L’Argentine élit un libéral-conservateur

Mauricio Macri, candidat libéral-conservateur, succède à Cristina Kirchner. Il prendra ses fonctions le 10 décembre.

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Mauricio Macri(CC BY-ND 2.0)

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L’Argentine élit un libéral-conservateur

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Publié le 6 décembre 2015
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Par Bill Bonner

Mauricio Macri(CC BY-ND 2.0)
Mauricio Macri(CC BY-ND 2.0)

 

Compères contre zombies

Les élections sont « une vente aux enchères anticipées sur des biens volés », écrivait H.L. Mencken. Notre chronique du jour parle des acheteurs.

Au risque d’une simplification excessive, la ligne de faille des élections présidentielles argentines, dimanche dernier, séparait deux groupes : à gauche se trouvaient en majeure partie des zombies ; à droite, des compères.

La différence entre les zombies et les compères n’est pas la quantité de biens volés qu’ils convoitent, les deux groupes voulant tout, mais le prix à l’unité. Les compères préfèrent les marchandises conséquentes, les contrats gouvernementaux, les subventions agricoles et la protection des marchés. Les zombies, peut-être parce qu’ils sont plus nombreux, tendent à préférer les allocations en tous genres et les versements aux employés syndiqués.

Mauricio Macri, candidat compère, a gagné les élections en Argentine, battant le représentant des zombies, Daniel Scioli, successeur désigné de la présidente en activité, Cristina Kirchner.

Macri fait partie d’une des familles les plus riches du pays. Il a fait des études à la Columbia Business School et à la Wharton School, à l’Université de Pennsylvanie. Être riche a ses avantages, mais a aussi un prix. En 1991, la police fédérale argentine a kidnappé Macri et l’a retenu pendant 12 jours dans une cellule au sous-sol, jusqu’à ce que son père verse une rançon.

Cette anecdote nous rappelle Jules César. Des pirates l’avaient capturé et demandaient une rançon. La réponse de César :

« Vous feriez mieux d’espérer qu’ils ne verseront rien. Parce que s’ils le font, je reviendrais et je tuerais chacun d’entre vous »

La famille de César paya la rançon. Et César se lança à la poursuite des pirates. Il les attrapa et les mit à mort ; bien que, par pitié, il permit qu’on les étrangle avant de les crucifier.

Pour autant que nous le sachions, Macri n’a jamais capturé ses ravisseurs. Et il ne les a pas fait crucifier. Ce qui montre à quel point la vie publique part en quenouille depuis l’empire romain.

 

Un héritage désastreux

On ne s’attendrait pas à ce que quelqu’un comme Macri ait beaucoup de chances dans la pampa. Depuis la gigantesque vague d’immigration italienne à Buenos Aires au début du XXe siècle, les zombies abondent. Non que les Italiens soient particulièrement zombifiés. Mais c’était l’époque de la syndicalisation inspirée par les communistes, les socialistes et les anarchistes radicaux. Les Italiens rejoignirent les syndicats urbains et encouragèrent le versement de subventions à devinez qui ? Eux-mêmes.

Contrairement à Macri, le plus célèbre politicien d’Argentine, Juan Perón, a fait carrière dans l’armée. En 1939, il a été envoyé dans les Alpes italiennes pour étudier les techniques militaires en terrain montagneux… et a appris comment fonctionnait le fascisme mussolinien.

Il a aussi découvert le secret pour gagner des élections : promettez aux zombies l’argent des autres, en quantité croissante.

En 1946, Perón, candidat pour le parti conservateur, battit le candidat centriste José Tamborini, et devint président. La population électorale du prolétariat de Buenos Aires était devenue si vaste qu’elle pouvait contrôler la nation entière. Depuis, le parti péroniste, expert en manipulation de zombies, a gagné neuf élections sur les 11 auxquelles il a été autorisé à participer. Les fois où il n’a pas gagné, il a réussi à chasser le président en poste avant la fin de son mandat.

Mais le problème avec le socialisme, observait Margaret Thatcher, c’est qu’on finit par se retrouver à court d’argent des autres. C’est le problème qui a rattrapé le gouvernement péroniste le plus récent, celui de Cristina Kirchner.

Le gouvernement avait promis les biens volés, comme toujours. Mais il était devenu de plus en plus difficile de trouver quelque chose à voler. Selon l’analyste Iván Carrino, dans notre bureau de Buenos Aires, l’héritage de Kirchner comprend :

  • une inflation parmi les plus élevées au monde – des estimations privées la mettent à environ 25 % par an ;
  • un déficit budgétaire qui atteindra 7 % du PIB d’ici la fin de l’année ;
  • un taux d’imposition à des niveaux record en termes historiques ;
  • quatre millions de fonctionnaires ;
  • une banque centrale en faillite, avec une valeur nette négative de 8600 milliards de dollars ;
  • un marché des changes qui détruit le commerce international et viole les libertés élémentaires ;
  • une dette publique impayée de 10 milliards de dollars environ.

 

Il fallait faire quelque chose. Dimanche, donc, les électeurs argentins ont mis les zombies dehors et élu le candidat compère. Son travail consistera à reconstruire l’économie sur des principes plus conformes au libre-échange, distribuant au passage de généreux avantages à ses amis et soutiens en Terre Compère, bien entendu. De la sorte, lorsque les zombies reprendront le dessus, ils auront plus d’argent des autres avec lequel travailler.


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  • La suite de l’histoire, on la connait et on en reparle dans 6 mois. Avec Macri le scénario est déjà écrit d’avance : dévaluation, inflation, baisse des salaires réels, fuite des capitaux, récession, forte hausse du chômage et de la pauvreté, spirale de l’endettement … Macri ne tiendra même pas 2 ans. Cela aura au moins un mérite, rappeler aux argentins à quoi peut mener ce type de politique (il semble qu’en quinze ans une partie d’entre eux ait oublié).

    • Ben voyons, l’Argentine souffre déjà et seul Macri peut donner un avenir économique viable à ce pays. C’est une belle opportunité!

    • Si l’argentine va mal c’est à cause du peronisme (mélange de socialisme, populisme et nationalisme) prônant le clientelisme. Avant le peronisme, l’argentine était l’un des pays les plus riches au monde. Maintenant c’est un pays du tiers monde. On voit le résultat de plusieurs décennies sous le peronisme.
      Je me souviens, il y a encore quelques années, l’Amérique latine était l’exemple à suivre pour tous les gauchistes. Aujourd’hui, on voit à quel point les pays pris en exemple font mal. Seuls les pays favorable au capitalisme en Amérique latine font bien. Il ne reste que la Bolivie qui va encore bien grâce à ses ressources naturelles mais qui ne fait que suivre l’exemple venezuelien. Tout pays qui base son économie sur ses richesses naturelles finit par être ruiné à long terme. C’est la maladie hollandaise mais les gauchistes n’ont pas retenu la leçon.

  • Cet article est écrit sur un ton plutôt humoristique mais il ne nous explique pas clairement à quoi s’attendre dans les mois qui viennent. Ce type va réellement remettre en partie les choses en place ? Il va faire semblant ? Quelles seront les actions concrètes ?

    • La première action concrète qu’il entend prendre est la fin du contrôle des changes dont les effets sont catastrophiques, cela passera par une dévaluation monétaire donc vu que la monnaie argentine vaut bien moins que le taux officiel. Cela sera douloureux mais inévitable.

      L’autre étape sera de mettre fin aux taxes sur les exportations qui ont mis les agriculteurs en colère et appauvris le pays.

      Macri a aussi annoncé que le pays irait au forum de Davos l’an prochain après une décennie d’absence et boycott.

      Macri va devoir prendre de dures décisions pour sauver son pays, rien n’est garanti à long terme donc dans un pays rongé par le socialisme.

  • Je suis très pessimiste sur Marci. Le parlement reste contrôlé par les peronistes. Je ne parle même pas du fait que les peronistes ont d’autres moyens de le bloquer par l’intermédiaire de leurs pouvoirs informels (syndicats, médias, administration acquise au peronisme,….). Les peronistes ne sont pas vraiment des grands démocrates. Ils feront tout pour nuire à Macri. Que peut t il faire face à un état acquis à la cause peroniste ?
    En plus, même en étant plus libéral que les peronistes, il n’est pas libéral pour autant.
    Macri n’a aucune chance de réussir à mettre en oeuvre les réformes de son programme.
    Le candidat peroniste se qualifiait de centriste. Preuve que même les peronistes ont compris le désastre de la politique gauchiste de l’ancienne présidente. Il m’avait l’air bcp plus pragmatique que Kirchner (élue présidente que parce qu’elle était la femme de l’ancien président).

  • Bonjour,

    Après ces élections, est ce que le change de l’argent dans la rue va continuer ?

  • Le bilan Kirchner :
    – Un PIB multiplié par 2,5 en 13 ans
    – Un ratio dette publique / PIB inférieur à 40 %
    – Aucune année de récession en 13 ans et 9 ans avec une croissance supérieure à 8 %
    – Un taux de pauvreté divisé par 4 en 13 ans
    – Un salaire moyen multiplié par 5 en 13 ans
    – Seul bémol, l’inflation, compensée par des remises à niveau régulières des salaires dans toutes les branches
    Ces chiffres sont issus des statistiques du FMI, de la banque mondiale et de the Economist intelligence unit.
    Maintenant on va pouvoir juger Macri sur les faits et on va bien rigoler (sauf les argentins pour qui ce sera moins drôle). On peut d’ailleurs commencer à la faire, puisqu’en annonçant une future dévaluation juste après son élection, les prix ont augmenté de 25 % en 2 semaines.

    • Haha, j’imagine que tous ces beaux chiffres sont basés sur les taux d’inflation officiels, truqués et dont la contestation est censurée ?

      ça rappelle les « succès » productifs de l’URSS tout ça…

    • Pas besoin de me sortir la propagande peroniste. Je connais des gens habitants en Argentine. Alors, je sais de quoi je parle.
      Je vous conseille de lire cet article qui explique plutôt bien la situation: http://mobile.lemonde.fr/economie/article/2014/01/24/en-pleine-deroute-economique-l-argentine-devalue-fortement-le-peso_4353851_3234.html
      J’ai fait exprès de prendre un article d’un journal de gauche.
      À noter que cet article date de janvier 2014 mais la situation s’est aggravé depuis.
      Le mécanisme en Argentine est le même qu’au Venezuela: baser son économie sur les ressources naturelles puis grâce à l’argent tirés de ses ressources pratiquer le clientelisme. Cette politique a marché dans un premier temps mais cela s’est relevé désastreux à long terme.

      Tous les économistes connaissant le sujet sont unanimes sur le désastre de la politique de Kirchner y compris des économistes de gauche. Il n’y a que les idéologues d’extrême gauche pour défendre une telle politique.

      Niez vous que la situation économique avant l’élection de Macri était mauvaise ?
      Pq les argentins ont t ils élu Macri, un type sans charisme ayant moins de moyens que le candidat peroniste ? D’autant plus qu’en Amérique latine, les électeurs préfèrent la continuité, ils n’aiment pas le changement.

      Quand aux chiffres, ce n’est pas parce qu’ils viennent du FMI ou The Economist qu’ils sont fiables. Le FMI et The Ecomist se basent sur les Etats concernés pour avoir leurs chiffres. Vous croyez réellement que la croissance chinoise est à 7 %? Tout le monde sait que c’est faux ce qui n’empêche pas que tout le monde reprends ces chiffres.

      Le pire c’est que vous êtes exactement le même genre de type qui y a quelques années vantaient les succès du chavisme. Maintenant comme par hasard, tous les fervents défenseurs du chavisme ont disparu tellement il est devenu évident que c’est un désastre.

    • En France, le taux de pauvreté a aussi baissé en 2012 et 2013. Pas parce qu’il y avait moins de pauvres mais parce que la France s’est appauvri.
      Le taux de pauvreté est une escroquerie. Pour calculer le taux de pauvreté , on calcule le revenu médian. C’est le revenu qui sépare en deux la population : 50% gagne plus, 50% gagne moins. Ensuite, on considère que ceux qui gagnent moins de 60% du revenu médian sont pauvres. Le taux de pauvreté est donc le pourcentage de personnes qui gagnent moins de 60% du revenu médian.
      Avec une conséquence mécanique : quand le revenu médian diminue, et que par conséquent la population s’appauvrit, le taux de pauvreté diminue. Et, quand le revenu médian augmente, et que la population s’enrichit donc, le taux de pauvreté augmente.
      Donc si vous voulez faire diminuer le taux de pauvreté, il suffit de faire la guerre aux riches. Si il y a plus de riches, le pays s’appauvrira mais le taux de pauvreté baissera. La Corée du Nord doit avoir un taux de pauvreté s’approchant de zéro.
      Le taux de pauvreté tel que fait actuellement ne mesure pas tant la pauvreté que les inégalités. Dans un pays composé de 80% de milliardaires en euros et de 20% de millionnaires en euros, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté serait élevé! Ou encore: augmentez le revenu des plus pauvres de 10% et augmentez les revenus des plus riches de 20% et le nombre de gens vivant sous le seuil de pauvreté… augmente! Il y a justement des études sur la pauvreté, non pas en valeur relative telle que donnée par les stats officielles mais en valeur absolue, en terme de disponibilité de l’eau potable, de quantité de calories/jour, de micro-onde, télé, conso d’électricité (quand électricité il y en a), soins médicaux, scolarisation des enfants…Cela me paraît bcp plus intéressant.
      Comme on pouvait facilement s’y attendre, un « pauvre » américain est bien plus riche en valeur absolu qu’un riche du tiers-monde.

    • Il y a une illusion de la croissance à cause de l’inflation officielle incorrecte. En effet, la croissance du PIB réelle est la croissance du PIB nominale – l’inflation. Donc une inflation sous estimée conduit à une croissance surestimé.
      En plus, le FMI à reconnu que les statistiques officielles de l’argentine etaient truqués. Le FMI a adopté 1er février 2013 une « déclaration de censure » à l’égard de l’Argentine, en sommant le pays gouverné par Cristina Kirchner de corriger de toute urgence ses statistiques officielles concernant l’inflation et la croissance (« Statement by the IMF Executive Board on Argentina »). Dans un langage moins diplomatique, cela peut se traduire par un « vous êtes bien sympa, mais cela fait maintenant plusieurs années que l’on sait que vous truquez vos chiffres officiels, donc arrêtez de nous prendre pour des cons… »

    • Il y a quelques années (en 2011, je crois) le taux de pauvreté officiel en Argentine était à 9%. Pourtant des études indépendantes ( notamment une de l’UCLA) estimait que le taux de pauvreté réel était à 30%. Aujourd’hui, la situation s’est aggravé. Il y a bcp plus de pauvres qu’avant.
      Je ne parle même pas de l’insécurité en Argentine. La situation est catastrophique.
      Avant, l’Argentine était un exportateur d’énergie. Aujourd’hui, ce pays importe 15% de son énergie.
      Autre sujet que je n’aborderait pas c’est l’enrichissement phénomènal des proches de Kirchner depuis que le couple est au pouvoir.

      • C’est bien 2011
        « UCLA  » pardon, je voulais dire UCA pour université catholique D’Argentine

        • Ouh la la ! il en a écrit une tartine le jacquot. Il a du passer l’après-midi sur Google pour faire des recherches sur l’Argentine avant d’utiliser son brillant esprit de synthèse pour rédiger ses 5 posts truffés de fautes d’orthographe et de références hasardeuses (son ami qui habite en Argentine, l’université catholique … le monde journal de gauche … la bonne blague). Il s’est même lancé dans une nouvelle théorie sur la mesure du taux de pauvreté (du grand art … quel talent, il a du épater tout le monde lors de sa soutenance de BEP avec ce genre de démonstration).

          • Vive le narcissisme. Vous croyez réellement que vous êtes mon centre d’intérêt ? Pitoyable. J’ai d’autres choses à faire dans ma vie que passer toute une après-midi à répondre à vos commentaires. J’ai beau ne pas travailler le lundi, j’ai d’autres choses à faire. Faire un commentaire ne prends que quelques minutes maximum. C’est justement car j’étais occupé que je fais 3 commentaires au lieu d’en faire un seul. J’écris la première partie puis comme je dois faire autre chose, je reprends quand j’ai le temps. Je n’ai pas besoin de Google pour faire mes commentaires.

            Les fautes d’orthographe sont le fait que j’écris vite sans me relire ( j’ai d’autres choses à faire). J’ai écrit de mon smartphone ce qui explique en partie mes fautes ( par exemple, les accentuations étant parfois impossible à mettre).

            Le Monde est bien un journal de gauche. Bien sûr, il y a toujours des idéologues d’extrême gauche dans votre genre pour trouver que ce journal n’est pas assez à gauche.. Enfin, en suivant vos normes, il n’y a pas grand monde qui est de gauche.

            Vous êtes tellement pitoyable. La seule manière que vous avez trouvé pour vous défendre c’est d’écrire un commentaire insultant. C’est bien connu que quand on n’arrive plus à argumenter, on commence à utiliser les insultes et les arguments ad hominem. Votre commentaire illustre à quel point vous êtes ignorant. Utiliser des chiffres dont tout le monde sait qu’ils sont truqués vous decrebilise complètement.
            Pas étonnant que vous soutenez les peronistes, vous leur ressemblez tellement: crétin incapable d’argumenter adorant insulter ses adversaires et capable de sortir les pires absurdités.

            J’ai un diplôme de droit. En plus, j’ai pas eu mon bac car j’ai fait toutes mes études en Belgique. Je suis belge.

            Ce que je dis sur le taux de pauvreté ce n’est pas moi qui ait inventé cela. Des tas d’économistes ont fait la critique du taux de pauvreté. Certains ont d’ailleurs proposés d’autres alternatives. Vous le seriez si vous aviez déjà ouvert un livre d’économie de base. Merci de montrer votre inculture économique.

            Le problème c’est qu’avec les gens dans votre genre, il est impossible d’avoir un débat. Vous êtes bien trop idéologue. Ce commentaire était une perte de temps. Vous aviez de la chance que je n’arrivais pas à dormir et que je ne pouvais pas me laisser insulter sans répondre.

            • Les gouvernements sont jugés sur les faits et pour mesurer les faits, nous utilisons ce dont nous disposons, c’est à dire les indicateurs économiques de base partagés par la communauté internationale. En étudiant ces indicateurs concernant l’Argentine, durant ces 12 dernières années, nous pouvons conclure que le chiffres qu’ils indiquent sont bons et valident une bonne action gouvernementale. Le reste n’est que conjecture.
              En outre, nous pouvons saluer la vitalité du processus démocratique. Pour la première fois en Argentine la droite a réussi à venir au pouvoir sans coup d’état et sans tuer personne. Attendons donc maintenant de voir ce qu’elle va faire et nous pourrons dans 4 ans faire le bilan de son action via ces même indicateurs et comparer. Rappelons tout de même que le dernier président de droite (Menem) a eu un bilan catastrophique. Souvenez-vous de l’état du pays en 2002.

              • Vous le faites exprès. Donc, en suivant votre logique, les pays communistes menaient une bonne politique économique vu qu’ils avaient de bons chiffres (certes, ils étaient truqués).
                Allez vivre en Argentine si vous me croyez pas, vous constaterez les choses par vous même.

                Quelques précisions sur ce qui a mené l’Argentine à la situation en 2002. Au sinon, vous allez encore accuser le libéralisme.
                En 1991, sous la supervision du FMI, l’Argentine a adopté un régime de taux de change fixe en arrimant le peso au dollar américain. À ce moment, les investisseurs obligataires en ont déduit que si les choses tournaient mal, le FMI allait renflouer le gouvernement argentin, ce qui a fait grandement diminuer la perception de risque du marché envers les obligations argentine. Par ailleurs, avec une devise arrimée au dollar, le risque de change était aussi presque éliminé, en théorie. Les investisseurs se sont donc rués sur les titres de dette d’Argentine, dans la perspective d’obtenir un rendement supérieur avec un risque théoriquement atténué.

                Avec ce nouvel afflut de dette, le gouvernement s’est lancé dans les dépenses, mais l’argent n’a pas été déployé dans des infrastructures créatrices de richesses. C’est plutôt la bureaucratie qui en a bénéficié: le nombre et les salaires des fonctionnaires ont fortement augmenté. Durant les années 1990s, la dette de l’Argentine a doublé et la croissance des dépenses du gouvernement a excédé la croissance du PIB. Pour maintenir la parité avec le dollar, la banque centrale devait maintenir une création de monnaie équivalente à la croissance de ses réserves de devises étrangères. Mais ce n’est pas ce qu’elle a fait car durant les années 1990s, le pays a maintenu un déficit de la balance commerciale de 4%. Entre 1991 et 1994, la masse monétaire a cru à un taux moyen de 60%!

                Face à des pressions inflationnistes grandissantes au milieu des années 1990s, l’État a dû ralentir la création de monnaie, ce qui a engendré une grave et inévitable récession. Constatant l’insoutenabilité du système, les investisseurs se sont alors mis à délaisser les obligations argentines, craignant un défaut. Il est donc devenu difficile pour le gouvernement de financer et refinancer ses excès.

                En 2000, le FMI est donc intervenu avec un prêt de sauvetage de $48 milliards, mais ça s’est avéré insuffisant car dès 2001, le pays était à sec de liquidités. En 2001, le pays était dans sa quatrième année de récession, le chômage officiel atteignait les 18%. De ses $155 milliards de dettes, $135 milliards étaient en devises étrangères, ce qui rendait impossible la monétisation de celle-ci (c’est ce qui est arrivé à l’Islande récemment). En décembre 2001, devant le refus du FMI de lui prêter davantage, l’Argentine a inévitablement fait défaut sur sa dette.

              • Peut être ne le saviez pas mais le péronisme n’est pas une idéologie de gauche. Le péronisme (mélange de socialisme, nationalisme et populisme) va de l’extrême gauche à l’extrême droite. Juan Peron venait du Parti conservateur. Macri, à le bon goût de ne pas être péroniste.

                La gauche si elle ne controlait pas les médias et ne pratiquait pas le clientélisme, elle n’aurait jamais été réélu.
                Facile de se faire élire quand on donne de l’argent public aux électeurs pour qu’ils nous réélisent.

                Menem était membre du Parti justicialiste, parti péroniste. Vous n’avez tjs pas compris que je dénonce le péronisme comme idéologie responsable de la situation en Argentine.
                Daniel Scioli , le dauphin de Christina Kichner est un ancien membre …..du Parti justicialiste, le même parti dont faisait parti Menem

              • Marrant, je n’arrête pas de dénoncer le péronisme et vous tout ce que vous trouvez à me dire c’est la responsabilité de Menem…..qui est péroniste

              • Vous décrébilisez vous même en citant Menem car idéologiquement, l’héritier de Kichner, Daniel Scioli est bien plus proche de Menem que l’est Macri. Raison de plus pour voter pour Macri.

                Cela me fait marré de voir tous les gauchistes acclamer le péronisme, ils feraient bien de se renseigner d’où vient cette idéologie. Elle vient de l’Italie Fasciste. C’est incohérent de se dire antifascisme puis de soutenir le péronisme. Croyez vous que c’est un hasard si les péronistes ont tant aidés les anciens nazis après la seconde guerre mondiale ?

              • Vous vous contredisez dans un même commentaire.
                En disant: « Pour la première fois en Argentine la droite a réussi à venir au pouvoir sans coup d’état et sans tuer personne » ( au passage, c’est totalement faux. Je ne sais pas si vous le faites exprès de dire des choses absurdes) puis après en parlant de Menem, un président de droite élu démocratiquement sans avoir fait couler de sang. Vous vous rendez compte que vous vous contredisez ?????

  • Le bilan Kirchner :
    – Un PIB multiplié par 2,5 en 13 ans
    – Un ratio dette publique / PIB inférieur à 40 %
    – Aucune année de récession en 13 ans et 9 ans avec une croissance supérieure à 8 %
    – Un taux de pauvreté divisé par 4 en 13 ans
    – Un salaire moyen multiplié par 5 en 13 ans
    – Seul bémol, l’inflation, compensée par des remises à niveau régulières des salaires dans toutes les branches
    Ces chiffres sont issus des statistiques du FMI, de la banque mondiale et de the Economist intelligence unit.
    Maintenant on va pouvoir juger Macri sur les faits et on va bien rigoler (sauf les argentins pour qui ce sera moins drôle). On peut d’ailleurs commencer à la faire, puisqu’en annonçant une future dévaluation juste après son élection, les prix ont augmenté de 25 % en 2 semaines.

    • Bonjour, il y a un bug. ce commentaire (absurde) a été écrit par charles (qui a sans doute été banni car il m’a copieusement insulté sans avoir argumenté à mes réponses à ce commentaires) pas par moi.
      D’ailleurs, mes commentaires en dessous sont des réponses à ce commentaire sauf le tout dernier qui est une réponse à le commentaire d’insultes que charles m’avait adressé pour me répondre. Son incapacité d’argumenter montre qu’il a tort

    • La principale réponse que je fais à ce commentaire c’est que les chiffres ciré ici dessus sont des chiffres issus de chiffres officiels truqués. Même le FMI l’a reconnu et a demandé à l’Argentine d’arrêter de truquer ses chiffres. Manifestement, charles ne se rends pas compte que le FMi et la banque mondiale et The Economist prennent comme sources les chiffres officiels. Donc, si les chiffres officiels sont faux, ce que dit ces organisations sont faux.

      • Quelqu’un qui passe sa semaine à balancer des posts à rallonge (17 en tout) pour répondre à 2 commentaires factuels qui tiennent en 5 lignes a :
        – des difficultés dans le maniement de la langue française (problèmes de synthèse, concision, synthaxe et fautes d’orthographe),
        – de gros doutes sur ses soit-disant arguments qui ne sont que le fruit de journées de recherche sur google pour essayer de donner l’illusion de savoir de quoi il parle, alors qu’il ne fait que balancer des copier-coller d’articles tendancieux mélangés à des sentiments personnels complètement subjectifs sur un sujet que manifestement il ne connait pas,
        – une difficulté évidente à admettre les faits et une incapacité à les démentir par des arguments chiffrés, objectifs et faisant références à des sources citées et fiables,
        – beaucoup de temps à perdre (ce n’est pas avec ce genre d’individu oisif que l’on va redresser la situation de la France).

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