Par James A. Dorn.
Un article de Libre Afrique
La publication par Thomas Piketty de son best-seller Le Capital au XXIème siècle a conduit à attirer l’attention sur l’écart croissant entre riches et pauvres, et à multiplier les appels populistes au gouvernement pour redistribuer les revenus et la richesse. Les pourvoyeurs de cette rhétorique occultent le fait que lorsque c’est l’État qui lisse les différences de revenus, la liberté économique est érodée. La réalité est que la liberté économique est le véritable moteur de progrès pour tous les peuples.
Revenus et richesses sont créés dans un processus de découverte et d’expansion de nouveaux marchés. L’innovation et l’entrepreneuriat étendent l’éventail des choix offerts aux personnes. Et pourtant, tous ne sont pas égaux dans leur contribution à ce processus. Il existe des différences entre les personnes de par leurs capacités, leurs motivations et leur talent entrepreneurial, sans parler de leurs conditions de vie. Ces différences sont à la base de l’avantage comparatif et des gains provenant des échanges volontaires sur les marchés libres. Aussi bien les riches que les pauvres gagnent en participant aux marchés libres ; le commerce n’est pas un jeu à somme nulle ou négative. Attaquer les riches, comme s’ils étaient coupables de crime, et appeler à une action de l’État pour assurer une répartition plus « équitable » des revenus et des richesses bloque de l’envie, ce qui n’est pas favorable aux bases de l’abondance : la propriété privée, la responsabilité personnelle et la liberté.
Dans un système de marché ouvert, les entrepreneurs qui créent de nouveaux produits et des services prospèrent, comme le font les consommateurs. Les entrepreneurs créent de la richesse et de nouvelles options de choix. Le rôle de l’État devrait être de sauvegarder les droits de propriété et de laisser les marchés fleurir. Lorsque la puissance de l’État l’emporte sur les marchés libres, les choix sont restreints et les opportunités de création de richesses sont perdues. Tout au long de l’histoire, les gouvernements ont fait preuve de discrimination envers les riches, mais au final ils n’ont fait que nuire aux pauvres. La planification centralisée aurait dû nous apprendre que le remplacement des entrepreneurs privés par des bureaucrates du gouvernement politise simplement la vie économique et concentre le pouvoir ; il ne permet pas d’élargir les choix ou d’augmenter la mobilité des revenus. Le gouvernement a le pouvoir de contraindre, mais les entrepreneurs privés doivent convaincre les consommateurs d’acheter leurs produits et convaincre les investisseurs de soutenir leur vision. Le processus de « destruction créatrice », comme décrit par Joseph Schumpeter, signifie que la richesse dynastique est souvent de courte durée.
Peter Bauer préfère utiliser le terme de « différences économiques » plutôt que celui de « inégalités économiques ». La rhétorique de l’inégalité favorise le populisme et l’extrémisme, même dans la quête de résultats égalitaires. En revanche, parler de différences est reconnaître la réalité et se rappeler que « les différences dans la disposition à saisir les opportunités économiques, volonté d’innover, de prendre des risques, d’organiser, sont déterminantes pour expliquer les différences économiques dans les sociétés ouvertes ».
Ce qui intéressait Bauer était de savoir comment augmenter la gamme des choix offerts aux personnes, pas comment utiliser le gouvernement pour réduire les écarts de revenu et de richesse. Comme nous l’a rappelé Bauer, « le pouvoir politique implique la capacité des dirigeants à utiliser la coercition pour restreindre les choix offerts à ceux qui gouvernent. La réduction ou la suppression forcée des différences économiques résultant d’arrangements volontaires creuse et intensifie l’inégalité du pouvoir coercitif ».
La même liberté pour tous dans un État de droit et un gouvernement limité ne signifie pas que toutes les personnes auront les mêmes dotations, motivations, ou aptitudes. Interdire ces différences détruit la force motrice derrière la création de richesses et la réduction de la pauvreté. Il n’y a pas de meilleur exemple que la Chine.
Sous Mao Zedong, les entrepreneurs privés avaient été interdits, tout comme la propriété privée, ce qui est le fondement de marchés libres. Des slogans tels que « frapper fort contre le moindre signe de propriété privée » laissaient peu de chance pour améliorer le sort des pauvres. La mise en place des communes au cours du Grand Bond en avant (1958-1961) et la centralisation des décisions économiques n’ont conduit qu’à la Grande Famine, l’érosion de la société civile, et l’imposition d’une clôture de fer autour de l’individualisme, tout en suivant une politique d’égalitarisme forcé.
En revanche, le leader suprême Deng Xiaoping a permis la résurgence des marchés et a ouvert la Chine au monde extérieur. Désormais, la Chine, plus grande nation commerçante dans le monde, a démontré que la libéralisation économique est le meilleur remède pour élargir les choix des gens et permettre à des centaines de millions de personnes de se sortir de la pauvreté. Le slogan de Deng « Devenir riche est glorieux » est en contraste frappant avec les systèmes de nivellement de Mao. En 1978, et aussi récemment qu’en 2002, il n’y avait pas de milliardaires chinois. Aujourd’hui, il en existe 220. Ce changement n’aurait pas été possible sans le développement de la Chine comme une nation commerçante.
Quoiqu’il en soit, certains politiciens vont utiliser une rhétorique incendiaire pour faire des différences entre les riches et les pauvres le cÅ“ur de leurs campagnes électorales. Ce faisant, ils devraient reconnaître les problèmes que pose l’intervention du gouvernement dans la création et la distribution des revenus et des richesses pour une société libre et pour la prospérité de tous.
Les politiques gouvernementales peuvent élargir le fossé entre riches et pauvres à travers des subventions aux entreprises, des politiques monétaires non conventionnelles pénalisant les épargnants tout en gonflant les prix des actifs, des lois sur le salaire minimum et d’autres lois qui mettent les travailleurs peu qualifiés hors marché, et donc entravent la mobilité des revenus.
Un programme positif destiné à favoriser la croissance économique – tout en laissant les gens libres de choisir – ciblant la baisse des taux marginaux d’imposition sur le travail et le capital, la réduction de réglementations coûteuses, le ralentissement de la croissance de l’appareil étatique, et la normalisation de la politique monétaire, serait le meilleur remède qui profitera à la fois au riches et aux pauvres.
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Lire sur Contrepoints notre rubrique inégalités
Je demeure dubitatif…
Est-ce que l’auteur peut, seulement, imaginer, dans son rêve extravagant, que sa pensée est seulement accessible par les circonvolutions pariétales des dirigeants politiques de gauche et de droite ?
Nous avons désigné depuis 40 ans, par voie démocratique de surcroît!, des incapables majeurs et démagogiques !
Comment s’étonner que notre peuple, biberonné à l’indigence et à la paresse intellectuelle, soit davantage enclin à l’assistanat ?
En tout cas, ne jamais renoncer à enfoncer le clou…avant que le système n’explose lorsque la facture sera présentée
La Chine est commerçante et capitaliste, certainement pas libérale.
Il fallait bien évidemment le rappeler à l’auteur.
La Chine est libérale au niveau économique, par contre elle l’est moins au niveau politique et liberté d’expression.
La NZélande par ex, pays le moins corrompu au Monde, est par contre libérale sur les trois plans.
« La liberté économique : véritable antidote aux inégalités »
De poser le problème de cette façon c’est déjà accepter la matrice idéologique des socialistes. Lorsqu’on en est à discuter de quel est le remède aux inégalités, c’est qu’on a implicitement accepté que c’est un problème en soi. On a déjà d’une certaine façon concédé le gain partiel du débat à son détracteur en acceptant sa prémisse.
Je refuse cette prémisse.
Un jour un socialiste me demandait dans mon système comment (par quel moyen ou méthode) on organiserait l’aide aux pauvres et ce qu’on ferait pour eux. Je lui répondis que je ne pouvais pas répondre à sa question, parce qu’elle impliquait une prémisse que je refusais. J’ajoutais que sa question impliquait en effet qu’on ait accepté au préalable qu’on doive par obligation faire quelque chose ce que je refusais. Sa question n’avait ainsi pas de sens pour moi.
Comme il ne comprenait pas ma réponse, je lui posa la question suivante: pour appliquer la peine de mort, que préfères-tu, la chaise électrique ou la décapitation? » Il me répondit alors qu’il ne pouvait pas répondre à la question parce qu’elle ne correspondait pas à sa position initiale: il était contre la peine de mort et que cela n’avait pas de sens de choisir le moyen de faire ce qu’il réprouvait de toute façon.
Je lui dis alors qu’il venait de comprendre ma réponse.
Ici c’est le même problème: Il n’y a pas à discuter de quelle est le meilleur remède aux inégalités, sauf a accepter préalablement que celles-ci sont un problème. Or, lorsque les inégalités découlent de la répartition opérée par le marché découlant des échanges libres et volontaires et du travail, c’est-à -dire lorsque les inégalités découlent de titres de propriétés légitimement constitués sur les biens, il n’y a pas à chercher un remède: ce n’est pas un problème qui appelle à correction. Dans un tel cas toute correction active implique vouloir aller contre la propriété légitimement constituée.
On devine le même type d’enjeu avec le vocabulaire choisi: parler « d’inégalité » c’est accepter la grille de lecture des socialistes, parler de « différences économiques » c’est la refuser. Au delà du vocabulaire, le problème se pose sur les éléments de fond eux-mêmes.
La question n’est pas de savoir quel est le meilleure moyen pour réduire les inégalités, la question est de savoir qu’est-ce qui autorise à considérer qu’un titre de propriété légitimement constitué par l’échange volontaire et le travail puisse être remis en question. Et là c’est eux qui doivent répondre à la question, plus nous.
Le problème vient du fait que les socialistes ont tellement influencé les gens avec les inégalités sociales. ils ont fait des inégalités sociales un problème majeur d’aujourd’hui alors que le vrai problème vient de la pauvreté et non pas des inégalités sociales. les libéraux s’occupent du problème de la pauvreté mais pas de la lutte contre les inégalités car les libéraux sont pour l’égalité de droit. or l’égalitarisme s’oppose aux inégalités de droit. l’égalitarisme sous ses airs de bons sentiments charitables n’est que motivé par la jalousie et l’envie. http://www.contrepoints.org/2011/01/06/10334-etre-de-gauche-intolerant-et-peu-genereux
http://www.contrepoints.org/2011/04/13/21001-radins-envieux-racistes-et-intolerants-les-socialistes-et-les-anticapitalistes http://www.contrepoints.org/2010/10/04/2621-gauche-intolerance-generosite-droite-liberalisme
Ce que je trouve marrant c’est que les gens qui veulent combattre les inégalités ne parlent jamais de la mobilité sociale. que faut il mieux vivre dans un pays certes où il y a plus d’égalité sociale mais où les pauvres n’ont aucune chance de changer de classes sociales, de devenir riches. ils sont condamnés à rester des assistés toute leur vie, à dépendre de l’aide sociale. ou bien vivre dans pays où il y a plus d’inégalité mais où il y a une grande mobilité sociale, cà d que les pauvres peuvent devenir plus riches, passer dans une autre classe. dans ce genre de société, le mérité personnel importe beaucoup plus et conditionne beaucoup plus notre condition sociale ?? perso, je préfère la seconde option que je trouve plus juste à la première. or comme par hasard, plus un pays est socialiste moins il y a de mobilité sociale. les économistes qui combattent les inégalités ne s’intéressent jamais aux effets secondaires négatifs qu’entraine leurs solutions pour lutter contre les inégalités. or la lutte contre les inégalités mènent en un appauvrissement général (y compris des pauvres). de manière plus général, l’égalitarisme mène au nivellement vers le bas ( regardez les politiques désastrueuses mises en place dans l’enseignement pour lutter contre les inégalités qui mènent à un abaissement général du niveau de l’enseignement). sans oublié le fait que la lutte contre les inégalités nuisent à la mobilité sociale.
Imaginons qu’on est d’accord que les inégalités sociales sont un vrai problème. il y a plusieurs questions à se poser. 1 est ce que les inégalités s’accroissent ? à l’échelle de la France ce n’est pas le cas mais l’échelle mondiale, la réponse est ,sans doute, oui mais les socialistes comme piketty ont une tendance à exagérer fortement (voir très fortement) les inégalités. ils n’hésitent pas à truquer leurs chiffres, à prendre juste les statistiques qui les arrangent (en écartant les stats qui les dérangeraient). 2. qu’est ce qui cause les inégalités ?? là , les socialistes ont (en grande partie ) faux car ils ne parlent pas de certains facteurs (la politique des banque centrale, le capitalisme de connivence,….) et certains des facteurs qui ,selon eux, accroisseraient les inégalités sont plus que contestable. il n’existe aucune preuve concrète. 3. comment combattre les inégalités ? certaines de leurs solutions sont aussi très contestables. on risque de voir ce qui s’est passé dans les pays communistes avec d’un coté la population qui crève de faim et de l’autre, les dirigeants membre du parti qui sont milliardaires. 4. est ce que les solutions proposés pour combattre les inégalités n’ont elles pas plus d’effets négatifs que d’effets positifs ??? là , la réponse est clairement oui. ces solutions nt plus d’effets négatifs que d’éffets positifs. cela conduit à un appauvrissement généralisé.
Les inégalités sociales ou régionales ne se sont et ne se résoudront jamais pas des moyens légaux ni par des manipulations financières.
D’une part parce que certains ne veulent tout simplement pas quitter leurs positions de joyeux pauvres (artistes, certains SDF etc.), d’autre part parce que la richesse est une notion relative donc on ne peut tous s’enrichir de la même manière (exemple, un chômeur pour quitter sa condition aurait peut être davantage besoin de savoir « séduire » un patron qu’il aura besoin d’argent) et finalement, on revient en arrière, il faut que les gens créent le mouvement. Si le pauvre ne fait pas d’efforts pour s’en sortir tout l’argent et tous les mécanismes du monde ne le tireront pas de là . Pareil pour le riche, si vous le protéger alors que ces pratiques ne sont pas bonnes il ne changera jamais donc ne fera jamais avancer la société.
À l’inverse on voit que l’État accroît les inégalités en distribuant à ces groupes favoris, en donnant des services uniformes qui ne sont pas adaptés à tous, en incitant à rester là où l’on est.
Tous les égalitaristes perdent toute crédibilité quand on voit qu’ils passent sous silence une bonne partie des causes de la montée des inégalités. Je parle plus particulièrement du rôle joué par l’état dans la montée des inégalités. Par exemple, les banques centrales jouent un grande rôle dans la montée des inégalités expliquée ici
http://davidstockmanscontracorner.com/how-central-banks-cause-income-inequality-mises-org/
Pourtant, les gauchistes ne parlent jamais de cela. Cela me fait marré tous les gauchistes qui sont immigrationnistes et qui sont favorable aux QE: les QE creusent les inégalités tout comme l’immigration dans les pays riches accroissent les inégalités dans ces pays. C’est incohérent de défendre l’immigration puis reprocher qu’il y a trop d’inégalités dans notre pays. http://www.emploi-2017.org/quel-lien-entre-immigration-et-inegalites,a0478.html L’université de Linnæus a démontré que sans l’immigration les inégalités n’avaient pas augmenté en Suède. Je pense que dans bcp de pays riches, si on faisait de tels études, on arriverait à de tels résultats à savoir que sans l’immigration, il n’y a pas eu d’augmentation des inégalités.
Attention, ce n’est pas pour cela qu’il faut être contre l’immigration. De nombreuses études ont montré le bienfait de l’immigration au niveau économique notamment les études du PNUD, de l’OCDE ou encore pour la France de l’université de Lille
Non seulement, il a été montré depuis longtemps que la liberté économique a des effets bénéfiques d sur la croissance économique et sur la réduction de la pauvreté( http://www.amazon.com/OECD-Economies-World-Today-Statistics/dp/0749437812 http://www.freetheworld.com/papers.html) mais il a été montré qu’il existe aussi un lien entre démocratie et liberté économique. des auteurs comme Milton Friedman dans Capitalisme et liberté ont montré que la liberté économique était indissociable de toute liberté
Le rôle central de la liberté économique dans la démocratie: http://www.catallaxia.org/wiki/Ian_V%C3%A1squez:Le_r%C3%B4le_central_de_la_libert%C3%A9_%C3%A9conomique_dans_la_d%C3%A9mocratie
len tre liberté économique et croissance: http://www.wikiberal.org/wiki/Liens_entre_lib%C3%A9ralisme_%C3%A9conomique_et_croissance
« len tre » lien entre
http://www.iedm.org/fr/node/52382
http://web.archive.org/web/20100821172203/http://www.liberte-cherie.com/a2466-La_liberte_economique_rend_riche_et_heureux.html
Par exemple ici : https://en.wikipedia.org/wiki/Economic_Freedom_of_the_World#Research (voir l’image)
En l’occurence c’est l’indice de liberté économique du Fraser Institute qui est utilisé, mais il donne un classement assez similaire à celui de la fondation Heritage.
Le rapport complet ici : http://www.freetheworld.com/2014/EFW2014-POST.pdf (les infos sur les liens entre prospérité et liberté économique sont vers les pages 30-33 du fichier).
« On dit souvent qu’il n’y a point de liberté politique sans liberté économique. C’est vrai, mais dans un sens opposé à celui où les partisans du planisme veulent l’entendre. La liberté économique ne peut figurer comme condition préalable de toutes les autres libertés si elle doit signifier la libération de tout souci économique, promise par les socialistes, puisqu’on ne pourrait l’atteindre qu’en privant l’individu de la nécessité et de la capacité du choix. Elle ne pourrait remplir ce rôle qu’en étant une liberté économique personnelle nous conservant le droit de choisir, ce qui entrainerait inévitablement les risques et les responsabilités corollaires de tout droit. » (Friedrich Hayek, La Route de la servitude)
« La liberté humaine et politique n’a jamais existé et ne peut pas exister sans une large dose de liberté économique. » (Milton Friedman, Free to Choose, « The Power of Market »)
De plus, l’indice de liberté économique semble très corrélé au rapport global de compétitivité de 2015 : http://www.weforum.org/reports/global-competitiveness-report-2014-2015