Par Henri Dumas.
Depuis que les mathématiciens ont mis l’économie en équation il parait qu’elle est une science. Il est possible que ce soit vrai, j’en doute.
En revanche, une chose est sûre, apprendre la théorie économique est difficilement compatible avec les contraintes de sa pratique.
Il y a déjà quelques siècles que les érudits se penchent sur la théorie. Lire ce qu’ils ont écrit, toutes tendances confondues, est une occupation à plein temps. Je ne parle même pas de le comprendre. Or, comment prétendre connaître la théorie économique, en parler, donner son avis, sans au préalable avoir au moins lu sinon compris l’intégralité de ce qui en a été dit ?
Inversement, pratiquer l’économie est une activité si prenante qu’elle laisse bien peu de temps pour la lecture, donc pour l’étude théorique du sujet.
D’un naturel optimiste, jusqu’à une date récente, j’ai cru pouvoir faire les deux. Imbécile que j’étais.
Cette idée m’a totalement abandonné. Je m’en trouve libéré. La vérité, je m’en fous, la science économique et ses théories aussi.
Par conséquent, sur ce sujet, je ne vois plus d’inconvénient majeur à dire ce que je pense, qui découle de mon expérience pratique, d’un peu de théorie, et surtout, je l’espère, d’une bonne dose de bon sens.
L’économie est la base de tout
En premier lieu, je suis arrivé à la conclusion que l’économie est à la base de tout, que toute organisation sociale qui ne la privilégie pas est vouée à l’échec.
Je prendrai pour illustrer mon propos Claude Levi-Strauss, ethnologue et philosophe réputé. Il entendait bâtir des hypothèses sociétales d’ethnologie, dites structurelles, dont le ciment serait la parenté, l’organisation spatiale, la symbolique, le langage, le totem, évidemment la nature, etc. tout sauf l’économie.
Il se plaisait à dire que sa première passion fut Karl Marx.
Or, dans Tristes tropiques, il avoue, sans y trouver malice, qu’une expédition au fin fond du Brésil, au contact de tribus inconnues, se prépare rue de Réaumur à Paris dans les boutiques de verroterie, de perles et de tissus chamarrés. C’est l’économie qu’il choisit pour établir le contact avec ces tribus.
Bien pire, il se présente en marchand véreux, en tricheur du marché. En effet, il va échanger ces objets de pacotille contre des biens qui touchent l’âme de ces sociétés, qui sont leur capital depuis la nuit des temps, avec lesquels il s’offrira une tranche de célébrité en les exposant à son retour. Effectivement il échange sur un marché, mais biaisé par lui, faute d’informations données à ses clients brésiliens. Un marxiste pur sucre, faux-cul, qui finira dans le XVIe arrondissement.
Le capital, socle du progrès
En second lieu, je suis arrivé à la conclusion que le capital est le socle de tout, particulièrement des progrès de l’humanité. Ma définition du capital est simple : le capital est le fruit de l’accumulation.
Toute accumulation devient un capital, sans préjuger de son intérêt ou de son usage bénéfique ou maléfique, quelle que soit sa qualification.
L’accumulation (ou capital) est indépendante de celui qui l’accumule, transmissible, variable constamment, en plus ou en moins. Elle peut être matérielle, biens et monnaie, mais aussi intellectuelle, bibliothèque et savoir. Ou encore spirituelle, politique ou scientifique, etc.
Son existence est indispensable à l’humanité, qui que soit celui qui la possède. Cette accumulation est la marque de l’Homme, lui seul en est capable, c’est ce qui le différencie de l’animal. C’est sur l’accumulation du passé que se construisent le présent et sa projection le futur dont le succès se traduira en augmentation de l’accumulation, l’échec en diminution.
Le capital est un résultat, pas un moyen
Une fois d’accord sur la définition, précisons que le capital (accumulation) est le résultat, il ne peut être en aucun cas confondu avec les moyens.
Les moyens sont, d’abord la matière première, puis les outils matériels ou humains, usines ou travailleurs, terre ou paysans, laboratoires ou chercheurs, religions ou prêtres, États ou hommes de l’État, etc. Ce sont eux qui augmentent ou diminuent le capital en fonction des résultats de leur activité, mais ils ne sont pas le capital.
Donc, en introduisant l’idée du capital-travail, Karl Marx a commis une erreur monumentale.
Le travail et les travailleurs ne sont qu’un moyen, qui évidemment, par leur activité, vont influer sur l’augmentation ou la diminution du capital, mais pour partie uniquement.
Cela posé, il me parait que l’on peut affirmer que l’augmentation du capital est bénéfique pour tous, doit être le but poursuivi par tous. Sa diminution est dangereuse, régressive.
En donnant du capital une définition erronée, qui plus est susceptible de nuire à sa pérennité, la pensée de Karl Marx ne pouvait qu’enfanter des organisations vouées à la dégradation du capital, donc à leur propre mort.
Il n’est pas douteux que la pensée de Karl Marx a introduit dans nos sociétés une haine irrationnelle du capital économique. Cela tient au fait que la masse de ceux à qui l’on a fait croire qu’ils sont ce capital, alors qu’ils ne le sont pas, imaginent qu’en les privilégiant on assurerait la pérennité du capital.
Ils se voient donc en concurrence avec le véritable capital (l’accumulation) et en le réduisant, ils pensent servir dans le même temps leur intérêt et celui de la collectivité. Erreur fatale.
C’est l’exact contraire qui se passe. En affaiblissant le capital ils affaiblissent la société à laquelle ils appartiennent, qui aura donc davantage de peine à mettre en œuvre les moyens d’accumulation dont ils font partie, et à augmenter le capital global dont ils profitent.
La complication actuelle, conjoncturelle
C’est internet et sa capacité à provoquer de l’accumulation, donc du capital, en tout domaine, économique, intellectuel, artistique, scientifique, politique, tout en diminuant massivement le moyen humain.
C’est une très grande complication qui ne sera pas réglée par ceux qui défilent ou veillent à la destruction du capital.
Ceux qui poursuivent le capital pour le taxer, l’affaiblir, voire le détruire, rêveurs incultes ou politiciens cupides, en le qualifiant, en le stigmatisant, ou en désignant nommément ses détenteurs apparents alors qu’il est ubiquité et masse globale non différentiable, creusent leur propre tombe, préparent leur misère.
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À lire aussi : Karl Marx a eu tort sur tout
C’est vrai, vous avez raison Le travailleur n’est qu’un élément du capital, et au fil des années n’en représente qu’une partie de plus en plus minime.
Aujourd’hui il ne devient qu’un coût variable dans le compte d’exploitation
Il devient d’autant moins important, que sa formation n’est plus assuré par le propriétaire du capital, mais pat l’Etat.Quand il quitte l’entreprise, ce n’est plus une perte pour elle.
A l’époque du « paternalisme », lui et aussi les membres de sa famille,travaillait sur plusieurs générations dans la même entreprise, son savoir faire avait de la valeur, ses compétences étaient précieuses, il pouvait détenir des secrets de fabrication, un savoir faire indispensable
De plus en plus spécialisé, il devient facilement interchangeable, l’informatisation, le stockage de donnée, lui retire son originalité, son particularisme.
Du coup, des qu’il baisse de régime,devient moins performant, il est remplacé, il ne coûte qu’avec les blocages juridiques, liés au droit du travail…
La polémique actuel, révèle bien la pression patronal pour faire sauter ce dernier verrou, une simple baisse du coût d’usage. du travailleur.
A l’inverse, une machine devient de plus en plus précieuse, elle coûte à l’achat
Se développant au fil du temps, leur technicité et leur productivité les placent au premier rang de la réussite de l’entreprise
Vous noterez que les grosses capitalisation boursières sont inversement proportionnel au nombre de travailleur, les « licornes » ont fini d’enfoncer le clou.
Dans le tourisme Un airBnB, qui n’ont que peu de salariés valent beaucoup plus qu’un club med bardé de femme de ménage ou G.O.
Dans la location, un blablacar vaut plus qu’un Hertz ou un Avis, de même Uber vs n’importe quelle boite de transport
Les années passent, la machine est de moins en moins statique, elle devient de plus en plus évolutive
Elle devient de plus en plus fiable, ne tombe pas malade, ne fait pas gréve, ne se syndique pas
Et contrairement a ce qui est dit dans l’article, est bien moins taxé que le travail humain.
Car aujourd’hui, la base de la fiscalité est axé sur taxation du travail, ce qui devient dangereux pour l’équilibre du système, puisque appelé à disparaître, du fait de la robolution.
Le parti politique de demain, n’est pas celui qui opposera les classes entre elles, c’est un débat du passé, l’homme devenant de moins en moins au coeur de la création de richesse.
« De plus en plus spécialisé, il devient facilement interchangeable » Non, c’est le contraire. Au plus vous êtes spécialisé, alors vous êtes difficilement remplaçable – vous prenez le risque que votre compétence particulière devienne inutile (et alors vous devez vous spécialiser dans autre chose), mais vous n’êtes pas facilement remplaçable.
« Vous noterez que les grosses capitalisation boursières sont inversement proportionnel au nombre de travailleur, ». Vous confondez employé et travailleur. Uber et AirBnB ont énormément de travailleurs – ils ne sont pas employés c’est tout… Quant à Google ou Facebook, nous travaillons tous pour eux gratuitement: chaque fois que nous utilisons leurs services, nous leur fournissons une information sur laquelle ils fondent leur richesse, pendant que nous trouvons ce que nous cherchons. C’est un échange qui crée de la valeur, même s’il n’implique pas de transfert monétaire.
Coolargol, désolé mais vous n’avez rien compris à l’article et ce dès le début quand vous dites : « C’est vrai, vous avez raison Le travailleur n’est qu’un élément du capital,…etc… ». Vous ne pouvez pas dire « vos avez raison » et dire le contraire de ce que dit l’article : l’homme est un moyen. Le cuisinier fait le repas mais il n’est pas le repas et il n’est pas un ELEMENT du repas.
Et de là vous partez en live dans un biais de confirmation d’hypothèses… Les compétences des salariés sont toujours autant précieuses aux entreprises mais si vous n’avez pas de compétences je comprends : pourquoi croyez vous que 80% des salariés sont plus payés que le minimum de leur convention collective ?
Quant aux sociétés que vous citez qui ont une valeur en bourse importante comparativement à leur nombre de salariés ça vient du fait que vous confondez capital et capitalisation. Cette dernière mesure l’espoir de gains futurs. Microsoft n’a versé ses premiers dividendes qu’en 2003 soit 25 ans après sa création, idem avec Apple sur la période 1997-2011, Amazon a un chiffre d’affaires de $74Mds et fait des bénéfices microscopiques quand elle n’est pas en perte… mais sa capitalisation est de plus de $180Mds.
Facebook a un PER de 30 à 50, ce qui veut dire que la capitalisation représente 30 à 50 années des bénéfices actuels.
Est-ce que vous investiriez dans un logement que vous rembourseriez peut-être sur 50 ans … avec le loyer du locataire ?
Dans les comptes des entreprises (les bilans) cette notion de capitalisation n’intervient pas, seul compte le capital. Mais ça n’empêche pas qu’en cas de vente de son entreprise l’entrepreneur disposera d’un capital approchant la valeur de cette capitalisation. Tout comme un commerce acheté 100KE il y a 3 ans peut en valoir 200 si vous l’avez mis en valeur par la qualité de votre clientèle qui générera du chiffre d’affaires et du résultat. C’est l’espoir du résultat qui donne de la valeur.
@coolargol , avoir peur des machines est la même réaction que celle qu’on eu les tisserands l’or de l’arrivée des métiers à tisser : C’était, dénonçaient-ils la fin du travail, des emplois. En fait, c’était le début de l’ère industrielle qui aller voir le nombre d’emplois augmenter de façon exponentielle.
Souvent on met des machines car le travail humain est surtaxé. S’il ne l’était pas, ou moins, on hésiterait à mettre des machines.
La preuve ? Actuellement, dans mon usine indienne, je mets moins de machines que d’hommes. forcément, au cout horaire de l’homme, la machine n’est pas forcément rentable.
A l’époque, quand je travaillais pour un constructeur auto en Roumanie, 15000p dans l’usine. Peu de machines. Le cout horaire étant bas.
@jeff1969
Oui et non! En Inde, les « travailleurs » ont vocation à « capitaliser » plus en épargne éventuelle pour « accumuler » de la monnaie ou en consommation pour « accumuler » des biens mais aussi en « accumulant » des connaissances et de l’expérience: selon l’article, ces accumulations sont toutes du « capital », contrairement à l’acception habituelle de ce terme.
Mais alors, le travail du travailleur qui permet ces accumulation représente donc un « capital » potentiel, ce qui détruit le sophisme de l’auteur H.Dumas, d’autant plus que le travailleur est censé augmenter la valeur du produit et donc la marge bénéficiaire du « patron » et donc, en partie, de son « capital » au sens classique: en argent ou en valeur de revente de son usine, même si c’est ce qui lui permettra d’acheter des machines en lieu et place du travailleur. Dès lors est-il si idiot de parler de « capital » – travail au sens où l’auteur utilise le terme?
Un capital de monnaie qu’on n’investit pas dans une activité ne peut qu’être consommé dans le temps par son propriétaire, investi dans une activité, il rapporte au « patron » (actionnaires compris) autant qu’il permet au travailleur de normalement accumuler du bien, de la monnaie ou l’école pour ses enfants, peu importe.
Patron et travailleur sont donc liés dans nos sociétés habituelles, comme capital et travail. Le casino et le pur trading boursier ne font que des échanges de propriétaire de capitaux dans un jeu à somme nul (le perdant paie le gagnant) alors que l’entreprise crée de la richesse de bien des façons, avec de la matière et du travail.
J’ai deux remarques, si vous permettez :
– les animaux aussi ont un capital, s’agissant de territoire de chasse, de coussins, de petits, de leur maître, etc. Ce qui n’affaiblit pas le concept appliqué à l’espece humaine mais, au contraire, le renforce en le rendant consubstantiel à tout être vivant. Y compris aux arbres avec leurs racines délimitant leur surface de captation d’eau et de nutriments
– la transition vers une société informatisee est du même ordre que celle des révolutions industrielles et agricoles, qui n’ont ni l’une, ni l’autre conduit à une oisiveté généralisée. Sauf en France 😉
Article superbe, bravo. Un point clé me semble t’il: c’est bien en se croyant lui-même le capital, et non le moyen producteur du capital, que nous oublions que nous sommes des créateurs-passeurs entre nos ancêtres et nos héritiers.
Cet oubli tragique nous enferme dans un isolement mortifère qui est l’antithèse de l’individualisme fécond et responsable qui fût affirmé tout au long de l’histoire ocidentale par les grands penseurs, de Platon à Jesus, en passant par Smith et Rothbard.
@ AlpineGG : remplacez Platon par Socrate, Platon est le fondateur philosophique de toutes les dictatures…
@ Stéphane
Le problème c’est que Socrate n’a laissé aucun écrit!
@ miky : Socrate est connu par Platon, mais Platon, on est sûr qu’il est pour le totalitarisme !!!
Socrate s’occupant plutôt de philosophie personnelle plutôt que politique…
@ Stéphane
Je suis au courant (je ne suis pas jeune et j’ai encore appris le Latin et le Grec ancien, à l’école). Socrate aurait dit, d’après Platon, des choses aussi définitives et universelles que le fameux « g’nauti séauton » en écriture phonique(Connais-toi, toi-même) qui ont traversé les siècles avec la même sagesse reconnue. (BHL, c’est autre chose!). Mais peut-on comparer la « politique » de cette époque au lamentable spectacle actuel?
Vous, Français, avez pourtant choisi de vous confier à Ch.De Gaulle, à des moments critiques: c’était, lui aussi, un dictateur qui oeuvrait sincèrement (je crois) pour sa « vision de la France » mais sans abuser matériellement de sa situation à son profit: c’était d’ailleurs un dictateur démocratique qui interrogeaient les Français par dessus la tête des députés (les godillots) qu’il méprisait cordialement et quand les Français lui ont dit non, 12 heures après, il disparaissait sans plus jamais intervenir: inimaginable avec un politicien de maintenant mais lui, c’était un « homme d’état », parfois critiquable, bien sûr, mais efficace, comme tous les militaires!
Avant (Marx), on utilisait le mot de propriété pour définir à la fois le capital et le droit de propriété. C’est Marx qui a rendu célèbre cette distinction qui sépare les haricots que l’on mange et ceux que l’on plante.
Hors cette distinction est un jugement de valeur moral, qui prétend que la communauté a un droit de regard légitime sur la propriété de chacun (le droit de propriété, étant un droit, donc attribué et régit par la communauté) et que la communauté peut donc décréter que la différence de capital est ou non légitime.
Or la disparité de propriété est la base de la constitution de toute économie : l’échange n’a de sens que si il permet de combiner deux disparités : celle du fournisseur qui possède et le client qui n’a pas.
C’est la notion même de capital qui crée cette horreur : Marx a créé une rhétorique qui permet de confier l’économie aux mains du législateur, c’est à dire qui permet au souverain d’aliéner le prolétaire…
La propriété, c’est avant tout l’inégalité, la diversité, la disparité. Et le législateur n’a absolument pas à devenir l’instrument d’un quelconque jugement moral. Même si l’intention est bonne, la réalité est toujours un désastre.
C’est incompréhensible qu’un libéral puisse considérer la notion de capital comme légitime d’une façon où d’une autre : ce sophisme n’a qu’un seul but : ériger l’Etat et la connivence comme principe de l’économie. Il n’existe que la propriété : c’est le propriétaire qui décide de la différence entre les haricots qu’il mange et ceux qu’il plante, cela ne regarde pas la communauté et encore moins le législateur.
Le capital n’existe pas : donner une légitimité au capital, c’est donner une légitimité au vol légal.
@ Boulots :
Le droit de propriété, comme tout droit fondamental de l’individu, pré existe à la communauté, et est consubstanciel à la nature de l’être humain.
La communauté doit juste se borner à le reconnaitre et à le respecter.
Ce sujet a été tranché il y a déjà bien longtemps (déjà, Saint Thomas d’Aquin, c’est dire !!!)
Manifestement, vous ne comprenez pas ce que c’est que le capital, qui est de l’épargne, cad de la consommation différé.
C’est donc là aussi consubstanciel du droit de propriété, c’est une certaine forme de propriété.
Un libéral, philosophiquement, ne reconnait qu’un seul droit : la Liberté, dont découle tous les autres dont la propriété.
Mais pratiquement, c’est en respectant la propriété que l’on respecte la Liberté, donc que l’on est Libéral.
votre dernière phrase est parfaitement ridicule.
Je ne comprend pas ?
L’épargne, c’est de l’épargne. Le capital, selon Marx c’est un moyen de production, ce n’est pas du tout de l’épargne.
Marx dit en gros qu’il y a une inégalité dans la société, parce que le prolétaire ne possède comme moyen de production que son travail, alors que le bourgeois possède le capital qui lui permet de produire en exploitant les travailleurs.
D’où la légitimité de taxer les bourgeois pour compenser cette inégalité.
C’est pour cela que les libéraux, qui comme vous le dites, ne reconnaissent aucun autre droit que la liberté, ne peuvent reconnaitre la notion de capital qui légitime l’impôt distributif.
Le capitalisme est une version caricaturale du libéralisme inventée par Marx pour prouver sa théorie.
Il ne faut pas tomber dans ce piège, même si clairement le « capitalisme » (c’est à dire concrètement la sociale démocratie) est plus libéral que le communisme (la démocratie populaire) il n’en reste pas un système gauchiste inventé par un gauchiste. Nous avons droit en ce moment à l’émergence d’une arnaque complémentaire, le social libéralisme, n ieme avatar des gauchistes pour tenter de sauver le matérialisme politique, nouvelle tentative de légitimité d’inventer des usines à gaz de fonctionnaires pour « sauver le monde », c’est à dire empêcher les gens d’être libre …
@Boulots :
vous avez un problème de définitions et d’associations de termes :
Le capitalisme, c’est la propriété privée des moyens de production, mais ce n’est pas forcément synonyme de libéralisme (cf la Russie par ex.) et ce n’est pas non plus forcément un système gauchiste (??).
La social démocratie, c’est du socialisme démocratique, rien à voir avec le capitalisme.
Le communisme n’a rien à voir avec la démocratie populaire, c’est un anarchisme sans droit de propriété des moyens de production, tandis que la démocratie populaire est un terme qui ne veut rien dire en soi, mais qui désigne habituellement les dictatures socialistes du bloc de l’est du 20 ième siècle.
Le social libéralisme, c’est un oxymore qui ne veut strictement rien dire, il s’agit de 2 termes antinomiques.
Le matérialisme politique, là aussi, ça ne veut rien dire.
@ Boulots :
Pour que le capital devienne un moyen de production, il faut au préalable un processus d’épargne, cad de travail non consommé.
si pour vous le capital ce n’est pas au préalable de l’épargne, il vous faut lire des manuels d’économie.
Sauf que Marx ne comprenait pas qu’avant d’être des bourgeois, les bourgeois étaient des travailleurs, que le libre arbitre est bien plus important dans la formation du capital que le déterminisme, et que donc taxer le capital c’est spolier les plus méritants (Von Mises).
TOUS les libéraux, SANS EXCEPTION, reconnaissent la notion de capital ??????
Aucun rapport entre la notion de capital et la légitimation de l’impôt redistributif.
Ce qui légitime la progressivité de l’impôt pour les collectivistes, c’est le fait de penser que le libre arbitre n’existe pas, que tout est déterminisme, ce qui est fondamentalement contraire à ce que pense un libéral, et accessoirement, c’est contraire à … LA REALITE !!!
Mais la réalité est fasciste pour les socialistes…
Non tous les libéraux ne reconnaissent pas la notion de capital, et dans la majorité des cas, ils considèrent le capital comme une épargne, un investissement, ce qui n’est pas du tout la notion de Marx, ni celle communément utilisée.
Je ne sais plus qui disait que quand on utilise le vocabulaire de l’ennemi on a perdu.
Le libéralisme économique c’est effectivement le libre arbitre.
L’épargne n’est qu’un moyen, pas du tout une fin, alors que les gauchistes en font une obsession, un élément sacré comme le travail, l’argent, obsession qui devient un axiome dans leur logique déterministe qu’ils cherchent à instaurer en système.
@ boulots :
« Non tous les libéraux ne reconnaissent pas la notion de capital » : lesquels svp ?
Camus disait que mal nommer les choses, c’est rajoute du malheur au monde, et Platon disait que la perversion de la cité commence par la perversion des mots.
Les pus grands auteurs libéraux définissent le capital de la même façon que Marx…
Je ne souhaite pas arbitrer dans votre discussion, mais il y a, à mon sens, une différence entre épargne et capital. Il me semble que le capital pourrait être défini comme de « l’épargne en action ». C’est à dire que les billets sous le matelas ne sont pas du capital. Le capital, c’est l’outil de travail, élément initial indispensable à l’existence d’une entreprise. Il faut donc de l’épargne pour qu’il y ait du capital,c’est nécessaire mais pas suffisant. Après, savoir s’il faut être un vrai libéral ou un pseudo-marxiste pour utiliser ce mot, je vous laisse en débattre.
On n’a pas besoin de « capital », on n’a pas besoin de posséder l’outil de travail pour entreprendre. On peut très bien louer l’outil de travail.
L’obligation de détenir un capital ne correspond pas à un avantage compétitif (la propriété est moins souple que la location) mais à un monopole, dans l’unique but de restreindre le marché, de déterminer une position dominante.
Historiquement c’est ce qui s’est produit à la fin du XIX eme siècle ou la location de « capital » a été réglementée pour le travail loué d’un côté (le capital humain) via le salariat et l’outil industriel possèdé de l’autre, ce qui a causé un déséquilibre d’un côté dans le marché du « travail » et de l’autre dans le marché des biens produits.
Ce déséquilibre provenant en grande partie de la connivence dans le domaine bancaire et industriel.
Faut quand même pas trop jouer sur les mots Stéphane B.
Quand une entrepreneur veut démarrer une activité, pour faire passer le business plan de la théorie à la pratique il faut du capital pour financer les investissements matériels et immatériels : je ne parle pas des locaux mais des équipements, des études (plans, prototypes etc..), les lancements en fabrication, les essais, les stocks. Ce sont des frais d’établissements, des immobilisations, des investissements, du stock qui ne se louent pas. Le capital ce n’est pas uniquement des machines.
Et j’ajouterai que ce que vous n’immobilisez pas vous-mêmes en capital (locaux, machines, outils) quand vous les louez est du capital immobilisé par quelqu’un d’autre… et donc le problème reste le même. Ce n’est pas la peine de tordre les concepts.
Sans vous offensez.
Les frais dont vous parlez ne sont pas du capital (au sens marxiste) vu que cet argent n’est pas possèdé mais dépensé.
Ce qu je veux dire, c’est que la notion d’accumulation nécessaire à la création de richesse est un mythe et qu’attribuer cette doctrine aux libéraux est faux.
La notion d’investissement, de risque est défendue par les libéraux, mais c’est complètement différent de dire qu’il faut que les moyens de productions soient détenus par quelques uns et de dire qu’il faut que des gens prennent des risques et aient envie…
@ Boulots :
manifestement, vous n’avez pas lu Marx, la notion de capital que vous avez n’est que la votre, pas celle de Marx ou autre.
D’ailleurs, votre définition du capital est très vague …
@ Boulots :
« la notion d’accumulation nécessaire à la création de richesse est un mythe »
Cher Boulet, il vous faut soit lire de vrais livres d’économie (L’action Humaine de Von Mises, Harmonies économiques de Bastiat, Libéralisme de Pascal Salin, Human, economy and State de Rothbard), soit totu simplement regarder autour de vous…
Essayer de créer de la richesse sans capital, pour voir …
Rappel d’une évidence économique : la croissance vient de la hausse de la productivité marginale, liée à l’innovation, la formation et l’investissement, ces 3 choses n’étant possibles que par l’accumulation de capital, cad d’épargne, cad du travail non dépensé immédiatement
@Stéphane :
http://www.institutcoppet.org/2015/02/04/qui-invente-le-capitalisme-par-michel-leter
Vous verrez que la notion de capital proposée par Leter correspond à ca que l’on appelle communément le patrimoine et que la notion d’outils de production et donc de facteur social chère à Marx en est complétement absente.
C’est pour cela, que je vous rejoint entièrement : les libéraux feraient mieux de « bien nommer les choses » comme vous le dites.
Ce n’est pas l’accumulation qui crée la richesse, c’est l’échange. Sans échange, la « richesse » créée est sans valeur. C’est l’échange qui permet la division du travail, échange qui est permis par le marché.
C’est l’échange qui permet de passer de l’écologie à l’économie. L’accumulation permet d’augmenter la productivité, mais sans échange, on reste dans un modèle où l’on est entièrement dépend du milieu (dépendant de la production), pas dans un modèle d’économie dépendant des relations.
Relisez Adam Smith, mais sans vous bloquer sur la doxa du « capitalisme » (au sens décrit par Leter) qui fait une fixette sur la production.
lisez donc les docs que vous envoyez :
le capital est constitué par l’ensemble des valeurs antérieurement soustraites tant à la consommation improductive qu’à la production stérile et que le passé a léguées au présent.»
=> cad de …. l’épargne !!!
et que je sache, le capital est donc une notion parfaitement comprise et intégré par tous les libéraux …
je n’ai jamais dit que le patrimoine n’était pas du capital ?
pour les p=libéraux, le capital n’est pas qu’un outil de production, comme pour Marx d’ailleurs ????
Encore une fois, c’est vous qui nommez et comprenez mal la définition du capital, lisez donc les auteurs que vous citez avant de travestir leurs paroles et pensées …
Sans accumulation, pas de production, et donc échange.
Pour qu’il y est échange, il faut d’abord de la production, cad de l’accumulation de capital, vous avez un problème avec la poule et l’œuf …
J’ai lu Adam Smith, contrairement à vous, et même s’il est dépassé sur de nombreux points, il s’accorde bien sur la notion de capital sans la nommer certes, mais il sait bien que l’origine de la richesse des nations, c’est la liberté, qui permet l’accumulation de capital et l’échange …
Quel est donc votre définition du capital ?????
@Stéphane : capital = investissement (dans le but de faire un profit),c’est à dire comme l’explique (et le critique) l’article un moyen et non un résultat.
Oui, le capital devrait être de l’épargne, du patrimoine, mais dans la définition Marxiste, reprise par 95% des gens, c’est un facteur de l’économie qui structure la société, ce que je rejette complétement : ce n’est pas la capacité d’investissement qui favorise l’économie, mais sa capacité d’échange, sa capacité à développer un marché libre.
Dans un système qui est plus près de l’écologie que de l’économie, vous avez intérêt à avoir des réserves, sinon vous mourrez de faim en hiver. Dans un système qui est plus près de l’économie que de l’écologie, vous avez intérêt à avoir des routes, sinon vous mourrez de faim en hiver.
@boulots :
donc, si je vous comprends bien, Robinson Crusoé et Vendredi sont parfaitement libres d’échanger, et ils ont donc un niveau de vie très supérieurs à nous ?
Vous voyez, en utilisant une robinsonnade (comme le recommande Rothbard) on met en lumière vos insanités.
Robinson comme Vendredi ont besoin d’épargner pour augmenter leur niveau de vie.
« le capital est un facteur de l’économie qui structure la société » phrase absconse qui veut tout et rien dire : l’épargne/capital répond aussi à cette définition…
« dans un système qui est plus prêt de l’écologie que de l’économie etc …. » prose parfaitement absconse encore une fois ??????
C’est parfaitement incomptéhensible ???
De quoi parlez vous, vous connaissez Boileau ?
Ce qui se conçoit aisément s’énonce clairement : votre gloubi boulga cache une mauvais compréhension.
@stephane:
Robinson et vendredi, sur leur île, s’ils veulent croître, c’est à dire avoir une progéniture, sont obligés de faire un échange avec une personne étrangère à l’île.
Parce qu’ils auront beau entasser des montagnes de coquillages et y travailler tous les deux 16 heures par jours… Ils n’y arriveront pas tous seuls.
@Stéphane Boulots
Bravo pour cette nuance claire entre capital et propriété.
Mais la question n’est-elle pas que toute personne dirigeante (les politiciens professionnels, actuellement) érige en loi le fait que les citoyens sont tous égaux, mais que son statut personnel mérite une exception: n’est-ce pas cela qui sabote toute loi du marché et qui restreint les libertés? (pour avoir fréquenté un petit politicard de près, il se pensait ayant des droits et pouvoirs différents du commun des mortels: d’où l’idée que tout « dirigeant » n’accepte pas sa similitude avec le reste du peuple, pathologie psychologique claire qui fait que les gens « normaux » ne rêvent pas de détenir du pouvoir sur les autres auxquels ils reconnaissent logiquement les mêmes droits que les leurs!)
L’egalite est un concept qui ne peut exister que dans le langage, dans les mots, dans le formalisme.
Dans la réalité, l’égalité n’existe pas, si vous regardez de près, vous ne trouverez jamais deux objets absolument identiques.
En fait, l’égalité est même un désavantage évolutif : une espèce sans diversité est plus succeptible de disparaître en cas de problème qu’une espèce diversifiée, une production découpée en tâches spécialisée sera plus efficace qu’une production effectuée par des ouvriers identiques, etc…
Les gens croient en l’égalité parce que ce concept les flatte : ca leur permet de situer une norme, et donc de ne pas se sentir inférieur.
Qui faut il blâmer ? Les politiciens qui font croire à l’égalité ou les électeurs qui y croient ?
La formule est que « tous les hommes naissent égaux en droit » ce qui devrait se poursuivre dans une démocratie. Pour le reste, on est tous différents, heureusement! Je suis donc bien d’accord avec vous: il n’y a d’égalité que construite, par un statut, par exemple: qu’il y ait des barèmes de salaire, selon des critères objectifs n’est pas choquant, les primes peuvent compenser ou récompenser.
Qui il faut blâmer? À quoi bon? Le peuple est « souverain » et on a l’habitude de voir les politiciens mentir!
Dans la Belgique voisine, on parle de revenir à de possibles contrats individuels, dans les entreprises, donc sur base volontaire (horaires plus flexibles suivant le carnet de commande, possibilité de capitaliser les « récupérations » d’heures supplémentaires, ce genre de choses) à négocier avec la direction. Tollé syndical, évidemment!
Pourtant, ça pourrait ouvrir sur des libertés nouvelles! Et aucune loi de ce genre (qui touche au code du travail) n’échappe à une concertation sociale qui n’a même pas commencé. Mais le syndicat socialiste (qui, lamentablement en revient à la lutte des classes: « patron esclavagiste et « travailleurs » exploités ») est d’une certaine façon le bras armé du parti socialiste exclu du gouvernement fédéral de centre droit, cette fois-ci, et il l’a très mal pris!
«Son existence est indispensable à l’humanité, quel que soit celui qui la possède. Cette accumulation est la marque de l’homme, lui seul en est capable, c’est ce qui le différencie de l’animal. C’est sur l’accumulation du passé que se construisent le présent et sa projection le futur dont le succès se traduira en augmentation de l’accumulation, l’échec en diminution.»
Les abeilles accumulent pourtant du miel… pour ne parler que d’elles.
@ Xavier : le miel n’est pas du capital, comme les noisettes pour l’écureuil, et cette « accumulation » n’a pas pour origine l’usage de la raison, mais un instinct, rien à voir.
Oui, quand les écureuils se mettront à planter des noisettes on pourra parler de capital.
Merci, cela confirme ma remarque ci-dessus
Il faudrait en finir avec cette différence entre homme et animal: nous descendons d’animaux et d’ailleurs les transformations foetales et embryonnaires montrant des fentes branchiales à un stade, nous prouvent bien notre descendance: nous sommes donc des animaux aussi, différents, bien sûr, mais des mammifères quand même! Personnellement, cela ne me gêne en rien! Donc, oui, nous ne sommes pas les seuls animaux à accumuler, que ce soit de la nourriture externe, du logement, ou de la graisse interne pour hiberner! Des animaux ont des facultés que nous leur envions: un oiseau qui vole, un aigle qui plane (sans brevet!) en jouant des ascendances, des chauve-souris qui volent « aux instruments » sans vision etc …
Les éléphants ont une sorte de culte des morts, les dauphins communiqueraient par un langage et seraient solidaires entre eux tout en aimant jouer. L’éléphant encore feint d’attaquer par une sorte d’humour! Un caméléon peut changer son apparence suivant son environnement. On n’en finit pas!
Mais nous sommes sans doute les seuls à vouloir utiliser un mot: « capital », selon notre propre compréhension de ce terme à l’exclusion du sens que d’autres peuvent lui trouver! On arrête les bêtises? Par contre le terme de l’auteur « d’accumulation » (de bien des choses, savoirs, argent, expériences, talents …) parait clair!
De plus, je me fiche pas mal de ce que pensait K.Marx qui n’a jamais vu un ordinateur ou un robot et parle d’ouvriers qui travaillaient dans des conditions quasi inhumaines et qui mourraient après 2 ans de retraite quand ce n’était pas dans un accident de travail! La lutte des classes a sans doute été utile à un moment de notre histoire: son succès devait venir d’un besoin! Je n’en sais rien: je n’étais pas présent! Et c’est demain qui m’intéresse!
Actuellement, il y a peu de salariés vraiment maltraités (sauf bien sûr des sans-papier ou des Polonais payés au lance-pierre: c’est d’ailleurs illégal). Pourquoi se culpabiliser encore? Comme indépendant, je me suis astreint à des choses qu’aucun syndicat n’accepterait! Mais la liberté a un prix élevé!
L’économie est la base de tout? heureusement qu’il existe encore des humains capables de gestes gratuits pour rendre cette planète humaine justement. L’économie n’est qu’un outil – ni plus, ni moins – et comme tout outil peut conduire au meilleur (la prospérité) comme au pire (l’exploitation), c’est le comportement humain la base de tout.
Idem pour le capital qui peut être socle de progrès comme être socle de tyrannie !
@ Alain : relisez le texte : l’économie est à la base de tout organisation sociale.
C’est évident, le néolithique est le passage d’une économie de chasse et de misère à un embryon de spécialisation du travail.
C’est la spécialisation du travail en vue de l’échange et de l’amélioration de ses conditions matérielles qui est à l’origine de la formation de sociétés humaines de plus en plus grandes, et donc d’une organisation sociale.
Un geste gratuit n’existe pas, c’est dans ce cas la personne qui fait le geste qui paye, c’est tout.
Le fait que l’économie de marché soit le système plus efficace pour sortir les gens de la misère ne veut pas dire que subitement les gens deviennent des animaux incapables de sentiments, aucun rapport.
Expliquez moi comment l’économie peut mener à l’exploitation ???? quand vous allez acheter votre baguette chez le boulanger le matin, qui exploite quoi ?
Pareil pour le capital : ce qui est socle de progrès et de prospérité, c’est le respect des droits fondamentaux de l’individu.
L’exploitation, la tyrannie, cela vient de leurs non respect.
@ Stéphane
Que savez-vous des hommes du néolithique? Qui vous dit que chasse pêche et cueillette ne suffisaient pas à les faire vivre sans « misère »? Oh! Sans doute pas 80 ans, mais étaient-ils plus malheureux que nous? J’en doute! Tout ce que j’en sais c’est qu’ils ont pris le temps de dessiner sur les parois des grottes où, semble-t-il, ils vivaient, et en couleurs; Qu’ils avaient une forme de culte pour leurs morts. Pour le reste, j’ai du mal à me mettre à leur place!
Il est amusant de constater que dans ce même numéro de Contrepoints, un Français témoigne de sa vie en Inde et en Thaïlande, pays moins organisés que la France et preuve (ce n’est pas la seule) que l’accumulation d’expériences est aussi une forme d’enrichissement non monnayable qui par accumulation des expériences constitue un « capital » au sens utilisé par l’auteur de l’article. C’est bien dire que pour certaines personnes, en tout cas, l’accumulation matérielle ou financière n’est pas le but de la vie qui se terminera par la mort mais que c’est bien le chemin qu’on a vécu qui en fait tout l’intérêt.
Les vrais entrepreneurs parient ce qu’ils ont moins pour toucher peut-être un jour, le pactole que pour l’aventure de créer leur « jouet » et pourtant, Dieu sait qu’ils doivent tenir compte de l’économie pour y arriver!
Le capitalisme, le libéralisme, tout un monde construit autour de Mamon (le démon argent), fuyez ces modèle de société car ils mèneront ce monde à sa destruction par l’avidité, la cupidité. Tout comme le marxisme, une hérésie complète, la plus grande supercherie de tous les temps, chercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît. Le chemin, la vérité, et la vie n’existe que dans le Christ, voilà la vraie, l’authentique liberté, tout le reste n’est que désinformation.
@DEMMER : vous êtes donc contre les droits de l’homme ? (ie : le libéralisme).
Suivre le chemin du Christ, c’est bien joli, mais il faut aussi faire bouillir la marmite, et ce n’est pas une question du démon argent 🙂
Bien sûr! Et le Christ n’a jamais dit aux gens de faire grève!
Mais il est vrai qu’Il a dit: regardez les oiseaux du ciel: ils ne filent ni ne moissonne et pourtant le Roi Salomon ne fut jamais couvert d’un habit aussi élégant que leur plumage et ils se nourrissent librement, tous les jours.
Ce que ça signifie, c’est que Dieu qui nous aime au-delà de ce que nous pouvons imaginer, ne nous laissera pas tomber si nous lui faisons confiance, ce qu’il ne nous oblige pas du tout à faire, respectant ainsi votre LIBERTÉ de ne pas nous faire aider et de compter sur nos seules forces, qui, un jour, ne suffiront plus, comme nous le savons déjà!
La conclusion à tirer de cet article est que l’auteur n’a pas lu, ou n’a rien compris de Marx.
Ni de Marx, ni de Lévi-Strauss.
Cher monsieur,
Vous pouvez écrire ce que vous voulez sur le libéralisme mais, je vous en prie, laissez Claude Lévi-Strauss en dehors de ça. S’il vous plait. Je ne reviendrai pas sur les énormes débilités qui jalonnent ce « billet » (je ne sais même pas comment qualifier ces quelques lignes, qui mettent un point d’honneur à se moquer de toute rationalité – on a sérieusement l’impression que vous avez écrit ça aux toilettes – ; vous êtes toutefois fidèle, il est vrai, à votre maxime : « La vérité, je m’en fous », magnifique !) ; je me contenterai de citer vos quelques remarques sur l’auteur de Tristes Tropiques, afin d’éviter que certains de vos lecteurs, au moins, se fassent une fausse idée de cet auteur.
Commençons. « Il entendait bâtir des hypothèses sociétales d’ethnologie, dites structurelles, dont le ciment serait la parenté, l’organisation spatiale, la symbolique, le langage, le totem, évidemment la nature, etc… ».
Tout d’abord, cette phrase n’a aucun sens.
Analytiquement : « hypothèses sociétales d’ethnologie », superbe. On voit que vous connaissez le sujet. On va se marrer. Pour être plus explicite : hypothèses sociétales, ou bien est une expression qui ne veut rien dire, ou bien qui est tautologique avec « d’ethnologie » ; d’un point de vue grammaticale, c’est synonyme « d’hypothèses de la société » (qui émaneraient de la société elles-mêmes, ce qui n’a pas grand sens, puisque vous dites que c’est Lévi-Strauss qui les propose), ou bien « d’hypothèses SUR la société », ce qui est tautologique avec « d’ethnologie », puisque l’ethnologie est…est… une science sociale ! Bravo.. On commence doucement.
De manière globale ensuite : vous faites insulte à toute hiérarchie des concepts ; langage est la forme générale de tout fait social (selon Lévi-Strauss) ; le concept de nature, chez Lévi-Strauss, renvoie aux phénomènes naturels comme constituants une sorte de « stocks » de concepts. La parenté, l’organisation spatiale, sont des réalisations concrètes de la capacité de l’esprit, à traduire en classifications sociales les relations naturelles qu’il observe.
« …dites structurelles » : je ne sais pas d’où vous avez sorti cela. « Structurales », oui, « structurelles », non, c’est un mot valise qui ne veut rien dire. Par définition, une hypothèse scientifique en ethnologie – d’autant plus en anthropologie- est « structurelle ». Les sciences sociales analysent des structures ; l’ajout de Lévi-Strauss (qui n’est certes ni le premier ni le seul à dégager des « structures ») est de forger une méthode d’analyse, l’analyse structurale.
Continuons. « …dont le ciment… ». Le ciment de quoi ? des sociétés ou de ses hypothèses ? Va falloir revoir la syntaxe, cher monsieur.
« …serait la parenté, l’organisation spatiale, la symbolique, le langage, le totem, évidemment la nature ».
En voilà un beau résumé. « La symbolique » ne veut rien dire. Chez Lévi-Strauss il s’agit de la fonction symbolique, qui est la capacité qu’à l’esprit, inconsciemment, de construire des systèmes signifiants – des structures : les nomenclatures de parenté, les mythes, les classifications sociales. Evidemment, vous connaissez Lévi-Strauss comme votre voûte plantaire puisqu’il a écrit un livre qui s’appelle « Le totémisme aujourd’hui » dans lequel il critique le concept de totémisme comme étant une illusion ethnographique (-d’ailleurs, un totem est un objet, une effigie ; il ne peut être le « ciment » d’une société).
« …tout sauf l’économie. »
Allez, on passe aux choses sérieuses. Bon, pas besoin de prouver que vous ne connaissez pas Lévi-Strauss ; c’est acté. C’est qu’en plus, vous m’avez l’air un brin abruti par vos histoires de fiscalité. Je ne vous ferais pas l’offense de vous faire remarquer que l’économie ne suppose pas de la monnaie et des billets verts (comme vous le remarquez vous-même en évoquant ce passage de Tristes Tropiques où L-S prépare ses expéditions). Dans les Structures Elementaires de la parenté – sa thèse, le gros bouquin qui l’a fait connaître – Lévi-Strauss analyse l’importance des femmes dans une économie généralisée, où elles jouent le rôle d’objets symboliques. Les femmes sont en même temps le ciment des relations sociales (via la prohibition de l’inceste notamment, qui permet de substituer à la relation biologique de filiation, la relation sociale de l’alliance) et des objets « marchands » au sens symbolique (elles sont au centre d’échanges marchands très compliqués). Bref.
« Il se plaisait à dire que sa première passion fut Karl Marx. »
Non, il s’agit de Rousseau. Marx fut une influence très importante en raison de sa méthode objectiviste en sciences sociales. Il a été d’ailleurs très critique à l’égard du marxisme en vieillissant, mais il aurait fallu le lire pour le savoir. Sa première passion – et sa dernière – fut l’auteur du Contrat Social. Ca vous plait peut-être pas, mais va falloir arrêter de raconter des conneries.
« C’est l’économie qu’il choisit pour établir le contact avec ces tribus. »
Affirmation ni surprenante ni critique, je ne vois pas où est le problème, sachant que toutes les sociétés qu’il a visitées ont des relations marchandes entre elles (il faudrait que vous lisiez quelques pages de la partie Nambikwara ou Bororo de Tristes Tropiques, c’est très intéressant, je vois que vous ne l’avez pas fait), sachant aussi ce que je viens d’écrire plus haut.
« Bien pire, il se présente en marchand véreux, en tricheur du marché. En effet, il va échanger ces objets de pacotille contre des biens qui touchent l’âme de ces sociétés, qui sont leur capital depuis la nuit des temps, avec lesquels il s’offrira une tranche de célébrité en les exposant à son retour. Effectivement il échange sur un marché, mais biaisé par lui faute d’informations données à ses “clients brésiliens”. Un marxiste pur sucre, faux-cul, qui finira dans le 16°arrondissement. »
Je me contenterai de remarquer le « bien pire », qui suppose, implicitement, que ce qui précède contient une faute, ou une erreur de Lévi-Strauss (il ne s’agit pas de dire qu’il n’en n’a pas fait, il s’agit de dire que vous n’en montrez pas.) La suite du paragraphe, après le « bien pire », est absolument incompréhensible, puisque vous finissez par qualifier Lévi-Strauss de « marxiste pur-sucre », faut vraiment être débile ou être d’une audace monumentale pour écrire un truc pareil.
« L’économie est la base de tout » : ohh elle est belle celle-là. Lévi-Strauss dirait que la base de « tout » (magnifique ce « tout », magnifique) c’est la capacité de l’esprit à construire des systèmes signifiants ; que les différents champs sociaux reposent tous sur cette capacité et qu’ils ne peuvent en conséquence être hiérarchisés à cet égard (à part, évidemment, la parenté, puisque comme vous le notez vous-mêmes, un étranger peut avoir des relations économiques avec un groupe sans être membre de ce groupe, alors que, dans tout groupe, ou bien vous êtes parent, ou bien vous êtes étranger – la parenté serait donc la véritable « base de tout », la base de toute relation sociale, ce qui est à peu près un acquis en sciences sociales depuis Lévi-Strauss – acquis que vous contestez en 5 lignes, c’est très beau. Pardonnez-moi, mais entre un grand penseur en sciences sociales et un fiscaliste qui écrit comme un poisson-rouge, je vais faire mon choix.
Cordialement.
« Par définition, une hypothèse scientifique en ethnologie – d’autant plus en anthropologie- est « structurelle ». Les sciences sociales analysent des structures »
Je crois que vous avez bien résumé le délire intellectuel dans lequel vous vous trouvez : Inventer des structures (races, classes, ethnies, communautés, nations…) et les étudier en en sortant des caractéristiques générales : les « noirs » courent plus vite, les « bourgeois » sont des exploiteurs, les « français » sont les meilleurs du monde…
Analyser des structures sociales en niant l’individu, c’est définir une hiérarchie morale avec son petit ego en haut de la pyramide.
C’est aussi la base du racisme et de tout ces trucs en isme dont le marxisme est la source.
Cher Stéphane Boulots
Je vois que vous ne savez pas ce qu’est une structure (ça a une définition très précise depuis, notamment, la linguistique et l’apport de Saussure, mais ça vous vous en fichez visiblement). Ce n’est pas grave. Vous confondez structure et catégorie (ou, à la rigueur, concept). Ce que vous dites n’a aucun sens. Lévi-Strauss a écrit un livre qui s’appelle Race et Histoire, et qui constitue sans doute le plus grand manifeste antiraciste du XXè siècle (réfutation méthodique et scientifique de l’idée même de race). Son grand apport, dans le débat politique contemporain, a été justement de contribuer à produire un « décentrement » de l’homme occidental (qui cesse alors de se considérer comme « le meilleur du monde ») – notamment avec ses analyses de la pensée sauvage.
Vous mélangez beaucoup de choses, c’est très difficile de vous répondre. Je vous retournerai bien la propriété d’être dans un « délire intellectuel », sauf que j’enlèverais la caractéristique « intellectuel » pour rester sur « délire » tout court.
Analyser des structures sociales en niant l’individu, » : opposition caricaturale que pas un penseur sérieux n’exprimerait rien qu’un quart de seconde. C’est dans votre tête ça, pas dans la réalité de la recherche. Personne ne « nie » l’individu, personne ne le peut d’ailleurs.
Je ne vous ferai pas l’offense de répondre à cette phrase (que votre précédent interlocuteur, Stéphane, aurait volontiers également qualifiée d' »absconse ») : « C’est aussi la base du racisme et de tout ces trucs en isme dont le marxisme est la source ».
Je la qualifierais, quant à moi, de très rigolote. Je la verrais bien dans la bouche d’un humoriste à la Desproges, ça ferait marrer beaucoup de monde. Donc le marxisme est à la source du racisme. Sur la terre entière, tous les racistes depuis le début des communauté humaines, seraient marxistes. Le marxisme aurait donc précédé Marx lui-même, puisque vous n’ètes pas sans savoir que le racisme ne date pas d’hier (l’esclavagisme – vaste thème) mais l’auteur Marx est relativement récent dans l’histoire de l’humanité. Bref, vous êtes complétement malade mon vieux. .
Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la débilité de ce que vous venez d’écrire. Je crois que non. C’est votre égo qu’il faut replacer mon grand. Et va falloir le remettre tout en bas de la pyramide, et tout recommencer depuis le début.
Le racisme (qui n’a absolument rien à voir avec l’esclavage) ne date pas de Marx, mais des « intellectuels » comme Marx et ensuite ses adeptes en ont fait un système pseudo scientifique qui a ensuite pu être industrialisé, aboutissant au XX eme siècle aux pires machines à trier les humains qui n’aient jamais été inventées.
L’intention de ses gens était sans doute généreuse, mais ils ont oublié un élément essentiel : le monde n’est pas fait d’intention ni de concepts : la vérité s’efface toujours devant la réalité.
Le fanatisme quasi religieux avec lequel vous défendez votre point de vue et la rhétorique injurieuse que vous utilisez sont bien la preuve de cet autisme arrogant.
Le racisme n’a « rien à voir » avec l’esclavage, ben voyons. Pour être esclavagiste, il faut considérer ses esclaves comme égaux en dignité, bien sûr. En partant de ces bases là, on va réussir à s’entendre, c’est clair!
Donc, le racisme date des « intellectuels comme Marx » : vous pouvez me les citer ? De quel système pseudo-scientifique parlez-vous ?
Quelle pouvait être leur intention généreuse, s’ils étaient racistes ?
Sinon, Lévi-Strauss a une théorie intéressante sur le racisme (qui ne serait pas une invention mais une donnée irréductible des communautés humaines, qu’il s’agirait sans cesse de surpasser : l’antiracisme n’est pas une position contemplative ou statique, mais dynamique). Ca se trouve au deuxième chapitre de Race et Histoire et à la fin de Tristes Tropiques, si vous voulez aller regarder, c’est vachement bien.
« la vérité s’efface toujours devant la réalité. » : mais qu’est-ce que vous racontez, bordel ?
Arrogant, oui j’assume parfois de l’être. Fanatisme quasi religieux, attention n’exagérez pas, je vous rappelle que vous venez d’écrire : « C’est aussi la base du racisme et de tout ces trucs en isme dont le marxisme est la source » ; ceci ne peut sortir que de la bouche d’un illuminé quasi autiste.
Je ne défends aucun point de vue : au départ, j’essayais de montrer à quel point ce cher monsieur Dumas raconte un tas de merde sur un auteur dont il n’a visiblement aucune connaissance. Et puis là vous êtes arrivé, à mon grand bonheur.
Si le marxisme est la base de tous les ismes, alors le marxisme est la base du libéralisme, du cartésianisme, du je m’en foutisme, du matérialisme, du positivisme, du romantisme, j’en passe et des meilleurs. Hitler était marxiste et tous les anti-racistes sont nécessairement des farouches opposants à la pensée de Marx. Ca nous en fait des retournements conceptuels ; elle est vraiment très jolie votre histoire.
Je vous trouve effectivement très fanatique dans votre façon d’attaquer le marxisme (qu’il faut bien évidemment distinguer de Marx lui-même) : vous vous contredisez – le marxisme était la base du racisme, maintenant vous nous dites que le racisme n’a pas commencé avec Marx (vous nous expliquez comment vous arrivez à tenir ensemble les 2 propositions suivantes : le marxisme est la source du racisme ; le racisme n’a pas commencé avec Marx ?). Ca c’est du fanatisme monsieur.
Nom d’un chien, et ce gars me traite d’autiste.
Le racisme ne date pas de Marx, (VIRGULE) mais des « intellectuels » comme Marx …
« Le racisme ne date pas de Marx, (VIRGULE) mais des « intellectuels » comme Marx … »
????
Je ne suis pas sûr de comprendre l’intérêt et le but de votre répétition.
(RETOUR A LA LIGNE)
Vous ne répondez pas à mes questions (POINT FINAL).
Je n’ai jamais dit que Marx était à l’origine du racisme. « racisme » est un mot récent inventé à la fin du XIX°
Les idéologies basées sur la distinction de classes (prises selon un angle différent : classe sociale, nation, civilisation, race, etc..) sont la spécialité du XIX° et Marx en a été un des plus influent. Toutes ces systèmes de pensée rejettent l’individu pour s’intéresser à des éléments sensés être communs à un groupe d’individus.
C’est cette (ces) rhétorique qui nie la diversité et l’individualité pour se concentrer sur des critères sélectifs et tenter de déterminer des mécanismes immuables qui est immensément toxique parce qu’elle amène forcément à la constitution de dogmes simplificateurs qui ne demandent qu’à être manipulés : créer l’opposition d’un groupe contre un autre et le fanatisme par escalade : bourgeois contre prolétaires, aryens contre sous-hommes, blancs contre noirs, indigènes contre colons, occidentaux contre musulmans, etc…
La cohérence sociale par allégeance a petit à petit été remplacée par la cohérence sociale déterminée par la condition et c’est ce mouvement qui est immensément toxique.
Mais alors pourquoi avez-vous dit que le marxisme était la source du racisme ??
(je suis toutefois d’accord, changeons le mot « racisme, qui vous avez raison est récent, » par celui « d’ethnocentrisme » qui englobe le racisme comme sa condition de possibilité).
De toute manière, le marxisme et le racisme n’ont rien à voir, et je ne comprends pas comment vous pouvez soutenir qu’il en a été la source, ou même une des sources, puisque le racisme se fonde sur une théorie naturaliste (qui met un fondement biologique à la hiérarchie des races) alors que le marxisme, s’il développe en effet une théorie de l’histoire et des classes sociales, se fonde une sociologie et une analyse économique (qui, chez Marx, avouons-le une fois pour toutes puisque nombre d’auteurs libéraux non-dogmatiques l’admettent volontiers, est complexe et, sur certains points, encore pertinente).
Le racisme part d’un postulat naturaliste : il naturalise le social ; c’est, si vous voulez, une idéologie.
Marx fait une théorie économique, c’est une sociologie et une philosophie.
Compliquons l’affaire et parlons du marxisme, qui n’est pas Marx (comme le darwinisme n’est pas Darwin), mais qui est une idéologie (en tout cas pendant les tristes épisodes Staline etc.) parce qu’il naturalise l’Histoire (Hannah Arendt l’a très bien montré).
» Toutes ces systèmes de pensée rejettent l’individu pour s’intéresser à des éléments sensés être communs à un groupe d’individus. » :
Vous savez que ça fera une assez bonne première définition de ce que peut être un des fondements de la science (sauf le mot rejeter, qui est trop fort).
Un bon nombre d’auteurs, même des libéraux, seraient donc affiliés à ces « systèmes de pensée » puisque par définition, les théories économiques présupposent des forces et des « lois » (empiriques ou théoriques, relatives au sens humien en tout cas), c’est-à-dire ce qui est censé « être commun à un groupe d’individus », comme vous le dites.
Vous mettez en place une sorte d’opposition hyper-scolaire entre individualisme/diversité/liberté (le bien, ou au moins la condition de possibilité du bien) et classification/collectivisme/asservissement qui n’est pas viable.
« Bourgeois contre prolétaires, aryens contre sous-hommes, blancs contre noirs, indigènes contre colons, occidentaux contre musulmans, etc… »
par eux-mêmes, vos exemples vous contredises : l’opposition blancs-noirs précède de loin le marxisme et se joue sur des fondements tout autres (qui ne sont pas idéologiques mais, si on veut, anthropologiques, cf l’ethnocentrisme) ; indigènes contre colon, n’en parlons pas, et occidentaux contre musulmans, je vous assure que la majorité de ceux qui manient cette dernière (« le choc des civilisations ») est loin d’être marxiste…
Ce que je n’aime pas, c’est quand on jette le bébé avec l’eau du bain. Une tripotée d’article sur ce site va avoir comme titre : « La théorie de Marx est fausse dans son ensemble » ; « Pourquoi Marx n’a rien compris » ; mélangeant marxisme et Marx et faisant comme si Marx se résumait à quelques grosses affirmations bien crades, à quelques notions vagues etc. Ca n’a rien de sérieux et ça dessert énormément votre discours.
Des grands sociologues libéraux vous diront que Marx est un grand penseur, il n’y a aucun mal à cela, c’est un grand penseur. Il construit une grille d’analyse pour penser la réalité (d’ailleurs novatrice en sociologie).
Ce que vous contestez c’est le projet politique ou moral, certes, on peut parfaitement l’admettre.
Mais arrêtez d’être si caricatural. Vous (je parle d’une manière générique et j’englobe bon nombre d’auteurs sur le site) en êtes parfois vraiment drôle.
Relisez mon premier commentaire, j’ai dis que la classification des humains était la base du racisme et aussi de tout les trucs en isme (socialisme, communisme etc… ) dont le marxisme était à l’origine. Je n’ai jamais dit que le marxisme était à l’origine du racisme, j’ai distingué racisme d’un coté et marxisme de l’autre.
J’ai dit plus bas que Marx (et d’autres) avaient « scientisé » (conceptualisé, philosophé … selon une approche scientifique) cette déplorable tendance qu’à l’être humain à déterminer des groupes et des concepts et à porter des jugements de valeurs sur cet classification qu’il vient juste d’établir.
Ce n’est pas une définition de la science (individu vs groupe) mais une approche commune au positivisme, au scientisme, au matérialisme … La science est beaucoup plus polymorphe que cela, bien qu’effectivement une grande partie est centrée sur l’empirisme, la science ne rejette pas la disruption, ni la métaphysique, la théorie du chaos est d’ailleurs centrée sur les limites de la représentation par ensembles, etc…
De nombreux libéraux (et il y a de nombreux articles, livres etc…et nombreux est sans doute un peu faible) ne voient que d’infimes détails entre l’extrême droite et l’extrême gauche, entre le communisme et le fascisme et cette similitude ne s’arrête pas au totalitarisme, elle repose principalement sur ce besoin de conceptualiser et de moraliser selon une idéologie, une grille de lecture positive du monde. Le terme générique en est constructivisme. Le monde, pour un libéral, ne peut s’appréhender que de façon soustractive: les lois ne reflètent pas le monde, elles sont des outils qui permettent d’agir sur le monde. savoir vs agir. Toute ce qui agit sur le réel est une vérité, la vérité ne pouvant être qu’imparfaite, toute constructivisme est donc par nature nocif car réducteur et liberticide.
De nombreux libéraux se sont égaré en essayant de modéliser la pensée libérale dans le positivisme, et cela est loin de se terminer : le positivisme domine le monde. Le manichéisme, la réduction à des pensées tranchées est une facilité rassurante : elle maintient l’illusion d’une vérité unique et universelle.
Quant à la caricature … c’est l’hôpital qui se moque de la charité. Donc permettez-nous de nous amuser un peu 🙂