Par Pierre-Adrien Hanania et Pawel WiejskiÂ
Fin 2014, et alors que soufflait un vent d’apathie interminable en Europe, l’Union européenne nommait son deuxième président du Conseil européen. C’est assez unanimement que la candidature de Donald Tusk fut retenue et ainsi, l’ex-Premier ministre polonais embarquait pour Bruxelles afin de succéder à Herman Van Rompuy, consacrant ainsi l’importance indéniable de l’acteur polonais au sein de l’édifice européen.
Un an plus tard, la Pologne vient de connaître des élections marquées par la défaite du parti libéral de la Plateforme Civique (PO), dont est issu l’ex-Premier ministre Tusk. Le PO (24 % contre 39 % en 2011) n’a pas résisté dans les urnes face au retour en force du parti Droit et Justice (PiS, 38 % contre 30 % en 2011), porté par son leader Jarosław Kaczyński.
Pour ce pays, modèle de la politique d’élargissement opérée par l’Union européenne dans les années 2000, l’europhilie qui avait succédé à l’atlantisme polonais est aujourd’hui mise à l’épreuve. Quelle relation entretient aujourd’hui la Pologne avec l’Union européenne – et quelle en est la perspective ?
De l’atlantisme à l’europhilie : une transition progressive
Il n’est pas du tout surprenant qu’après 1989 la Pologne entretenait de très bons rapports avec les États-Unis.
Pour l’ancienne opposition démocratique, cette politique s’inscrivait dans la continuité, le mouvement Solidarność ayant bénéficié du soutien du gouvernement américain pendant les années 1980. Pour les post-communistes, les arguments économiques étaient décisifs. Outre les moyens financiers, les États-Unis offraient le know-how et l’expérience nécessaires pour une économie émergente. Pareillement, on ne peut négliger l’importante influence de la population polono-américaine, estimée à 10 millions de personnes.
Toutefois, la raison capitale derrière la ligne atlantiste de la Pologne depuis le début des années 1990 était géopolitique, et avait pour enjeu central de se mettre en sécurité vis-à -vis du bloc de l’Est. L’OTAN était dans ce cadre la solution évidente et la rejoindre passait par le fait de fonder de bonnes relations avec les États-Unis. L’atlantisme en Pologne aura persisté au-delà de la simple adhésion à l’OTAN, comme l’illustre l’engagement polonais au côté des Américains pendant la guerre contre le terrorisme. L’armée polonaise était présente durant la mission en Afghanistan, mais aussi en Irak. Une des prisons secrètes de la CIA était d’ailleurs située à Kiejkuty.
Pendant ce temps, l’adhésion à l’Union européenne en 2004 ne signifia donc pas la transition immédiate d’atlantisme à l’europhilie. Au contraire, les deux sphères d’influence exercées sur la politique étrangère n’étaient pas perçues comme des idées s’excluant mutuellement. Le référendum sur l’adhésion fut un grand succès pour les supporters de l’intégration européenne, avec plus de 77 % pour le oui, pour lequel tous les partis polonais majeurs avaient fait campagne.
L’Eurobaromètre nous permet d’observer que l’attitude des Polonais à l’égard de l’Union européenne était beaucoup moins enthousiaste que le référendum sur l’adhésion l’avait laissé penser. En octobre 2004, seuls 50 % de la population pensaient que la participation à l’Union européenne est une bonne chose. Ce chiffre évolua et connut un pic de 72 % en 2007 : depuis, il perd chaque année en valeur, revenu à 53 % en 2011.
Évidemment, l’atlantisme continue à imprégner la politique polonaise, particulièrement pendant le premier mandat du PiS (2005-2007) et durant le règne du président Lech Kaczyński (2005-2010). Mais c’est bien l’Europe qui reste désormais l’intérêt principal, tout aussi bien pour le PO que pour le PiS.
La Pologne, un rôle prépondérant à jouer au sein de l’UE
Si la Pologne a recentré sa politique étrangère autour de l’intégration européenne dans les années 2000, l’édifice européen le lui a bien rendu et s’efforça de lui reconnaître un poids particulier : la Pologne est en effet le plus grand des pays adhérents en 2004 ; et même avant l’adhésion, le pays avait de grandes aspirations concernant l’influence sur les décisions au sein des institutions. La déclaration mémorable Nice, ou la mort prononcée par Jan Rokita pour la préservation du vote à la majorité qualifiée au Conseil en est un parfait exemple. Depuis, et alors que la Pologne s’est fait une place au sein de l’équilibre étatique de l’Union, il y a plusieurs arguments qui démontrent que la Pologne peut jouer un rôle central sur la scène européenne :
Premièrement, la Pologne est connue pour sa success story économique ces dernières années. Pendant la crise économique, c’était par exemple le seul pays de l’Union européenne à connaître la croissance de son PIB en 2009 (+1,9 %). Le succès économique est dans une certaine mesure le fruit des bienfaits de l’adhésion à l’Union européenne. La Pologne est l’un des plus grands bénéficiaires de l’argent européen, avec notamment une grande utilisation de ces fonds européens pour la modernisation des infrastructures. De même, la Pologne constitue une « porte d’entrée vers les marchés d’Europe centrale et orientale » tandis que son commerce extérieur est solide car diversifié. Avec un déficit public de 3,2% et une dette publique de 58,2 % du PIB, la Pologne fait preuve d’une discipline saine et rare en Europe.
Deuxièmement, le poids alloué à la voix polonaise en Europe fut consacré par la nomination de personnalités politiques. Avant Donald Tusk, ce fut Jerzy Buzek qui fut le président du Parlement européen (2009-2012). Bien sûr, la position actuelle de l’ex-Premier ministre est encore plus importante. Et pourtant, il n’est même pas assuré que le nouveau gouvernement polonais supporte Tusk pour un potentiel deuxième mandat consécutif.
Troisièmement, la Pologne exerce un rôle de leader régional en Europe avec le groupe de Visegrád. Avec trois autres pays d’Europe centrale (Slovaquie, Hongrie et République Tchèque), cette alliance possède un levier d’influence non négligeable sur le processus décisionnaire de l’Union européenne. Le nouveau parti au pouvoir PiS est d’ailleurs particulièrement engagé sur ce dossier. La proximité politique entre Viktor Orbán et Jarosław Kaczyński, notamment, rend le rapprochement naturel.
La montée en force de l’importance polonaise au sein de l’Union européenne est donc chose certaine.
Il est toutefois incertain que cette influence agira en faveur ou contre une dynamique d’intégration européenne : l’euro, dont 68 % de la population ne veut pas, symbolise l’image d’une Pologne qui n’est pas prête à risquer la bonne dynamique qu’elle soigne depuis plusieurs années. Ainsi, sa position tend plutôt vers la réalisation par défaut d’une Union européenne à deux vitesses. La Pologne pourrait dans ce cadre devenir le chef d’orchestre de la deuxième vitesse. La mise en pratique du programme du parti nouvellement élu nous livrera des éléments de réponse fondamentaux sur cette question.
Le retour de Kaczyński change-t-il la donne ?
C’est précisément sur la question de l’euro que le nouveau parti au pouvoir pose sans ambiguïté les limites de la dynamique d’intégration européenne en Europe :
« Mon gouvernement ne va certainement pas travailler sur l’introduction de l’euro en Pologne » déclarait ainsi Beata Szydło, candidate pour le PiS, avant l’élection.
Le reste du programme électoral, s’il n’est pas marqué d’un euro-scepticisme tel que caractérisé par les populismes de droite en Europe, confirme cette position d’efforts minimalistes que le nouveau gouvernement est prêt à faire en direction d’une intégration européenne plus ample.
L’élection n’a ainsi que très peu tourné autour d’enjeux européens, mis-à -part la question – inévitable – des réfugiés : le ministre aux Affaires européennes, K. Szymanski, affirmait ainsi que la Pologne ne participerait pas au plan de quotas établi par la Commission européenne, tandis que le ministre des Affaires étrangères , W. Waszczykowski, estimait que les réfugiés ne sont pas aussi désespérés que les médias le disent, avant de proposer que l’Europe les aide à retourner en Syrie pour combattre sur place.
Si le succès de PiS a su catalyser une retenue dans l’europhilie des Polonais, il faut toutefois modérer la perspective d’un euroscepticisme ambiant : c’est surtout l’usure du pouvoir qui semble avoir poussé un parti en perte de renouvellement vers la sortie, permettant ainsi le retour de conservateurs à l’heure où la Pologne profite pourtant du travail fournit.
Il conviendra toutefois de scruter avec attention la ligne politique du PiS, qui domine la scène politique nationale comme aucun parti n’avait pu le faire depuis la fin du communisme en Pologne. En effet, le PiS a non seulement seul la majorité au Parlement et au Sénat, mais dispose aussi du soutien du président Andrzej Duda, issu du parti. Cette constellation conférera aux conservateurs polonais une marge de manœuvre qui peut soulever l’hypothèse d’une dynamique qu’a connu un autre poids lourd de l’élargissement 2004 : la Hongrie.
En effet, le parti a notamment directement critiqué la liberté jugée trop large de certains médias et vient de voter en une nuit la possibilité de remplacer cinq des quinze juges constitutionnels. Si Kaczynski laisse transparaître une affinité certaine pour la voie empruntée par Orbán dans son pays, son parti ne dispose toutefois pas d’une majorité capable de réviser la Constitution tel que le chef d’État hongrois l’a fait.
Véritable vitrine des bienfaits de l’Union européenne, la Pologne tergiverse : entre exploitation de son potentiel au sein de l’Union, et retenue en ces temps d’apathie générale sur la question de l’avenir de l’intégration européenne, sa politique européenne peut avoir un impact important sur les grandes décisions à venir.
Sources :
- Bloomberg Magazine |How Poland Became Europe’s Most Dynamic Economy
- Commission européenne | Eurobarometre : Catégorie Public Opinion
- Cour européenne des droits de l’homme |Case 7511, Husayn v. Poland [related to black sites of the CIA in Poland]
- Euronews |Pologne: Les conversvateurs opposés à l’adoption de l’euro
- KMPG | Report on american investments in Poland
- Ministère de l’Économie  | Présentation économique de la Pologne
- Polish Ministry of Foreign Affairs | Poland’s 10 years in the European Union
Un article de Trop Libre en partenariat avec l’Association du Master Affaires Européennes de Sciences Po
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Lire sur Contrepoints notre dossier Union européenne
La défaite du Parti Libéral m’aura beaucoup déçu, la Pologne aura connu une expansion sans précédent grâce à lui. Un parti qui a bien fait son travail et amélioré les conditions de vie de sa population de si belle manière tout en rendant son pays plus fort ne devrait pas être puni ainsi, ça n’a pas de sens !
Bref les Polonais sont une déception !
De plus je suis convaincu que ce parti arrive au pouvoir au mauvais moment, l’État démographique actuel de la Pologne (âgée et perdant de plus en plus d’habitants) et le niveau économique déjà atteint font que sa croissance économique devrait ralentir, je doute que ce parti conservateur et étatiste puisse gérer cette transition correctement.
ça donnera du poids au Parti Libéral pour un retour triomphal. Espérons-le.
Ne soyez pas si défaitiste, la Pologne fait presque un sans fautes, ce pays a vraiment la tête sur les épaules. L’étatisme et l’antilibéralisme de PIS est toujours incroyablement plus bas que celui de n’importe quel parti français ou de biens d’autres pays européens…
Perso c’est pas ce que j’en ai vu, la proposition de taxer les banques et le scepticisme envers l’investissement étranger sont dignes de nos partis en France. Les Polonais perdent la tête..
En vérité, c’est le Pis qui a perdu la tête en acceptant le système de quotas alors que l’immense majorité des polonais ne voulait pas de syriens en Pologne. C’était suicidaire d’accepter cela si près des élections.
La politique immigrationniste du Pis et de l’UE a joué un grand rôle dans la victoire des conservateurs.
Faut arrêter avec ça, on parle de quelques milliers d’immigrés, dans un pays de 36 millions d’habitants ce serait pas une immigration massive…Bref une pichenette…
Si c’est juste quelques milliers, pourquoi l’UE s’est mit à dos les polonais pour une telle goutte d’eau ? Dans ce cas c’est bien l’UE qui a fait n’importe quoi avec ses quotas.
+1
Je vois pas du tout où est l’argument là , l’UE n’est pas responsable mais les politiciens qui jouent sur les peurs..s’il s’agissait de 500 000 immigrés ok mais quelques milliers ? L’UE a voulu faire en sorte que l’Allemagne, la Suède et l’Italie ne portent pas seuls le fardeau de cette immigration de masse alimentée par la mère Merkel (grosse erreur de sa part), c’est honorable.
Je comprends la volonté des pays de l’Est de protéger leur identité et éviter les problèmes de la France notamment, c’est acceptable et compréhensible, mais quelques milliers de Syriens ne feront pas flancher un pays de la taille de la Pologne, surtout si c’est ponctuel et que d’autres ne viennent pas par la suite…même avec 360 000 d’entre eux ils ne représenteraient que 1% de la population et ne pourraient donc pas influencer le processus politique et culturel.
Donc avec quelques milliers, et vu leur faible nombre ils auraient bien du mal à créer leur ghetto communautaire, les forçant à s’assimiler.
Donc la peur paraît grossière.
Vous ne comprenez pas, c’est une histoire de symbole.
Ces quelques milliers, pour les pays comme l’Allemagne qui voulaient que tout le monde participe, sont un symbole pour montrer que mêmes les pays de l’est s’y mettent.
Pour les différents mouvements nationalistes ou conservateurs des pays de l’est, c’est le symbole que l’Europe ne leur apporte pas ce qu’ils sont venu y chercher. C’est à dire une zone d’échange économique qui leur permet de refaire partie de l’occident et retrouver la prospérité après la chute du communisme (la sécurité étant surtout attendue de l’OTAN qui fait aussi ce genre d’erreurs).
En obligeant ces pays à prendre ces immigrés, c’est le symbole pour pleins des gens dont des gens comme moi qui sont loin d’être des identitaires que les choses vont dans le mauvais sens. C’est le symbole que l’on a construit des institutions qui permettent à quelques pays européens (en l’occurrence l’Allemagne et les pays du nord de l’Europe) d’imposer leurs idées politiques aux autres pays. Peut être que cela vous va car vous êtes un progressiste, mais moi je suis un conservateur et cela ne me plait pas du tout.
Pour moi les pays de l’est représentent justement le vrai conservatisme chrétien en Europe, et pas le nationalisme bête et idiot qui bafouent les idées conservatrices pour se vautrer dans le national-socialisme du 20e siècle que l’on voit en Europe de l’ouest ou en Russie. Je suis donc très déçu de voir que l’on force ces pays à suivre des idées qui sont justement en échec chez nous et sont la cause de la monté des mouvements comme le FN que je peut que détester en tant que conservateur.
L’Europe est hors de contrôle d’une bonne partie des pays membres et complètement téléguider par quelques pays membres. Je sais que vous allez me dire que les socialistes disaient la même chose lorsque l’on impose des réformes à la Grèce et autres pays gouvernés par des irresponsables, mais on aurait pas besoin de leur imposer quoique ce soit si l’EU était resté une zone d’échanges économiques.
Il est tant de mettre fin à cela.
Le pire c’est que cette erreur est constamment répété dans notre monde ou la communication prédomine sur tout le reste. On voit souvent l’UE avec ses pays membres, mais aussi des pays (USA, Russie, France…) échanger quelque-chose de stratégique contre quelque-chose de symbolique.
C’est précisément ce que l’UE a fait ici. Elle a échangé quelque-chose de stratégique, le soutient des peuples de l’est à l’adhésion à l’union européenne, contre quelque-chose de symbolique, l’accueil de quelques milliers de réfugiés. Peut être que l’Allemagne et les pays du nord se sentent seuls dans leur action avec les réfugiés, mais les pays de l’est ne leur ont pas demandé de les accepter.
De la même façon, la France n’a pas à forcer les autres pays européens à venir avec nous intervenir en Syrie comme elle le fait actuellement, surtout si ils ne sont pas désignés comme cibles par les terroristes (c’est injuste de les impliquer), surtout si il n’y a aucune clause dans l’OTAN qui les obligent et surtout vu que la France a prouvé être un mauvais allié plus d’une foi.
En France aussi, à une époque ils n’étaient QUE quelques milliers.
A l »échelle de toute l’UE, il s’agit de millions. Il s’agit ni plus ni moins d’une invasion qui menace l’Europe et qu’il faut repousser (lisez ma réponse à Akashi en bas)
Si accueillir quelques milliers d’immigrés suffit à faire tomber un gouvernement qui a si bien géré l’économie alors c’est grave.
C’est une question de principe. De plus, on parle de millions d’immigrés dans toute l’Europe. Les Polonais n’apprécient guère l’invasion massive de l’UE et surtout le comportement de l’UE. Cela a conduit à une montée d’eurosceptisme ce qui a poussé les polonais à sanctionner le parti europhile (PiS) pour voter pour le parti eurosceptique (PO)
désolé, je me suis trompé. PO est le parti europhile et PiS est le parti eurosceptique
Par PiS, je veux dire Po. Désolé mais je me suis trompé
Entre les promesses électorales et ce qui passe au pouvoir, il y a une grande différence. Si le programme économique des conservateurs me laisse très sceptique encore faut il voir ce qu’ils font réellement faire.
Je rappelle quand même que l’actuelle première ministre avait hésité entre adhérer au PO et adhérer au PiS ce qui prouve qu’idéologiquement, la première ministre est très proche du Pis.
Le PiS m’a bcp décu, il a renié bcp de ses promesses électorales
« ce qui prouve qu’idéologiquement, la première ministre est très proche du Pis.
Le PiS m’a bcp décu, il a renié bcp de ses promesses électorales » Par PiS, je veux dire PO. Je me suis trompé.
Permettez moi de vous contredire. Le parti « libéral » PO a effectivement été élu en 2007 sur un pouvoir fortement libéral-conservateur auquel j’avais souscrit. Cependant, de la même manière qu’avec l’UMP en 2007-2012, tous ceux qui avaient des espoirs de réelle libéralisation économique et de remoralisation de la societé ont été entièrement déçus. Nous nous sommes retrouvés avec un parti étatiste-progressiste pendant 8 ans. Les libertés publiques ont été bradées, les radars routiers sont apparus et se sont multipliés à un rythme effréné. Les impôts ont augmenté: cotisation patronales, sociales, TVA…
Le système de santé est à bout de souffle, le pouvoir « libéral » a supprimé les caisses privées!
Les petits commerces ont été tués par l’implantation des hypermarchés étrangers. Tous les hypermarchés, grandes chaînes de magasins, corporations étrangères font tout pour ne pas payer leurs impôts sur place.
Les polonais sont payés au lance-pierre tandis que les prix à la consommation se rapprochent du niveau ouest-européeen. Le salaire moyen à Varsovie est de 3 000 PLN (750 EUR), alors que le prix d’une voiture est identique à celui en France ou en Allemagne. Les polonais sont payés 2 fois moins que les français, mais dépenses sont identiques. résultat: pas d’épargne.
Les privatisations (qui en soi sont une très bonne chose) ont été très mal négociées. A un tel point que les étrangers rachètent pour des clopinettes les sociétés polonaises, les ferment dans la foulée et exportent les gains.
Pourquoi la Pologne a t elle conservé une croissance pendant la crise? Tout simplement car ses secteurs financiers et bancaires étaient à l’époque:
1) inexistants
2) déconnectés des circuits mondiaux
Les banques sont toutes étrangères et imposent des frais au même niveau qu’en France!
Mais le pire n’est pas là ! La Plateforme Civique qui été censée être un parti libéral-conservateur a mené une politique sociétale digne du PS français! Tentative de réformer le mariage (imposer les unions homosexuelles), subventions massives pour les parades homosexuelles et trans, dénaturation d’une des plus belles places de Varsovie par l’installation d’un arc en ciel homosexualiste en plein milieu:
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/ac/T%C4%99cza_na_placu_zbawiciela_przed_po%C5%BCarami.jpg
Lutte contre les organisation patriotiques, immigrationnisme: le gouvernement PO a signé les accords européens sur l’accueil massif des clandestins!
Abaissement de l’âge scolaire pour les enfants! L’État veut prendre le contrôle des jeunes le plus tôt possible et faire ce que Peillon a appelé en France: les arracher à leur famille, leurs traditions, leur culture, pour en faire de parfaits petits citoyens uniformes! L’Église catholique a été combattue. Les classiques insultes à la UMP-PS: « raciste » « fasciste » « antisémite » « xénophobe « réactionnaire » ont fait leur apparition dans le débat public. Les médias publics sont devenus des plateformes de propagande progressiste.
C’est pour cela que la gauche postcommuniste s’est faite éjecter du parlement à l’issue des dernières élections: le flambeau du gauchisme a été récupéré par la Plateforme Civique!
Bien évidemment les déficits ont augmenté et la dette s’est creusée!
Le seul parti réellement libéral-conservateur est celui dont le chef est Janusz Korwin-Mikke. Cependant le personnage est particulier et provocateur à souhait. Ce qui fait qu’il est décrédibilisé à l’échelle nationale.
Le PIS a certes un programmes ouvertement étatiste (cependant pas davantage que la réalité vécue sous la PO), mais sociétalement conservateur, ce qui a décidé de mon vote. Je n’évoquerai pas les tas de scandales dans lesquels s’est empêtrée la PO, il me faudrait un article entier.
Bref, votre opinion de la PO est erronée et due certainement aux campagnes de diabolisation orchestrée par les médias occidentaux (à noter que le grand quotidien polonais Gazeta Wyborcza, organe du PO, est affilié au journal Le Monde…tout un programme!). Voyagez en Pologne, habitez y quelques années, vous vous rendrez compte que l’image utopiste que vous présentent les médias est loin de la réalité.
Cordialement,
Nathaniel
Vous m’avez plombé le moral, mais merci pour tout cela.
Bonjour!
Au-delà de votre opinion personnelle que je ne partage pas totalement, je me permets de réagir à votre dernier paragraphe. Écrire un article en français ne suppose en rien que nous n’avons pas habité la Pologne. Pawel Wiesjki y a en effet habité toute sa vie. Je doute donc fortement que l’article soit le fruit d’une instrumentalisation occidentale diabolisante tel que vous le suggérez. Le concept de l’article était précisément de permettre à des citoyens européens de diverses nationalités de co-écrire un article ensemble.
Ceci-dit, nous prenons évidemment en considération vos réflexions qui permettent de confronter les idées!
Bien à vous,
Pierre-Adrien
Vous savez, les 23% des électeurs ayant voté PO ont aussi vécu en Pologne toute leur vie. Ils s’agit cependant principalement des habitants des grandes villes (donc ceux qui profitent à fond de la mondialisation et des privatisation) et du quart nord ouest traditionnellement PO.
Je parle par exemple de ces employés des grandes usines de Radom ou de Lodz. Usines qui ont été privatisées sauvagement et que les nouveaux acquéreurs (étrangers) ont immédiatement fermé, ont embarqué toutes les installations et ont disparu dans la nature, laissant des milliers de personnes sans rien. Oui aux privatisations, non à ce que ce soit fait n’importe comment.
Cordialement,
Nathaniel
Je comprendrais jamais cette fixation avec les homosexuels..perso ils m’importent peu, je ne les soutiens pas et ne les rejettent pas, qu’ils fassent ce qu’ils veulent.
Quel est ce désir puissant de vouloir à tout prix contrôler la vie des autres ? La morale c’est ça au final, vouloir contrôler nos vies, pourquoi cette obsession ? La vie a-t-elle changé depuis la légalisation du mariage homo dans plusieurs pays ? Perso ma vie est restée la même, à partir de là on s’en fiche non ?
Si un jour on veut me forcer à épouser un homme ou forcer mes enfants à devenir homo je me battrais avec rage pour l’empêcher mais il est improbable que cela arrive.
Se mêler de ce qui ne nous regarde pas est en lui-même amoral d’ailleurs non ?
Il y a mieux à faire que de s’occuper de la sexualité des autres.
« Je comprendrais jamais cette fixation avec les homosexuels..perso ils m’importent peu, je ne les soutiens pas et ne les rejettent pas, qu’ils fassent ce qu’ils veulent. »
Ce n’est pas cela, c’est encore une foi que l’on impose à ces pays pleins de symboles qui visent à promouvoir et non à rester neutre face à l’homosexualité.
Les homosexuels n’étaient pas persécutés par l’état polonais, il n’y avait aucun problème. Il n’existe pas de crimes tel « qu’agression à caractère homophobe », soit il y a agression d’un individu, soit il n’y a pas agression. Aggraver la sanction car une victime est homosexuelle/musulmane/noir revient à faire de ces individus des être supérieurs aux hétérosexuels/chrétiens/blancs.
Personne en Europe ne souhaite aujourd’hui persécuter les homosexuels comme en Algérie par exemple (pays séculaire qui a su se séparer de l’islam comme toutes les dictatures socialistes arabes évidemment… Un petit clin d’œil à certains commentateurs). Les gens ne veulent juste pas que l’état invente des solutions pour des problèmes qui n’existent pas.
Ils veulent pouvoir vivre sans avoir sans cesse à prouver qu’ils ne sont pas « homophobes », terme qui semble vouloir dire que l’on doit vouloir entendre avec intérêt les pratiques les plus dégoutantes de cette communauté. Un peu comme si vous on était qualifié « d’hétérophobe » si l’on ne souscrivait pas aux pratiques sexuelles les plus décadentes entre personnes de sexe opposés.
« Quel est ce désir puissant de vouloir à tout prix contrôler la vie des autres ? »
Aucun conservateur ne veut contrôler la vie des autres. Et ne me parlez pas des idiots frontistes et identitaires, puisque je ne considère pas ces gens comme conservateurs. Je sais vous allez me dire que j’ai ma définition personnelle du conservatisme, mais comme le libéralisme il n’y a pas de définition formelle, j’ai donc préférer me construire ma propre définition à partir des mes lectures plutôt que d’emprunter celle d’un autre. Je ne me sent pas obligé de justifier les actes et idées de tout les gens qui se désignent comme conservateurs non plus, alors pas la peine de me donner un lien vers un original proto-totalitaire.
« La morale c’est ça au final, vouloir contrôler nos vies, pourquoi cette obsession ? »
Le problème c’est que pour vivre en société il faut partager des valeurs communes dans l’espace publique. Et il me semble que quelque-chose qui choque une partie de la population ne doit pas être promu publiquement.
« La vie a-t-elle changé depuis la légalisation du mariage homo dans plusieurs pays ? Perso ma vie est restée la même, à partir de là on s’en fiche non ? »
Si l’état finançait des écrans publicitaire avec des images pornographiques faisant la promotion de la consommation de ce type de contenu cela ne changerait rien à ma vie puisque je les ignorerait facilement. Ce n’est pas pour cela que c’est acceptable (et ce n’est pas une question d’argent publique).
« Si un jour on veut me forcer à épouser un homme ou forcer mes enfants à devenir homo je me battrais avec rage pour l’empêcher mais il est improbable que cela arrive. »
Pourquoi apprend on aux enfants qui se disent hétéros qu’il faut « qu’ils soient sure et ne disent pas ça pour se conformer au standards de la société » et non au ados qui se disent homo qu’il ne faut pas qu’ils se mettent cette idée en tête par non conformisme ? Pourquoi cette hargne de l’état à vouloir détruire le fruit de milliers d’années d’évolutions spontanés qui font que les deux sexes étaient considérés comme égaux mais différents ?
« Se mêler de ce qui ne nous regarde pas est en lui-même amoral d’ailleurs non ? »
Le mot que vous cherchez est immoral.
amoral : ne tient pas compte de la moralité
immoral : est contraire à la moralité
« Il y a mieux à faire que de s’occuper de la sexualité des autres. »
Je ne veux pas m’occuper de la sexualité des autres, je dis juste que la sexualité doit rester une affaire privée.
Il suffit de voir qui soutient le mariage homosexuel: des organisations progressistes, les féministes de combat, le camp étatiste, le socialisme, le communisme. Rien que cela devrait vous sembler curieux. Si les libéraux au sens classique du terme s’y mettent aussi, en voilà une belle coalition.
Je pense que vous exagérez. Il y a un fond de vérité dans ce que vous dites mais vous noircissez le tableau. En effet, comme je le dis plus haut, le parti libéral PO m’a bcp décu, il a renié bcp de ses promesses libérales mais il a quand même fait es choses libérales comme les privatisations. Le PO reste économiquement bcp plus libéral que la gauche et que le PiS
Oui aux privatisations, non à ce qu’elles soient faites n’importe comment, au risque de mettre des villes entières au chômage. Les « libéraux » ont concentré tous leurs efforts financiers sur Varsovie, délaissant totalement le reste du pays.
Les gens attendent des mois pour un rendez vous chez un médecin spécialisé, le secteur minier est au bord de l’effondrement car la PO n’a pas souhaité prendre de décision au sujet de l’avenir des mines. Les caisses de retraite privées ont été absorbées par les caisses publiques et même cet attentat au libéralisme n’a pas permis de redresser les comptes de la sécu polonaise.
Le pire concerne bien évidemment les libertés publiques: surveillance accrue de la toile, sachant que la Pologne est l’un des pays européens les moins inquiétés par le terrorisme islamiste, intégration dans le droit polonais des limitations à la liberté d’expression, radars routiers, gabegie au sommet de l’État, refus de publier les listes des anciens collaborateurs de la police secrète communiste (le camp « libéral » serait décimé en cas de Nuremberg communiste en Pologne), provocations policières honteuses lors des manifestations patriotiques, campagnes médiatiques fortement progressistes…
Désolé, autant le programme 2007 de la PO était idéal à mes yeux libéraux-conservateurs, autant celui de 2015 ne différait en rien de celui du PS français. Ewa Kopacz a mis en avant ses copines progressistes à des postes clés, ce qui a contribué à siphonner les voix du SLD (post-communistes) et de Twoj Ruch ( espèce de parti NP-Front de gauche): Joanna Kluzik-Rostkowska et Teresa Piotrowska notamment.
Je le répète, le véritable parti libéral-conservateur est celui de Korwin-Mikke, malgré sa personnalité ambigüe: ficher la paix aux citoyens, baisse drastique de l’imposition assortie d’un retrait de l’État de tous les domaines non régaliens et non stratégiques, interdiction de l’immigration musulmane, repolonisation des secteurs détenus par les étrangers: médias, banque, grande distribution, constitution et renforcement d’alliances régionales pour pallier à la chute de l’Union Européenne… Bref, tout ce que nous espérons, libéraux-conservateurs, mais qui est qualifié de « populisme » par les médias et l’oligarchie au pouvoir.
Absolument d’accord. Au départ le gouvernement PO semblait réticent à se soumettre aux directives allemandes, et on pouvait espérer un renforcement du Groupe de Visegrad. Cependant les menaces de Merkel se sont faites telles, que Kopacz a fini par céder. Au passage, Ewa Kopacz n’avait rien d’un dirigeant, tout comme Beata Szydlo, le nouveau Premier Ministre.
J’habite à Varsovie, ma femme et mon fils sont polonais, je souscris à tout ce que vous avez dit. J’ajoute que le PO a perdu parce qu’il était vu comme complètement corrompu par les polonais.
Le nouveau gouvernement polonais est comme vous l’avez dit étatiste mais pas dans un sens patriotique et pas socialisant.
La Pologne doit faire équipe avec l’Angleterre pour sauver l’UE
Ah, les grandes théories …
Je vis en Pologne … je peux donc dérouler la mienne.
Le PIS a gagné les élections grâce à quelques ficelles populistes.
Par exemple :
– promesse d’une allocation familiale de 500 zlt par enfant,
– abaissement de l’âge de la retraite,
– connexion plus forte en l’école et l’église catholique (le catéchisme devrait devenir à moyen terme une matière comptant pour le « BAC »).
Au delà des ficelles populistes, le PIS a aussi gagné les élections car PO, dans sa frénésie libérale (je suis un libéral) n’a pas su contenir le développement de la fracture sociale.
Cordialement
Oui, le PiS a use de populisme, comme tous les autres partis, y compris la PO:
– promesse d’augmentation de salaire,
– diabolisation tous azimuts du PIS avec des hurlements au fascisme,
– promesse de se rapprocher du peuple et de mieux l’ecouter.
Durant la campagne le PIS n’a jamais parle du cathechisme a l’ecole. Il y a eu un court debat sur le financement des cours de religion, mais il a eu lieu en marge de la campagne. D’ailleurs le liberal-conservateur Korwin-Mikke est oppose au retrait des cours de religion.
Le PIS ne veut pas « abaisser » l’age de la retraite, mais le remettre au meme niveau qu’avant la reforme de la PO. Ceci dit, je suis favorable a l’augmentation de l’age de la retraite, a condition de ne pas licencier les gens pour cause d’age (sinon ca ne rime a rien).
Quelle frenesie liberale? Je cherche a monter une activite en Pologne, c’est le meme mille feuille administratif et fiscal qu’en France et la PO n’a strictement rien fait pour faciliter la vie des citoyens, bien au contraire!
N’oubliez pas que la Pologne a ete occupee pendant 40 ans par l’URSS, le systeme sovietique etait repressif, certes, mais tout le monde avait du travail. Une transition au liberal-capitalisme doit se mener en douceur, sur plusieurs dizaines d’annees, non de facon brutale et sauvage, pour brader les biens nationaux et mettre tout le monde au chomage et a l’emigration massive.