et ces gens partiront voir ailleurs. La solution libérale à la problématique de l’immigration passe par la liberté de circulation et la liberté de travailler. Pas par la fermeture des frontière et du marché de l’emploi. Quant à l’intégration, tout ce qu’on demande aux migrants, c’est qu’ils respectent les droits naturels des individus et les institutions chargées de les protéger.

        • le problème n’est pas qu’économique. Les immigrants de culture musulmane sont persuadés que leur culture est supérieure à tout et donc chercheront toujours à l’imposer aux pays d’accueil.

          et comme l’Europe se suicide à la dénatalité et renonce à sa propre culture, par démographie, ils y arriveront.

          • Beaucoup de procès d’intention qui ne reposent sur rien de concret dans votre propos. D’où tenez-vous que tous les immigrants de confession musulmane seraient persuadés que leur culture serait supérieure à tout ? D’où tenez-vous qu’ils chercheront à l’imposer ? Vous êtes capable, vous, de deviner les pensées et de prévoir les actions de personnes que vous ne connaissez ni d’Ève ni d’Adam ? Qui ne sont même pas encore là ? Qui ne sont même pas encore nées ?

            Chaque migrant est un individu qui, bien entendu, a été baigné dans une culture, mais qui n’est pas condamné à se conformer ad vitam aeternam à celle-ci, ni lui ni sa descendance. Comme le démontre toutes les immigrations à travers le monde.

            • Beaucoup de naïveté dans votre position. Il est évident que tous les immigrants de confession musulmane ne sont pas prosélytes et persuadés de l’infériorité des non-musulmans, mais ça n’est pas la question. La question est de savoir si parmi ces migrants, il en est suffisamment de fermement décidés à imposer leurs vues en infraction avec la liberté de pensée et d’action de ceux parmi lesquels ils s’installent. Elle est de savoir de quels moyens disposent ces derniers pour préserver leurs libertés et leurs cultures. Vous dites que ces moyens ne sont pas nécessaires tant que libertés et cultures ne sont pas compromises, c’est d’une ingénuité à laquelle beaucoup ne peuvent souscrire.

              • Je ne vois pas où serait la naïveté à dire que les migrants doivent respecter les droits naturels des habitants des pays qui les accueillent. Quand des touristes violent le droit, on ne ferme pas la porte aux touristes, on condamne le fautif. Les moyens que nous disposons pour faire respecter les droits naturels des individus et les institutions qui les protègent existent déjà, il suffit de les employer. Pas d’instaurer une politique migratoire liberticide, contre-productive et inhumaine. Quant à la culture, elle évolue, elle se transforme sans que l’État soit légitimer à prendre des mesures. Et elle n’est surtout pas à préserver en violant les droits naturels des migrants et ceux des autochtones qui voudraient avoir affaire avec eux.

                • La naïveté ne consiste pas à le dire, mais à croire qu’il suffit de le dire. On constate chaque jour que les moyens dont nous « disposons » pour nous protéger ne sont en fait pas appliqués. Qu’on les applique, et vous verrez qu’immédiatement la grande majorité des demandes anti-migrants disparaîtra. Ca n’a d’ailleurs rien de spécifique à l’immigration, c’est exactement pareil pour la défense de la propriété : si les cambrioleurs sont sévèrement punis, personne ne demandera à traiter chacun comme suspect. S’ils ne le sont pas, celui qui ouvre la porte à tout le monde est un benêt. Et celui qui demande qu’on ouvre sa porte sans apporter la garantie que la loi sera appliquée est un doux rêveur…

                  • On ne voit vraiment pas en quoi le fait que l’État remplisse mal ses fonctions régaliennes de sûreté et de justice l’autoriserait à conduire une politique liberticide qui violerait aussi bien les droits naturels des migrants que ceux des autochtones. On ne corrige pas un manquement par un manquement encore plus grand.

                    • On corrige d’abord les manquements qu’on peut corriger avant de se préoccuper d’en éviter d’autres.

                    • Quel est le problème à faire deux choses en même temps (une abstention couplée à une action) : éviter de commettre un manquement supplémentaire et corriger les anciens. Là, vous êtes en train de nous dire que tant que l’on n’a pas corrigé les manquements anciens, on peut en commettre de nouveaux. Ce qui est absurde.

                    • Je dis que tant qu’on n’a pas montré sa volonté de corriger les manquements existants, on n’est pas crédible quand on demande d’en éviter d’autres.

                    • J’avoue ne pas comprendre l’idée. C’est à l’État de remplir correctement ses tâches régaliennes, non ? Et on peut également lui demander, dans le même temps, de s’abstenir de pratiquer une politique liberticide, non ?

                    • L’idée est simple, elle est que si l’état ne répond pas de manière appropriée à une demande légitime, celle d’appliquer la loi qui apporte des garanties à ses ressortissants, il est futile de lui demander de respecter des principes envers ses non-ressortissants : le risque est trop grand de voir à cette occasion apparaître d’autres spoliations de ses ressortissants.
                      Je comprends que vous dites que les principes sont les principes, et doivent être défendus tous avec la même vigueur. Mais si l’état transige sur un principe, il est définitivement disqualifié, et la priorité pour chacun est de rétablir la situation pour les situations qui l’affectent le plus. Pour moi et de nombreux autres, ce sont nos droits de propriété et nos libertés. Pour vous, qu’on ne voit apparaître que pour défendre la liberté de circulation des migrants, je retire l’impression que vous avez aussi peu, voire moins, de considération pour nos droits et libertés que nous n’en avons pour ceux de ces gens que nous ne connaissons ni d’Eve ni d’Adam et qui s’invitent parmi nous sans nous promettre de les respecter non plus.
                      Je précise que personnellement, j’aide dans la mesure de mes moyens des immigrés que je connais et en lesquels j’ai confiance, et qu’il ne me viendrait pas à l’idée de demander à l’état de juger à ma place de leur accorder confiance sur leur seul statut et sur les seuls principes.

                    • Tout ce qui est demandé à l’État en plus de remplir correctement ses fonctions régaliennes, c’est de s’abstenir, c’est tout. S’abstenir d’agir à nouveau en pratiquant une politique liberticide – coûteuse et contre-productive – qui viole non seulement les droits naturels des non ressortissants mais également ceux des ressortissants. Vous voulez vraiment nous convaincre que si l’on ne peut faire le bien, on serait excusé de faire le mal ? Votre explication est aussi peu pertinente que s’il s’agissait de dire qu’il faut interdire l’entrée des touristes sur le territoire parce que l’État ne fait pas bien respecter la justice.

                    • Voyez, quand il s’agit du non-respect de mes droits et libertés, vous dites « ne pas faire le bien », quand il s’agit du non-respect des droits et libertés des migrants, vous dites « faire le mal »…

                    • @MichelO : vous êtes induit en erreur lorsque vous écrivez « les migrants s’invitent parmi nous »

                      L’idéal libéral n’est pas que des migrants puissent s’inviter dans votre chambre, dans votre salon, dans votre maison, dans votre éventuel quartier privatisé, dans votre éventuelle ville privatisée.

                      L’idéal libéral c’est que des migrants puissent venir dans « votre » pays (notez bien les guillemets) si des propriétaires et employeurs autochtones consentent à les inviter.

                      Inversement, si des étrangers vous invitent dans leur propriété à l’étranger, cela ne signifie pas que, de vous même, vous imposez votre présence dans toutes les maisons du pays sans le consentement des propriétaires.

                    • @Commando
                      Tout à fait d’accord, c’est bien consciemment que j’ai choisi « s’invitent parmi nous » pour les distinguer de ceux que moi ou d’autres invitent chez eux et pour lesquels nous pestons contre les freins à ces échanges (tracasseries, visas, etc.).
                      Et la distinction entre les deux est bien ce que je tiens à protéger, et que je crains que l’ouverture que j’estime angélique prônée par José fasse disparaître.

                    • Le problème, MichelO, est que vous employez « s’invitent parmi nous » à mauvais escient. Les migrants n’ont pas besoin de s’inviter en France, ils n’ont même pas besoin d’être invité en France : la liberté de circulation leur donne le droit de venir en France, c’est tout.

          • Rien n’empêche de renvoyer les activistes extrémistes. C’est d’autant plus facile que l’on garde les gens normaux.

    • D’accord avec vous et sans réserve, complètement contre-productif grâce à l’atteinte aux libertés.

  • Bonjour
    La politique migratoire de l’europe est illisible
    Soit on ouvre, soit on ferme les frontières.
    Une bonne solution pragmatique est de donner des visas aux réfugies après examen dans les camps en turquie, avant leur départ, et non pas de laisser risquer leur vie dans un périple à travers l’europe.

    • La politique migratoire européenne n’est pas illisible, elle est complètement idiote en plus d’être liberticide : elle empêche les migrants qui veulent travailler de venir et favorise une immigration d’assistanat via le regroupement familial. En plus de dépenser, en vain, des sommes astronomiques pour essayer de fermer les frontières. Avec les conséquences dramatiques que l’on observe.

      • Bonjour José

        Si, elle est illisible, elle n’a pas décidé si elle avait des frontières ouvertes (vision libérale), ou des frontières fermées.

        L’europe tient un discours immigrationniste (DHC, convention de Genève) et dans les faits ferme ses frontières.
        Le summum de l’incohérence est Merkel qui crée un appel d’air et change d’avis la semaine suivante.
        La politique migratoire de la france est basé sur un discours boboïde.. et dans les faits d’un refus de voie légale d’immigration de travail.

        Nous sommes d’accord, le travail est le meilleur moteur de l’intégration.

        Relire P Salin http://www.contrepoints.org/2013/09/21/139865-limmigration-societe-libre

        • Il est incontestable que l’Allemagne a largement accueilli plus que son quota de réfugiés.

          Incontestable aussi qu’elle veut profiter de l’immigration pour corriger sa démographie déficitaire. Et alors?

          Il est vrai que ce qui a été une épreuve inhabituelle, c’est l’examen du bien-fondé des demandes de statut de réfugié de flux trop nombreux pour lesquels rien n’était prévu (hébergement, nourriture, soins, interprètes …).

          Difficile de ne pas voir dans les propos de @MichelC, une méfiance spontanée à l’égard de ce qui n’est pas Français.

          Difficile aussi de ne pas voir que sur notre continent, ce sont bien les pays de l’Union Européenne (en auto-destruction selon É.Verhaeghe qui confond France et Europe) qui sont les plus attirants!

          Enfin, seule A.Merkel semble savoir et défendre l’idée que l’immigration est aussi un enrichissement, alors qu’en France, on en est encore au sketch, pourtant très clair, de Fernand Raynaud (1972!), toujours très actuel!

          • Bonjour Mikylux

            On peut être libéral et méfiant.

            Dire que l’immigration est aussi un enrichissement, c’est avoir une vision collectiviste (c’est bon pour l’intéret général, ici la démographie déficitaire).

            En fait un libéral devrait refuser de discuter sur l’immigration et se contenter de parler de frontières ouvertes.

            Jose et CP en alignant leur discours sur celui des immigrationnistes brouille le message des libéraux qui ont une vision centrée sur l’homme.

            • Ma vision est parfaitement centrée sur l’homme : la liberté de circulation fait partie intégrante des droits naturels liés à l’individu. Chose parfaitement connue des libéraux depuis le  » Laissez faire, laissez passer » de Vincent de Gournay.

              • Bonjour José

                Nous sommes donc d’accord, ne parlons plus de l’immigration qui est une problématique étatique.

                Un nouveau voisin peut-être sympathique ou un vrai con..rd, quelque soit son origine.

                Utiliser le terme d’immigration, c’est utiliser les mêmes mots que les étatiques, c’est donc s’affaiblir avant de combattre.
                Les pro-immigrationnistes sont étatiques, les anti-immigrationnistes sont étatiques.

                Les libéraux sont ailleurs.

  • Le droit de travailler, évoqué dans le commentaire de José, est une mesure qui ne coute rien et devrait être accordé même aux clandestins: on donne bien des papiers de sécu aux « sans papiers ».
    ( par contre ne pas comprendre qu’accepter sans limite une déferlante tiers-mondiste pose des problèmes, au moins de court terme, est exagéré.)

    Pour revenir à la proposition turc, on a un peu l’impression d’un échange d’immigration.
    C’est turcs demain contre syriens aujourd’hui, avec en sus une surtaxe: un peu incompréhensible.
    François Hollande laissera sans doute faire, pour assurer sa tranquillité d’ici 2017.

  • Il y a a peu près 1 milliard de personnes sans ressources qui attendent un appel d’air du genre de celui lancé par frau Merkel récemment .
    Continuez !!

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