Bilan 2015 : libertés publiques, année noire

Le bilan de l’année en matière de libertés publiques, le point de vue de Gaspard Koenig.

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Intervention de police sur les Champs Élysée - Crédit photo : Mathieu IPS - CC BY-NC-ND 2.0

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Bilan 2015 : libertés publiques, année noire

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 décembre 2015
- A +

Par Gaspard Koenig

Intervention de police sur les Champs Élysée - Crédit photo : Mathieu IPS - CC BY-NC-ND 2.0
Intervention de police sur les Champs Élysée – Crédit photo : Mathieu IPS – CC BY-NC-ND 2.0

L’année 2015 fut sinistre.

Sur le plan des libertés publiques, la loi sur le renseignement a ouvertement violé le principe du secret des correspondances établi par les révolutionnaires de la Constituante. Les cabinets noirs sont de retour. Comment imaginer que le pouvoir, vaguement encadré par une commission administrative, va s’auto-limiter ? On ne répondra pas aux failles du renseignement et de la police par la mise sous surveillance de l’ensemble de la population. La mise en place d’un état d’urgence à durée indéfinie, dont les abus sont déjà patents, parachève une dérive autoritaire qu’il faut dénoncer haut et fort. Le Conseil Constitutionnel, décision après décision, faillit à sa mission de protecteur des libertés.

Sur le plan des libertés individuelles, le législateur a été particulièrement inventif : interdiction des machines à soda, pénalisation de l’incitation à la maigreur, répression de la prostitution et pénalisation des clients dans une perspective abolitionniste, restriction du vapotage au motif que le geste pourrait être incitateur… Autant de pas supplémentaires qui nous rapprochent du despotisme démocratique redouté par Tocqueville.

Il ne faudrait pas pour autant bouder quelques légers progrès, tels que l’assouplissement de la loi Evin, obtenu par les députés contre le gouvernement, l’ouverture des salles de shoot qui permettront une meilleure prévention, ou, de manière anecdotique, de nouveaux panneaux permettant aux cyclistes parisiens de brûler les feux rouges pour tourner à droite…

Comme il est difficile pour les pouvoirs publics de faire confiance, et comme il est simple d’interdire ! GenerationLibre se battra en 2016 pour que, un jour, la charge de la preuve soit inversée, en faveur de la liberté.

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  • « l’ouverture des salles de shoot qui permettront une meilleure prévention »
    Vraiment? Aux frais des contribuables…

  • Le secret des correspondances est une tarte à la crème, bien le genre de truc gauchiste instauré par la constituante pour faire croire à un sacro saint espace privé garanti par l’Etat nounou.

    Il n’y a que les imbéciles pour y croire : c’est sur que les terroristes vont se retrancher derrière le secret des correspondances. Ils sont tellement stupides pour ne prendre aucune précaution et pour aller chouiner que c’est pas juste qu’on ait lu leurs mails … Quelle arrogance !

    • Le secret de la correspondance privée est un droit fondamental. On peut être écouté sur décision d’un juge qui a de bonnes raisons de l’ordonner. On peut être écouté par des services secrets, qui font un boulot difficile. Mais que la loi autorise les écoutes de n’importe qui sur simple décision administrative reste grave. On est loin de la tarte à la crème.

      • Les juges n’ont rien à ordonner : on marche sur la tête : c’est un hold-up typique de l’Etat qui crée un « droit » positif pour réguler un droit naturel en d’arrogant le « droit » de faire ce qu’il a envie au nom du soi-disant « intérêt général », sous la supervision d’un juge qui n’est ici qu’un suppôt de l’Etat.

        L’Etat a un clair « devoir » de protéger le secret de correspondance pour ses citoyens (et pas pour les terroristes d’ailleurs) c’est à dire de mettre en taule ceux qui brisent ce secret.

        Ce truc est complètement à l’envers.

        Typique des gauchistes de la convention d’ailleurs, qui ont inversé un paquet de choses (la liberté, la propriété, par exemple…) vu qu’ils refusaient la notion de droit naturel.

        • Le juge un suppôt de l’état? C’est un peu outrancier comme formule. Le juge est un fonctionnaire donc un agent de l’Etat. Il ordonne des actions à la police dans le but d’établir la vérité. La justice étant une mission régalienne qui d’autre pourrait avoir ce pouvoir?

          • Les juges n’ont pas à etre des fonctionnaires, la justice doit être indépendante. Ca se passe très bien comme cela dans les pays anglo-saxons ou les auxiliaires de justice sont élus directement ou reconnus et non nommé par le pouvoir central.

            • Les juges élus conduisent à des dérives au même titre que les autres élus… Une excellente illustration de ces dérives est a découvrir dans le roman de John Grisham intitulé « the appeal » (en version française:  » le contrat« )

              • Mon point était sur le droit positif : le secret de correspondance est une liberté, par un privilège laissé à la bonne volonté d’un juge.

                La justice régalienne, ce n’est pas la justice exercée par l’Etat, c’est la justice assurée par l’Etat.

  • « Autant de pas supplémentaires qui nous rapprochent du despotisme démocratique redouté par Tocqueville »

    Il est bien clair qu’on a suffisamment comparé le président de la Vième à un monarque provisoire élu pour que le terme de despote est déjà mérité depuis longtemps, surtout sous Fr.Hollande Iier, qui décide seul de partir en guerre sur trois fronts!

    Quant au côté « démocratique », on voit bien que cette « part de proportionnelle », cent fois promise, ne voit pas encore le jour. De même, l’influence de l’exécutif sur la justice reste une atteinte à son indépendance. L’aspect « flicage » ne fait que renforcer cette impression d’appauvrissement démocratique rapide.

  • Dans peu d’années la coupe sera pleine.
    Alors les français, comme c’est leur habitude, feront une nouvelle révolution.

    • Notre habitude c’est de râler, de pester, de protester, de manifester… Et nous sommes rarement entendus.
      La Révolution, celle de1789, aurait bien du mal à se reproduire à notre époque, avec tous les moyens de surveillance actuels, l’état d’urgence qui permet de mettre n’importe quel empêcheur de taxer à gogo derrière les barreaux, réels ou fictifs, Cependant, c’est bien de cela dont nos énarques ont peur ! Et vu comment ils sont compétents…

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