Tempête de couacs communicationnels chez nos dirigeants

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Tempête de couacs communicationnels chez nos dirigeants

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 novembre 2015
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Parfois, le gouvernement communique et parfois, le message est simple, clair, limpide. Heureusement, en France, ce n’est pas le cas.

En effet, depuis plusieurs années maintenant, la façon dont les gouvernements successifs emploient des équipes de professionnels pour tailler leur communication vers le citoyen laisse pantois. Sous Chirac, on se demandait assez régulièrement ce qui pouvait bien se passer dans la tête de ces équipes pour laisser ainsi le Chef de l’État ou ses ministres sortir les bêtises qu’ils sortaient. Sous Sarkozy, on est passé de déclarations idiotes régulières à systématiques, où primait toujours le choix du slogan qui claque sur celui du message qui porte.

Peu, sous Hollande, pensaient qu’on relèverait le défi d’aller encore plus loin dans le délitement de la parole politique et de l’expression médiatique du gouvernement ou du Chef de l’État. Pourtant, ils eurent raison. Depuis que François le pédalomane a pris sa location élyséenne, la communication, tant en provenance du château que de Matignon, est devenue une vaste blague consternante où chaque petite phrase contient son pesant de cacahuètes en n’importe quoi finement raffiné.

La communication numérique, bien sûr, nous aura gratifié de grands moments de #LOL invraisemblable. On se souviendra des meilleures productions du Service d’Information du Gouvernement, avec les détournements pathétiques de Games of Thrones, de mèmes internets divers ou de House of Cards en passant bien sûr par le Seigneur des Anneaux, ou les plus belles pages web ou vidéo de France.fr. Même le nouveau logo de l’Élysée, réalisé à grands frais, laisse plutôt songeur.

elysee_com - un logo très surpris

Dernièrement, c’est un clip sur le harcèlement scolaire commandé par rien d’autre que le ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et pourtant réalisé par des professionnels, qui tourne en jus de boudin. Disney et Mélissa Theuriau se sont donc employés à vouloir montrer ce que pouvait être le harcèlement moral à l’école, et, sans doute touchés par la grâce ministérielle ou coachés on ne sait pas trop bien comment, aboutissent à nous délivrer une vidéo consternante qui ne parvient qu’à déclencher du facepalm en tempête, tant chez le spectateur que chez les corps enseignants, particulièrement remontés de la présentation catastrophique qui est faite du contexte scolaire dans lequel s’inscrit ce clip navrant.

En effet, si, en première analyse, on pourrait vaguement être touché par l’histoire caricaturale du petit bonhomme devenu souffre douleur d’une classe, on a bien du mal à reconnaître autour une classe moyenne telle qu’on peut encore en voir en France actuellement. Et si le message consiste à pointer du doigt la passivité de l’enseignante, difficile d’en faire une généralisation, tout comme il semble effarant que ce soit une élève, un enfant, donc, qui s’occupe d’en parler au souffre-douleur, le rôle des adultes étant purement et simplement gommé.

Un tel clip représente une franche erreur de communication, et il est impossible de ne pas se demander dans quelle mesure cette erreur n’appartient pas au ministère de tutelle, et plus particulièrement à Najat ou son cabinet qui ont piloté cette communication affligeante.

En fait le gouvernement et le chef de l’État devraient arrêter de communiquer.

Non seulement, ils ne sont pas doués du tout pour l’exercice, mais chacune de leurs tentatives revient à préparer un piège qui se referme presque systématiquement sur eux-mêmes. Prenez le dernier exemple en date, celui de la visite « impromptue » de Hollande chez une habitante de Lorraine : la communication bien rodée, destinée à le faire passer pour un président proche des gens, tourne actuellement à un Lucettegate carabiné alors qu’on apprend que tout avait été si minutieusement préparé que l’exercice tenait tout simplement de la mise en scène complète plus proche du Village Potemkine que les séances d’accordéons giscardiennes, pourtant passablement ringardes et préparées.

Bref, là où une certaine commisération pourrait s’installer pour des communicants moyens malheureusement en butte à des événements extérieurs contraires indépendants de leur volonté, aucune pitié ne pourra jamais naître d’erreurs et de boulettes comiques que l’équipe actuelle accumule sur des événements qu’elle provoque elle-même.

Ainsi, comment ne pas éprouver le plus grand des mépris pour les accumulations de communications tonitruantes sur la COP21 alors même que les échecs s’ajoutent les uns aux autres et que le peuple n’y croit plus ? Comment ne pas éprouver le même dédain lorsqu’on les voit se débattre pour tenter de limiter les dégâts d’une communication socialiste catastrophique à l’approche des régionales, alors que ce sont ces mêmes équipes, ces mêmes politiciens roués qui ont déplacé à ces dates ces élections en croyant s’assurer des meilleurs auspices électoraux ? Comment ne pas éprouver le plus grand des mépris pour ces clowns lorsqu’on les voit se débattre dans les affres de leurs contradictions vis-à-vis de l’impôt ?

Parce qu’il en faut, du culot, pour d’un côté tabasser les contribuables français, et de l’autre, tenter de faire croire qu’on va limiter la distribution de coups. Admirez la consternation des médias pourtant acquis à la cause socialiste, se chargeant d’expliquer la boulette pourtant largement prévisible que nos gouvernants ont laissé passer, s’installer et exploser dans leur museau à quelques semaines d’élections qui s’annoncent à peu près perdues.

Regardez les pathétiques simagrées du Premier ministre qui tente de faire oublier la cuisante disparition de l’exonération de l’impôt qu’il avait entérinée précédemment sur les retraités modestes.

Regardez patauger ce pauvre éléphant socialiste d’Eckert lorsqu’il s’agit d’expliquer qu’on va rembourser ces retraités, dont certains sont proches de la ruine suite aux nouvelles dispositions fiscales : et quelle belle défense lorsqu’il explique que la décision initiale fut prise par le concurrent Sarkozy ! Car bien sûr, annuler des idioties du précédent mandat est impossible, même si ce même Eckert et ces mêmes ministres en furent pourtant capables pour tant d’autres dispositions (y compris fiscales).

Et alors que cette histoire de retraités nouvellement imposables n’est même pas bouclée, on apprend que Bercy est obligé, toujours en catastrophe, de revoir ses petits calculs pour éviter le naufrage politique suite au remaniement à la hache de l’Allocation Adulte Handicapé.

on appelle cela du foutage de gueule

Oui, décidément, le gouvernement, le Chef de l’État et les politiciens en général devraient se garder de communiquer. Outre l’évidente panade dans laquelle ils se mettent si joyeusement, chacun d’entre eux, à chaque fois qu’ils ouvrent leur bec, avilit la fonction qu’ils occupent, insultent l’intelligence des citoyens qu’ils représentent et auxquels ils s’adressent, et augmentent inexorablement la dose de honte et de mépris qu’ils inspirent à tout le reste du monde.

Un jour, ils « communiqueront » une fois de trop. Je serai le dernier à les plaindre de ce qui leur arrivera ensuite.

hollande déchiqueté mais entier
—-
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  • Ils sont trop forts ces sotscialos : imbattables 🙂

  • Estimons nous heureux. La folle du Poitu s’est un peu calmée après sa distribution gratuite de cacahuètes pardon radiateurs cet été, et Taubira rase les murs.
    Si. Si, Ca pourrait être pire.

  • Moi j’ai plutôt l’impression d’assister à la décrépitude de notre milieu politique. Les personnes que nous mettons au pouvoir sont tellement nulles et incapables d’avoir une vision pour notre pays qu’elles se croient obligées de faire appel à des guignols de communiquants pour donner l’impression d’avoir des idées.

    Nous n’avons plus d’hommes politiques, nous avons des professionnels de la politique.

    Faut reconnaitre qu’a force de les laisser se distribuer des salaires et des primes disproportions, ils font « carrière » en politique, et sont tous prêts à toutes les bassesses électorales pour se maintenir au pouvoir, toutes tendances confondues.

    Je reconnais que j’ai du mal à accepter que des élus condamnés par la justice puissent encore assister aux séances de l’Assemblée Nationales sous prétexte qu’ils ont fait appel. Gangrène.

    Je n’ose parler de la « caste » des Haut-Fonctionnaires, ces irresponsables qui dirigent réellement le pays, grâce aux compromissions et aux réseaux.

    • « Nous n’avons plus d’hommes politiques, nous avons des professionnels de la politique. »

      Des professionnels de la politique qui viennent de faire marche arrière sur l’APL des étudiants, l’allocation adulte handicapé, le foncier non bâti, la dotation aux communes, la suppression de la 1/2 part des veuves faute d’avoir anticipé les conséquences de leurs décisions.
      On se demande ce qu’auraient fait des non professionnels… 🙂

  • En 0’19-0’22, en 0’30-0’33, c’est un noir-métis qui bombarde le rouquin et se moque de lui. Et en 0’51, c’est une blanche qui console la victime.
    Politiquement pas très correcte, cette vidéo…

    • J’ai aussi peine à croire que ces vaseux communicants aient pu laisser passer une telle bourde, car s’en est une et on va voir comment « SOS votre pognon m’intéresse » nationalement subventionné va réagir. Mais au-delà du geste, c’est vraiment toute la vidéo qui est affligeante et, pour une fois, je comprends et même soutiens la réaction des enseignants en voyant leur collègue caricaturée à un point que même le sinistre Charlie (bien connu des services de police) n’aurait osé…
      Et je partage l’interprétation de notre bien-aimé Henri Seize (alias h16) quand il avance que tout ceci est « piloté » par la Belle Bécasse en charge de l’EdNat: ça en dit long sur le niveau de l’incompétente notoire dont le calamiteux du Palais nous a fait don (sans doute après celui de sa personne à ladite, mais on est pas là pour dire du mal ni faire des suputations sur tout le « cirque » qui se déroule autour de la belle demeure palatale loué par un clown patenté et malfaisant).

  • h16,
    comment faites-vous pour devancer à ce point d’un mot sur l’autre, les mots que mon ressenti de la même situation me suggèrent ?
    merci de parvenir à m’en faire rire !

    y-compris dans un usage immodéré de mots aussi flatteurs qu’immérités, et dont le contexte donne de suite la vraie signification

    qui est John Galt ?

  • le pire n’est pas ce que l’on voit mais ce qui est caché a notre vue !

  • Si la communication des pouvoirs publics n’était pas aussi consternante, H16 aurait peut-être un peu plus de mal à pondre un édito par jour.

    Puisque cette communication est insignifiante, pourquoi en parler ? Le meilleur remède n’est-il pas de ne lui prêter aucune attention, et de voter en décembre 2015 et au printemps 2017 ?

    • Question à Fredus : vous allez vous déplacer pour voter pour des personnages consternants, insignifiants et indignes de la moindre attention ? Ce faisant vous maintiendriez en survie artificielle une caste de bons à rien …

  • Le succès de toute communication réside dans la force conjuguée du message destiné à convaincre et du talent du communiquant à transmettre une conviction, qu’il soit publicitaire, avocat ou énarque de la promotion Voltaire, mué en spin doctor élyséen. L’incompétence et l’amateurisme ne pardonnent pas.
    Une autre erreur en ce domaine est de sous-estimer l’intelligence du public.

    La majorité socialiste bat des records dans tous ces domaines. La déculottée qui l’attend le mois prochain récompensera cette persévérance diabolique dans l’erreur et les Français vont se venger d’avoir été pris pour des cons par des imbéciles dont l’incompétence est aussi pitoyable que flagrante, après plus de 40 mois au pouvoir.
    Il faut du talent pour embaucher des talents et c’est ce qui fait cruellement défaut à l’ensemble de ce monde coupé des réalités, soit par aveuglement idéologique ( les politiques) soit par incompétence ( les vibrions des coulisses).
    Entre Lucette et Léonarda, Porcinet est vraiment gâté…
    Plus il s’agite et se disperse pour tenter de séduire les gogos et redorer son blason, et plus sa cote dégringole. Comme cela ne suffit pas, voilà que Bruxelles vient de lui mettre une belle grosse claque supplémentaire… C’est une bonne nouvelle: la France ne peut pas se redresser avec la politique actuelle et Hollande ne se représentera pas, car les chiffres seront toujours aussi mauvais en 2016 et 17, sinon pires.

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