Par Philippe Fabry
Le djihadisme n’est pas seulement un phénomène religieux, mais aussi politique : l’islamisme radical fournit à des marginaux et des délinquants en quête de sens une idéologie de révolte clef en main comme, jadis, l’anarchisme au temps de la bande à Bonnot, ou le marxisme au temps de la bande à Baader.
Ce que je souhaite montrer dans ce billet, c’est combien le djihadisme, plus profondément et systématiquement, est au monde musulman ce qu’a été le bolchévisme au monde chrétien : une hérésie millénariste débouchant sur un mouvement politique internationaliste violent. Dans ses origines, son développement, son éclosion, le mouvement a suivi la même trajectoire que le bolchévisme. Pour cela, reprenons l’histoire longue de l’un et l’autre mouvement.
Le bolchévisme
L’origine rousseauiste
La racine originelle du bolchévisme se trouve, selon moi, dans la pensée de Jean-Jacques Rousseau et sa vision de l’état de nature : contrairement aux précédents théoriciens du contrat social, Hobbes et Locke principalement, Rousseau considérait l’Homme comme bon par nature. Là où pour Hobbes il était plutôt mauvais, et devait être assujetti à un pouvoir, et où pour Locke il avait simplement des droits naturels qu’il fallait faire respecter, Rousseau rompait avec la vision chrétienne traditionnelle de l’Homme apte au bien comme au mal par nature, depuis le péché originel.
Farouche ennemi de l’idée de péché originel, Rousseau lui substituait, pour expliquer la présence du mal dans le monde, la constitution de la société, qui serait à l’origine de la corruption humaine. C’est en se fondant sur cette explication de l’origine du mal qu’il proposait son contrat social comme un remède, qui devrait non pas, comme chez Hobbes ou Locke, gérer le mal, mais, en en supprimant les causes, en supprimer l’existence. Cette idée centrale de la possibilité de supprimer le mal en revenant à l’état de nature est à l’origine du mouvement qui devait marquer l’histoire des deux siècles suivants.
En cherchant à exprimer ce que devrait être ce contrat social, Rousseau a régulièrement fait l’éloge du modèle antique de Sparte.
« Les mœurs de Sparte ont toujours été proposées en exemple à toute la Grèce ; toute la Grèce était corrompue et il y avait encore la vertu à Sparte ; toute la Grèce était esclave, Sparte seule était encore libre », disait-il.
Ou encore :
« Il importe donc, pour avoir bien l’énoncé de la volonté générale, qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’État et que chaque citoyen n’opère que d’après lui. Telle fut l’unique et sublime institution du grand Lycurgue. »
Or, on sait que le modèle de Sparte était un modèle de société totalitaire, et que tous les philosophes qui s’inspirèrent de Sparte, comme Platon, imaginèrent des sociétés « idéales » dont la description dessine toujours, précisément, un système totalitaire.
De son côté, Voltaire préférait Athènes et avait bien compris la nature de Sparte en écrivant :
« Qu’est-ce donc que Sparte ? Une armée toujours sous les armes si ce n’est plutôt un vaste cloître. »
Les disciples de Rousseau étaient eux aussi des admirateurs de Sparte : songeons à Gracchus Babeuf, initiateur de la Conjuration des Égaux, sous la Révolution, qui portait un projet communiste. Le nom même de sa conjuration provenait du nom des citoyens de Sparte, les Homoioï ; mal traduit par « égaux », mais qui voulait dire plutôt « semblables », ce qui traduit encore une fois l’esprit totalitaire de la société dans laquelle les individus sont considérés comme interchangeables.
La percolation anarcho-socialiste
Le babouvisme est historiquement considéré comme une préfiguration du communisme et de l’anarchisme qui devaient se déployer au XIXe siècle, et constitue donc un chaînon entre le rousseauisme et le bolchévisme.
Le projet communiste de Babeuf, lui-même, tire ses origines de Rousseau et de sa vision très négative de la propriété ; en effet, si pour Rousseau l’origine de la dépravation de l’homme est la société (« L’Homme est naturellement bon et c’est la société qui le déprave »), l’origine de la société elle-même est la propriété privée (« le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire ceci est à moi et trouva des gens assez simples pour le croire fut le premier fondateur de la société civile ») ; et donc, l’origine du mal est la propriété privée.
L’anarcho-socialisme, au XIXe siècle, se développa sur cette idée que, puisque l’Homme est naturellement bon, et que la société organisée, fondée sur la propriété, le corrompt, alors il suffirait de supprimer la propriété pour que l’Homme revienne à son état antérieur et que le mal disparaisse ; aussi bien les idées de Rousseau apparaissent-elles encore chez Proudhon disant « la propriété, c’est le vol » , quoiqu’il soit revenu plus tard sur cette affirmation.
Le courant anarcho-socialiste, au XIXe siècle, porta beaucoup de controverses entre différents courants, mais c’est dans ce terreau qu’apparut le marxisme, conception spécifique de l’anarchisme qui proposait d’atteindre ces buts de la disparition de l’État et de la propriété, et l’avènement de la société autogérée, en passant par une étape de dictature du prolétariat. Les bases de cette pensée sont jetées dans le Manifeste du Parti communiste, publié en 1848, et elle prend sa première forme organique avec la création de l’Association internationale des travailleurs, en 1864. En 1872 a lieu une scission, qui a raison de cette Première internationale, par laquelle les anarcho-socialistes anti-autoritaires, opposés à l’idée de dictature, même temporaire, pour atteindre le but de l’anarchie, rompent avec le courant marxiste.
Notons qu’à l’époque, l’anarcho-socialisme avait déjà trouvé à s’exprimer de manière violente : avec la Commune de Paris en 1871, puis avec l’action terroriste de Svoboda à Saint-Pétersbourg en 1879. À la même époque était rédigée l’Internationale, chant révolutionnaire aux paroles éminemment millénaristes, appelant à la naissance d’un <« genre humain transfiguré » après la « lutte finale ». Il faut réaliser à quel point ces idées tiennent du mysticisme eschatologique, et sont présentes dans toutes les religions qui disposent de prophéties sur la fin du monde : il y est toujours question d’une grande guerre terminale dont l’issue mettra fin au Mal et verra le Bien triompher définitivement, et une humanité nouvelle se lever. On trouve bien, ici, l’aboutissement de la « théologie » rousseauiste, avec l’idée que l’abolition de la propriété, cause du mal, aboutira à la restauration de la condition bienheureuse initiale, tout comme l’eschatologie judéo-chrétienne promet la réconciliation divine, la rédemption du péché originel. Et ce n’est pas sans raison que les bolchéviks lutteront avec une haine forcenée contre l’Église chrétienne, haine jamais vue depuis les guerres de religion : le bolchévisme est une hérésie chrétienne.
L’organisation bolchévique
Friedrich Engels, compagnon et héritier intellectuel de Marx, pousse à la fondation, en 1889, d’une Internationale ouvrière, ou Deuxième Internationale, cette fois-ci entièrement structurée autour des idées marxistes, et qui devait associer les différents mouvements ouvriers nationaux.
En Russie, le parti affilié à cette Internationale ouvrière était le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, fondé en 1898, et qui fut rapidement rejoint par Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lénine. Ce parti connut en 1903 une scission entre bolchéviks (majoritaires) et menchéviks (minoritaires) ; les premiers ayant parmi leurs dirigeants Lénine, qui avait publié en 1902 Que faire ?, ouvrage dans lequel il proposait sa vision de l’organisation du combat révolutionnaire.
Appliquant ses doctrines, Lénine devait arriver au pouvoir en Russie par le coup d’État de novembre 1917 (Octobre rouge) et mettre en place le régime totalitaire de terreur que l’on sait, et la propriété serait abolie dans le « communisme de guerre ».
C’est à partir de là que le bolchévisme essaimerait : en 1919, Lénine fonde la Troisième Internationale, l’Internationale communiste, et en 1920 apparaît le Parti communiste français (section française de l’Internationale communiste), en 1920-1921 le Parti communiste chinois. Le Parti communiste d’Allemagne, fondé début 1919 et ayant provoqué la révolte spartakiste, fut rapidement placé sous contrôle du Komintern.
Le Komintern devenait une organisation révolutionnaire terroriste internationale, qui financerait et armerait partout la révolution : on le voit particulièrement à l’œuvre durant la guerre d’Espagne, soutenant les Républicains et armant les Brigades internationales, composées de dizaines de milliers de combattants issus d’une cinquantaine de pays. La peur du bolchévisme devait faire naître, en réaction, le fascisme.
Le Komintern devait être dissous en 1943 par Staline, et remplacé en 1947 par le Kominform. Mais la fin de l’organisation ne signifiait pas la fin du mouvement, puisque les mêmes idées et méthodes devaient survivre durant les années de plomb, et ne s’éteindre qu’avec la fin du rêve communiste en 1989.
Parlons maintenant du djihadisme.
Le djihadisme
L’influence du prêche d’Abdelwahhab
L’origine du djihadisme actuel se trouve dans la doctrine formulée par Mohammed Ben Abdelwahhab au XVIIIe siècle et portant une vision de l’islam, dénoncée par ses contemporains comme par son propre frère, rigoriste, littéraliste, et censée refléter l’état originel de la religion musulmane. Selon Abdelwahhab, l’abaissement du monde arabo-musulman face au monde occidental dont il était témoin (et qui devait se manifester de manière éclatante quelques années après sa mort, avec l’invasion de l’Égypte par les forces de Bonaparte) était causé par l’oubli de l’islam traditionnel par les populations musulmanes, et la perversion des élites.
Au-delà du pur wahhabisme, impliquant une autorité de la dynastie saoudienne avec laquelle Abdelwahhab s’était allié, c’est à la source de tout le mouvement salafiste de l’époque moderne qu’on trouve ce prédicateur, même si, aujourd’hui, le wahhabisme saoudien est simplement un courant spécifique du salafisme.
Le salafisme, donc, est une volonté de retour à la pureté de l’islam originel, l’islam des ancêtres (salaf), ce retour étant supposé régler tous les problèmes et permettre, notamment, de se débarrasser de l’influence occidentale infectant les élites.
L’organisation du mouvement islamiste
Au début du XXe siècle, le mouvement islamiste accouche par l’Égyptien Hassan El-Banna de l’association des Frères musulmans, fondée en 1928 afin de promouvoir l’instauration d’un État islamique appliquant la charia, et de défendre cette conception d’un point de vue panislamiste, donc international.
Aujourd’hui, salafistes et Frères musulmans sont concurrents, ces derniers, pour agir, ayant intégré les concepts de partis politiques, d’association, de république que les salafistes regardent comme produits de l’influence occidentale. Cependant, force est de constater la proximité idéologique des deux mouvements, le second constituant un développement du premier, et poursuivant le même but, quitte à admettre, pour l’atteindre, d’employer des moyens paraissant contraires (tout comme le marxisme et sa dictature du prolétariat poursuivait le but de l’anarchie). La proximité idéologique semble particulièrement visible dans la doctrine du maître-penseur des Frères musulmans, Sayyid Qutb (mort en 1966), selon laquelle la plupart des musulmans ne l’étaient pas vraiment, faute de connaître leur doctrine, et un retour au véritable islam était nécessaire ; le nassérisme, trop marqué par l’influence occidentale, devait être combattu ; un retour au véritable islam serait la réponse à tous les problèmes des pays musulmans – où l’on retrouve les préoccupations d’Abdelwahhab.
En 1954, l’association sunnite des Frères musulmans devait entrer en relation étroite avec le mouvement iranien chiite des Fedayin de l’islam de Navvab Safavi, responsable de plusieurs assassinats politiques en Iran, et qui prônait l’application de la charia. Ce rapprochement devait importer en Iran chiite l’idée de révolution islamique et la doctrine de Qutb. En 1955, Safavi ayant été exécuté, c’est Khomeini qui prend la tête du mouvement.
À la fin des années 1970 est fondé le Djihad islamique égyptien, issu des Frères musulmans, ayant pour but l’instauration du Califat et de la loi islamique dans le pays, et qui devait organiser l’assassinat de Sadate en 1981.
L’éclosion du djihadisme
Les objectifs révolutionnaires des Frères musulmans sunnites devaient, paradoxalement, être atteints d’abord en Iran, avec la Révolution islamique de 1979, date ouvrant la période d’essaimage de l’islamisme et de la mise en place d’une internationale djihadiste : la même année, la grande mosquée de la Mecque est prise par des djihadistes. En 1982 apparaît le Hezbollah, soutenu par l’Iran, en 1987 le Hamas, soutenu par l’Iran et les Frères musulmans, en 1987 aussi Al-Qaïda, engagée notamment en Afghanistan contre les Soviétiques ; en 1992 le Groupe islamique armé en Algérie, etc. jusqu’au Front Al-Nosra et l’État islamique depuis le début de la guerre en Syrie. Tous ces groupes sont financés par l’Arabie Saoudite sunnite et/ou la République islamique d’Iran chiite. Le fait que la bête ait deux têtes ne doit pas faire oublier que le djihadisme touche autant les deux confessions de l’islam.
Aujourd’hui, le djihadisme en est au stade où était rendu le bolchévisme mondial entre 1930 et 1990, celui de l’assujettissement de plusieurs pays à un régime appliquant les idéaux du mouvement, et à l’expansion du terrorisme révolutionnaire à l’échelle globale. En réaction, nous voyons apparaître en Europe ce que j’ai d’ores et déjà décrit sous le nom de poutinisme.
L’eschatologie djihadiste
Comme le bolchévisme et toute idéologie millénariste, le djihadisme s’appuie sur un discours eschatologique : les djihadistes croient en une prophétie, récupérée d’Ezechiel dans la tradition judaïque, annonçant l’invasion de la terre sainte d’Arabie (qu’ils jugent réalisée par l’arrivée des USA en 1991), et une grande guerre contre les nations infidèles (Gog et Magog, dans la tradition juive) dont l’islam sortira triomphant grâce à l’aide de Dieu, qui enverra le Mahdi, chef religieux et militaire devant conduire l’islam à la victoire totale et instaurer son règne mondial ; la venue du Mahdi, naturellement, est conditionnée par un retour à la pureté de l’islam.
En bref
Je pense que le parallèle est assez évident : comme le bolchévisme, le djihadisme est une réaction violente du monde arabe à la modernité ; il trouve son origine dans un prêche du mitan du XVIIIe siècle fantasmant un âge d’or vers lequel il serait possible de revenir en appliquant quelques mesures simples et radicales ; après une percolation assez longue, ces idées accouchent d’une organisation internationaliste révolutionnaire armée.
Voici un tableau schématisant le parallèle :
Je voudrais encore insister sur quelques points.
Des révolutionnaires profondément criminels
Selon Ayman Al-Zawahiri, l’objectif du djihadisme est de lutter contre le règne de « l’empire américain et du gouvernement juif mondial », tout comme Marx avait écrit Sur la question juive, tout en ayant pour principal ennemi le capitalisme, dont Lénine écrirait plus tard qu’il est le « stade suprême du capitalisme ». Lorsque l’on dit que les djihadistes nous détestent en raison de notre liberté, ce n’est donc pas une formule, c’est la vérité : les djihadistes détestent la liberté en soi, ils détestent l’ordre libéral et l’économie fondée sur le capital, soit la propriété (et donc la liberté), en tant que tels, de la même manière que les détestaient les bolchéviks.
Et cela nous mène inéluctablement à la conclusion suivante : toutes les affirmations, répandues notamment dans les milieux libéraux, s’inspirant du blowback de Ron Paul, et affirmant que ces gens nous détestent parce qu’ils seraient victimes de nos politiques impérialistes, sont infondées, ainsi que le démontre l’exercice comparatif avec le bolchévisme : les bolchéviks n’ont pas été victimes de l’impérialisme, les terroristes de la bande à Bonnot et de la bande à Baader n’étaient victimes d’aucune espèce d’oppression, l’URSS n’était pas ennemie de l’Occident en raison d’une menace que celui-ci faisait peser sur elle.
Les djihadistes aujourd’hui, comme les bolchéviks hier, détestent par nature les sociétés libérales, ils sont même le produit, en réaction, de l’apparition des sociétés libérales. Les djihadistes, comme leurs équivalents bolchéviks, se perçoivent comme des victimes du système libéral qui les opprimerait. Et dans nos sociétés libérales, il se trouve, aujourd’hui à propos des djihadistes, comme hier à propos des bolchéviks, des gens pour croire à ces fables : Staline aurait fait le coup de Prague et créé le Pacte de Varsovie pour se défendre légitimement face à la menace « impérialiste » américaine ; l’Iran aurait bien le droit à sa bombe, car il a peur de l’impérialisme américain.
Or tous ces gens sont par nature des criminels et n’ont pas d’excuse. Je dis bien « par nature » : ce n’est pas leur idéologie qui les transforme. Ils sont toujours des délinquants avant d’être des fanatiques. Bonnot, comme Baader et même Djougachvili-Koba-Staline étaient des criminels à main armée avant de donner dans le communisme révolutionnaire ; de la même façon, tous les terroristes qui nous frappent depuis des années, les Merah, Nemmouche, ou les derniers en date, sont des délinquants violents devenus révolutionnaires. Ce ne sont pas des victimes qui basculent dans le terrorisme par désir de vengeance, ce sont des criminels qui cherchent à rationaliser et légitimer, donner du sens à leurs crimes en les enrobant dans une idéologie de révolte clef en main.
À ce titre, ces gens ne méritent pas qu’on leur cherche des excuses, tout comme les bolchéviks ne le méritaient pas. L’émergence du djihadisme n’est pas plus la faute des Occidentaux que celle du bolchévisme n’était à attribuer à la démocratie libérale et à l’économie de marché.
Le djihadisme n’est pas l’islam
Et je voudrais, ici, porter une autre conclusion, à propos de l’islam en général : lorsque les musulmans regardent l’action des djihadistes et disent « ce n’est pas l’islam », il ne faut pas les moquer, mais les comprendre : pour eux le djihadisme est aussi éloigné de l’islam que le bolchévisme l’est du christianisme pour nous, et pourtant, pour les moudjahidin d’Afghanistan, les Soviétiques étaient des croisés !
Ainsi faut-il bien considérer que, tout comme les premières victimes du bolchévisme furent des chrétiens, les premières victimes du djihadisme sont aujourd’hui les musulmans ; et c’est logique au vu de ce que j’ai tenté de montrer, savoir que, fondamentalement, le bolchévisme est une hérésie chrétienne, quand le djihadisme révolutionnaire moderne est une hérésie musulmane ; aussi bien l’enseignement de Mohammed Ben Abdelwahhab fut-il ainsi dénoncé par son propre frère Souleyman, dès le XVIIIe siècle.
Au total, donc, l’Occident peut bien combattre, sans culpabiliser, ceux qui le détestent pour ce qu’il est, et pas pour ce qu’il leur aurait prétendûment fait. Et sans crainte d’offenser les musulmans puisque, de leur propre avis, ces gens n’en sont pas.
Le bolchevisme ne s’est JAMAIS réclamé du christianisme. C’était son ennemi mortel.
Partir sur des comparaisons aussi erronées que grossières ôtent tout crédit à votre démonstration.
Vous pouvez défendre l’idée d’un islam pacifique sans faire de comparaisons fallacieuses.
Se réclamer ou pas n’est pas le problème. Ce qui est intéressant est la genèse idéologique, les racines conceptuelles et culturelles de ces mouvements.
Mais que vient faire le christianisme là -dedans ?
Une petite leçon de pas d’amalgame à l’intention du Français moyen….
La réponse est dans le texte. Le bolchévisme est héritier d’une vision chrétienne de l’homme, mais déformée, et est une énième reproduction du millénarisme chrétien tel qu’il s’était déjà donné à voir chez les hussites de Prague, les anabaptistes de Munster ou la dictature de Savonarole.
Pas convainquant, désolée.
Le bolchevisme fait table rase de tout ce qui constitue la civilisation chrétienne et dont le libéralisme est issu et même de tous les prérequis nécessaires à une civilisation (comme le droit d propriété ou la famille).
Le jihadisme n’est pas minoritaire parce que contraire à l’islam, mais parce qu’il est anti-humain bien qu’en parfait accord avec les textes. La civilisation islamique se suicide (à l’explosif).
Le point pour comprendre l’argumentaire est de comparer le contrat social de Rousseau avec celui de Locke : le Rousseauisme est une vision en miroir (tout est inversé) de la vision chrétienne de l’organisation sociale.
Ce que veut dire Mr Fabry est que le Rousseauisme qui a enfanté ensuite communisme, bolchevisme etc… Provient d’une réaction contre la religion : une tentative de redéfinir le monde avec les mêmes mesures, les mêmes points de vues que ceux du christianisme, mais sans Dieu, ce qui en fait une espèce de miroir.
Rousseau était obsédé par le mythe de Narcisse : il voulait à tout prix établir que ce n’était pas la réalité (divine) qui importait, mais l’ego : que tout devait être fait pour libérer l’ego qui était naturellement bon.
C’est le même raisonnement qu’ont les enfants qui justifient toutes leurs bêtises et qui se considérent centre du monde, qui veulent que le monde soit leur objet.
Bonjour,
C’est bien de voir des articles intelligents, neutres et sortant du monde passionnel et du climat hostile à l’Islam en France.
Article très intéressant. Cependant, l’auteur fait une erreur en employant le terme bolchevisme. Il aurait mieux fallu parler de communisme.
La comparaison christianisme bolchevisme et islam djhadisme me paraît fausse. Les comunistes étaient athées et s voulaient détruire le christianisme.
« La comparaison christianisme bolchevisme et islam djhadisme me paraît fausse. Les comunistes étaient athées et s voulaient détruire le christianisme. »
Pas seulement lui mais aussi le confucianisme ou le bouddhisme, l’islam, bref toutes les religions, pour imposer la sienne basée sur Marx, Engels, Lénine, sans oublier le Génial Timonier en Asie.
A lire: le manifeste du parti communiste (1847) de Karl Marx – la Bible https://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000.htm
Pour s’amuser, il y a aussi le « petit livre rouge » qui fut un succès d’édition en France et marqua un certain nombre de gauchistes, les « maoïstes » dans l’intelligentsia française (j’emploie à dessein le mot russe).
Sartre qui place son « existentialisme » à l’intérieur du marxisme dans Question de Méthode in Critique de la Raison dialectique n’est pas mal dans son genre également: il y déclare que le marxisme est « la philosophie de notre temps » et que l’existentialisme n’est qu’une idéologie originale et nécessaire à l’intérieur du marxisme.
Le problème français, c’est qu’il y a eu des tas de gens qui ont été biberonnés au marxisme et à l’existentialisme quand ils étaient étudiants, c’est à dire toute la génération dite « soixante-huitarde », y compris pas mal dans les partis dits « de droite ».
Seuls les « fachos », les vrais, restaient imperméables à toute idéologie et analyse marxiste en la rejetant totalement
Pour ma génération d’avant et d’après 68 d’anti-communistes primaires, secondaires et encore plus, lire et connaître les textes sacrés de l’adversaire était une nécessité afin de contrer toute tentative de se faire piéger par la dialectique des gauchos, qu’ils soient stals, trotskistes ou maoïstes.
Excellent article.
Il y a d’autres parallèles intéressant à développer, en particulier le parallèle entre les XVI° et XVIII° siècle en occident (l’époque qui va de l’Humanisme, à la réforme jusqu’aux lumières) et le monde Arabo-persique d’un point de but philosophique plus qu’historique :
Comment l’usage (la découverte) de la rationalité et d’une certaine forme de rejet du spirituel « historique » se produit en parallèle : on retrouve cette même quête de « pureté » de la religion chez Luther et Abdelwahhab, ce même rejet de l’institution historique (église romaine d’un coté, écoles de droit coraniques de l’autre) considérés comme impurs car entaché de compromissions et d’éléments irrationnels.
Le wahhabisme n’est pas seulement une réaction à l’occident, c’est aussi une réaction au monde religieux musulman, à sa diversité, à ses adaptations considérées comme des compromissions : le rejet du Fiqh, de la jurisprudence, de l’humain dans le sacré.
L’argument du monothéisme « pur » en est le symbole central, et on retrouve le même rejet des saints, des symboles, l’épuration nihiliste (dessins, tableaux, musique, couleurs ….), la destruction de tout ce qui de près ou de loin est considéré comme « superstitieux » : destructions des sanctuaires, cimetières, mosquées …
De ce coté, je ferais remonter le parallèle avant Rousseau, mais ce n’est que pour étoffer encore plus votre thèse auquel je souscrit complétement : le salafisme combattant est avant tout un mouvement réactionnaire, millénariste qui s’appuie sur la théorie de la libération : les humains naissent prisonniers (de la société, de la famille, de la tradition, des lois, des règlements, de la morale, etc…) et il est un devoir sacré de libérer l’humanité (par l’action, la révolution), devoir sacré qui donne un sens à la vie de ceux qui ne pouvant envisager le monde que comme un esclavage, relativisent les valeurs en les opposant à cet objectif ultime.
Si cette théorie a été développée par Rousseau, elle date historiquement de quelques siècles avant : du rejet de la scolastique, de la Trinité, du rejet de la clarification entre foi et raison, qui commence vraiment par Thomas d’Aquin et la reprise des textes d’Augustin. Cette théorie est un rejet du manichéisme, de ce besoin infantile de séparer le bien du mal.
C’est cet aspiration que l’on retrouve chez tous les enfants gâtés (dont Rousseau en a été un des plus grands penseurs) et chez les enfants perdus. Aspiration qui fonctionne à plein rendement chez les jeunes voulant ainsi prouver leur existence, leur personnalité et participer à ce combat millénariste.
Le mimétisme avec cette aspiration de gauche ou d’extrême gauche (mais aussi d’extrême droite au sens moderne – post restauration), unit dans le même mouvement les caricaturistes et leurs bourreaux, les enfants du Rock et les enfants du Niqab, comme elle a uni dans le passé fascisme et communisme dans un combat fratricide : chacun usant des arguments de l’autres pour se différencier en usant de surenchère.
C’est cette théorie de la libération qui est à l’opposé complet des lumières (qui est le passage de l’humanité de l’enfance à l’âge adulte selon Kant : l’acceptation des responsabilités, l’acceptation que l’homme ne nait pas libre et égal en droit parce que la société en a décidé ainsi, mais parce que la nature, la transcendance de notre existence en a décidé ainsi. Les Lumières étant le développement de la raison dans la prise de conscience de cette nature transcendante et non l’usage de la raison pour la refuser), c’est cette théorie que l’on retrouve à la fois dans le communisme, l’anarchisme, le soviétisme et le djihadisme, le fascisme…
C’est cette surenchère qui est en cours chez nos partis et gouvernants. Il est vraiment temps de faire entendre une autre voix, basé sur la conception adulte de la liberté : celle de la responsabilité et de la cohabitation pacifique, du respect des autres : chacun regardant chez soi avant de regarder chez le voisin.
Une manifestation du manichéisme, pas un rejet…
Absolument !
Le substrat des suiveurs de Mani a été intégré au Coran par les Abassides, géographiquement très proches des foyers manichéens.
On le retrouve donc très actif comme protecteur de la communauté des croyants, ce que le prophète Mani., n avait pas réussi á obtenir.
Finalement il reste beaoup á étudier de cette époque du 7è siecle
« Le mimétisme avec cette aspiration de gauche ou d’extrême gauche (mais aussi d’extrême droite au sens moderne – post restauration), unit dans le même mouvement les caricaturistes et leurs bourreaux, les enfants du Rock et les enfants du Niqab, comme elle a uni dans le passé fascisme et communisme dans un combat fratricide : chacun usant des arguments de l’autres pour se différencier en usant de surenchère. »
Je pense comprendre où vous voulez en venir. Et l’extrême gauche a toujours été criminelle.
Mais attention à vos expressions et au parallèle enfants du rock / enfants du Niqab. A ma connaissance, les premiers n’assassinent pas en masse à coup d’explosifs ou de fusils d’assaut.
Ce qui fait quand même une grosse différence.
Différence ? Quelle différence ?
La spirale de la violence ne se fait juste plus de façon directe, elle a été institutionnalisée, prise en charge par l’Etat comme le reste.
Les enfants du Rock saluent à grand coup de vote, les bombardements sur les enfants du Niqab, les deux restant isolés par cette frontière invisible qui sépare les quartiers des quartiers, se toisant par orateurs institutionnels interposés, usant de surenchère.
On est toujours dans le camp du bien qui est le sien …
Si vous n’êtes plus capable de différencier un massacre délibéré et les malheureuses victimes civiles d’un conflit (au passage, quand des « soldats » prennent pour bouclier humain des civils…), je ne peux plus rien pour vous.
« La spirale de la violence ne se fait juste plus de façon directe, elle a été institutionnalisée, prise en charge par l’Etat comme le reste. Les enfants du Rock saluent à grand coup de vote, les bombardements sur les enfants du Niqab »
saluent? eh bien sûr les « enfants du rock » qui votent ont pleinement conscience du fait qu’un jour ils donnent leur consentement aux bombardements par des tiers eux-mêmes dépêchés par des politiciens :-O :-O Dans quel monde réel vivez-vous pour pondre un tel brouillard idéologique? « institutionnalisée » ça jette, c’est à peu près aussi puissant que les délires des marxo-complotistes sur les « superstructures », l »aliénation » et autres fadaises d’intellos détachés du réel pour lesquels responsabilité et conscience ont perdu tout sens derrière le paravent de « la société ». Cette réflexion lamentable vous met parfaitement au niveau de l’extrême-gauche qui tient très exactement le même discours. Je ne pensais pas trouver des chomkistes du 11 septembre sur une site libéral.
Finalement les enfants du Bataclan l’ont bien cherché puisqu’ils saluent le massacre des enfants du Niqab. Sidérant et révoltant. Les prochains mitraillés pourront mourir coupables car « nul n’est censé ignorer la loi de Stéphane Boulos ». Libéral ou socialo, il n’y a bien qu’en France qu’on trouve finalement des « excuses » aux tueurs
@Hayek (Tendance Salma) :
Relisez ce que j’ai écrit, je n’ai nulle part dit qu’ils « l’avaient bien cherché » mais exactement le contraire : qu’ils sont venu « nous chercher », et qu’on s’est jeté sans réfléchir dans la castagne de cour de récré.
Vous avez l’esprit complétement obscurcit par la rhétorique socialiste qui nous explique (tous partis confondus) que l’action de l’Etat est morale, qu’elle est légitimée par les faits, que l’Etat est le seul rempart, que l’Etat va vaincre, va trouver une solution internationale, que ces événements sont historiques, injustifiés, que l’Etat nous comprend, etc, etc…
Et les gens (« tous ensemble, tous ensemble … »), partent en guerre contre l’ennemi, bien assis dans leur canapé, à trembler de peur et à faire de l’amalgame en boucle devant leur télé pendant que les charognards usent de petites phrases pour se positionner face à « l’opinion publique » et assurer leur prochain mandat à ne rien faire que dépenser bourse déliée, de faire faire des gardes inutiles à des milliers de fonctionnaires de police et de militaires, de voter des lois et d’augmenter nos impôts.
Ce spectacle est juste dégoutant : à vomir.
Le rôle de l’Etat est de gérer les faits. Celui de la religion et des mouvements philosophiques de gérer les idées et les sentiments.
L’Etat Français fait exactement le contraire : il ne fait absolument rien dans les faits, et ne fait que jouer avec les sentiments des gens à grand renfort de cérémonies, de grand messe, de posture, de COB21 et autres blocages de la circulation, histoire de prendre tout l’espace pour cacher son vide transcendantal d’idées et de résultats.
Si vous croyez vraiment que c’est en envoyant la 7° compagnie dans le désert et à jouer les Satanas et Diabolo en jetant des bombinettes par ci par là , que l’on va régler le problème (des banlieues, du salafisme, de la Syrie, du Kurdistan, de l’Afrique du Nord et Sahéllienne, du Golfe… bref de 10% de la planète et des 10% à 20% de notre population qui vit dans des conditions effroyables d’insécurité, de chômage etc…), je veux bien entendre vos arguments.
« Vous avez l’esprit complétement obscurcit par la rhétorique socialiste qui nous explique (tous partis confondus) que l’action de l’Etat est morale, qu’elle est légitimée par les faits, que l’Etat est le seul rempart, que l’Etat va vaincre, va trouver une solution internationale, que ces événements sont historiques, injustifiés, que l’Etat nous comprend »
j’emmerde les socialistes, vous me prêtez des idées qui n’existent pas sauf dans votre esprit embué
« Si vous croyez vraiment que c’est en envoyant la 7° compagnie dans le désert et à jouer les Satanas et Diabolo en jetant des bombinettes par ci par là , que l’on va régler le problème (des banlieues, du salafisme, de la Syrie, du Kurdistan, de l’Afrique du Nord et Sahéllienne, du Golfe… bref de 10% de la planète et des 10% à 20% de notre population qui vit dans des conditions effroyables d’insécurité, de chômage etc…), je veux bien entendre vos arguments. »
rebelote… et vous venez de les donner (en partie) les arguments. J’y ajouterai: armer les Kurdes, et envoyer le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie se faire foutre…
maintenant botter en touche en m’attribuant (sans aucun fondement dans mes écrits) un quelconque aveuglement socialiste relève du fantasme ou plutôt non, révèle parfaitement une mentalité inquisitoire et falsificatrice digne d’un petit caporal de type marxien.
Par contre VOUS avez bien écrit « Les enfants du Rock saluent à grand coup de vote, les bombardements sur les enfants du Niqab » ce qui revient à dire (en français pas en novlangue), les jeunes gens tués approuvent (à moins que saluer se résume à dire ‘bonjour mon frère’ peut-être) et comme vous l’avez si bien fait remarquer à Guillaume-rc « Différence ? Quelle différence ? », bourreaux et victimes dans le même sac. Je dis bravo, je connais certains ‘socialistes’ un peu plus fréquentables.
Allez maintenant, relisez cet article qui vous a tant plu, surtout la fin « …des gens qui le détestent pour ce qu’il est, et pas pour ce qu’il leur aurait prétendûment fait » ni les enfants du rock ni moi, ni vous sans doute (non? vous sentiriez-vous responsable/coupable des conneries socialo-gaullistes des 20/30/40/50 dernières années?) n’ont fait quoi que ce soit aux enfants du Niqab
@Hayek (Tendance Salma) :
Mais c’est la beauté de la démocratie : vous, nous, je … sommes tous responsables/coupables des conneries socialistes des 70 voir 200 dernières années.
Nous n’y pouvons rien : on ne vit plus dans un monde de subsidiarité et de suppléance : ce monde a commencé a disparaître avec la formalisation de l’Etat (c’est moi) à Versailles et s’est complétement terminé avec une tête royale en moins sur la place de la « Concorde ».
Les libéraux ont tenté de le remettre en action, mais ca a duré quoi ? Un an ou deux et encore: un petit texte de déclaration des droits de l’homme, qui déjà portait des germes de Rousseau (la liberté s’arrête etc…) et voilà , on est reparti pour deux siècles de socialisme triomphant ! Le Roi Soleil s’est juste transformé en Président de la République : mêmes palais, même arrogance, même parano, même dédain des « sujets », même incompétence, même recours aux mêmes recettes : privilèges, impôts, copinages, coups bas, intrigues de couloir, fanfaronnades, etc…
La seule chose qui a changée, c’est que le culte du Droit divin a été remplacé par le culte de la démocratie.
Et depuis, c’est exactement comme dans la cour de récré : « C’est pas moi qui a commencé, Monsieur ! C’est pas ma faute, c’est lui qui m’a attaqué ! etc, etc, etc… » : pour citer notre ministre des Affaires Etrangères : « Responsable, mais pas coupable »
Ben oui quoi ! Mais avec la démocratie, on a le droit de faire des leçons de morale au monde entier (faut pas porter de voile sur la tête : c’est mal !), ça oui : la démocratie nous donne tous les droits !
C’est encore plus fort que le Droit divin (qui donne le droit à tout à une seule personne) : via la démocratie, c’est Versailles pour chacun (enfin dans les mots, parce que dans les assiettes, c’est autre chose).
Relisez mon commentaire d’origine sur la théorie de la libération : vous êtes en plein dedans.
Et accessoirement, comme le rappelait Papito69, creusez un peu l’histoire autour des influences philosophico-religieuses qui bordent les religions du livre, que ce soit Mani, Arius, et les explosions que ces pensées ont générées … histoire de mettre un peu de gris dans votre monde blanc et noir et de comprendre que le socialisme, que le monde moral, ultra moral, hyper moralisant et moralisateur, ou tout est voté « bien » ou « mal » est devenu malheureusement ce que nous sommes.
« histoire de mettre un peu de gris dans votre monde blanc et noir  »
vous ne me connaissez pas, ni moi ni mon monde, et à part un vain persiflage pour besogneux redoublants en terminale L, il n’y a aucun argument aucun dans votre diatribe dont le seul but est encore une fois de taper en touche pour ne pas avoir à revenir sur votre pitoyable déclaration que les familles des victimes devraient vous enfoncer profond. Je n’ai pas attendu vos lumières pour penser en nuances et moi je ne renvoie pas comme vous victimes et bourreaux dos à dos. Vous devez contempler le monde depuis un canapé.
Ca vous dirait d’écouter les parents des victimes ?
« Merci Monsieur le Président, Messieurs les politiciens, mais votre main tendue, votre hommage, nous n’en voulons pas et vous portons comme partie responsable de ce qui nous arrive ! »
http://www.midilibre.fr/2015/11/25/son-frere-est-mort-dans-les-attentats-elle-refuse-l-hommage-national,1247951.php
Relisez ce que j’ai écrit, au lieu de donner des leçons de morale : la responsabilité de ce fiasco est bien dans l’Etat (et les partis) qui instrumentalise gentiment tout le monde et ne fait pas son boulot, à part orchestrer la spirale de la violence.
Alors continuez à militer pour l’armement des bolcheviques du PKK et des socialistes du PYD et l’embrasement de toute la région dans un bon bain de sang si vous voulez : ce n’est pas comme cela que les choses s’arrangeront, mais c’est clairement ce que l’Etat essaie de faire (on peut juste espérer qu’il se plante lamentablement, comme dans tout ce qu’il entreprend)
Il est dingue ce mec!? Quel rapport? Qui vous dit que je ne suis pas en partie d’accord avec ce qu’ont déclaré certaines familles?
« Relisez ce que j’ai écrit, au lieu de donner des leçons de morale »
je le relis et je le reposte tellement c’est bon de revisiter l’innommable
« Les enfants du Rock saluent à grand coup de vote, les bombardements sur les enfants du Niqab »
c’est vrai que ça jette, on dirait un délégué chomkiste un lendemain de cuite
 » la responsabilité de ce fiasco est bien dans l’Etat (et les partis) qui instrumentalise gentiment tout le monde et ne fait pas son boulot, à part orchestrer la spirale de la violence »
tout ce foin pour ça? eh ben,je crois que c’est à peu près l’avis de tout le monde ici, moi compris
« continuez à militer pour l’armement des bolcheviques du PKK et des socialistes du PYD  »
oh un très grand connaisseur de la question Kurde? Comme si les Kurdes se réduisaient à deux factions. Et à choisir quand il faut agir (à moins que vous fassiez partie de ceux qui auraient conseillé à Churchill le yoga ou une alliance avec le Bouthan quand il fallait se cogner Hitler) il y a dans l’histoire des alliances qui sont bien moins répugnantes. Si tu tombais entre les mains des Kurdes -même ceux du PKK qui soit dit en passant sont peu influents dans la partie Irakienne Kurde- tu aurais de grandes chances d’avoir la vie sauve et d’être nourri, en face on égorge les prisonniers au-dessus d’une bassine. Mais j’imagine qu’entre l’obsession du bolchévisme et vos soirées canapé pour préparer vos piteux cours de philo, ce « détail » a dû vous échapper.
« l’embrasement de toute la région dans un bon bain de sang » des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, c’est pas unembrasement déjà ? Vous prenez vos infos où? Sur le site de Barbapapa? Faut sortir de son canapé et de ses vieux grimoires sur les libéraux du 18ème siècle non?
« mais c’est clairement ce que l’Etat essaie de faire » bon sang de bois, ça c’est un scoop, Mollande (Obamo aussi?) va financer et armer les Kurdes? Ca m’avait échappé, je croyais qu’il était surtout occupé à cirer des pompes saoudiennes, qataris et turques.
Allez, enough maintenant, ras le bol de lire votre prose de petit fanatique qui se croit plus malin qu’un stalinien/socialiste/fasciste etc…parce qu’il s’est auto-proclamé libéral. Vous n’êtes qu’un sectaire du même calibre que les tarés communistes français qui en sifflant pendant les minutes de silence estimaient que les USA récoltaient le juste fruit de leur impérialisme un certain 11 septembre. Vous êtes leur miroir comme inversé avec d’autres catégories que vous brandissez comme autant d’abstractions et de superstructures agissantes au-dessus des gens réels.
Dont acte, vous n’écoutez clairement pas ce que disent les proches des victimes.
Soit l’Etat ne fait pas son boulot, et il faut plus d’Etat (la spirale dont je parle)
Soit l’Etat ne fait pas son boulot par ce qu’il se mêle de tout ce qui ne le regarde pas, et ce sont les gens qui en paient les conséquences.
Maintenant votre lecture morale qui consiste à dire qu’il faut être politiquement correct et aller dans le sens de la victimisation des gens, je ne suis pas du tout d’accord, quitte à me faire traiter de tous les noms d’oiseaux que vous pourrez débiter.
Si les gens ont des responsables politiques incompétents qui font n’importe quoi, qu’ils s’en prennent à eux mêmes : c’est clairement de leur responsabilité, c’est eux qui idolâtrent la démocratie.
Le wahabisme sans l argent du pétrole saoudien ne seserait jamais développé.
L Hanbalisme le rite musulman á la base du wahabisme, est du 9è siècle Abasside, et dit à peu près la même chose. Le rite Malékite, des populations maghrébines en est très loin, et considère le Jihad comme un effort « sur soi » et pas contre les autres.
Mais le Jihad reste un concept « divin » selon la tradition musulmane….et dieu parle l arabe, ne l oublions pas.
Bien recherche, mais a mon avis un peu a cote du sujet :
le bolchevisme est un heritage des lumieres et de la revolution Francaise, farouchement anti-clericaux. il ne se reclame pas du tout du christianisme, et veut l’ecraser. C’est d’ailleurs le christianisme qui provoque en partie sa perte.
Le djihadisme lui se reclame totalement de l’Islam et tente de gagner a lui la masse islamique mondiale pour prolonger ou rallumer un combat Occident/Islam qui dure depuis pres de 1500 ans et que nous esperions tous definitivement eteint depuis 70 ans. Mais je ne suis pas partisan de l’interpretation religieuse des guerres de religions, pour moi cet affrontement ne fait que representer des luttes de pouvoir, aujourd’hui les djihadistes tentent de construire leur puissance sur l’Islam et le tiers-monde, exploite honteusement depuis 100 ans par les Etats unis et leurs vassaux occidentaux.
la deuxieme partie de l’etude semble interessante, et la comparaison au bolchevisme est interessante, meme si ce n’est pas une nouveaute. En revanche, la comparaison au christianisme me semble plus douteuse…
« le tiers-monde, exploite honteusement depuis 100 ans par les Etats unis et leurs vassaux occidentaux. » n’importe quoi. C’est une thèse marxiste qui a depuis longtemps été démonté. Je rappelle quand même que les pays arabes étaient plutôt du côté de L’URSS que du bloc occidentale. Donc on peut difficilement accusé les Usa de les avoir exploité. Si quelqu’un les a exploité c’est L’URSS. Il a été montré depuis longtemps que les terroristes islamistes venaient plutôt des classes moyennes voire supérieures que des classes populaires
Non, les Lumières ne sont pas du tout anticléricales a part en France (et encore, cela ne bascule vraiment que vers la révolution) avec les idées de Rousseau.
Par de très nombreux aspects les Lumières est un mouvement religieux chrétien initié par des théologiens, dans le prolongement de la scolastique.
« Au total, donc, l’Occident peut bien combattre, sans culpabiliser, des gens qui le détestent pour ce qu’il est, et pas pour ce qu’il leur aurait prétendûment fait. »
Autrement dit, on peut les zigouiller tranquillou, vu que c’est par essence qu’ils nous aiment pas.
Faut vous croire sur parole ?
Votre démonstration qui consiste à voir double pour voir clair est à l’identique de l’illusionniste qui amène ses spectateurs à voir un objet absent par simple puissance de suggestion.
Je me demande si au lieu de parler de djhadisme il n’aurait pas mieux fallu employer le terme islamisme (plus large). Un islamiste n’est pas forcément terroriste ce qui ne change rien au caractère totalitaire et antidémocratique de cette idéologie . Il est clair qu’il y a énormément de similitudes entre islamisme et communisme.
Il y avait un très bon article sur ce site expliquant le salafisme qui peut être considéré comme une interprétation erroné de l’islam: https://www.contrepoints.org/2015/11/28/230262-islam-de-damas-et-salafisme-la-religion-des-califes
Le problème c’est que pour l’immense majorité des musulmans le salafisme c’est bien l’islam même si eux-mêmes ne sont pas salafistes. Dire que L’ei n’est pas l’islam est absurde si après l’on considère que les monarchies du golfe se sont bien l’islam car ideologiquement, il n’y a pas de différences entre les deux. Or pour l’immense majorité des musulmans, les monarchies du golfe pratiquent bien l’islam. Le djhadisme n’est que la conséquence de l’islam des monarchies du golfe qui avec leur argent l’ont diffusé partout dans le monde ces dernières décennies. Leur islam influence tout l’islam. De témoignages de musulmans eux-mêmes on voit aujourd’hui de plus en plus l’influence des monarchies du golfe dans l’islam. Par exemple, il y a aujourd’hui des débats pour savoir si on peut écouter de la musique dans la presse musulmanes en Europe. Chose impensable il y a vingt ans.
Comment expliquez vous que de nombreux terroristes islamistes viennent des classes moyennes et non des milieux populaires ? Ce sont des gens parfaitement intégrés en rien des marginaux.
Le communisme hait le christianisme, il ne s’en inspire que pour le récuser.
Les persécutions des chrétiens par le communisme ont été et sont encore parmi les plus abjectes de l’Histoire.
Il n’y a aucune espèce de lien rationnel entre les références chrétiennes et le communisme, mais on peut imaginer que l’athéisme matérialiste conduise à vouloir réaliser en ce bas monde l’égalité qui n’existe que spirituellement.
Le lien entre islam et islamisme est tout le contraire: Évident, indiscutable, revendiqué.
Les islamistes n’ont que le Coran à la bouche, ou la Sunna.
Leurs prescriptions y sont conformes à la lettre, parler d’interprétation littérale, c’est commettre un oxymore.
Donc
– Oui, il existe une similitude frappante entre le communisme et l’islamisme
– Non, le communisme n’est pas lié au christianisme comme l’islamisme est lié à l’islam, bien au contraire
– Le totalitarisme islamique ressemble au totalitarisme athée
– Attention au relativisme ! La réalité est ce qu’elle est,ne vous déplaise…
Article intéressant mais comme d’autres commentateurs, je trouve infondé votre présupposé de départ concernant le communisme et le christianisme.
Le christianisme a profondément influencé la pensée politique occidentale. C’est une évidence ; notre devise « Liberté Egalité Fraternité » par exemple est profondément chrétienne.
Mais le communisme se fonde (au moins en partie) sur un rejet profond du christianisme.
Le Djihadisme lui se fonde sur le Coran et ça fait quand même une différence majeure.
Que cette interprétation soit considérée comme erronée par la plupart des musulmans ne change pas le fait que les djihadistes se réclament d’Allah et d’une « vraie » lecture du Coran. Un des problèmes des musulmans étant d’ailleurs à la différence des chrétiens (ou tout du moins des catholiques) pas de véritable autorité spirituelle d’influence planétaire pour dire ce qui est ou non une hérésie.
Je vous suis davantage sur votre analyse du lien délinquance-terrorisme.
Sur votre réfutation du blowback vous êtes également plus convaincant même si on pourrait apporter pas mal de nuances.
Dommage donc que votre point de départ soit, à mon sens, erroné ; ça enlève de la crédibilité à votre article pourtant intéressant.
Comme nous sommes sur un site dont le nom est une référence à une revue à laquelle contribua Raymond Aron, le rapport entre bolchevisme et religion fût abordé par ce dernier dans un article de 1994 L’avenir des religions séculières ou dans son livre L’Opium des intellectuels.
Marc Angenot a écrit une étude intéressante sur cette notion de religion séculière, ou religion politique, à travers la pensée politique des XIXème et XXème siècles.
Je considère l’article de M. Fabry dans la lignée de cette tradition, quand bien même le bolchevisme ne s’est jamais ouvertement réclamé du christianisme. Comme il le dit lui-même : « Se réclamer ou pas n’est pas le problème. Ce qui est intéressant est la genèse idéologique, les racines conceptuelles et culturelles de ces mouvements. »
+1
trop d’amalgame et de racourcis conceptuels, dommages
Pour être franc, au risque de m’attirer des foudres, je dois concéder que j’ai de plus en plus de mal à recevoir le discours ambiant sur le fameux « pas d’amalgame ». Ne s’agirait-il pas d’un dogme de plus ?
L’histoire de ces 15 derniers siècles nous livre, quand même, quelques enseignements qui me semblent révéler des tendances lourdes et structurantes.
Aussi, entre beaucoup d’autres éléments factuels, aujourd’hui, je suis stupéfait, non seulement de la multiplicités des affrontements in et ex situ entre les 2 civilisations (ce qui implique beaucoup de monde), mais aussi du silence flagrant et assourdissant des modérés censés constituer l’immense majorité des musulmans.
Si je devais être éclaboussé par les actes de ceux auxquels on m’assimilerait à tort, je n’aurais de cesse, pancarte à la main, que de crier ma différence et ma condamnation. Au lieu de cela, une ou deux prises de paroles relayées aussitôt par les médias ici et là .
Je crains donc que les dérives ne soient bien plus profondes que ce qui nous en est dit habituellement par ignorance, peur ou idéologie.
C’est d’ailleurs, en substance, exactement ce que dit le philosophe Abdennour Bidar (qu’il est difficile de taxer de racisme).
Ceci est mon seul propos. Ne faites pas de déduction hâtive, sinon, c’est moi qui agiterais le « pas d’amalgame »…
Quant au billet de M. Fabry, mis à part un lien qui me semble un peu hasardeux entre christianisme et bolchévisme, je le trouve tout à fait pertinent.
L’idée suivant laquelle nous serions nous-mêmes la cause de nos 130 morts et 350 blessés (plus tout ce qui a précédé et tout ce qui suivra) m’est assez insupportable. Pourtant, c’est la thèse que défendent tous les idéologues de gauche qui voient dans le capitalisme un ennemi surpassant tous les autres, y/c les djihadistes assoiffés de mort et armés de kalachnikovs.
.
@Yves +1
Je dirais que c’est plutôt la modernité des mouvement arabes laïcs du 20e sciecle qui est la tendance révolutionnaire, quand la guerre sainte est LA NORME du monde islamique, lourde et structurante.
Et cette anomalie laïque dans le monde musulman est en train de prendre des coups mortels sous le poids de l’histoire.
Bref une analyse complètement inverse.
J’approuve tout à fait et il convient de relire à ce sujet l’ouvrage de Benoist-Méchin qui fut un grand succès de librairie et est réédité, le Printemps Arabe » (le vrai, pas celui journalistique d’aujourd’hui qui est en réalité un retour à l’Islam pur et dur) http://www.albin-michel.fr/Un-printemps-arabe-EAN=9782226000699
Le précurseur est le général turc Kemal pacha qui devint « Ataturk », le fondateur de la Turquie sur les débris de l’empire ottomann. Un autre de la même génération est le colonel des cosaques perses Reza Chah Pahlavi, moins connu mais important également https://fr.wikipedia.org/wiki/Reza_Chah
Ensuite les jeunes officiers arabes après lui, prenant modèle sur l’occident au faite de sa puissance, voulurent occidentaliser leurs pays souvent sous protectorat afin de retrouver l’indépendance et la puissance avec la modernité.
Le socialisme étant un idéologie dominante en occident à leur époque (les années 50), ces jeunes officiers une fois au pouvoir voulurent appliquer un socialisme adapté au monde arabe, socialisme mis en forme et théorisé par un intellectuel chrétien syrien Michel Afflak, fondateur du Baath (Parti de la résurrection arabe et socialiste).
En politique étrangère, ces officiers furent au départ des « non-alignés (la conférence de Bandoeng). Mais c’était l’époque de la guerre froide et rester neutre devenait intenable. La plupart des pays signataires de Bandoeng s’engagèrent alors dans le camp soviétique (ou chinois), le seul parti moderniste qui résista et se rangea du côté de l’occident étant le Néo-Destour tunisien.
c’est très clair pour moi, j’apprécie vos précisions historiques, je partage ce point de vu à 100%.