Par Nicolas Bruel
Voici une petite nouvelle qui est passée plutôt discrètement dans la presse : des élus ont décidé d’utiliser des « autocollants trompe l’œil » pour remplacer les vitrines vides de certains magasins. Oui, vous avez bien lu, habiller des boutiques vides. Cela se passe en Bretagne et comme la situation budgétaire locale et nationale le permet, habiller des locaux de couleurs chatoyantes est la priorité numéro un du moment. L’objectif de l’opération, dont le coût est de 12.500 € pour 12 vitrines est de valoriser les locaux « restés longtemps inoccupés » afin d’inciter des acheteurs potentiels à venir s’y installer. Nous apprenons également que les instances publiques ont choisi des autocollants représentant des commerces jugés « manquants » par les dites instances. Le but de ces investissements pour les élus est de trouver rapidement des acquéreurs pour ces locaux. Seulement 5 propriétaires sur les 12 locaux visés ont bien voulu répondre favorablement à cette demande, les autres redoutant des difficultés supplémentaires pour vendre leur bien avec ces décorations.
Mais les élus n’ont pas décidé de s’arrêter en si bon chemin. Ils se doivent d’aller plus loin, plus fort et plus vite au détriment de l’avis des habitants dont ils sont les représentants. Voici un extrait de l’article du Figaro :
« En dépit du succès indiqué par les municipalités, certains habitants ont quelques doutes. À Faouët on boude le coût de l’initiative, jugé trop important pour des vitrines factices. Mais à la mairie, l’exécutif parle d’un investissement à long terme qui a déjà porté ses fruits. De plus, d’après la communauté, ces trompe-l’oeil sont certes coûteux mais sont conçus pour résister aux intempéries pendant 5 ans. À Guéméné-sur-Scorff, le maire assure pour sa part qu’il n’a eu vent d’aucune objection pour l’instant. Par ailleurs, sur place, d’autre dispositifs ont été mis en place pour optimiser le dynamisme économique, notamment le rachat de commerces vides pour le compte de la mairie. »
La citation est longue mais c’est une mine d’or. Nous y apprenons que le maire est déconnecté de ses habitants et que ceux-ci ne sont pas du même avis que lui, trouvant l’opération onéreuse et doutant de son efficacité. La mairie parle « d’investissement ayant déjà porté ses fruits » mais l’article ne fait mention d’aucune reprise de local par des entrepreneurs.
Autre information intéressante : les boutiques sont habillées pour trouver acquéreur. Or ce sera in fine la mairie ! Quelle utilité d’habiller des boutiques qui, faute d’acheteurs, seront finalement reprises par la mairie et donc entretenues par le contribuable local. Si je vous annonce que le maire d’une des villes concernées est ancien colistier du maire sortant PCF, vous n’en saisissez que mieux les raisons. L’économie locale sera donc relancée : un commerce qui n’a économiquement aucune raison d’exister (si un commerce rentable avait été possible, quelqu’un l’aurait déjà ouvert ) va être entretenu par le contribuable par des perfusions d’argent public provenant de la mairie ou de l’agglomération de communes, alourdissant la note fiscale locale. En deux mots : bien joué …
«C’est l’erreur de tous les « socialismes démocratiques », qui consiste à croire que, dès lors que chacun participe au pouvoir, il importe peu que le pouvoir lui-même soit illimité et puisse contrôler tous les aspects de la vie sociale. » Philippe Nemo
L’initiative, grotesque en soit, est inspirée d’un dispositif mis en place à Domfront en 2011 par un maire sans étiquette. Cette commune a été la première en France a apposer des autocollants sur des boutiques fermées, pour les plus anciennes, depuis une trentaine d’années. D’après l’article de référence, certaines boutiques « ont été rachetées ou remplacées par de vraies boutiques ». Bizarrement, impossible, après de longues heures de recherches de savoir combien de boutiques ni l’identité des acquéreurs.
Je résume la situation : des maires tentent de relancer l’économie de leur ville en décorant des devantures avec des autocollants avant de racheter les locaux dont finalement les coûts seront affectés aux contribuables, sachant que, sans cette pression fiscale galopante, ces commerces seraient peut être encore ouverts (selon l’IREF, en 2014, le poids des prélèvements obligatoires était de 47 % en France contre 39,4 % en moyenne dans les 28 pays de l’Union européenne, 36 % d’impôt sur les sociétés en France (IS) contre 22,9 % pour l’UE …). En clair, les commerces zombies dévorent les commerces sains qui peinent à rester en vie sous l’œil bienveillant d’élus dépassés.
Le parallèle est assez intéressant avec la situation nationale : nos édiles ont des logiciels économiques et sociaux complètement obsolètes et afin de maquiller la vacuité de leurs actions nous ressortent les « villages Potemkine« . Ces villages sont issus d’une légende historique russe : le Premier ministre Potemkine, pour satisfaire l’impératrice Catherine II, aurait fait construire sur son chemin de fausses façades luxueuses afin de cacher la misère de son peuple. En collant de jolis « stickers » sur des boutiques, nos dirigeants tentent tant bien que mal de masquer les résultats désastreux de leur idéologie : le socialisme mènera toujours au même endroit, Hayek (ainsi que d’autres) l’avait démontré.
Je trouve cela inquiétant lorsque j’observe le paysage politique français à la veille d’élections régionales, où la seule opposition est un parti socialiste classé à l’extrême droite du fait de son positionnement traditionnel de « troisième voie ».
Notez bien, chères lectrices et chers lecteurs, que ces procédés sont régulièrement utilisés. Vous trouverez ici un article de 2013 évoquant les mêmes autocollants pour un sommet du G8 en Irlande. Si nous regardons les perspectives d’avenir, les boutiques « Potemkine » ont un bel avenir …
Je vous invite à découvrir un petit exemple de socialisme réussi : la ville de Détroit, Michigan, États-Unis d’Amérique.
—
On devrait inventer les autocollants trompe l’œil sur sdf aussi.
Autocollants sur les décharges, cimetières, boutons de fièvre et BHL !
Comme le monde serait beau 🙂
Mais ca a commencé il y a fort longtemps.
Avec les mots.
Un honorable contributeur parle plus haut de SDF, acronyme qui, comme chacun le sait désormais, désigne ce que jadis on appelait un mendiant ou un clochard. On lui faisait d’ailleurs « la charité » (Pouah! Quelle horreur PaternaloCatho.).
Tout ça a heureusement disparu.
Jadis également on parlait de romanichels ou de tziganes (Plus musicien) et il s’agissait pas trop pour eux de faire les zèbres (Ou alors il fallait pas qu’ils se fassent prendre) maintenant on parle de la communauté des « gens du voyage ». Plus évocateur. D’ailleurs maintenant c’est bien simple nous ne sommes plus en république mais dans la juxtaposition de »Communautés » vivant ensemble de façon ludique et citoyenne ayant chacunes des droits différents (Pas de devoirs pasque là c’est une atteinte à la personne ou à la communauté) et bénéficiant d’exceptionS à un régime commun qui le serait beaucoup trop.
On parlait de concierges également, devenus gardiens puis régisseurs. Les aveugles sont mal voyants et allez pas dire à un obèse qu’il est gros (Déja « obésité morbide » c’est agressant).
Ne diten jamais que vosu êtres à la tête d’u gouvernement d’un pays en faillite et que ce pourrait bien être l’austérité. Non, non!! Malheureux vous voulez nous foutre la pagaille dans la Rue .
Bref Heureusement que les socialismes de gauche et de droite ont su changer tout ça avec de bien beau mots tout frais Ripolinés que ca a quand même une autre allure.
C’est comme c’est boutiques de puent la mort, la déchéance, avec ces joiies chemise autocollantes et des sous-vètements douteux.
On dirait Atlas Shruggle (En moins gay)
ca tient aussi de « Tintin chez les Soviets » cette histoire d’auto-collants
Tout à fait, vous en retrouvez une planche d’ailleurs dans mon billet d’origine sur mon blog 🙂
Je crois que Detroit est au USA et pour le socialisme états-unien, je le cherche. De plus les « villages Potemkine », comme vous le dites, c’est sous l’impératrice Catherine, encore des socialistes.
Cela dépend de ce que vous appelez socialisme :
Il est la mise en commun des moyens de production (propriété collective), le planisme et nationalisations.
http://www.wikiberal.org/wiki/Socialisme
Donc lorsque vous utilisez des biens « publics » qu’est sinon une « propriété collective » ?
Lorsque des maires, gouverneurs, présidents ou empereurs (ou leur version féminine) planifie l’économie et les moeurs, qu’est ce ?
Lorsque des pans de l’économie appartiennent à la ville, l’état local, au pays, qu’est ce encore ?
Merci pour votre commentaire Paul.