Attentats de Bruxelles : nous ne céderons pas

Face à la menace djihadiste, les États devraient s’attaquer franchement au terrorisme islamiste et non à leurs citoyens.

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Hamas (Crédits : Zoriah, licence creative commons)

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Attentats de Bruxelles : nous ne céderons pas

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 23 mars 2016
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Par Aurélien Véron.

Hamas (Crédits : Zoriah, licence creative commons)
Hamas (Crédits : Zoriah, licence creative commons)

Mardi noir baigné dans le sang et les larmes des victimes des attentats à Bruxelles et de leurs proches. Une fois de plus, l’Europe est sous le choc. Ces crimes s’inscrivent dans la stratégie de la terreur généralisée menée par Daech.

« L’appel à la résistance islamique mondiale » annonçait la couleur dès 2005. Son auteur Abou Moussab Al-Souri y racontait comment il souhaitait déclencher une guerre civile et disloquer l’Europe, ventre mou de l’Occident, dans la guerre civile.

Ses alliés naturels ? Les immigrés musulmans de banlieues abandonnées, essentiellement issus du Maghreb, souvent déracinés et frappés de plein fouet par l’échec des systèmes scolaires et le chômage de masse. Des délinquants radicaux ont été islamisés en prison ou sur le net pour former des commandos de la mort. Nous savons depuis quelques années que ces fantassins illuminés sont prêts aux pires folies meurtrières dans une démarche tragique de rédemption et de quête d’un idéal sanglant.

 

Nous nous trompons de réponse

Les pouvoirs occidentaux n’ont jusqu’ici pas compris la nature de cette menace. Ils ont voulu appliquer les traditionnelles méthodes sécuritaires – qui ont systématiquement fait la preuve de leur échec – en faisant de chaque citoyen un présumé coupable. En France, la liste de mesures inutilement liberticides est longue. Parmi elles figurent la loi LOPPSI 2, la loi Renseignement et l’État d’urgence retirant leur pouvoir aux juges, alors que la lutte contre le terrorisme est légitimement de leur compétence, pour le confier aux forces de police.

Les attentats bruxellois n’ont pas pu être anticipés, car ses organisateurs n’ont pas utilisé les moyens de communication surveillés. Les terroristes auront toujours un temps d’avance sur les technologies. Même identifiés et surveillés comme l’ont été nombre d’entre eux. C’est pourquoi policiers et magistrats anti-terroristes ont conjointement dénoncé ces choix à plusieurs reprises. Nos politiques ont agi exactement comme l’attendaient les théoriciens de Daesh avec la mise en place de ces outils propres aux régimes totalitaires (parallèlement à la montée des populismes).

 

Il faut enfin s’attaquer au péril islamiste 

Leur refus de définir et d’affronter le mal islamiste a nourri la montée du rejet des musulmans et de l’islam, évidemment mal vécu par ses pratiquants que cette menace inquiète – et frappe – autant que les non-musulmans. Le piège agit comme le prévoyait Abou Moussab Al-Souri.

Pire, les politiques n’hésitent plus à s’étriper publiquement, profitant de ce qui leur apparaît comme une aubaine pour jeter l’opprobre sur leurs adversaires. Marion Maréchal Le Pen affirme qu’elle aurait stoppé l’immigration depuis longtemps, et qu’aucun attentat n’aurait eu lieu sous sa férule. Le président du groupe socialiste Bruno Le Roux attaque le Sénat qu’il estime presque responsable des attentats par son rejet du projet de déchéance de nationalité ardemment défendu par François Hollande malgré son caractère inique et contreproductif. À part humilier un peu plus les descendants de l’immigration maghrébine, comme espéré par Abou Moussab Al-Souri, qui peut croire qu’une telle mesure effraiera les islamistes prêts à mourir pour leur secte ?

Nous avons besoin de dirigeants d’une autre trempe, aptes à ne céder en rien sur nos valeurs fondamentales pour montrer aux barbares d’ISIS que nous sommes plus forts que leurs kamikazes. Nous attendons d’un pouvoir digne de notre respect une vraie stratégie de lutte contre ce terrorisme décentralisé dont de nombreux éléments ont été identifiés par le passé mais non suivis jusqu’ici. Plus que jamais les peuples européens doivent rester soudés face à cette menace totalitaire nouvelle. L’heure n’est pas aux atermoiements ou aux postures, mais bien à une action déterminée pour neutraliser ces réseaux et décrédibiliser l’idéologie islamiste, dans le respect de l’État de droit qui constitue le socle et la force des sociétés occidentales.

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  • banlieues abandonnées , échec scolaire , chômage de masse…..je veux bien que les jeunes des banlieues ne sont pas toujours favorisés , loin de là , mais tout de même , lorsqu’ils ont commencé leur vie en entrant en maternelle , puis en primaire, puis au lycée , personne ne les empéché d’apprendre à lire , écrire, compter …..à se tenir correctement en classe ….les parents sont aussi responsables en ne prenant pas en mains leurs progénitures . et bien sur , l’état , de droite comme de gauche , dont le laxisme est bien connu aurait dut s’intérrésser depuis belle lurette à tout ces gens qu’ils ont laissé rentrer sans aucun contrôle , pour les laisser finalement de côté ; et quand je vois tout ces élus caqueter pour ne rien dire , je m’inquiète profondément car je pense qu’ au fond d’eux , ils sont complêtement désarmés face aux térroristes qui eux sont armés jusqu’aux dents et prêts à mourrir .

    • Je suis assez d’accord : le mot « Banlieue Abandonnée » me fait bondir.

      C’est vraiment la tarte à la crême de la bien-pensance.

      Des tonnes et des tonnes d’argent ont été dépensées pour rebâtir, rénover, réhabiliter les logements, construire des équipements sportifs et culturels, désenclaver, etc.

      L’Ecole a des moyens gigantesques à sa disposition.

      Vraiment les banlieues ne sont pas « abandonnées ».

      La question qu’on peut se poser c’est si l’utilisation faite de ces moyens considérables a été opportune, si, au lieu, de victimiser on ne ferait pas mieux de motiver, etc.
      Si à l’école, au lieu de financer des cours d’arabe donnés par des professeurs non contrôlés par l’UE et venant d’autres pays, on ne devrait pas au contraire renforcer la maîtrise du Français.
      Et comme le dit Marie, la responsabilité des parents ne doit pas être occultée.

      Bref, on peut dire que la politique vis-à-vis des banlieues est mauvaise. Dire que les banlieues sont abandonnées, c’est un mensonge. Pire, c’est exactement la rhétorique des islamistes.

    • Je suis un « jeune de banlieue » (un blanc pour préciser).
      Tous ceux qui le veulent s’en sortent, ceux que vous voyez vous sortir des excuses comme quoi ils sont maltraité et défavorisé vous mentent, ils sont allé dans les mêmes écoles que moi et mes amis (pas forcément des blancos ceux la). Les cas-sociaux, c’est juste ceux qu’on voit le plus, mais ils sont largement minoritaire.
      La plupart du temps, c’est d’ailleurs eux qui maltraitent les autres par jalousie.

      • « ceux qui le veulent s’en sortent » : non : ceux qui y arrivent sortent des banlieues : on ne peut pas « s’en sortir » tout en restant dans le ghetto, et d’ailleurs, quand on « s’en sort » on n’a de hâte que de partir.

        La banlieue s’est un peu comme la bâtée de l’orpailleur : au fil du temps n’y reste que ceux qui n’arrivent pas en sortir.

        Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est inhérent à la constitution de la banlieue, au discours original qui fonde la banlieue : la « cité ouvrière » est la concrétisation de la notion égalitariste, du socialisme : elle nie dans sa conception la notion de propriété : d’inégalité comme facteur fondateur d’une société.

  • « Nous ne céderons pas ». Très bien. Mais concrètement ?…

  • L’état de droit… C’est bien là le problème: de culture de l’excuse en discrimination positive, les lois fondamentales ont été affaiblies, et en parallèle le nombre de lois de circonstance à tendance moralisatrice a explosé.
    Les soixante-huitards ont un problème avec les interdits. Ils ont oublié que les interdits fondamentaux, destinés à protéger la liberté, la sécurité des personnes et des biens permet la liberté (tout ce qui n’est pas interdit est permis). Ils ont refusé la répression et l’ont remplacée par l’oppression de leur bien-pensance hors sol. Ils ont ainsi durablement fracturé la société.

  • Nous n’avons pas besoin de « dirigeants d’une autre trempe », bien au contraire. Nous avons besoin de comprendre, individuellement, que nous sommes seuls responsables de notre sécurité et de refuser, par la force si besoin, toute restriction à nos moyens de défense.
    Qu’est-ce que cette « guerre » dont les troupes en première ligne, les citoyens, sont désarmés et n’ont plus même le droit de se défendre?

  • Monsieur aurélien verron qui a autant de charisme qu’un pissenlit fané, veut nous faire avaler la vieille couleuvre, du muslim pauvre victime.J’ai l’impression de voir ces étudiants fumant du shit dans les années 70 et qui voulaient combatre le communisme avec des fleurs.C’est beau, c’est esthétique et puis après.

    Dans les faits voilà le vrai visage du vivre ensemble, les idéologues sont calculateurs ou aveugles:

  • Les discours c’est beau tout le monde en fait mais nous attendons de nos gouvernants des actes forts afin que la peur change de camp ! plus de mosquées ni d’imams salafistes sur le territoire ! cesser le déni des réalités … investir les quartiers interdits et les vider de la drogue et des armes qui y fleurissent en toute impunité ! renvoyer dans le pays d’origine les doubles nationaux qui se livrent à ces traffics qui soyons en certains permettent les attentats ! bref cessons d’être naïfs si nous voulons préserver la vie de nos enfants ….

  • Fiat justitia, et pereat mundus.

  • Tant que les européens s’obstineront à vouloir vivre avec des populations aux moeurs opposées, il y aura des attentats.
    Pourquoi ISIS attaque la France, la Belgique et pas la Pologne ou les pays baltes (ces pays dont la diplomatie est calquée sur les Etats-Unis) ?
    Qui a caché Abdesslam Salah pendant 4 mois ? Des vietnamiens ?
    « nous ne céderons pas ». « Nous » avons déjà cédé. « Ils » tuent nos enfants et nous nous répondons par des bougies, des bisous. Surtout pas déchéance de nationalité, surtout pas de renvoi des criminels, surtout pas d’arrêt de l’immigration, surtout pas de « populismes ».
    « les peuples européens doivent rester soudés face à cette menace totalitaire nouvelle ». Tout le monde est européen aujourd’hui. Cette phrase n’a donc aucun sens.

  • C’est dommage que vous pensiez ainsi.
    Beaucoup de français voteraient pour un parti proposant une vision identitaire de la société tout en étant libéral (en particulier sur l’économie) , comme l’UDC suisse.

  • Banlieues abandonnées? Non, les campagnes abandonnées et les banlieues largement subventionnées, pardon, achetées, parce que menaçantes.
    Et c est toujours le cas. Les banlieues doivent être ratissées c est la seule vrai mesure de sécurité apprendre et c est à l arme de s en occuper car ce sont des territoires à soumettre et à reconquérir. Tout le reste c est du blabla de politicien pettochard.

  • « Nous avons besoin de dirigeants d’une autre trempe »

    Il y a longtemps qu’on le sait, la question est : pourquoi votons nous toujours pour les mêmes incompétents, voire corrompus ?

    Je ne sais plus qui disait : « Nous ne déclinons pas parce que les barbares nous attaquent, les barbares nous attaquent parce que nous déclinons ».

  • Le problème, c’est qu’au vu des lois qui ont été déjà prises, et des mesures à venir (reconnaissance faciale dans les aéroports, bientôt des portiques pour accéder dans les gares…?) nous avons déjà cédé…

  • Je suis largement d’accord avec cet article : taper sur les musulmans en général, ou sur l’islam, ce qui revient au même, est « pire qu’un crime, une faute» (Talleyrand, lorsque Bonaparte a enlevé le duc d’Enghen pour le fusiller)
    – un crime contre nos valeurs, car ce serait taper sur une population parce que quelques centaines ou milliers de personnes dangereuses s’y sont infiltrées ; d’ailleurs je pense que les plus islamophobes changeraient d’avis si on prenait des mesures générales qui toucheraient leurs collègues, des enfants etc. Il diraient alors « il faut filtrer, et ne rejeter que les mauvais ». Or c’est justement ça l’État de droit : condamner ceux qui doivent l’être, mais pas les autres. Encore faut-il que les lois et leur application ne soit pas polluées par des ignorants des problèmes concrets,
    – une faute, car taper indistinctement sur 1 600 000 000 de musulmans, c’est apporter de grands renforts aux terroristes, et tarir la source des renseignements qui nous arrivent quotidiennement : la plupart viennent bien entendu des proches, car nous ne sommes pas dans un État policier qui espionne tout le monde

  • Ces politiciens à trempe , où sont ils ? Car ils existent . Mais les Français à trempe sont ils assez nombreux pour faire sortir de leur impuissance impatiente , ces hommes et ces femmes capables de gagner cette guerre , circonscrite territorialement, mais sans front

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