Par la rédaction de Contrepoints
Un sondage BVA pour BCC Consulting1 des 7 et 8 avril 2016 indique qu’Emmanuel Macron fait partie des hommes politiques les plus populaires, en particulier à droite. En effet, 59% des Français ont une bonne opinion de lui, contre 56% en février dernier. Ce chiffre grimpe même à 74% chez les plus de 65 ans.
Un fort soutien à droite
Si l’on s’intéresse à la proximité politique des personnes ayant une opinion favorable d’Emmanuel Macron, on constate que le soutien est nettement plus fort à droite, avec 79% d’opinions favorables, qu’à gauche, avec seulement 47% d’opinions favorables, chiffre fortement pénalisé par les résultats pour les partis plus à gauche que le PS (22%).
Une personnalité de gauche ?
Ce résultat n’est pas surprenant puisque seuls 18% des sondés le considèrent de gauche, contre 20% en février. Malgré cette image a priori incohérente avec sa présence dans le gouvernement actuel, beaucoup estiment qu’il est dynamique (82%), qu’il a des convictions (76%) et qu’il est compétent (69%). Concernant des traits plus personnels, 62% le jugent provocateur et  61% sympathique. En revanche, faisant écho à la défiance ambiante des Français envers le personnel politique, seuls 50% l’estiment sincère et 30% proche des gens. Tous les aspects que l’on pourrait considérer comme positifs sont en augmentation par rapport à février dernier, en particulier la sympathie (+8%) mais à l’exception de la sincérité (-2%).
La présidentielle en ligne de mire ?
60% des Français pensent qu’Emmanuel Macron est un bon ministre. La répartition de ces opinions favorables selon la proximité politique est assez proche de celle concernant les simples opinions favorables. Par ailleurs, une proportion croissante de Français voit plus loin que le Ministère de l’Économie pour Emmanuel Macron puisque 39% d’entre eux sont favorables à une candidature du ministre à la présidentielle contre seulement 25% en février. Quoi qu’il en soit, 52% des Français pensent qu’Emmanuel Macron ferait un bon président de la République, contre 45% en février dernier. Le détail par proximité politique est encore une fois assez semblable aux questions précédentes.
En marche, oui mais vers la présidentielle…
Si 82% des Français ont entendu parler du mouvement politique « En Marche ! » lancé récemment par Emmanuel Macron, la perception qu’ils en ont est nettement moins unanime. En effet, 76% d’entre eux pensent qu’il a été créé pour promouvoir une éventuelle candidature à la présidentielle, 52% qu’il se démarque des partis traditionnels, 51% qu’il est transpartisan, 45% qu’il est novateur et 43% qu’il donne de nouvelles perspectives d’avenir aux Français. Enfin, seuls 42% des Français estiment ce mouvement crédible.
Le paradoxe Macron
Soutenu par la droite sans être détesté par la gauche modérée, jouant sur tous les tableaux, depuis le ministère de l’Économie jusqu’à la création d’un mouvement politique qui se veut fédérateur et novateur et faisant parfois figure de trouble-fête dans une vie politique française qui a bien du mal à se débrider, Emmanuel Macron séduit une part croissante des Français. Si peu d’entre eux estiment qu’il est de gauche, beaucoup lui trouvent des qualités importantes pour un homme politique même si peu le croient proche des gens. Bien que jeune, une part croissante et relativement importante le verrait bien président de la République et beaucoup pensent même que c’est l’objet de la création de son mouvement « En Marche ! ».
Se placer au dessus des partis n’est pas une nouveauté en France. Si cela a parfois pu être le cas, la plupart du temps, l’exercice est très difficile, les Français préférant généralement les positionnements plus tranchés. Emmanuel Macron n’échappera probablement pas à une demande de clarification sur ce point particulier et sa route sera sûrement semée d’embûches diverses mais le crédit qui lui est apporté combiné à sa jeunesse seraient perçus comme des bases intéressantes pour tout homme politique qui voudrait viser plus haut, en 2017 ou plus tard.
- Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet les 7 et 8 avril 2016. Echantillon de 1003 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. ↩
Le problème est qu’en France être président sans majorité à l’assemblée n’a pas d’intérêt.
Quel crédit peut-on accorder à ce soutien de l’enfumeur ?
Le français est bien naïf !
Peut-on véritablement parler de « droite » ?
De droite? Il est parfaitement clair: il veut promouvoir la candidature de Hollande en 2017 et est mandaté pour cela. Retour d’ascenseur en bonne et due forme, façon 5e république.
Ce mouvement vous paraît-il ni de droite ni de gauche : 51%. Un début tout en douceur pour ce qui est présenté comme sa principale caractéristique !