Par Régis Yancovici.
Si au cours des premières semaines de 2016, la corrélation entre les marchés d’actions et le pétrole pouvait laisser croire que le second guidait le premier, la baisse récente a été exacerbée par les valeurs bancaires en Europe comme aux États-Unis. Ce n’est guère rassurant car les raisons d’une telle défiance ne sont pas encore bien cernées. Hausse des défauts en provenance du secteur de l’énergie, récession, exposition pays, courbe des taux plate pour longtemps sont évoqués… ou peut-être est-ce la politique de taux négatifs des banques centrales.
La politique de taux négatifs des Banques Centrales (NIRP : Negative interest Rate policy) a pour objectif d’inciter les banques à prêter et donc à stimuler l’activité en « rémunérant négativement » leurs réserves. Le risque est que, devant le faible appétit des emprunteurs et les risques de défaut allant crescendo, les banques décident de leur faire supporter le coût des taux négatifs en augmentant les taux d’emprunts. Pour le moment, ce risque ne s’est pas matérialisé en Europe puisque les taux d’emprunt baissent.
Pourtant, au fur et à mesure que le club des pays « NIRP » s’élargit (déjà 30% du MSCI World se trouvent dans un pays NIRP), cette politique, pour en espérer des effets positifs via la dévaluation compétitive, ne peut qu’aller en s’accentuant.
À partir d’un certain stade, que nous avons peut-être déjà atteint, les banques ne seront plus capables d’augmenter leur volume de crédit pour compenser les pertes auprès de leur Banque Centrale. Cela pourrait expliquer la chute du secteur bancaire en bourse.
C’est également ce qui expliquerait la réaction du yen suite à la récente décision de la BoJ qui aurait épuisé l’arme des NIRP (comme la BCE). Une extension des politiques NIRP pourrait finalement poser plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions.
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