Par Contrepoints
Une étude BVA réalisée en ligne auprès d’échantillons de 5 012 sympathisants de la droite et du centre et de 4 347 sympathisants de la gauche et du MoDem, inscrits sur les listes électorales et issus d’un échantillon de 12 408 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus.
25% des sympathisants de la droite et du centre pourraient participer à la primaire ouverte de la droite et du centre
25% déclarent qu’ils y participeront « certainement ». Plus en détail, il est intéressant de noter que ce potentiel de participation est significativement supérieur chez les sympathisants Les Républicains (32%), plus directement concernés, ainsi que chez les 65 ans et plus (33%) et les indépendants (28%).
À l’inverse, l’intention certaine de participation est moindre chez les employés (21%), les ouvriers (18%), et sur le plan politique, auprès des sympathisants de l’UDI (23%), du Front national (21%), de Debout la France (21%) et du MoDem (16%).
Au premier tour, Nicolas Sarkozy (38%) devancerait Alain Juppé (31%) alors que Bruno Le Maire (11%) occuperait la 3ème position
Auprès des sympathisants de la droite et du centre déclarant qu’ils participeront certainement à la primaire, c’est Nicolas Sarkozy qui arriverait en tête des suffrages exprimés au premier tour avec 38% d’intentions de vote. Le Président du parti Les Républicains devancerait de 7 points Alain Juppé (31%). Bruno Le Maire compléterait le podium avec 11% des suffrages exprimés. François Fillon recueille 8% d’intentions de vote, devant Nadine Morano dont la candidature obtiendrait 5% des suffrages exprimés. Nadine Morano devancerait légèrement Xavier Bertrand (2%), Nathalie Kosciusko-Morizet (2%), Hervé Mariton (2%) et Jean-François Coppé (1%).
Au deuxième tour, Nicolas Sarkozy l’emporterait sur Alain Juppé
Au deuxième tour, 52% des personnes exprimant un suffrage porteraient leur vote sur Nicolas Sarkozy contre 48% pour Alain Juppé, un écart restreint qui laisse envisager un scrutin très indécis. Dans le détail, les intentions de vote à l’égard de Nicolas Sarkozy sont significativement plus élevées chez les sympathisants Les Républicains (61%) et ceux du Front national (64%). Alain Juppé bénéficierait de scores extrêmement élevés auprès des sympathisants du MoDem (91%) et de l’UDI (92%).
23% des sympathisants de la gauche participeraient certainement à une primaire pour désigner le candidat socialiste en 2017
23% des sympathisants de la gauche déclarent qu’ils y participeraient « certainement ». L’intention certaine de participation est de 34% auprès des sympathisants du Parti socialiste et plus réduite auprès des sympathisants de partis situés à la « gauche du PS » (18% ; LO, NPA, PC, PdG), de 16% auprès des sympathisants d’Europe-Écologie-Les Verts et de 8% chez les sympathisants du MoDem.
Un premier tour dominé par le couple exécutif, avec Manuel Valls en première position
Manuel Valls arriverait en tête des suffrages exprimés. 33% des participants certains ont déclaré qu’ils voteraient pour le Premier ministre et c’est au cœur de la base électorale de cette éventuelle primaire, auprès des sympathisants du Parti socialiste (38%), que Manuel Valls recueillerait le score plus important. François Hollande arriverait en deuxième position de ce scrutin, avec 22% des suffrages exprimés devant Martine Aubry (17%) qui arriverait en troisième position. En retrait, les candidatures de Ségolène Royal (10%), Arnaud Montebourg (8%), Christiane Taubira (6%) et Benoît Hamon (4%) recueilleraient des intentions de vote nettement moins élevées.
L’intérêt des primaires est d’aller au delà des militants groupies (ceux qui sifflent Juppé). Il est compréhensible que les militants préfèrent leur candidat mais encore faut il que celui-ci puisse rassembler au delà de son noyau dur car après la primaire il y a la véritable élection et il n’y a pas que les militants qui votent à celle-ci ! Un sondage portant sur l’essentiel du noyau dur (ceux qui sont surs de voter, les résultats pour les autres étant soigneusement omis de publication) est donc sans grand intérêt. A trop tirer sur la corde pour manipuler les primaires, il y a le risque de candidature dissidente (Juppé, Bayrou) de ceux qui sont contournés par la manœuvre. A noter que parmi les électeurs de droite, beaucoup redoutent d’avoir de nouveau comme champion celui qui les a fait perdre la dernière fois !
La gauche n’aura vraiment perdu que lorsqu’il apparaîtra que le second tour opposera Nicolas Sarkozy à Marine Le Pen. N’avoir le choix qu’entre l’un et l’autre (vu que la pêche à la ligne, ils la réprouvent comme « anti-républicaine » et « anti-démocratique »), c’est tout qu’on peut souhaiter au Syndicat de la Magistrature, à la presse du régime, aux réseaux maçonniques, à la CGT, au parti socialiste, à Mélenchon, et à tout le reste de ce beau monde.