Les deux Donald Trump

Il y aurait un Donald Trump grandiloquent et un Donald Trump analytique. Il faut que le deuxième se lève.

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Donald Trump (Crédits : Gage Skidmore, licence CC BY-SA 2.0), via Flickr.

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Les deux Donald Trump

Publié le 12 mars 2016
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Par Daniel Girard

Donald Trump (Crédits : Gage Skidmore, licence CC BY-SA 2.0), via Flickr.
Donald Trump (Crédits : Gage Skidmore, licence CC BY-SA 2.0), via Flickr.

 

Selon Ben Carson, qui s’est retiré de la course à l’investiture républicaine, il y a deux Donald Trump. Celui, public, grandiloquent, provocateur, qui attaque ses adversaires au vitriol sur les plateaux de télévision. Et celui, privé, cérébral, qui écoute plus qu’il ne parle et est très analytique.

L’ex-neurochirurgien connaît les deux Donald Trump. Comme adversaire, le milliardaire l’a traité de menteur pathologique. Mais le 11 mars, Ben Carson a longuement discuté de santé et d’éducation avec le milliardaire, pour ensuite l’endosser. Les insultes ? Nous avons choisi d’enterrer la hache de guerre, a dit l’ex-neurochirurgien.

Donald Trump est-il analytique ? Ceux qui ont écouté le débat en Floride ont pu constater que oui. Au cours des derniers jours, l’establishment républicain a soumis le milliardaire a un feu nourri de critiques. On a souligné son comportement outrancier non présidentiel qui le rendait inapte à diriger le pays et à représenter l’Amérique. L’establishment comptait mettre en relief ce portrait pour défaire Donald Trump. Lors du débat du 10 mars, bien conscient de son talon d’Achille c’est le Donald Trump cérébral qui était à l’oeuvre. Il n’a pas attaqué ses adversaires, a répondu aux questions sur le fond et il a multiplié les appels à l’unité. Ce changement de discours a été remarqué par les analystes.

Donald Trump compte déjà plus du tiers des 1237 délégués requis pour remporter l’investiture républicaine et il y en aura 365 en jeu mardi prochain, dont 99 dans l’État de la Floride, où une défaite assénerait le coup de grâce à Marco Rubio.

 

Marco Rubio concentrera tous ses efforts sur sa lutte en Floride. Selon RealClearPolitics qui publie toujours une moyenne des sondages, Donald Trump devance le sénateur de la Floride par 39.9 points contre 25.2 dans l’État. Désireux de la récolte de Donald Trump mardi, Marco Rubio a recommandé à ses partisans de voter pour John Kasich plutôt que lui, mardi, en Ohio.

La lutte ne pourrait être plus serrée en Ohio, alors que Donald Trump est en tête avec 34.5 points contre 32 pour John Kasich. En Ohio, comme dans bien des États, plusieurs partisans de Donald Trump disent en avoir soupé de la rectitude politique et de l’indifférence de l’establishment. Trent Schuler, qui est le propriétaire d’une boulangerie à Springfield, n’hésite pas à afficher ses couleurs dans la vitrine de son commerce.

 

Le sénateur Ted Cruz est le candidat le plus susceptible de résister à la poussée de Donald Trump. Mais les propos du Texan ciblant les partisans du milliardaire n’aident pas sa cause. Le 10 mars, en entrevue, Ted Cruz a dit que les gens qui choisissent Donald Trump sont des électeurs peu informés et peu engagés qui, quand ils se penchent sur les programmes des candidats, finissent par l’appuyer, lui. Ces propos de Ted Cruz ont enflammé les réseaux sociaux.

 

En fait, plus la candidature de Donald Trump est dénoncée, plus l’appui pour le milliardaire se renforce. Vendredi soir, à Chicago, des échauffourées entre des opposants et des partisans du milliardaire ont incité Donald Trump a annuler sa présentation.

Le sénateur Ted Cruz a rapidement blâmé Donald Trump pour la violence.

 

Mais ce reproche lancé par le Texan au milliardaire pourrait encore se retourner contre lui. Les partisans de Donald Trump estiment que l’annulation de ce rassemblement pourrait se traduire par encore plus de votes pour le milliardaire.

 

Donald Trump dit avoir décidé d’annuler sa présentation pour éviter que l’événement ne dégénère dans la violence. Il a dit, en soupirant, « on ne peut plus faire de grand rassemblement dans une grande ville sans risque de violence potentielle. Mais qu’arrive-t-il donc à la liberté d’expression ? »

 

S’il semble de plus en plus clair que le milliardaire va remporter l’investiture républicaine, il faut espérer que Ben Carson a raison quand il dit que l’on verra davantage le Donald Trump analytique que le Donald Trump grandiloquent et provocateur. Essentiel. Car les nerfs de beaucoup d’Américains sont à fleur de peau.

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  • « I’m not racist, I hate political correctness »

    Le problème est là, c’est exactement ça. Ceux qui s’en prennent au politiquement correct sont des gens qui en ont marre d’être ostracisés s’ils disent de mauvaises choses sur les noirs ou autres minorités ou qu’ils harcèlent sexuellement des femmes au travail, ils veulent enfin dire ce qu’ils veulent sans que les cibles de leur haine puissent répliquer, comme dans les années 60.

    Ted Cruz a raison, la majeure partie des supporters de Trump sont des gens de classe populaire, peu informés et facilement manipulables en plus d’être racistes.

    M. Girard, vous avez sans doute vu ce qui s’est passé dans les écoles américaines ces derniers temps avec des élèves et étudiants qui ont répliqué le comportement de Trump en insultant des noirs, en lançant des projectiles sur des Asiatiques ou en moquant des joueurs latinos sur les terrains de sport. Vous pourrez dire toi ce que vous voudrez mais cet homme a fait sorti une haine incroyable, il a donné un sentiment de légitimité a une partie haineuse de la population qui commence à se lâcher, jamais je n’ai vu quelque chose comme ça, ce n’est pas l’Amérique sue tant de gens dans le monde admire. Et rien de ce que vous direz ne changera ce que cet homme a dit, les forces obscures qu’il a libéré de leurs chaînes. Les partisans de Trump sont des haineux, c’est confirmé, c’est hautement visible.

    Peu importe qu’il devienne soudainement modéré ou cérébral, il ne pourra jamais faire oublier ce qu’il a dit ou provoqué pendant les primaires.

    Des articles lus ici et là font état d’une très forte hausse des inscriptions et naturalisations de latinos, asiatiques et musulmans notamment, qui affirment que la peur de Trump les a motivés. Il va avoir des forces incroyablement puissantes contre lui, pire que ce que Romney a subi en 2012.

    • Akashi, il faut être prudent quand on place les électeurs dans des catégories. Ted Cruz a d’ailleurs reconnu qu’il n’aurait pas dû qualifier les partisans de Trump de  »low information voters ».

    • « Le problème est là, c’est exactement ça. Ceux qui s’en prennent au politiquement correct sont des gens qui en ont marre d’être ostracisés s’ils disent de mauvaises choses sur les noirs ou autres minorités ou qu’ils harcèlent sexuellement des femmes au travail, ils veulent enfin dire ce qu’ils veulent sans que les cibles de leur haine puissent répliquer, comme dans les années 60 »

      Ne serait-ce pas là le point absolu du racisme. Traiter comme inférieurs les gens sur la base de ce qu’ils disent ou font ?
      Et « mauvaises choses » c’est quoi ? Dire qu’il y a aux USA nettement plus de meurtriers noirs que blancs, en proportion et en absolu ? Dire que le probabilité d’être dans un gang violent est plus élevé quand on est latino que quand on est asiatique ? Dire que la majorité des femmes sont plus heureuses à travailler avec des enfants, dans le relationnel, ou même soyons fous, à la maison, plutôt que dans l’armée, la finance ou les STEM ? Les faits, les statistiques sont des red-necks racistes et sexistes ?

      Le politiquement correct c’est la mort du premier amendement, la mort de la pensée et la mort de la liberté. Le politiquement correct c’est l’anti-libéralisme par excellence.

      Mais bon, soyons fous, on va dire sur un site libéral que les gens contre le politiquement correct sont des abrutis racistes, et l’image que les autres lecteurs auront de nous sera positive. Et la licorne rose bondit sur l’arc-en-ciel, aussi ?

  • Au début de la campagne, Trump m’insupportait au possible, je soutenais (sans grand espoir de le voir nominé) comme candidat le libertarien Rand Paul, à ce jour, si j’étais un électeur américain, je choisirais sans hésitation aucune Donald J. Trump comme candidat GOP à la Présidence (pour l’élection proprement dit je soutiendrais vraisemblablement le candidat LP…)

  • Oh les belles scènes de violence que Trump a apporté à Chicago. Sa rhétorique haineuse commence à se retourner contre lui, content que les gens commencent à s’y opposer vigoureusement !

    •  » Oh les belles scènes de violence que Trump a apporté à Chicago. Sa rhétorique haineuse commence à se retourner contre lui, content que les gens commencent à s’y opposer vigoureusement !  »

      Sur le coup je ne croit pas que ces personnes valent mieux que ceux qu’il disent combattre. Ce ne sont probablement pas des anti-trump de la base du GOP.

      Trump porte peut-être une certaine responsabilité par ses provocations. Mais il n’y a pas plus bête que ceux qui entrent dans son jeu par la violence. Je n’aime pas Trump mais la violence politique n’a pas de légitimité dans une démocratie. Et c’est valable aussi concernant les exemples d’Akashi de tout ces abrutis qui ont des comportement racistes et xénophobes en usant de la violence

      Ces violence de Chicago ça me fait penser à tout ces ( soit-disant ) anti-fascistes en Europe qui utilisent la violence pour s’opposer aux extrêmes droites.

      D.J

      • Il est vrai que toute violence est condamnable. Apparemment il y avait pas mal de supporters de Bernie parmi ces anti-Trump.

        Néanmoins les mots ont des conséquences et il est temps au Trump en subisse les conséquences, trop faciles d’insulter les gens en espérant obtenir que des bénéfices!

        • L’Amérique est très divisée depuis quelque temps et tous les leaders devraient chercher des manières de réduire la tension en lançant un appel au calme aux gens de LEUR côté.

  • Je conseille à Akashi et son acolyte sweepingwave de lire « la psychologie des foules » de Gustave le Bon. L’homme devient primitif dès qu’il est en groupe, déraisonné et manipulable. Ce n’est pas uniquement l’effet Trump mais aussi les opposants à Trump (enfin, ce qui en reste parce que l’opposition a été particulièrement ridicule et n’a vraiment pas élevé le niveau).
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_des_foules_(livre)

  • C’était a prévoir, un candidat aux primaires n’est pas un candidat aux elections nationales, l’audience n’est juste plus la meme. Chaque election, c’est le meme cirque, et la meme mascarade condescendante de nos merdias en Europe _ comme si nous avions des leçons a donner, avec nos champions du monde. Trump est il plus raciste que Vals? Réfléchissez bien. On ne parle pas de la forme, n’est ce pas, mais du fond.
    Nous avions le ti nain et le capitaine feignasse de pédalo, les ricains une pourriture Clinton de plus, et Trump. Peste, cholera.

    • D’accord avec vous sur le fait que toutes ces élections sont un vaste cirque.

      Ca me rend triste de vivre à une époque où les élections présidentielles, et plus généralement les élections politiques, occupent années après années une part si importante dans nos vies.

      C’est triste de voir tant de ressources, d’énergie, de temps, gaspillés en pur perte, et de voir tant d’espoir suscité en vain du fait de politiciens, qu’il s’agisse de Trump ou Clinton ou Sanders ou autre, qui font des promesses qu’ils ne pourront jamais tenir. Cette élection a perdu le peu d’intérêt qu’elle avait à partir du moment où Rand Paul s’est barré.

      Les peuples se font continuellement arnaquer par les politiciens mais continuent à croire en eux à chaque élection. Au bout d’un moment, ce sont les peuples qui devraient avoir honte, et non plus seulement les politiciens. Comme dit l’expression « Fool me once, shame on you; fool me twice, shame on me ».

    • les primaires ne stont pas l’election c’est evident

      imaginez un politicien intelligent ( si si ça existe mais en prive pas devand les medias) et plein de bonne volonté (oui il y en a qui y croient)

      pour agir il doit être élu
      pour être elu il doit etre choisi aux primaires

      pour plaire aux primaires il faut faire le spectacle être un bateleur sans nuances (de toute façon si on le fait pas on passe inaperçu)

      le but c’est de réussir apres a renverser la vapeur pour aller aux electrions en candidats serieux

      pour ça il faut montrer qu’on calme le jeu par exemple en annulant une réunion  » pour ne pas provoquer de violences »

      ou faire un bon coup de pub en se faisant adouber par un ex adversaire reputé, noir de preference

      plus ça vas moins je le trouve clown

      et si il réussi chapeau l’artiste

  • Il est clair que Trump commence, mais commence seulement car ses récents propos sur les musulmans qui « nous haïssent » indiquent qu’il n’a pas complètement changé de stratégie, à faire évoluer son discours voire à opérer un virage à 180°. Quand je l’entends nous raconter qu’il est flexible, et que quiconque ayant réussi dans la vie l’est, je comprends personnellement « je vous raconte n’importe quoi depuis des mois et je ne ferai pas le centième de ce que je dis ».

    En ce qui concerne les événements de Chicago, ce sont les partisans de Sanders qui en sont responsables, l’extrême gauche est violente par nature et ne fera, ici, que renforcer Trump car les Américains placent le premier amendement de leur Constitution au dessus de tout.

    L’appel de Rubio à voter Kasich dans l’Ohio est sans doute une première, je n’ai pas souvenir d’un autre candidat en compétition faire de même. J’imagine qu’il sait qu »il est cuit et son seul objectif doit être désormais de faire barrage à Trump.

    • S’il est révélé que les partisans de Sanders veulent effectivement empêcher Donald Trump de s’adresser à ses partisans, cela jouera en effet en sa faveur. L’attachement de l’Américain pour le premier amendement sera définitivement un facteur.

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