Par Jacques Clouteau.
Un grand débat a lieu en ce moment concernant le Code du travail, celui-ci étant censé « codifier » les relations entre une entreprise et un salarié. Depuis des années, on (les gouvernements de droite comme de gauche) rajoute à ce code des couches et des strates, dans le louable but de protéger le pauvre salarié contre les abus inévitables d’un patron voyou et prolétariophobe. Car le salarié, il faut le savoir, est une victime…
Résultat : plus le salarié est protégé, moins il est embauché… D’un côté des millions de personnes qui cherchent un travail, de l’autre des millions d’artisans et de petits entrepreneurs qui ne veulent surtout pas risquer leur chemise pour faire du social… Et au milieu de ce gâchis, un pays magnifique qui part en quenouille…
Appliquons le code du travail à l’amour
Le débat sur le Code du travail n’avançant pas d’un iota, j’ai eu l’idée de le transposer aux relations amoureuses, et j’ai imaginé ce qui se passerait si l’amour était régi par les articles d’un code… Relevez vos mèches et accrochez-vous…
Il convient tour d’abord de définir les bases de ce code sans laquelle l’attirance mutuelle entre une femme et un homme tournerait rapidement à l’anarchie. Imaginez ce qui va arriver, si on laisse les gens s’aimer sans régulation, et sans un minimum de solidarité : les plus beaux vont niquer, et tous les autres ne vont pas niquer…
Partant de ce constat, il faut définir un minimum de règles pour que la vie de couple réponde autant aux nécessités de la société qu’aux aspirations personnelles des amoureux.
Formulaire de déclaration d’amour
La première chose à exiger d’un couple qui se crée est de remplir un formulaire de déclaration d’amour auprès des autorités administratives. Ce formulaire contiendra les nom et prénoms des impétrants, et officialisera leur liaison.
Une carte d’amour mutuel leur sera remise, portant leur photos et coordonnées. La procédure déclenchera le premier appel de cotisation à la caisse d’amour mutuelle. Chacun admettra que cette cotisation solidaire est obligatoire et nécessaire pour assurer le fonctionnement de la caisse et le versement des prestations.
Bien évidemment, cette déclaration d’amour, comme la déclaration d’embauche, doit être suivie d’un contrat. Et les formes de ce contrat doivent être encadrées pour éviter les abus d’un côté comme de l’autre. La sagesse du législateur a prévu plusieurs formes afin de gérer les différentes formes d’amour existantes :
Le contrat d’amour à durée indéterminée
Tout d’abord le plus classique, le contrat d’amour à durée indéterminée. L’un et l’autre partenaires déclarent s’aimer pour toujours. Ni l’un ni l’autre ne peuvent rompre le contrat sans un motif réel et sérieux. Par motif réel et sérieux on entend :
- Une cause économique : l’un des partenaires ne peut plus subvenir aux besoins de l’autre à cause de la diminution de ses revenus.
- Une faute grave : l’un ou l’autre partenaire a conclu un autre contrat d’amour ou bien a engagé une relation non contractualisée et non déclarée.
- L’inaptitude : l’un ou l’autre partenaire ne souhaite plus, ou ne peut plus consentir un temps de relations intimes.
La seconde forme du contrat est le contrat d’amour à durée déterminée. L’un et l’autre partenaires souhaitent une relation dont ils déterminent eux-mêmes la durée. Pour des raisons d’ordre public, cette durée ne peut excéder 6 mois. Elle peut être renouvelée deux fois.
Réduire l’aléa dans le couple
Au-delà, la relation doit être rompue, ou bien transformée en contrat d’amour à durée indéterminée. Un tel contrat ne peut être conclu que dans des cas bien précis : absence du conjoint officiel pendant un certain temps, période d’activité amoureuse temporaire, surcroît d’activité amoureuse, amours saisonnières.
Pour permettre aux jeunes générations d’aborder avec prudence la vie amoureuse, il existe le contrat d’apprentissage amoureux, qui autorise un (une) responsable d’amour à entretenir une liaison avec un (une) apprenti (e) qui souhaite acquérir les rudiments sans pour autant s’engager.
Compte-tenu de l’évolution des mœurs, il importe aussi de légiférer sur les amours qui sortent de la tradition binaire. Ainsi les amours plurielles et multi-partenaires seront encadrées par un contrat d’amour multiple.
Remboursement des cotisations en cas de pépin
Les différents partenaires seront déclarés dans un formulaire AM-bis et seront solidairement tenus des cotisations à la caisse d’amour mutuelle. Toutefois, si l’un des partenaires en venait à exclure les autres des faveurs intimes, ceux-ci seraient en droit de lui demander le remboursement des cotisations déjà versées sans omettre de possibles dommages et intérêts.
Quant au contrat d’amour tarifé, il prendra en charge les relations payantes sous forme de prestations en nature librement consenties. Le tarif ne pourra être inférieur au SMAC (Salaire Minimium des Amours Consenties).
Ce tarif se rapporte à la durée de la prestation, déshabillage et pose des préservatifs compris. On rappelle ici que la jurisprudence considère que monter un escalier pour accéder à une chambre ne peut pas être assimilé à un temps de relation sexuelle. Cette durée doit correspondre à la moyenne d’un rapport sexuel, établie pour les pays de l’Union Européenne.
Formalité de rupture
La fin d’un contrat d’amour se fait par le remplissage de la formalité de rupture. Si l’un des deux partenaires s’estime lésé par la fin de la relation, il pourra demander réparation au tribunal des prudes amours. Cette réparation pourra aller en cour d’appel d’amour jusqu’à l’obligation de réintégration du partenaire éconduit.
Quant à la caisse d’amour mutuelle, elle verra ses pouvoirs dotés d’une Union de Recouvrement des cotisations dues par tous les partenaires amoureux, quelle que soit la forme de leur contrat.
Ceux qui lient des relations amoureuses sans les déclarer seront poursuivis et contraints de cotiser. En cas de doute sérieux, ou d’amour dissimulé, les agents de cette Union seront habilités à évaluer forfaitairement le temps de relation cachée, et à en taxer l’activité.
Prestations en cas d’absence d’amour
Le montant des cotisations ainsi récoltées sera utilisé pour verser des prestations à ceux qui sont temporairement ou définitivement en absence d’amour. Ces prestations pourront être payées en espèces ou en nature par des péripatéticiennes agréées.
Ainsi chaque citoyen, quel que soit son statut social, sa fortune, son physique, aura accès à une vie amoureuse décente ou bien à une juste compensation. Et ce grâce à la solidarité nationale.
Ainsi sera disparue à jamais de notre Histoire l’iniquité (du bas-latin anicare, « ne pas niquer ») profonde qui a prévalu durant des siècles quant à la relation sociale et amoureuse.
Cet article a été publié une première fois le 6 avril 2016.
😀 Légèrement sordide, mais hilarant. Merci à Jacques Clouteau.
Les cotisations n’ont pas à être réglées en espèces (euros), mais en nature.
Avec un taux de prélèvement obligatoire de 57%, chaque citoyen(ne) devra consacrer 57% de ses activités sexuelles à la communauté.
Une Caisse d’Allocation Sexuelle lui indiquera chaque mois à quel(le) partenaire il ou elle devra donner sa relation.
Inversement les récipiendaires devront s’actualiser chaque mois pour toucher leur quota.
Pas en espèces mais en nature, d’accord, mais si c’était en liquide ?
Ok je sors.
@ Alzeimer
57%: ça ne va pas du tout ça: vous allez tuer ma boîte d’intérim!
Merci. Je fais souvent des parallèles entre la vie amoureuse et la relation de travail.
Mais je pense que vous n’êtes pas allé assez loin et ce dès le début.
En effet il y a une grande discrimination dans la façon dont se fondent les couples et le moins que l’on puisse dire c’est que l’amour se bâtit sur des critères qui vous emmèneraient direct au tribunal : choix suivant le physique (taille, couleur de peau, des yeux, du soutif…), religion, taille du portefeuille etc…
Qu’en est-il aussi du taux d’handicapés minimum ? période d’essai ? l’amour le dimanche ? l’amour la nuit ? les pauses ?
A quelques jours prés – la publication convenait bien au le 1er avril… J’ajoute du sordide au volet assurance chômage amoureux. Pour les gens ayant cotisé à la caisse chômage de l’amour obligatoire: on vous affecte pendant deux ans un peu de service amoureux à la rupture de votre contrat duréee indéterminée (Chez les Anglais qui n’ont pas de coeur: service minimum uniquement platonique). A ce prix là, l’orientation sexuelle n’est évidemment pas garantie. Je sors.
Jacques Clouteau Merci pour ce moment d’humour, mais vous avez oublié l’inéluctable création d’un service de médecine de l’amour avec tous les domaines où il devrait intervenir, les affections admises au titre de maladie professionnelles ainsi que le compte pénibilité amour et les « Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) » causés par certaines positions.
Un peu léger. Et la penibilite ? Et les horaires et les heures supplémentaires. ..
Il faut rajouter des contraintes dans le choix des partenaires lors de l’établissement des contrats d’amour en effet dans le cadre du plan handicap il sera appliqué une sur cotisation de 5% dans les contrats couple à durée indéterminée 7.5% pour les contrats à durée déterminée et de 10% pour les contrats multiples si aucune des personnes n’est atteint d’un des handicaps listés à l’annexe 3 paragraphe 4 du code des relations amoureuses.
Et dans le but de toujours accroitre le bonheur il ne faut pas oublier l’action des syndicats qui œuvrent à la mise en place d’un compte pénibilité des relations amoureuses pour permettre à tous des moments de respiration dans leur relation et de plus être soumis 24h/24 à cette soumission à l’autre.
Le machisme de la société soutenu par le lobby patriarcal de Pierre Gattaz produit en réaction de plus en plus de chieuses acariâtre névrosées qui sont pénibles à supporter pour de nombreux hommes pourtant acquis aux idéaux féministes et comme aujourd’hui il n’est plus possible d’aller faire la guerre pour s’éloigner du tyran qu’est devenu leur conjointe, ils optent contraint pour l’homosexualité dégradant ainsi le vivre ensemble et provoquant une baisse inquiétante de la natalité et donc des futurs cotisants.
« Imaginez ce qui va arriver, si on laisse les gens s’aimer sans régulation, et sans un minimum de solidarité : les plus beaux vont niquer, et tous les autres ne vont pas niquer… »
Les conservateurs/traditionalistes aiment pourtant nous affirmer qu’il suffit de lutter contre le « gauchisme », contre le progressisme, contre le féminisme, pour que les gens soient moins superficiels.
Pour les conservateurs (qu’ils soient ou non libéraux), si une femme est superficielle, si elle aime un homme immoral mais beau, plutôt qu’un homme moral mais laid, c’est juste à cause du féminisme. Les conservateurs nous auraient-ils donc menti ?!
Ne me dîtes pas que c’est commando qui a raison depuis le début d’affirmer que sur ce genre de sujet le conservatisme est une escroquerie !
Tout homme censé sait qu’une femme n’est pas un être humain. Le premier progressisme a été de faire des femmes des êtres humains et on ne finie pas de payer le prix de cette erreur monumentale au point qu’aujourd’hui un homme c’est une femme comme les autres.
Très amusant. Juste une remarque sur un grave problème juridique : si dans la logique de l’article il paraît légitime de faire la chasse aux amours non déclarées, il y aura dans ce cas conflit avec les lois sur la discrimination : osera-t-on reprocher à une femme de faire l’amour au noir ?
Bravo ! C’est une excellente initiative que vous proposez là mais, à mon avis, elle ne suffit pas ; vos mesures sont bien trop timorées !
Il est en effet insupportable dans une société moderne que certains aient une vie amoureuse et sexuelle riche quand d’autres en sont entièrement dépourvus !
Qui ainsi qui n’a jamais entendu parler de la misère sexuelle de nos pauvres jeunes de banlieue ?
Qui ne voit pas dans les drames récents, comme dans les incidents de la Saint Sylvestre à Cologne la trace évidente d’une misère sexuelle qui touche toujours les mêmes : les petits, les sans-grades, les laissés pour compte de la grande débauche sexuello-mondialisée ?
Est-il juste et équitable que certains aient tout : le charme, l’argent, la jeunesse, l’énergie, les moyens de se faire refaire le portrait, les succès amoureux et sexuels etc. et que d’autres n’aient rien ?
Non évidement ! Et une société moderne et juste se doit bien entendu de corriger cela et d’offrir à tous un droit à l’épanouissement sexuel et amoureux ; c’est l’évidence.
Il conviendrait donc dans un premier temps que chaque individu, quel que soit son genre, remplisse une déclaration annuelle d’activité amoureuse voire mensuelle ou hebdomadaire pour les plus actifs ou les plus jeunes.
Cette télé-déclaration (soyons moderne) se fera sur internet ; elle devra préciser (1) la nature de l’acte sexuel pratiqué ; (2) la position et les circonstances ; (3) la notion de fréquence (qui est essentielle comme, chacun le comprendra).
Nous précisons à ce stade que chaque acte aura, et ce n’est que justice, une cotation différente.
Peut on en effet mettre sur le même plan une petite caresse volée à la sauvette dans la cabine d’essayage d’un hypermarché et une bonne et franche brouette tropézienne au clair de lune sur un Yacht en méditerranée ?
La CNIL veillera à ce que ces déclarations soient confidentielles. Pour autant, l’identité du ou des partenaires devra être déclarée. Ceci pour des raisons de contrôle de cohérence et de lutte contre la fraude que, à nouveau, chacun comprendra.
Un corps de fonctionnaires dédié : les inspecteurs de l’amour sera créé. Il aura en charge la lutte contre la dissimulation amoureuse.
Enfin, car tout cela ne servirait à rien si l’on s’arrêtait à ces simples mesures de bon sens, enfin donc une juste rétribution sera versée aux indigents sexuels.
Cette rétribution ne saurait être versée en monnaie sonnante et trébuchante, car le bon sens nous indique que nous trouverions à nouveau des fraudeurs, sous-déclarants pour parasiter le système. Non ! Cette rétribution sera versée en nature ! Et ce n’est que justice s’agissant de prestations amoureuses et sexuelles.
Un corps de fonctionnaires pourra être créé, chacun imagine aisément cette solution mais, cela pourrait poser le problème de la compatibilité des mœurs de chaque belligérant, ainsi de plus que celui de la sélection sur le genre (masculin, féminin, neutre, bi, etc.) au sein de la fonction publique. Peut-on en effet demander à un serviteur de l’état et de l’intérêt public de pratiquer pour le compte de la nation des actes qu’il se refuse à réaliser pour lui-même dans la sphère privée ? Grande question que nous proposerons de trancher à l’occasion du prochain colloque de Terra Nova.
Une autre et belle solution serait d’imposer un service sexuel laïque et obligatoire pour tous et pour toutes.
Ainsi, les personnes sexuellement les plus actives et les plus gâtées seraient tenues, pour le bien être sexuel de leur concitoyens de donner un peu de leur temps et de leur expérience à les nécessiteux du pays.
Bien sur on objectera beaucoup d’arguments et de nombreux obstacles se dresseront devant cette mesure de justice sociale mais c’est le chemin du progrès, de la justice, de la fraternité qui se dessine là devant nous.
Merci. J’ai pas cessé de rire. Mes collègues se sont demandés ce qui m’arrivent. J’aime cependant vos mesures, elles vont plus loin
Hilarant votre post. Je me suis marrée à la lecture. Une belle pause bien méritée pour cette longue journée 🙂
Un nouveau droit créance : le droit à une vie sexuelle heureuse
– On va se prendre une raclée électorale alors que j’aime le pouvoir !
– Non ! Après le droit au logement, on va inventer un nouveau droit créance : le droit à une vie sexuelle heureuse !
Seuls les libéraux égoïstes refuseraient, sous prétexte des droits naturels, une mesure solidaire et juste imposant un quota de relations sexuelles
– C’est vrai ! Une bonne vie sexuelle, c’est important pour être heureux, et puis il y a des inégalités. Il faut que l’État intervienne.
– Chaque frustration, c’est du pouvoir pour nous.
😀
Cet article, et les commentaires qu’il suscite, me laisse un goût mitigé.
Tout le monde ici, moi le premier, trouve ridicule/liberticide/totalitaire qu’un État garantisse aux « moins beaux » un droit à une « vie amoureuse satisfaisante », pourtant tout le monde ici semble admettre volontiers que les moins beaux ont moins de chance d’avoir une vie amoureuse satisfaisante.
Donc la question que j’ai envie de poser c’est : combien de personne ici aurait l’honnêteté d’admettre à un enfant très laid qu’il risque de ne pas trouver de compagne en grandissant ? Combien de personne ici aurait l’honnêteté de ne pas donner à cet enfant de faux espoirs ?
Et pourtant… on en voit des gens qui n’ont rien pour eux (caractère, beauté physique, etc.) qui sont sentimentalement épanouis… parce que tous ces critères sont très subjectifs.
Donc non, ce n’est ni malhonnête ni hypocrite de dire à un enfant très laid qu’il trouvera peut-être une personne qui l’aimera sincèrement (sentiment amoureux et pas seulement amical ou parental). Voilà voilà.
Et ça sera plus dur si c’est une femme. Un homme laid vieux mais riche trouvera sans problème une compagne.
Vous avez vu la tête de Gainsbourg ?
Je ne sais pas si vous avez des enfants mais dans les épreuves qu’ils doivent traverser dans la vie c’est la confiance qui fait faire de grands pas en avant et le manque de confiance qui vous conduit à l’échec (biais de confirmation). Y croire c’est avoir déjà aux 3/4 gagné.
C’est peut être plus simple que ça.
Il n’y a pas à dire à un enfant : « tu es laid donc tu ne trouveras pas de compagne ». C’est faux. Si c’était vrai, beaucoup d’hommes auraient des soucis à se faire.
En fait, il y a toujours une autre personne pour qui cette laideur n’en sera pas une.
Ce qui est stupide en revanche, c’est d’imposer à tout le monde des quotats de mixité parce que ça fait mieux vivrensemble.
Tout a fait, l’explication est que l’amour est un marché. Toutes les relations se font a l’équilibre.