Par Youri Chassin.
Du 30 novembre au 11 décembre aura lieu à Paris la 21e conférence des Nations Unies sur le climat où se négociera un éventuel accord applicable à tous les pays pour limiter le réchauffement mondial. Mon collègue Guillaume Tremblay et moi-même publierons, à quelques semaines de cet événement, un guide permettant de démythifier cet enjeu et d’en mieux comprendre les tenants et les aboutissants. Ce volumineux Cahier de recherche s’appuie sur une bibliographie étendue, des graphiques, des tableaux et des semaines de travail acharné.
Il faut dire que la Conférence de Paris est perçue comme un point tournant après des conférences considérées largement comme des échecs et l’absence d’accord contraignant faisant suite au Protocole de Kyoto. Depuis des mois, cette rencontre se prépare et la tension journalistique grimpe.
- Y aura-t-il ou non un accord?Â
- Que dire des négociations Nord-Sud?
- Les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) parapheront-ils l’entente?
- Des cibles contraignantes seront-elles fixées?
Toutes les négociations internationales posent des défis. Celle-ci ne fait pas exception, notamment parce que la lutte aux changements climatiques mêle la politique, la logique économique et la science du climat. Étant économistes, et ne pouvant prétendre à l’exhaustivité sur un tel enjeu et à partir d’une littérature aussi abondante, nous présentons un survol des notions de l’économie des changements climatiques.
Au fil des prochaines semaines, je publierai plusieurs billets sur différentes facettes de cet enjeu. On verra par exemple quel bilan il est possible de dresser pour le Canada et pour le Québec, voire pour le monde. Certaines notions complexes seront vulgarisées et des tendances intéressantes seront analysées. Le premier chapitre de notre Cahier de recherche, que nous partagerons avec vous lorsqu’il sera rendu public, s’organise d’ailleurs en 20 questions-réponses faciles à comprendre. Dans tous les cas, nous souhaitons nous éloigner des discours émotifs ou moralisateurs pour fonder les choix de politiques publiques sur les faits les plus pertinents.
La question des changements climatiques est souvent teintée de rhétorique politique dans les déclarations des politiciens. À travers le monde, certains hommes et femmes politiques s’expriment d’une voix forte, mais les gestes qu’ils posent ne sont pas toujours à l’avenant. Des leaders d’opinion discourent passionnément de notre responsabilité morale, mais oublient certains enjeux pourtant cruciaux. Des militants vantent les mérites de certaines solutions, mais en taisent les coûts.
Un regard économique sur la question des changements climatiques s’attarde au contraire aux résultats concrets, aux diverses facettes de la question et tient compte des avantages comme des coûts. C’est ce type d’approche pragmatique qui, croyons-nous, permettra le mieux de lutter contre les changements climatiques avec volonté, intelligence et rationalité.
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« Un regard économique sur la question des changements climatiques s’attarde au contraire aux résultats concrets, … »
Rappel extrait du « climategate » (mails internes des gourous du RCA) :
The fact is that we can’t account for the lack of warming at the moment and it is a travesty that we can’t.
(Le fait est que nous ne savons pas expliquer l’absence de réchauffement actuellement et c’est ridicule.)
En dehors de la polémique sur le RCA, le fait qu’on ne peut expliquer l’évolution actuelle implique que l’on sera encore plus incapable d’évaluer des « résultats concrets ». On s’apprête donc de toutes façons à dépenser des milliards sans pouvoir vérifier si cela sert à quelque chose.
Exact , c’est pourquoi il vaut mieux utiliser cet argent dans le développement technologique et la climato-flexibilité
Que nous réserve la Cop21…..alors dans le désordre: Des taxes, des impots, des taxes sur les impots, (tout au moins en France).sinon, c’est une grand messe qui ne produira rien du tout, les « engagements » ne sront tenus que si cela ne ralentit pas une croissance déja en berne..Seul la Chine pourrait faire un effort, encore faut il que le gouvernement soit vraiment prèt a le faire..
quand au « changement climatique », entre le réchauffement des uns, et la glaciation ds autres, on reste sceptique.
Ah pardon, la COP 21 va être aussi l’occasion de nombreux déplacements en avion, beaucoup d’embouteillages et de beaucoup de gaspillages divers (drapeaux, gadgets, sacoches en plastique pour chacun ?). Parmi les 50.000 participants attendus, combien auraient pu se concerter par visio conférence ?
Mais c’est vrai que c’est plus sympa, quelques jours à Paris.
Avant de faire de la prospective, il conviendrait de vérifier les hypothèses
4 questions sont posées, il en manque : y aura-t-il réchauffement climatique ? Si oui, est-ce la faute de l homme ?
c’est ce qui se dit, l’homme est responsable du rechauffement climatique. Il parait même que nous sommes tous responsables. (écologiquement…) et il est même question que nous allons être les payeurs
@l’auteur : votre propos final, soit [[ C’est ce type d’approche pragmatique qui, croyons-nous, permettra le mieux de lutter contre les changements climatiques avec volonté, intelligence et rationalité. ]]
suggère – implicitement – à tout lecteur perspicace qu’il y aurait au travers de la grande parade COP21 des solutions humaines rationnelles.
Rationnelles ? Face à ce que tous ces « apparatchiks réchauffistes ONUsiens-GIECiens + une cohorte préalablement lobotomisée de nos politiciens U.E. + certains politiciens « du sud » tâchent surtout d’imposer au reste du monde ? Alors que ces gens « du sud » y attendent le déversage de 100 milliards de dollars US qui leur auraient été antérieurement promis à Doha ?
Imaginez-vous (naïvement) Youri Chassin que vos « rapports sur ces questions » vont infléchir la vision obtuse que ces gens tâchent de nous inculquer depuis deux à trois décennies ? NON ! Les commentaires qui me précèdent vous le cadre déjà .
Ah oui, vous allez peut-être jouer dans la cohorte en question ? Clamer là les inepties dont ces apparatchiks se sont engager à soutenir en dépit de toute démonstration inverse ? Rêvons !
Seules des attitudes fortes venues des BRICS pourraient inverser les suffrages. Là , les chinois jouent subtilement pour « nous rouler dans la farine » mais ne se révèleront pas clairement. Misons par contre sur les russes et quelques gouvernements plus lucides afin d’y opposer un refus.
J’ose espérer que certains vont s’y hasarder. Ne comptons toutefois PAS sur la bande à Hollande et sur des pleutres européens pour aller dans le sens de la rationalité ! Pour eux ce serait reconnaître la voie socio-économique monstrueuse dans laquelle ils se sont pourtant engagés … ORGUEIL est dominant face à RATIONALITE …
Vous avez des certitudes rationnelles. Tout est dit !
Cette grande messe ne m’inspire pas, j’ai plus de questions que de réponses sur le réchauffement climatique mais je me demande aussi pourquoi cette affaire du climat se nourrit d’une telle énergie depuis plus de 20 ans alors que dans les faits le réalisme l’emporte. Cela veut forcément dire quelque chose qui n’a pas un rapport direct avec le climat. Peut-être les balbutiements vers une gouvernance mondiale ou quelque chose qui s’en rapproche qui concernerait les problèmes systémiques.
la feuille de route pour chaque individu existera t’elle ?
Lorsqu’il y a négociation au sommet, il doit y avoir une démarche à suivre pour chaque individu ?