La déchéance. C’est par celle-ci que Taubira se sera trouvée acculée à la démission : ne pouvant souffrir de devoir porter le projet de loi de révision constitutionnelle et notamment son article 2, la Garde des Sceaux a rendu son tablier, mettant fin à un conflit évident entre sa position et celle du reste du gouvernement.
Et c’est donc avec toute la sobriété qui la caractérise que Christiane Taubira a présenté d’un œil ferme et d’un geste vif sa démission au chef de l’État, qui l’a acceptée. Dans un magnifique taubitweet aux envolées lyriques qu’elle sait manier avec la même fougue que celle du gai laboureur faisant des sillons dans sa confiture d’abricots avec sa fourchette, elle a ainsi déclaré que résister, c’était parfois rester, parfois partir, et que là, elle se sentait bien de partir un coup et d’aller résister ailleurs.
Comme de bien entendu, si la nouvelle a réjoui une partie des Français, d’autres n’ont pas eu assez de leurs deux yeux pour pleurer ce départ en lançant un regard bourrelé de remords sur tout ce qui aurait pu être fait mais ne l’a pas été, ce qui fut mais n’est plus, cette Justice qui aurait, d’après Christiane, gagné en solidité et qu’elle rêve invaincue. Et le bilan s’établit déjà, frêle esquif laissé à nos mémoires, dansant sur les mers outragées d’une actualité bousculée aux profondeurs desquelles se nichent les mille et une questions qui resteront en suspens après ce départ si magistral de la cantatrice de Twitter dans une bouffée de vapeurs émotionnelles complexes.
Dans ce bilan, tant est à retenir et tant aussi reste à découvrir, petits nuggets de surprises malicieuses qu’on sait laissés par une femme forte et précautionneuse de ses arrières. Son œuvre majeure, le Mariage Pour Tous, a montré qu’elle sait marcher main dans la main avec le cœur de notre belle génération, et a certainement permis au peuple progressiste de lancer d’une main sûre un regard plein de confiance vers l’avenir qui l’attend de pied ferme. On évoquera aussi la modeste augmentation du budget de son ministère, âprement obtenu de haute lutte, et qu’on pourra mettre en rapport, pour rire, avec les performances étonnantes de l’institution pendant l’exercice de son mandat, où l’augmentation des effectifs n’aura pas coïncidé avec une hypothétique augmentation des condamnations, des mises sous écrou, mais plus probablement avec celle de la délinquance et de la criminalité.
Dans ce bilan, on devra peut-être aussi évoquer quelques douloureux passages, de ceux qui seraient initiatiques s’ils n’étaient pas plutôt symptomatiques voire catastrophiques : difficile d’oublier le traitement très particulier du Mur des Cons, qui n’aboutit à rien de concret pour les fautifs, trop syndicalisés, trop à gauche, trop favorablement connus des services de l’État. Difficile d’oublier aussi les affaires, multiples, rocambolesques parfois, de récidivistes chamarrés, normalement condamnés, normalement libérés, normalement repris après un crime de trop, mais finalement encore libres ou évadés alors qu’ils n’auraient pas dû l’être. Si la démissionnaire pouvait bien, en 2012, user de l’argument pourtant élimé qu’elle héritait alors d’une situation bien pourrie par de bien piètres prédécesseurs, après presque quatre années d’une besogne musclée à tenir d’un œil lucide et vigilant le gouvernail de la justice française, l’argument ne tient plus sauf à dire qu’elle n’aurait eu aucun impact ou une poigne trop faible.
Or, de poigne il ne peut être douté pour cette femme aux convictions si chevillées au corps qu’on la sent déplacer un impressionnant volume de casseroles qui tintinnabulent à chacune de ses envolées lyriques. Et si on lui passera sans mal l’incohérence d’avoir un jour de 1993 voté l’investiture de Balladur, beaucoup de Socialistes n’oublieront pas qu’elle joua une amère partition en 2002, petit colibri volant de son bec la goutte d’eau qui aurait pu éteindre cet incendie qui crama Jospin.
Du reste, on peut, on doit même, entre deux tournures qui rappellent aussi sûrement ses tweets qu’un Gustave Labarbe sous amphétamine, ne pas perdre de vue qu’existe encore pour un François Hollande aussi pédalophile que rigologène la menace d’une nouvelle jospinade par la même Christiane. Impossible, dès lors, de ne pas se demander si un éventuel silence n’a pas été acheté. Et sinon, on ne pourra s’empêcher d’imaginer la gêne occasionnée du côté de l’Élysée à chaque fois qu’elle parlera ou, pire, taubitweetera son avis.
En attendant, la voilà donc remplacée par Jean-Jacques Urvoas, un homme qui, en tant que député, n’a pas cessé d’encourager, d’appuyer, d’accompagner et de soutenir la dérive sécuritaire de l’État français, au détriment des libertés des citoyens. Car sous les traits de ce parlementaire falot se cache un farouche défenseur de l’intrusion étatique dans la vie des citoyens, par tous les moyens possibles. Tout indique que le nouvel arrivant, soutien frétillant de la Loi de Programmation Militaire de 2014, rapporteur zélé de la loi Renseignement, bien trop proche de l’Intérieur (et qu’il a d’ailleurs convoité jusqu’à récemment), contrôleur de l’état d’urgence, aura les mains libres pour faire avancer la petite loi mitonnée par Taubira, qui fait entrer dans le droit commun des mesures d’exception consternantes comme l’utilisation des IMSI-catchers dans des enquêtes contre la délinquance ou la récupération des e-mails et fichiers archivés dès l’enquête préliminaire.
Autrement dit, tout indique que la diva des tweets ampoulés est partie juste à temps, alors que vont passer dans la routine d’une démocratie et d’un État de droit des mesures aussi exceptionnelles qu’iniques. Et pendant que certains se réjouissent de son départ, la France, elle, continue sa descente de Charybde en Scylla.
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PS : écrire à la Taubira, ce n’est vraiment pas une sinécure.
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Sur le web
Il semblerait que Mister 16 se sente d’humeur littéraire aujourd’hui :p
Honnêtement content de voir Taubira, son manque total d’empathie pour les victimes mais sa hargne à défendre les criminels était indéfendable, immorale et écoeurante. Elle restera dans l’Histoire comme la pire ministre de la Justice.
La pire jusqu’à aujourd’hui, oui. Mais les records sont faits pour être battus.
Certes 😀 Mais si cela devait arriver ce serait certainement durant les dernières années de la République française précédent la chute finale, sinon je vois pas comment.
Certain qu’avec l’état de
droitgauche qui se profile, on y arrivera … ❗Il semblerait que Mister 16 se sente d’humeur littéraire aujourd’hui :p
De son propre aveu ce n’était pas une sinécure, à en croire son post scriptum 😉
Il faut néanmoins admettre que son soutien au mariage gay était une bonne chose puisqu’il s’agissait là de défendre une liberté, ce que tout bon libéral soutiendrait. Les arguments de la Manif pour Tous étaient risibles, promettant l’apocalypse et la destruction de la famille alors qu’au final cela n’aura rien changé, donc même si elle fut atroce accordons-lui au moins cela.
« son soutien au mariage gay était une bonne chose puisqu’il s’agissait là de défendre une liberté »
Pas une liberté, mais un droit à, ce qui change beaucoup.
Donc un libéral n’a pas à être pour le mariage gay.
Non non une liberté, aucun Etat ne devrait interdire le mariage de telle ou telle personne.
Là bien sûr l’État force les religieux à accepter mais à la base il s’agit de corriger les excès précédents avec un Etat qui interdisait explicitement le mariage religieux aux gays.
Un bon libéral acceptera le mariage gay car c’est une liberté de gagnée.
Er en plus cela reflète les sondages avec une majorité claire des Français en faveur de cela.
L’Etat ne force pas les religieux (encore heureux, il n’a pas à se préoccuper de l’Eglise). Vous voyez, vous ne connaissez pas le sujet: le mariage pour tous est uniquement civil, non religieux.
Je ne suis pas contre une union civile, je suis contre l’adoption par les couples de même sexe, contre nature. Mais encore une fois, le mariage pour tous, organisé par l’Etat, a pour but d’étendre les avantages fiscaux attenant au mariage à une frange de la population. La liberté, ce serait que deux gays puissent s’unir s’ils le veulent, au travers d’un contrat que pourrait à la limite reconnaître l’Etat.
Bah, si au moins des études claires montraient que les enfants adoptés par les couples gays étaient mentalement instables ou très enclins à la délinquance voir plus mauvais que la moyenne ä l’école il y aurait peut-être une justification mais rien ne le montre donc s’opposer à l’adoption n’a pas de sens, surtout que laisser des enfants orphelins juste pour qu’ils aient pas des parents gays est limite criminel vu que le bien-être de l’enfant est ignoré sans base concrète.
Encore une fois vous n’avez pas à interdire à des couples d’adopter, laissez les enfants en décider.
Vous auriez aimé avoir 2 pères ou 2 mères?
Peut-être oui, peut-être non, mais un enfant, à quelques mois, vous croyez qu’il a le choix, ou qu’il est conscient de quelque chose?
L’adoption est nécessaire pour les orphelins, mais si elle ne concerne que des couples hétéro, car la nature est ainsi faite qu’une famille, c’est d’abord un couple homme/femme.
« Laissez les enfants en décider »: à un an?
C’est un non-sens.
Pas mal d’enfants ont eu 1 père et 1 mère et ont mal tournés. Mais c’est pas grave, c’est la nature™.
La seule qui compte, c’est un cadre stable pour l’éducation des enfants. Cette stabilité est difficilement atteinte avec un seul parent, aisément avec deux (quel que soit leur sexe).
Du coup expliquer a un enfant qu’il a deux papa, ce qui est un mensonge, va bien aider à le stabilisé. Attendez qu’on lui explique qu’il a été créé pour satisfaire un besoin narcissique de ses papas, ça va le faire sauter de joie.
Plus sérieusement, vous êtes au courant que les enfants adopté ont déjà de très gros problème d’identité ? Pourquoi ne pas créer encore plus de malheur au nom de l’égalité !
Que les couples hétéro commencent par se montrer irréprochables avant de venir nous servir des leçons de morale par paquet de douze. Qu’ils commencent par éduquer correctement leurs propres enfants (ce qui semble déjà être beaucoup leur demander) au lieu de divorcer à la chaîne, pour ensuite reprocher aux autres leur choix de vie qui ne les regarde en rien.
Quand le « modèle idéal » tant vanté atteint les 50% d’échec on fait profil bas et on ferme sa gueule.
@ Jimmy
Ce n’est pas l’éducation et l’élégance qui vous caractérise. Avant de vouloir d’être irréprochable il faut soi-même se comporter de façon correcte.
Bonjour l’éducation des enfants avec un tel verbiage !
Vous entrez dans un tonneau des danaïde normatif et moralisateur chacun à son avis sur l’adoption des couples homosexuels, dans les pays les plis libéraux la question ne sucite pas autant de débats.
Excusez-moi si j’ai des convictions.
j’en aussi je dit juste qu’en France on en a beaucoup trop fait dans chacun des camps.
Oui… les gouvernements ont souvent l’habitude de considérer les convictions et les idéologies plutôt que la réalité, jusqu’à parfois préférer détruire celle-ci pour continuer de pouvoir fantasmer.
Le « mariage pour tous » n’est pas une décision d’autoriser ou non les homosexuels à fonder un foyer viable avec un projet familial. Même si ça n’a rien d’incroyable disons qu’au moins il y a là la reconnaissance d’une réalité : des homosexuels vivent maritalement, et ainsi nommer la réalité avec le mot « mariage » est correct.
Après s’il y a scandale c’est bien que le mariage puisse ouvrir le droit à un régime d’imposition spécifique.
Donc bon… faut-il protéger les fantasmes de ceux qui ont peur de l’homosexualité, je ne suis franchement pas certain. Et puis, encore une fois, ce n’est pas parce que des gens se sont énervés et sont allés dans la rue que le mandat de Taubira est mauvais (ou bon) : il y a toujours plein de gens qui s’excitent pour des trucs qui, en plus ici, ne les concernent même pas vraiment (alors oui Frigide Barjot a sorti une fois à la télé que si si c’était son utérus qui risquait de disparaître si cette loi passait, mais avouons qu’elle disait n’importe quoi et que sans doute elle réussirait à le reconnaître aujourd’hui avec un tout petit peu de travail sur elle-même).
@ Akashi : « Encore une fois vous n’avez pas à interdire à des couples d’adopter, laissez les enfants en décider. »
Je suis partisan du mariage pour tous, et de l’adoption par les couples homosexuels; mais dans votre propos quelques points me dérangent. Le mariage civil est un contrat entre deux personnes, qui aujourd’hui peuvent être de même sexe, et la société; contrat à travers lequel ces deux personnes se constituent en foyer et ce dernier est reconnu comme tel par la société. Se pose alors la question, dans le cadre d’un foyer homosexuel, comment celui-ci peut-il acquérir un enfant ? Et il s’agit bien là d’une acquisition sur le plan juridique. Mais il ne s’agit pas d’un droit réel (droit sur un chose), ni d’un droit personnel (droit de contraindre autrui à une certaine prestation) mais dun droit personnel d’espèce réelle (droit sur une personne comme si c’était une chose). La nature particulière de ce dernier type de droits apparaît clairement lorsque les époux se séparent et qu’il est question de droit de garde.
Ainsi, comme il est question ici de part en part de droit, l’Etat et tout citoyen est à même d’interdire – pour le premier – ou d’émettre des objections – pour le second – sur la légalité ou la légitimité de ce genre de droits; à moins que l’on ne soit anarchiste, et que l’on refuse toute existence à l’Etat dont la fonction est de déterminer et de garantir la légitime propriété.
Pour ce qui est du point : « laisser les enfants en décider », j’objecterai que l’on peut pousser le principe jusqu’à soutenir que nous devrions également laisser les enfants décider de nos représentants, et en conséquence leur accorder le droit de vote. 😉
pas mal aussi d’accorder le droit à tous les enfants d’avoir un père et une mère.
Alors c’est vrai qu’en excès d’orphelins il n’y a pas à faire le difficile.
Mais curieusement , on voit beaucoup de couples hétéro qui peinent à se « fournir »( terme entre guillemet car il ne s’agit pas d’une marchandise tout de même)
« laisser les enfants décider »
J’ai bien ri. Comme si les enfants décidaient ou étaient même en capacité de décider qui peut les adopter.
L’adoption en France d’enfants français est quasi impossible.
Il s’agit en fait de commerce d’enfants étrangers issus de pays pauvres.
On connait la rengaine « il vaut mieux qu’il soient élevés ici que laissés dans la misère là-bas. »
En fait, si on pensait vraiment au bien être des enfants, il suffirait de les sponsoriser pour qu’ils soient pris en charge par leur famille élargie ou par des indigènes de leur lieu de naissance.
On pense surtout aux riches adultes occidentaux en mal d’enfants et bien incapables d’en faire pour les homosexuels du moment qu’ils peuvent se les payer.
Quand les chinois riches se piqueront d’adopter des blondinets aux yeux clairs des pays socialistes ruinés européens. On trouvera cela comment ?
« Contre-nature », mon cul. Au contraire, il n’y a rien de plus naturel. Parce que n’en déplaise à quelques « born again » et autres guignols de la même trempe, la nature se contrebalance de considérations idéologiques, philosophiques ou légales.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/06/03/un-couple-de-manchots-gays-adopte-un-petit-avec-succes_1202028_3214.html
Cet article, vachement objectif, dites-donc: tiré du Monde, journal socialiste à la botte de Hollande et de tous les cassos du PS, de la diarrhée littéraire propagandiste haut niveau.
C’est vrai hein, il n’y a rien de plus naturel, deux personnes de même sexe ayant un enfant, mais si madame, mais si monsieur, c’est Taubira qui vous le dit, c’est docteur progressiste allons. Et vous les réactionnaires de droite, fermez-là, puisqu’on vous dit que c’est naturel!!
LOL
Vous la prenez quand votre carte?
Parmi quelques autres spécialités de la nature, citons en vrac: le viol, l’inceste, l’anthropophagie ou encore le meurtre. Vous validez sans réserve?
Vous permettez que je dégomme vos enfants pour loger les miens chez vous? Ce n’est pas contre-nature, donc j’imagine que c’est OK pour vous
Vous ne donnez pas une bonne image des pro mariage pour tous.
Je laisse le marketing politique et les problèmes d’image à ceux dont c’est le métier. Je réponds simplement à une argumentation absurde par l’absurde. Les « anti » font l’apologie d’un modèle familial plus ou moins fantasmé qui, dans les faits, ne fonctionne au mieux qu’à moitié. Un modèle qui, selon eux, devrait être le seul autorisé par Maman État sous prétexte que la Nature l’aurait décidé ainsi (une nature par ailleurs bien vite mise de côté lorsqu’il s’agit de préserver leurs propres intérêts). C’est mignon tout plein mais cela ne fait que démontrer qu’ils ne connaissent rien à cette nature sur laquelle ils s’appuient pour justifier leur idéologie puante. Où sont les preuves que le modèle qu’ils fustigent fonctionne moins bien que celui dont ils rêvent? Et de quelle autorité décident-t-il de l’idée de la famille qu’autrui devrait se faire? Ne cherchez pas de réponse logique parce que les tentatives d’explications partent systématiquement dans tous les sens. Et quand le globiboulga argumentaire se dégonfle comme une baudruche crevée, arrive immanquablement le « point Godwin » de toute discussion sur le mariage pour tous: « pensez aux enfants ». Des otages ma foi bien pratiques..
@Jimmy
OK, pourquoi l’adoption par les homos est-elle une mesure débile?
1) Parce qu’elle divise le pays, qui est déjà au bord de la violence interne.
2) Parce qu’un gosse avec deux parents de même sexe, c’est risible et le pauvre sera abominablement moqué durant toute sa carrière et son enfance.
3) Parce que c’est une mesure qui n’a pas de sens, si ce n’est celui de répondre à une idéologie égalitariste.
4) Parce que c’est la porte ouverte à un tas de problèmes juridiques nouveaux, prétexte à une série de polémiques idiotes qui vont nous déconcentrer.
@Général: c’est marrant vos arguments sont parfaitement interchangeables 🙂
« OK, pourquoi l’abolition de l’esclavage est-elle une mesure débile?
1) Parce qu’elle divise le pays, qui est déjà au bord de la violence interne.
2) Parce qu’un esclave affranchi, c’est risible et le pauvre sera abominablement moqué durant toute sa carrière et son enfance.
3) Parce que c’est une mesure qui n’a pas de sens, si ce n’est celui de répondre à une idéologie égalitariste.
4) Parce que c’est la porte ouverte à un tas de problèmes juridiques nouveaux, prétexte à une série de polémiques idiotes qui vont nous déconcentrer. »
Et ça se décline à l’infini:
« OK, pourquoi le droit de vote des femmes est-elle une mesure débile?
1) Parce qu’elle divise le pays, qui est déjà au bord de la violence interne.
2) Parce qu’une femme qui exprime son opinion, c’est risible et la pauvre sera abominablement moqué durant toute sa carrière et son enfance.
3) Parce que c’est une mesure qui n’a pas de sens, si ce n’est celui de répondre à une idéologie égalitariste.
4) Parce que c’est la porte ouverte à un tas de problèmes juridiques nouveaux, prétexte à une série de polémiques idiotes qui vont nous déconcentrer. »
Le sujet continue bien d’occuper quelques excités en plus de la poignée de familles réellement concernées, mais la majorité du peuple est passée depuis un moment à d’autres sujets anxiogènes plus actuels. Alors bon, les théories sur l’implosion du pays en raison d’une histoire de mariage. La réacosphère nous avait habitués à mieux.
Non, ça c’est parce que vous ne parvenez pas à faire la différence entre l’abolition de l’esclavage et l’adoption homo.
Elle ne continuerait pas d’occuper des excités si on enterrait toute velléité de reconnaître un coup l’adoption, un autre la GPA, etc…
‘leur idéologie puante’
Tout est dit, vous êtes dans l’insulte et la déraison. Vous êtes sur un site libéral qui considère que l’état n’a pas à s’occuper de la vie privé des gens.
Vous êtes hors sujet.
Il n y a quasiement qu en France que le mariage civil est le seul à avoir une validité juridique et ou le mariage religieux n est pas reconnu.
Dans d’autres pays d’Europe le mariage religieux ou civil est un choix les deux ont la même reconnaissance légale
La question a déjà été discutée, et si les libéraux doivent défendre quelque chose, c’est la possibilité de mariage religieux ou d’engagement sans mariage civil étatique préalable. L’extension du mariage à tous n’est que l’extension d’une intervention étatique de plus dans la vie privée. Sinon, vous pouvez dire aussi que Taubira aura été la plus acharnée à la défense des libertés des délinquants et le porter à son crédit.
« c’est la possibilité de mariage religieux »
Vous n’avez rien à imposer à la religion. L’Eglise décide de ce qu’elle veut, elle n’a pas à marier des homosexuels si elle ne le veut pas.
sans mariage civil préalable
Je n’impose rien à la religion ou aux convictions, j’interdis à l’état de les contraindre.
L’idée de départ c’est que l’état ne reconnait pas l’Église comme autorité à même de faire respecter un quelconque contrat. Il me semble que l’Église a des exigences relativement au mariage, et compte bien les faire appliquer… voire même demander à l’état de l’aider en dernier recours (par exemple si il y a des gens qui s’énervent dans l’église et qui tapent tout le monde parce que le contrat n’a pas été respecté et que l’église ne réussit pas à calmer tout le monde).
Un contrat entre 2 parties sans aucun besoin de tiers d’autorité, ce serait bien, mais des fois ça ne fonctionne pas.
Le problème n’est pas le mariage, mais la filiation qui lui est liée.
+1
Ce n’est pas un problème la filiation, c’est un fonctionnement social.
Ici il ne s’agit ni de prendre un dysfonctionnement pour un fonctionnement ou d’obliger un mode de fonctionnement plutôt qu’un autre, mais de reconnaître que quelque chose qui ne fonctionnait pas avant fonctionne désormais de manière tout à fait correcte.
Bonjour MichelO
‘n’est que l’extension d’une intervention étatique de plus ‘
C’est pour cela que tout ‘bon’ libéral doit être contre le mariage pour tous. Un libéral doit lutter pour la diminution de l’emprise étatique et non son extension.
L’argument égalitaire est un vieux classique socialiste.
Il faut militer pour l’abolition du mariage civil, à chacun de faire son ‘mariage’, église, notaire, pastafariste 🙂
Il y a déjà largement assez de parents adoptant pour les orphelins français, sinon les gay ne demanderais pas la création de nouveaux orphelins par GPA, PMA pour satisfaire leurs « besoins ».
En effet, accordons lui d’avoir su par son agressivité et son mépris, diviser profondément et durablement une société française qui était globalement plutôt favorable à ce fameux mariage pour tous.
Pourquoi chercher le consensus et l’apaisement quand on peut mettre les gens dans la rue et mettre des manifestants en cellule en se pinçant le nez à cause d’odeurs nauséabondes propagées par des réactionnaires homophobes.
Merci Madame Taubira.
J’avais oublié qu’elle avait soutenu M.Balladur en des temps lointains… 🙂 🙂
(@Akashi) à quoi j’ajoute encore que cet article se laisse par endroits égarer par son idéologie droitière, par exemple là où il évoque l’affaire du « Mur des Cons ». N’importe quel magistrat vous le confirmera : derrière sa phraséologie pseudo-gauchisante, dont on se demande bien quels semi-crétins elle pouvait abuser, cette sordide pétocharde était en réalité très attentive à ne rien faire qui puisse mécontenter l’aile la plus réactionnaire de la magistrature. Et d’ailleurs rapidement ces magistrats qui semblent comme sortis de la naphtaline où on les aurait plongés en 1942 en attendant qu’ils puissent reservir ont mis un bémol, à leurs critiques. Celles-ci ensuite sont venues presque exclusivement de la droite française, connue pour être la-plus-bête-du-monde et qui aura réussi l’exploit de rendre quasi-invirable, l’intéressée. Avant que Hollande-et-Valls ne se débarrassent d’elle (car il n’y a que le servile ‘Monde’ pour faire mine de croire qu’il s’agirait d’une… femme de convictions, et qui serait… partie en claquant la porte) car ils étaient en train de perdre le bénéfice du léchage-de-bottes à droite et à l’extrême-droite, acquis avec le projet de loi-sur-la-nationalité, et ce à travers l’accusation d’être des dégonflés en laissant l’intéressée continuer de péter dans la soie place Vendôme, faut plus s’gêner.
La Taubira et son joli magot accumulé au fil des ans, bien planqué sous le nom de son compagnon, qui en parlera ? Elle serait, derrière des prête-noms une des plus grosses fortunes de France
avez-vous des sources de ce que vous avancez, ou s’agit-il simplement de rumeurs ?
Si vous avez des preuves sur cette fortune dissimulée il faut les apporter., si ce n’est pas le cas je ne vois pas l’intérêt de ce commentaire.
Oui il y a une économie sur les noms ronflants dans les conseils d’administration, tout le monde le sait. Et plein de politiques cachent leurs revenus chez leurs conjoints. C’est tout un système qu’il faut réformer.
Je pense que dans un premier temps le principal c’est de faire en sorte de couper le faux système de feedback que représentent les licences données à l’industrie du mass-media (qui n’a plus de sens économique) et l’incarnation de masse permise par le vote de représentants à l’échelle nationale. Je ne sais absolument rien sur Taubira et j’avoue que je ne ferai aucun effort pour en savoir plus, tant je la considère comme totalement anecdotique relativement aux véritables enjeux politiques.
Françoise Giroud disait : « La femme sera vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignera une femme incompétente. »
Nous y sommes !
Voilà au moins un grave problème réglé, c’est déjà ça.
Merci H16, bien ri, surtout à l’évocation du bon Gustave Labarbe, à qui on aurait pu attribuer le fameux « Nous étions au bord du gouffre, nous avons fait un grand pas en avant »…
Sur Urvoas, vous avez oublié de mentionner qu’il a critiqué le RAID suite aux évènements du 13 novembre. Bref, de quoi se faire bien aimer par la police. Ça commence bien !
Le RAID et la BRI sont des clown.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/comment-merah-a-echappe-a-la-planque-des-policiers-06-06-2012-2035244.php
top de chez top, c’est vraiment un article hyper-jouissif, encore !!
Si je puis me permettre, un petit couplet sur l’état médiéval des prisons françaises -dans lesquelles la loi des caids régne et vous transforme des voleurs de scooters en psychopathes- aurait été le bienvenu. La sage et si humaniste Taubira avait carrément pourfendu la rapporteuse des prisons, Adeline Hazan, pourtant du même camp qu’elle, le camp du Bien, évidemment
Franchement je ne vois rien d’extraordinaire dans le mandat de Taubira, et ni même dans sa démission. Tous les départs (d’un ministère qui ne devrait même pas exister à mon avis) n’ont pas droit à la même couverture médiatique.
Je pense que c’est le phénomène autour de l’absence de phénomène autour de Taubira qui mériterait un article ; elle n’a absolument rien d’exceptionnel, même pas en négatif.
Taubira reste/part/arrive… et alors ? Je ne comprends vraiment pas le foin qui en est fait et je trouve poussifs les arguments pour expliquer qu’on s’y attarde.
le départ de Taubira… aussi important que le départ de Julien Lepers ou jadis de PPDA…ces gens ne se sont ministre de rien d’ailleurs le plus bel exemple est celui de Fleur Pellerin n’ayant jamais mis les pieds dans son bureau de peur de déranger la poussière
Mais il y a des gens qui sont contents de pouvoir dire qu’ils sont mécontents apparemment. Et quelque part c’est bien pratique d’avoir des ministres qu’on puisse haïr et ils n’ont même pas besoin de se fatiguer beaucoup pour ça en plus, il suffit d’être là et, bon d’accord, de passer un peu à la télé des fois.
Il serait cocasse de la retrouver caser par Hollande au Conseil constitutionnel !
Les archives ont été broyés en partant, ce n’est pas du tout louche. http://www.marianne.net/les-conseillers-taubira-ont-broye-leurs-archives-partant-100240338.html
Pq s’amuser à broyer des archives si ce n’est que l’on a des choses à se reprocher ?
Voici un excellent texte écrit par Marc Crapez sur Taubira:
« Ce ressentiment anti-occidental qui n’a cessé de polluer l’action de Christiane Taubira au gouvernement
Contrairement à ses déclarations sur ses préoccupations « sociales », elle n’aura guère œuvré qu’en faveur des appartenances sociétales.
La démission de Christiane Taubira souligne une singularité française. Nulle part ailleurs qu’en France, un ministre de la Justice ne serait resté en place après avoir désavoué une loi, en l’occurrence la déchéance de nationalité, qu’il est censé défendre !
La seconde remarque qui vient à l’esprit est qu’on ne voit pas très bien pourquoi elle met dans la balance le droit et l’éthique dans son tweet de démission. On en viendrait à s’interroger sur le côté prétentieux dont l’accuse Philippe Bilger. Et le fait qu’elle soit restée en place parce que le gouvernement avait peur de s’en séparer montre l’interférence de considérations électoralistes dans la conduite de l’Etat.
Car ce qui suscitait l’opposition tient largement à sa personne. Pas à la couleur de sa peau, puisque Rama Yade et d’autres personnalités en vue n’avaient jamais suscité de rejet. Contrairement à une Michele Obama, Taubira ne s’est jamais départie des travers de son militantisme de jeunesse, qui sous-tendait un certain ressentiment anti-occidental issu du tiers-mondisme offensif des années 1960.
Contrairement à ses déclarations sur ses préoccupations « sociales », elle n’aura guère œuvré qu’en faveur des appartenances sociétales. Loi mémorielle contestée en ce qu’elle entrave la recherche la plus érudite sur les traites négrières. Mariage pour tous réclamé par des groupes de pressions qui n’émanent pas de tout l’éventail des catégories socio-professionnelles.
L’icône des bobos est intimidante. Il était reçu de s’extasier sur ses citations un peu téléphonées de tel ou tel écrivain. Il était blâmable de paraître au courant d’un démêlé judiciaire de son fils. L’hebdomadaire Marianne vient d’essuyer son courroux, et celui d’un autre organe de presse, pour avoir révélé que la ministre occupait un logement à tarif préférentiel. Sur LCP, invité à commenter la démission, le modéré Georges Fenec a tôt fait, pour un brin d’ironie, de se voir accuser de propos « insultant ».
La ministre, qui avait la réputation d’être cassante avec ses collaborateurs, s’était laissé ostensiblement filmer se rendant au travail à vélo, avec une complaisance qui rappelle la Deux-chevaux de Laurent Fabius, 30 ans auparavant. Cette simplicité affichée, conjuguée à un verbe haut, n’est pas sans rappeler les manières plus ou moins populistes de leaders politiques qu’elle a côtoyés, comme Tapie et Montebourg, autre démissionnaire avec fracas. »