Par Jasson Urbach.
L’économiste Thomas Piketty s’est récemment rendu Afrique du Sud où il a été accueilli en fanfare.
Son best-seller Le Capital au XXIesiècle est au cœur d’un débat mondial sur les inégalités.
Son idée de taxer les riches et de redistribuer le produit trouvé fait écho chez de nombreux Sud-Africains qui tentent de comprendre pourquoi, après vingt années de démocratie, les inégalités restent obstinément élevées dans le pays.
Les Sud-Africains ne sont pas les seuls. Globalement, une croissance atone et des recettes fiscales en berne ont justifié des appels à augmenter les impôts des riches afin de redistribuer une partie de cette richesse aux pauvres.
Malheureusement, l’idée que les pauvres le sont parce que les riches le sont est une erreur.
Faire des riches des boucs émissaires en se concentrant sur les inégalités de revenu revient à mal diagnostiquer le problème, et détourner notre attention de la vraie raison pour laquelle des millions de personnes restent pauvres.
Il est vrai que ces dernières années, l’écart des revenus s’est creusé dans de nombreux pays en développement, et développés. Mais il est aussi vrai que, malgré les difficultés économiques récentes, les inégalités de revenu au niveau mondial ont diminué.
La croissance rapide dans les pays en développement aux populations importantes, comme l’Inde et la Chine, a sorti des millions d’êtres humains de l’extrême pauvreté, réduisant l’écart mondial entre les riches et les pauvres.
Selon le Rapport des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement, en 1990 environ 47 % des personnes vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour. En 2010, ce chiffre était tombé à 22 %.
Cette réalisation remarquable a été rendue possible par l’adoption d’échanges plus ouverts et de l’économie de marché. Le Rapport sur la liberté économique dans le monde de l’Institut Fraser démontre que le revenu gagné par les 10 % les plus pauvres dans les sociétés libres économiquement (9881 dollars) est plus de six fois supérieur à la moyenne du PIB par habitant de personnes vivant dans les pays les moins libres économiquement (1629 dollars).
En termes simples, si vous êtes pauvre, le meilleur endroit pour vivre est dans les sociétés économiquement libres. C’est pour cette raison que nous voyons des millions de personnes qui tentent de fuir des nations despotiques contrôlées par des États autoritaires, et cherchent refuge dans les pays les plus libres économiquement. Les gens fuient Cuba et la Corée du Nord, vers les États-Unis et la Corée du Sud, et non l’inverse.
La croissance économique constitue la clé de la réduction de la pauvreté et des inégalités, ainsi que de l’accroissement des opportunités des chômeurs. Les politiciens peuvent gagner des voix avec des promesses d’impôts punitifs sur les riches et les entreprises, mais l’histoire a montré que ce genre de politique est en réalité extrêmement dommageable pour tout le monde, puisqu’elle réduit les incitations à créer des richesses.
Deirdre McCloskey, professeur d’histoire économique à l’Université d’Illinois aux États-Unis, rappelle :
Ce qui aide de façon permanente les pauvres est ce que nous avons fait ces deux derniers siècles : faire grossir le gâteau de la richesse mondiale. Plus gros de combien ? D’un facteur se situant entre 30 et 100 fois. Les pauvres (vos ancêtres et les miens par exemple) ont amélioré leur sort, et ce de manière spectaculaire, non pas par la redistribution, les syndicats ou la réglementation, mais par une croissance économique à une échelle gigantesque et unique dans l’histoire.
Se focaliser sur les inégalités de revenus entre groupes de personnes qui ont un emploi, c’est oublier les millions de personnes qui sont au chômage et le sont depuis longtemps sans comprendre pourquoi.
Les inégalités seront davantage réduites par la création d’un emploi à bas salaire pour un ménage pauvre, même si ce travail ne paie que 2000 rands par mois, plutôt que ce qu’elles seront en payant 2000 rands supplémentaires par mois à quelqu’un qui a déjà un emploi.
Pour compliquer les choses, le gouvernement sud-africain envisage d’introduire un salaire minimum national.
Augmenter le prix des biens et services réduit la demande. Et c’est aussi vrai du travail comme de n’importe quel autre service. Les lois sur le salaire minimum peuvent augmenter les revenus des travailleurs peu qualifiés qui ont un emploi, mais elles détruisent les revenus des travailleurs tout aussi productifs qui sont maintenus au chômage parce que ces lois les excluent tout simplement du marché du travail.
Ceux qui se préoccupent des inégalités de revenus sont sans nul doute motivés par le désir d’aider les pauvres.
Mais cette obsession de l’écart entre riches et pauvres ne contribue guère à sortir ces derniers de la pauvreté et pourrait même les y maintenir. Si le gouvernement sud-africain se soucie des pauvres, il devrait cesser de se focaliser sur la réduction des revenus de ceux qui gagnent beaucoup. Il devrait se concentrer plutôt sur l’élimination des barrières artificielles qu’il impose au fonctionnement du marché et ouvrir l’économie afin de donner aux pauvres de plus grandes opportunités.
Comme cela a été démontré par la réduction de la pauvreté dans le monde, si le gouvernement choisit de libérer la puissance productive de l’économie de marché des choses étonnantes, magnifiques peuvent et pourront en résulter pour tous, mais surtout pour les pauvres.
- Lire sur Contrepoints notre dossier : Piketty Superstar
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le SMIC détruit des emplois..
oui si il s’applique a niveau unique au lieu d’être a un niveau variant en fonction du type d’emploi et de sa rentabilité financière . si il est trop haut l’emploi sur payé n’existera qu’avec des subventions donc , des impôts….c’est le choix français et on voit le resultat !
Le niveau actuel du SMIC français est à des trillions d’années lumières d’être trop élevé. Les salariés, y compris les moins qualifiés, produisent par leur labeur une valeur bien supérieur.
On ne peut pas vivre décemment sans plus du SMIC actuellement en vigueur, pas même en province.
« Les salariés, y compris les moins qualifiés, produisent par leur labeur une valeur bien supérieur. »
Merci captain obvious. L’État et la Sécu prélevent pas à la source environ 30% de la valeur ajoutée (3x plus que les actionnaires qui sont parait-il d’infâmes rapaces…) des entreprises, et les smicards ne sont que relativement épargnés (brut 1457 €, net 1136 € : -25%).
« On ne peut pas vivre décemment sans plus du SMIC actuellement en vigueur, pas même en province. »
Allons allons, misérabiliste, je vous assure que pour 1136 € par mois je peux financer un logement de 400 € (60 m² en secteur privé de province), 436 € de biens et loisirs divers, et 10 € de nourriture par jour. C’est pas le Pérou, mais tout çà fait décent.
Cela dit, il est bien clair que le salaire minimum est, par définition … minimum (étonnant, non ?). Et donc qu’il ne permet pas de vivre de façon « moyenne », pour ça il faut des revenus … moyens (re-merci captain obvious). Il ne devrait concerner que des gens qui débutent et pendant pas longtemps, ou des handicapés divers quand même capable de travaux. Soit pas plus de 5% de la population, au lieu d’en concerner 15 ou 20% . Çà, ce n’est possible que parce qu’il est trop élevé.
« Le niveau actuel du SMIC français est à des trillions d’années lumières d’être trop élevé. » Super. On doit pouvoir le multiplier par quelques trillions alors. Robert Mugabe, ce phare de l’humanité, a parfaitement réussi, pourquoi pas nous ? En attendant ce jour béni, j’ai quelques connaissances qui seraient heureuses de travailler pour vous pour seulement deux fois le SMIC (net), et de vous abandonner les trillions de bénéfices que vous ferez surement quand même. Je vous les envoie ? vous leur faites un CDI ?
quand on peut pas faire grossir le gateau (raréfaction énergétique), il faut au moins limiter le nombre de ventres. par la multiplication des individus, la croissance par capita est d’autant plus réduite. La population d’Afrique du Sud a grimpé de 20%. en 15ans. de plus c’est l’ensemble de la population qui va essayer de tirer davantage la couverture sur elle pour conserver ou augmenter ses revenus, pas uniquement les riches. ce découplage entre l’energie et la démographie (pib/capita) réduit d’autant les investissements industriels dans une boucle mortifère.
En France, on confond aider les pauvres et aider la pauvreté à se multiplier(dans le pays ou en accueillant la surnatalité des autres). les aides familiales pouvaient se comprendre quand il n’y avait pas des moyens de contraception développés – et que les machines étaient rares. mais à présent ?
On taxe les gens et ne leur redonne que si il font un enfant. du coup on tend par le nombre à diviser la société en période de raréfaction énergétique alors que par exemple la capacité de production pétrolière a chuté de 60% en Europe.
un seul chiffre – en France : un enfant coûte 350.000 euros. Enfant qui ne sert à rien pendant 20ans – voir au-delà. le progrès de plus en plus a été, non le nombre d’humain, mais surtout la combinaison énergie/machines dont la durée de développement (entre la planche à dessin et l’usine) est inférieur à 3ans et ne fait nullement pression sur les salaires (pétrole) pour avoir un logement, se nourrir, voyager, se chauffer,… des esclaves gratuits…
La réalité est là même au niveau de l’espace vital : 150millions de terre émergées contre 7milliards d’humain, les espèce disparaissent en masse, le climat se dérègle, les population migrent, le chomage de masse s’étend, les laissés pour compte se font exploser,…
alors oui les riches ne sont qu’un symptôme de l’obésité humaine. ils ont des milliards parce que nous sommes des milliards à nous battre les uns contre les autres pour des miettes.
comme le disait René Dumond en 1974, le principal problème de l’humanité c’est la démographie. on devrait limiter (encourager) les pauvres à 1 ou 2 enfants selon les pays (niveau de chomage) avec le premier enfant pas avant 28ans. car effectivement les pauvres perdent du temps avec l’instruction des enfants alors qu’ils ont déjà souvent un retard intellectuel et financier. ces personnes auraient le temps de s’instruire pour être de meilleurs parents et se construire un meilleure carrière professionnelle. ils s’éviteraient d’être en concurrence sur l’énergie de manière générale (marché de l’emploi) car effectivement un enfant n’a pas besoin de travailler pour aspirer l’énergie disponible. l’énergie économisée, en considérant qu’elle va décroître, doit-être d’abord être réinvestit dans la transition carbone (et les machines) afin de récréer encore plus d’énergie pour donner un vrai niveau de vie à chacun.
Vous savez quel est le seul moyen efficace de réduire la natalité ? Le développement économique. Tout pays développé à une natalité basse.
L’autre moyen c’est avoir une dictature comme en Chine.
En Afrique, il est impensable d’utiliser la solution chinoise. Elle est impossible à mettre en oeuvre. Donc, il ne reste que le développement économique.
Je vous ferez remarquer que le problème de la France c’est le vieillissement de la population et non l’inverse. Il faut encourager les gens à avoir des enfants en France
Pour réduire la surpopulation, l’autre moyen c’est de s’attaquer au taux de mortalité. Le problème de l’Afrique c’est que le taux de mortalité à baissé alors que le taux de natalité est resté le même. Cela est dû grâce à l’aide des pays occidentaux. Il suffirait de reaugmenter le taux de mortalité pour régler le problème. Cette solution est bcp plus réaliste et efficace que celle consistant à faire baisser le taux de natalité.
Attention, je ne cautionne pas cette solution digne des nazis. Je ne cautionne pas plus le contrôle de natalité. D’ailleurs, je ne crois pas que la démographie soit un problème. Les gens comme vous tombent tjs dans les mêmes délires mathusaliens qui se sont tjs relevés fausses. Cela fait des siècles qu’il y a des gens faisant les mêmes prédictions que vous. Ils se sont tjs trompés. Il faut arrêter de croire que le monde est figé. L’homme a une grande faculté d’adaptation. Vous oubliez de prendre en compte l’innovation technologique.
D’ailleurs, le 21siècle sera surtout le siècle de la transition démographique. Le taux de natalité est en baisse dans la plupart des pays.
Il est vrai que réduire les inégalité simplement pour réduire les inégalités est absurde. Ce qui compte, c’est de permettre aux pauvres de ne plus l’être.
Mais si prendre aux très riche ne peut être une fin en soi, elle n’en demeure pas moins un moyen indispensable. Le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaire ne pourra jamais être augmenté sans que la fortune des milliardaires baissent, pour la simple et bonne raison que le niveau actuel de création de richesses est déjà ultra-élevé, et ne pourra donc pas l’être davantage.
Quand j’écrivais « elle n’en demeure pas moins », je voulais en fait dire « cela n’en demeure pas moins ».
J’ai fait une faute d’accord risquant de prêter à confusion. Au temps pour moi.
Vous êtes bien pessimiste ( « le niveau actuel de création de richesses est déjà ultra-élevé, et ne pourra donc pas l’être davantage. » ), ce qui est déjà « garbage-in » mais pas très grave.
Par contre ce qui est grave c’est
1. moralement, considérer que la fin justifie les moyens, et que piller son voisin est une bonne idée si ça améliore le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaire. Pourquoi donc s’arrêter là ? Pourquoi pas violer la voisine, si ça améliore le bien-être des violeurs ?
2. moralement encore, de faire passer le pouvoir d’achat avant la morale. Pas mal de gens « ne mange pas de ce pain là » et ne voudront pas de votre pouvoir d’achat mal acquis.
2. moralement toujours, d’être trop lâche pour le faire vous même, et de vous cacher dans la foule des pillards « légaux »(parce que plus nombreux, la belle légalité que voila…) pour obtenir votre part du butin
3. pragmatiquement, d’oublier que si le procédé était appliqué à l’échelle mondiale il vous faudrait vivre avec 2 ou 3 $ par jour. N’hésitez pas à monter l’exemple…
4. pragmatiquement encore, d’oubliez que à l’échelle française confisqué et distribué les biens des milliardaires permettra de distribuer une fois quelques centaines (ou peut-être un millier) d’euros par personne et après … plus rien.
5. historiquement, d’oublier que les pouvoirs qui confisque les biens des riches le font au profit de la clique au pouvoir, pas du peuple. Partout et toujours. Le peuple ne verra jamais la couleur du pognon. D’ailleurs en ce moment la clique de la taxe à 75% fait baisser le pouvoir d’achat populaire. Mais elle vit pas mal, merci pour elle.