Par Daniel Girard, depuis les États-Unis.
Pendant que les projecteurs sont rivés sur la progression surprenante et inattendue de Donald Trump vers l’investiture républicaine, une autre révolution, tout aussi improbable, balaie le Parti démocrate. La candidature de Bernie Sanders avait les allures, au début, d’un saut dans la mêlée pour donner plus de poids aux idées chères à la gauche. Mais, comme Donald Trump chez les républicains, le candidat du Vermont a interpellé un segment de l’électorat qui en a marre de la sclérose politique à Washington, qui a soif de changement et qui a le goût d’appuyer un politicien avec des idées nouvelles.
Les jeunes veulent Bernie
À la surprise générale, Bernie Sanders n’arrête pas d’accumuler les victoires : il a remporté sept des huit dernières primaires ; sa victoire au Wisconsin a été décisive, par 14 points. Le sénateur du Vermont a conquis les jeunes. Huit électeurs sur dix de moins de 30 ans ont voté pour lui. La priorité des partisans de Bernie Sanders ? La lutte contre les inégalités. On a pu voir, au Wisconsin, dans les sondages à la sortie de l’urne, que les démocrates font davantage confiance à Bernie Sanders qu’à Hillary Clinton sur cette question.
Sanders won Wisconsin with help from voters who care most about income inequality: https://t.co/lIR1wvcxn8 pic.twitter.com/DbNkbqm6jz
— NYT Graphics (@nytgraphics) 6 avril 2016
Les partisans de Bernie Sanders estiment qu’il est plus honnête et authentique qu’Hillary Clinton qui n’a pas du tout la cote du public lorsqu’il s’agit d’honnêteté, si on en juge par les chiffres d’un sondage de l’Associated Press.
AP asked Americans: « How well does the world ‘honest’ describe Hillary Clinton? » https://t.co/MQi1yBbSH9 pic.twitter.com/5ZBSEJB4XX — AP Politics (@AP_Politics) 8 avril 2016
Les partisans de Bernie Sanders estiment qu’ils peuvent lui faire confiance quand il promet de réduire l’influence des banques, de Wall Street, et de s’attaquer au financement des campagnes électorales. Dénonçant les Super-Pacs des donateurs et des lobbies qui financent les candidats, Bernie Sanders finance sa candidature grâce aux petits dons du public. L’argent afflue. Il a levé 44 millions $ en mars, soit plus qu’Hillary Clinton. Le sénateur du Vermont la devance dans la levée de fonds depuis janvier.
#HillarySoQualified that her big $ donations can’t top #BernieSanders‘s small contributions.
— Eli David (@EDsin954) 7 avril 2016
Bernie Sanders : c’est l’État qui paie
Le sénateur du Vermont ouvre le carnet de chèques de l’État pour plusieurs de ses promesses : hausse des impôts et des dépenses publiques, système de santé étatisé, études universitaires gratuites, majoration du salaire minimum à 15 dollars… Comme l’exprime dans un Tweet le libertarien Jason Pye, la facture est salée…
Bernie Sanders’ « free » stuff will cost taxpayers over $15 trillion in new taxes. https://t.co/rJNikG5owX — Jason Pye (@pye) 5 mars 2016
Hillary Clinton attaque justement Bernie Sanders sur ses promesses, qu’elle juge irréalistes. Elle souligne qu’il est important d’avoir de l’expérience, à Washington, pour faire avancer les dossiers. Sur cette question, les démocrates donnent raison à l’ex-secrétaire d’État : elle a ce qu’il faut pour poursuivre le travail de Barack Obama. C’est la candidate de la continuité.
What’s driving Clinton voters to the polls? https://t.co/8brNBaRgwR pic.twitter.com/8cnlYrvBoi
— NYT Graphics (@nytgraphics) 5 avril 2016
Bernie Sanders a voulu combattre l’ex-secrétaire d’État sur ce terrain. Il a qualifié Hillary Clinton d’inexpérimentée. Il a dit qu’elle n’avait pas les qualifications pour être présidente parce qu’elle a appuyé la guerre en Irak et soutenu l’accord de libre-échange avec le Panama. Mais l’attaque n’a pas porté ses fruits et il a vite rebroussé chemin en entrevue à l’émission The View.
Sanders acknowledged that Hillary Clinton “obviously” has the experience to be president. https://t.co/C9haPLYGBD pic.twitter.com/yeXvdptjWE — This Week (@ThisWeekABC) 8 avril 2016
Le sénateur du Vermont s’est aussi mis dans l’embarras dans une entrevue au quotidien Daily News de New York dans laquelle il a admis ne pas avoir de plan précis pour limiter l’influence des banques, pourtant l’une de ses principales promesses. Hillary Clinton a vite réagi en soulignant que cela démontrait bien que Bernie Sanders n’avait pas approfondi ses dossiers avant de parler.
Sanders doesn’t know much beyond his standard stump speech about breaking up the banks. https://t.co/Zarg4BaZq7
— Jonathan Capehart (@CapehartJ) 7 avril 2016
Le vote crucial de New York Malgré ses victoires impressionnantes, Bernie Sanders fait face à un défi arithmétique colossal, compte tenu de l’avance considérable d’Hillary Clinton, avantagée par son bassin de super délégués.
Democratic Pledged Delegate Update Clinton – 1,303 Sanders – 1.087 A difference of 216 pledged delegates pic.twitter.com/y184wiLP45 — Delegate Count (@DelegateCount) 8 avril 2016
Comme les délégués, chez les démocrates, sont alloués proportionnellement, le sénateur du Vermont devra l’emporter par d’importantes marges dans les gros États pour espérer faire pencher la balance de son côté. New York avec ses 291 délégués (le deuxième État le plus important après la Californie et ses 546 délégués) est justement un gros test pour Bernie Sanders le 19 avril. Il a besoin d’une solide victoire pour maintenir le momentum. Selon un sondage d’Emerson College, Bernie Sanders est derrière Clinton par 18 points, soit 56 contre 38. Il s’agit quand même d’une belle progression pour le sénateur du Vermont, qui, le mois dernier, comptait un retard de 48 points.
Bernie Sanders gets warm welcome back home to Brooklyn https://t.co/kesa349vPu pic.twitter.com/RzuJhprpoF
— Wall Street Journal (@WSJ) 8 avril 2016
Originaire de Brooklyn, Bernie Sanders aurait le vent en poupe en l’emportant contre Hillary Clinton à New York, elle qui a été sénatrice de l’État pendant huit ans. Le sénateur du Vermont pourrait alors envisager avec sérieux la tenue d’une convention ouverte à Philadelphie où il pourrait courtiser les super délégués pour lui ravir la victoire.
Tactics of Bernie Sanders supporters pressing superdelegates for Hillary Clinton to flip sides anger some delegates: https://t.co/CpLmpDqIyj — WSJ Think Tank (@WSJThinkTank) 9 avril 2016
C’est toujours croustillant quand un socialiste critique le programme d’un autre socialiste.
dieu seul sait pourquoi la clinton me fait peur ; elle veut mettre la chine au pas ….gros morceau quand même…..et quand on veut faire plier un grand pays comme la chine , on peut bien faire plier tout les autres ;
« dieu seul sait pourquoi la clinton me fait peur »
C’est bien normal pour des libéraux d’avoir peur de clinton, tout son programme est antilibéral. Du moins je peine à discerner des propositions libérales.
« Le sénateur du Vermont ouvre le carnet de chèques de l’État pour plusieurs de ses promesses : hausse des impôts »
Hein ? C’est le carnet de chèque des contribuables qu’il ouvre.
Les gens de gauche n’utilisent pas le vocable contribuable. Pour eux, toute dépense étatique est faite pour le bien commun 😉
Je suis effectivement surpris que la novlangue socialiste n’ait pas supprimé ce vocable rétrograde de » contribuable » pour le remplacer par un plus présentable , du type C.E.P.S ( Contributeur Enthousiaste au Progrès Social ) !!!
En gros Sanders n’est libéral que dans son opposition à la guerre en irak ? (non-interventionnisme en politique extérieure)
Sanders a très peu d’intérêt dans la politique étrangère. Il en a parlé jusqu’ici essentiellement pour critiquer Clinton : l’appui de l’ex-sénatrice la guerre en Irak. Sur la question de la performance de Clinton comme ex-secrétaire d’État il ne dit mot. Il n’a pas mentionné jusqu’ici la question de l’utilisation de sa messagerie privée alors qu’elle était en fonction.
Merci pour ces précisions.
Perso, ça ne m’étonne pas que des politiques comme Sanders ou H.Clinton aient leurs partisans aux USA.
En vérité, il n’y a pas eu de reprise aux USA.
Enfin, ça n’a pas été une reprise saine.
La relance s’est faite par le crédit (d’ailleurs, une belle bulle dans le crédit auto est en train de se former. Idem pour les crédits étudiants).
Même au niveau de l’emploi, ce n’est pas terrible.
Le taux de chômage annoncé (4,9 %) est complètement bidon.
Il est, en réalité, le double de ce qu’on nous annonce puisque des millions de gens ont été complètement sortis des stats.
Ils ne peuvent même plus compter sur l’industrie pour faire repartir l’emploi puisque beaucoup d’industriels qui ont relocalisés leurs activités ont créé des usines fortement automatisés (donc avec peu d’impacte sur l’emploi).
Et certains sont en train de se barrer au Mexique (main d’oeuvre beaucoup moins chère et coût de transport qui est peu élevé du fait de la proximité).
Donc comme en France, la classe moyenne est en train de peu a peu disparaître.
« Le taux de chômage annoncé (4,9 %) est complètement bidon.
Il est, en réalité, le double de ce qu’on nous annonce puisque des millions de gens ont été complètement sortis des stats. »
Ce n’est pas parce que vous répétez 100 fois une bêtise que vous avez entendu 100 fois que ça en devient une vérité.
Renseignez vous pour savoir comment sont calculés les différents taux de chômage aux USA : rien à voir avec le fait d’être inscrit dans une agence, d’avoir actualisé ses droits, d’avoir à prouver une recherche de job… rien de tout ça, juste réponse à une question pour vous classer dans U1 à U6
http://www.bls.gov/news.release/empsit.t15.htm
Oui mais votre réponse n’est pas plus représentative du véritable chomage puisque vous prenez les chiffres officiels des EU. 93 millions d’américains sont sortis des statistiques mais ne travaillent pas pour autant. Si on calculait en france le chomage à la mode américaines on aurait 7% de chomage. Comme disait Churchill, je croirais aux statistiques lorsque je l’ai auraient falsifier moi même.
Donc on est d’accord.
Le vrai taux de chômage, c’est U6.
Et c’est loin des 4,9 % que certains annoncent.
De toute façon, si la situation de l’emploi était si géniale que ça aux US, on n’aurait pas un taux d’emploi d’à peine un peu plus de 62 %.
Et des personnes comme Sanders ou H.Clinton ne pourraient pas développer leurs idées.
Oui vous avez la taux de chomage officiel du gouvernement pour Mars 2016 de 5.2 % pour nous c’est 10 % (catégorie A sans les dom). Oui le taux réel est nettement plus élevé aux EU comme en france.
Donc il y a 5 minutes vous ne saviez pas pour le taux de chômage mais maintenant vous savez tout. MDR.
Si vous calculiez le taux de chômage en france de la même façon vous seriez à 20-25%.
« De toute façon, si la situation de l’emploi était si géniale que ça aux US, on n’aurait pas un taux d’emploi d’à peine un peu plus de 62 %. »
Je vois encore une fois que vous ne savez même pas de quoi vous parlez. Aux USA on met au dénominateur tous ceux qui ont plus de 16 ans… alors qu’en france on ne met que les 15-64 ans. Mais ce ne sont pas les seules différences.
http://www.bls.gov/emp/ep_table_303.htm
Avoir accès à tant de données et être aussi ignare…
Mais pourquoi alors des idées socialistes (il y en a beaucoup ici qui disent que les USA deviennent de plus en plus socialistes) se développent aux USA si tout va bien ?
Les gens sont eux aussi ignares c’est ça ?
Lampisation des université pendant 40 ans.
Parce qu’il suffit que dans un groupe il y ait 10% de prosélytes pour que ses idées puisse s’imposer rapidement à la majorité.
Minority Rules: Scientists Discover Tipping Point for the Spread of Ideas
« “When the number of committed opinion holders is below 10 percent, there is no visible progress in the spread of ideas. It would literally take the amount of time comparable to the age of the universe for this size group to reach the majority,” said SCNARC Director Boleslaw Szymanski, the Claire and Roland Schmitt Distinguished Professor at Rensselaer. “Once that number grows above 10 percent, the idea spreads like flame.”
http://news.rpi.edu/luwakkey/2902