Par Éric Verhaeghe.
La mobilisation contre la loi travail donne lieu à un superbe déferlement de postures faciles, à l’instar d’Anne Hidalgo, ce matin sur France Inter, qui expliquait sans rire que le plafonnement des indemnités de licenciement n’était pas une mesure « humaniste ». Cette ancienne inspectrice des affaires sociales, qui cumule sa retraite avec ses indemnités de maire, surfe sur une vague de velours: le bien, l’humanité, c’est défendre le droit du travailleur contre le capital, alors que la loi travail fait tout le contraire. Y a-t-il idée plus belle, plus simple, plus gentille à défendre dans les dîners en ville ?
Le droit du travail et le capital
Pour comprendre la perversité de cette idée, il faut évidemment relever ses non-dits et mesurer « pragmatiquement », comme dirait Anne Hidalgo, l’impact exact de ses conséquences. À ce jeu, il apparaît vite que les revendications hostiles à la loi travail font toutes le bonheur du grand capital et de la rente face à l’émergence d’une catégorie d’entrepreneurs étouffés par les normes sociales en vigueur.
Mettons les pieds dans le plat : le sujet de la loi travail consiste bien à diminuer une part des garanties et des protections obtenues par les salariés au fil des décennies. Ce qu’on appelle ici la flexibilité vise à réduire le coût concret du travail et non son coût économique. Moins de règles, moins de protection, pour une optimisation du salaire.
En remettant ainsi en cause, très marginalement au demeurant, les protections des salariés, le gouvernement donne un coup de pouce aux entreprises qui sont le plus pénalisées par l’épaisse couche de réglementation existante. Compte tenu de la structure du capital en France, ce sont les petites entreprises qui en seront les principales bénéficiaires, bien entendu, car ce sont elles qui n’ont pas les moyens techniques de maîtriser toute la réglementation et ses évolutions incessantes, et ce sont elles qui sont le plus handicapées par les innombrables freins que le Code du travail introduit dans l’exécution du contrat.
On ne peut ignorer ici qu’une partie importante du foisonnant code en question fut dictée et rédigée par les patrons des grandes entreprises eux-mêmes, trop heureux d’imposer des règles qui sont autant d’avantages comparatifs sur les petites entreprises du secteur. Contrairement à l’idée la plus largement répandue, ce n’est pas le grand capital qui est ennemi de la protection des salariés, c’est le petit capital ! parce que c’est lui qui dispose du moins de marges pour optimiser les salaires.
Quand une entreprise à la main du grand capital est gênée par sa masse salariale, elle se délocalise et le problème est réglé. Cette souplesse-là n’existe pas pour les petites entreprises.
Les puristes de la protection des salariés ne peuvent donc ignorer les conséquences concrètes de leur opposition à la loi : elle leur donne bonne conscience, mais elle constitue un soutien évident, dans l’après crise 2008, à l’hégémonie du grand capital sur notre organisation économique.
Combattre la loi travail ou conserver un capitalisme de la rente
Et c’est probablement là le fond du problème. Il existe un non-dit absolu dans la vision latente du monde portée par les adversaires de la loi travail : un monde de grandes entreprises policées, réglementées, leur convient infiniment mieux qu’une France parsemée de petites entreprises qui se font concurrence. Et lorsque le gouvernement annonce des mesures qui pourraient favoriser cette dernière, la « gauche » se hérisse le poil en imaginant son jardin à la française idéal perclus de mauvaises herbes, de plantes foisonnantes, d’arbustes incongrus qui vont gâcher la vue.
Sans surprise d’ailleurs, ce sont majoritairement des fonctionnaires qui se battent contre la loi. Ceux-là nourrissent une sainte horreur naturelle pour le monde auxquels ils n’appartiennent pas : pour tous ces petits entrepreneurs, forcément poujadistes, c’est même un pléonasme, ces petites entreprises, forcément insalubres et dangereuses, des zones de non-droit, qui sont incontrôlables et les éloignent tant du monde lunaire, aseptisé, dégagé des contraintes de productivité qu’on appelle le service public.
Symboliquement, il existe d’ailleurs un risque important, pour eux, de voir triompher un autre monde si la loi travail devait passer. Elle prouverait que serait possible une inversion de l’expansion permanente dont les protections bénéficient. Et c’est probablement cela qui est le plus important dans le combat contre la loi.
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Si les jeunes avaient une logique et une culture des choses à cette âge ils auraient refusés de fournir la chair à canon des boucheries du XXeme siècle.
Ce sont juste les instruments des rentiers avec au premier rang l’ednat et les syndicats..
Plus simplement, on peut dire que tout citoyen défend d’abord ses intérêts au détriment, s’il le faut, de ceux de son voisin. La solidarité, c’est une blague pour se donner bonne conscience, c’est très bien quand on reçoit mais quand il faut partager son bien…
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La loi TRAVAIL, pour moi ce n’est pas « ETRE CONTRE » pour défendre des acquis..
c’est  » L’OPPORTUNITE » de lancer un débat vers un changement de société, une évolution plus qu’une révolution, vers une société plus HUMAINE plus moderne.
Accepter la loi travail, c’est valider un choix de société ultralibéral qui nous envoie dans le mur.
Face à la Robolution, une mutation sociétal va intervenir, cherchons à la préparer, à l’organiser plutôt qu’à la subir
Les jeunes ont le sentiment, que pour préserver le plus longtemps possible, leurs acquis de rentier (retraite, patrimoine,…) leurs parents sont prêts à entrer dans une sorte « d’holocauste économique » ou ils seraient sacrifiés.
La priorité pour eux, n’est pas la réussite de l’entreprise, en optimisant la ressource travail humain, mais celle de l’homme
De toute façon la ressource « travail humain » est voué à disparaître…alors pourquoi s’acharner..
En attendant, un atterrissage en douceur est nécessaire, ils choisissent l’option « partage du travail », moins de travail pour chacun et plus d’emploi pour tout le monde, plutôt que le contraire.
Le monde du travail aujourd’hui, c’est 35% des actifs qui regardent travailler les 65% autres, mais c’est aussi autant d’exclus
La loi travail c’est chercher la quintessence du travailleur, le payer le moins cher quand il est au meilleur de sa forme, tirer le meilleur de lui, et le remplacer au moindre signe de faiblesse, comme dans la gestion d’une équipe de foot de L1.
Philippe GACHET-MAUROZ: « Accepter la loi travail, c’est valider un choix de société ultralibéral qui nous envoie dans le mur. »
La France qui est totalement en faillite est moins libre que le Ghana et le Kazakhstan économiquement.
Indice liberté économique – Classement des pays
Indice liberté de la presse – Classement des pays
Indice de la corruption – Classement des pays
Elle détient le record du nombre d’élus par habitant, un record pour la taxation, un record pour le poids de l’état dans l’économie.
C’est actuellement un des pays les moins libéral de tous les pays développés et tout indique qu’elle suit la même trajectoire que les autres pays socialistes dans l’histoire: paupérisation, faillite et corporation bureaucratique mafieuse dénoncée par un proche de Vals dans son livre « Pilleurs D’état ».
https://www.youtube.com/watch?v=ff-1t8p2eAo
Du coté des pays réellement libéraux, attachés à la liberté, à la réelle démocratie et à l’état de droit, tout va bien.
Canada, Australie, Suisse, Nouvelle-Zélande, Danemark, Pays-Bas battent régulièrement des records d’excellence et de bonne gestion pendant que la France ultra-socialiste maltraite de plus en plus sa classe populaire et moyenne.
ultralibéral
Et quelle nausée à l’idée qu’elle pourrait-être ultra-giga-néo-turbo libérale…
Vous savez ce qu’ils vous disent les fonctionnaires.
Vous savez ce qu’ils voudraient bien faire en lisant votre article?
Vous inviter dans un de leurs services, à l’hôpital, par exemple… hein!
Salaire gelé depuis près de 10 ans (waouh, c’est sûr que c’est pareil dans le privé, hein).
Contractuels (dont je fais partie) = salaire gelé bien sur, comme les copains, mais en plus CDD renouvelables indéfiniment, sans possibilité de monter les échelons….
Avec des demi journées qui finissent quand le travail est fini. (tiens, rien que cette semaine, mes demi journées ont duré 6h! 10mn pour déjeuner, debout devant la table de la salle de… repos! (sans autre commentaire!)
Gardes de plus de 12h… avec repos « obligatoire » de 11h, … que Macron-Khonerie voudrait pouvoir couper en rondelles! Forcément, lorsque c’est l’Etat le patron, la protection des salariés, là , on s’en fout. Et accessoirement des malades , pardon des usagers, aussi.
Astreintes à la maison, certes, mais à côté du téléphone (20 mn max pour aller sur son lieu de travail, donc ceux qui habitent loin, restent sur place… à tricoter, sans doute?), …déduites de leurs vacances si la loi Khonerie passait…
Alors, oh quelle horreur, n’est ce pas, des RTT (qu’on n’a pas le temps de prendre, passons). C’est vrai, quel scandale, des RTT dans ces cas là !
Avec, quelle horreur, 5 semaines de vacances (15 jours de suite maximum dans certains services, pour ma part, en tant que P.H, j’ai la chance et le privilège -quel privilège!- d’avoir 3 semaines de suite!)
ça, c’est sûr, c’est du « travail de rentier », hein!
Et surtout pas de la solidarité avec les personnes souffrantes.
Et dans un vrai « milieu aseptisé, dégagé des contraintes de productivité ». Je rêve?
Il est vrai que si la loi Macron-Khonerie passait, on pourrait demander la reconstruction de la chapelle de l’hôpital et demander de couper nos gardes avec les mâtines, les Vêpres, la messe du soir, le chemin de croix, et les neuvaines, litanies, rosaires, toutes les 2 heures, après avoir fait un protocole d’hygiène pour nos mantilles et nos chapelets.
ça ferait des repos… (payés en temps de travail?)
Tout comme ceux qui critiquent les enseignants : pensez : ils travaillent 9 mois payés 12…
Faux et archi faux : Ils sont payés 9 mois!
Calcul simple : salaire mensuel multiplié par 9 et divisé par 12… Sans 13eme mois.
Ce, avec les heures sup, genre corrections de copies en novlangue écrites en langage SMS ou surveillance de « contrôles » et collage de pastilles vertes obligatoires après « harmonisation des notes » , et indemnités de déplacement remboursées et payées 15 mois au mieux après.
Alors, OK, il y a des bonnes choses dans ce fatras de 150 pages (pages rajoutées, c’est ça la simplification moderne et non rentière)
Arrêtez l’amalgame.
Ah, un détail :
Merci de dépasser le stade de la qualification de troll ou autre bestiole moderne des forums, comme seul argumentaire, afin de disqualifier un commentateur qui n’est pas de votre avis.
Merci!
Signé : Une rentière, assimilée fonctionnaire, qui est pourtant loin, très loin, d’apprécier Âne Hidalgo et ses comparses, mais qui en a plus que marre des idées toutes faites et des gens qui lisent trois pages d’une simplification de 150 pages, pour en faire ensuite des tartines, afin de critiquer ceux qu’ils jalousent, mais dont ils ne voudraient, pour rien au monde faire le boulot.
A propos de la rémunération des enseignants, rien de tel qu’un démenti par un syndicat enseignant: http://sgencfdt65.free.fr/spip.php?article803
Vous savez qu’en Suisse pays « ultra libéral » avec son code du travail de 20 pages (5000 en France), le salaire moyen est à 5000 euros (1675 euros en France), le chômage des jeunes à 3.5% (25% en France) et la dette à 35% (100%) pendant que l’élite mafieuse française donne des miettes et maltraite ses petits fonctionnaires qu’elle multiplie juste pour en faire de bons petits soldats de la classe dirigeante ?
Vous savez que cette élite mafieuse irresponsable, après 40 ans sans un seul budget positif, à fait emprunter à la France en 2015 48.45% du budget de l’état ?. Le pays est totalement en faillite et que vous allez aussi payer les pots cassés !?
Vous savez qu’en Suisse « ultra-libérale », un infirmier a un salaire de départ de 5400 euros et qu’un médecin assistant touche 7000 euros ?
Vous savez que la France est moins libre économiquement que le Ghana et le Kazakhstan et que vous êtes les « idiot utile », la chair à canon, les victimes d’un syndrome de Stockholm de la mafia qui vous a pris en otage ?
Indice liberté économique – Classement des pays
Indice liberté de la presse – Classement des pays
Indice de la corruption – Classement des pays
On est tous un jour où l’autre invités malgré nous à l’hôpital ou à la clinique, et si on est un peu observateur on constate qu’on est plutôt mieux traité en clinique et pour moins cher. Alors si le personnel de l’hôpital n’est pas forcément de mauvaise foi, il devrait quand même accepter de se poser des questions…
Il vous suffit de cherchez un autre travail…
N’oubliez pas qu’en tant que fonctionnaire non seulement ce sont les travailleurs du privé qui payent votre salaire, mais en plus il n’ont pas le choix et ne peuvent pas vous virer. Il ne s’agit pas de jalousie mais de lassitude de payer les autres avec son travail sans avoir son mot à dire. Alors oui vous travaillez mais en tant que payeur je n’ai aucun contrôle sur votre prestation, ni aucune possibilité de décider si c’est bon ou non et d’agir en conséquence
Ce ne sont pas « les jeunes » qui manifestent. « Les jeunes », c’est un concept de journalisme à deux sous. « Les jeunes », ça n’existe pas. Il y a quelques milliers de lycéens, généralement des quartiers bourgeois, généralement à l’initiative d’organisations trotskystes, qui vont manifester contre un projet de loi que, bien entendu, ils n’ont pas lu.
De même, dans les cortèges CGT et FO (Fo ça veut dire Force Ouvrière alors qu’il n’y a que des fonctionnaires dans ce syndicat), on trouve d’abord des gens à statut protégé pour lesquels la perte d’emploi est une affaire aussi lointaine que la planète Mars. Pour connaitre à quel point tous ces braves gens aiment leurs camarades qui travaillent dans les entreprises du privé, il faut voir avec quel sans-gêne, quelle absence de scrupules ils transforment leur quotidien en cauchemar, les jours de grève, dès qu’une virgule de leur statut spécial est en cause.
La loi El Khomry, dans sa première version, aurait pu être comprise par l’opinion si nos grands hommes, Hollande , Vals en avaient expliqué l’enjeu. Or, pour ne pas fâcher la gauche de la gauche, ne pas donner l’impression qu’ils donnent raison aux libéraux, ils ont rasé les murs, bafouillé quelques vagues justifications, donné l’impression qu’eux mêmes avaient honte de présenter un tel texte. Comme tout celà est minable !
Effectivement il ya peu de jeunes et beaucoup de vieux…fonctionnaires surement…et heureusement qu’ils sont protégés et peuvent défiler et manifester leur opinion…les autres, ceux du privés, n’osent même plus faire greve..à la clé..un licenciement à plus ou moins court terme
La loi travail 2016…Il n’y a rien à comprendre quand on est salarié ou petit pâtron,..elle est juste faite pour favoriser les grosses entreprises…
je suis petit patron, c’est pas la peur des prud homme qui me freine, c’est le coup exhorbitant des charges rien de plus, c’est ma taille qui m’empêche d’augmenter mes prix pour les repercuter
Philippe GACHET-MAUROZ: « et heureusement qu’ils sont protégés »
Philippe GACHET-MAUROZ: « je suis petit patron, c’est pas la peur des prud homme qui me freine, c’est le coup exorbitant des charges »
C’est étrange, le coût exorbitant des charges est en partie dû au fait, qu’en plus du record mondial de 600’000 élus qui s’en mettent pleins les fouilles et distribuent à leurs amis grâce à des lois taillée sur-mesure, un travailleurs sur quatre est directement ou indirectement salarié de l’état.
Vous chérissez très exactement les causes de votre malheur.
Dans la fonction hospitalière, lorsque un soignant est en grève, il continue à travailler -non payé- avec un chouette badge sur sa blouse, où il est écrit « en grève », car il est systématiquement réquisitionné. Vous ne le saviez pas?
Oui, sous prétexte de vocation, ils vous l’ont bien mise jusqu’au trognon pendant que les grands ponte de la médecine et les administratifs s’en mettent plein les fouilles et récoltent tous les lauriers.
Le projet de loi contient aussi quelques articles augmentant le pouvoir des syndicats, en particulier dans les TPE et PME. Ou comment achever les seules entreprises qui embauchent encore.
Très bon exposé. Effectivement ce sont les rentiers du système (grandes entreprises, syndicats) qui n’ont pas intérêt au changement. Et c’est avec un cynisme cruel que les syndicats arrivent à utiliser les jeunes contre eux-mêmes.
A moins que ces jeunes glands se destinent au fonctionnariat. payés avec quoi on se le demande. -)
Deux éléments à prendre en compte (mais ce ne sont pas les seuls)  :
40 ans d’idéologie socialo-marxiste à la française ont durablement imprégné l’état d’esprit des parents,
une scolarité au cours de laquelle les enseignants rabachent que les entrepreneurs sont des voleurs, profiteurs, exploiteurs et fraudeurs tout en omettant de dire qu’ils sont aussi des créateurs de richesses et des employeurs !
Les activistes de toute sorte sont bien évidemment des « idiots utiles ». Mais au final, dans le b… général qui en résulte, on peut se demander si c’est utile à quoi que ce soit ?
Et encore les manifs auraient etre plus importantes en nombre. la grève des services publics de transport empêchant les autres fonctionnaires de se rendre sur place pour manifester. -)
Les jeunes se sont faits manipuler par les syndicats et les politiciens qui vivent bien au chaud sous une pluie d’argent public, tous ces gens n’ont cure des chomeurs et des salariés du privé car ils protègent avant tout les acquis de leur fond de commerce, la fonction publique et les régimes spéciaux.
Je pense que les politiciens actuels ne sont pas crédibles pour faire passer certaine réformes tandis que eux s’ en mettent plein les poches;
Je compatis mais pourquoi ne pas passer en libéral ? Deux de mes amies infirmières sont passées en libéral en créant leur cabinet et ne le regrettent pas.
Chapeaux bas surtout qu’en on connait la difficulté d’entreprendre en France. Félicitez les pour moi
je répondais à Elsa75