Fiscalité : comment la France étrangle les classes moyennes

Au nom de la solidarité, les classes moyennes croulent sous les impôts.

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battus credits political posters from USSR 70s and 80s (licence creative commons)

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Fiscalité : comment la France étrangle les classes moyennes

Publié le 14 avril 2016
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Par Éric Verhaeghe.

Fiscalité confiscatoire en France
battus credits political posters from USSR 70s and 80s (licence creative commons)

La fiscalité française est organisée autour d’un immense vase communiquant : les classes moyennes sont accablées d’impôts qui servent officiellement à financer la solidarité avec les plus pauvres. Dans la pratique, cette politique fiscale vise surtout à constituer un grand tout homogène où les « moyens » sont désincités à réussir, à emprunter l’ascenseur social. Une étude de l’OCDE vient encore de le montrer.

La fiscalité accable les classes moyennes

Le tableau fourni par l’OCDE permet de faire quelques comparaisons rapides.

Il montre qu’un célibataire gagnant 67% du salaire moyen consacre 43,5% de ses revenus à l’impôt. C’est un chiffre important, mais qui est loin de positionner la France en tête des pays de l’OCDE. La fiscalité pour cette catégorie sociale est en effet plus lourde en Hongrie, en Autriche, en Belgique ou en Allemagne.

En revanche, pour les célibataires gagnant 167% du salaire moyen, l’effort fiscal passe à 54,3% des revenus, soit moins que la Belgique (60,7%), mais un niveau équivalent à celui de l’Italie (54,6%).

L’effet est encore plus flagrant pour les familles.

Un célibataire vivant en France avec deux enfants et gagnant 67% du salaire moyen est le champion de l’OCDE en terme de pression fiscale : 35,9% des revenus consacrés à l’impôt. Un couple marié avec deux enfants et deux salaires équivalents à 167% du salaire moyen voit son effort fiscal grimper à 43,1% de ses revenus (2ème position après la Belgique). Autrement dit, l’effort fiscal du célibataire gagnant 67% du salaire moyen est égal à l’effort fiscal des familles avec deux enfants.

Ces quelques chiffres illustrent bien les grands traits de la logique fiscale française, qui épargne les plus bas revenus, mais qui est sans pitié pour les classes moyennes avec enfant, et avec les familles monoparentales.

Curieusement, la fiscalité française est la plus lourde pour les familles avec deux enfants gagnant le salaire moyen mais où l’un des deux conjoints ne travaille pas, mais beaucoup plus clémente pour les familles avec deux enfants dont l’un des conjoints gagne le salaire moyen et l’autre 33% seulement de celui-ci. Autrement dit, la fiscalité française pénalise les familles où la femme s’arrête de travailler, mais encourage les familles où la femme travaille à temps partiel.

Il ne serait pas inutile de « conscientiser » le paradigme social qui se cache derrière ces choix techniques.

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  • bonjour
    Pour les familles:
    « Les pays qui ont opté pour l’imposition par foyer fiscal plutôt que pour un système d’imposition individualisée, présentent souvent des coins fiscaux plus élevés et par conséquent une plus faible incitation à travailler pour les seconds apporteurs de revenu. Dans un système d’imposition par foyer fiscal, le revenu des deux membres du foyer est taxé conjointement, alors qu’il le serait séparément dans un système d’imposition individualisée. Cela signifie que le second apporteur est taxé à un taux plus élevé du barème de l’impôt sur le revenu qu’il le serait dans un système d’imposition individualisée, parce que l’apporteur principal du foyer fiscal bénéficie déjà pleinement de la tranche inférieure du barème. »

    Il y a un biais dans l’étude, en général un second salaire, est plutot a 66% du SM (un temps partiel), alors dans ce cas l’imposition augmente 40% à 43%.

  • Moi en profession libérale, c’est environs 75% d’IR+cotisations pour 100 000 euros de revenus (pas d’expert comptable pour l’instant donc majoration de 25% et grande variation de résultat)…

    • Rectificatif: Moi en entreprise individuelle, c’est environs 75% d’IR+cotisations pour 100 000 euros de revenus (pas d’AGA pour l’instant donc majoration de 25%)…

    • Sur 100 000€ de revenus nous ne touchez que 25 000€? Vous ne comptez pas vos frais dedans quand même?

      Ma femme est profession libérale et paie autour de 30% de charges sociales après déduction de ses frais et avec mes revenus nous sommes à 20% d’IR.

      • 100 000 euros de revenus frais déduits (mais pas les cotisations sociales car il y a eu un gros écart de revenus d’une année sur l’autre – je débute), avec une majoration de 25%…

        • sur les 100 000€ qu’il vous reste vous payez 75 000€ de charges et d’impôts?

          • IR sur 125 000: 37 800
            URSSAF: 14 000
            RSI: 6 000
            CIPAV: 17 000

            (estimation à confirmer les semaines à venir)

            • Ça fait beaucoup effectivement. L’IR me semble un peu élevé par rapport au 125000 (ça devrait être autour de 32k€) et les 25% de majoration aurait pu être évité en s’inscrivant à l’arapl ce qui coûte 200€, ce n’est pas la faute de l’état. On pourrait être autour de 55% au lieu de 75 ce qui reste quand même très élevé on est d’accord.

              • Le calcul de l’IR vient du simulateur du service des impôts. La majoration rajoute 25%, soit 10 000 euros, ce qui ferait quand même 65%. Ces 25% de majoration provient bien de l’Etat quand même. Je ne me suis pas inscrit à une AGAP car le service des impôts m’avait à l’origine indiqué – verbalement – que je bénéficiais d’exonération (je passe plusieurs mois par an à l’étranger et suis en France à titre accessoire peut-on dire), et les choses se sont accélérées donc je n’ai pas suivi. Mais merci du suivi.

  • TB étude qui souligne ce que l’on a vécu, et donc nous sommes partis 15 années élever nos enfants ailleurs et payer nos impôts ailleurs, dans sa bêtise le gouvernement essaye de tondre les plus mobiles , alors les familles partent, incroyable le nombre d’enfants par famille chez les français de l’étranger 😉
    On savait que le gouvernement actuel n’aimait pas « les riches » mais c’est surtout les familles qu’il déteste , j’imagine que leur propre faillite familiale leur est à ce point intolérable qu’ils ne supportent pas le bonheur chez les autres … ils sont abjects

    • Ce que redoute le plus les socialistes (tous les socialistes donc LR y compris)c’est ,justement la force de la famille dont l’état maitrise moins les individus en famille que les celibataires; c’est une question de doctrine socialiste

      • @gilbert tout à fait , ça fait partie du « package » si on inclut l’i3lam politique ds la famille socialisante c’est également le cas car en basant le couple sur une relation déséqulibrée des le départ , on sape le noyau familial. On comprend les lignes de convergence entre nos socialistes divers et variés : du rouge-rose-vert

      • « L’association Internationale n’a et ne peut avoir d’autre but que d’aider à l’extinction de ces monstrueux préjugés que sont la famille, la patrie et la religion… Pour cela, son programme doit être l’abolition de toutes les religions, de la propriété, de la famille, de l’hérédité, de la nation. » (Edward Sunner, secrétaire de l’internationale socialiste en 1867)
        « Abolition, non de la famille naturelle, mais de la famille légale fondée sur le droit civil et sur la propriété. » (Bakounine, Catéchisme révolutionnaire)
        Nos socialistes connaissent leurs classiques!

    • oui que voulez vous il faut etre fonctionnaire ou notaire si on lit bien les journaux.. c’est pathetique..

  • Rien d’étonnant : les pauvres n’ont pas d’argent donc rien à en tirer. Les riches en ont, mais ils sont peu nombreux et s’en vont ailleurs si on les traie un peu trop, donc globalement pas tant que ça à en tirer non plus. Restent les classes moyennes, assez riches pour les racketter, pas assez pour partir, et coincées en France par leur travail et leurs attaches ; en plus, ce sont les plus nombreux, donc la classe sociale la plus juteuse à dévaliser. Même nos politiciens bas de gamme ont compris cela.

  • « Autrement dit, la fiscalité française pénalise les familles où la femme s’arrête de travailler, mais encourage les familles où la femme travaille à temps partiel. »

    Rien de choquant dans tout ça plutôt normal

    La classe moyenne est un concept fumeux électoraliste et populiste utilisé depuis 40 dans notre pays seuls compte les gens qui vous disent qu’ils s’en sortent ou qui n’ y arrivent pas.le reste chacun à ses difficultés marrant de crasher sur le concept de lutte des classes et parler de classe moyenne ça m’étonnera toujours.

    • certaines femmes aiment bien rester chez elles pour elever leurs enfants.. c’est choquant qu’on pénalise les familles où la femme s’arrête de travailler. Elles travaillent chez elles en s’occupant de leurs enfants .. c’est beaucoup.

  • Le problème des comparaisons internationales de ce type, c’est que les critères ne sont pas les mêmes. L’impôt sur le revenu n’est qu’un impôt parmi d’autres, ce n’est même pas celui qui rapporte le plus aux états. Et puis il y a aussi ce que récupère les classes moyennes sur ces impôts. Jusqu’à maintenant, la quasi gratuité de l’école et des soins, les allocations familiales, ne sont pas les mêmes selon les pays.

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