Le dangereux appauvrissement de l’Île-de-France

L’ensemble de l’Île-de-France s’appauvrit depuis 15 ans par rapport au reste de la moyenne nationale. Effet Huchon / Delanoë / Hidalgo ?

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Pauvreté (Crédits Claudius DORENROF, CC BY-NC-ND 2.0)

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Le dangereux appauvrissement de l’Île-de-France

Publié le 13 avril 2016
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Par Éric Verhaeghe.

Un SDF dans la rue
Pauvreté (Crédits Claudius DORENROF, CC BY-NC-ND 2.0)

Le Secours Catholique a présenté hier un rapport sur les inégalités en Île-de-France. L’interprétation des nombreuses statistiques produites par l’association insiste sur l’accroissement des inégalités en Île-de-France. Mais la lecture du document amène à un constat plus sombre encore, et plus anxiogène : c’est l’ensemble de l’Île-de-France qui s’appauvrit depuis 15 ans par rapport au reste de la moyenne nationale.

L’Île-de-France s’appauvrit

Plusieurs données statistiques laissent pantois sur la situation économique et sociale de l’Île-de-France. Par exemple, ce tableau en dit long sur la dégradation des conditions en vigueur dans la capitale :

Ile-de-France

La lecture de ce tableau est assez simple. Entre 2002 et 2012, le revenu fiscal médian sur l’ensemble de la France métropolitaine a augmenté de 30%, mais de 24% seulement en Île-de-France. Sur cette période, aucun département de la région n’est parvenu à « performer » aussi bien que la moyenne nationale. L’évolution est particulièrement dramatique en Seine-Saint-Denis, où le revenu fiscal médian a progressé deux fois moins vite que dans le reste de la France.

Pour le premier décile, c’est-à-dire les 10% de revenus les plus bas, les écarts sont encore plus marqués. La Seine-Saint-Denis va par exemple progressivement presque trois fois moins vite que le reste du pays. Le Val-de-Marne ou l’Essonne ont progressé deux fois moins vite. Seuls les « pauvres » de Paris et des Hauts-de-Seine ont progressé plus vite que la moyenne nationale. Démonstration est ici faite qu’il vaut mieux être pauvre parmi les riches, que riche parmi les pauvres.

Toujours est-il que ces statistiques sont implacables : les Franciliens s’enrichissent moins vite (ou améliorent moins) leurs revenus que les autres Français.

L’Île-de-France victime de la décentralisation ?

On ne peut évidemment s’empêcher de penser que cette dégradation des conditions de vie en Île-de-France par rapport au reste du pays n’est pas étrangère à la décentralisation. Plus l’État déconcentre les pouvoirs, plus les Franciliens s’appauvrissent.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’Île-de-France a bénéficié, pendant plus de quinze ans, d’une parfaite homogénéité politique entre la région et la capitale. La domination des Huchon et des Delanoé s’est, dans la pratique, traduite par une paupérisation de la région capitale…

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  • Assez d’accord avec l’article mais on peut aussi y voir un simple effet de la surrepresentation de l’immigration en Seine Saint Denis. En important de facon continue de la pauvrete (plus vite que l’ascenceur social ne fonctionne, car il fonctionne plutot bien en France en temps normal) on arrive a appauvrir un region.

    Mais evidemment c’est plus simple et moins risque pour les politiques de pointer du doigt les inegalites sociales.

    Au lieu de controler les flux et laisser s’enrichir les nouveaux venus, on laisse la porte ouverte, on entasse des nouveaux francais sans formation auxquels on a promis une vie revee et on se scandalise ensuite des inegalites. la ficelle est un peu grosse.

  • Pas fâché que cette impression soit corroborée par des chiffres . Nombreux provinciaux descendant dans les gares parisiennes ont l’impression d’arriver dans un pays sous-développé, et je ne parle même pas des étrangers ils sont atterrés . Le contraste est incroyable par rapport à une trentaine d’années : Paris était alors moderne, et plus riche que les villes de province , les villes de province étaient alors un peu ternes, désuètes ont aurait dit alors de belles endormies . Je pense que le reveil pour tout le monde va être cauchemardesque : cette croissance des provinces s’est faite sur la dette de l’exorbitante décentralisation , quand à Paris , cette nouvelle Babel aura peut être le même destin .

  • les franciliens ont beaucoup trop voté à gauche les 30 dernières années, à commencer par Paris qui va devenir complétement pourrie par un(e) maire socialiste( qui n’aura de cesse de vouloir s’assurer un électorat compatible à sa réélection).
    L’électoralisme a été fatale à toutes les communes qui se sont évertuées à élire des communistes; il est à craindre la mème chose pour les écolos-socialistes.

  • appauvrissement de l’ile de france , un échantillon de ce qui attend le pays….

  • J’avoue ne pas bien comprendre :
    – le lien que vous faites entre décentralisation et appauvrissement, surtout dans le cas français où la décentralisation reste très..concentrée. Si vous entendez par là que la décentralisation à la française n’aura pas permis de faire émerger une gouvernance locale efficiente et efficace : c’est différent.
    – le lien que vous ne faites pas entre le dynamisme de la métropole, très mondialisée, et l’accroissement des inégalités ; il est vrai que le rapport du Secours Catholique ne va pas jusque-là.
    Cdt.

  • Il semble assez courant maintenant d’omettre (volontairement?) le lien entre croissance des inégalités (ou appauvrissement) et immigration. Quand on analyse lal un problème, on ne risque pas de le résoudre.

  • Pas sûr. La fameuse décentralisation française n’en est pas une. Et l’empilage de ces dernières années (métropole, région, intercommunalités…) tend plutôt à faire penser que les dépenses supplémentaires stériles apportées par le mille-feuilles ont aggravé les problèmes d’investissement public. Egalement, le coût prohibitif du logement qui, quoi que l’on en dise, n’a pas réellement bougé ces dernières années dites de « crise » apporte son lot de difficultés. En y ajoutant une grave dégradation des transports publics aboutissant à ce que ceux qui habitent le plus loin se remettent à travailler plus près mais en choisissant moins la valeur du travail trouvé. Peut-être aussi l’extrême concentration des commerces aboutissant à une sorte de prix moyen élevé des marchandises.
    Bien sûr, l’apport d’éléments immigrés dont le niveau technique et social est assez bas (l’Allemagne a pris les 10% du dessus pour son économie) aggrave certainement le tableau.

  • Le socialisme fabrique des pauvres, tout le monde le sait. Cet article ne sert pas à grand chose.

  • Ç est toute la France qui devient pauvre,umps ou fn ce seras la même chose….

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