Par François Brault.
La démocratie représentative a été inventée comme alternative à la monarchie (pouvoir de droit divin) ou à la dictature (pouvoir par la force). À Athènes la démocratie était basée sur le tirage au sort des représentants, mais la cité était petite.
La démocratie représentative (parlementaire) a permis de représenter des territoires éloignés par des élus, en principe plus disponibles que tous les citoyens.
La France, une oligarchie de facto
Mais si les élus viennent toujours du même groupe, et ont la possibilité de se maintenir indéfiniment, alors on a une oligarchie de fait.
Les élus (politiques et syndicalistes) forment une communauté soucieuse d’abord de leurs propres intérêts (se faire réélire pour continuer à bénéficier du pouvoir et de ses divers avantages). Ils élèvent toutes sortes de barrières à l’entrée pour protéger leur groupe (désignation des candidats par les partis, accès aux médias, organisation du financement des campagnes, cumul des candidatures pour en démissionner tout juste élu..). Ils organisent aussi le recyclage des battus mis au placard doré en attendant de se représenter.
La politique est devenue une affaire professionnelle
De représentants du peuple ils sont devenus professionnels de la politique.
Toujours plus de lois, toujours plus de complexité, toujours plus besoin d’avocats et de comptables, plus de fonctionnaires, plus d’impôts. Les peuples en ont assez, et de toute manière l’effondrement du communisme en 1989, l’année de naissance du web, a montré que c’est intenable sur le long terme.
Alors se passer des politiques ? Peut-être pas. Ils savent écrire les lois, dégager des compromis, administrer l’État régalien.
Mais il n’ont pas assez de contre-pouvoirs, “responsables mais pas coupables”, et restent soumis aux lobbies pour générer leurs idées (nul ne peut être expert dans tous les domaines).
Refonder la démocratie : ce qu’Internet a permis et n’a pas permis
Alors il faut refonder la démocratie. Permettre à chacun d’émettre des idées, de commenter celles des autres, d’observer les avis des experts (et pourquoi pas des élus), de voter.
Avant Internet la diffusion des idées se faisait principalement par la presse. Il est un fait reconnu que les propriétaires de médias n’y gagnent pas d’argent mais continuent à y dépenser (investir à perte) en raison de bénéfices indirects d’influence. L’auteur et le directeur en contrôlent l’accès et donc le contenu.
Puis, à la fin des années 1990, vinrent les blogs permettant un accès gratuit et des commentaires ouverts. Tout de suite l’impunité offerte par les commentaires anonymes a favorisé les commentaires négatifs, l’expression de “trolls” démolisseurs d’idées ; et donc les auteurs ont mis en place le filtrage des commentaires.
Internet a permis la création de plateformes de savoir et d’idées, comme par exemple Wikipedia.
Chacun peut créer une page, ou en modifier une existante. Là aussi un contrôle existe par une oligarchie de contributeurs fréquents et influents qui contrôlent de facto les commentaires, les pages, et peuvent même en exclure les contributeurs.
Certains proposent de rendre responsables les contributeurs en interdisant les comptes anonymes, au prix d’une transparence totale, de confier son identité à un organisme central, supposé garant fiable, en pratique plus proche de Big Brother.
Les blockchain comme solution ?
Une autre solution de confiance existe depuis peu : la technologie blockchain.
Un domaine qui nécessite la confiance est la monnaie.
À la Préhistoire, les échanges étaient régis par le troc. Pour obtenir un bien ou un service il fallait trouver un vendeur, qui, de plus, devait désirer quelque-chose dont l’acheteur disposait en excès. Très difficile !
L’invention de la technologie des marchés a permis une forte augmentation de la circulation des biens par la réunion dans un même espace-temps des acheteurs et des vendeurs. La découverte des cours d’échange (le prix) se faisant par la communication, orale ou écrite. Plus de liquidité, moins de frottements, plus d’échanges, plus de création de richesse économique.
Pour “connecter” les marchés les intermédiaires sont apparus, les marchands qui font le lien entre producteurs et consommateurs.
Toujours pour faciliter les échanges, et dans le cas où vendeur et acheteur ne peuvent trouver deux marchandises à échanger, est apparue la monnaie, marchandise d’échange intermédiaire.
Pour fonctionner, cette monnaie a besoin de plusieurs caractéristiques. Elle doit être intemporelle (stockable, impérissable), non falsifiable (identifiable) etc… En résumé elle repose sur la confiance dans l’émetteur (central).
En 2008 la monnaie Bitcoin a été inventée avec une caractéristique essentielle, la confiance ne réside pas dans un émetteur central mais dans un réseau distribué. Grâce à la nouvelle technologie Blockchain les transactions sont signées, vérifiables, infalsifiables, non-répudiables. Plus besoin de banque centrale ni de registre dépositaire. (Par commodité on ne discutera pas ici de la problématique de la création de monnaie).
Donc, Blockchain permet d’établir la confiance, sans registre central.
Les applications du blockchain
Alors justement imaginons la combinaison d’une plateforme de style Wikipedia, sécurisée par Blockchain, et appliquée à la démocratie.
Au départ un espace vide. Quelqu’un dépose une idée. Tout le monde peut commenter, modifier, liker ou disliker. Mais à la différence de Wikipedia, toutes les modifications sont parfaitement tracées, identifiées et liées de manière certaine et publique au compte de l’avatar. Chacun peut explorer toutes les contributions de cet avatar et se faire une idée sur ses contributions utiles ou destructrices, si l’auteur est un esprit libre ou le représentant d’un lobby.
Il manque à la construction un mécanisme de censure ouvert, transparent, public, digne de confiance, donc distribué !
Je propose la création d’une monnaie (le Voton) qui sera le “coût de transaction” des échanges d’idées.
Recommençons :
Un auteur inconnu (avatar) dépose une idée ce qui lui coûte un Voton (donc il lui faut quelques Votons à l’ouverture de son compte). Un autre avatar décide de commenter, ce qui lui coûte un Voton. Où va le Voton dépensé ? Dans la poche de l’auteur bien sûr !
Comment contrôler les commentaires destructeurs ? En les mettant à l’amende ! Un arbitre peut choisir de dépenser un Voton, non pour récompenser l’auteur mais pour pénaliser le destructeur (deux Votons détruits). Si cet acte citoyen est approuvé par d’autres, ils peuvent commenter cette censure, en l’approuvant (ce qui enrichit le censeur d’un Voton) ou en le censurant à son tour (ce qui appauvrit le censeur). Le système devrait ainsi permettre de réguler les interventions des participants.
On peut prévoir des Votons gratuits, par exemple un Voton bonus pour l’auteur à chaque 5 commentaires.
Au bout d’un certain temps il est facile de se faire une idée de la personnalité de l’avatar, créateur d’idées ou critique inutile ; se faire une idée de ses influences et centres d’intérêt. Certains pourront choisir de révéler le nom de leur avatar, d’autres pourront sans dommage pour la plateforme rester anonymes, voire même entretenir plusieurs avatars sur différents sujets…
Bien sûr on pourra connaître la richesse de chaque avatar donc obtenir une première mesure de son utilité sociale !
Toujours pour fluidifier le système et éviter la disparition des participants par manque de Votons on peut prévoir l’attribution d’un nouveau Voton par semaine ou toutes les 5 connexions à la plateforme.
Petit à petit on pourra construire des groupes d’idées par thème (évidemment il y aura un moteur de recherche) puis s’en servir comme plateforme d’élaboration de lois. On verrait d’où viennent les articles, qui les soutient, quels autres articles sont soutenus par cet avatar, bref un aperçu global de la pensée et de l’influence de cette personne !
On pourra aussi implémenter le système de follow de twitter qui permettra aux utilisateurs de suivre plus facilement leurs contributeurs favoris, lesquels pourront éventuellement recevoir des Votons bonus.
De manière intéressante le système s’accommode bien de plusieurs versions contradictoires d’un texte ou d’une proposition. Chaque version peut se préciser et vivre sa vie jusqu’à un vote final, ou pas. La plateforme n’est ni de droite ni de gauche, ni libérale ni conservatrice, juste démocrate et républicaine.
On passera d’un système opaque où les propositions de lois sont générées, amendées et votées dans l’obscurité des lobbies, des partis, des groupes parlementaires à un système ou chaque étape est documentée, transparente et publique.
Facile alors de voir qui a voté,ou non, qui a proposé, qui a soutenu, qui a changé d’avis, ainsi que les commentaires associés.
Pour le passage dans la loi, les élus gardent leur savoir-faire de synthèse et de rédaction, mais désormais deviennent redevables de leurs actions devant les citoyens.
On pourra réintroduire les codes de lois existants, vérifier avec les moteurs de recherche juridiques l’utilité ou non de ces articles, proposer leur réforme.
Reste à trouver un nom pour cette nouvelle plateforme, et réunir les informaticiens de talent dont la France est richement dotée pour que naisse la nouvelle démocratie !
C’est plus ou moins manquer de sens critique élémentaire que de considérer comme rationnel et louable notre culte de ce qu’il est abusivement convenu d’appeler « la démocratie », le concept en lui-même – dont l’historicité est très mal connue – déjà et a fortiori son application quotidienne dans les « meilleurs » états considérés comme « démocratiques ». Nos médias sont pourtant quotidiennement emplis des tristes , voire horribles conséquences de ce culte grégaire.
La démocratie n’a jamais été appliquée, même à Athènes
Démocratie. Histoire politique d’un mot : histoire d’un malentendu
https://www.youtube.com/watch?v=KVW5ogGDlts
On aura beau dire, on aura beau faire « Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire »(A.E)
« Nous sommes victimes d’un abus de mots. Notre système (les « démocraties » occidentales) ne peut s’appeler « démocratique » et le qualifier ainsi est grave, car ceci empêche la réalisation de la vraie démocratie tout en lui volant son nom. » (S-C.K)
« La démocratie, c’est le nom volé d’une idée violée » (J-P.M).
« L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle est approuvée par beaucoup » (M.G)
« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont forcément raison » (M.C)
« Ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète. » (A.T)
« Qui trouve globalement rationnelles et louables nos organisations et pratiques sociétales, en particulier sur le plan politique et économique et a fortiori environnemental, ne l’est guère » (I.I)
Alors ne rien faire ? Certainement pas. Mais plutôt que d’être peu ou prou obsédé par l’avoir, s’efforcer sereinement chaque jour de davantage être, donc d’ Aimer – en commençant par autour de soi – malgré tout.
Et si, que ce soit pour des raisons altruistes ou égocentriques, on agit politiquement malgré tout, il faut explicitement promouvoir l’information contradictoire préalable par Internet afin que le nombre des « minoritaires » – censés se soumettre à la décision majoritaire – soit réduit au maximum.
Oui la France n’est strictement rien d’une démocratie, c’est une monarchie très vaguement élective.
Par contre non, la démocratie est bien appliquée dans quelques pays.
L’étymologie de « démocratie » c’est « pouvoir du peuple », les citoyens Suisse ont votés 700 fois en 30 ans, ils ont bien une bonne partie du pouvoir législatif et fiscal.
C’est pour cela que les élus suisse, contrairement aux élus français, ne se comportent pas comme des monarques mais comme des serviteurs et c’est pour cela que la Suisse est 4eme au classement des libertés économiques.
En france le peuple n’a strictement aucun pouvoir, les princes ne cessent de manipuler la législation et la fiscalité sans aucun contre-pouvoir et le pays est classé 70eme pour la liberté économique.
Pour que le peuple puisse participer réellement (et pas juste une illusion de participation et de choix comme maintenant) il faut bien sûr l’environnement adéquat, donc les organes de communication nécessaire entre ceux qui font les lois et le peuple dans le but de réaliser une véritable démocratie.
Internet peut effectivement faciliter cette communication et devrait même y jouer un rôle.
Parce qu’au delà du « pouvoir au peuple » une démocratie devraient permettre de mettre en relation les différents groupes sociaux dans le but de dégager les meilleurs solutions visant à résoudre leurs conflits d’intérêt tout en respectant les libertés individuels, sinon c’est la coercition qui prend le dessus pour calmer le mécontentement. Équilibre d’autant plus difficile à atteindre s’il n’y a pas de véritable communication.
Durkheim avait déjà à l’époque expliqué que nous n’étions pas dans une démocratie. Il relevait des problèmes que nous avons toujours (réformes impossible, choix dictés par le système électif, lois qui ne sont pas en adéquations avec les besoins réels,…) et proposait aussi des pistes et solutions qui sont toujours d’actualité (la psychologie sociale, plus moderne, montre la justesse de ces solutions) :
http://www.electron-libre.org/2016/02/12/pourquoi-nous-ne-sommes-pas-dans-une-democratie-selon-durkheim/
Rtg « Durkheim […] proposait aussi des pistes et solutions qui sont toujours d’actualité »
Un bon gros tissu de conneries. « des zones tampon, de la communication entre l’état et le peuple »
Tant que le peuple n’a aucun pouvoir législatif et fiscal réel les princes se moqueront comme d’une guigne de ce que dit le peuple et de vos « zones tampon » (des comité Théodule de plus).
Et le pouvoir réel c’est le système suisse, référendum, initiative. J’ai encore voté ce week-end sur 12 lois on va renvoyer les étatistes dans les cordes avec un clic de souris.
Ilmryn « J’ai encore voté ce week-end sur 12 lois on va renvoyer les étatistes dans les cordes avec un clic de souris. »
Et du coup je me fous complètement de ce que les princes racontent, par contre eux doivent nous écouter et nous obéir.
Un rêve depuis longtemps inaccessible en France, seul les corporations minoritaire ont l’oreille du pouvoir.
« Un bon gros tissu de conneries. « des zones tampon, de la communication entre l’état et le peuple » »
Commencer par vous calmez et essayer de comprendre ce qui vous échappe peut-être au lieu d’utiliser l’insulte et le côté hautain en lieu et place d’arguments pertinants.
Au plaisir d’échanger avec vous lorsque vous serez dans de meilleurs dispositions.
Amusant.
Les arguments pertinents sont en ligne 2,3,4,5 et 6 de mon premier commentaire et dans toutes les lignes du deuxième.
Vu le gloubi-boulga de l’article sur le texte Durkheim composé de vœux pieu, de « yaka communiquer » et de comités Théodule en pagaille, la première ligne est tout à fait pertinente aussi: c’est un tissu de conneries déconnectées de la réalité pratique comme seul les penseurs français savent en pondre.
La seule chose qui compte c’est le pouvoir législatif et fiscal. Hors pouvoir réel (comme en suisse) ou force coercitive violente (manifs, insurrection comme en France) Les politique se foutent complètement de l’avis du peuple.
C’est pas faute d’avoir essayé sur ce site et ailleurs mais j’ai remarqué que les français ne comprennent absolument rien à la démocratie et n’arrivent pas à concevoir un pouvoir autre que de type monarchique & usine à gaz.
C’est la votre péché mortel et la cause de votre 71eme place pour la liberté économique en dessous du Rwanda et du Kazakhstan:
Indice liberté économique – Classement des pays
Merci pour cette vidéo très intéressante. On assiste en ce moment dans beaucoup de pays à un rejet au moins des représentants élus voire même des élites. Un débat peut et doit avoir lieu sur l’élaboration des propositions de lois et la composition des assemblées qui les valident (j’exclue royauté et dictature). La république c’est le système de gestion des biens communs, monopoles naturels dont le monopole de la force( et aussi la protection des individus -liberté- et la protection des faibles -fraternité ou solidarité-). La république doit être administrée il faut décider comment et par qui, c’est l’objet de la démocratie.
C’est étonnant car j’avais cette réflexion ce week-end, comme profiter de la technologie blockchain en politique.
Mais ce que vous presentez ressemble plus à une mise à jour du système parlementaire actuel aux technologies d’aujourd’hui sans remise en cause du système lui même.
Je pense qu’on peut aller bien plus loin en proposant une sorte de panarchie numérique, où chaque utilisateur peut proposer des lois sous forme de contrat. Toutes personnes intéressées pourraient alors souscrire et faire dès lors parties d’une société. Chacun étant libre de souscrire à plusieurs sociétés ou non.
J’aimerais savoir s’il est déjà possible d’envisager ça avec Bitcoin.
comment* profiter
Et de façon plus globale, connaissez vous liquidfeedback et si oui, que lui reprochez vous ?
Merci pour votre commentaire. Non je ne connaissais pas Liquidfeedback. Il semble y avoir quelques différences notables: votes par délégation sur des sujets pré-déterminés (mais on peut ajouter des alternatives). Ma proposition commence par permettre à chacun d’émettre des idées puis de les améliorer jusqu’à satisfaire une majorité. Les meilleurs contributeurs d’idées nouvelles ou de commentaires sont récompensés par le système. Si j’ai bien compris dans Liquidfeedback des représentants peuvent faire campagne pour récolter des délégations. Dans ma proposition seuls les contributeurs pertinents sont identifiés (sortent du lot) et récompensés.
Je ne dois pas avoir très bien compris : comment décide-t-on alors qu’il n’y a surtout pas besoin de faire de loi ?
« Démocratie participative », encore une expression novlangue insupportable. Démocratie signifie que c’est le peuple qui décide, que c’est lui qui agit, non? Démocratie participative revient donc à dire que le peuple ne fait que « participer », ce qui est une façon de réduire la vraie démocratie à juste une aimable contribution, un commentaire, un avis tweeté, woah, ça envoie grave de l’implication et de l’engagement sérieux ça!
Cela dit, comme déjà commenté, il n’y a de facto pas de démocratie en France, et sans doute plus en Suisse qu’ailleurs. Pourquoi? Parce que la démocratie, ça peut marcher dans les petites communautés, selon le même principe que celui de subsidiarité, mais pas dans les grandes structures, dont le développement bureaucratique avec tous les jeux de pouvoir et d’influence qu’il comporte, finit par traiter l’individu comme un pion interchangeable.
Pourquoi, pour prendre un exemple, les communautés de quakers et amish se maintiennent à travers les décennies, malgré leur présence au sein d’un état très présent? Voilà une vraie interrogation.
Nomi : « Parce que la démocratie, ça peut marcher dans les petites communautés »
8 millions de Suisse ce n’est plus « une petite communauté ».
J’ai voté ce week-end sur 4 lois cantonales et 8 fédérales par internet ça m’a pris 5 minutes pour flinguer les étatistes et vous pourriez tout à fait faire pareil en France.
Deux choses s’y opposent toutefois pour la France:
1-Les français sont des monarchistes dans l’âme, ils ne comprennent pas du tout les systèmes de pouvoir horizontaux ni la démocratie réelle.
2-Tous vos penseurs & princes sont opposés à la vraie démocratie… devinez pourquoi.
Oui, 8 millions j’en suis conscient. Mais la Suisse n’est-t-elle pas une fédération de plus petites communautés? Sa démocratie ne s’est-elle pas développée sur la base de ces votations populaires, locales, où ce qui touchait directement les votants étaient votés par eux localement, par subsidiarité? Si la fédération helvète s’est construite en impliquant dès le début localement les citoyens dans les processus de décision, alors la fédération bénéficie aussi, au niveau national, de la même implication démocratique des citoyens qu’au niveau local.
C’est du moins mon hypothèse pour expliquer cette différence, et la raison de ma critique de ces « gadgets » web supposés apporter la démocratie en France, et qui ne seront jamais proposés par l’état. C’est avant tout une question de mentalité, de volonté d’implication, qui commence par chercher à s’informer, à s’intéresser, et à apprendre pour savoir faire des choix sinon rationnels, du moins raisonnés.
Sinon, pour votre explication en 2 points de ce qui bloque la démocratie en France, je partage votre avis. Les français ayant toujours été considérés et instruits comme des veaux, les « bergers » des hautes sphères peuvent continuer de les mener à l’abattoir sans inquiétude. Seul une prise de conscience de leur capacité à changer ce fonctionnement anti-démocratique peut tirer les français de cette maladie post-monarchiste, où l’on attend continuellement l’homme providentiel, le sauveur, le résistant de la dernière chance pour redonner à la France son essor.
Nomi: « Mais la Suisse n’est-t-elle pas une fédération de plus petites communautés? »
La France est composée de régions, départements et communes. Ce qui manque, c’est une indépendance fiscale et législative pour des entités plus petite que l’état. Tout est possible. La seule chose qui empêche les réformes, c’est que la soupe est trop bonne pour ceux qui ont le pouvoir de les faire et que le peuple n’a, lui, aucun pouvoir.
Nomi: « Seul une prise de conscience de leur capacité à changer ce fonctionnement anti-démocratique peut tirer les français de cette maladie post-monarchiste, où l’on attend continuellement l’homme providentiel, le sauveur, le résistant de la dernière chance pour redonner à la France son essor. »
C’est clair !
La démocratie réelle, le pouvoir législatif et fiscal via des initiatives et des référendums, est le seul levier qui pourrait s’introduire dans le système pour le faire voler en éclats. Les princes le savent bien, même ceux qui la promettent n’ont aucune intention de l’accorder de fait. (autrement que par une usine à gaz impraticable)
Un peuple vraiment convaincu pourrait faire pression pour l’obtenir mais les français sont foncièrement monarchique dans l’âme. Je ne sais pas comment ça va tourner…
Intéressant, il n’y a plus qu’a vous retrousser les manches et coder et si c’est une bonne idée, alors ce programme aura du succès et tout le monde l’utilisera, sinon il partira comme beaucoup d’autres dans les oubliettes de l’histoire.
Le monde de l’informatique ou de l’internet, enfin ce monde dont je vis n’est pas démocratique, il est méritocratique, donc si vous pensez avoir une idée géniale, il suffit de se retroussé les manches, il n’y a aucune limite, même battre MS sur sont terrain a été possible.
Sinon juste une proposition de définition de la démocratie:
Nous sommes une démocratie car nous avons le pouvoir, sans notre assentiment et une relation de confiance entre nous et les politiciens, nous avons une forte incitation à en faire un minimum pour nous protéger voir quitter le bateau et de ce fait, le système s’effondre. On ne peut atteindre et maintenir la complexité des échange nécessaire à notre niveau de richesse que si le « pouvoir » des politiciens est légitime à nos yeux. Que reste-t-il en France, un attachement de plus en plus tenus à la terre et à notre héritage, nous sommes tous doucement poussés à devenir des réfugiés économiques.
Sinon juste pour pinailler:
Les blog en 90, non pas vraiment, apache httpd en stable c’est 1995 au mieux, php viens après donc les blog c’est au mieux 2000 avant c’était les news group.
Sinon juste pour la culture quand on a un bien matériel ou pas qui offre les propriétés de réserve de valeur, outil de compte et moyen de paiement, on a une monnaie, c’est en fait la définition du concept de monnaie.
Merci. S’il y a beaucoup de commentaires à cet article c’est que ce débat intéresse. Comme vous le soulignez pourque ce système marche il faut des participants au débat (loi de Metcalfe); c’est bien parti!
Une expérience de système de gouvernance décentralisé est en cours:
Il s’agit du DASH (dash.org), une crypto-monnaie (dérivée du bitcoin), c’est à dire une monnaie électronique dérivant des technologies du blockchain (voir http://www.contrepoints.org/2014/09/13/180745-blockchain-la-denationalisation-de-la-monnaie ).
Ce système, alloue 15% de sa création monétaire au financement de projets proposés chaque mois par la communauté, pour le développement du réseau.
Ce qui est innovant, c’est que n’importe qui peut proposer un projet, et le système intègre que le projet sera ou non financé par le réseau, selon le vote signé numériquement par les membres faisant tourner un ordinateur qui aide à sécuriser ce réseau.
L’argent étant un pouvoir, le reprendre est un début pour chacun qui voudra peser sur l’élite bancaire en place.
C’est super bien développé, merci d’y avoir réfléchi et travaillé dessus. C’est sur, c’est meilleur que les systèmes actuels.
Mais, et ça peut paraitre naïf de ma part, l’idéal vers lequel tendre serait, pour moi, plutôt, de ne pas avoir besoin d’un système pareil puisque tout le monde serait libre.
D’ailleurs, si ce système était mis en place, il n’y aurait jamais d’unanimité, dans le meilleur des cas des majorités qui s’imposeraient sur des minorités ce qui démontrerait l’absolue nécessité de se cantonner aux droits naturels.
a) La première remarque qui me vient est que les hommes et les femmes politiques devraient suivre une formation sérieuse en informatique pour la comprendre et pas seulement l’utiliser en surface en se laissant conseiller et sans développer leur propre capacité de jugement.
b) Est-ce que le pouvoir vient du nombre ? Non, il vient de la confiance et de la compétence. Est-ce que le pouvoir vient de la rapidité de réaction ? Non, pas toujours, il savoir donner du temps, ou prendre du temps.
c) Si Internet facilite la publication, il n’en facilite que l’acte technique mais pas la qualité. Souvent, devant ce qui est écrit, nous avons un réflexe de confiance que nous devrions aujourd’hui réévaluer. Il est vrai qu’il y a des contrôles sur des sites de grande notoriété, mais combien d’autres sites sont objectivement hors de ces bonnes pratiques. Et si nous appliquons la « longue traine » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Longue_tra%C3%AEne), qui est en fait gagnant ?
d) Internet permet des prises de position souvent trop rapides, il ne laisse pas le temps à la réflexion. C’est à celui qui réagit le premier d’attirer à lui le corps mou de l’opinion. Et si, après coup, on se ravise, il est trop tard, c’est écrit et mémorisé. Internet est ici un terrible piège, terriblement tranchant.
e) Il faut donc mettre en oeuvre un internet 2.0 (pas le web 2.0), mais un internet avec d’autres fondamentaux qui placent la confiance au centre. Je suis bien d’accord avec François. Maintenant, est-ce que la solution proposée est la seule ? Est-ce que la solution proposée est techniquement réaliste ?
f) J’aimerai bien qu’il y ait d’autres solutions car, aujourd’hui, qui possède les fameux algorithmes du block chain ? Ces algorithmes sont-ils dans le domaine publique ? Sont-ils open source ? S’il n’y a que deux sociétés qui possèdent l’algorithme, dans les mains de qui sont-elles ? Quelqu’un peut-il nous donner des informations précises sur ce point ?
g) La solution BC du « voton » est aussi une grande consommatrice d’énergie. A-t-on une idée de la puissance en megaWatt de ces chaînes qui n’en finissent pas de s’allonger ? Est-ce que quelqu’un pourrait s’essayer à nous donner un ordre de grandeur de la puissance électrique nécessaire et du nombre de calculateurs à mettre en oeuvre ?