Le système de santé étatisé du Canada est un échec

Égalité des soins, gratuité, le Canada a déjà appliqué ces réformes prévues en France par la Loi Santé. Voyons les résultats …

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John Flannery-Canada nurse camp (CC BY-SA 2.0)

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Le système de santé étatisé du Canada est un échec

Publié le 6 décembre 2015
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Par Léopold Sax
Un article d’Emploi 2017

John Flannery-Canada nurse camp (CC BY-SA 2.0)
John Flannery-Canada nurse camp (CC BY-SA 2.0)

 

Le système de santé public au Canada est sous la gouvernance du Canada Health Act. Le système est national mais chaque province administre son propre programme.

Quelle couverture santé fournit l’assurance maladie canadienne ?

On distingue les soins de santé primaires qui concernent les services des médecins et autres professionnels de santé, et les soins hospitaliers.

Les prestations gratuites fournies par le médecin sont les consultations à son cabinet ou à l’hôpital, le diagnostic et les traitements. Tous les soins considérés comme médicalement nécessaires sont gratuits.

Les médicaments avec ticket modérateur sont partiellement pris en charge par le régime provincial de santé si l’on ne dispose pas d’une mutuelle. Les soins dentaires, sauf ceux dispensés à l’hôpital, et les soins optiques ne sont pas pris en charge, d’où le recours par de nombreux canadiens à des assurances privées qui couvrent ces frais.

Il est interdit de s’assurer via un système privé pour des soins de santé primaires. Les établissements privés ne proposent donc aucune prestation de ce type et sont communément réservés aux médecines spécialisées (chirurgie esthétique, etc.). Le médecin généraliste ou de famille reste un médecin libéral, et reçoit de l’État, pour chaque visite de patient, une rémunération fixée par l’État. Et 99% des hôpitaux sont publics au Canada.

Combien coûte l’assurance maladie au citoyen Canadien ?

Le financement du système de santé public revient au gouvernement fédéral, mais aussi aux provinces et aux territoires. Il s’effectue par l’intermédiaire des impôts et taxes. Le canada est au 6ème rang mondial en termes de coût par habitant.

C’est donc magique : médecine « gratuite » (mais chère pour le pays), égalité théorique parfaite, puisque un malade au Canada ne peut se faire soigner que dans le système public et n’a pas le choix de son hôpital ! De plus, les assurances privées sont interdites pour les soins primaires, donc, pas moyen de passer entre les mailles du filet ! Oui, cela existe et si les réformes en France continuent dans le sens que leur donne Marisol Touraine, c’est sûr, on y arrivera en France !

Mais tout n’est pas si merveilleux, et comme il n’y a pas de « free lunch » comme le rappelle Milton Friedman, il n’y a pas de bonne qualité dans un système sans concurrence !

Conséquence : des délais considérables pour une consultation

Les temps d’attente pour les soins d’urgence et pour consulter un spécialiste sont considérables au Canada, de même que pour la chirurgie élective où les délais dépassent souvent les 6 mois : et si vous relevez d’un hôpital surchargé, tant pis ! Il est interdit d’aller voir ailleurs ! Alors, certains « riches » traversent la frontière pour se faire opérer du dos, de la hanche ou de la cataracte au Minnesota ou un autre État américain où cela leur coûtera 20.000 à 50.000 US$ sans assurance. Et pouvoir se trouver un médecin « de famille » relève du parcours du combattant. À moins d’avoir des relations …

Des exemples ? Darcy Allen, un dentiste de Okotoks, a dû abandonner sa pratique en 2009 en raison de maux de dos chroniques et de douleurs insupportables issus d’un accident de hockey survenu deux ans auparavant. Au lieu d’attendre plus de deux ans dans le réseau public albertain, son rendez-vous ayant été fixé au mois de septembre 2011, il a dû se résigner à payer sur ses économies une somme de 77.000 $ pour obtenir la chirurgie requise au Montana.

Richard Cross, un homme d’affaires de Calgary, a dû quant à lui endurer pendant quatre années des douleurs dorsales intenses, avant de prendre finalement la décision de débourser 24.000 $ pour aller se faire opérer en Arizona en mai 2010.

Égalité dans l’attente, voilà le progrès

Mais le gouvernement du Canada est fier de montrer dans une étude sur 11 pays, où il termine avant-dernier sur la qualité… que si le Canada éprouve de graves problèmes d’accès, sa performance est très bonne en ce qui concerne l’égalité des soins. « Les patients à revenu supérieur et les patients à revenu inférieur attendent un temps comparable pour consulter un spécialiste », indique notamment l’étude.

Selon le président de l’Association médicale canadienne (AMC), le Dr Chris Simpson, cette conclusion est pour le moins ironique. « Le seul indicateur pour lequel le Canada affiche un résultat meilleur que les autres pays démontre que nous faisons un travail également mauvais dans tout l’éventail socio-économique en ce qui a trait à l’accès opportun aux soins », dit-il.

Le système étatique, sans concurrence, a donc engendré un système cher, de relativement piètre qualité, et avec des délais d’attente très supérieurs à la moyenne de l’OCDE pour tout le monde ! C’est l’égalité dans la médiocrité.

Exemple à suivre ?

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  • Il m’a fallu deux mois pour avoir un médecin de famille et je suis considéré comme un incroyable privilégié. Mes parents il leur a fallu 8 mois.

    Un rendez-vous chez le médecin c’est minimum 4 semaines, il faut prévoir ses maladies à l’avance ou se rendre dans une urgence d’hôpital bondée. Imaginez la quantité de gens qui sont incapables de travailler à cause des délais d’attente, quels sont les coûts pour la société en arrêt de travail et en temps perdu.

  • Pour ceux qui croient encore que les médecins français se battent contre la loi santé pour défendre leur beefsteack : voilà l’illustration concrète du résultat d’une telle politique !
    Dans ce système, les médecins ne sont pas les plus à plaindre et j’en veux pour preuve le revenu moyen des médecins au Canada qui est largement supérieur à celui des médecins français ainsi que les témoignages de français ayant réussi à émigrer la bas.
    Par contre, c’est la catastrophe pour les patients : aucune liberté de choix de son médecin et même de son hôpital, coût exhorbitant du système via les impôts et taxes, liste d’attente ( d’autres parlerait de rationnement des soins).
    Le système anglais ressemble un peu au système canadien mais avec la possibilité de payer et de se faire prendre en charge plus rapidement.
    Là encore ce ne sont pas les médecins qui trinquent, mais les patients.

  • C’est clair que les médecins sont rarement les plus pénalisés du système. Particulièrement dans un système très inégalitaire comme les US, les médecins prospèrent. En France, en revanche, ils assument par leurs revenus nettement inférieurs à la moyenne occidentale, le relativement faible coût du système.

    En France, le système privé ne contribue guère à tirer vers le haut le système public mais au moins, il offre une échappatoire aux patients insatisfaits.

  • Incroyable, et pourtant je savais les canadiens bizares.

    Mais peu rassurant pour nous, car c’est le projet socialiste. Pourtant, on le sait tout ça, et qu’est-ce qui nous pousse à mettre au pouvoir ces gens?

  • Et les membres du gouvernement, même traitement ? M’étonnerait !

  • je ne pense pas qu’il existe un système parfait. au Canada, du moins au Québec, il y a plusieurs cliniques privées, les médecins qui le désirent peuvent lâcher le système public et s’ouvrir des cliniques privées. je dis ça juste pour éclaircir un point dans vie article. on a un système public qui coûte cher, et parallèlement des cliniques privées pour les mieux nantis, bien sûr vous l’aurez compris.

  • Je ne sais pas qui est ce Léopold Sax, mais il écrit plusieurs inexactitudes, même si sur le fond, il a raison : le système de santé canadien est merdique.

    Il n’existe pas d’assurance-maladie canadienne. C’est une compétence de juridiction provinciale. Sachant cela, si vous voyagez à travers le Canada, vous avez intérêt à contracter une assurance-voyage complémentaire pour être certain que votre province d’origine couvre tous les frais de santé advenant que vous en ayez besoin.

    Concernant le ticket modérateur sur les médicaments, je ne sais pas à quelle province fait allusion l’auteur. Parlant du Québec, il est obligatoire d’être assuré pour les médicaments. Si l’entreprise ne donne pas cet avantage social, le salarié tombe automatiquement sur le régime public d’assurance-médicament. Dans les deux cas, la plupart du temps les médicaments sont remboursés à plus de 80%. Du côté du régime public, je pense même qu’il existe certaines mesures pour les plus pauvre, ne les obligeant qu’à débourser au maximum 2$ par prescription.

    Le financement du système de santé n’est pas canadien, mais provincial et il revient avant tout à chaque province de le financer. Certes, le gouvernement fédéral envoie un certain montant annuellement à chaque province pour supporter leurs efforts en cette matière.

    Parlant pour le cas du Québec, je ne suis pas confiné géographiquement à un seul hôpital. Alors si celui le plus près de chez moi est surchargé, contrairement à ce qu’affirme l’auteur, je peux aller voir ailleurs sans aucun problème.

  • « l’égalité dans la médiocrité » : ça pourrait être la devise du socialisme !

  • En Alberta pas eu de souci pour trouver un médecin de famille à Calgary.
    Les délais d’attente pour une consultation sont bien meilleurs qu’en France, le personnel infiniment plus agreable et pas d’emmerde de paperasse comme ca m’est arrivé plusieurs fois avec la CPAM. Il ne s’agit que de mon expérience et ma perception, vu qu’apparemment 2 exemples dans l’article font office d’argument.

    Quant au coût, toujours bien inférieur à la France..

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