L’économie selon Donald Trump : taxes, subventions et idées simples

L’économie selon Donald Trump est simple et il a des idées simples pour que tout aille mieux.

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Darron Birgenheier-Donald Trump in Reno Nevada-janvier 2016 (CC BY-SA 2.0)

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L’économie selon Donald Trump : taxes, subventions et idées simples

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 mars 2016
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Par Simone Wapler

Darron Birgenheier-Donald Trump in Reno Nevada-janvier 2016 (CC BY-SA 2.0)
Darron Birgenheier-Donald Trump in Reno Nevada-janvier 2016 (CC BY-SA 2.0)

 

Je m’amuse beaucoup avec Donald Trump.

Son discours nous change de celui des PhD, les énarques version américaine. Je me fiche éperdument de qui les Américains éliront pour mal gérer leur pays ; Donald est mon candidat comique préféré.

J’ai bien aimé son histoire de fabriquer les iPhones aux États-Unis.

« Nous allons amener Apple à construire leurs maudits ordinateurs et machins dans ce pays plutôt que dans les autres pays ».

L’économie selon Donald Trump

L’économie selon Donald Trump est simple et il a des idées simples pour que tout aille mieux.

Presque tout le monde possède ou a envie de posséder un appareil Apple, même si personne ne vous oblige à en acheter un. Le succès de la marque tient au fait que ses objets sont utiles et agréables.

Les États-Unis ont un énorme déficit commercial, ils exportent moins que ce qu’ils importent et ils noient le monde sous leurs dollars. Rapatrier la fabrication des iPhones sur le sol américain est une brillante idée de notre Donald à la crinière jaune. Moins de dollars à l’extérieur, plus d’iPhones à l’intérieur.

En France, on n’a pas de pétrole — on a des intellectuels aussi dangereux que Donald, mais moins rigolos. Donald a piqué son idée de « patriotisme économique » à Arnaud Montebourg, notre flamboyant ex-ministre de l’Industrie et du redressement économique, moulé en marinière pur coton d’Égypte. Comme il fut éphémère, je vous rappelle à quoi il ressemblait.

Ma propre belle-mère avait à l’époque estimé qu’un homme capable d’accepter un portefeuille de ministre portant un nom aussi prétentieux que « redressement productif » était dénué de bon sens. L’avenir a prouvé que ma belle-mère avait raison, même si elle n’a aucun diplôme d’économie. Elle se contente de dépenser un peu moins que ce qu’elle peut se payer, d’acheter ce qu’elle pense lui être utile ou ce qui lui plaît, et, dans tous les cas, au meilleur prix possible. Le « patriotisme économique » l’a donc laissée de marbre.

Le patriotisme économique : taxez ce que d’autres font mieux que vous

Le patriotisme économique n’est qu’une arnaque de plus. Supposez que vous soyez Norvégien et que vous aimiez les oranges. Vous mangez des oranges espagnoles car les Espagnols ont dans ce domaine un avantage concurrentiel sur les Norvégiens : chaleur et soleil favorisent la pousse des agrumes. Cet avantage gratuit (oui, nous vivons dans un monde cruel) fait que malgré le coût du transport entre l’Espagne et la Norvège, les Norvégiens peuvent se payer des oranges.
Arrive un grand planificateur patriote norvégien ; il souhaite compenser la cruauté de l’avantage concurrentiel gratuit des Espagnols et de la mondialisation et taxe à l’importation les oranges espagnoles. Les Norvégiens payent donc plus cher leurs oranges.

En tout contribuable sommeille un consommateur (et inversement)

Cette situation attire le regard d’un entrepreneur qui calcule que produire des oranges en Norvège pourrait alors devenir rentable. Il grenouille donc auprès du gouvernement pour :

  • Obtenir du ministère du Patriotisme économique des subventions pour une orangeraie norvégienne chauffée au pétrole norvégien et éclairée aux UV artificiels.
  • Que le ministère de la Santé fasse la promotion des bienfaits de la vitamine C ce qui lui fera de la publicité indirecte gratuite.
  • Que le ministère de l’Écologie vante les mérites des productions de proximité à trace carbone diminuée, toujours pour la publicité indirecte gratuite.

Tout cela évidemment aux frais des contribuables norvégiens qui pourront désormais manger des oranges toujours aussi coûteuses mais en plus subventionnées.

Qui profite de cette histoire ? Les grands planificateurs et l’entrepreneur, nos patriotes. Qui est lésé : les Norvégiens amateurs d’oranges, qui les payent bien plus cher.

Il n’y a rien que des taux d’intérêt négatifs ne puissent arranger

Mais revenons à Donald Trump et aux iPhones. Combien coûterait un iPhone made in USA ? Un éditeur spécialisé, CNET s’est penché sur la question plus vite qu’Apple (qui est trop occupé avec le FBI en ce moment) et est revenu avec un chiffre : 1 300 $ minimum.

Donald n’est pas idiot, il a la parade : il se propose de mettre une détaxe de 35% sur les produits made in USA. Ce qui pourrait ramener le prix de l’iPhone à… 877,50 $ minimum. C’est encore plus cher qu’aujourd’hui (650 $), mais quand on aime sa patrie, on ne compte pas. Évidemment, il reste un petit problème. Apple exporte, et si Apple double ses prix, les exportations pourraient baisser. Mais on ferait encore plus de patriotisme économique pour compenser.

Quel est l’avantage concurrentiel de la Chine pour produire les machines à la pomme que n’auraient pas les États-Unis ? Les salaires. Les Chinois de Foxconn sont moins bien payés que les salariés les moins bien payés des États-Unis. Ceux du Wyoming et de Géorgie touchent 5,15 $ de l’heure. À huit heures par jour et cinq jours par semaine, ils gagnent encore le double des Chinois.

Pour compenser, le gouvernement Trump pourrait très bien payer des Américains pour qu’ils achètent des téléphones Apple made in USA. Il suffit de leur accorder un crédit à taux d’intérêt négatif et le tour est joué !

Ou bien le gouvernement Trump pourrait aussi payer les gens de façon à compenser les mauvais salaires d’Apple.

Ou les deux… Le gouvernement paye les Américains pour fabriquer les téléphones et le gouvernement les paye pour les acheter, à crédit, bien sûr.

Et pour les payer, le gouvernement crée de l’argent.

Ou bien le gouvernement Trump pourrait forcer Apple à distribuer ses dividendes en salaire. Les actions Apple s’effondreraient ce qui ruinerait les fonds de pension actionnaires et les retraités qui dépendent des dividendes de sociétés comme Apple. Pour compenser, le gouvernement Trump paierait les pensions en créant de l’argent.

Au fond, c’est triste, Trump est comme les autres. Il n’aime pas l’idée que la croissance économique dépende de la liberté qu’on laisse aux gens de choisir ce qui leur convient et de s’organiser pour le produire au mieux. Il ne souhaite pas faire appliquer les mêmes lois à tout le monde pour instaurer une concurrence loyale, sans carottes pour les uns (avantages fiscaux et passe-droits) ni bâtons pour les autres (taxes et impôts).

Trump a beaucoup trop d’idées.

Ce qu’il nous faudrait, c’est quelqu’un sans idée, qui nous laisse respirer et avoir nos propres idées. Mais ce ne serait pas un comique.

Pour plus d’informations de ce genre, c’est ici et c’est gratuit.

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  • Excellent article. Merci à Simone Wapler.

  • Trop occupés à défendre la méfiance de Trump envers le politiquement correct, beaucoup de libéraux en oublient que Trump n’est pas libéral. Merci à cet article d’avoir rappelé cette vérité.

  • Enfin quelqu’un qui nous explique bien qui est Trump: Un étatiste pur jus et ridicule.

    Il était temps !

    • En effet, cet angle d’attaque est terriblement efficace mais les adversaires de Trump s’en servent-ils ? Ont-ils d’ailleurs d’autres idées que celles du trublion gominé au Fruit d’or ?

      • Terriblement efficace ? Les supporters de Trump s’en moquent, le succès de Trump repose sur sa promesse d’un mur pour stopper les « violeurs mexicains ». Ses supporters sont largement à l’aise avec un programme étatiste.

      • « Ont-ils d’ailleurs d’autres idées que celles du trublion gominé au Fruit d’or ? »

        Ted Cruz propose une réduction ambitieuse (mais loin d’être radicale) de la taille de l’état.

        • Ahah, merveilleux. Il propose une théocracie. Si effectivement c’est ambitieux, il ne s’agit en rien d’une réduction de l’état.

          • Il faut vraiment être un athéiste de combat pour avoir l’impression que Cruz propose une théocratie… Concrètement vous entendez quoi par la ? La limitation de l’avortement ?

            • « We understand that our rights come not from a king or queen, not from government, but from The Lord God Almighty. Today there are great challenges facing our nation, but if America is going to continue to stand strong, we must first be on our knees. »

              Et ce n’est qu’un apéro …

              • C’est sa vision de l’Amérique, on est dans le domaine du spirituel. Je ne vois vraiment pas le problème de cela. Ce qui vous choque c’est qu’un type parle de ses croyances ? Moi je trouve plutôt ce discours rafraichissant, in god we trust ! 🙂

              • C’est plus ou moins ce que pensaient quasiment tous les pères fondateurs (des USA et du libéralisme). C’est de cette approche qu’a pu naitre la philosophie des droits naturels, de la liberté comme propriété intrinsèque de l’homme.
                Difficile d’y arriver sans dieu… au moins comme idée/concept.

                Après, Cruz joue la dessus mais ce n’est pas le seul. Obama à fait pareil (en s’appuyant beaucoup sur les « black churches »… un poil raciste, donc), et Rubio au moins autant.

                Relisez Reagan, vous verrez la même chose.

                Oh, la terrible théocratie que les USA des années 80 !

  • « Ma propre belle-mère avait à l’époque estimé qu’un homme capable d’accepter un portefeuille de ministre portant un nom aussi prétentieux que « redressement économique » était dénué de bon sens » : je crois même qu’il s’agissait de redressement productif, ce qui ne retire rien à votre propos, au contraire. Bravo pour cet article !

  • et n’oublions pas les espagnols qui perdent du pouvoir d’achat et ne peuvent plus acheter de produits norvégiens… au détriments donc de norvégiens…

  • Pas d’accord avec cet article. Il est vrai que le cout de revient d’un iPhone fabriqué aux USA revient actuellement plus cher que fabriqué en Chine. mais que représente ce coût dans le prix final et que représente le coût de la main-d’oeuvre d’une chaîne robotisée aux USA dans d’autres conditions environnementales ? Pourquoi dans cet article n’est pas évoqué la proposition de D. Trump de supprimer l’impôt sur les sociétés, ce qui compenserait, à mon avis, largement ces coûts et qui permettrait à Apple de rapatrier ces bénéfices aux USA.

    • ‘supprimer l’impôt sur les sociétés’

      Tu es au courant qu’aux USA le Président n’est pas un roi et que le Congrès est plus puissant que lui ? Jamais une telle proposition ne passera le Congrès. Faire des promesses incroyables est une chose mais là c’est vraiment gros…

      • Sweeping ,

        «  »Faire des promesses incroyables est une chose mais là c’est vraiment gros… » »

        Peut être , mais ce ne sont que des promesses , qui n’engagent que ceux qui veulent bien y croire , comme le dit un article de la constitution frenchie de 1958 ( 27 ou 28 …article incompréhensible pour un non juriste…d’ailleurs ) mais quand vous avez l’actuel état US enfoncé avec 20000 milliards de $ d’endettement et constitué en plus grande partie de food stamps et autres aides sociale ( du réel et pas de la promesse , on peut penser que le pb est ailleurs …et sous nos yeux …

    • Premièrement, la proposition de Trump est de réduire le taux d’IS à 15% et non de le supprimer, ce qui n’est pas un élément de son programme favorable à sa candidature puisque les autres candidats proposent eux aussi quasiment la même chose voir mieux, mais sans toutes les autres conneries autour (comme la taxe de 45% sur les importations chinoises).

      Deuxièmement, Apple ne paye presque pas d’IS et cela ne représente qu’une très faible part du cout de revient. Enfin en l’état actuel de la technologie et des règlementations il n’est pas envisageable d’automatiser entièrement la fabrication d’un e-phone (mais cela sera certainement le cas dans les années à venir, provoquant un mouvement de relocalisation sans la moindre intervention du gouvernement).

    • coût de la main d’oeuvre 40$ et 200$ de composants, c’est le prix d’un iphone sortie d’usine.
      le reste c’est r&d et pub qui sont deja au usa.

      • @Rameaux: Alors d’où viennent les 1300$ calculés par le CNET et que reprend l’auteur complaisamment ?

        • http://www.cnet.com/news/if-donald-trump-had-his-way-your-iphone-would-be-insanely-pricey/

          « Now assume Apple goes the economic route and places a manufacturing plant in Wyoming or Georgia, which happen to have the country’s lowest minimum wage at $5.15 an hour. Working eight hours a day, five days a week, a US worker would make $824 a month, or more than double the Chinese worker. If Apple were to employ someone in its home state of California, where the minimum wage is $9 an hour, the monthly pay is $1,400, or more than triple the Foxconn worker.

          Assume you have a pool of workers skilled enough to handle the task (you don’t) and then assume those workers will work for minimum wage (they won’t). After awhile, things don’t add up.

          While there are a number of other factors that go into an iPhone, including the components, shipping, marketing and research and development, doubling the labor costs could significantly hike up the price of an iPhone. The starting price of Apple’s marquee iPhone 6S is $650 — would you be willing to pay for the phone if it was $1,300? Or more? »

          en clair puisque l’employer us est payé deux fois le prix de l’employer chinois le prix de l’iphone est deux fois plus élevé.

  • Je suis globalement d’accord avec cet article, et les soutiens français à Trump sont tout aussi rigolos que Trump lui-même. Cependant je réagis à « Presque tout le monde possède ou a envie de posséder un appareil Apple »… heureusement, c’est faux. Beaucoup de gens aiment les produits Apple, et peut-être même une majorité de consommateurs (à vérifier quand-même), mais je pense qu’on est loin du « presque tout le monde » car heureusement il reste beaucoup de consommateurs qui ont remarqué l’existence de concurrents, meilleurs qu’Apple pour certains. Je connais plusieurs personnes autour de moi qui sont d’ailleurs très tristes et honteux d’avoir succombé aux entreprises de comm’ et d’avoir acheté trop cher quelques uns des produits en question et de ne pas réussir à s’en servir, les trouvant finalement inutiles et désagréables justement. Un de mes amis me montrait sa tablette en en vantant les mérites ergonomiques… au bout de 10 minutes d’énervement dessus j’arrivais enfin à faire une action simple pour tout autre appareil, mon ami me demanda alors avec enthousiasme comment j’avais réussi car lui-même avait abandonné.
    Etant donné qu’aujourd’hui encore Apple est leader de son secteur économique (à tel point que quand ils sortent un nouveau produit, technologiquement retardataire désormais, tous les concurrents relèvent leur prix) et que ce leadership est globalement construit sur le sentiment de hype, je me demande si la hausse du prix ne pourrait pas aussi relancer cette image qui tout de même est petit à petit remise en cause. Certes la part de marché pourrait baisser, mais le désir pourrait en être revivifié : les dynamiques actuelles ne me semblent pas si favorables que ça pour Apple qui devient, pour de plus en plus de personnes même si c’est lent, un peu has-been il faut bien l’avouer.

  • « Qui est lésé : les Norvégiens amateurs d’oranges, qui les payent bien plus cher. »

    En l’occurrence, il s’agit surtout d’une atteinte à la liberté d’un groupe minoritaire qui raffole des oranges (les gouvernements renoncent toujours à déplaire à un nombre important d’électeurs).

    Au mieux, c’est un impôt déguisé sur un produit classé arbitrairement comme produit de luxe. Mais avec un coût de prélèvement exorbitant. Si on regarde bien, on fait la même chose en France dans une multitude de domaines sous une multitude de formes et de prétextes. Et sans que personne n’évoque jamais le cout pour l’économie de tous ces impôts cachés.

    • Je ne vois vraiment pas où est le problème. Si un norvégien — qui plus est s’il habite au-delà du cercle polaire — veut manger des oranges et du steak de gnou, il n’a qu’à fonder une société privée d’importation d’oranges et de gnou, et acheter ces deux produits au prix qu’il aura librement convenu avec cette société.

      L’état norvégien n’a absolument pas à se mettre en quatre pour satisfaire les lubies de 4 pelés et 3 tondus qui voudraient que les autres paient pour eux. C’est marrant tous ces soi-disant libéraux qui commentent sur Contrepoints : tu grattes un peu, et tu trouves un socialiste étatiste.

      • C’est marrant tous ces soit-disant commentateurs qui viennent troller sur Contrepoints. Est-ce que le libéralisme leur fait peur et qu’ils sentent qu’ils ont mangé leur pain blanc ?

  • Trump est au moins autant socialiste que Sanders. Voilà, la vérité.

    Seul différence ? Trump est suffisamment malin pour ne pas se définir comme socialiste dans un pays viscéralement anti-socialiste (enfin, la haine n’en concerne que le nom si l’on en croit les résultats des primaires républicaines …) …

  • > Presque tout le monde possède ou a envie de posséder un appareil Apple

    Certainement pas. Posséder (ou plutôt, être possédé par) un appareil Apple, c’est exprimer sa haine de la liberté.

    • Je vous rejoins, je n’ai pas d’I-phone !

      On est trop dépendant, trop  » accro « , il a tué les conversations ( surtout dans les endroits publics ) et on est  » fliqué  » partout où on se trouve, à la merci des Illuminati.

      Vivent l’ébonite, le vinyle et les bons gros bouquins !

      • L’I-phone n’est qu’un produit (je n’en possède pas). Il représente à lui seul la réussite d’Apple. Mais cette réussite n’est pas liée au produit mais au marketing. Et bien qu’assez réfractaire au marketing, je pense qu’Apple a raison à 100% : on doit être fier de posséder un objet, se l’approprier, avoir une relation émotionnelle avec l’objet.

        Et cela vaut autant pour un vinyle ou un gros bouquin !

        Quelle détestable et dangereuse manie de remettre en cause les choix et les réactions émotionnelles des autres pour imposer ses points de vue.

        • La consommation de flux nous fait atteindre nos propres limites cognitives : nous ne sommes plus capables de nous projeter dans les choses que nous achetons et a fortiori d’en être fiers. Ce qui est appelé trop rapidement « surconsommation » permet justement de se réapproprier la relation que nous avons aux objets en ne considérant que leur possibilité d’être utiles, pouvant donc être jetés si tôt dépassés.
          Les i-machins ne font absolument pas exception, et les fans de la marque se jettent d’ailleurs dès qu’ils peuvent sur les nouveaux produits. La « fidélisation » se joue alors sur la relation entre l’image de la marque et l’image que le consommateur veut avoir de lui-même… il n’empêche que c’est une approche de moins en moins efficace. Google de son côté continue d’essayer de rechercher toujours plus d’utilité sans tentet de surfer sur l’auto-identification des consommateurs (qui ne sont plus vraiment des clients d’ailleurs mais plutôt des usagers)… alors Google est un géant, mais d’autres entreprises modernes essayent de s’adapter à ce nouveau paradigme. De manière générale je dirais qu’Apple pousse les logiques de l’ancien monde à leur paroxysme, étant toujours à deux doigts de les dépasser mais ne franchissant jamais le cap. L’iphone par exemple n’a pas véritablement changé la relation du consommateur au portable (Microsoft était pas loin d’atteindre le même stade mais avançait lentement), c’est bien Android qui a changé la donne au final (et Apple de devoir suivre, à reculons, une voie qui n’était pas celle qu’ils avaient choisie).

          • un smartphone android est aussi un bel objet et on peut s’y attacher – ce qui est votre cas si je ne m’abuse. Mais Apple est bien copié par les fabricant de matériel – et ce n’est pas sans raison.

            Je crois que vous faites une erreur en imaginant que les comportements humains changent (et que Apple aurait une stratégie dépassée) : l’intérêt se reportent sur d’autres cibles quand la précedente ne distingue plus son utilisateur. Et si je ne peux (ou ne veut) m’identifier comme possesseur d’I-phone ou de Smartphone Android (ce qui est mon cas), je trouverais une autre cible : une voiture allemande, une chaine hifi danoise, un sac à main français … ou comme le possesseur d’une maison « domotisée », d’une voiture électrique ou de toilettes sèches car il en faut pour tous les gouts. Il y a dès lors un marché pour toute entreprise qui sait surfer sur les modes et flatter ses clients. (Mais le client en a pour son argent – plus il paie cher et plus il est content).

            Quant à Google, son modèle commercial incite à être prudent quand il prétend faire le bien de l’humanité …

            • Et notez bien que je ne critique pas les amateurs d’Apple ou d’Android ou d’oranges comme le Troll écolo ci-dessus qui veut priver d’oranges les petits nenfants norvégiens parce qu’elles ne poussent pas (encore – malgré le RCA) au dessus du cercle polaire …

  • Bof, trump n’est qu’un politicien moyen, en France il serait invisible tellement il se fondrait dans le troupeau serré des démagogues de tout poiles

    • Non, il passe mieux à la télé que nos politiciens. Nous aurons sans doute notre Trump à nous, mais c’est forcément plus lent car chez nous la télé fonctionne encore plus sur un biais économique créé par l’état qu’aux US.

  • je ne sais pas qui est comique , Trump ou l’auteur(e) de l’article , j’ai bien ri.
    Trump est encore un amoureux du travail, une brute épaisse qui n’a pas compris que ce sont les milliards l’important pas où ils sont fabriqués à moins qu’il le sache mais , faut bien se faire élire par ces couillons d’électeurs toujours entre 2 jobs ou pas du tout !

  • La vraie phrase de Trump est de « nous devons forcer Apple a construire leurs ordinateurs maudits dans ce pays »….

    Il ne fait que recycler une polémique de 2010.

    Jobs avait déja répondu:
    Apple emploie 76.000 personnes aux Etats – Unis, et 361.000 emplois américains chez les sous traitants.

    La glace incassable des écrans de ipad sont fabriquées aux USA par Corning dans une usine du Kentucky et une autre dans la banlieue de New york.

    Les Mac Pro, sont assemblés au Texas par Flextronics

    Les puces de l’Iphone sont fabriqués par Samsung à Austin.

    Les puces Intel dans les produits Apple sortent à 70% des usines de l’Arizona, Nouveau-Mexique et Oregon.

    Le logiciel de fonctionnement, véritable source de la valeur ajoutée est une fabrication Américaine, comme celui de son concurrent Androïd.

    Steve Jobs déja accusé à l’époque en Octobre 2010 a indiqué qu’il ne pouvait pas le faire une totale construction aux USA car il n’y avait pas assez d’ingénieurs spécialisés aux USA par rapport à la Chine.

    • Non on peut trouver des ingénieurs spécialisés aux USA, je connais bien ce secteur, mAIS C’EST une question de salaires.. ne croyez pas tout ce qu’on dit dans les journaux.. il faut lire la presse dans le domaine de l’éducation ou se renseigner aupres des universités aux Etats Unis. .. j’habite Aux USA. Tous les ans, La Chine envoie ses ingenieurs faire un phd aux Etats Unis,et beaucoup d’entre eux veulent rester aux USA,,pourquoi ne rentreraient ils pas? On dit que la Chine avance,et ce n’est pas une question de salaire, car les entreprises americaines en Chine offrent un excellent salaire..
      .. je pense que les Indiens s’adaptent mieux aux USA .. si vous habitez aux USA, vous constaterez qu’ils s’adaptent dans les entreprises internationales comme GE, BAXTER, Apple…C’est impressionnant.. Certains sont expressifs, un peu comme les Italiens! Un peu trop,

      Quant A Trump, il promet beaucoup…. on ne parle de Rubio.. qui est un bon candidat.. il est le candidat le plus adequat et realiste.

      DE TOUTE FACON,.Hilary CLINTON va gagner, c’est certain. ELLLE A TOUJOURS DIT QU’ELLE VOULAIT ETRE LA PREMIERE FEMME PRESIDENTE … ELLE VA Y ARRIVER. EN TOUT CAS, elle est mieux que Trump.. PLUS SOBRE.. LES JOURNALISTES UTILISENT TRUMP POUR LA FAIRE GAGNER.. TRUMP EST CONTENT..MAIS JE ME DIS QUE RUBIO EST BIEN MEILLEUR..

  • Sauf que le calcul de CNET est particulièrement grossier et très probablement faux.
    La logique étant, un salarié US gagnant au moins deux à trois fois plus qu’un salarié chinois, un Iphone coutera au moins deux fois plus cher.
    Ridicule, comme si un Iphone était vendu à prix coutant et que son prix venait uniquement du travail et pas des composants etc..
    Si Apple était forcé d assembler ses Iphones aux US, elle choisirait surement de réduire un peu ses marges pornographiques plutot que de doubler le prix de ses produits.

  • Tiens ! Dans TRUMP, il y a UMP ! Amusant, non ?

    Ce personnage incarne parfaitement le déclin ( inéluctable ? ) des États-Unis, bien amorcé avec ce guignol prétentieux d’OBAMA …

    Quant à Simone WAPLER, elle est formidable ( notre nouvelle Ayn RAND ? ) !

  • En France, comme de coutume, on aime bien donner des leçons, même quand on n’y connaît rien et qu’on n’a pas gagner le dixième de ce qu’a gagné le gars en face.

    En plus, croire que les programmes sont appliqués, cela relève de l’ignorance ou du comique.

    • @Général : C’est dingue, vous ne prenez même pas la peine d’expliquer en quoi selon vous l’article à tort de croire que Trump n’est pas libéral. Vous n’en avez strictement rien à cirer d’être face à un article qui vous démontre par A + B que Trump n’est pas libéral.

      Tout ce qui vous intéresse, c’est de pleurnicher en prétendant que les libéraux sont stupides de jugés Trump sur ces propos plutôt que de deviner ses intentions secrètes, et de pleurnicher en voyant des sophismes ad hominem partout alors qu’il n’y en aucun dans cet article (contrairement à un autre article de contrepoints qui affirmait bêtement que Trump est un businessman médiocre)

      Trump n’est pas un businessman médiocre, mais cela ne fait pas de lui un libéral.
      Trump est contre le politiquement correct, mais cela ne fait pas de lui un libéral.

      Souhaitons qu’à l’avenir les partisans de Trump nous explique en quoi il est libéral au lieu de constamment faire les Caliméros.

      • Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas moi qui pleurniche, mais bien ceux qui ne cessent de voir en Trump une catastrophe.

        Trump n’est peut-être pas libéral, mais il n’est pas socialiste non plus. Et c’est le seul qui serait susceptible de remettre de l’ordre dans la baraque.

        Il sait négocier, n’est pas impressionnable et sait ce que vaut l’argent. Pour le coup, je ne vois aucun autre homme qui serait capable de réussir là où les autres ont échoué et de maintenir la barre dans des période de troubles géopolitiques.

        • Pourquoi c’est le seul à la hauteur, parce que c’est le seul qui a compris qu’il fallait qu’il affirme (sans le prouver) qu’il n’a pas un petit pénis ? En quoi il n’est pas socialiste, parce qu’il le répète sans arrêt ?
          Il sait négocier quoi au juste, ses dettes ? C’est quoi l’ordre dont il parle… celui du grand-père qui crie au scandale en croyant qu’on ne le respecte plus à force d’avoir du mal à avaler correctement son riz ou quand sa moumoutte se barre ?

          • Savoir négocier ses dettes dans un pays endetté à hauteur de 16 500 milliards de dollars, c’est déjà une qualité appréciable toujours plus utile que de savoir baratiner.

            L’ordre est à la fois politique, économique, social et sécuritaire. Les périodes à venir verront à n’en pas douter des troubles géopolitiques et économiques conséquents, non seulement pour les USA mais aussi pour le reste de l’Occident. L’émergence d’une Chine menaçante, la menace russe à l’est, le délitement du Moyen-Orient avec le péril islamiste, le retour de l’instabilité en Amérique latine et en Afrique vont alimenter des conflits et des tensions futurs. Associer à cela des problématiques comme la mondialisation, les crises financières, la robotisation, et vous obtenez un monde qui risque à tout moment d’entrer en ébullition.

            Je ne suis pas un marchand de fin du monde, en revanche, je ne suis pas gaga devant l’évolution d’un monde qui se fait de plus en plus rapide, au détriment non seulement des peuples mais également des décideurs.

            J’ai l’intuition que Trump, de par son tempérament et son expérience, fait partie de ceux qui ont la trempe pour affronter les possibles bouleversements que nous réserve l’avenir.

  • Facile de se moquer de Trump et ses propositions taillées à la hache, mais la vraie réalité est le rejet de la classe politique actuelle et de ses pratiques que les Américains encaissent de moins en moins. Et à part Trump, quel est le courageux politicien qui propose des réformes radicales dans l’intérêt du peuple ? Aussi difficile à trouver au US qu’en France.

  • L’exemple des oranges serai presque marrant s’il n’était pas vrai : au nom de l’autarcie alimentaire, les Norvégiens font tourner à plein régime des serres avec du gasoil pour compenser le manque de soleil.

    Quant à Trump il a toujours préféré aller copiner avec les politocards pour avoir des marchés plutôt que prendre des cours d’économie.

    • Trump a suivi les cours d’économie de l’université de Pennsylvanie dont il est diplômé.
      Quand un économiste lui parle, il est sans doute en mesure de comprendre ce qu’il lui raconte.
      Mais Trump fait de l’économie appliquée.
      C’est pourquoi il pèse 10 milliards de dollars.

    • Oui, et comme c’est du gasoil produit localement alors qu’avec l’hydroélectricité ils ont assez d’énergie pour ne pas en avoir d’autre besoin, c’est mieux d’en faire des oranges que des steaks de pétrole.

  • Il y a les « décideurs » et il y a ceux qui les conseillent plus ou moins bien et que les premiers payent pour leurs conseils.

    Trump ait partie des décideurs puisque c’est un gros entrepreneur en bâtiments – ce n’est pas un héritiermême s’ils descend d’une famille de modestes millionnaires – et qu’il est un multimilliardaire. Sa fortune est estimée entre 4,5 milliards d’USD (Forbes) et 10 milliards (Les Echos) http://www.lesechos.fr/12/10/2015/lesechos.fr/021398141820_donald-trump–une-fortune-de-10-milliards-de-dollars-et-sans-complexes.htm

    Bien évidemment, il n’a pas le langage châtié » d’un énarque ou d’un universitaire, parce que c’est un new-yorkais pur jus d’une part (nous dirions un vrai parigot) et que dans le bâtiment, d’autre part, même si on a les pieds sur terre et parfois dans la gadoue, on ne pratique pas le langage des intellectuels, ce qui n’est pas incompatible avec le fait d’être intelligent, mais d’une intelligence pratique comme pour tous les décideurs.

    S’il s’exprime crument, c’est que c’est sa manière de s’exprimer comme quelqu’un qui n’a pas peur de déplaire et il parle comme un « col bleu » et il est donc compréhensible par les cols bleus.

    J’ai lu que quelqu’un le traitait d’étatiste. Quand on parle d’un ponte du cercle des multimilliardaires américains, c’est à se taper le c.. par terre.
    C’était un réaganien convaincu qui plus tard apporta son soutien à Ross Perot dont il convient ici de faire une bio https://fr.wikipedia.org/wiki/Ross_Perot

    C’est donc un anti-néo-cons qui soutinrent les deux Bush et le bilan de leur politique étrangère aventureuse peut aujourd’hui être fait. Il n’est pas bon. Les néo-cons contrôlent encore le parti républicain, si Trump triomphe, c’est une autre tendance qui prendra le contrôle du GOP

  • article « ministre portant un nom aussi prétentieux que « redressement productif » était dénué de bon sens. »

    Ça ressemblait tellement aux bon vieux noms des bureaux de la défunte URSS que j’ai cru que c’était un gag.

    S’ils veulent encore des noms rigolos avec une bonne teneur historique « Reichsministerium für Volksaufklärung und Propaganda » est libre aussi.

  • Excellent article. Merci !

  • L’histoire des oranges norvégiennes est bien gentille. Mais elle a autant à voir avec Trump, qu’avec n’importe quel autre candidat US.

    Encore un article qui monte un homme de paille contre une cible facile !

    Je constate sur le moteur de recherche, par contre, que Contrepoints ne met guère à l’honneur des critiques libérales ni le chouchou Rubio, ni la très probable Hillary.

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