Face à l’Islam totalitaire, encore et toujours la liberté

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Voile femme Islam (Crédits See Wah Cheng, licence Creative Commons)

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Face à l’Islam totalitaire, encore et toujours la liberté

Publié le 18 décembre 2015
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Par Patrick Aulnas.

Voile femme Islam (Crédits See Wah Cheng, licence Creative Commons)
Voile femme Islam (Crédits See Wah Cheng, licence Creative Commons)

Ce qui se joue aujourd’hui à l’échelle de la planète, c’est notre avenir. Le terrorisme islamiste n’est que le symptôme d’un refus. Refus de la liberté sans doute, mais surtout refus de franchir une étape nouvelle de notre histoire qui nous conduira à transformer profondément l’être humain. Il n’est donc pas anormal que l’opposition la plus radicale à cette évolution émergente s’enracine dans une religion, l’islam, interprétée de la manière la plus archaïque possible. Il n’est pas admissible pour des fanatiques de l’islam traditionnel que l’homme s’approprie son destin, privant ainsi Dieu de son monopole. Selon les dogmes religieux anciens la créature ne peut pas prendre sa liberté et ainsi échapper à son créateur.

Le totalitarisme, rempart très provisoire contre l’intelligence

Les dirigeants du groupe État islamique (EI) ont au moins compris une chose essentielle : pour entraver l’intelligence humaine et son insatiable propension à chercher et à créer, il n’existe qu’une solution, le totalitarisme. Le totalitarisme consiste à conditionner les êtres humains par une idéologie qui maintient leur pensée dans un cadre strictement défini par le pouvoir politique. Penser autrement constitue une transgression. Nous avons déjà l’expérience historique des idéologies communiste et fasciste. Elles se sont traduites par une hypertrophie du pouvoir politique et un asservissement de l’individu. Mais la liberté individuelle résiste toujours, d’où l’enfermement dans des camps de millions de dissidents.

Le totalitarisme islamiste se fonde, lui, sur une religion. Il ne s’agit plus de construire un avenir nouveau (et radieux !) comme le promettaient les idéologies du passé, mais d’empêcher l’humanité de poursuivre sa conquête de la liberté. L’objectif simpliste des islamistes consiste à immobiliser l’intelligence humaine sur un texte du 7ème siècle, le Coran, interprété de façon littérale. L’EI n’interdit pas l’utilisation des moyens technologiques les plus récents comme l’armement, internet, les systèmes informatiques, s’ils sont mis au service de la parole divine. Dans le Califat projeté, aura-t-on le droit à la recherche scientifique ou faudra-t-il se limiter à utiliser les technologies produites ailleurs ? Dans la mesure où la recherche suppose une capacité de réflexion de haut niveau, l’incompatibilité à long terme entre progrès scientifique et totalitarisme est une évidence. La pensée libre se propage à d’autres domaines que la spécialité du chercheur. L’échec de l’islamisme radical est donc inscrit dans son projet lui-même. Là encore, l’expérience de l’URSS (1917-1991) est éclairante : après un demi-siècle de totalitarisme, le fossé commençait à se creuser dans les années 1960 entre la science et la technologie occidentales et celles de la dictature soviétique. Le progrès est indissociable de la liberté.

La capacité de nuisance de l’islamisme radical

Combien de temps le terrorisme islamiste peut-il durer et quelle est sa capacité de nuisance ? Les deux questions sont en partie liées dans la mesure où l’ambition totalitaire des islamistes radicaux implique un anéantissement des sociétés libres qui demande du temps. L’endoctrinement d’une jeunesse occidentale marginalisée par un islam dévoyé constitue une force du totalitarisme islamiste. L’incapacité des sociétés occidentales actuelles de produire un récit simple et accessible, du type Bible ou Coran, représente une faiblesse de la liberté. Il en résulte que le potentiel destructif de l’islamisme radical est considérable. Nous ne répondrons pas rapidement à la désespérance de la jeunesse en déshérence pour deux raisons.

1. Son intégration économique et sociale se heurte au capitalisme qui choisit librement la main d’œuvre nécessaire sur l’ensemble de la planète. Le fonctionnement du capitalisme à l’échelle mondiale a acquis une autonomie importante par rapport au droit étatique et cette évolution durera jusqu’au moment où un corpus juridique international contraignant aura été mis en place. Ce n’est pas pour demain puisque les États tiennent plus que tout à leur souveraineté.

2. L’intégration politique et éthique de cette jeunesse radicalisée suppose une adhésion à un projet transcrit sous forme d’un récit accessible, à l’image des grands récits religieux du passé. La liberté individuelle, au centre du projet occidental, ne permet pas aujourd’hui de proposer un récit consensuel sur notre devenir, demande latente des populations. Chaque individu pouvant choisir librement sa religion, sa philosophie, voire son idéologie, l’adhésion à des valeurs consensuelles se raréfie. Les succès électoraux de l’extrême-droite ou de l’extrême-gauche, selon les pays, le repli sur l’islam traditionnel, ou parfois sur le christianisme ou le judaïsme traditionnels, représentent des indicateurs clairs de cette problématique.

Existe-t-il un recul du religieux en Occident ?

La réponse courante à la montée de l’islamisme radical est centrée sur l’indispensable retour du religieux dans le monde occidental. Il s’agit là en général d’une approche philosophique qui ignore les évolutions profondes constatées depuis plusieurs siècles en Occident, à savoir le recul du religieux. L’expression recul du religieux n’exprime que très imparfaitement le chemin parcouru depuis le 18ème siècle. Les religions subsistent et ne sont pas en voie de disparition. Elles représentent pour de nombreux occidentaux le support nécessaire de la spiritualité, élément constitutif de l’humanité. L’échec des approches étroitement matérialistes de l’histoire, comme le marxisme, tient justement à l’exclusion de la dimension spirituelle parce qu’elle ne pouvait entrer dans un cadre idéologique plutôt scientiste.

L’évolution historique de l’Occident vers la liberté a permis à chaque individu de choisir ou non une croyance religieuse, une philosophie, un projet politique, etc. La contrepartie de cet individualisme est l’absence de consensualisme global. Où va notre société ? Pourquoi accordons-nous tant d’importance aux technologies ? Pourquoi laissons-nous des millions de jeunes au bord du chemin ? Savons-nous seulement où va ce chemin ? Ces questions, chaque occidental se les pose, mais aucune réponse consensuelle n’est fournie par la civilisation à laquelle nous appartenons. Cette différence essentielle avec l’ancien monde, dans lequel chaque société était associée à une religion fournissant des réponses acceptées par tous, constitue la grande faiblesse de l’Occident et le talon d’Achille de la liberté.

Le recul du religieux est donc aussi l’envol de la liberté. Mais la liberté conquise laisse l’homme bien seul face à lui-même lorsque toute croyance fait défaut.

Une nouvelle approche globale du destin des hommes ?

Seuls quelques philosophes peuvent, individuellement, trouver des réponses matérialistes aux questions qui concernent notre destin. Leur approche est intellectuellement complexe et ne permet pas de produire un récit accessible au plus grand nombre. Il semble bien que seule une approche spiritualiste puisse convenir. Comment alors englober le spirituel dans le projet occidental axé sur la liberté individuelle ? Bien entendu, je suis incapable de répondre à cette question. Si quelqu’un pouvait y répondre, il aurait découvert la voie de l’avenir, rendant durablement compatibles progrès et liberté à l’échelle des sociétés globales. Tant que la réponse restera individuelle, c’est-à-dire construite sur le libre choix d’une religion, d’une philosophie, d’une idéologie, nos sociétés manqueront d’une dimension consensuelle et prêteront le flanc à la déstabilisation par les apôtres du totalitarisme.

Il est donc indispensable d’investir la liberté d’une signification mobilisatrice pour le plus grand nombre. Nous savons qu’il est impossible de réduire la vie d’un individu à la dimension productive. Traiter l’homme en producteur-consommateur, en pur homo œconomicus, ne lui permet pas de se réaliser et ne peut conduire qu’au désastre. Mais nous ne savons pas proposer à l’homo œconomicus contemporain une transcendance acceptée par tous. Il ne s’agit pas de créer une nouvelle religion. Certains se sont engagés dans cette voie au 19ème siècle (Mormons, Témoins de Jéhovah) ou plus récemment (sectes diverses) mais avec un succès plus que modeste. Les grandes religions monothéistes sont anciennes et leur force provient à la fois de leur pérennité et de leur message. Au demeurant, les occidentaux croyants prennent beaucoup de distance avec le récit religieux traditionnel. Étant d’éducation chrétienne, je sais que les chrétiens d’Occident ne croient plus au paradis et à l’enfer. Du moins, pas de la manière infantile qui était acceptée dans les siècles passés. L’élévation du niveau d’éducation déplace la croyance vers l’abstraction, vers un espoir qui ne nécessite plus de contes pour enfants. Une telle réalité rapproche les croyants des non-croyants puisque les questions sont les mêmes et les réponses teintées de quelques certitudes et de beaucoup d’incertitude.

La formalisation conceptuelle de la foi en la liberté, en l’intelligence humaine, qui transcende le religieux, reste cantonnée à la philosophie politique ou à l’économie. Il nous manque un récit convaincant permettant de faire renaître l’espoir chez tous les hommes de bonne volonté. Lorsque la créature intelligente, qu’elle émane de Dieu ou de la matière, devient capable de respecter les différences, de résoudre les conflits sans violence, d’améliorer sa condition matérielle, de comprendre son univers, pourquoi serait-elle incapable de croire en son destin ?

 

 

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  • Mon dieu mon dieu mon dieu…
    « franchir une étape nouvelle de notre histoire qui nous conduira à transformer profondément l’être humain » est un discours profondément totalitaire. Le communisme et la nazisme voulaient transformer l’humain, créer « l’homme nouveau », on voit ce que cela a donné. Le libéralisme ne vise pas à transformer l’humain, mais à le laisser libre de se transformer (s’il le souhaite). Et il n’y a pas « d’étape » à notre « histoire », car l’histoire n’a pas de sens prédéfini – ce sont les communistes qui croient cela.
    Par ailleurs, il est exact que l’homme n’est pas qu’un consommateur, mais prétendre que la philosophie libérale n’a qu’une dimension marchande et réduit l’homme à un consommateur est de la propagande socialiste. Ce n’est pas seulement dans ses possibilités économiques que l’homme se trouve mieux dans un régime libéral, mais aussi d’un point de vue spirituel – et il n’est nul besoin de repenser le projet libéral pour cela. Les USA sont à la fois plus religieux et plus économiquement libéraux que la France par exemple.
    Quant à l’appel à un « corpus juridique international contraignant », j’espère que cela n’arrivera jamais. Le gouvernement mondial ne peut que finir en dictature, et la pire de toutes, puisqu’il n’y aura pas moyen de la fuir.

    • « Et il n’y a pas « d’étape » à notre « histoire », car l’histoire n’a pas de sens prédéfini – ce sont les communistes qui croient cela. »

      Non.

      Le sens de l’histoire marxiste est une adaptation athée (ou plutôt à la religion socialiste) de la fin de l’histoire chrétienne. Cela permet au communisme d’avoir un objectif final, un but à atteindre à partir duquel l’histoire de l’humanité sera complété. On retrouve cela dans les 3 grandes religions, l’homme a été créé, va vivre diverses péripéties, et il y aura une fin qui mènera à un monde idéal.

      Je ne comprend vraiment pas comment on peut accepter une histoire sans fin. En plus cela demanderait un minimum de démonstration. Si l’histoire n’a pas de fin, est elle circulaire ? Serions nous condamné à répéter sans cesse les mêmes erreurs ? L’histoire serait elle dégénéré, comme si l’on prenait des décisions qui au final n’ont pas de sens ?

      • Je suis tout à fait d’accord avec vous sur le fait que le sens de l’histoire marxiste est semblable à, sinon inspiré de, l’eschatologie chrétienne.
        Mais pour le reste, c’est à vous de démontrer pourquoi l’histoire aurait une finalité (« fin » me paraît quelque peu ambigu). Beaucoup de gens le prétendent mais personne n’est d’accord sur son contenu. Pour ma part, je crois que « l’histoire » ou « la vie » n’ont pas de sens, pas de but prédéfini. Je pense que chacun peut donner du sens à sa vie, mais ce sens est à inventer, pas à découvrir. Et pour ce que que je vois, je ne crois pas qu’en tant qu’espèce l’homme soit suffisamment exceptionnel pour échapper à ce qui arrive tôt ou tard à toutes les espèces – la disparition. Mais cela nous éloigne quelque peu du sujet.

        • « Mais pour le reste, c’est à vous de démontrer pourquoi l’histoire aurait une finalité »

          Je suis en effet incapable de le démontrer avec les outils intellectuels proposés par le libéralisme puisque le libéralisme n’est pas adapté pour faire des prédictions dans le futur lointain. Toutefois vous êtes tout autant incapable de me démontrer que l’histoire n’a pas de sens avec les mêmes outils.

          « Beaucoup de gens le prétendent mais personne n’est d’accord sur son contenu. »

          Cela dépend en effets des croyances de chacun car la « fin de l’histoire » vient de l’eschatologie des religions abrahamiques. Cela signifie tout de même que la plupart des gens ayant vécus sur terre étaient convaincus que l’histoire avait une finalité (celle des plans de dieu) et que leur vie était une petite partie de cela. C’est ce que je voulais faire ressortir, je ne prétend pas savoir exactement quelle sera la fin de l’histoire et encore moins pouvoir le démontrer. Je dis juste que ce concept est très loin d’être une simple absurdité socialiste que l’on peut jeter à la poubelle, surtout si l’on est conservateur.

          « Pour ma part, je crois que « l’histoire » ou « la vie » n’ont pas de sens, pas de but prédéfini. »

          Vous me soutenez donc quand je dis que c’est dans le domaine de la croyance et que l’on ne peut rien démontrer formellement sur le sujet. C’est une question qui est surtout spirituelle. En quel projet, humain ou divin, voulons nous croire pour préparer le futur ? Évidemment c’est le genre de question dont tout le monde se fou aujourd’hui, et cela fait partie des problèmes de notre société.

          « je ne crois pas qu’en tant qu’espèce l’homme soit suffisamment exceptionnel pour échapper à ce qui arrive tôt ou tard à toutes les espèces – la disparition »

          Si vous êtes convaincu que l’homme va disparaitre, alors ceci est la finalité de notre histoire ?

          « Mais cela nous éloigne quelque peu du sujet »

          Ce n’est qu’un article de plus sur l’islam, ce débat la est bien plus intéressant =)

          Cordialement.

          • C’est un débat passionnant, en effet.
            Je vais donc essayer de vous répondre. J’essaie d’avoir une attitude rationnelle (scientifique, si vous voulez).
            Quelle est la meilleure hypothèse que nous ayons? que sur terre, suite à des conditions favorables et dans le cadre du mécanisme évolutif, est née une espèce douée d’une intelligence telle qu’elle lui permet d’avoir des projets conscients. ce qui lui permet de faire de grandes choses, de planifier à long terme, de modifier son environnement. Toutefois cette faculté lui laisse croire que tout fonctionne comme lui – c’est à dire possède des buts. c’est pourquoi l’animiste primitif pense grosso modo que tout est finalité, qu’il y a de l’esprit partout. C’est une erreur évidemment, et je ne crois pas que le finalisme marxiste ou chrétien soit tellement différent (il l’est dans son étendue, pas dans son principe).
            Je ne vois donc aucune raison de penser que l’homme serait né « pour » quelque chose, avec une finalité quelconque. La finalité n’existe que dans nos propres projets individuels et collectifs. Nous pouvons nous donner une finalité collective, mais je crois que le libéralisme est justement la doctrine qui, à juste titre, laisse les individus libres de définir leurs projets individuellement, ou de se joindre librement à un projet collectif.
            je ne peux donc pas « prouver » qu’il n’y a pas de finalité, mais je pense qu’il n’est pas plus rationnel de croire à cette finalité que de croire aux soucoupes volantes ou au monstre en spaghetti volant.
            et non, je ne suis pas convaincu que l’homme va disparaître, je ne connais pas le futur. c’est juste une forte probabilité, basée sur notre connaissance de ce qui est arrivé à d’autres espèces.
            Bien cordialement à vous.

        • L’histoire a un sens. Cette existence de sens est scientifiquement démontrée, même si la convergence de toutes ces théories n’est pas totalement épuisée.

          Elle vient globalement de l’énergie pure, pour aller vers l’organisation pure, dont l’information en est l’élément fondamental, information qui ne fait que croitre et se complexifier, alors que l’énergie ne fait que décroitre : depuis le chaos primitif, vers la matière, puis l’ADN, puis la conscience et le langage, puis la réplication de plus en plus accélérée et globale : écriture, imprimerie, informatique …

          Plusieurs lois empiriques appuient cela : principe de Carnot, théories de Darwin, Noosphère de Teilhard de Chardin, théorie du big bang et de l’expansion de l’univers, machine de Turing …

          La vision de Teilhard est intéressante, elle symbolise assez simplement une des premières visions holiste de l’histoire.

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Teilhard_de_Chardin#Noosph.C3.A8re.2C_Christ_cosmique_et_point_Om.C3.A9ga

          Après, oui, vous pouvez adopter une approche positiviste (qui explique le progrès par le développement des sciences, ce qui clairement ne donne aucun sens à l’histoire), mais c’est un autre débat… très, très long 🙂 Sachez juste faire la part des choses : le positivisme est une doxa intégriste qui commence tout juste à être ébranlée et qui aboutit clairement à des contradictions non pas logiques et raisonnables, mais expérimentales.

          • je suis sûr que nous ne tomberons pas d’accord, mais je regrette: il n’y a pas d’évolution nécessaire vers la complexité. L’évolution est chaotique (les grandes extinctions, cela vous dit quelque chose?). Prétendre qu’il est scientifiquement démontré que l’histoire a un sens est simplement faux.
            Un gros caillou peut tomber sur terre demain et anéantir toute vie. C’est insensé mais c’est ainsi. Teilhard de Chardin est très intéressant mais il a une vision toute personnelle de la théorie de l’évolution. Je peux vous citer Richard Dawkins si vous voulez, cela fera un partout balle au centre en matière d’arguments d’autorité…
            je serais ravi enfin d’avoir votre définition du positivisme et une description de ses contradictions expérimentales.

            • Je n’ai jamais dit que l’histoire avait un sens linéaire et déterministe à notre échelle, ni surtout dans un système ouvert.

              Vous pouvez de la même façon rejeter le principe de Carnot en faisant intervenir des météores : il est clair que l’entropie sur terre ne suivra alors pas le principe.

              Dawkins m’amuse : c’est typiquement le genre de personne qui fait l’intéressant et mène une croisade en étant absolument persuadé de ses croyances, alors qu’il ne fait pas la différence entre croire en Dieu et croire en l’existence de Dieu.

              (D’ailleurs, si effectivement on prend l’angle inverse du positivisme, on considère alors qu’est vrai ce qui impacte le réel, tous les arguments de Dawkins et de ses semblables conduisent à prouver la vérité divine… mais c’est une autre histoire)

              Pour ce qui est du dernier point, le positivisme économique et dans une autre mesure juridique ont clairement montrés leur faillite.

              La contradiction expérimentale la plus simple est liée au théorème d’incomplétude de Gödel, que l’on peut très bien expérimenter avec l’informatique : le fait de se concentrer exclusivement sur le « comment » ne permet (et ne permettra jamais si on suit Gödel) à aucun développeur de ne jamais faire de bugs, ce qui se constate tous les jours.

        • Commentaire intelligent, précis et réponse bien fouillée.

          Mais il est clair qu’un humain, surtout occidental, peu apte, par éducation, à l’importance de vivre pleinement le moment présent (« ici et maintenant ») ait une « soif » pour, au terme de sa vie « toucher à un but », plutôt qu’à la mort comme « simple fin »!

          Le pauvre!, Depuis qu’il est petit, on lui dit « tu dois faire ça », et après, seulement, on le laisse « vivre sa vie » (plus ou moins) librement. On lui dit plus tard que la vie est dure, qu’il faut travailler, qu’il faut faire ses devoirs et apprendre ses leçons » AVANT d’aller jouer alors qu’en hiver, le soleil s’est couché entre les 2.

          Je peux témoigner qu’il en va de même dans les couples à problèmes qui ne s’intéressent physiquement l’un à l’autre que quand ils se couchent, épuisés, par une journée où ils ont fait leur « devoir » tout le temps! (c’est mon job)

          Le pire, c’est qu’ils s’en étonnent! C’est pourtant ce qui arrive forcément dans ces conditions.

          C’est vrai que la spiritualité est une dimension humaine constitutive mais je crois faux qu’elle puisse se satisfaire d’une philosophie et encore moins d’une idéologie (si elle n’est pas, elle-même, une religion). La dimension imaginaire intime doit y avoir un rôle essentiel aussi, d’où une des justifications du « grand soir », copié-collé d’un « paradis » tel que chacun peut l’imaginer.

          De même, la liberté individuelle est, j’en suis d’accord, un trésor à défendre. Cependant, peu d’entre nous sommes capables de vivre seuls, en toute liberté, sans aucun contact avec les « autres ».

          Il est clair qu’on en voit plus « en religion » mais avec l’idée bien ancrée et « vécue » qu’ils ne sont pas seuls! Même si le doute sur ses convictions me semble un devoir rationnel indispensable, laissant pourtant libre notre option finale.

          La plupart d’entre nous sommes des « animaux sociaux » qui avons besoin des autres pour les aimer ou les combattre, cela est moins important. On ne connait que trop bien la frontière fragile entre amour et haine.

          Maintenant, c’est vrai, l’Islam radical est incompatible avec nos sociétés: non, on ne coupera pas le bras des voleurs comme nous ne lapiderons pas la femme infidèle: il n’y a pas à discuter! Les heures de piscine, le voile, la cantine halal, je m’en fiche: c’est du détail sans importance. Le voile qui cache un visage doit être interdit car aucun contrôle comparatif avec la carte d’identité n’est possible. Point final.

          Il est clair que dans la religion islamique comme dans le judaïsme qui est bien plus qu’une religion,
          voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Juda%C3%AFsme

          il n’y a pas qu’un message (comme c’est le cas dans les évangiles) mais aussi une somme de prescriptions très concrètes qui sont prises maintenant au pied de la lettre et seront le facteur de l’immobilisme (depuis le VIIième siècle!) pour ceux qui suivront ces idées « très humaines » et pas « divines », comme le sont les décisions de l’Église catholique, pas forcément contenues dans l’évangile! (à ne surtout pas confondre! Il y a un monde entre le respect de notre environnement – commun – et l’adhésion du pape aux idées du GIEC!!!).

          Oui, comme le penserait un libéral, un chrétien n’a pas à nuire au cadre de vie de ses voisins pour sa facilité ou son profit personnel!

          Tant que j’y suis, relevons aussi une différence de valeur, absolue pour le libéral, relative pour le chrétien: la propriété, passant clairement après la solidarité (expression concrète de l’amour du « prochain ») pour un chrétien, absolue et constitutive d’une situation libérale quel que soit l’usage que j’en fais, comme libéral.

          Le libéralisme n’est pas une religion, donc c’est aussi logique que normal!

          Par contre, la liberté individuelle est clairement contenue dans l’évangile. Il n’y a donc pas incompatibilité entre libéralisme et chrétienté décidée.

          Il en est de même, me semble-t-il (je ne suis pas hyper-compétent) pour l’islamisme où les prescriptions du coran (pas du reste) sont des invitations sans être des obligations: ainsi je n’oublierai jamais ce G.O. à Djerba, au club méd’, chargé des trajets des vacanciers, buvant du vin et de l’alcool, en plein ramadan mais avec son verre entouré d’une serviette en papier pour cacher le contenu: il m’a expliqué que transgresser était une faute (personnelle) mineure mais mettre les autres en tentation (au club méd’ !!) était rigoureusement interdit!

          Comme quoi, le « jésuitisme » dot avoir des traductions partout dans le monde.

        • Le fait de se « trouver » une fin ou une continuation est évidemment le pendant de la crainte maladive de la mort, alors que l’on a été prévenu bien à temps, d’habitude.

          C’est aussi, encore souvent, chez des adultes, le fruit de l’éducation qui dit de toujours s’occuper de « demain »: anticiper, prévoir, préparer, faire ses devoirs et étudier ses leçons, prendre rendez-vous chez le garagiste ou le dentiste, ou le coiffeur, ou le médecin, faire ses achat pour le proche hiver, les fêtes de fin d’année, parfois les vacances, épargner pour ses vieux jours etc…

          Cette « obligation » de penser toujours à préparer l’avenir de la vie, vous enlève le souci de penser qu’un jour – demain? – vous mourrez! Sans compter toutes les occasions ratées de jouir de la vie « ici et maintenant »!

          Heureusement que les orientaux sont là pour nous avoir rappelé tout le non-dit qui, il y a peu de temps encore, nous hantait dans l’intimité de nos secrets, alors que nous nous confectionnions des personnalités rationnelles, relationnelles et responsables, les plus infaillibles possibles, sans jamais avouer qui on était vraiment!

          Pourtant le « Γναυτἶ σεαυτον » ou « connais-toi, toi-même » de Socatre ou de Chilon, gravé sur le fronton de l’Oracle de Delphes, en Grèce, c’est bien une des bases de notre civilisation!

          Mais cela, c’est assez typiquement occidental!

          Qui meurt sans aucune angoisse, simplement en se disant que c’est la fin d’une belle vie? (la France refusant l’euthanasie, acceptée dans mon pays mais encore étonnamment peu utilisée fut une bonne occasion, quand la loi est passée, dans la sérénité, de s’interroger sur sa propre mort!)

          • Je n’achète pas du tout cette vision manichéenne : il n’y a pas que la fuite ou le déni face à l’angoisse.

            La conscience est également une réponse.

            C’est cette voie médiane qui forme le cœur de la civilisation occidentale, des grecs à la chrétienté jusqu’au lumière.

            C’est cette voie médiane, que le positivisme, le manichéisme cherche à détruire consciencieusement en refusant d’admettre ce qu’il ne comprend pas.

            Le sens du monde ne réside pas dans le monde, ni dans l’homme, mais dans le langage, dans l’information qui permet à l’homme de voir le monde et d’interagir avec lui, de façon rationnelle comme spirituelle.

            • Cela n’a rien de manichéen et il n’y a pas de jugement de valeur: déni et angoisse sont des réactions émotionnelles spontanées tout à fait habituelles face à un événement grave qui, dans l’instant, nous laisse désemparé: c’est la réaction du chevreuil qui s’immobilise d’abord dans la lumière de vos phares: cette phase permet au cerveau de créer le stress qui, par la sécrétion d’hormones, dont l’adrénaline, le fera s’enfuir en courant plus vite que d’habitude.

              Qui n’a pas entendu la phrase réflexe classique: « c’est pas vrai! » en réponse à un fait inattendu qui arrive à celui qui la prononce?

              Après, le cerveau, brouillé par l’émotion, puis stimulé, reprend son job en mobilisant toutes ses facultés: compréhension, conscience, mémoire, réflexion, meilleure attitude à adopter et à concrétiser. La rapidité de reprise de contrôle varie: plus rapide avec l’entrainement, moins tant que l’angoisse submerge.

              Après, je suis bien d’accord sur la conscience si vous voulez l’appeler ainsi.
              Et je comprends bien l’utilisation du langage pour donner du sens.

              Cependant nous n’avons qu’un cerveau qui s’étend dans tout notre organisme et si des anatomistes ont bien décrit des zones du cerveau et leur fonction (l y a bien une zone du langage), cela correspond à un début de compréhension (toujours pas terminée)mais il est maintenant bien établi que ces zones sont en connexion directe avec d’autres et tout est bien nécessaire pour lire un livre, comprendre ce qui est écrit, organiser le message contenu, l’analyser ou l’imaginer puis éventuellement le conter ou l’expliquer, oralement ou par écrit!

              On ne peut donc pas séparer le langage des autres facultés … comme séparer rationnel et spirituel n’est pas toute la « vérité » mais seulement 2 aspects de nous-mêmes, une seule et même réalité.

              • Oui, déni et fuite sont des réactions spontanées, comme colère ou résignation …

                Cet argument de la peur de la mort comme aiguillon du sens du monde est bien trop matérialiste et égocentrique, voir anthropocentrique pour moi : il ne résout rien : je ne vois pas en quoi ce qui se passe dans notre cerveau permettrait de définir le sens de ce qui se passe ailleurs.

                Déterminer un sens du monde par rapport à sa propre personne me semble donc un peu trop prétentieux et appelle l’argument inverse, celui qui nie le sens du monde, le déterminant comme un avatar de la peur.

                C’est pour cela que je vous ai dit que cet argument est manichéen : il appelle à une réponse « scientifique » binaire sur l’existence du sens de l’histoire : soit on « nie » cette peur (c’est l’argument matérialiste) et par conséquence, on en arrive à l’absence de sens, soit on « fuit » cette peur (on la rejette dans l’axiome, c’est l’argument idéaliste), et on en arrive à l’existence de sens.

                On ne peut pas se sortir de cette question avec une approche purement rationnelle et ontologique : on en arrive à une contradiction ou un combat d’arguments tout aussi valide d’un coté que de l’autre, et pour finir, on aboutit à une approche positive qui plus ou moins se termine dans le vide et la tautologie : expliquer le sens de l’histoire uniquement par le « comment l’histoire se crée » en s’interdisant de penser au « pourquoi » est une vraie pompe à Shadocks.

                Une autre approche, qui est l’approche occidentale, consiste à séparer le sens de l’histoire donnée par l’homme et le sens de l’histoire donnée par la création, et de relier les deux par la conscience, par le langage.

                Ainsi, aux valeurs humaines (la vie, la liberté, la propriété …) on va opposer les valeurs du monde (l’énergie, les sciences, les lois de la nature…) et lier l’ensemble par le langage, la raison : l’information.

                C’est cette information est le sens de l’Histoire : au fil du temps, on bâti petit à petit une représentation de l’homme et de l’univers qui coïncide.

                Cette aventure a commencé il y a longtemps : par l’organisation de la matière, puis des cellules, l’ADN, puis le langage, l’écriture, etc…

                Cette « information » qui se complexifie et représente de plus en plus le monde, cette « évolution » est le sens du monde : elle est une conséquence de la manière dont le monde existe.

                • @ Stéphane Boulot

                  Là, vous m’emmenez loin!
                  Et je crois que nous avons aussi, à la base, une différence « culturelle » (ou d’éducation scolaire, ou simplement géographique, ou de caractère, que sais-je?).

                  À la base (et « à la Française »), vous avez, bien plus que moi, un attachement « au Verbe » (discours, écrit etc …) qui reste, à mes yeux, UN mode d’expression pour appréhender la réalité. Je comprends bien cette prééminence surtout quand cette expression verbale est privilégiée, quasi exclusivement, y compris dans la façon mentale de penser ou réfléchir. Et ce n’est en rien critiquable.

                  Ainsi, la peur et le déni sont des réactions quand on est face à l’inconnu, et donc, dans l’ignorance de « l’attitude à adopter »: « on est perdu ». Cela ne donne aucun sens à rien, sauf à « l’urgence », en effet, avant d’adopter une solution éventuellement évolutive.

                  Égocentrisme, prétention? Non! Il y a le sens du monde qui peut bien se construire « brique par brique » au fur et à mesure des constations, découvertes, et mise en place de chacune dans le puzzle qui dessine progressivement le « sens du monde », comme vous l’exprimez.

                  Mais il y a aussi le sens de ma vie (ou même de ma « présence »), démarche toute aussi importante, fruit d’une option prétendue libre (si l’on ne croit pas au déterminisme) qui dépend donc de moi, de mon information plus ou moins influencée par ce que j’ai retenu de ce que j’ai vécu, bien sûr, non séparément du « monde », mais en relation.

                  Forcément, j’en suis l’écrivain (« créateur » serait ici ambigu) le réalisateur, l’acteur tout en restant le spectateur et c’est bien de ce côté que jouent ma liberté, ma responsabilité mais aussi mes actions, mes peurs ou mes accidents, moi, micro-partie intégrée plus ou moins bien dans ce « sens du monde ».

                  Ce sens de ma vie, vient forcément d’un point de vue égocentrique (pas forcément égoïste ni prétentieux, notions morales). Et je peux l’orienter de façon manichéenne, pour ma facilité, ou en chercher tous les aspects et nuances qui font, a postériori, son originalité.

                  • Je crois que nous disons plus ou moins la même chose : le sens de votre vie se place dans l’Histoire, qui est le sens du monde. et c’est bien la conscience (l’égocentrisme réfléchi) qui permet de le construire, de trouver notre place dans le monde, en l’acceptant et en le regardant, en impactant le réel.

              • ok, mon message n’était pas clair.

                Si on aborde le problème du sens du monde en prenant l’argument de la peur de mourir, on aboutit à une impasse : soit on fuit cette peur, soit on la nie : soit on trouve un sens, soit on n’en trouve aucun. Les deux solutions sont tout autant indémontrables l’une que l’autre.

                Si on considere les valeurs humaines (la liberté, la vie, la propriété etc… ) et qu’on les lient au valeurs composant le monde (les lois de la nature …) on en dégage l’information, la connaissance, l’ordre dans le sens de l’évolution.

                C’est cette inflation d’information qui est le sens de l’histoire : du chaos primitif aux atomes, puis à l’ADN, puis à la conscience, au langage, à l’écriture, à la science, à l’informatique… Information qui lie l’homme et le monde.

                • Oui et ???

                  Il est clair que l’approche de la mort est une cause d’émotions intense, que l’on ait bien préparé ce moment, cru avoir bien préparé ou pas du tout l’avoir préparé. Cette réaction fat partie de l’avenir, a priori inconnu.

                  Je crois qu’à ce moment-là, aucune rationalité humaine ne peut vous soulager et vous rendre le « passage » plus doux, votre conviction dans une transcendance, la tendresse d’un proche ou une acceptation bien ancrée par une longue pratique d’une des sagesses orientales, basées sur bien plus de choses que la rationalité: oui!

                  • Alors là oui entièrement d’accord et cela rejoint mon commentaire plus bas qui fait hurler les matérialistes :

                    Le but de toute organisation politique est de préserver la transcendance (la vie, la liberté…) pas de rationaliser le monde.

                    La discussion portait sur le sens de l’Histoire et justement, en rationalisant cette limite de la raison, on dégage parfaitement un sens, lors que les approches inclusives (qui ne séparent pas les pouvoirs) qui nient ou fuient cette séparation entre foi et raison et ne reconnaissent pas l’esprit, l’information, l’essence… finissent dans le vide, le néant, l’animalité déshumanisée.

                    Le politique doit préserver le religieux et le religieux le politique.

                    • Maintenant que la politique DÉCIDE de ne pas s’occuper de religion et réciproquement , cela me paraît la bonne solution. l

                      Les problèmes posés par certains musulmans le montrent bien alors que le « modus vivendi » est trouvé depuis longtemps, avec le Judaïsme et les Catholiques, si on oublie ceux qui veulent continuer la « guéguerre des détails », et il pourrait être étendu à 95 % des musulmans, au moins.

      • gouvernement mondial = dictature mondiale

        Très mal essayé.

  • Gros sophisme (hérité de nos amis marxistes et autres matérialistes progressistes sans doute) dès le début de l’article.

    La liberté est transcendante.Comme la vie d’ailleurs, comme le passé et le futur.

    Le but de toute organisation politique est de préserver la transcendance (la vie, la liberté, etc…) pas de rationaliser le monde.

    La religion est au cœur de la société libérale : la préserver est son objectif et la séparation des pouvoirs son moyen.

    C’est en repoussant la religion à l’extérieur de la vie politique que l’on crée les extrémisme religieux, qui ne sont pas des mouvements spirituels, mais des mouvements politiques qui refusent le manque de libéralisme.

    Les extrémistes religieux ne se battent pas contre la liberté : ils revendiquent la liberté et se battent contre les systèmes socialistes qui font de la morale (de la fausse morale, sans transcendance : du nihilisme et du relativisme) leur fond de commerce.

    • Ahurissant…

      « Les extrémistes religieux ne se battent pas contre la liberté : ils revendiquent la liberté et se battent contre les systèmes socialistes »

      Celle-là est encore plus collector que les autres 🙂
      Comment tu arrives à te définir libéral est un mystère complet…

      • Oui, on sait : la religion est l’opium du Peuple.

      • +1,
        Les extrémistes religieux en défenseurs de la liberté, c` est définitivement la meilleur de la journée… ROFL !!!
        M` enfin, juste une question de définition du mot liberté !

        • Non pas en défenseur de LA liberté, mais en défenseur de leur liberté : ils revendiquent la liberté pour eux.

          Défendre la liberté universelle, c’est la soupe que vendent les socialistes pour imposer leurs lois et privilèges et mettre tout le monde en esclavage.

        • @ Pierko

          Je ne dis pas que Stéphane Boulots a raison mais je me pose pourtant cette question: bon, c’est vrai que « Daesh » ou « l’E.I. » ou « I.S.I.L. », c’est tout de même plus qu’un groupuscule de terroristes: leurs dégâts faits contre les « infidèles » (nous), c’est « peanuts à côté de ce qu’ils infligent à leurs « frères » musulmans.

          Mais il y a manifestement derrière eux, des puissances importantes, de confession musulmanes, mais peut-être pas uniquement, qui les aident moralement, matériellement et / ou financièrement: qui?

          Et pourquoi l’Occident s’engage-t-il autant dans ce conflit? Ça n’a pas beaucoup de sens! Que veut-on? Éviter le « Califat », ce rêve d’empire musulman: on sait que c’est destiné probablement à échouer: la rivalité entre obédiences musulmanes (en fait, de pays homogènes dans leur obédience à une branche de l’Islam) semble invincible!

          C’est d’ailleurs une guerre de pouvoir (comme toujours) et pas une guerre « de religion ». La religion n’y est que prétexte pour les chefs plus érudits au pouvoir d’agir plus librement, pas selon le coran, stricto sensu, mais grâce à l’interprétation de ses compléments, dans le sens qui leur convient.

          Donc que vont foutre la France, le Royaume-Uni et les U.S.A. dans ce boxon? C’est vraiment pas leur affaire, politiquement, donc ils y ont un intérêt économique ou géo-stratégique pour ne pas céder la place à V.Poutine ou à d’autres « pays arabes »!

          • « Et pourquoi l’Occident s’engage-t-il autant dans ce conflit ? »

            Le principal problème c’est que l’on se bat contre IS comme si c’était la dernière bataille contre le terrorisme islamique alors que tout semble indiquer qu’on en est qu’au début des festivités.

            Notre stratégie actuelle n’est pas juste uniquement centré sur IS (oubliant ainsi les autres mouvements), mais uniquement sur IS en Syrie et en Irak, puisque visiblement tout le monde se fou des métastases en création en Libye ou au Yémen, alors que la priorité devrait justement être de les étouffer dans l’œuf pour qu’au pire IS soit contenu en Syrie.

            Il nous faut une stratégie globale et de long terme, pas des interventions bricolés en deux jours sans même savoir ce que l’on va faire après.

            • L’occident a très bien pris la mesure du danger et ce dès 9/11

              Seulement, l’équation est impossible à résoudre : on ne combat pas le chaos avec des divisions de blindés.

              Combatte le chaos avec les armes appropriées demanderait de faire marche arrière sur nombre de principes de contrôle que les États ne sont pas près de lâcher pour l’instant. D’où la réaction disproportionnée et totalement inefficace.

              Ce n’est pas notre « liberté » que les États défendent, mais le socialisme, leur petite entreprise…

              • @ un_lecteur
                @ Stéphane Boulots
                Oui, bon! D.Cameron ou B.Obama ne sont pas vraiment « socialistes »!

                Mais si je vous comprends bien tous les 2, vous non plus ne comprenez pas le pourquoi de ces bombardements, incomplètement efficaces sans forces au sol.
                J’ai entendu le 19/12, le soir, que l’armée syrienne utilisait maintenant bien plus de conscrits (désormais en « CDI »), peu aguerris et moins professionnel, forcément.

                Malgré l’accord signé récemment avec Bachar el Assad, je crois que cette guerre risque de durer plus longtemps que prévu (< 1 an).

                J'ai lu aussi que les Saoudiens avaient signé un pacte avec 34 (de mémoire) autres pays contre les terroristes islamiques. Quelle a le teneur de ce pacte? Qui sont les pays signataires (À part le Yémen et probablement des pays voisins?). J'attends les précisions.

                • @milylux : si je les comprend, c’est la seule solution pour l’instant envisageable :

                  L’EI poursuit une stratégie du chaos et on ne sort « gagnant » militairement de cet engrenage que de deux façons : soit on stoppe de façon conventionnelle en imposant une chape de plomb liberticide (c’est la technique soviétique de Berlin) soit on utilise la liberté, ce qui consiste à mettre en concurrence de l’EI des forces aussi prêtes à tout que celles de l’EI.

                  Les occidentaux ne sont pas prêts à la seconde solution : ils veulent garder le contrôle de la situation, ce qui est un pari très risqué, parce qu’opposer escalade structurée au chaos peut finir en escalade du chaos, le vide créé amplifiant le chaos.

                  La nature a horreur du vide ….

                • « vous non plus ne comprenez pas le pourquoi de ces bombardements, incomplètement efficaces sans forces au sol. »

                  On a des troupes au sol, c’est une coalition de kurdes et d’autres minorités appelés les SDF. La Russie bombarde sans cesse les gens qui pourraient nous aider. Je comprend le but de nos bombardements, mais c’est uniquement du court terme… Ce qu’il nous faut c’est une stratégie de long terme à laquelle ces bombardements seraient au service.

                  « J’ai entendu le 19/12, le soir, que l’armée syrienne utilisait maintenant bien plus de conscrits (désormais en « CDI »), peu aguerris et moins professionnel, forcément. »

                  L’armée syrienne était composé en grande partie de sunnites qui ont fait défection après les massacres commis sur la population. C’est quelque-chose de fort car il très rare qu’au moyen orient des gens refusent de tuer leurs « frères » pour de l’argent, cela nous montre bien le degré de violence du régime syrien qui est inégalé dans la région.

                  Ensuite le régime de Bachar s’est mit à utiliser des alaouites, sauf qu’après avoir tué 70 000 des 250 000 alaouites en age de combattre ceux ci ont monté des milices pour se protéger du gouvernement. Les hauts gradés de l’armé viennent en effet kidnapper les enfants, les lâchent au milieu du champ de bataille, et les remmène alignés dans des camions benne…

                  http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/11518232/In-Syrias-war-Alawites-pay-heavy-price-for-loyalty-to-Bashar-al-Assad.html

                  Maintenant que Bachar a massacré sa propre communauté, il a du déléguer sa défense à l’Iran qui y a ramené tout un tas de fanatiques religieux qui officiellement n’étaient pas téléguidés par l’Iran…

                  « Malgré l’accord signé récemment avec Bachar el Assad, je crois que cette guerre risque de durer plus longtemps que prévu (< 1 an)."

                  Ce n'est pas la guerre en elle même le problème, c'est la profonde division qu'il y a dans la société syrienne. Ce pays est composé de minorités qui ne peuvent pas se voir, la majorité du pays est sunnite et n'a aucun poids dans le direction du pays pendant que les non-arabes sont opprimés car le parti baath est connu pour son racisme et que les autres se sentent prit en otage par le régime de Bachar al-Assad.

                  Ces gens étaient plutôt bien séparé géographiquement au début du conflit, la Syrie était même une exception pour cela. Sauf qu'avec les mouvements de populations ces gens vont devoir expérimenter le vivre-ensemblisme après la guerre… Cela ne peut que partir en cacahuètes à moyen terme, surtout vu l'insistance russo-iranienne pour garder en place le responsable de cela.

                  "Quelle a le teneur de ce pacte?"

                  Le monde musulman est enfin entrain de comprendre qu'il a besoin de s'unir pour organiser sa défense. Le premier pas vers un "OTAN arabe" a été fait au Yémen alors que l'Iran avait déclenché une barbouzerie dans ce pays.

                  Ce pacte est une bonne nouvelle mais il ne faut pas espérer voir quoique ce soit en sortir avant plusieurs années. C'est plus une déclaration d'intentions qu'autre chose. Il y a tout un tas de rivalités entre pays arabes et ils vont être obligé d'oublier cela si ils veulent que leur alliance marche.

                  Le problème aussi c'est de savoir qui va mettre des moyens sur la table, on a l'impression que beaucoup de pays signataires veulent surtout déléguer leur sécurité à l'AS plutôt que de faire quelque-chose. On a aussi les pays comme la Libye, ou le but de ce pacte semble être de garantir que si intervention il y a, ce sera une intervention de gens compatibles ethno-religieusement avec les populations plutôt que l'absurdité que l'on voit aujourd'hui en Syrie.

                  "Qui sont les pays signataires (À part le Yémen et probablement des pays voisins?)."

                  Un grand nombre de pays musulmans dont la majorité sont malheureusement des pays qui ont besoin d'aide plutôt que des pays qui peuvent aider. On peut remarquer trois absents intéressants:

                  – L'Algérie, pays avec une régime qui souhaite s'extraire des problèmes du monde arabe. Toutefois l’Algérie est connu pour avoir un islam plus dure que la Tunisie ou le Maroc et le régime est d'une dureté qui fait que ce pays est une cocotte minute. Après la mort de Bouteflika il y aura forcément de gros remous à moyens terme. Le problème c'est que vu la puissance de la propagande nationaliste dans ce pays, on aura très peu de marge de manœuvre pour intervenir si ça part en cacahuète. Sans oublier que notre proximité avec ce pays fera que tout pays qui se met à larguer des bombes sur des dizaines de civiles comme la Russie en Syrie nous attira énormément d'ennuis ici.

                  – La Syrie, dernier représentant de l'idéologie totalitaire qu'est le baathisme, un régime complètement inexistant qui ne tient que grâce aux islamistes iraniens.

                  – L'Irak, qui est à majorité chiite et est tombé dans les bras de l'Iran juste après le retrait des troupes USA. Ce qui a permit à Nouri-al-Maliki de mettre en place la politique sectaire qui a amené à la création de IS…

                  Ces deux derniers sont importants, car c'est les deux pays d’où viennent le plus de problèmes et ils ne sont pas dans cette coalition. C'est de cette division au moyen orient que va venir le plupart des problèmes dans le futur. Ce que j'espère c'est que ce groupe de pays musulman va intervenir en Libye, au Yémen et en Afghanistan, car on a absolument pas besoin que des métastases d'IS arrivent à s'y développer.

                  • C’est bien l’impression que j’avais: on est devant une situation complètement incertaine où bien des dangers sont réunis. Et la multiplicité des intervenants compliquent bien sûr les choses avant d’arriver à un accord qui ne donnera satisfaction que partiellement à chacun.

              • Ce n’est pas notre « liberté » que les États défendent, mais le socialisme, leur petite entreprise…

                Pas faux…

      • C’est extrêmement mal formulé, mais il me semble que ce que l’auteur cherche à expliquer c’est que l’extrémisme religieux moderne provient de la tentative d’uniformisation de la société sur les valeurs nihilistes du socialisme par le biais du constructivisme social.

        Ainsi quand il dit que les extrémistes se battent pour la liberté, cela ne signifie pas qu’ils se battent pour la liberté libérale, mais qu’il se battent pour leur droit de vivre autrement que de la façon définie par l’idéologie totalitaire qu’ils défient (fussent ils eux mêmes totalitaires).

        Cela correspond très bien à ce que l’on observe dans le mode arabe par exemple. Si un totalitarisme islamique hors sol prend place, c’est car le socialisme arabe a au préalable totalement déraciné la population, qui n’a plus de repaires autres que ceux rejetés d’un idéal socialiste qui a échoué à tenir ses promesses.

        On peut aussi observer l’exemple des les USA. La liberté religieuse a permit une grande diversité de croyances et d’opinions et pendant très longtemps les institutions religieuses étaient la fondation de la société civile américaine. On peut observer que ceux qui rejettent la religion aux USA sont en général des « progressistes » qui appellent les USA à suivre le modèle socialiste des pays européens.

        • Tout à fait merci

          Le socialisme est bâti sur deux dogmes que l’Ednat greffe dans les cervaux à grand coup de lobotomies à la chaîne : la démocratie et le positivisme : nous sommes tous égaux et tous des machines déterministes.

          Orwell a très bien décrit ce monde.

        • un_lecteur: « de la tentative d’uniformisation de la société sur les valeurs nihilistes du socialisme par le biais du constructivisme social. »

          C’est clair, la soif de pouvoir, de domination et de réalisation des humains n’existe qu’a cause des « valeurs constructivistes du nihilistes socialiste uniformisés »

          Le bulshittomètre sonne sans discontinuer…

          • En lisant mon commentaire attentivement vous pouvez remarquer que je parle de « l’extrémisme religieux moderne ». Ce dernier qualificatif ayant pour but de préciser que mon analyse s’applique pour les dernières décennies et non pour les mouvements antérieurs.

    • « Les extrémistes religieux ne se battent pas contre la liberté : ils revendiquent la liberté et se battent contre les systèmes socialistes »

      Je ne sais plus quoi écrire … j’en reviens toujours pas.

      Moi qui croyait que extrémistes religieux se battaient pour imposer leur mode de vie aux autres… en fait ils ne font que nous défendre contre les méchants socialistes !

      Le Massacre du bataclan est donc leur plus belle revendication de liberté.

      • Ok, si vous voulez croire la blague officielle comme quoi les terroristes veulent détruire la liberté en frappant cet illustre phare du monde libre qu’est la république ultra-libérale Française, symbole intemporelle des libertés fondamentales (liberté, genre les caricatures : c’est clair qu’à coté, je sais pas moi, des partisans du maquis de 1944, des esclaves américains en 1860 etc… défendre le droit de cracher sur les autres et de mettre de l’huile sur le feu, c’est absolument fondamental !)

        Donc, si vous voulez continuer à croire cette blague officielle comme quoi Daesh, avec ses milliards de missiles, de bombes nucléaires, de satellites, d’avions espions, de systèmes de surveillance ultrasophistiqués, d’ordinateurs et de méthodes de surveillance, de forces spéciales ultra-entrainées, d’armes chimiques et bactériologiques etc… veut « imposer leur mode de vie aux autres »….

        Libre à vous : continuez à trembler de peur.

        • Ne pas croire la blague officielle n’implique pas qu’on croie tes délires.

          • Croire ?

            Mais je n’ai jamais demandé à personne de croire ce que je dis.

            Je laisse la croyance aux religieux.

            Je pousse juste a ce que les gens arrêtent de croire la doxa et se forgent une opinion par eux même en utilisant leur raison, leur conscience et leur libre arbitre.

        • Euh, les Yézidi en savent quelque chose puisqu’ils ont expérimenté leur « libération » totale du « socialisme » syrien.

          Ne craignons rien.

          • Le fait qu’IS soit un mouvement totalitaire ne change rien au fait que l’idéologie baath l’est tout autant. Vous parlez encore comme si IS était le seul groupe à s’opposer au gouvernement syrien… C’est un peu ridicule non ? D’ailleurs, vous qui êtes « l’ami des kurdes » depuis peu, comment pouvez vous défendre l’idéologie baath ? Et pas besoin de mettre « socialiste » entre parenthèses, le parti baath est ouvertement socialiste (https://en.wikipedia.org/wiki/Arab_Socialist_Ba'ath_Party_%E2%80%93_Syria_Region), ces gens on suivit tout les préceptes totalitaires du socialisme à la lettre. La seule différence étant que le parti baath englobe cela dans une idéologie prônant le suprémacisme de la race arabe et visant à récréer une version nationaliste du califat Omeyyades (https://fr.wikipedia.org/wiki/Omeyyades).

            • Vous exagérez comme d’habitude. Diffamation. Je ne défend personne comme vous le faites. Je ne défend pas les systèmes excessifs. Mais vous voulez sans doute un grand chaos final.
              Au contraire, les combats devraient cesser sur le champ, pas comme vous qui les encouragez.
              Au passage les kurdes syriens ne combattent pas le régime, étonnant. Pourquoi si ce régime est si horrible ❓

              Qui a exécuté les femmes et les enfants yésidis ❓ Dieu ❓

              Si Dieu c »est cela, je le conchie.

            • Au fait vos amis turcs, ceux qui assassinaient les enfants arméniens, ils vont bien ❓

            • Votre ami Erdogan, il va les liquider comme le déclarait Poutine, les rebelles de Cizré ❓

              Même si le prix est de tuer un gros paquet de civils ❓

            • Pendant le combat à Ras al-Aïn, deux roquettes tirées depuis la Syrie tombent près d’un poste militaire turc, à Ceylanpınar, l’armée turque réplique et ouvre le feu sur des hommes du PYD

              Cool vos amis turcs.

              • « Vous exagérez comme d’habitude. »

                Et vous vous vous emportez comme d’habitude plutôt que de réfléchir. Fait intéressant aujourd’hui vous n’avez pas tenté de nier les crimes du parti baath. Donc on avance. Vous avez apparemment choisi de tenter de faire croire que je fais dans le double standard, mais si on se met à chiffrer tout vos exemples ne tiennent pas… Je n’idéalise pas Erdogan, mais le baathisme est incontestablement pire.

                « Vous exagérez comme d’habitude. »

                J’exagère car je dénonce les totalitarismes qu’ils soient islamistes ou socialistes ?

                « Je ne défend personne comme vous le faites. »

                Non c’est l’inverse, la majorité de mes post consistent à critiquer ceux dont on oublie les exactions. Car un individu persécuté est un individu persécuté, peu importe au nom de quelle idéologie.

                « Mais vous voulez sans doute un grand chaos final. »

                Mais que sous entend ce curieux procès d’intentions ?

                « Au contraire, les combats devraient cesser sur le champ, pas comme vous qui les encouragez. »

                Moi j’encourage les combats ? Depuis des mois je me bat contre les partisans du « on a qu’a tout faire sauter »… Depuis des mois je suis dans les seuls à me soucier des civils.

                « Au passage les kurdes syriens ne combattent pas le régime, étonnant. Pourquoi si ce régime est si horrible »

                Les kurdes se sont dissocié du conflit depuis le début pour essayer de devenir indépendants… Au passage les 50 000 combattants kurdes que vous admirez tant font partie des SDF, une coalition mené par les USA de kurdes, de chrétiens et de sunnites… La vrai question, c’est pourquoi les kurdes sont mené par des conseillés US et on des conseillés de l’IRGC…

                « Qui a exécuté les femmes et les enfants yésidis »

                IS, il n’y a eu que des yézidis d’exécutés dans cette guerre ? Êtes vous sure que cette minorité est en admiration devant Assad pour autant ? D’ailleurs, si on aurait arrêté cette guerre dès le début, ces enfants ne seraient ils pas encore vivants ?

                « Au fait vos amis turcs, ceux qui assassinaient les enfants arméniens, ils vont bien ? »

                1915 ? C’est ici le début du compteur ? Donc les 200 millions de morts du communisme sont recevables dans cette argumentation ?

                « Votre ami Erdogan, il va les liquider comme le déclarait Poutine, les rebelles de Cizré »

                Vu que vous les comparez, soit vous avouez que Poutine a bien liquidé des gens qui ne le méritaient pas, soit vous avouez qu’Erdogan est dans son bon droit… Cruel dilemme pour vous j’imagine…

                « Même si le prix est de tuer un gros paquet de civils »

                Vous êtes sure de vouloir que l’on se lance dans la comparaison du nombre de morts civils ?

                « Pendant le combat à Ras al-Aïn, deux roquettes tirées depuis la Syrie tombent près d’un poste militaire turc, à Ceylanpınar, l’armée turque réplique et ouvre le feu sur des hommes du PYD »

                Des types ont répondus après que des roquettes aient été tiré dans leur direction dans un conflit ou un groupe armé (le PKK) leur en veut…

  • « Le recul du religieux est donc aussi l’envol de la liberté »
    Est-ce si sûr?
    La religion, si elle est support social de la foi et ne cherche pas à avoir d’emprise politique, peut être un facteur de liberté, dans la mesure oû la foi engendre la liberté. C’est du moins l’expérience de nombreux croyants. « La Vérité vous rendra libres »: qui est Dieu, qui est l’homme?

  • « Dans la mesure où la recherche suppose une capacité de réflexion de haut niveau, l’incompatibilité à long terme entre progrès scientifique et totalitarisme est une évidence. »

    Faux.

    Pour comprendre cela il faut lire « the red web » (http://www.amazon.fr/The-Red-Web-Dictators-Revolutionaries/dp/1610395735) qui explique l’évolution de la répression de l’information dans la Russie de l’URSS à nos jours.

    Il y est expliqué comment les chercheurs qui ont développé les systèmes d’écoutes soviétiques (en autre le projet SORM commencé sous Staline et que Poutine a finalisé la seule année ou il a dirigé les renseignements russes) étaient des privilégiés, qui pouvaient avoir contacte avec l’occident facilement pour se renseigner sur les avancés scientifiques, voir même y voyager. Pourtant ces gens étaient totalement mort moralement, incapable de réfléchir à pourquoi il faisait cela plutôt qu’a comment faire cela.

    C’est justement le fait que ces gens sont formatés pour jamais remettre en cause leur but et réfléchir à la moralité des moyens utilisés pour y arriver qui font leur force. Débarrassés de toutes préoccupation humaine pour accéder à l’état de machine au service de leur idéologie ils peuvent ainsi concentrer toutes leurs ressources sur le comment y arriver.

    Aujourd’hui encore, du minable troll du Kremlin ou du kamikaze au haut gradé du KGB ou de l’IS, on voit les mêmes comportements. Ceci est complètement insensible aux progrès des sociétés qu’ils cherchent à détruire.

    • Sans liberté et donc sans concurrence ni liberté d’association pas de progrès, la concurrence est un processus de découverte, les systèmes politiques que vous décrivez ne peuvent se développer qu’en parasites.
      il est tout à fait normal que le système soviétique se soit effondré.

    • C’est clair, même si on en parle que très peu: il semble quasi devenu facile de « dresser » quelqu’un pour qu’il mette son « devoir », sa « mission » au premier plan de sa personnalité, avant toutes les « valeurs » de type moral de sa vie d’avant: famille, amis, morale personnelle, échelle des valeurs, etc …, sans même comprendre les tenants et aboutissants de son action et complètement inconscient qu’il n’est devenu qu’un outil dans une machine dont il ne sait rien, en fait.

      J’ai encore rencontré en septembre de cette année, une soviétique qui vit en occident depuis 30 à 40 ans, dans un pays riche avec une vie confortable mais qui reste encore marquée par son conditionnement d’origine!

      Et ça, ça peut faire peur, à juste titre.

      • La théorie qui explique que le pourquoi n’importe pas, que seul compte le comment, s’appelle le positivisme.

        C’est le cancer qui ronge notre société : 72% des bacheliers Français passent un bac scientifique ou technique : l’Educnat n’apprend en rien à développer une personnalité qui questionne le pourquoi, mais forme uniquement au comment.

        • Je suis un vieux c… regrettant le temps j’apprenais que « le latin est la langue du « ut » et le grec la langue du « γαρ ». (Ce n’était pas en France)

  • Je signale tout de même que s’il est vrai que les occidentaux pratiquent de moins en moins une religion ( en tant qu’institution dogmatique qui ne se remet jamais en question) , ils sont bien au contraire de plus en plus dans la spiritualité ( il n’y a qu’à constater l’explosion de la vente des livres qui parlent des NDE , des plans de consciences différents et des moyens de les atteindre en modifiant le rythme des ondes cérébrales , du magnétisme , de médecines non conventionnelles , de voyances etc…. et de personnes qui pratiquent la méditation , yoga , chi gong et autres…. )

    • Ca c’est un des rares truc libéral qui marche encore : le libre marché des vendeurs de spiritualité perlimpinpin.

      • Avez-vous étudié l’ésotérisme et la parapsychologie pour dire que c’est du perlimpimpin ? Etes-vous diplômé de l’Institut de parapsychologie de Yale ? Avez-vous écrit une thèse et fait paraitre des publications sur ces sujets? Non ? alors ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas !
        Au fait , même les plus grands chercheurs mondiaux en neuroscience n’expliquent pas le phénomène NDE ni la production d’autres phénomènes paranormaux en état de conscience modifiée ( ondes alpha et thêta ) . Ils reconnaissent les faits et ne les expliquent pas en l’état de leurs connaissances actuelles .
        Et la médecine commence seulement à comprendre les bienfaits de la méditation profonde par l’étude de ces états modifiés de conscience .
        Et vous , vous savez, pour vous permettre de dire que c’est du vent?

        • Ok, je me suis mal exprimé : je ne crois pas du tout que la spiritualité soit du vent, je suis même intimement persuadé du contraire.

          Par contre, que certaines « spiritualités » commercialisées soient du vent (ou pire) : ça oui et l’argument soit du jeunisme, soit du naturalisme, voir du néo-paganisme qui accompagnent ces « méthodes », ne fait qu’augmenter ma suspicion à leur égard.

          De la même façon, je suis très circonspect sur la critique du dogmatisme : dans ce domaine, le dogmatisme, le symbolisme, etc… sont de mise et je trouve assez suspect que le même argument soit développé dans un sens comme dans l’autre : que se soient majoritairement les personnes totalement réfractaires à la spiritualité par dogme, qui décernent les bons points sur ces méthodes…

          • Veuillez à mon tour m’excuser de la virulence de mes propos . Cependant , pour le néophyte , la commercialisation d’ouvrage de vulgarisation ( faisant par ex appel à des concepts paiens ) sont nécessaires pour commencer à appréhender des paradigmes différents .

    • « Le XXI ième siècle sera spirituel ou ne sera pas », C’est pas A.Malraux qui a prédit ça?

      • Bjr !
        Cette phrase…..
        A . Malraux a toujours démenti l’avoir prononcée mais ses proches disaient l’avoir entendue .
        En tout cas , il était la preuve qu’on peut très bien ne pas avoir le baccalauréat et être très intelligent . C’était un intellectuel de haut niveau .

        • Ce serait donc apocryphe, je ne savais, merci.

          Un diplôme contient souvent la tentation qu’on « sait » alors c’est à partir de là qu’on apprend!

          À l’époque de Malraux, j’étais encore fort jeune, mais je m’en souviens bien. Par contre, je ne peux pas m’empêcher de rire quand j’entends sa « déclamation » pour l’entrée de Jean Moulin au Panthéon.

    • Je ne sais pas si vous faites ou avez fait partie d’une religion « estampillée » mais il y a une différence entre « christianisme » (basée essentiellement sur les évangiles et donc des récits des paroles et des actes du Christ Jésus) et « catholicisme » « protestantisme » « orthodoxie » ou « église copte », qui sont des créations humaines, anciennement en conflits, parfois sanglants et qu tentent, trop lentement de trouver un accord commun.

      Il est en tout cas clair qu’en occident (Europe) c’est bien de ces différentes églises, désireuses d’intervenir dans la vie quotidienne, que se prennent surtout les distances. Ceux qui ont la bonne intuition de revenir à l’évangile ne peuvent trouver que confirmation, tant, c’est bien l’évangile, l’héritage romain antique et la sagesse grecque antique qu sont les bases de nos lois et de nos civilisations.

    • Je ne sais pas si vous faites ou avez fait partie d’une religion « estampillée » mais il y a une différence entre « christianisme » (basée essentiellement sur les évangiles et donc des récits des paroles et des actes du Christ Jésus) et « catholicisme » « protestantisme » « orthodoxie » ou « église copte », qui sont des créations humaines, anciennement en conflits, parfois sanglants et qu tentent, trop lentement de trouver un accord commun.

      Il est en tout cas clair qu’en occident (Europe) c’est bien de ces différentes églises, désireuses d’intervenir dans la vie quotidienne, que se prennent surtout les distances. Ceux qui ont la bonne intuition de revenir à l’évangile ne peuvent trouver que confirmation, tant, c’est bien l’évangile, l’héritage romain antique et la sagesse grecque antique qu sont les bases de nos lois et de nos civilisations.

      • Bjr
        Je pense que nos racines ne sont pas judéo-chrétiennes comme on l’entend ad nauseam mais gréco-romaines . Nous étions paiens jusqu’à Constantin et Théodose .
        Je suis effectivement dans la spiritualité mais absolument pas dans une religion.

        • @jacques :

          Les deux, ils faut se détacher de l’antisémitisme ambiant.

          Le christianisme s’est dès l’origine fondu dans la culture gréco-romaine et c’est cela qui lui a donné toute sa force.

          Je vous encourage à lire les deux livres de Lenoir « le Christ philosophe » et « Comment Jésus est devenu Dieu » qui expliquent très bien cela : le premier s’appliquant à montrer l’interaction avec la philosophie majoritairement grecque et le second avec la culture romaine.

          On y découvre comment nombre de « dogmes » chrétiens proviennent en grande partie de sujets de réflexion, d’éléments de civilisation gréco-romains, ainsi que dans le second, le rejet qui a été fait des visions orientales, celle d’Arius en particulier. Il est juste dommage que le second grand rejet de l’orientalisme, le rejet du manichéisme en la personne d’Augustin d’Hippone (rejet qui pour moi marque la naissance du libéralisme philosophique) n’y soit pas abordé.

          En plus ces livres se lisent super facilement.

          • Bjr !
            La scolastique était d’ailleurs une conciliation de la philosophie grecque et de la théologie chrétienne . L’arianisme professait que le Christ et l’Esprit avaient été créés et n’étaient pas de même nature que Dieu .
            Nos valeurs morales proviennent bien effectivement du judéo–christianisme , notamment la valeur travail , le rachat par la souffrance , notre rapport à la mort….
            Par ex , dans la Grèce et la Rome antique , il était dégradant , pour un homme bien né , de travailler ( notamment la matière ). C’était réservé aux esclaves et aux personnes de basse condition ( d’ailleurs le mot  » travail vient de tripalium , qui veut dire  » instrument de torture  » . Un homme libre se devait de se consacrer à l’étude , aux arts , aux sports et aux loisirs !
            De même , ils ne condamnaient pas le suicide , souvent perçu même comme honorable s’il s’agissait d’éviter la dégradation physique et morale dues à la vieillesse ou encore de réparer un crime ou une lâcheté .

            Donc vous voyez , notre modèle de société serait complètement différent si nous étions restés aux valeurs morales gréco-romaines ( en plus du fait que nous serions toujours polythéistes ).

            • c ‘est donc bien l’idéologie judéo-chrétienne qui a transformé nos valeurs morales en profondeur donc notre rapport au travail et à la mort  » tu gagneras ton pain à la sueur de ton front  » et « tu ne tueras point , donc tu ne te tueras pas toi-même non plus .
              De même , dans l’antiquité romaine , la spéculation était interdite et punie de mort….

              • Et ce poids ( dans l’inconscient collectif ) judéo-chrétien est encore beaucoup trop lourd dans nos sociétés . Combien de personnes considèrent encore que la valeur travail est au-dessus de tout ( même le travail pénible , du gr  » ponos  » ) , alors que le but de l’homme sur terre devrait être de se cultiver , de faire ce qu’il aime , bref de s’épanouir?
                Toujours pour en revenir à mon deuxième exemple , l’opprobre bien judéo-chrétienne ( il n’y a qu’à voir toutes les assocs anti-suicide , comme si elles étaient elles aussi dans cette optique religieuse que votre corps ne vous appartenait pas ) n’est t’elle pas toujours jetée sur le suicide alors qu’il était respectable et parfois même considéré comme un acte de courage dans l’antiquité? ( voir d’ailleurs ce que disaient les philosophes sur la mort et le suicide ).

            • @jacques : j’ai moi aussi pensé comme vous avant de fouiller un peu plus.

              L’argument du polythéisme est exactement l’argument d’Arius envers le concile de Nicée. Le dogme de la Trinité fait justement du christianisme une religion qui n’est ni plytheiste, ni monothéiste, mais philosophique : le principe de séparer l’homme du monde et de les lier tous les deux par le logos est un concept philosophique grec qui date de bien avant JC.

              C’est un des hommes de paille que les antisémites rationalistes (les maniaques de l’ontologie : Spinoza, Marx, Heidegger etc…) ont utilisé à foison pour imposer leurs vues totalitaires: tous partent du principe que le christianisme est manichéen et monothéiste, ce qu’il n’est pas.

              Vos arguments vont dans ce sens, ils sont faux : le christianisme ne définit pas de morale objective contrairement à ce que les adversaires du christianisme n’arrêtent pas de dire.

              C’est d’ailleurs cet aspect qui en a fait la religion principale qui a surpassée les autres pendant le début de l’empire Romain.

              • Nous rentrons là dans un débat philosophique . Je m’intéresse à l’ésotérisme d’une façon globale ( surtout les états de conscience modifiés pouvant déboucher sur des expériences extra-sensorielles , la compréhension des NDE , de l’âme humaine ( je suis pour ma part persuadé que nous sommes un esprit enfermé dans un corps ) etc…. je pense que rien n’existe en dehors de la conscience et que la réalité est  » à l’intérieur de crâne  » ( solipsisme ).
                Mais je ne suis aucunement expert en religion et n’en ai pas . Je n’ai donc abordé ici la religion que d’un point de vue philosophique sur les valeurs morales qu’elle induit ! . J’aurais tendance pour ma part à tenir pour vrai le monisme .

              • Il n’ y a bien évidemment aucune connotation antisémite dans le fait de dire que le poids judéo-chrétien concernant les valeurs morales est encore beaucoup trop lourd .

        • C’est vrai que l’expression n’est pas adéquate.

  • Il y a du très discutable dans cet article que d’autres ont souligné, mais aussi du très bon.

    Il me semble que l’on peut dire des choses importantes en matière de religion et de liberté. Appelons religion au sens large, l’association d’un système de valeurs et d’un véhicule. Tous les systèmes de valeurs et tous les véhicules ne se valent pas.

    1 – Convaincre rationnellement UNE SEULE personne de la qualité d’un système de valeur (la liberté/responsabilité, ou un autre) est extrêmement coûteux, et donc un très mauvais véhicule.
    2 – Comme le souligne Hayek dans la présomption fatale, il est donc tout à fait normal que les grands systèmes de valeurs aient été véhiculé par les mécanismes de la foi.

    3 – On comprends assez bien qu’un véhicule qui promet une récompense post mortem (vie après la mort, réincarnation, etc.) en cas d’adhésion au système de valeur est évidement plus efficace que s’il ne propose qu’une bonne vie immédiate.
    4 – on comprends donc pourquoi les religions ayant proposé une récompense post mortem ont dominé l’humanité, métempsycose grec, hindouisme, bouddhisme, christianisme, judaïsme islam.
    5 – En creux comme le souligne l’article on comprend immédiatement la faiblesse des systèmes de valeurs portés par des véhicules n’ayant pas cette caractéristique.
    6 – Un véhicule qui valorise la famille et le souci du bien être à long terme (incluant des générations connues), dispose aussi de qualités évidentes.

    7 – Le communisme associe un System de valeur catastrophique à (heureusement) un véhicule médiocre. L’Islam propose un système de valeur liberticide mais viable à un véhicule très efficace, notamment en matière guerrière, comme elle l’a prouvé par le passé, avant que l’obstruction du dogme à la science moderne lui fasse obstacle dans ses conquêtes.
    8 – Le christianisme dispose lui de toute évidence d’un système de valeur suffisamment souple pour avoir permis le développement de la liberté individuelle, et d’un véhicule suffisamment efficace pour permettre son expansion.

    La conclusion est assez simple, donnée par Hayek dans la présomption fatale, les fois religieuses ont un rôle nécessaire dans la transmission des règles non rationnellement justifiées, elle ne peuvent être rejetées de maniéré simpliste comme reliques barbares, elles sont naturellement une pièce NÉCESSAIRE des civilisations.

    Les idées sans véhicule, bonnes ou mauvaises n’ont aucun avenir ou presque. Je crois que cette approche permet de juger assez bien de l’avenir des idées d’aujourd’hui.

    Les valeurs de liberté ne progresseront dans le futur (pour ceux que le futur intéresse) que si elles ne sont pas dévoyées au service d’un athéisme agressif. Mais au contraire en séparant le bon grain de l’ivraie, en faisant barrage aux systèmes de valeurs objectivement criminels ou liberticides, et en imprégnant les autres.

  • Mon post hier censuré donc + soft
    Le point important de l’ article me parait à l’ avant dernier paragr  » Nous savons ……..une transcendance acceptée par tous  » il y a sous entendu une question de valeurs . Je refuse toute idolatrie y compris celle dont on me rabat les oreilles de la Croissance je suis pour mais pas à n’ importe quel prix ! si c » est pour etre de + en + soumis , endetté non .
    Maintenant on peut se poser la question de la valeur que donne un pays à une personne , celle qu’ un magistrat octroie à la famille d’ unes victime tuée par ex par un ivrogne en véhicule , ce n’ est pas anodin c’ est révélateur mais bon évidemment on évite ce genre se question ……..

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L'objet du  Cercle Frédéric Bastiat est de faire connaître cet économiste français et de propager sa philosophie de liberté, d'initiative et de responsabilité individuelles. Le Cercle est une association culturelle, indépendante de tout intérêt partisan, qui ne reçoit aucune subvention et ne brigue aucun mandat électoral. Sa parole est libre, le débat vigoureux, les intérêts divers, et les principes ancrés et tenaces.

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