Les généraux de la République (V) : de Gaulle

Comment de Gaulle, ce fils de monarchiste méprisant le régime parlementaire, en est-il venu à incarner la république ?

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Statue of Charles de Gaulle Pars credits Tilemahos Efthimiadis (CC BY 2.0)

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Les généraux de la République (V) : de Gaulle

Publié le 1 décembre 2015
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Par Gérard-Michel Thermeau.

Statue of Charles de Gaulle Pars credits Tilemahos Efthimiadis (CC BY 2.0)
Statue of Charles de Gaulle Pars credits Tilemahos Efthimiadis (CC BY 2.0)

Le 19 mai 1958, le général de Gaulle écarté du pouvoir depuis janvier 1946 donne une conférence de presse à l’hôtel d’Orsay, dont le décor Napoléon III paraît de mauvais augure aux républicains les plus ardents. Vieilli, alourdi, l’homme du 18 juin avec ses grosses lunettes, ne paraît pourtant guère menaçant.

Maurice Duverger lui demande s’il ne va pas mettre en péril les libertés publiques. Le général de Gaulle explose : « L’ai-je fait ? Les libertés, au contraire, je les ai rétablies quand elles avaient disparu. Croit-on qu’à 67 ans je vais commencer une carrière de dictateur ? » La drôlerie de la feinte colère gaullienne masque la faiblesse de l’argument : Pétain a commencé sa carrière de dictateur à 84 ans.

De Gaulle est le Général comme Napoléon est l’Empereur et Pétain le Maréchal. De nos cinq généraux, il a connu le destin républicain le plus étonnant. Si Bonaparte et Pétain ont achevé une république, si Cavaignac l’a affaibli en voulant la sauver et si Boulanger l’a fortifié en voulant l’abattre, le général de Gaulle aura successivement rétabli, assassiné et enfanté la république. Charles de Gaulle (1890-1970) a été un paradoxe vivant : si le mot république a longtemps écorché ses lèvres, il préférait dire la France, il a fini par devenir la plus illustre figure du panthéon républicain.

Comment ce fils de monarchiste, cet officier maurrassien méprisant le régime parlementaire en est-il venu à incarner la république ?

 

Le connétable

Si Cavaignac était républicain de naissance, Charles de Gaulle est né et a grandi dans une famille et un milieu catholique et monarchiste profondément hostile à la IIIe république. Le père, maurrassien, devait cesser de lire l’Action française après la condamnation pontificale.

Influencé par Maurras, De Gaulle est davantage attiré par le nationalisme républicain sentimental de Barrès et surtout par la mystique politique de Péguy : « La République une et indivisible, c’est notre royaume de France ». Cet admirateur de Richelieu, ce lecteur du cardinal de Retz est en revanche insensible aux écrivains des Lumières : la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu n’est pas sa tasse de thé.

Jeune il se montre indiscipliné et en même temps attiré par la carrière militaire, choix surprenant dans une famille de vieille bourgeoisie dépourvue de tradition militaire. Engagé volontaire, il est incorporé dans le 33e régiment d’infanterie à Arras, où il gagne son surnom de « connétable » par son rejet de la promiscuité. Son supérieur a ce mot révélateur : « Pourquoi voulez-vous que je nomme sergent un garçon qui ne se sentira à l’aise que généralissime ? »

À Saint-Cyr, il se tient de même à l’écart. Bien classé à la sortie, il dédaigne une affectation prestigieuse dans les colonies pour retourner à Arras : pour lui la France se limite au « pré carré », il n’éprouve qu’indifférence pour l’Empire colonial. Il fait connaissance du nouveau colonel du 33e, un certain Philippe Pétain. Entre ces deux esprits anticonformistes, le courant passe immédiatement. À défaut de partager les mêmes idées en matière militaire, ils partagent les mêmes conquêtes féminines.

Blessé et fait prisonnier à Verdun, il tentera en vain de s’évader. Libéré après l’armistice, avide d’action, il se fait affecter comme instructeur militaire auprès de l’armée polonaise. De retour en France, il fait un riche mariage dans une famille d’industriels du Nord.

Professeur à l’École de guerre, il se voit notifier ce jugement de son supérieur : « gâte malheureusement d’incontestables qualités par son assurance excessive et son attitude de roi en exil. » Pétain, vice-président du conseil supérieur de la guerre l’appelle dans son cabinet. Le maréchal est alors « son exemple, son modèle et son maître ». Il se fait le nègre littéraire de ce protecteur influent.

 

Un républicain de raison

L’officier est plein de mépris pour les parlementaires, juge Poincaré « demi-grand » : « Bref, un homme d’État à la mesure de la République ! » Le Fil de l’épée puis Vers l’armée de métier contribuent à le faire connaître et son entrée au secrétariat du Conseil supérieur de la défense nationale le met en contact avec Émile Mayer, autre officier non conformiste mais homme de gauche, qui lui fait découvrir d’autres horizons de pensée et contribuera à le mettre en relation avec Paul Reynaud.

Les thèses exposées dans ses ouvrages rencontrent un intérêt certain en URSS, en Allemagne et en Grande-Bretagne mais il n’en va pas de même au sein de l’armée française. La rupture avec Pétain est consommée à l’occasion de la publication de La France et son armée (1938). Dans l’atmosphère munichoise désormais dominante, il est partisan de la fermeté.

Après les événements de février 1934, il considérait que « la vieille République des comités, des élections, des faveurs, est à l’agonie. » Ses relations avec les démocrates chrétiens l’ont amené à nuancer ses positions. Surtout, devant l’inertie de la hiérarchie militaire, il s’efforce de convaincre les hommes politiques de la justesse de ses idées.

La nomination de Paul Reynaud comme chef de gouvernement lui donne l’espoir de jouer un rôle mais le président du conseil s’efforce de tenir la balance égale entre bellicistes et pacifistes. Alors que l’armée française s’effondre sous les coups de l’offensive allemande, le colonel de Gaulle se bat courageusement avec ses chars à Laon et Abbeville, sans grand résultat.

 

Général à titre provisoire

Général à titre provisoire, cité à l’ordre de l’armée par Weygand, encensé par Maurras, de Gaulle se voit proposer le sous-secrétariat d’État à la Guerre par Reynaud. Devenu républicain de raison, il obtient grâce à ce poste un titre qui va lui permettre de parler au nom de la France : « sans cette nomination rien n’aurait été possible par la suite » souligne Maurice Schuman.

À la différence de Reynaud qui croit pouvoir concilier l’inconciliable, le général de Gaulle avait fait son choix : « contre les vaincus, contre les Gamelin, les Georges, les Pétain, les Weygand, tous ces empanachés sans clairvoyance » selon la formule de Dominique Leca. Dès le lendemain de sa nomination, il convoque les photographes de presse : désormais, sa carrière sera inséparable de l’utilisation des médias de masse.

Mais il est bien seul dans l’atmosphère délétère de la triste agonie du régime. Il croise Pétain qui se montre glacial : « Vous êtes général, je ne vous félicite pas. » En revanche Mandel l’incite à ne pas démissionner soulignant l’avantage qu’il avait « d’être au milieu de nous tous, un homme intact. »

Déterminé à être le rebelle, à ne pas accepter l’armistice, il s’embarque, le 15 juin, à Brest sur un contre-torpilleur qui va le mener à Plymouth. Le lendemain, Churchill met à sa disposition un avion pour qu’il puisse aller à Bordeaux mais aussi en revenir : la démission du gouvernement Reynaud paraissant inéluctable.

Le 17 juin, le général de Gaulle quitte la France résolu à poursuivre la lutte, même s’il ne sait pas encore sous quelle forme. Il devait déclarer à Silvia Monnet éberluée : « je suis venu ici pour sauver l’honneur de la France. » Les circonstances, aucun homme politique d’envergure ni aucun chef militaire ne voulant tenter l’aventure, vont faire de lui le chef de la France libre. Churchill, le 27 juin, lui déclare : « Vous êtes seul. Eh bien, je vous reconnais tout seul. »

 

Le fantôme du général Boulanger

Mais il est loin de faire l’unanimité parmi les Français de Londres, notamment parmi les gens de gauche. Un socialiste, républicain intransigeant, Georges Gombault au sortir d’un entretien déclare : « Si on m’avait dit un jour que j’aurais une conversation d’une heure avec Boulanger… » Harold Nicholson tient le même langage : « le fantôme du général Boulanger ne cesse de me hanter ».

La comparaison avec Boulanger devait être durable : reprise par Daniel Mayer lors du congrès de la ligue des droits de l’homme en 1968. Le radical prosoviétique Pierre Cot est encore moins tendre : « le général de Gaulle ne se rend même pas compte qu’il est fasciste ». C’est d’ailleurs une opinion partagée par Roosevelt ou André Malraux. Quand Pierre Cot s’étonne de la disparition de la devise liberté, égalité, fraternité des papiers officiels de la France libre, le général de Gaulle note en marge : « la République a abdiqué ».

Cette république qu’il n’aime pas c’est la IIIe république. Le 23 septembre 1941, il déclare pourtant à la radio : « La constitution et les lois de la république française ont été violées et sont violées tous les jours par l’envahisseur et ses complices. » Pour la première fois, le général de Gaulle identifie France et république. Il se résigne à la république car il place la France au-dessus de tout, affirmant dès le 15 novembre : « Nous disons liberté, égalité, fraternité, parce que notre volonté est de demeurer fidèles aux principes démocratiques que nos ancêtres ont tiré du génie de notre race et qui sont l’enjeu de cette guerre pour la vie et la mort. »

Ses interventions à la BBC ont fait de lui le « point de ralliement contre Vichy » (Eden). L’habileté de Jean Moulin va lui rallier (au moins pour un temps) la résistance intérieure. Quand les Anglo-saxons tentent la carte Giraud en Afrique du Nord, il souligne combien « la masse de l’opinion… des communistes à la droite » est de son côté et peint son rival comme un vichyste d’extrême droite hostile à la démocratie. C’est en invoquant la tradition républicaine, la subordination du pouvoir militaire au pouvoir civil, qu’il va finalement se débarrasser de Giraud.

 

La république c’est moi

À Paris, le 25 août 1944, le général de Gaulle se rend d’abord au ministère de la Guerre puis à la préfecture de police avant de se diriger vers l’Hôtel de ville. Là il prononce un de ses discours les plus poignants et les plus mensongers. Bidault, fidèle à la tradition républicaine, le presse de proclamer la république comme en 1848 ou en 1870. De Gaulle, superbe, lui réplique : « La République n’a jamais cessé d’être ».

C’était identifier sa propre personne à la république. Mais quelle république ? « La démocratie que les Français veulent avoir, déclare-t-il à la presse le 25 octobre 1944, c’est un système politique dans lequel… les abus de l’ancien régime parlementaire seront abolis. » Mais il n’a pas encore d’idées précises sur la question et songe même un moment à simplement amender la constitution de 1875 : la participation de la France à la victoire finale l’emporte sur toute autre considération.

S’il déteste la république défunte, il reste circonspect à l’idée d’une constituante, qui pourrait devenir une nouvelle « Convention » dominée par les communistes. Ne pourrait-on éliminer des textes de 1875 tout ce qui diminue le pouvoir présidentiel ? Les électeurs repoussent le retour à la IIIe et l’assemblée élue en 1945 est dominée par les marxistes. Mais les caciques de la IIIe ont fait leur retour et sont soucieux de se débarrasser de l’encombrant personnage.

La question constitutionnelle provoque son départ : « Le régime exclusif des partis est de retour, je le réprouve mais à moins d’établir par la force une dictature dont je ne veux pas et qui sans doute tournerait mal, je n’ai pas les moyens d’empêcher cette expérience » déclare-t-il à ses ministres le 20 janvier 1946.

 

La république consulaire

De Gaulle n’est pas Cincinnatus : le général est persuadé qu’il reviendra très vite aux affaires. André Malraux, devenu plus gaulliste que de Gaulle, évoque avec l’ambassadeur de Grande-Bretagne l’éventualité d’une dictature : « De Gaulle serait pleinement justifié s’il devenait dictateur à un moment déterminé ». La tentation de la dictature va dès lors hanter le gaullisme. L’échec des communistes à imposer leur projet de constitution et l’élection d’une seconde assemblée constituante l’amène à sortir de sa réserve par un discours retentissant à Bayeux (16 juin 1946) qui esquisse les futures institutions de 1958.

Thorez hurle au général factieux, Blum, qui pourtant est favorable à un régime présidentiel, dénonce « l’incompatibilité d’humeur » entre le général et le « principe républicain ». Surtout, de Gaulle ne réussit pas à convaincre les électeurs de rejeter le second projet constitutionnel, approuvé de guerre lasse.

Aussi se décide-t-il à créer son « parti », le Rassemblement du peuple français (RPF) en 1947. À Strasbourg, il définit « sa » république : « l’efficience, la concorde et la liberté » Le spectre du boulangisme est réactivé, renforcé par les propos inquiétant de son leader : « Le RPF est une force élémentaire, qui coïncide exactement avec ce que commandent l’instinct et la raison du peuple français. »

Il parie ouvertement sur la chute de la IVe république et caresse l’idée d’instaurer un régime autoritaire. Mais les « hommes du système » sauront habilement dissoudre la menace, notamment par la loi des apparentements mise en place pour les élections de 1951. De toute façon le général est allergique au parlementarisme et refuse de s’engager en se portant candidat. Il commet des erreurs, s’embourbe dans la politique politicienne et finit par mettre son mouvement « en veilleuse ». Le 6 mai 1952, il prend acte de son échec et achève son communiqué par cette formule : « Il faut préparer le recours. »

 

Le retour au pouvoir du général de Gaulle

Le général de Gaulle est désormais dans l’attente, adepte du double langage, évoquant tantôt la nécessité de s’appuyer sur l’opinion, tantôt de faire un coup de force. Mais il est trop habile pour s’engager lui-même. Maître en duplicité, il laisse croire aux partisans de l’Algérie française qu’il les comprend sans rien promettre, alors même qu’il est convaincu de l’inéluctabilité de l’indépendance.

Le Système s’effondre sous le poids de sa propre imbécillité au début de l’année 1958. Le nom du général est sur toutes les lèvres. Mais Pfimlin, président du conseil, se montre rétif et de Gaulle lui force la main en publiant un communiqué où il annonce son retour aux affaires.

Souhaitant revenir au pouvoir sous des apparences légales, De Gaulle pousse néanmoins les militaires à donner la dernière estocade sous la forme du plan Résurrection, une opération mal ficelée, mais qui suffit à donner l’impression d’un coup de force potentiel. L’appui de Guy Mollet, la menace de René Coty de démissionner de la présidence finissent par convaincre les parlementaires de l’inéluctabilité du retour du général de Gaulle.

« Le pays étant au bord de la guerre civile, déclare le président de la République, je me suis tourné vers le plus illustre des Français, vers celui qui, aux années les plus sombres de notre histoire, fut notre chef pour la reconquête de la liberté et qui refusa la dictature pour rétablir la république. »

Si la crise algérienne lui permet de revenir au pouvoir, à ses yeux la question constitutionnelle est la plus importante. Aussi consent-il à se présenter le 1er juin 1958 devant l’assemblée où il se montre aimable. Son gouvernement compte suffisamment d’excellences du régime agonisant pour qu’il obtienne la confiance et les pleins pouvoirs pour 6 mois. Il précise, dès le 13 juin, sa pensée au comité d’experts chargé de plancher sur la nouvelle constitution : « le Président aura, dans les institutions nouvelles, un rôle essentiel. »

Le général choisit de présenter le nouveau texte le 4 septembre, jour anniversaire de la naissance de la IIIe république, place de la République, dans une mise en scène d’André Malraux : le souci de la continuité républicaine ne convainc qu’à moitié. Le oui triomphe au référendum. Jamais constitution n’avait été approuvée librement à une aussi écrasante majorité.

La suite devait le prouver : Napoléon Bonaparte est bien le fondateur de la république. Plus d’un demi-siècle après 1958, la république consulaire continue d’avoir les faveurs des Français avec une nuance : les Bonaparte ont laissé la place aux Roger Ducos.


À lire : Éric Roussel, Charles de Gaulle, Gallimard 2002, 1032 p.

Lire sur Contrepoints la série les généraux de la république

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  • Charles de Gaulle est le meilleur chef d’Etat (avec Pompidou) qu’a connu la France depuis deux siècles. On lui doit un régime politique stable, la puissance nucléaire, l’indépendance énergétique, l’alliance avec l’Allemagne et de grands groupes industriels.

    • de Gaule est le pire président depuis 2 siècles, créateur d’un régime autocratique (le coup d’état permanent), de la prolongation du pb algérien et de la souffrance des algériens, champion du capitalisme de copinage, enfin provocant en réaction la chienlit de mai 68 qui nous pourrit encore la pensée.

      • Pompidou, Giscard, Sarkozy, Chirac et Hollande ont tout bon alors?

      • 1) Créateur d’un régime autocratique? La Ve République est le régime le plus stable que connaît la France depuis l’Ancien Régime.

        2) La prolongation du pb algérien? Il a terminé la guerre d’Algérie tout en maintenant l’influence française sur les ressources gazières du Sahara.

        3) Le capitalisme de copinage? Tous les grands projets industriels (Airbus, Ariane, centrales nucléaires, bombe atomique, armement performant) lui sont dus, à lui ou à son digne successeur, Pompidou, qui a poursuivi son œuvre.

        4) La chienlit de 68? Elle aurait eu lieu qu’il ait été ou non au pouvoir, sa source se trouvant dans les universités américaines et l’influence idéologique du communisme libertaire. Ceux qui ont fait mai 68 étaient contre de Gaulle, faire de de Gaulle le fautif revient à faire de la police la cause de la criminalité, c’est ridicule.

        Bref, je redis ce que j’ai dis: de Gaulle a Å“uvré pour la France, avant lui la France était instable politiquement et en crise économique, après lui la situation était stabilisée aussi bien politiquement que sur le plan économique, et le pays avait une réelle voix sur la scène internationale.

        • 1) Ce n’est pas une réponse : le régime actuel est autocratique, et ce qui est terrible, il est stable, et donc on n’a pas fini d’en voir la fin.

          2) Ce n’est pas une réponse : il a volontairement laissé massacrer des masses de personnes alors qu’il aurait suffit de les accueillir en France.

          3) Ce n’est encore pas une réponse. Vous ne savez pas ce qu’est le capitalisme de copinage : quand il a créé toutes ces entreprises, il en a laissé le contrôle à l’État et à la caste autocratique qui ne cesse d’essayer d’en soutirer le maximum au détriment de l’intérêt de ces entreprises.

          4) Et pour finir, c’est bien De Gaulle qui a laissé l’éducation aux communistes. Langevin-Wallon, ça ne vous dit rien ?

          • 1) C’est une mauvaise réponse: vous voulez rajouter de l’instabilité politique à la crise économique??! Déjà qu’on est dans la panade économiquement, alors si vous voulez changer de régime… Au lieu de s’occuper des institutions, qui marchent correctement et qui ne sont pas autocratiques (allez en Chine, vous verrez ce qu’est un régime autocratique), on ferait mieux de se concentrer sur nos entreprises qui crèvent.

            2)C’est une mauvaise réponse: les massacres ont commencé avant l’arrivée de de Gaulle au pouvoir. Et un chef d’Etat tout blanc, ça n’existe pas. Qu’Est-ce que vous vouliez qu’il fasse d’autre, en attendant de résoudre politiquement le problème? Il a surtout été réaliste, c’est ce que je constate, et n’a pas cédé aux sirènes de l’OAS.

            3)C’est une mauvaise réponse: sous de Gaulle, il y avait moins de règlementations, moins de taxes, moins de dette publique, moins de déficit, l’économie était beaucoup plus libérale qu’aujourd’hui, même qi les grandes entreprises étaient détenues par l’Etat. Mais ce n’était pas une si mauvaise chose: une entreprise stratégique doit avoir un capital un minimum contrôlé, voire bouclé, sinon l’indépendance nationale court le risque d’être remise en cause. Le problème, c’est qu’aujourd’hui l’Etat ne sait plus gérer, ce qu’il savait faire avant. Et un système sans corruption, ça n’existe pas là non plus (quoiqu’il faille qu’il y en ait le moins possible, c’est sûr). L’idée de de Gaulle était d’assurer à la France une puissance industrielle, il a réussi. Le capitalisme gaullien tenait la route, pas comme aujourd’hui.

            4)C’est une mauvaise réponse: il a été obligé en 1945, car les communistes étaient la première force politique en France. Et il valait mieux qu’il leur laisse l’éducation que la défense, non?

            • Mon géneral
              -On se fout de l’instabilité politique, on veut un pouvoir neutre.
              -de Gaulle a promis n’importe quoi en 58 tellement il etait avide de pouvoir (je vous ai compris)
              -Et le plan quinquennal, avec les HLM, la reforme Debre (qui a tué la médecine), les PTT de misère.
              -de Gaulle était un vieux réac, les gaullistes étaient des vieux réac, il s’est barré on a eu de l’air frais.

              Je suis désolé mais de Gaulle était tout sauf un libéral (la politique ne se fait pas à la corbeille).

              • -Non, on ne s’en fout, à moins que vous soyez irresponsable en ajoutant de la crise politique à la crise économique, pour bien finir d’enfoncer la France…
                -Comme tous les autres, l’important n’est pas ce qu’il a promis, c’est ce qu’il a fait.
                -les HLM étaient une bonne idée, ceux qui tuent la médecine sont les socialistes (Touraine et co), quant aux PTT de misère, je pense qu’on avait un meilleur niveau de vie dans les années 1960 au regard de la technologie de l’époque, qu’aujourd’hui.
                -Ah l’argument à 2 balles! Excusez-moi, mais là vous me faites penser à ceux qui veulent éviter le débat de fond. Mais je dois, moi aussi, avec mon amour de la France et de ses avaleurs, être réac…

                Le plan Rueff de 1958 est la politique économique la plus libérale en France pendant tout le XXe siècle. Quant à savoir s’il était libéral, je pense que de Gaulle lui-même se fichait de savoir s’il était plus libéral ou moins libéral que les autres… C’était un pragmatique, un patriote, bref un chef, un vrai!

                • « avec mon amour de la France et de ses avaleurs »: et de ses valeurs, petite faute de frappe

                • Relisez vous bon dieu!
                  Le plan Rueff, est directement la philosophie planiste, constructiviste, jacobiniste de la pensée française.

                  Je garde le meilleur pour la fin;
                  « C’était un pragmatique, un patriote, bref un chef, un vrai! »

                  Vous êtes indécrottable.

                  Cordialement

            • « 2)C’est une mauvaise réponse: les massacres ont commencé avant l’arrivée de de Gaulle au pouvoir. Et un chef d’Etat tout blanc, ça n’existe pas. Qu’Est-ce que vous vouliez qu’il fasse d’autre, en attendant de résoudre politiquement le problème? Il a surtout été réaliste, … »
              … au point que son gouvernement a refoulé la plupart des harkis au printemps de 1962, les condamnant à une mort atroce.
              C’est au moins aussi ignoble que ce qu’on reproche à Vichy quant à la déportation.

            • 1) Le problème économique est directement issu du problème politique. Quand des loustics indéboulonnables agissent de façon totalement arbitraire et stupide, c’est ça qui fait empirer l’économie, et rien d’autre.

              2) Je parle d’un fait très précis : tous les algériens qui se sentaient Français à la fin de la guerre désiraient aller en métropole car ils SAVAIENT qu’ils allaient se faire massacrer, et De Gaulle le savait très bien aussi. Ça n’était pas difficile de les accueillir en France. Il a juste regardé les Harkis se faire tuer en masse.

              3) Sous De Gaulle, l’économie a fait un bon grâce à la reconstruction et au pognon américain. Il n’y est pour rien. En revanche, il a mis en place tous les cadres qui permettent au capitalisme de connivence de s’être si bien implanté.

              4) On peut épiloguer longtemps sur les raisons qui l’ont poussé à donner l’éducation aux marxistes, le fait est avéré. De fait, je leur aurais tout donné (y compris la Défense), sauf l’éducation. L’éducation forme les génération futur, et on se retrouve à présent avec un pays où l’idéologie socialiste et l’assistanat sont omniprésents.

  • Je vois que mes commentaires de ce matin ont déplu à l’ auteur puisque proprement disparus du panel…

    • J’ai vu moi aussi! Et pourtant je les ai trouvés de qualité.
      Mais que voulez-vous mon cher, même les sites libéraux se mettent à la censure, c’est pour dire! (Je plaisante un peu, mais c’est vrai que voir des commentaires disparaître sans raison apparente est plutôt louche)

      • Merci d’y avoir été sensible.
        Contrepoints est libre d’accueillir ou refuser les commentaires puisqu’il est chez lui mais je trouve le procédé cavalier à moins que rien que d’exprimer un désaccord avec la pensée de l’auteur soit considéré comme injurieux et dans ce cas là, effectivement…
        On peut reprocher beaucoup de choses au Général, surtout des décennies après, mais c’est vraiment fort de lui coller l’étiquette de dictateur.
        Un dictateur qui se fait mettre en ballotage en 65???
        Un dictateur qui démissionne (deux fois) parce que l’orientation politique générale du moment ne lui plaît pas, me paraît aussi vraisemblable que du beurre en broche mais bon…
        Quant à polémiquer avec Gillib, laissez tomber.
        Sur l’Algérie, le Général a hérité d’une situation très très mal engagée et a fini par estimer qu’il valait mieux arrêter les frais pour faire court. Notons qu’il a fait avaliser cette position par deux référendums qui l’ont suivi avec une écrasante majorité issue d’une participation très forte n’ayant rien à voir avec les taux actuels. Donc il a eu manifestement tort et les imbéciles de Français qui ont voté en ce sens, l’ont eu également.
        Mais à part cela, tous sont pour l’auto-détermination des peuples par eux-mêmes, au nom de la Démocratie, de la DDH et cie…

  • l’une des très rares victoire Française pendant la WW2 , c’est celle de Montcornet grâce a de gaulle

    -le normandie-niemen c’est lui , c’est grâce a de Gaulle que la France était a la table des vainqueurs après la WW2 , c’est de Gaulle qui a crée l’escadron NORMANDIE NIEMEN , Le geste n’a jamais été oublié, et depuis, des citoyens russes sont venus fleurir régulièrement les tombes des pilotes français tombés et inhumés sur place. )

    Le 9 juin 1945, considérant le comportement exemplaire des pilotes français sur le front soviétique, le maréchal Staline estime qu’il serait injuste de les désarmer. Il leur fait don de leurs avions Yak 3 ,Quatre pilotes ont été élevés à la dignité de Héros de l’Union soviétique , l’héroïsme du « Normandie-Niemen » est récompensé par trois citations à l’ordre du jour du maréchal Staline.

    – c’est grâce a de gaulle que nous avons été a la table des vainqueurs après la ww2 , malgré la débandade de la campagne de france

    – c’est grâce a de gaulle que la france n’est pas devenu un protectorat américain ( les usa commencer deja imprimer des dollars français ) sans parler du projet AMGOT ( Allied Military Government of Occupied Territories )

    en gros des officiers militaires sont formés à l’administration civile dans des universités américaines comme celles de Virginie et Yale. Une fois les forces alliées occupant les territoires libérés, ces officiers assurent tous les aspects de l’administration civile, des transports à la justice en passant par la monnaie (à ce titre une monnaie est émise pour chaque pays occupé)

    – c’est de gaulle qui est sortie de l’otan
    – c’est de gaulle qui a été chercher de l’or contre des dollars avec la marine française
    – c’est de gaulle qui a donner une politique indépendante pour la france ( non aligné )
    – c’est de gaulle qui nous a donnez le nucléaire
    – c’est grâce a de gaulle que la dépressurisation psychologique de la décolonisation a pas été trop dur ( par rapport a la grande bretagne qui a été en létargie jusqu’à tchatcher )
    – le peu d’entreprise qui nous permet d’exister encore un peu c’est des entreprises de l’air gaullienne
    – vous voulez comparez la liberté entre l’air gaullienne et l’air mongolienne de françois mou du genou 1e ?
    – la 5e est la meilleur chose qui est arrivé a la france en 1500 ans d’histoire .

    • +1000 je vous rejoins totalement

    • Je lis de moins en moins Contrepoints car je constate une dérive populiste regrettable.
      je signalerai seulement ce billet laissé sur mon blog (personnel, gratuit, jamais je n’ai fait appel au « sou » de mes lecteurs, et non inféodé à un quelconque pouvoir politique, industriel ou idéologique) :
      https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/11/22/la-france-nest-plus-que-lombre-delle-meme/

    • Bon, je suis en total désaccord avec ce que vous dites, mais il y a un point ou je voudrai revenir : il faut arrêter avec ce mythe de l’AMGOT.

      L’AMGOT est une administration provisoire des Alliés qui s’est appliquée à tous les pays ayant été sous domination fascistes ou nazis. Les seuls pays occupés n’ayant pas connu ce régime provisoire sont au nombre de deux : le Danemark et la France. L’AMGOT avait pour but de reconstruire politiquement les pays européens, elle était (en France en tout cas) censée s’appliquer sur une durée de 2 à 3 ans.

      Je ne dis pas qu’il s’agit d’une solution miracle, mais si la France avait été reconstruite par les Alliés, peut-être qu’on aurait évité une France vendue aux communistes (ENA, sécurité sociale, maintiens des lois votés sous Vichy de nature étatistes et profondément antilibérales), mais l’antiaméricanisme légendaire De Gaulle était tellement fort qu’il a préféré se passer de cette administration alliée, pour baisser son froc face aux communistes. Résultat des courses : on a eu la France d’aujourd’hui.

      Peut-être que cette administration provisoire aurait muselée les communistes et les gaullistes, et qu’on aurait échappé à la culture socialo-étatiste qui pourrit le pays depuis bien longtemps.

      • « Le plan Rueff de 1958 est la politique économique la plus libérale en France pendant tout le XXe siècle. »

        Pour ensuite appliquer une politique keynésienne. Rueff n’était là que pour assainir les finances publiques, ni plus ni moins. Une fois son tache terminée, De Gaulle l’a écarté des affaires pour pratiquer sa politique dirigiste/étatiste/keynésienne qui allait totalement à l’encontre de la pensée de Rueff, qui comme Madelin et les (rares) autres libéraux français, a été davantage spectateur de la politique française qu’un véritable acteur.

        De Gaulle-Rueff, c’est un peu comme si quelqu’un faisait appel à un ouvrier pour réparer son logement endommagé, et qui une fois les réparations terminées, s’amuse à mettre le feu à la maison.

        • Vous devez confondre avec Giscard pour la politique keynésienne. C’est Giscard et son Premier Ministre Chirac qui pratiquaient la politique du stop and go, avec dépenses sociales très élevées. De Gaulle et Pompidou géraient très bien la dépense publique, qui était beaucoup moins élevée qu’aujourd’hui. L’Etat n’occupait au maximum que 30% du PIB (aujourd’hui il est à 57%). Toutes les taxes nuisibles ont été ajoutées après Pompidou.

          Et les projets industriels de de Gaulle étaient loin d’être débiles. Ils sont à l’origine de nos fleurons nationaux, qui ont permis à la France d’être une puissance mondiale car ayant une voix industrielle forte. C’était peut-être « dirigiste », mais ça marchait et il n’y avait aucune prétention de conduire toute l’économie. Etre libéral ne signifie pas ne plus rien faire, ça signifie laisser une certaine liberté aux agents. En ceci, la France gaullienne était beaucoup plus libérale qu’aujourd’hui.

          • C’est bien cela le pb, de Gaulle et sa politique dirigiste était moins collectiviste que la politique du CNR, de la IV° république, de Mitterand, etc.. mais sa politique n’était pas libéral.
            De Gaulle n’était pas intéressé par l’économie, ni par le libéralisme.
            Pour de Gaulle la réussite économique n’est pas une fin en soi mais un moyen indispensable à la puissance du pays.
            ‘L’intendance suivra’.

            • Il avait raison. Un grand chef d’Etat, qui travaille au bien de sa nation, voit la puissance de celle-ci comme un but politique. Si nous avions des hommes qui faisaient passer l’intérêt de la France avant leur carrière personnelle, nous ne serions pas aussi bas.

              Ce que je constate, c’est que la France allait beaucoup mieux après de Gaulle qu’avant, que ce dernier était un remarquable gestionnaire et que les Français étaient bien plus libres, au contraire d’aujourd’hui où règnent police de la pensée, règlementations encombrantes et autres taxes inadmissibles qui plombent le pays. Le général a refait de la France une grande puissance à l’échelle mondiale, les successeurs de Pompidou détruisent cet héritage. Ce que vous imputez à de Gaulle n’est que le fruit de ses adversaires politiques qui dominent la France depuis les années 1970 (rappelez-vous, les Giscard et Chirac ont retourné leur veste en 1968).

      • « si la France avait été reconstruite par les Alliés, peut-être qu’on aurait évité une France vendue aux communistes  »

        Point de vue intéressant. J’aime bien les uchronies.

        Cela étant, aurait-on évité une guerre civile, je n’en suis pas si sûr. De nombreux partisans étaient armés, une certaine forme de terreur régnait, la machine propagandiste du PC tournait à plein régime.
        Mais bon on peut rêver.

        Deux points quand même :
        nous n’aurions pas un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’Onu
        Vous le dites vous même : les grandes réformes soi-disant de la Libération ont été votées ou sont d’inspiration vichyste. Dès lors les qualifier d’anti-libérales oui, de communistes c’est un peu fort.

  • désolé de la mega-coquille , j’ai voulu reformuler ma phrase et j’ai oublier de supprimer des mots en trop xD

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