Par Jacques Garello.
Arrosage électoral oblige : les promesses d’intervention de l’État – officiellement toujours bénéfiques – se multiplient, et c’est à se demander ce que sera le déficit du budget français. L’exemple le plus spectaculaire est évidemment le financement de la formation de 500.000 chômeurs, évalué à quelque deux milliards par Bercy. Le Président, dûment enseigné par les ministres des Finances Publiques et du Budget, a pu rassurer les contribuables français. Il n’a pas pour l’instant convaincu les instances européennes, obligées d’intervenir tôt ou tard.
La mascarade des 3 %
Avocat avéré d’une politique de rigueur « ultra-libérale » (c’est du moins la mauvaise réputation qu’on lui a faite), Nicolas Sarkozy avait légué en héritage le pacte européen de stabilité. La France avait apposé sa signature au bas d’un traité engageant les membres de l’Union Européenne à revenir au rigoureux équilibre budgétaire (la « règle d’or »), tout en admettant un déficit transitoire (sur deux ans) d’un montant total de 3% du PIB.
Après avoir tergiversé, et pour ne pas passer d’emblée pour des renégats dans le concert des nations, le nouveau pouvoir socialiste avait endossé cette responsabilité en juin 2012. Reprenant la noble tradition du Président Sarkozy, les nouveaux maîtres du pays ont demandé un nouveau moratoire de deux ans : la France est dans une situation tellement particulière qu’elle doit opérer de profondes « réformes structurelles » – ce qui naturellement prend du temps. Mais, foi d’animal, on serait au rendez-vous au plus tard en 2016. Pour accréditer la promesse française, rien de mieux que de nommer Emmanuel Macron à la tête du ministère de l’Économie : ce financier, connu des banques européennes, pouvait gagner la confiance des gendarmes européens.
Malheureusement la loi de finances votée récemment dissipe les illusions et les promesses s’évanouissent : on fera plus de 3% cette année. Le Commissaire européen responsable de l’affaire, qui n’est autre que Pierre Moscovici, n’a pas pu faire autre chose que de rejeter la demande française de surseoir à nouveau : « La France a obtenu deux fois un moratoire de deux ans, son crédit est épuisé ». 3 %, personne n’y croit en réalité.
Les recettes publiques déjà dépensées le 9 novembre
Une publication de l’Institut Molinari en novembre dernier a proposé une comparaison attrayante : à quelle date les divers États européens n’ont-ils plus un sou en caisse ? Chez les Allemands, non seulement à la fin de l’année 2015 on a encore de l’argent disponible, mais l’excédent de 12 milliards d’euros du budget 2015 aurait permis (si besoin était) d’attendre les nouvelles recettes fiscales jusqu’au 9 janvier 2016. Les plus économes sont les Danois : ils peuvent aller jusqu’au 12 janvier. Et la France ? Caisses vides depuis le 9 novembre 2015. Donc, on s’endette pour couvrir près de deux mois de déficits. Ce n’est pas une nouveauté : cette performance nous suit depuis près de dix ans, ce qui explique l’énormité de la dette publique accumulée. Elle nous situe aussi dans la classe des cancres, seuls six pays (dont l’Espagne et le Portugal) font plus mal que nous, l’Angleterre, l’Italie, la Pologne, la Belgique, les Pays Bas et le Luxembourg, entre autres, arrivent à peu près à joindre les deux bouts.
Le gouvernement actuel démontre sa bonne volonté – du moins le croit-il : en 2015 le déficit a été réduit : il est passé de 3,9 % du PIB à 3,8 : quel progrès, c’est l’inversion de la courbe des déficits. Mais cette inversion a toutes chances de s’inverser : le plan de formation représente à la louche 2 milliards, et chaque jour qui passe justifie un surcoût de dépenses : pour la sécurité, pour la justice, pour l’armée, mais par-dessus tout pour… l’Éducation Nationale.
Pas d’équilibre budgétaire sans réduction de l’État
Il est à remarquer que ce ne sont pas les recettes qui défaillent chez nous : les impôts sont rentrés comme il était prévu, ce sont toujours les dépassements des dépenses prévues qui nous habillent en rouge. Pour les dépenses nouvelles en 2016, le Président nous assure qu’elles seront financées par… des économies. Surtout pas d’impôts nouveaux en année pré-électorale ! C’est du moins ce que l’on dit, mais les gens de Bercy sont de vrais magiciens et arrachent les dents sans que le patient ne souffre : l’anesthésie fiscale est du grand art.
En fait, en matière fiscale comme économique, il n’y a pas de miracle : on ne peut économiser sans réduire ses dépenses. La pétition des libéraux est toujours la même : réduire les interventions et les budgets de l’État à ses seules compétences régaliennes. Ces postes budgétaires représentent actuellement moins de 15 % du budget. À comparer avec le total de 60 %, somme du service de la dette publique et du budget de l’Éducation Nationale.
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Vous avez une vision simpliste de l’endettement. Vous ne voyez que l’arbre qui cache la forêt.
La dette est due à la création monétaire par le crédit qui est fait par les banques privées (ex-nihilo : à partir du néant). Elle ne peut pas être remboursé sinon il n’y a plus aucune monnaie dans l’économie. Car toute la monnaie qui circule dans le monde est à 95% de la monnaie scripturale issue du crédit ou de la dette (au choix c’est la même chose).
C’est la plus grosse arnaque de tous les temps !
Faites des recherches sur Internet et vous allez halluciner. Les gens sont presque tous ignorants de la création monétaire. Pourtant c’est la cause des causes des maux de toute notre société.
Je suis persuadé que dans ce reportage on ne va pas aborder la création monétaire et que l’on va faire porter le chapeau sur les états et l’austérité qui doit en découler. Plus il y a d’austérité et plus les banques gagnent, car le peuple, les entreprises et les états étant saignés jusqu’à la moelle sont obligés d’emprunter pour vivre.
Il est temps de passer à une nouvelle société. Comme l’Island après 2008, que nos médias non corrompus (lol) ont oublié d’en parler (on ne sait jamais cela peut donner des idées). La suisse aussi avec Monnaie Pleine et le Revenu de Base Inconditionnel qui seront votés bientôt par référendum risque de donner un grand coup de pied dans cette mafia.
Pauvre France et pauvre monde et pauvres journalistes !
La charrue avant les boeufs…..
Bonjour,
J’ai l’impression que vous inversez cause et conséquence. Il me semble que c’est parce que les États (et les ménages pour une part) on l’habitude de dépenser plus qu’ils ne gagnent qu’ils font appel au crédit (donc à la dette), et que c’est alors, en effet, le crédit bancaire qui crée une partie de la « monnaie » en question.
Il n’en demeure pas moins que ces dettes, publiques ou privées, même si elles enrichissent un peu les banques, sont bel et bien des dettes, et qu’il est juste, pour les clients ou les états qui sont plus fourmis que cigales, de les rembourser un jour…
La richesse des banques est un mythe. A la prochaine secousse, elles seront obligées de piocher dans la richesse de leurs clients pour survivre, comme à la dernière elles ont pioché dans la poche du contribuable. Pour survivre ! Pas pour des dépenses luxueuses et superfétatoires…
Le système ne fonctionne pas car les banques prêtent à des gens qui ne veulent pas ( l’état) ou ne peuvent pas ( gens pauvres) rembourser. Bien sûr, les banques ne devraient pas prêter sur de mauvais dossiers mais les banques sont irresponsables :: quand cela marche , c’est bingo et super bonus pour les dirigeants et quand cela ne marche pas on prend l’argent du contribuable ou de l’épargnant. Le modèle est prévu pour fonctionner si il y a croissance., mais les politiques font tout pour bloquer la croissance ( normes, mesures liberticides , spoliation avec les impôts, déresponsabilisation des citoyens, découragement des travailleurs etc..). Et pourtant, il y a du potentiel énorme de croissance dans le monde mais l’oligarchie au pouvoir est aveuglée par sa volonté d’en profiter au détriment des masses soumises et cela ne peut pas fonctionner.
Bonjour taorobin.
Faudrait pas nous prendre pour des cruches, argent dette et autres robinsonnades ont été ici largement réfutés.
Toujours est il que des état ont des budgets en équilibre (comme indiqué dans l’article) et que les politiques français ont voté depuis 40 ans des budgets déficitaires.
Jacques Garello parle de la dette de l’état qui n’est pas à confondre avec la création monétaire de crédit à des projets de création de richesses, par les banques basée sur leurs fonds propres etc .
La création monétaire par les banques centrales sont de la création monétaires ex nihilo, c’est cela combiné aux dettes des états, aux manipulations du tôt d’intérêt et du tôt de change qui risque de provoquer une nouvelles « crise « majeure.
Si l’emprunteur réussit à rembourser les montants dus, c’est qu’il a pu créer de la richesse. Il rend donc moins que ce qu’il a gagné, de la monnaie a été créée, ou bien le stock de monnaie a diminué relativement à la richesse globale.
Moi, je ne dépense pas plus que je gagne et si par malheur j avais besoin de plus je n irais pas voler dans le portefeuille des autres. Si réduire les dépenses amène des gens à devoir tomber dans plus de précarité voir mourir et bien tant pis il fallait pas voter Hollande et se sortir les doigts du c..
taorobin ,
Vous pratiquez , ce me semble , une erreur classique d’analyse , en parlant de création monétaire ex nihilo par le crédit bancaire :
«  »La dette est due à la création monétaire par le crédit qui est fait par les banques privées (ex-nihilo : à partir du néant). Elle ne peut pas être remboursé sinon il n’y a plus aucune monnaie dans l’économie. Car toute la monnaie qui circule dans le monde est à 95% de la monnaie scripturale issue du crédit ou de la dette (au choix c’est la même chose).
C’est la plus grosse arnaque de tous les temps ! » »
En effet , si l’argent est crée ex nihilo par la banque qui vous le prête , à partir de la demande d’un client , cette création me semble quand même appuyée sur l’économie globale du pays ( la grande France ou l’UE ) et d’autre part , on ne vous prête qu’après avoir analysé votre solvabilité ( à part une petite faiblesse pour les prêts à la conso , mais qui sont de faibles montants …) et conditionner votre emprunt en capital à des assurances , des hypothèques …
Bref , ex nihilo peut être mais appuyé sur l’économie réelle et de solides garanties …
Il ne faut pas confondre les prêts aux acteurs économiques privés , qui remboursent et les prêts à l’état providence ,qui restructure ad nauséam sa dette , en ne payant que les intérêts …
La dette est due à la création monétaire par le crédit
Elle est due au socialisme : promettre à ses clients électoraux tous les biens et les services gratuitement ou à petit prix avec de l’argent gratuit qu’on n’a pas. Ca n’a rien à voir avec la création monétaire mais avec une bonne ou une mauvaise gestion et beaucoup de démagogie.
la dette permet aux présidents de se faire réélire.
Sarkozy a eu tort (pour sa réélection) de poursuivre dans sa politique d’un départ de fonctionnaire sur 2 non remplacé (il est vrai largement compensé par les collectivités socialistes qui ont fait l’inverse).
Tort aussi dans sa volonté de limiter la politique de relance(c’était sans doute déjà trop, mais à gauche on réclamait d’avantage)
Allons, quels présidents ont échoué à se faire réélire parce qu’ils avaient réduit la dette ?
Sarko a manqué sa réélection pour ne pas avoir fait une politique économique favorable à ceux qui l’avaient porté au pouvoir (hormis à quelques copains), pas pour n’avoir pas assez suivi les préceptes socialistes : les fonctionnaires et les relancés votent socialiste quand bien même ils devraient leurs privilèges à un non-socialiste.
En même temps, c’était l’un des seuls à avoir touché aux bunkers et autres planquettes à flemmards. Malheureusement avec les résultats qu’on voit.
Et surtout, en 2015, le déficit est passé de 3.9% à 3.8% soit un gain de 0.1% alors que la croissance du PIB de 1.1% aurait normalement baissé ce déficit d’autant si les dépenses publiques avaient été au minimum figés en volume et les impôts proportionnels au PIB. cela revient à dire qu’en première approximation, les dépenses ont filés de 1% en 2015 …
Ajoutez à cela que le « 1% de croissance » est tributaire de la dette d’état, donc des dépenses publiques d’état auxquelles s’ajoutent les dépenses des collectivités territoriales. Le Pib est comme une pizza on peut tout y mettre. Quant à la croissance, croissance de quoi?
De l’enfumage permanent. Quel que soit le parti politique et le idéologies.
Bizn sûr, des supérieurement intelligents, qui ne sont jamais descendus de leurs fauteuils universitaires et n’ont jamais rien produit de leur vie, viennent nous donner des recettes sur la façon de gérer un pays, et donnent à des politiciens ignares et incompétents et leurs experts en blablatie médiatiques, des arguments pour faire des promesses irresponsables.
Moi je ne sais qu’une chose, quand il rentre sur mon compte bancaire 1 500 euros après un mois de travail, je ne eux pas en dépenser 3 000. Quand je ne travaille pas, il ne rentre rien et je ne peux rien dépenser.
Alors, toutes vos théories sur l’économie, les 3%, les 35 heures, la répartition des richesses qui n’existent pas car les trois-quarts de la population ne produisent rien, la multiplication des élus et des fonctionnaires dans les mille-feuilles administratifs, et le train de vie royal que nous assurons à notre classe politique, etc… tout ça, qui le paye?
Les statistiques livrées en pâture aux français se voudraient donc …. optimistes.
La monarchie républicaine aux commandes fait actuellement de gros efforts en vue d’obtenir un retour sur investissement électoraliste.
Au diable donc les déficits en attendant les impôts nouveaux – après l’échéance de 2017 – ne fusse que pour abonder la trésorerie exsangue des collectivités territoriales…