Chômage : le PS se défausse sur le Medef

Michel Sapin et Jean-Christophe Cambadélis renvoient la responsabilité du chômage sur les organisations patronales, le MEDEF en tête. A juste titre ?

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Pierre Gattaz (Crédits : ygourvennec, licence Creative Commons)

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Chômage : le PS se défausse sur le Medef

Publié le 30 mars 2016
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Par le Parisien libéral.

Pierre Gattaz (Crédits : ygourvennec, licence Creative Commons)
Pierre Gattaz (Crédits : ygourvennec, licence Creative Commons)

Le ministre des Finances, Michel Sapin, invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, a déclaré la semaine dernière qu’il aimerait que « les entreprises tiennent leurs engagements », alors que le Medef avait promis la création d’un million d’emplois.

De plus, le premier secrétaire du PS a renvoyé la responsabilité du chômage en France sur les organisations patronales, le MEDEF en tête. Pour Jean-Christophe Cambadélis, la population devrait se plaindre, non pas seulement au gouvernement, mais également au MEDEF. Il a déclaré : « je constate quand même qu’on interpelle les politiques, on interpelle le Parti socialiste, on interpelle même parfois les syndicats mais on n’interpelle jamais le MEDEF ». Pour le député de Paris, les 40 milliards d’euros de CICE versés aux entreprises auraient dû permettre de créer des emplois :

C’est quand même un peu fort ! D’une part, c’est le Parti socialiste qui est élu, pas le MEDEF.

Pierre Gattaz ne s’est présenté à aucune élection. Hollande, si. Et c’est le président Hollande qui a promis l’inversion de la courbe, pas Gattaz, en espérant d’ailleurs un retournement du cycle économique bien plus qu’une action spécifique des entreprises.

D’autre part, le MEDEF ne représente pas les entreprises. Le syndicat Mouvement des Entreprises de France, non seulement n’est pas aux 3 millions d’entreprises de France ce que le ministère de la Fonction publique et Bercy sont à la fonction publique, mais en plus, même si le MEDEF avait le pouvoir d’imposer quoi que ce soit à ses membres, alors ses directives ne porteraient que sur 750 000 entreprises, une boite sur quatre.

Même si le MEDEF avait eu un mandat des 3 millions de chefs d’entreprises en France, comment aurait-il pu ensuite imposer des créations d’emplois ? Les entreprises ne créent pas des emplois. pour faire plaisir au MEDEF, au gouvernement ou aux salariés, mais parce qu’elles pensent que cela les aidera à faire du profit.

Qui plus est, le CICE n’est pas un cadeau, c’est juste un rabais. Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi est, d’abord, un crédit d’impôt. Il n’y a pas de don d’argent aux entreprises, il y a un crédit d’impôt, un rabais sur prélèvements.

D’ailleurs, ce CICE vient après une énorme hausse des prélèvements obligatoires, commencée sous Sarkozy, et accélérée par Hollande. Il conviendrait donc d’arrêter de présenter le CICE comme un cadeau aux entreprises. C’est juste une ristourne sur la facture finale qui, elle, est très élevée.

Le MEDEF a eu tort de laisser penser, d’une manière ou d’une autre, qu’il pouvait y avoir une quelconque contrepartie à toutes les mesures gouvernementales. Les emplois ne sont pas un but des entreprises, mais un moyen. D’ailleurs, le Parti socialiste et le gouvernement en savent quelque chose : combien d’emplois ont été créés à La Poste, plus gros bénéficiaire du CICE ?

Et tout ce que demandent les entrepreneurs, c’est la stabilité juridique et fiscale, pas des aides. L’environnement pro-business est un préalable à l’éventuelle création d’emplois, mais certainement pas une condition de type causale.

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  • tout ce que sait faire le ps c’est créer des emplois de fonctionnaires ; pas besoin de croissance pour les payer puisque ce sont les contribuables qui sont taxés pour régler les salaires ; les élus ne comprennent pas que les patrons d’entreprises ont besoin de carnets de commandes pleins pour créer des emplois because les élus n’ont jamais rien creé de leur vie et ne connaisent strictement rien au monde du travail ; et encore moins à celui de l’entreprise ;

  • Quand on prend en charge la production agricole, on en devient responsable. Quand on prend en charge la sécurité, on en devient responsable. Quand on prend en charge la production énergétique, on en devient responsable. Quand on prend en charge l’économie et l’emploi, on en devient responsable.

    Sauf que c’est un mot qui n’a pas le même sens dans le langage courant que chez un politicien.

  • “Les emplois ne sont pas un but des entreprises, mais un moyen.”
    Là est le problème: l’Etat, lui, ne crée pas des emplois pour leur utilité, mais bien souvent pour d’autres raisons. Logiquement, ceux qui nous dirigent oensent que les entreprises font de même.

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