Par Nick Gillespie.
Un article de Reason
Dans la foulée des attentats de Bruxelles par des djihadistes liés à ISIS, des dirigeants en Europe et aux États-Unis lancent de nouveaux appels à un renforcement de toutes sortes d’outils policiers et à la surveillance de… tout et tout le monde.
Le candidat républicain et sénateur du Texas Ted Cruz a affirmé :
« Nous avons besoin de donner les moyens aux forces de police de patrouiller et de sécuriser les quartiers musulmans avant qu’ils ne se radicalisent. »
Comme l’a noté Scott Shackford, c’est exactement ce que le département de police de New York a tenté de faire et ça a été un double échec : la population s’est sentie aliénée et aucun radicalisé n’a été découvert.
Dans Bloomberg View, Eli Lake souligne avec justesse que ce type de propositions poussées par Ted Cruz, Donald Trump, et, dans une énième volte-face dont elle a le secret, Hillary Clinton, sont déjà à l’œuvre en France. Fonctionnent-elles et sont-elles pertinentes et adaptées aux besoins et mœurs américains ? La réponse courte à ces questions est non.
La France, explique Lake, est dans un état d’urgence depuis les attaques de Paris l’an dernier et François Hollande supervise « une politique de surveillance de milliers de citoyens musulmans même s’ils n’ont aucun lien spécifique avec des groupes terroristes », tandis qu’une « loi permet à la police de fouiller les maisons des personnes suspectées de terrorisme sans mandat judiciaire et de placer ces suspects en résidence surveillée sans ordonnance d’un tribunal« . (Dans la plupart des pays européens, et de façon certaine en France, la gauche est souvent belliciste et par réflexe dédaigneuse des libertés civiles, en particulier pour les immigrants).
« Il suffit d’écouter Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur français. Plus tôt ce mois-ci, je lui ai demandé, lors d’un discours à l’Université George Washington, combien de citoyens français étaient désormais surveillés par son gouvernement. Il a répondu : « Nous surveillons plusieurs milliers de personnes, des individus, chacun d’entre eux n’étant pas forcément un terroriste ». »
N’étant pas forcément un terroriste ! Cela devrait être inquiétant pour le moins. Le Royaume-Uni est aussi en train de mettre en place des pratiques similaires : il a une longue tradition de suspension des libertés civiles dans la foulée de violences terroristes réelles ou potentielles, remontant au moins dans sa forme actuelle aux années 1970, quand l’IRA faisait exploser des bombes de façon régulière. Comme Scott Shackford, Eli Lake fait remarquer que la tentative de la police de New York de faire quelque chose en ce sens avec les quartiers musulmans n’a donné d’autre résultat que d’importuner les mêmes personnes dont vous voudriez la coopération s’il y avait effectivement un problème.
Et Eli Lake fait comprendre un point essentiel qui manque souvent dans les discussions à propos des réponses européennes au terrorisme : les États-Unis font un bien meilleur travail concernant l’assimilation non seulement des immigrés mais aussi des enfants d’immigrés.
« La communauté musulmane ici est bien plus intégrée dans la société que dans de nombreux pays européens. Comme Seamus Hugues, un ancien membre du centre national de l’anti-terrorisme des États-Unis et directeur du programme luttant contre l’extrémisme à l’université George Washington, me l’a dit mardi, il n’y a pas eu beaucoup d’exemples de groupes de musulmans qui se développent aux États-Unis appelant ouvertement à la violence. De plus, dit Hughes, parmi les 84 individus arrêtés en lien avec l’État islamique, il n’y a pas de profil commun, outre le fait qu’il s’agit le plus souvent de jeunes hommes. « Aux États-Unis, ce ne sont pas les communautés qui se radicalisent, mais des individus qui le font ». »
À l’instar des réalistes du terrorisme tels John Mueller et Mark G. Stewart, Eli Lake considère que le terrorisme est au final davantage un problème de type criminel et non quelque chose qui sera jamais complètement éradiqué. Il ne peut être que contenu et minimisé.
« La réponse en France, en Belgique et au Royaume-Uni au djihad violent est néanmoins une leçon de prudence. Lorsque des démocraties avancées sont terrorisées, nos libertés sont souvent les premières victimes. […] La surveillance des « quartiers musulmans » ou la prévention de l’immigration musulmane n’empêchera pas les attaques terroristes. […] Comme l’Europe est en train de l’apprendre, déléguer la guerre contre la terreur à la police n’est pas la fin de la guerre, mais plutôt le début d’un État policier. »
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Traduction par Contrepoints de « The Trump-Cruz (and Clinton) Police State Is Already Alive in France » (Article complet d’Eli Lake sur Bloomberg View).
Plus grande réussite de l’intégration aux USA ??? J’ai de grands doutes, pourquoi auraient-ils mieux traités les musulmans que les noirs? L’explication est sans doute beaucoup plus simple: musulmans moins nombreux et plus dispersés qu’en Europe et donc moins voyants !
Faut tout de même reconnaitre que dès que la gauche s’installe dans un pays, ça se termine toujours par l’instauration d’un état policier et la privation des libertés citoyennes.
En résumé, la gauche réclame et se bat pour les libertés quand elle est dans l’opposition, et dès qu’elle arrive au pouvoir s’empresse de tout cadenasser, se refermant sur elle-même et n’acceptant que la pensée unique idéologique, refusant toute ouverture.
Combien de ministres d’ouverture avez-vous compté dans les gouvernements de Hollande?
L’objectif Hollande-Caseneuve n’est pas du tout de neutraliser les terroristes. Tous ceux qui ont commis des attentats étaient parfaitement connus et souvent bénéficiaient de l’aide sociale.Le vrai objectif est de contrôler le peuple pour … au cas où il se rebifferait contre les politiques.D’ailleurs on a vu que l’on peut mitrailler en plein Paris et ensuite s’enfuir sans être inquiété.( ce qui est une honte) L’état d’urgence a été une occasion de mettre la main sur des trafiquants ou délinquants divers ( vu la justice actuelle) mais pas de trouver les armes, les explosifs ( dont ceux d el’armée volés l’été dernier) et a fortiori les terroristes.En fait l’état profite des terroristes pour maintenir un climat de peur et faire en sorte que le peuple accepte de renforcer les contrôles et les lois liberticides. Le plan vigipirate est totalement ridicule et inefficace vis à vis des terroristes par contre il habitue le peuple aux contrôles , à subir etc….Dans la même logique la police harcèle le conducteur paisible qui va se faire piéger par les panneaux positionnés dans ce but.
« Le candidat républicain et sénateur du Texas Ted Cruz a affirmé :
« Nous avons besoin de donner les moyens aux forces de police de patrouiller et de sécuriser les quartiers musulmans avant qu’ils ne se radicalisent. »
« Patrouiller » dans les quartiers (peu importe lesquels) elle devrait déjà le faire, ce n’est pas une question de moyens mais de volonté, et c’est supposé être son job ! Quant à « sécuriser », ils entend quoi par là Mr Ted Cruz il veut un Kärcher ou un lance-flamme ?
ET notre bon ministre de l’Intérieur le dit lui-même : nous sommes surveillés, Ca pue les « Revivals » ou « Come backs » de la Stasi ou du KGB ! Et avec plus de technologie . C’est tellement plus facile de rendre tout le peuple (pseudo) coupable !
Il me semble clair que ces surveillances de TOUS les citoyens et de TOUTES leurs communications, pour trouver des terroristes, c’est l’aiguille dans la botte de foin; par contre pour des contrôles fiscaux au moindre doute, ce peut être une arme redoutable!
Ce qui est utile, c’est la police de quartier (ou « locale »), à pied, que les habitants ont l’habitude de voir et en qui ils ont une certaine confiance. Pourtant on a vu des mères qui ne se sont rendu compte de rien, pour leurs enfants partis en Syrie. Le flic à pied n’en saura sans doute pas plus. La radicalisation active par internet, de l’état islamique semble très efficace car bien ciblée puis personnalisée sur, de fait, souvent des délinquants, sans doute à la conscience morale moins exigeante, en 3 mois, avec , sans doute des relais locaux pour faciliter le voyage. Mais la sélection puis l’interprétation des documents suffisante pour pousser plus loin la recherche, cela ne s’improvise pas mais demande une compétence bien particulière, donc des fonctionnaires particuliers!
Utiliser la loi renseignement pour des contrôles fiscaux serait encore moins légitime qu’elle ne l’est déjà , vu que cette loi est supposée lutter contre le terrorisme, par contre les fraudeurs fiscaux. Mais il y a eu des dérapages. Et ceux qui seront contrôlés ne seront pas les « copains » des gens aux manettes.
La police de proximité, oui elle manque beaucoup. La police a perdu énormément en la voyant supprimée. Les patrouilles à pied permettaient d’avoir du renseignement, plus ou moins important. Et même si les mères n’ont pas vu la radicalisation de leurs enfants, les camarades avec lesquels ces enfants traînaient devaient avoir vu venir quelques signes. Des flics de quartiers (comme on les imaginerait) auraient pu avoir ce type de renseignements, en les cherchant ou en les récoltant.
Cependant, je pense que la Police paie pour son despotisme et en récolte les fruits. La confiance, qui n’a pas été, de mon point de vue, totale, est loin de lui revenir. La Police n’est plus là que pour sauvegarder les Institutions, prélever à la source, et non pour protéger les citoyens et garantir leurs droits