Par Jacques Garello.
Exit la Grande Bretagne : Brexit. Face aux divisions internes du parti conservateur, face au puissant courant anti-européen qui s’affirme en Angleterre avec le succès électoral de l’UKIP (parti des eurosceptiques), face aux indépendantistes écossais, David Cameron a pris le pari d’un referendum en juin 2016 : la Grande Bretagne doit-elle quitter l’Union Européenne ?
Le pari serait gagnant si Cameron obtenait des autres membres de l’Union les passe-droits qu’il réclame pour son pays. La Grande Bretagne n’était entrée dans l’Union qu’avec réticence et, comme le Danemark à l’époque, n’a pas voulu de l’euro. La livre sterling a conservé son indépendance, et la Grande Bretagne a déjà obtenu dès le début des dérogations au « droit européen ». L’évolution de l’Union Européenne ne s’est pas faite dans le sens libéral, mais au contraire le pouvoir centralisé de Bruxelles, l’expansion du budget et de la législation, ont renforcé les craintes britanniques.
Beaucoup d’observateurs ne pensent pas que Cameron parviendra à infléchir l’Allemagne, elle aussi assez critique du poids de Bruxelles et de la gestion de l’euro : la Chancelière peut-elle affronter ouvertement la France, l’Italie, voire l’Espagne ? D’autres font remarquer que le Brexit serait suicidaire pour l’économie britannique, les pays de l’Union étant ses principaux partenaires. Mais les courants commerciaux et financiers avec l’Europe seraient-ils rompus ? La Suisse et la Norvège ne vivent pas en autarcie. Enfin, la Grande Bretagne a d’autres partenaires hors d’Europe : d’un côté l’énorme Commonwealth, incluant Australie, Canada, Inde et Nouvelle Zélande, et de l’autre les États-Unis.
Quant aux Européens, ils auraient peut-être avantage à calculer ce que leur coûterait le Brexit. Mais est-ce le souci de Jean Claude Junker, des commissaires et parlementaires européens, sans parler des lobbyistes installés à Bruxelles ? En fait c’est toujours le conflit entre Europe puissance et Europe espace qui domine la question. C’est le conflit entre Europe dirigiste, socialiste, et Europe ouverte et libérale. Le Brexit ne concerne pas que les Anglais, car les Anglais demandent qu’on se prononce enfin sur la vraie nature de l’Union Européenne.
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Lire sur Contrepoints notre dossier Royaume Uni
Le R-U c’est la voix de l’Europe libérale, libre et ouverte…si jamais ce pays quitte l’UE ce sera une catastrophe pour l’ensemble où les étatistes gagneront en influence pour modeler l’UE sur le modèle français, et ils ne vont pas s’en priver.
J’espère donc que ce pays génial, dynamique et prometteur saura obtenir ce qu’il veut de l’UE et restera parmi nous.
Le pays s’en sortira très bien tout seul sans l’UE, c’est pas vraiment pour eux que je m’inquiète ^^ »
La France qui n’a même pas rempli les critères de convergence de la Zone € n’a plus aucun poids, au niveau européen: cela reste un pays important mais totalement indiscipliné et même incapable de tenir ses engagements solennels répétés: pas fiable! Point-barre!
Le Royaume-Uni est entré dans l’Europe par opportunisme et en tant que cousin des U.S.A. pour empêcher l’Union Européenne de devenir une rivale politique des « Anglo-saxons » des 2 côtés de l’Atlantique, mais bien un partenaire commercial, selon la définition britannique de l’Europe: une simple zone de libre échange dont ils peuvent profiter, point!
Mas je n’ai aucune crainte: D.Cameron a fat ses compte et la Grande-Bretagne a plus à perdre qu’à gagner d’un éventuel brexit et son parti-pris l’emportera.
Alors Brexit, pourquoi pas? Le Royaume-Uni nous a toujours emm…dés en empêchant ses partenaires de parler d’autre chose que de commerce et de pognon. Comme si la protection sociale (privatisable, bien sûr) n’avait pas été un progrès humain unique au monde et, en Europe, une réalité, parfois différente, pourtant commune à tous les membres. Avec des principes identiques! (N’est-il pas clair que B.Obama voulait en imposer les piliers dans son pays?)
N’est-il pas anormal que Fr.Hollande décide tout seul d’aller déposer quelques bombes (budget restreint oblige!) sur Daesh? Faisant 33 morts(!) pas forcément tous djihadistes? (C’est franchement ridicule! Ridicule aussi serait le sort de la France si elle réalise ses fantasmes de « Brexit ». Pourtant, à force d’en avoir fat le bouc émissaire des « couenneries » nationales, l’idée du brexit persiste bien dans ce pays-là aussi, comme si ils avaient le choix: c’est marrant, ce qu’ils sont capables d’inventer pour ne pas devoir se réformer!
Pourquoi le Brexit serait-il suicidaire pour l’économie britannique parce que l’Europe est son principal partenaire ? La Suisse ou la Norvège sont-elles mortes de ne pas être dans l’UE ?
Le pays sert de porte vers l’Europe pour de grandes multinationales, cela affectera leur stratégie. Le pays y survivra mais à court terme il y aurait un effet, même si non désastreux!
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Reste à voir l’effet.
Mais en quoi le fait d’être, comme la Norvège, un pays qui est économiquement dans l’Europe et politiquement en dehors, changerait-il quelque chose à l’attrait pour les multinationales ? Au contraire, les Norvégiens choisissent au coup par coup s’ils veulent ou non appliquer les règles européennes, les directives bruxelloises ne s’appliquent pas à eux mais chaque règle qui est à leur avantage peut être respectée et leur vaut alors les mêmes droits qu’un membre effectif. Je ne vois que le cas où l’UE appliquerait des mesures de vengeance et de rétorsion qui puisse poser problème. En revanche, l’UE ayant tout à perdre si le RU montrait qu’on est mieux en dehors que dedans, il y a effectivement de grandes chances de voir apparaître de telles mesures. Mais ces mesures mêmes seraient en fait plus nuisibles à l’économie de l’UE qu’à l’économie britannique, donc elles seront fortement limitées…
Les entreprises s’y opposent très majoritairement, elles ont certainement fait une analyse cost-benefits de la situation et conclurent que sortir de l’UE n’était pas bon pour l’économie.
Ben voyons. Nul ne sait dans quelles conditions le brexit se ferait exactement, mais les entreprises auraient fait une analyse cost-benefits de la situation ? Il y a sans doute eu quelques sondages, dont nul ne sait plus quelle question était posée exactement, et où les milieux économiques ont exprimé leurs craintes de l’incertitude comme à chaque fois. Et de toute façon, les entreprises les plus dynamiques d’après le Brexit pourraient bien ne pas être les mêmes qu’avant…
Les entreprises sont plus aptes que vous à savoir ce qui est dans leur intérêt !
Quel rapport ?
Vous êtes comme les socialistes, aveuglé par l’idéologie…
Il y a surtout derrière le Royaume-Uni, les U.S.A., cousin d’outre-Atlantique avec le quel ils sont Q et chemise! Il est clair que hors U.E., le « cousin » sera inutile!
Ce n’est pas une menace mais un espoir !
Le Brexit ne concerne pas que les Anglais, car les Anglais demandent qu’on se prononce enfin sur la vraie nature de l’Union Européenne.
Il faut faire disparaître l’UE au plus vite et prendre le temps de refonder un modèle européen qui ne sera pas géré par des technocrates et des politiques qui ne poursuivent que leur ego, mais démocratiquement par les peuples européens dans le respect de leur identité et de leur volonté à disposer d’eux-mêmes ce qui est, on en conviendra, la moindre des choses …
L’UE a permis au continent européen de vivre sa plus grande période de paix et de prospérité, c’est un trésor qu’il faut protéger à tout prix.
Non c’est la Pax Americana et l’arme nucléaire.
L’UE via l’€ recrée des tensions qu’on croyait oubliées à jamais.
Jamais on comparait Schroder, Kohl … à Guillaume II.
Pour ceux qui n’auraient pas vu ce débat entre 2 pro UE et deux députés européens anti-EU (l’indispensable Farage, UKIP et Hannan, Conservateur) je le pose ici. Hannan et Farage démolissent proprement l’idée qu’il y aurait un risque pour l’économie britannique de sortir de l’UE. A noter, la majorité des indécis au début du débat se rangent derrière les anti-EU à l’issue du débat. Dans les sondages la sortie est désormais devant, ce ne sont pas les crises de l’€ ou des migrants qui devraient inverser la tendance…