Par Daniel Girard, depuis les États-Unis
On peut demander à des politologues et des sociologues de produire des analyses sophistiquées pour expliquer le phénomène Donald Trump… ou on peut simplement écouter les partisans du milliardaire.
Neil Mortensen, qui gère un chantier de construction en banlieue de Détroit, au Michigan, a réussi à survivre aux multiples rondes de compressions dans l’industrie lourde uniquement parce que son patron a changé de domaine pour œuvrer dans la démolition : “J’ai vu plein d’entreprises qui fabriquent des produits parfois aussi simples que des balais fermer leurs portes. Ces firmes continuent de fabriquer des produits, mais elles le font à l’étranger”, soupire-t-il. C’est pourquoi Neil Mortensen et son épouse Kathy appuient Donald Trump. Nous espérons qu’il réussira à ramener en Amérique ces emplois que nous avons perdus à l’étranger.
MILLIONS OF MANUFACTURING JOBS WILL RETURN WITH #TRUMP pic.twitter.com/axyMJkLuI8 #Michigan #DetroitMotorCity #AutoWorkers #MichiganForTrump
— Anthony Rocca (@Anthony_Rocca) 8 Mars 2016
Neil Mortensen est l’un de ces milliers d’électeurs en colère qui se sont présentés aux urnes au Michigan mardi pour donner la victoire à Donald Trump. Les hommes désabusés, en particulier, ont voté massivement pour le milliardaire. Les hommes représentaient 52% des électeurs et ils ont appuyé Donald Trump à 43% contre 23% pour John Kasich. Plus de la moitié des électeurs avaient une opinion défavorable au libre-échange et ils ont voté à 42% contre 23% pour Donald Trump contre Ted Cruz. Le milliardaire n’a pas été le seul à bénéficier de ce courroux de l’électeur dans cet État industriel malmené par la récession. Bernie Sanders a infligé la défaite à Hillary Clinton. Elle avait pourtant une avance de 27 points sur le sénateur du Vermont. Bernie Sanders, tout comme Donald Trump, a profité du vote des électeurs qui s’estimaient laissés-pour-compte du libre-échange : il a battu Hillary Clinton à 56% contre 43%.
How @HillaryClinton’s 30-year record supporting corporate-backed trade deals came back to haunt her in Michigan https://t.co/rUaiHV4C1q — David Sirota (@davidsirota) 9 Mars 2016
Donald Trump et Bernie Sanders peuvent ainsi exhiber le Michigan comme trophée de chasse.
Results: Voters in 4 states, including Michigan, took to the polls yesterday https://t.co/LRMsOhrUPz pic.twitter.com/XGqGanMqtr
— The Boston Globe (@BostonGlobe) 9 Mars 2016
La colère de l’électeur a aussi profité à Donald Trump au Mississippi. Parmi les quatre Républicains sur 10 qui se disaient, à la sortie de l’urne, en colère contre le gouvernement fédéral, 57% ont voté pour Donald Trump. En colère, désabusés, les électeurs républicains du Mississippi voulaient surtout appuyer un outsider. À ce chapitre, la domination de Donald Trump est totale.
Half of Mississippi GOP primary voters wanted an outsider; 65% of them went for Trump https://t.co/yWAdHNDX8B pic.twitter.com/QFANzuFvuB — ABC News Politics (@ABCPolitics) 9 Mars 2016
Cette colère de l’électeur et son désir d’élire un outsider expliquent ce qui semble incompréhensible pour beaucoup de gens : Donald Trump peut se permettre de faire des promesses qui frôlent l’irréalisable et de tenir des propos outranciers. Pourquoi ? Parce que l’électeur désabusé a perdu confiance dans un establishment qui l’a laissé tomber. L’électeur fâché contre les élites dit qu’il aime entendre Donald Trump affirmer avec aplomb qu’il va fermer la frontière au Mexique, freiner l’immigration illégale et renégocier les ententes de libre-échange. Le milliardaire se contredit ? Ses partisans répondent : nous savons qu’il ne pourra pas mettre en œuvre ses promesses sans négociations, mais au moins ses positions de départ sons claires.
Of course Trump will negotiate with Congress about Immigration. He has too. We have 3 branches of government, not a king.
— Bill Mitchell (@mitchellvii) 1 Mars 2016
Pour Jason L. Riley, du Wall Street Journal, la poussée de Donald Trump aux primaires républicaines n’a rien à voir avec le nationalisme blanc et la montée de l’intolérance. Le commentateur estime que le milliardaire récolte des appuis grâce à son talent de communicateur développé dans le monde des médias. Et il gagne la confiance des électeurs de la classe ouvrière qui ont perdu confiance dans les politiciens traditionnels. Donald Trump, qui n’a aucune expérience en politique, vit l’expérience des montagnes russes d’une course à l’investiture. Il a été agréablement surpris de sa performance du mardi 8 mars. Son super samedi plutôt décevant lui faisait craindre une baisse de régime. Mais ses victoires au Michigan, au Massachusetts et à Hawaï (71 délégués samedi) lui ont permis de maintenir son avance d’une centaine de délégués sur son principal adversaire Ted Cruz (57 délégués samedi).
Sure doesn’t look like what is being portrayed. 99 delegates separate them. #Trump #Media #Cruz2016 #GOPPrimary pic.twitter.com/i5U5nd7VV4 — Kristin (@KLM_blessed) 9 Mars 2016
Les primaires du 15 mars seront déterminantes pour deux des trois adversaires de Donald Trump. Marco Rubio, qui a eu une terrible soirée électorale le 8 mars, aura besoin d’une victoire dans son État de la Floride mardi prochain. Mais la bataille s’annonce difficile. L’autre sénateur de la Floride, Bill Nelson, est convaincu que son collègue, Marco Rubio subira une cuisante défaite. Il est derrière Donald Trump par 15 points selon RealClearPolitics qui fait la moyenne de divers sondages. Il n’y aura qu’un seul vainqueur ce soir-là pour les 99 délégués en jeu.
Florida senator: “It’s obvious” Trump is going to crush Rubio https://t.co/j3PruZuvAT pic.twitter.com/TsrfY5ooH2
— The Hill (@thehill) 10 Mars 2016
En Ohio, l’État du gouverneur John Kasich, un sondage Fox News place le gouverneur devant Donald Trump par 34% contre 29%. Comme en Floride, il n’y aura qu’un seul vainqueur en Ohio. Le gagnant prendra les 63 délégués. Si le milliardaire remporte les deux États, il aura près de la moitié des délégués requis pour remporter l’investiture. Le temps file pour les opposants. Ted Cruz semble être le seul candidat susceptible d’empêcher Donald Trump d’obtenir 1237 délégués avant juillet. Dans ce cas, la course à l’investiture déboucherait sur une convention contestée. Il faudrait un deuxième tour de scrutin pour dégager un vainqueur.
How Trump could be blocked at the Republican convention https://t.co/fbgUWFsdEC pic.twitter.com/1fulS962yU — The New York Times (@nytimes) 9 Mars 2016
Conscients que le temps presse, des barons de l’establishment républicain ont convoqué en meeting privé à Sea Island en Géorgie des pdg et des milliardaires pour discuter d’une stratégie pour bloquer Donald Trump. Lors de la rencontre, Karl Rove a présenté aux participants les conclusions d’un focus group sur les faiblesses du milliardaire qu’il faut exploiter : il ne serait pas présidentiel, ne serait pas inspirant pour les enfants et, erratique, on ne pourrait lui confier sans inquiétude les codes nucléaires…
A bunch of billionaires and GOP Establishment pol’s hold secret meeting to figure out how to stop Trump.
Clueless. https://t.co/rpBkrZAKUa
— Joe Walsh (@WalshFreedom) 9 Mars 2016
Quand on voit les plans de l’establishment pour stopper Donald Trump, on comprend mieux pourquoi le milliardaire a le vent dans les voiles.
On s’aperçoit avec ce système des primaires, que les déchirements dans un même partie est un spectacle affligent. Qu’il soit transparent ou défini en amont ne change rien. Le fait que Bernie Sanders est également quelques succès est tout aussi inquiétant. Les Etats Unis n’ont jamais eu un candidats aussi marqué à gauche à ma connaissance. Un peu comme nous en 2002 où à la présidentiel nous avions trois candidats trotskistes.
Dans le cas de Hillary Clinton, il devait s’agir d’un couronnement. Et comme elle avait l’organisation, les syndicats et les donateurs de son côté, de gros candidats potentiels se sont abstenus. Bernie Sanders semble d’ailleurs surpris lui-même de faire aussi bien !
Le problème du GOP est que ses attaques contre Trump son pathétiques, quelques exemples :
– Certaines de ses entreprises ont fait faillite ? Il a également créé des milliers d’emplois aux USA quand ses rivaux se tournent les pouces à Washington…Pour ceux qui y vont régulièrement, Rubio étant par exemple le roi de l’absentéisme au Sénat.
– Il fait peur aux enfants ? On s’en fiche, ils ne votent pas.
– Il n’est pas présidentiel ? C’est quoi, être “présidentiel” ?
– Il ne fournit pas ses déclarations fiscales ? Envoyer Romney qui avait eu du mal à le faire pour le dénoncer, quelle vaste blague.
– Ce serait fou de lui donner les codes nucléaires ? Je ne crois pas qu’il ait davantage envie de faire sauter la planète, et donc ses nombreux buildings, que le non regretté Kim Jong Il qui expliquait que le seul intérêt de la bombe A, c’est qu’on t’appelle Monsieur sur la scène internationale quand tu l’as.
Ajoutez à cela un incontestable talent de parolier, des rivaux sans aucun charisme qui se chamaillent entre eux et son indépendance financière, vous obtenez la situation actuelle. Un mot sur ses propos racistes car on ne peut pas faire comme s’ils ne faisaient pas un petit peu mouche, le GOP les dénonce bien mollement, une part de son électorat les partageant certainement, au moins pour partie !
Donald trump c est la victoire de l amerique profonde et du peuple silencieux sur les apparatchiks style Rubio le naze (qui est supporte par quelques lecteurs de contrepoints tout aussi nazes).
Trois candidats sur quatre sont intéressants. Trump, Kasich et Rubio. John Kasich est certainement le candidat qui a la meilleure feuille de route, comme gouverneur de l’Ohio, mais les gens veulent un outsider. Quand à Ted Cruz, c’est un fondamentaliste chrétien qui voit la constitution américaine comme un texte religieux.
la constitution américaine a assuré au pays le respect de la liberté, du droit et de la démocratie durant plus de 2 siècles . Le faire changer au gre des tendances du moment serait un précédent dangereux qui pourrait faire perdre, au fur et à mesure des modifications, toute son essence libérale . De la , je soutiens totalement Cruz .
Ne vous en faites pas. La constitution américaine est là pour rester.
Si 5 juges progressistes entrent à la cours suprême ça ne sera plus le cas.
Si les Démocrates gagnent, cela change tout, c’est sûr.
” Donald trump c est la victoire de l amerique profonde et du peuple silencieux sur les apparatchiks style Rubio le naze (qui est supporte par quelques lecteurs de contrepoints tout aussi nazes). ”
Israël. mon.amour dernièrement dit:
” Seul Trump pourra sauver l’Amerique de la perversion socialisante. ”
Réponse de SweepingWave:
” Sauf qu’il est socialiste : favorable aux programmes sociaux, pas fan de la propriété privée, anti-libre échange..etc..Trump est un pur socialiste, il a même dit une fois qu’il aimerait nommer soeur juge à la Cour Suprême, qui est une femme appartenant à la gauche.
Les gens semblent totalement désinformés sur ce mec.. ”
Et Israël.mon.amour répond:
” Merci pour ces renseignements que j’ignorais. Je penche du coup pour Cruz. ”
Source: billet Primaire US : Trump, envers et contre tous ! 16 février 2016
D.J
Je voulais juste rester poli. Mais qu un lecteur traite Donald Trump de socialiste et qui l accuse d être contre la propriété privée , vous savez ce qu il faut en penser. C est à partir de ce commentaire que j ai trouve les anti trumps un peu nazes.
Gary Johnson est le seul candidat avec un programme crédible.