Par Philippe Silberzahn.
Chaque fois que je présente l’effectuation, la logique des entrepreneurs, la première question que l’on me pose est « Mais si l’idée émerge au bout d’un certain temps et qu’elle n’a pas besoin d’être claire au début, comment faites-vous pour convaincre votre banquier de vous financer ? » Cette question m’intrigue toujours, en partie parce que je ne vois pas souvent des entrepreneurs financés par leur banque ; on a donc l’impression qu’on se pose un faux problème : il faudrait se conformer aux attentes de gens qui, de toute façon, ne vous apporteront rien ? Mais au-delà , l’effectuation suggère une réalité moins évidente, mais assez profonde : ce n’est pas d’argent dont les entrepreneurs ont besoin pour démarrer.
La chose se passe en général ainsi. Un aspirant entrepreneur vient me voir et me dit « Si j’arrive à lever 50 000€, je peux développer mon projet. » Je lui réponds alors « Donc, tu ne le développeras pas ». Surprise de l’entrepreneur. Mon argument : l’entrepreneur se fixe un but, par exemple développer un gadget connecté, et il lui « suffit » ensuite de lever plein d’argent et hop ! le tour est joué. Oui, sauf que personne ne lui donnera son argent. Mais ce n’est pas grave : l’effectuation montre que très souvent, les entrepreneurs inversent la logique consistant à fixer d’abord un but, pour ensuite trouver les ressources permettant de l’atteindre : ils examinent les ressources dont ils disposent, et se demandent ce qu’ils peuvent faire avec. Les buts émergent donc des ressources disponibles.
Mais l’effectuation va plus loin. Quand je demande à mon entrepreneur pourquoi il a besoin d’argent, la réponse est en général « Eh bien, pour acheter telle machine, louer tels locaux, payer un employé, etc… » Donc si l’on réfléchit bien, ce n’est pas d’argent dont l’entrepreneur a besoin, mais d’une machine, d’un local, d’un employé, etc. En outre, ce dont il a besoin ce n’est pas de posséder une machine, mais de l’utiliser. Vu sous cet angle, l’argent n’est qu’un moyen, mais pas le seul, pour utiliser cette machine. Il peut bien sûr l’acheter, mais il peut, et plus facilement, la louer (c’est moins risqué si son affaire démarre lentement), il peut également avec un peu d’habileté, utiliser celle d’une entreprise du coin, le week-end quand elle ne sert pas.
L’exemple de Michel et Augustin
Je raconte toujours l’histoire de Michel et Augustin à leurs débuts : ils cuisaient leurs gâteaux secs dans le four familial, mais la capacité ne fut bientôt plus suffisante. La logique évidente aurait voulu qu’ils aillent voir leur banquier avec un business plan pour emprunter 50 000€ et se payer un local avec un grand four. Vous imaginez la tête dudit banquier à l’arrivée des deux hurluberlus : « Bonjour, on veut attaquer Danone et on veut 50 000€ ». Écroulement de rire. Mais surtout, grosse prise de risque. Au lieu de cela, nos deux compères sont allés voir le boulanger en bas de chez eux. Celui-ci fermait le lundi, ils ont donc obtenu de lui le droit d’utiliser son four tous les lundis, pour… une bouchée de pain. On voit les avantages d’une telle approche : pas d’investissement, donc pas de risque et pas besoin d’aller se contorsionner devant quelqu’un qui vous prendra pour un fou. En plus, le boulanger devient un allié qui a envie que vous réussissiez ; il s’est « mouillé » pour vous, il devient partie prenante à votre projet. Que faire quand la capacité du four de notre boulanger est atteinte ? Tic toc tic toc… vous allez voir un deuxième boulanger.
Il faut insister sur cet aspect social et dire qu’obtenir quelque chose en nature n’est pas un moindre mal, une façon un peu vulgaire de procéder quand on n’a pas de ressources. C’est au contraire plus intelligent et cela sert mieux le projet entrepreneurial. En effet, un des messages de l’effectuation est que la réussite entrepreneuriale dépend de la capacité de l’entrepreneur à créer une réseau d’acteurs engagés dans son projet, c’est-à -dire de gens qui ont intérêt à sa réussite. En ce sens, aller négocier le prêt d’une ressource, outre qu’il évite de dépenser de l’argent et prendre un risque financier, participe de cette construction sociale.
Ainsi donc ce n’est pas d’argent dont en général les entrepreneurs ont besoin à leurs débuts, mais d’utilisation de ressources. Leur créativité peut utilement s’appliquer à trouver des moyens originaux pour accéder à ces ressources sans payer, ou en payant très peu. C’est d’autant plus important que, dans la mesure où le projet est peut-être appelé à évoluer beaucoup, il est assez idiot d’investir trop tôt dans une ressource qui ne sera peut-être plus nécessaire bientôt : si finalement ce sont les yaourts de Michel et Augustin qui décollent, le four devient inutile.
On peut ajouter bien sûr que cette conception non financière des ressources fonctionne très bien en entreprise. Il est toujours difficile de demander un budget, ça oblige à se dévoiler. Tandis que demander de l’aide à un collègue, c’est gratuit, ça développe le réseau interne et ça permet aux intrapreneurs d’avancer masqués plus longtemps avant de se faire repérer par la police de la non-innovation (le management).
Lire sur Contrepoints notre dossier spécial sur la création d’entreprise
—
Tout d’abord il est préférable de préciser quelques points, vous parlez là d’un contexte particulier, qui est celui des startups plus que d’un système d’entreprise tradi. En étant plus clair, souvent un boucher, un boulanger, un coiffeur,… bref un artisan, qui a passer son CAP puis a travailler en tant que salarié, souhaite monter sa boite, il ne peut pas se contenter d’accueillir ces clients chez les autres car il doit satisfaire une clientèle locale.
Après, sur les « dites » startups, si on peut résumer cela ainsi, je suis entièrement d’accord avec vous, la vue révée d’une somme rend les gens fou. Quand j’entend des amis me dire « oh t’as vu ils ont levés 100.000, c’est le reve pour commencer et s’enrichir » (en gros, je vous passe le plus régulier « on va devenir riche comme çà  »)… et je leur sort toujours la meme chose :
« tout d’abord, le mec qui te « donne » 100k€ il prend des parts dans ton entreprise, ensuite 100k€ c’est beau, mais si tu prends un local a 1000€/mois, ca fait 12.000€/an, ensuite tu prends un salaire de 2000€ net pour un salarié qualifié, ce qui fait une dépense mensuelle de 4200€, donc 50k€/an, il te reste donc 40k€ ce qui va te faire un salaire de 1500/mois pendant 1 an… c’est super pratique, mais tu es loin d’etre devenu le riche que tu t’attendais…. »
Et ce probleme de regarder l’argent avant l’idée, c’est que tu te fou de l’idée… c’est aussi bete que de ne regarder que l’idée sans regarder la mise en pratique de cette idée….
Je disconviens respectueusement à votre raisonnement qui voudrait que la démo de l’auteur ne s’applique qu’aux starts-up bien que startup puisse s’appliquer à toute personne qui souhaite lancer une activité en tant qu’indépendant, mais passons…
Avec votre coiffeur (boulanger, boucher…) vous prenez exactement le même travers que celui qui cherche 50KE : il ne cherche pas à *monter sa boîte* mais à travailler en tant qu’indépendant. D’ailleurs le marché fournit une solution à ce type d’entrepreneur : la gérance. Elle permet de disposer d’un outil de travail « loué » sans immobiliser de capital, du moins pas le sien mais celui des autres.
Une startup dans le sens originel du terme, c’est une entreprise qui grossit rapidement (Start Up) c’est le cas de nombreuses entreprises techno, et biotech par exemple. Souvent du a une clientèle très élargie géographiquement. Un boulanger travail pour sa rue, un boucher idem,… internet n’a pas vraiment révolutionner le secteur, donc on reste dans du départ doux et une progression stagnante sur le futur (globalement bien sur) mais ne connaitra pas de pic brut ni d’un coté ni de l’autre.
Un gérant qui possède un proprio n’est par définition, pas indépendant… tout comme un entrepreneur qui a laisser plus de 51% des parts de sa boite a quelqu’un d’extérieur, il est dépendant de ses patrons ou actionnaires. Un boucher est souvent un apprenti, devenu salarié, qui reprend la boucherie de son patron, qui paye donc un droit au bail, un achat de bien (ou location a l’ancien proprio), et paye la reprise des machines. Et il n’a donc pas beaucoup de solutions, vous n’avez pas de capital risqueurs qui vont l’aider, donc il se tourne vers une banque… et il ne peut pas se contenter de mettre ses viandes dans le frigo familial, et prendre le couteau de table…. on est bien d’accord j’espère.
Start up : non, pas du tout.
Si vous n’êtes pas familier avec l’anglais googler start up meaning.
Une start up mais pas forcément techno ou bio tech. Le dernier australien à qui j’ai confié un boulot de ventilation s’est présenté à moi en me disant : I’m just starting up my business.
Concernant votre conception de l’investissement elle est complètement dépassée. Il est risible de voir un entrepreneur acheter du foncier, des bâtiments au nom de son entreprise à moins d’être agent immobilier ou promoteur. Même une fois que la dette de l’immobilier est remboursée il est préférable de le loger dans une SCI, ça augmente sa valeur et il est négociable plus facilement.
Mais croire que l’on est indépendant parce qu’on est propriétaire des locaux et que l’on n’est donc plus dépendant d’un bail c’est méconnaître la nature du bail commercial.
J’ai d’ailleurs une petite histoire à ce sujet dans une commune voisine de la mienne : un boulanger a eu un problème avec le propriétaire des lieux empêchant l’installation d’un nouveau four. le bail commercial a été dénoncé par le propriétaire et le locataire a juste traversé la rue pour s’installer en face où il y avait un joli parking et la valeur du fonds qu’il a quitté est maintenant de zéro, et les murs pas loin ! …vu qu’un boulanger ne viendra jamais s’installer juste en face d’un concurrent pour démarrer.
Etre propriétaire c’est souvent rater des opportunités surtout quand cette propriété n’a rien à voir avec l’objet de l’entreprise. Si des sociétés louent leur flotte de véhicules c’est qu’il y a une raison. Idem s’ils sous-traitent toutes les utilities et ce qui ne concerne pas la production pure : en cas de retournement de marché ça permet d’être plus réactif plutôt que d’être plombé.
Tout à fait d’accord avec vous. On peut d’ailleurs généraliser de 2 manières : premièrement cela consiste à effacer le coût de la période de création ou investissement d’un produit-activité avant son lancement : par exemple utiliser une ligne non saturée dans son usine ou entreprise; deuxièmement à comprendre que l’on a besoin d’une « prestation disponible » (un four, un marteau, un vélo, un ordinateur à l’endroit e et à l’instant t ) et non d’une possession qui dort 99 % du temps dans un coin. A propos, vous avez certainement un marteau : quel est son taux d’utilisation annuel (si vous l’avez retrouvé !).
Je ne sais pas si l’auteur a été entrepreneur mais il semble aujourd’hui bien loin de la réalité.
Les solutions qu’il propose (utilisation de moyens matériels d’autrui) sont juste quasi irréalistes. Je voudrais aussi rappeler que la France, ce ne sont pas que des start up mais des milliers de petites entreprises d
Utilisation des moyens matériels d’autrui c’est irréaliste ? Allons bon !
La sous-traitance c’est quoi à votre avis ? La gérance c’est quoi ? L’entrepreneur qui utilise un comptable extérieur au lieu de l’embaucher c’est quoi ?
Sinon pour votre gouverne l’auteur cite un exemple. Et une entreprise qui démarre est une startup.
Triple Facepalm.
Je ne sais pas si l’auteur a été entrepreneur mais il semble aujourd’hui bien loin de la réalité.
Les solutions qu’il propose (utilisation de moyens matériels d’autrui entre autres) sont juste quasi irréalistes.
Je voudrais aussi rappeler que la France, ce ne sont pas que des start up mais des milliers de petites entreprises dans des secteurs d’activité plus traditionnels et qui sont créatrices (si on nos brillants politiques ne finissent pas de les essorer) de milliers d’emplois. Et là , la notion de financement passe avant tout par des apports d’argent (autofinancement, prêts bancaires et prêts d’honneur distribués par des organismes souvent sans but lucratif, entre autres ). Cela c’est la réalité du terrain que je vis au quotidien en tant qu’ancien de la banque et bénévole dans une association qui distribue des prêts d’honneur) et non de belles théories dispensées par des enseignants ou chercheurs dans de prestigieuses écoles.
Pour info. l’association à laquelle j’appartiens permet bon an mal an la création ou la reprise de plus de 15 000 TPE et PME au niveau national et le maintien ou la création de plus de 35 000 emplois.
On peut toujours théoriser et intellectualiser sur les moyens à mettre en Å“uvre en faisant preuve d’idées « novatrices » mais le quotidien de nombre de « lève-tôt » est bien plus pragmatique.
Le mal français est bien de tout théoriser et intellectualiser. Prenons exemple sur le pragmatisme de nos voisins allemands et nous pourrons toujours ensuite, en terme de création d’entreprises, théoriser sur la création de structures de production…
Votre expérience est certainement intéressante, ça vaudrais mieux pour tout le monde que vous la partagiez, au lieu de juste critiquer les réflexions de l’auteur. Il y a un bouton « nous contacter » en bas, peut-être que ça intéresserais la rédac ? je n’ai pas de lieu avec eux, mais essayez toujours, au pire … il ne se passera juste rien.
Critiquer et rejeter au lieu de récupérer les choses qui peuvent servir, c’est aussi ça le « mal français », non ? Cet article ne révolutionne pas le monde et ne permettra pas  » création ou la reprise de plus de 15 000 TPE et PME », mais il rappelle quand même quelques notions finalement pas si évidentes sur la place à accorder à l’argent, et invite le créateur à se poser quelques bonnes questions sur ce dont il a vraiment besoin. Quoi de plus pragmatique ?
Merci de votre critique. Comme quoi il n’y a pas que moi qui critique, c’est sans doute un mal français comme vous le dites…
Je persiste et signe sur le fait que ses préconisations sont juste quasi irréalistes pour ce qui est des conseils aux entreprises naissantes et qui ont besoin de moyens. Et dire que ces entreprises ont seulement besoin « d’utilisation de ressources », ce n’est rien d’autre que dire qu’il leur faut des moyens et que ceux-ci seront obtenus moyennant…de l’argent.
Avez vous déjà vu dans notre bas monde des agents économiques, dans le circuit économique productif, mettre à disposition des moyens à disposition d’autres agents sans qu’ils soient rémunérés ? Moi, non. Aujourd’hui « business is business ». Ce n’est pas une critique, c’est la réalité, dont semble être très loin l’auteur.
Moralité : tout est mis en œuvre grâce à des moyens financiers quel que soit le circuit utilisé.
Pour ce qui est de l’aspect critique, je ne vois pas le mal de n’être pas d’accord avec quelqu’un. J’ose espérer que malgré la restriction drastique de nos libertés par nos éminents gouvernants, nous gardions encore notre liberté d’expression. Mais au rythme où vont les choses, combien de temps pourrons nous encore faire part de nos désaccords ? Je crois, au contraire, qu’il est sain de confronter ses idées, même si elles peuvent être critiques. C’est comme cela que les choses avancent.
Personnellement, je suis plutôt dans le web donc je sais que c’est plus facile pour ce secteur.
On a un ordinateur et un serveur, on lance un site ou une application, et si ça se développe, on a de la croissance, donc on peut faire une levée de fonds.
L’erreur que ne faisons tous, c’est de prendre le web pour quelque chose d’extérieur à la réalité du quotidien, de ceux qui se lèvent tôt comme vous dites, alors que nous sommes en train de pénétrer dans le web et il inonde notre quotidien.
Exemple de financement, le financement participatif qui est beaucoup plus adapté aux entreprises hors web. Si vous voulez faire un super vélo innovant, vous balancer une vidéo sur kickstarter et vous faites votre levée de fonds.
Votre maçon doit apporter de l’innovation dans son travail. Je remarque que le gros problème dans ce métier, c’est la communication. Si j’étais maçon, vous allez être surpris, mais j’ouvrirais un blog et je montrerai tout les supers chantiers sur lequel j’ai travaillé et le produit fini. Ensuite, j’aurai de plus en plus de clients et plutôt que d’embaucher, je mettrais en place le Uber des maçons. Mais si c’est trop ambitieux pour vous, une franchise avec un savoir faire fonctionnera très bien !
Le web est un secteur que vous maîtrisez et vous savez donc comment cela fonctionne d’un bout à l’autre de la chaîne : de l’idée de créer au financement et à la vie de votre structure.
Toutefois votre perception des choses sur le financement participatif est idyllique et bien loin de la réalité : « si vous voulez faire un super vélo innovant…et vous faites une levée de fonds ».
En témoignent les chiffres officiels de 2014(INSEE, BDF) qui ramènent le financement participatif à sa très très modeste place dans le financement de l’économie :
* financements par crédits bancaires : 833 milliards d’euros
* financements par le marché boursier : 523 milliards d’euros
* financement PARTICIPATIF : 152 MILLIONS d’euros soit 0.00002 % des seuls crédits bancaires !
Sans commentaires…..
Par ailleurs, et c’
Vous mélangez les encours de crédit et les nouveaux crédits. Pire, vous oubliez complètement les prises de participation qui ne sont pas dans le marché boursier et pour cause.
Et je ne vois pas trop l’intérêt de comparer une institution avec un nouveau mode de financement qui en est à ses balbutiements.
Dans les années 1890 vous auriez argué que 99% de déplacements se faisaient à cheval pour critiquer l’implantation des stations services.
Votre position est légèrement orientée.
On est bien d’accord je parle d’encours dans les chiffres que je cite en ayant fait toutefois l’erreur de ne pas intégrer les chiffres de collecte des quelques années précédentes pour le financement participatif (crowdfounding) tel que le conçoit « Madasino » à qui j’ai répondu. La réalité, et vous avez raison, est de l’ordre de 230 millions et non 152, ce qui en soi, est totalement marginal et ne change que très peu l’importance de ce mode de financement, dans l’instant. Et encore, pour être plus précis dans le crowdfounding, le financement participatif ne représente que 20 % environ soit 46 millions d’euros.
Je ne mets pas en parallèle, ce sont deux canaux de financement différents, le crowdfounding et les financements bancaires mais les compare en terme quantitatif pour, aussi, dégonfler l’importance que de nombreux médias et autres sources d’information donnent au crowdfounding en prétendant que notre économie est quasi sauvée grâce à cette source de financement. C’est proprement risible.
Ceci étant, je ne nie pas, et surtout je n’ai jamais écrit quoi que ce soit qui vous permette de prétendre le contraire, que ce canal de financement récent va croître et aura sa place. Mais il est prématuré de prétendre que c’est la solution miracle.
Que vous ne voyiez pas l’intérêt de comparer ce nouveau mode de financement avec une institution est précisément de peu d’intérêt. J’ose espérer que notre espace de liberté nous permet encore d’exprimer des avis non partagés.
Enfin je n’ai pas l’outrecuidance de croire que ma modeste contribution puisse influencer qui que ce soit. Que vous la trouviez orientée n’engage que vous, et c’est fort heureux…
Mouais j’espère que vous n’êtes pas banquier : 153 / 833 000 ça fait 0.02% et non 0.00002 %.
Juste une erreur d’un coeff 1000 !
Les banques et les capitals risqueurs (que vous avez oubliés dans votre calcul) ce n’est pas du tout le même job et pas du tout en concurrence et c’est même idiot de les comparer en fait.
Vous avez raison ! J’ai écrit un peu vite suite à mes calculs…
Désolé même si ça ne change pas le raisonnement.
Pour ce qui est de comparer, c’est en réponse à quelqu’un qui comparait. Par contre je ne suis pas d’accord avec vous car les banques sont sur ce marché de capital risque via des structures ad hoc. Elles connaissent parfaitement ce métier qui est un métier de financement via des formules différentes.
Je vous remercie par ailleurs d’utiliser le terme « idiot ». Vous vous éloignez de la courtoisie indispensable dans notre pays qui aujourd’hui est bien loin de toute bienséance. Essayons d’échanger dans la correction…
C’est le raisonnement que je qualifiais d’idiot, pas la personne, je ne vous connais pas, c’est vous qui généralisez. Quelqu’un qui fait une erreur bête (comme votre calcul 😀 ) n’est pas forcément bête.
L’auteur évoque la problématique de ce qu’il nomme « l’aspirant entrepreneur ». L’exemple cité de Michel et Augustin est une caricature qui frôle la niaiserie…
Dans le monde de l’entreprise, l’aspirant entrepreneur isolé, partant de zéro, est un cas de figure isolé dont l’évolution débouche très rarement sur une entreprise de taille industrielle.
La plupart du temps, une entreprise se crée et se développe grâce à une synergie de compétences et de moyens financiers.
La base de l’entrepreneuriat c’est le bilan et le compte d’exploitation en ayant bien à l’esprit qu’une rentabilité insuffisante ou nulle peut générer rapidement la disparition pure et simple de l’entreprise.
C’est précisément ce problème de rentabilité nécessaire qui n’est pas pris en compte par nos gouvernants, alternativement de droite et de gauche, qui ne voient dans l’entreprise qu’une vache à lait à traire jusqu’au sang…..
Vous êtes hors sujet si vous faites de la politique sur un sujet comme cela. On a absolument pas besoin d’eux, surtout pas besoin d’eux. Qu’ils restent dans leurs ministères à faire mumuse.
Eh bien malheureusement, ils y restent rarement et ne peuvent s’empêcher de tout régenter !
L’entrepreneur, ou plus précisément l’entreprise, sont considérés comme la ou les vaches à lait de l’étatisme français.
Pour les « créateurs » qui ont dépassés le stade de l’utopie, le simple fait de se déclarer comme travailleur indépendant va, dans notre pays, générer une kyrielle d’obligations administratives et financières qui vont envahir la vie professionnelle du « créateur ».
Alors, comment prétendre que « ce n’est pas d’argent dont les entrepreneurs ont besoin pour démarrer ».
Les « créateurs » lucides, qui auront le courage de persévérer, auront vite fait de constater que le système étatique français a besoin de pigeons à plumer ou à assassiner….
@ Dujardin
 » L’exemple cité de Michel et Augustin est une caricature qui frôle la niaiserie… »
Mouais, 90 salariés, 35ME de CA avec une croissance Y2Y de 44%…
Parfaitement vrai et un déni de réalité sur cette approche : « synergie de compétences et de moyens financiers » représente une parfaite méconnaissance des vicissitudes des entreprises.
J’irai plus loin quitte à faire grincer des dents : l’entreprise c’est un mix de moyens financiers et humains mais dans un ordre qu’on ne peut changer (pas comme en algèbre où on peut intervertir les facteurs pour arriver à un résultat identique), les apports financiers d’abord, l’humain ensuite. En effet avec des moyens financiers on peut recruter des moyens humains. Essayez donc de n’avoir aucun moyen financier, vous ne trouverez personne pour vous suivre et par conséquent ne pourrez embaucher. Le partage des risques est totalement normal, pourquoi serait-ce les financeurs extérieurs à l’entreprise qui devraient assumer la totalité du risque ?
Vous n’avez a priori pas compris le texte de l’auteur mais c’est normal car vous n’avez pas compris la force que peut avoir le crowdfunding. Des développements de produits se font grâce au crowdfunding car des entrepreneurs ont avant tout trouvé des clients, pas de l’argent.
D’autres dans un système de franchise trouvent aussi des clients et ça va vous sauter aux yeux si vous réfléchissez un peu : préférez vous que quelqu’un investisse 50KE dans votre entreprise ou qu’il soit franchisé pour une mise initiale de 50KE ? La réponse tombe sous le sens et ce n’est pas 50KE que recherche le franchiseur mais des clients.
Dans un autre domaine des entreprises démarrent en accordant un très bas salaire à leurs employés en échange d’une participation dans l’entreprise : la standardiste de Google à ses débuts est multi-millionaire.
Perso j’ai quelqu’un qui travaille avec moi dans du développement avec un salaire de zéro (on verra d’ici 6 mois à 1 an) mais son travail lui ouvre une participation de 0.5% dans le capital.
Une fois de plus vous jugez. « Je n’ai pas compris le texte de l’auteur ». Je crois que vous auriez pu écrire que j’ai une compréhension différente de la vôtre.
Par ailleurs, je trouve assez étonnant que vous apportiez des vertus au crowdfunding qu’il n’a pas. Ceci étant c’est votre droit. Pour avoir vécu des expériences crowdfunding, je suis beaucoup plus réservé même si, je le redis, il fera partie demain des sources de financements mais laissez à la modeste place qu’il a aujourd’hui.
De plus vous enfoncez des portes ouvertes quand vous écrivez que ce sont de clients dont a besoin l’entreprise. C’est évident, c’est pourquoi je n’en ai même pas parlé. Il n’empêche que pour aller conquérir des clients, un incontournable : des financements. Vous pouvez le tourner dans tous les sens, c’est une réalité. Dans le circuit « financement » j’intègre bien entendu tous les partenaires : financiers (apporteur de capitaux, banques, crowdfunding…), fournisseurs de produits, clients…
Par ailleurs votre exemple de bas salaire (standardiste de Google), ce n’est pas en France, corseté que nous sommes avec nos belles lois de protection sociale.
MG
Malgré votre bonne volonté vous ne pouvez rivaliser avec Sam Player qui a le don de trouver des clients lui achetant sa production avant même qu’il ait lui même achevé cette même production…Il a par ailleurs la chance de pouvoir embaucher au rabais avec une promesse de répartition de bénéfice futur – vraisemblablement en utilisant une disposition méconnue du Code du Travail.
Je ne conteste pas les évolutions micro économiques en cours (monde de l’entreprise), je suis le premier à avoir conscience d’être dans un monde très ouvert et concurrentiel, en pleine mutation boosté par les différentes dérégulations internationales. Au passage, seule la France ne semble pas avoir compris le monde dans lequel nous sommes et s’arcboute sur « les avantages acquis »…
Cependant et précisément parce que le monde évolue ainsi, les moyens financiers sont et seront toujours omni présents. Sans eux rien. La nécessité d’avoir des clients est un des fondamentaux d’un marché, j’en suis bien d’accord. Pour pouvoir conclure, il faut des clients et loin de moi l’idée de le nier. Ceci étant, expliquez moi, si ce n’est qu’en ayant une vue idéalisée de la chose, comment, de façon pérenne et dans un schéma de développement consistant, vous faites pour payer vos clients.
Votre exemple sur SAME PLAYER, est amusant. En effet, une entreprise qui fait 4 millions d’euros est certes intéressante, mais on est loin d’être face à une entité économique qui va changer la face de notre économie, qui plus est dans un secteur tellement évolutif, qu’à défaut de capacités d’adaptation où à l’inverse avec un développement potentiel fulgurant (ce que vous semblez croire) est soumise à des besoins de financement importants qui si ils ne sont pas présents, signeront son arrêt.
Pour le crowdfunding, sachez que seulement 20 % des porteurs de projet « innovants » réussissent leur levée de fonds par ce canal. Pour les autres domaines d’activité, seuls 33 % des projets sont acceptés et seulement la moitié réussit sa levée de fonds. On est bien loin de ce à quoi vous rêvez…même si je le répète, ce canal de financement se développera. Qui plus est en tant que défenseur zélé de ce genre de financement, vous reconnaissez de facto que lever des financements est fondamental. Les clients pourrront être satisfaits qu’à cette condition…