Par le Parisien libéral
On parle beaucoup de la liberté de la presse, ces temps-ci.
D’abord, parce qu’il y a a eu cet appel de 136 députés allemands appelant à respecter la liberté de la presse en Turquie, appel relayé par la Maison-Blanche.
Dans ce domaine comme dans d’autres, la Turquie prouve qu’elle n’adhère pas au corpus des valeurs démocratiques européennes, et que, donc, sa candidature à l’adhésion à l’UE est peu légitime (euphémisme).
Ensuite, parce que, dans le cadre de la 27ème édition de la semaine de la presse et des médias dans l’école, organisée par le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (le Clemi, une administration de l’Éducation Nationale), les jeunes plancheront sur le sujet de « la liberté d’expression ».
Pendant cette semaine, qui débutera le 21 mars, divers colloques se tiendront, dont la conférence d’Éric Fottorino, ex-directeur du journal Le Monde, sur le thème « Liberté de la presse : où en est-on ? » mardi 22 mars à La Ferté-Macé.
France pays des droits de l’Homme ?
Or, s’il est normal que nos amis allemands ou américains dénoncent ce qui se passe au pays de Midnight Express et du génocide, nié, des Arméniens, il serait encore plus utile qu’ils alertent sur la situation française. Après tout, nous sommes, nous, les Français, le pays des Droits de l’Homme, pas la Turquie. Et c’est nous qui envoyons nos armées se battre aux quatre coins du monde au nom de la démocratie et des Droits de l’Homme.
Et le fait est que la situation n’est pas bonne. Certes, en matière de liberté de la presse, la France n’est pas la Turquie. Mais elle n’est pas, surtout, le Benelux, la Scandinavie, le Canada ou l’Allemagne.
Selon l’indice de Reporters Sans Frontière, la France, en 2015, se classait au 38ème rang mondial des pays dans le monde en matière de liberté de la presse. Sur 180 pays analysés, c’est bien, mais par rapport à une majorité des membres de l’Union Européenne, nos partenaires, c’est très perfectible.
Du coup, quand on lit que dans le cadre des discussions entre l’UE et la Turquie, le président Hollande se permet de déclarer « Il s’est produit en Turquie un attentat qui a fait de nombreuses victimes, mais si l’on peut comprendre que la Turquie veuille se protéger du terrorisme, il ne peut pas être accepté des entorses aux droits de l’homme et aux droits de la presse », on croit rêver !
De quel droit, nous, Français, pouvons-nous, en ce moment, donner des leçons en la matière ?
Rappelons-nous. En 2009, le Parti socialiste faisait des reproches à l’ancien président de la République : la nomination du président de France Télévision par le chef de l’État ; la saisie des relevés de communication d’un journaliste du Télégramme de Brest pour obtenir ses sources dans une affaire de meurtre ; la garde-à -vue de Guillaume Dasquié pour « compromission du secret défense » ; la plainte de Frédéric Lefebvre au PDG de l’AFP relative au traitement des communiqués de son parti ; ou la proximité de Sarkozy avec plusieurs patrons de groupe de presse.
Le Parti socialiste avait bien sûr raison d’être vigilant sur la liberté de la presse.
Ce genre d’images, un journaliste de Reuters empêché de filmer par la police française, est indigne de notre pays.Â
Un journaliste de Reuters empêché de filmer par… par rue89
En 2012, le candidat Hollande déclarait : « Moi président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publiques, je laisserai ça à des instances indépendantes ».
Mais depuis, que s’est-il passé ? L’actuelle majorité a t-elle été plus respectueuse de la liberté de la presse que la précédente ? A-t-elle hissé la France au premier rang en la matière ? Hélas, non.
Passons sur la conjugaison des phénomènes d’autocensure, de mimétisme et de conformisme dans les médias français, qui font qu’une faute dans une dépêche AFP se retrouve diffusée dans l’ensemble des médias…
Le copier-coller de dépêche AFP, faute comprise… pic.twitter.com/1tvIyftUWw via @lumenaduluc
— Maëlle Fouquenet (@mfouquenet) 4 mars 2013
ou que des opinions pas forcément minoritaires ne sont jamais mentionnées dans les journaux. Après tout, il s’agit de choix éditoriaux, que les clients valident ou pas.
Voyons plutôt le fond, la nature des interventions du pouvoir sur la presse.
Le pouvoir dans la presse
D’abord, contrairement à ce qu’il avait promis, le Président Hollande a procédé à des nominations partisanes dans les médias publics.
Après avoir imposé sa candidate à la tête de l’agence de l’Audiovisuel Extérieur de la France (AEF), le président Hollande a nommé le nouveau président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), avant de prendre en main la nomination du président de l’ORTF France Télévisions.
 L’audiovisuel public n’est pas indépendant, il est toujours sous tutelle de l’Élysée.
Par ailleurs, le maintien en vie des canards boiteux de la presse, par le biais des subventions, et l’interventionnisme étatique en matière de structure de revenus et de coûts sur les entreprises de média, induisent un sérieux biais quant à l’indépendance des journalistes. Par exemple, à quel moment la subvention au quotidien d’extrême gauche L’Humanité, par le biais de l’abandon par l’État de créances détenues sur le quotidien à hauteur de 4 086 710 euros, a-t-il fait l’objet d’un débat public ?
Le public, c’est-à -dire les clients, a jugé que le quotidien pouvait disparaître, puisqu’il ne l’achète pas. Pourquoi l’État nous force t-il quand même à financer ce journal ?
Qui plus est, la liberté de la presse en France n’est pas seulement limitée par l’interventionnisme public, mais aussi par les dérives du capitalisme de connivence. On le sait, la possession de certains médias par des grands groupes de maroquinerie, de logistique, de banque ou de BTP peut poser problème. Enquêter sur le film documentaire « Merci Patron » quand on est journaliste au Parisien (LVMH), sur le Crédit Mutuel quand on travaille pour Canal Plus (Bolloré), ce n’est pas évident. Mais heureusement, le net et la blogosphère apportent une réponse à ce problème.
Enfin, en France, nous ne nous contentons pas de nommer le top management des entreprises publiques de médias, ou de subventionner. Il faut aussi des interventions directes dans les rédactions, et la chasse au politiquement incorrect. Ainsi, comment analyser le licenciement de Philippe Verdier, ex-présentateur météo de France TV, viré non pour détournement de l’argent public, mais pour avoir osé écrire un essai, non pas clairement à 100% climato-sceptique, mais mettant simplement en perspective les hypothèses sur le réchauffement climatique.
Au passage, à l’occasion de cette affaire, on a appris que Philippe Verdier avait un époux, notons le silence de la gauche d’habitude plus prompte à défendre les minorités. On ne transige pas avec les vérités révélées du clergé médiatique ! Il faut que les fantassins de base du journalisme public appliquent les directives des généraux de l’Élysée ! Le public n’a surtout pas le droit de savoir qu’existe un débat scientifique.
Oui, la France a mille fois raison de défendre la liberté de la presse. Mais avant d’aller faire des blagues en Chine ou des remarques, justifiées, sur la Turquie, peut-être pourrions-nous améliorer ce qui se passe, ici, chez nous : par exemple faire en sorte que la police ne tire pas sur des journalistes pendant des manifestations ; que la liberté d’écrire des livres existe aussi pour les employés des médias publics ; ou que le président de la République respecte ses promesses en matière de nominations.
Oserait-on également demander que les médias puissent librement informer sur les guerres de François W. Hollande sans que le ministre de la Défense et président du Conseil Régional de Bretagne menace de plainte pour violations du secret défense, ou que le ministre de l’Intérieur ne se mêle pas de la polémique opposant Apple au FBI ? Pourrait-on, enfin, rappeler que toutes les récentes mesures anti terroristes votées par la France menacent toutes les libertés, y compris celles de la presse ? Si les journalistes ont compris la problématique des IMSI catchers ou celle des métadonnées, alors ils savent de quoi il en retourne
C’est à l’expresse condition d’exemplarité que nous pourrons donner des leçons crédibles à la Turquie.
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Ce qui bloque la liberté d’information en France, c’est tout d’abord l’AFP. La composition du conseil d’Administation de l’AFP montre la prépondérance de l’Etat. Comme les éditeurs de presse sont liés par leur subventions, ils ne peuvent avoir d’autres sources d’information. La presse est contrôlée en amont des médias, le gouvernement ouvre ou ferme le robinet d’entrée de l’information en France. Les diffuseurs diffusent une information filtrée, mais en toute opacité.
il serait mieux pour la liberté de la presse d’avoir une agence d’information étatique assumée analogue à l’agence Tass des beaux jours, et une presse libre de s’abonner aux sources d’information de son choix.
C’est encore un exemple du Capitalisme de connivence.
la liberté de la presse en france ? n’y pensez même pas ;d’abord parce que l’on ne mord pas la main qui vous nourrit , et puis ce parti soi disant socialiste est particulièrement sournois ; quand on n’a rien à se reprocher , on ne se cache pas ; les socialos ont le chic pour faire leurs coups en douce ; la peur du peuple , la peur de perdre le pouvoir , le fait de n’être qu’un valet à la botte d’autres dirigeants …..il n’y a qu’en éssayant de museler la presse que l’on peut laisser dans l’ignorance les populations ; hollande avait promis , moi , président etc etc etc ……hollande a menti , sur tout , et il mentira encore pour 2017 via les médias qu’il subventionne ;
Ce billet n’est pas très pertinent sur sa forme, ni sur sa légitimité.
Comparer la liberté de la presse en Turquie, où le pouvoir fait assassiner et emprisonner les journalistes coupables de ne pas répéter la propagande officielle d’ErdoÄŸan ne saurait être comparée avec la liberté de la presse en France. Le pouvoir en place ne fait pas assassiner ni embastiller les journalistes (la polémique sur les sources d’information ne relève pas du principe de la peine de mort.. ).
La peine de mort appliquée aux journalistes en France par certains individus manipulés ou extrémistes n’est pas du fait du pouvoir.
Il faut savoir relativiser, et dans ses billets, et dans ses comparateurs de liberté de la presse.
« Le pouvoir en place ne fait pas assassiner ni embastiller les journalistes »
Et un ancien président n’a pas utilisé les services secrets pour menacer et mettre au silence tous ceux qui savaient pour sa fille Mazarine.
Ce gouvernement utilise les meilleurs moyens à sa disposition. Payer pour ses affaires internes lui suffit amplement.
C’est en dénonçant ces faits comme inacceptables dans un État de droit que l’on évite de basculer vers un régime à la turque justement. En rappelant à chaque instant à nos gouvernants que la France est fondée sur certains principes démocratiques et libertés individuelles.
Parce qu’en relativisant comme vous dites et en ne disant rien parce que tout de même on est pas la Turquie, vous pouvez être sur que nos gouvernants feront tout pour devenir nos maîtres.
Les dernières lois prises appelées abusivement anti-terroristes en sont la preuve parfaite.
En novembre dernier, dans le cadre du processus d’adhésion, certains reproches sont ont été faits par l’Europe à la Turquie, par exemple:
les manquements graves en ce qui concerne l’indépendance du pouvoir judiciaire,
les intimidations à l’égard des journalistes et des médias,
la censure accrue d’Internet,
la détérioration de la situation en matière de sécurité,
les retards pris pour réformer l’administration publique,
l’influence « excessive » de l’exécutif dans certaines enquêtes.
L’indépendance de la justice et le principe de la séparation des pouvoirs qui ont été amoindris et les juges et les procureurs ont été soumis à une forte pression politique.
Chacun jugera en ce qui concerne notre beau pays…
La France aurait avantage à brider son envie de « faire la leçon » au monde entier: c’est de moins en moins toléré, ailleurs, et c’est évidemment l’occasion de réactions qui mettent en évidence « la paille et la poutre »: autrement dit, c’est contre-productif.
Il est normal et logique que l’Union Européenne fasse ses remarques à la Turquie dans le cadre du dossier de candidature pour l’adhésion éventuelle de la Turquie à l’U.E., comprenant plus de 70 critères conditionnels dont font partie les droits de l’homme, dans le détail: cela a été dit et écrit de façon claire et assez précise.
Par contre, une critique bilatérale entre forcément dans un cadre politique qui va accuser un « coupable » avec pour « bénéfice secondaire » de se donner le beau rôle de « procureur »: c’est une ficelle trop grosse pour passer inaperçue dont l’expérience montre qu’elle survient souvent quand on veut distraire l’attention du public d’un problème plus domestique plus épineux.
S’il vous plait, ne dites pas La France mais Hollande ou mieux encore les socialistes. La honte ressentie à chacun déplacement diplomatique est suffisante, pas besoin de nous amalgamer avec ces individus détestables.
Du coup, quand on lit que dans le cadre des discussions entre l’UE et la Turquie, le président Hollande se permet de déclarer « Il s’est produit en Turquie un attentat qui a fait de nombreuses victimes, mais si l’on peut comprendre que la Turquie veuille se protéger du terrorisme, il ne peut pas être accepté des entorses aux droits de l’homme et aux droits de la presse », on croit rêver !
Complétement d’accord. On croit rêver.
Personnellement, j’ai l’impression que la République populaire de France a lancé un mouvement suite aux attentats de novembre. En effet, on a entendu des déclarations au R.U, en Espagne qui n’allaient pas dans le sens d’un renforcement des libertés individuelles. Je me souviens aussi de déclarations en Russie et en Thaïlande sur le mode : le terrorisme est mondial il peut frapper partout à tout instant, il faut prendre telle loi c’est pour lutter contre le terrorisme.
Faut les comprendre aussi, l’occasion est trop belle si le phare français, patrie des droits de l’homme, a pris une loi renseignement c’est que ça doit pas être contraire aux libertés individuelles. Peut-on trouver meilleure justification? Un boulevard s’est ouvert…
La liberté de la presse en France est un vieux « soap opera », tragique ou comique, selon les tendances de votre caractère.
A l’époque du Général de Gaulle, le journal télévisé était soumis à l’approbation du Ministre (en fait le Secrétaire d’Est à l’Information).
Avec l’arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981, les socialistes (en fait la tendance trotskiste) a noyauté progressivement l’ensemble des médias « d’information » – ce qui fait qu’actuellement la « sensibilité » de tous les journalistes français est « de gauche ». Tout le monde sait que FR3 est socialiste et que CANAL + a été fondé sur l’ordre de Mr MITTERRAND en 1984, avec comme premier dirigeant, Mr ROUSSELET, celui qui s’est vu chargé de « protéger » l’anonymat de Mazarine
Actuellement il n’y a pas de véritable critique de l’action du Gouvernement, ni d’exigence de transparence de la classe politique de la part des journalistes.
D’ailleurs, le candidat Hollande (peut être cornaqué par son ancienne maîtresse Mme Trie Weiller) avait noté dans son programme de rétablir l’abattement fiscal réservé aux journalistes.
Il y a des professions qui sont sensibles et capables de se faire acheter pour un « plat de lentilles » : en France, les journalistes « d’information ».
Aujourd’hui les diverses interventions autoritaires de HOLLANDE sur l’espace médiatique ne dérangent pas trop nombre de journalistes car ils professent des idées de gauche.
Quand on parle de capitalisme de connivence, oui, on peut l’entendre mais il faudrait aussi parler des médias de connivence qui sont en phase avec le pouvoir gauchiste et défendent hardi tiens bon les thèses idéologiques fumeuses et à risque de la gouvernance au pouvoir.
Si il fallait aussi illustrer l’absence de liberté d’expression, on pourrait rappeler la condamnation à 500 euros d’amende d’un professeur pour « sa quenelle » à l’encontre de VALLS. Il est assez écoeurant de constater que non seulement l’expression écrite et orale est muselée mais aussi l’expression gestuelle.
Visiblement seuls les politiques au pouvoir ont le droit de manquer de respect à l’égard des citoyens (illustration au quotidien par les multiples mesures mortifères sur le plan socio-économique), les citoyens eux doivent la fermer et éviter des gestes considérés comme déplacés. On ne peut avoir de respect que pour des personnes respectables et là comment respecter des gouvernants qui eux ne respectent rien y compris leur propre parole, qu’ils renient chaque jour davantage.
On vit dans un pays où, vraiment, on n’a jamais été aussi malmenés…
Tout à fait. Comme dans tout régime socialiste non seulement la liberté d’expression est punie, mais le pouvoir puni la liberté de pensée. On n’en est pas encore aux camps de rééducation des intellectuels déviants, mais comme vous le dites on ne peut plus, déjà , pointer certaines situations à cause du padamalgam.
Les seuls défouloirs tolérés sont les urnes. Mon petit doigt me prédit un effet « Trump » en 2017.
Franchement, ca fait 10 000 ans que ces connards nous réduisent en esclavage et nous massacre dès qu’ils en ont l’occasion, au bout d’un moment il faut comprendre que le problème ne vient pas de leurs politiques, mais des politiques.