Un article de l’Institut économique de Montréal.
Suite au dévoilement du budget du Québec jeudi dernier, l’Institut économique de Montréal met à jour son compteur de la dette publique en temps réel, et les chiffres que celui-ci affiche devraient préoccuper au plus haut point les citoyens et le gouvernement en place.
La dette publique s’élève aujourd’hui à 276 milliards $. En se basant sur les données fournies par le ministère des Finances dans son Plan budgétaire 2016-2017 (qui excluent la part de la dette fédérale qui revient au Québec), l’IEDM estime que la dette augmentera de 7,1 milliards $ d’ici au 31 mars 2017, ou 19 millions $ par jour, 13 437 $ par minute, ou 224 $ par seconde.
En 2016-2017, c’est 10,4 milliards de dollars qui iront au service de la dette, au lieu de servir à améliorer les écoles, les hôpitaux ou tout autre service aux citoyens. Il s’agit d’un poste budgétaire équivalent à un peu plus que le total des dépenses pour l’éducation primaire et secondaire.
Cette hausse marquée de l’endettement public survient en dépit du fait que le gouvernement annonce avoir atteint l’équilibre budgétaire. « Cela montre que déficit zéro n’égale pas endettement zéro », souligne Youri Chassin, directeur de la recherche à l’IEDM. « La dette québécoise continue d’augmenter de 7 milliards par année car les recettes de l’État, bien qu’en hausse continuelle, demeurent insuffisantes pour financer les infrastructures et une partie des dépenses courantes de l’appareil gouvernemental, qui ne sont pas comptabilisées dans le budget. »
Le compteur de la dette québécoise montre en temps réel la croissance de la dette du secteur public. Il s’agit de la dette brute du gouvernement, à laquelle on ajoute la dette des réseaux de santé et d’éducation, des municipalités et des autres entreprises sous la responsabilité finale du gouvernement.
Lors du lancement du compteur en 2009 par l’IEDM, la dette publique s’élevait à 215,3 milliards $. C’est donc dire qu’elle a augmenté de plus de 60 milliards $ en seulement sept ans.
« L’endettement du gouvernement devrait susciter une profonde inquiétude chez les citoyens québécois, qui devront un jour ou l’autre payer cette dette avec des taxes et impôts additionnels », rappelle Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM. « Et comme le fardeau fiscal des travailleurs est déjà très élevé, la solution passe par une réduction des dépenses publiques. Un certain effort a été fait à cet égard, mais ce niveau d’endettement montre qu’un véritable coup de barre est nécessaire. »
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Il serait intéressant de savoir combien cela représente en % du PIB (exemple, la France a une dette publique de presque 100% par rapport au PIB)