Attentats de Bruxelles : non, nous ne sommes pas en guerre

Non, Monsieur Valls, vous vous trompez, nous ne sommes pas en guerre après les attentats de Paris ou de Bruxelles.

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Attentats de Bruxelles : non, nous ne sommes pas en guerre

Publié le 26 mars 2016
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Par Gabriel Montlhuret

Manuel Valls et Guillaume Bachelay (Crédits : Parti socialiste, licence CC BY-NC-ND 2.0)
Manuel Valls et Guillaume Bachelay (Crédits : Parti socialiste, licence CC BY-NC-ND 2.0)

L’horreur des attentats explose à nouveau par sa violence aveugle et sourde, elle traumatise encore un pays et strangule une population entière. Les explosions de Bruxelles nous rappellent avec atrocité à quel point la folie rôde aux portes du monde civilisé.

Pourtant, malgré l’horreur, malgré la peur, non, Monsieur Valls, vous vous trompez, nous ne sommes pas en guerre.

Ce n’est pas ça une guerre

Certes, la France est frappée par les excroissances monstrueuses de la folie djihadiste, mais la France n’est en rien un pays en guerre. Vous qui ne savez que trop à quoi ressemble un pays en guerre – l’Espagne de la guerre civile – comment pouvez-vous user et abuser d’une rhétorique guerrière qui entretient la peur au lieu de nourrir l’espoir ?

La France n’est pas bombardée ni envahie, elle ne déploie pas de troupes au sol. Une guerre engage un pays contre un autre en vue d’une lutte pour le pouvoir.

Or ici l’ennemi de la France est une idéologie, il n’a pas de visage ni de territoire à proprement parler.

Le danger d’abuser d’une rhétorique guerrière

En parlant d’une guerre qui ne prendra fin qu’avec l’annihilation de Daech, vous condamnez la France à une lutte interminable : comment tuer une idéologie ?

Vous condamnez la France à une position purement guerrière et sécuritaire là où elle a besoin de pensées et de mots pour panser ses maux. Vous refusez de comprendre Daech ?

Mais comprendre ce n’est pas expliquer comme l’a si brillamment prouvé Arendt. Bien au contraire, comprendre l’ennemi, c’est se donner les moyens de lutter contre lui.

Supposer que la France est en guerre, c’est lui ôter les armes de la pensée pour la condamner à la pulsion sécuritaire. Bien évidemment, nous souhaitons vivre en sécurité et nous souhaitons éliminer le monstre qu’est Daech, mais la victoire ne se jouera pas uniquement sur  le champ de bataille, la France doit aussi investir le champ des idées.

Il faut repenser la solidarité à l’heure du terrorisme

Si guerre il y a, c’est celle que mène la liberté face à la folie et la destruction barbares, et cette guerre, elle ne s’est jamais remportée aux poings. La résilience d’un pays entier ne passera pas par la poursuite effrénée de l’ennemi en le repoussant aux confins du monde, même si une guerre sur le terrain est effectivement nécessaire.

La solidarité est mère de résilience. Ces attentats qui frappent l’Europe peuvent nous rendre plus forts à condition de repenser la solidarité à l’échelle française et européenne. Je parle de cette France post-Charlie qui saura véhiculer en Europe ses valeurs humanistes, celles qui, au lendemain de l’horreur, a uni une population dans l’espoir au lieu de la diviser par la peur.

Cette vague d’espoir qui a fait frémir la France et m’a fait rêver d’un monde plus fort, je rêve que demain elle traverse l’Europe et nous unisse face à cette douleur commune qu’est le terrorisme.

Alors non Monsieur Valls, nous ne sommes pas en guerre, cessez d’employer le langage de la lutte et commencez à employer celui de l’espoir, ce n’est qu’ainsi que nous panserons nos plaies : en commençant par les penser.

Penser pour panser.

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  • Votre prose me fait penser aux français de 1939 qui allaient au front la fleur au fusil, avec un fusil pour 6.

    • fabrice ,

      Moi , on m’avait dit que les troufions allaient au front avec un fusil pour 12 …on nous cache des choses !!!

    • Les agitations actuelles de l’extreme-droite contre la « bienpensance », le « politiquementcorect », les « bobos », l’islam, la laïcité font surtout penser à l’extreme-droite des années 30 qui s’était trouvé une autre cible elle-aussi désignée à la vindicte populaire …

  • Oui, vous avez raison, mais penser … il faut un objet à cette pensée. Et il faut dénoncer clairement la pensée contraire à la nôtre qui anime « l’ennemi ». Il faut énoncer clairement les idées nauséabondes de nos ennemis et leur source, qui sont clairement dans le Coran, les Hadiths et la Sunna … Tous ceux qui n’avaient pas lu « Mein Kampf », ou qui l’avaient lu mais ne croyaient pas possible son application doivent se retourner dans leur tombe, où leur naïveté les a jetés. Comment l’histoire peut-elle se répéter aussi stupidement ? Face au totalitarisme, qu’il soit rouge, noir ou vert, il faut par s’informer sur les sources de cette pensée totalitaire et mesurer les mentalités qu’elles engendrent, et ne pas prendre l’ennemi pour un autre « nous-mêmes ».

    • @Traderidera
      Les nazis se sont servi de Nietzsche pour justifier leurs idéologies ; Nietzsche c’est le mal.
      Les catholiques se sont servis de la bible pour l’inquisition, la saint Barthélémy, la persécution des protestants en France ; la Bible c’est le mal.
      Les bouddhistes persécutent les musulmans Rohingya en Birmanie ; Bouddha c’est le mal.
      Certains utilisent les sciences humaines pour manipuler ; les sciences humaines c’est le mal.
      Le libéralisme est vu par beaucoup comme le mal absolu ; le libéralisme c’est forcément le mal, inutile de chercher à le comprendre et surtout ne lire les avis que de ceux qui le descendent en flèche, les reprendre et les diffuser abondamment.

      Non mais sérieux, au lieu de vous baser sur de mauvaises interprétations des textes vous devriez plutôt vous intéresser à la connerie humaine, bien plus universelle pour comprendre les causes du mal.

      Et si vous voulez comprendre l’ennemi lisez plutôt les livres sur l’idéologie des terroristes, pas le Coran :
      http://www.amazon.fr/Al-Qaida-dans-texte-al-Zawahiri-al-Zarqawi-ebook/dp/B00U1G2TP2

      • @ Rtg

        Ce n’est évidemment pas une guerre (en tout cas, « classique »).

        Quoique c’est pourtant ce qu’ils veulent faire croire: « l’état » islamique n’est pas un état officiel aux « chefs » reconnus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

        Avec des « chefs officiels », on peut leur envoyer des ambassades respectées, s’engager dans un cessez-le-feu ou une trêve, échanger des prisonniers, respecter les « lois de la guerre », et même finir la guerre par un armistice ou une reddition.

        Rien de tout cela, ici! De plus, Fr.Hollande a « mangé son chapeau » puisqu’il est, maintenant, l’allié objectif de B.el Assad qu’il voulait destituer.

        Il y a plus qu’une nuance entre le peuple français et ses autorités: les uns sont touchés par ces actes et surtout par leurs victimes tout en voulant réagir et ne pas subir passivement ces attaques mais défendre leurs droits à revendiquer leur mode de vie: d’où les rassemblements populaires, d’abord abattus puis réagissant contre ces « diviseurs de population ».

        Les autorités en ont profité pour distraire le peuple des problèmes nationaux en orientant son regard vers (et contre) Daesh et faire passer des mesures plus intrusives de l’état dans la vie de TOUS les Français.

        L’état d’urgence a été prolongé, en France, qui donne plus de pouvoir à l’état, alors que la Belgique est déjà revenue, depuis les attentats, à un niveau de sécurité moins sévère (niveau 3 au lieu de 4).

        Cela n’a rien à voir avec l’attitude de la population, très similaire dans les 2 pays: par contre, qu’il y ait un rapport avec un gouvernement sous l’autorité d’un président en mal de popularité, d’un côté, et d’un gouvernement de coalition, de l’autre, avec une opposition aussi variée qu’active à poser les questions qui déplaisent.

        • @Mikylux
          Assez d’accord avec vous et bravo aux politiques belges si effectivement ils ne perdent pas leur sang froid et continuent le débat. En France je crains les prochaines élections présidentielles où les politiques vont encore prendre des décisions influencées par la peur de perdre les élections, ça en devient grotesque mais aussi dangereux.

      • Rtg ,
        «  »
        « Les nazis se sont servi de Nietzsche pour justifier leurs idéologies ; Nietzsche c’est le mal. » »
        Tout ce qui ne te tue pas te rend plus fort , de Nietsche dans le Crépuscule des idoles …

    • Les jeunes musulmans rejettent le terrorisme, il faut arrêter de raconter n’importe quoi:

      http://www.zogbyresearchservices.com/index/#/new-gallery-3/

      A ma connaissance, les terroristes sont pourchassés et tués dans tout les pays musulmans, ce n’était pas le cas des nazis en Allemagne et des communistes en URSS…

      • N’oublions jamais que les premières victimes de « Daesh international » sont des musulmans!

      • Ce sont des victimes collatérales effectivement.

        • Mais les assos musulmanes en france comme ailleurs ne sont pas très claires. N »oublions pas que parmi l’UOIF siège les frères musulmans.
          Selon une prise de position d’Ahmed Jaballah, cofondateur de l’UOIF, qui siège toujours dans l’appareil directeur : « L’UOIF est une fusée à deux étages. Le premier étage est démocratique, le second mettra en orbite une société islamique ».

          • « Mais les assos musulmanes en france comme ailleurs ne sont pas très claires. »

            Vous avez raison, il faut lire Walid Phares, un chrétien du Liban qui explique comment le lobby iranien ainsi que les frères musulmans ont prit le contrôle de la plupart des institutions qui sont censé représenter les musulmans et les pays du ME et empêchent toutes les personnes censés de s’exprimer.

  • Lisez le Coran ! Au lieu de croire qu’il y est écrit ce que vous souhaiteriez qu’il y soit écrit …

    • « Lisez le Coran ! Au lieu de croire qu’il y est écrit ce que vous souhaiteriez qu’il y soit écrit … »
      Encore faut-il savoir le lire. Un texte religieux de 1400 ans demande de nombreuses compétences transversales pour le comprendre (contexte historique, contexte sociologique de l’époque, biographies des acteurs, validité de certains hadith, croisement des sources, approches exotériques et ésotériques, compréhension des paraboles en lieu et place d’une interprétation littéraliste, …).

      • Oui, c’est très compliqué, l’islam, tu peux pas comprendre. On nous fait le coup à chaque fois.
        Le coran est incréé, la parole de Dieu de toute éternité. Vous l’interprétez, alors que les portes de l’interprétation ont été fermées : vous êtes un apostat.
        L’islam comme mauvaise resucée violente du Christianisme, ce sont ses origines. Avez-vous étudié cela ?

  • Pour vous donner un avant-goût de cette lecture, que, j’espère, beaucoup d’entre vous entreprendront, je vous renvoie à une petite étude des occurrences de mots dans ce merveilleux livre, étude « objective » en ce qu’elle ne fait que compter les mots du même champ lexical, et les rassembler en sous-ensemble pour déterminer les pensées dominantes de l’auteur. On trouve aussi dans cette étude les mots absents, qu’on aurait pourtant bien aimé (attendu) y trouver.
    http://www.dreuz.info/2015/10/21/dans-le-coran-lamour-du-prochain-nexiste-pas-le-mot-amour-est-oublie/

    • Vos commentaires sont fondés.
      J’ajouterais que la capitulation de la pensée devant le déni de réalité n’a d’égale que l’ostracisme dont sont victimes ceux qui mentionnent que des terroristes tuent au nom de l’islam.
      Islamophobie n’est qu’un terme dialectique utilisé par certains pour refuser tout débat sur le sujet, et relayé par les idiots utiles de la bien-pensance.

  • Vous savez que, à force de seriner aux gens de l’État islamique que, malgré leurs efforts méritoires, nous ne nous considérons toujours pas comme étant en guerre contre eux, vous allez finir par nous les énerver ?

    À la fin de votre petite supplique, vous dites que vous rêver (à ceci, à cela, à d’autres belles choses encore) : c’est bien, continuez. Faites tout de même attention à vous : si l’espoir peut parfois faire vivre, il n’a toutefois pas le pouvoir d’arrêter les balles perdues.

  • La France , la Belgique ne sont pas en effet en guerre. Il n’y pas de guerre civile. Il n’y a pas de guerre religieuse.

    Nos amis musulmans défilent massivement contre leurs faux coreligionnaires quand on leur en donne la possibilité.

    La manifestation les musulmans contre Daesh fin décembre 2015 après les attentats de Paris a réuni des centaines de milliers de Français.

    Celle de demain à Bruxelles aura un succès immense , principalement, auprès de ces mêmes populations musulmanes.

    Elles ont d’ailleurs beaucoup de mérite à y participer vu le racisme ambiant à Bruxelles et surtout parce qu’ils travaillent dur pendant que les autres se reposent.

    La paix, c’est la guerre

    L’ignorance,c’est la force.

    L’esclavage, c’est la liberté

    Continuons à pratiquer la double pensée comme dans 1984 de George Orwell.

  • Evidemment, la guerre n’est pas une guerre classique et vous avez raison quand vous parlez d’idéologie djihadiste.
    La difficulté est que la situation actuelle est provoquée, entre autre, par l’association d’une idéologie, de modes de fonctionnements sectaires et de notre incapacité à créer une communauté nationale sur des valeurs sèches telles que la république et la laïcité. Elles sont essentielles mais pas suffisantes.
    Ayant laissé la première se mettre en place en refusant de voir son développement au rythme d’implantation de la communauté musulmane en France d’un coté, et en vidant notre nation de ses piliers culturels (au profit d’un multi-culturalisme thérique, dogmatique et vide de sens) de l’autre, nous avons laissé libre champ aux recruteurs pour faire leur travail en prison, dans les clubs de sport et sur internet principalement.
    Les raisons et ressorts du jihadisme sont assez bien connus et localisés mais pas combattus par manque de lucidité et de courage politique. L’alerte au feu (à la guerre) de Mr Vals étant une des vieilles ficelles bien usés de ces comportements qui permet de détourner l’attention des vrais problèmes et de laisser croire que le problème est sous contrôle. Cela ne fonctionne plus, regardez les sondages. Heureusement le futur appartient aux mouvements citoyens qui poussent des idées fortes et nouvelles.
    Au milieu de cela, il y a nos forces de l’ordre qui risquent leur vie tous les jours et qui sont considérées comme des forces d’occupation dans bien des banlieues françaises.
    Bon week-end de Paques

  • Ok pour votre article, nous ne sommes pas en guerre du moins pas sur notre sol.
    Mais vous oubliez la réciproque : l’etat islamique, lui, est en guerre contre nous.
    Les valeurs humanitaires sont bonnes et utiles, mais elles n’ont que peu de poids face à un totalitarisme motivé et armé adossé à une idéologie solide. Que nous proposez vous : la soumission ? La méthode Gandhi , ça peut marcher , mais en face il faut avoir un interlocuteur qui veut la paix , je n’aurais pas donné cher de Gandhi face à l’EI….

    • Je ne me fais aucune illusion sur Daesh qu’en fait, nous ne connaissons que par leurs discours ou par le discours de leurs adversaires, 2 sources dont l’objectivité ou l’exhaustivité des points de vues exprimés peut être mises en doute!

      Maintenant, l’utilisation de « Dieu » dans la guerre (ou dans la politique) est une constante: (exemples: « God mit uns », « in God we trust », « Dieu et mon droit » etc …) et je ne connais pas de guerre « dite de religion » qui n’ait pas eu le pouvoir ou l’intérêt pour enjeu premier, évidemment (je n’ai vécu que le conflit irlandais entre catholiques et protestants).

      Il est facile, dans la chrétienté de faire une différence entre le récit historique de la vie et des paroles de Jésus, dans les 4 évangiles officiels (sans compter des récits dits « apocryphes »), d’une part, et une doctrine défendue par « l’ÉGLISE CATHOLIQUE » qui en est le « pouvoir », très « humain », plusieurs fois, allié politique dans l’histoire, d’autre part. Je ne confonds pas les 2.

      Les autres religions ne possèdent pas cette construction pyramidale, très « humaine », avec un pays (le Vatican), un « chef d’état » (pape), des « ministres », un « parlement » (la curie), des « ambassadeurs » (les nonces) et des hiérarchies catholiques autochtones dans la plupart des pays du monde, aptes à devenir un interlocuteur du pouvoir local.

      Il semble bien exister cette autorité civile de la religion dans le judaïsme français, chez les orthodoxes russes ou dans un pays comme l’Iran. La France a tenté longtemps d’acquérir ce représentant officiel et responsable de l’Islam, pas du tout cautionné par toutes les branches de l’Islam des autres pays: c’est donc un échec.

      Et ça nous pose problème, évidemment.

    • + 1 ! Ce n’est pas nous qui choisissons notre ennemi : c’est lui qui nous a choisi comme ennemi, est-ce si difficile à comprendre ?

  • « Vous qui ne savez que trop à quoi ressemble un pays en guerre – l’Espagne de la guerre civile … »

    Ressemble ?! On voit que l’auteur a bien potassé la biographie de Valls, soit bien assimilé ses cours d’histoire. Ou de géographie.

    Bref, inutile d’aller plus loin.

  • Valls aime semer la panique. S’en prendre au Front national le soulage mais lui fait dire des âneries. Il a la psychologie à hauteur des talons.

  • « Mais comprendre ce n’est pas expliquer » Ce ne serait pas « excuser », plutôt ?

  • L’esprit de Munich est encore bien présents dans certains esprits. « La France n’est pas bombardée ni envahie, elle ne déploie pas de troupes au sol. Une guerre engage un pays contre un autre en vue d’une lutte pour le pouvoir » Faux archi faux. La France est envahie car il suffit d’ouvrir les yeux pour voir un changement de population qui dans de nombreux quartiers ont fait fuir les Français de souche, elle déploie des troupes au sol qui en permanence patrouillent pour sécuriser des écoles juives des synagogues , des gares , etc., etc.. A terme c’est vers une prise de pouvoir que tendent les musulmans. Ce sont eux qui le disent et Boumedienne l’ancien Président de l’Algérie qui l’avait déclaré. Gabriel Montlhuret vous êtes un type dangereux. De toute façon, les pacifistes ont toujours été des collabos. Ils l’ont été durant la dernière guerre mondiale (lire un paradoxe français de Simon Epstein)

  • Bien sur que si nous sommes en guerre. Valls nous le surine suffisamment ainsi. Ou plutôt, il faudrait dire qu’il est en guerre, lui, l’exécutif dont les deux têtes battent des records d’impopularité et l’administration qui ne cesse de grossir et de flinguer l’économie française sont en guerre.

    En guerre contre qui? Contre NOUS. Ce n’est pas un fantasme et la meilleure preuve est le fait que la seule conséquence direct que Hollande et Valls ont tiré de cet état de guerre est d’avoir déclaré l’état d’urgence, multiplier les militaires qui défilent dans nos rues, banaliser le contrôle de nos sacs, permettre les assignations à résidence, les interdictions de circuler, les perquisitions sans autorisation de justice, les interdictions de manifestation etc. On le voit des mesures qui permettent de freiner grandement les terroristes…

    La ficelle est grosse mais elle fonctionne. En effet, 12 commentaires sous cet article pour expliquer à son auteur combien il est naïf et que NOUS, nous sommes réellement en guerre.

  • Je ne suis pas d’accord avec l’auteur. C’est bien d’une guerre qu’il s’agit. Oui elle est idéologique, justement. Et elle fait des victimes. Pas de chars du côté de l’ennemi, mes des hommes armés ou bardés d’explosifs…
    Ce n’est pas une guerre conventionnelle mais ça reste une guerre.
    Les nombreux attentats (NYC, Washington, Boston, Moscou, Madrid, Londres, Paris, Bruxelles, etc… ) islamistes sont des actes de guerre et non des incidents isolés sans aucun lien les uns avec les autres.
    Oui, nous sommes bien en guerre. Oui cela ne doit pas nous faire céder nos valeurs de liberté, d’humanisme, d’égalité et de solidarité. Car ce sont ces valeurs qui sont attaqués et non un terrritoire.
    Oui nous sommes en guerre, l’enjeu n’est pas un territoire ou l’accès à une ressource, c’est la seule chose à comprendre…

  • Ces tristes sirs sont des vautours qui se nourrices de la peur des gens, Daesh est une aubaines pour eux, une source sans limite de pouvoirs, leur drogue favorite;
    Dire aujourd’hui que la France est en guerre est une insulte envers tout ceux qui le sont réellement en guerre ou l’ont été par le passé.
    Pour finir, la France est l’occident en général ne fait que récolter le fruit de sa politique passé faite de coup tordu, de compromission avec des boucher sanguinaires, de manipulation , de collusions honteuses, de corruptions etc, etc…qui sème le vent récolte la tempête. le seul problème c’est que ceux qui sème et ceux qui récolte ne sont pas les même…

  • Valls est comme tous les socialistes: il a besoin de s’inventer des ennemis imaginaires pour exister politiquement.

  • Il y a beaucoup d’inexactitudes dans cet article.

    Je comprends cette réticence à parler de guerre contre un ennemi aux contours flous. Pourtant Daesh a bel et bien un territoire, à la différence d’Al Qaida ou du terrorisme. Cette organisation nous a bel et bien déclaré la guerre et a l’ambition de réaliser une conquête mondiale. Par ailleurs, même si nous n’avons pas d’opérations sur notre sol, les moyens à employer en Syrie ou en Irak sont bel et bien militaires.

    Ca me rappelle une discussion fort intéressante que j’ai eue, il y a quelque temps sur Facebook. Il était question de réserver le terme de guerre aux confrontations entre Etats, Etats susceptibles, le cas échéant, de s’asseoir à la table des négociations. Daesh n’ayant aucune légitimité, il serait impropre de parler de guerre.

    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=161459050874200&id=100010303181448

    • Ma réponse à cette conception (désolé c’est un peu long pour un simple commentaire, mais je n’ai pas le temps de résumer):

      Toutefois, la définition de la guerre que tu proposes n’est jamais qu’une construction juridique. Elle a une valeur pratique, en ce qu’elle prépare une réponse possible à certains actes de violence. Elle précise une ligne de conduite.
      Mais elle est insuffisante, me semble-t-il à rendre du phénomène guerrier et à traiter des actes de violence qui sortent de notre vision habituelle de la stratégie.
      La conception de la guerre comme un affrontement d’États constitués ou comme la continuation de la diplomatie par d’autres moyens est très européo-centrée et finalement assez récente. Avec ses règles et ses principes, elle prend place dans un système diplomatique qui s’est élaboré progressivement, mais qui ne prend véritablement forme qu’à partir, en gros, des traités de Westphalie.
      Elle ne rend pas bien compte de la guerre, telle qu’elle s’est pratiquée à d’autres époques ou dans d’autres aires géographiques. Les guerres féodales, les guerres tribales ou les guerres civiles n’entrent pas bien dans ce cadre. Même à une date relativement récente, les « lois de la guerre » ne se sont appliquées qu’aux membres de notre cercle diplomatique, à savoir nos partenaires-ennemis européens. Les peuples africains, les tribus amérindiennes et pour ainsi dire tous les colonisés sortaient de ce cadre juridique naissant, sans qu’on envisage seulement de les traiter avec le même respect que les peuples européens, avec qui, effectivement, la négociation était à l’horizon. Chacun sait la valeur des traités signés avec les Sioux. Ce n’est qu’au moment de l’indépendance que le reste du monde a été finalement intégré au cercle diplomatique européen, dont il a dû intégrer, sinon les valeurs, au moins les codes.
      D’ailleurs, pour beaucoup de ces peuples, les distinctions essentielles de notre droit de la guerre n’étaient pas pertinentes, et peut-être ne le sont toujours pas. La distinction entre civils et militaires n’avait pas de sens pour les « soldats » de Crazy Horse. Les razzieurs sahariens ne devaient pas beaucoup distinguer les actes de guerre et ceux de brigandage. La réalité de la violence dans les peuples primitifs, enfin partout où il n’y a pas vraiment d’Etat constitué, est un climat d’insécurité plus ou moins permanent où le moindre étranger rencontré au détour d’un sentier forestier peut déclencher un cycle de violence proche de la vendetta, et ce en dépit de tous les accords qu’on a pu passer. Peu de conflits, finalement rentreraient dans ta définition de la guerre. Il y a un critère cependant qu’on pourrait mettre en avant et qui me semble commun à tous ces exemples, c’est que le meurtre y est légitimé et commandé par une communauté.

    • Il y a certes un intérêt à disposer de définitions juridiques qui ne soient pas tout à fait conformes au dictionnaire ordinaire. Après tout, on ne demande pas à la police de faire de l’histoire, mais de rétablir l’ordre social. Et on demande seulement aux militaires de créer les conditions d’une paix favorable. Le cadre juridique que tu évoques a déjà résolu de nombreux conflits. Voyons s’il suffirait à traiter un problème comme celui de Daech.
      De ton propre aveu, cette définition de la guerre ne résout qu’imparfaitement la question des guerres civiles. Bien sûr, il est toujours possible de requalifier les événements a posteriori, comme nous l’avons fait pour la guerre d’Algérie. Il n’y a eu que des « événements d’Alger », jusqu’au jour où nous nous sommes mis à la table des négociations. A ce moment même, l’Algérie est devenue un État et et les événements des années précédentes sont devenue une guerre. Avec ce cadre juridique, comment aurions-nous pu entamer des négociations qui n’aboutissent pas à une indépendance ? Quelle que soit l’élégance de nos fictions juridiques, c’est le sort des armes qui définit le conflit.
      Daech doit disparaître, c’est entendu. Sa prétention au Califat en fait une menace insupportable pour n’importe quel État un peu soucieux de sa sécurité. Je comprends ton refus de lui accorder le titre d’État. Mais lui faire ou non cet honneur n’a, au fond, que peu d’importance. Pour reprendre un bon mot de Churchill, je cite de mémoire : « Quand on s’apprête à tuer les gens, il ne coûte rien d’être poli ».
      Cette entité politique,hélas, dispose de pratiquement tous les attributs de souveraineté d’un État. Passons sur les noms qui lui sont donnés. Même l’acronyme Daech comporte le titre d’État qu’il s’est lui-même octroyé. Plus sérieusement, Daech dispose d’une armée, d’une organisation politique et d’une base territoriale. Il exerce la justice, même s’il le fait selon des principes plus que contestable. Il bat sa propre monnaie, avec d’ailleurs la prétention de l’adosser à l’or, comme pour dénoncer la la corruption des Occidentaux et leurs monnaies de singes. C’est un joli coup de propagande, même s’il n’est pas du tout sûr qu’il puisse se tenir à un tel étalon. En fait, il ne lui manque qu’un seul attribut : sa reconnaissance par les entités de même rang. Vu son idéologie, je ne crois pas qu’il recherche cette reconnaissance.
      Le problème, comme tu l’as dit, est de savoir comment il convient de traiter ceux qui combattent pour Daech. Ce n’est pas simple du tout. Et je crois qu’il convient de distinguer plusieurs cas de figure. Nous ne voulons pas retomber dans l’erreur de Bush, qui a créé une zone de non-droit, en lançant sa « guerre contre le terrorisme », parce que cette guerre obère tout espoir de paix. En effet, avec Guantanamo et le Patriot Act, les terroristes n’ont été considérés ni comme des criminels de droit commun, ni comme des prisonniers de guerre, mais comme des ennemis sans aucun droit, soumis au pouvoir discrétionnaire des forces de sécurité. Les scandales qui ont émaillé l’histoire récente ont un peu fait évoluer les choses, mais on est encore loin du compte. En effet, s’ils sont de simples criminels, ils devraient au moins avoir droit à un procès équitable. S’ils sont des soldats, on doit considérer qu’ils servent leur pays et ne doivent pas être poursuivis une fois la paix rétablie.
      Je comprends qu’on traite les terroristes qui viennent d’attaquer sur notre sol comme de vulgaires assassins. Ils le sont. Il y a peu de chances qu’on leur fasse un jour un procès, puisque leur mode opératoire implique de mourir au combat, mais à supposer que cela arrive, il faudra leur accorder les droits de la défense, avec avocats et tout le toutim.
      En revanche, ceux qui combattent pour Daech en Syrie, faut-il les considérer comme de simples criminels ? La question est d’importance, parce qu’elle détermine nos chances de parvenir à une paix. Nous voulons que Daech disparaisse comme entité politique, mais voulons-nous nécessairement que tous ses soldats soient jugés ? Daech est en mesure de pratiquer la conscription sur un large territoire ou de forcer l’allégeance de groupes armés importants. Il serait dangereux de refuser le statut de combattants à de simples conscrits. Ce serait les pousser au désespoir. Pour que l’ennemi ait une chance de se rendre, il convient de lui laisser une porte de sortie. Tu évoques la rhétorique de « guerre totale » de Goebbels. Il est utile de rappeler qu’elle a répondu aux exigences alliées d’une reddition sans conditions. Certes le ministre de la propagande nazi ne s’est pas beaucoup fait prier, mais il n’en demeure pas moins qu’une telle exigence a servi sa propagande et a renforcé la volonté de combattre du peuple allemand. A moins d’envisager la possibilité d’un massacre, le refus de considérer les hommes de Daech en Syrie comme des soldats ne sert pas nos intérêts. Ils sont trop nombreux pour un traitement judiciaire. Et si nous souhaitons des défections dans le camp ennemi, il faut les faciliter.
      Il n’est pas très difficile de distinguer les deux cas de figure. Après tout, les espions et les traîtres n’ont jamais été couverts par les conventions de Genève. Admettre que nous sommes en guerre contre Daech n’empêcherait nullement de leur donner le sort qu’ils méritent. Mais il convient d’avoir les idées claires. Nous devons dire clairement contre qui nous sommes en guerre, Daech et non le terrorisme, réalité trop vague pour être une cible. Nous devons préciser ce que nous attendons de cette guerre. Bref, pour en revenir à Clausewitz, savoir vraiment à quelle situation politique nous voulons arriver. Daech sait ce qu’il veut. Les Russes savent ce qu’ils veulent. Les Kurdes aussi. Il n’y a que les Occidentaux qui ne semblent pas le savoir, et la France est peut-être bien la pire à cet égard. C’est sans doute notre pire faiblesse.

      • Daesch comme les Russes savent avant tout qu’ils auront le dessous dans une rencontre nucléaire et il faut pas compter sur les sciences politiques venir a leurs rescousses ..LOL

  • La France bombarde quotidiennement en Syrie et en Irak mais non, Monsieur, elle n’est pas en guerre.

  • Quel baratin creux ! Quel vent !

  • Bravo pour ce billet.
    Ne pas confondre agir et s’agiter.
    S’agiter c’est détourner la douleur des victimes vers ses propres intérêts, exciter la population.
    S’agiter c’est se surexciter dans l’espoir d’en decoudre avec un communauté.
    AGIR : c’est montrer aux terroristes qu’on a pas peur, pas mal, que la vie a repris comme si rien ne s’etait passé.
    AGIR, c’est aussi dans le silence infiltrer les réseaux, les démonter.
    AGIR c’est toucher l’EI en son coeur en Syrie..
    AGIR c’est dessiner un coeur sur le trottoir

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