Par Simone Wapler.
« Le monde est devenu très compliqué pour l’épargnant. On est passé de taux sans risque à des risques sans taux… » (Guillaume Dard, P.-D.G. de Montpensier Finance, Le Figaro du 11 janvier 2016).
Disons-le d’emblée, l’avenir de l’assurance-vie est sombre. C’est la conséquence des taux nuls ou négatifs, comme nous allons le voir. Vos marges de manoeuvre au sein d’un vieux contrat subsistent encore mais il devient urgent d’agir et d’en profiter car elles pourraient disparaître assez vite. Quoi qu’il advienne, l’assurance-vie n’est malheureusement plus aujourd’hui l’enveloppe idéale pour vous constituer un capital et une source de revenus dans laquelle taper à l’âge de la retraite : son rendement sera très compromis pour longtemps. Mais, encore une fois, il reste quelques solutions que je vais vous exposer.
Assurance-vie et retraites : même combat
Rappelons rapidement que le métier d’un assureur est de garantir des risques et, dans le cas qui nous occupe, celui de la vie ; c’est-à-dire le « risque » que vous soyez toujours en vie à l’échéance de votre contrat. À échéance du contrat, l’assureur vous versera une rente ou un capital. Vous saisissez ainsi pourquoi, logiquement, assurance-vie et retraite sont intimement liées.
La plupart des fonds de pension (Perp, Madelin…) sont gérés par des assureurs. Même en France, où le principe de la retraite dite par répartition est imposé et obligatoire, la collecte de l’assurance-vie ne se dément pas : les Français sont bien conscients des limites du système par répartition.
Autre élément à savoir : un assureur n’est pas comme une banque. Il n’utilise aucun effet de levier, aucun recours à la dette pour générer du rendement. Ses engagements doivent être à 100% couverts par les dépôts. À défaut, il est techniquement et légalement en faillite. Pour pouvoir donc servir les rentes qu’il doit, par engagement, verser, un assureur s’appuie sur un portefeuille obligataire. Si ce portefeuille lui rapporte moins que le contrat qu’il a signé avec son assuré, l’assureur est en danger.
Traditionnellement, pour assurer les rentes de ses assurés, un assureur se tourne donc vers des obligations réputées très sûres comme celles des grands États souverains, celles des banques ou des très grandes entreprises multinationales. Ainsi, son risque de perte est très faible et il touche un petit rendement sur ses positions. Comme le rendement est traditionnellement à la mesure du risque, les contrats d’assurance-vie affichaient des rendements de « bon père de famille »… autour de 8%, au début ! Un assureur se nourrit donc toujours des rendements de ses placements.
C’est ainsi qu’il vous verse votre rente, vos intérêts, bref, les revenus pour lesquels vous avez ouvert votre assurance-vie. Or, c’est là que le bât blesse actuellement : à cause des taux nuls ou négatifs, les assureurs ne touchent plus les rendements nécessaires pour continuer à verser les rentes aux assurés. Il ne faut donc pas que les taux négatifs s’éternisent, sinon les assureurs vont être pris à la gorge. Le souci : une remontée des taux ne leur sera pas non plus favorable, comme nous le verrons.
Pour résumer, c’est Charybde ou Scylla. Les assureurs rencontrent actuellement deux écueils diamétralement opposés mais qui risquent tous deux de les faire sombrer. Et les assurés risquent de ne plus pouvoir toucher les revenus complémentaires tant attendus.
Assurance-vie et taux négatifs : pourquoi un assureur devrait aujourd’hui refuser votre argent
En régime de taux nuls ou négatifs, le métier des assureurs ne fonctionne donc plus.
Prenons un exemple très simple : l’intérêt du placement le plus sûr qui soit, le Bund Allemand à 5 ans, est de -0,30%. L’assureur qui en achète ne peut espérer que conserver votre capital moins 1,5% (5 x -0,30%) : n’allez pas en plus lui demander de vous verser une rente !
Que peut donc faire un assureur à qui vous confiez des fonds aujourd’hui pour alimenter un contrat en euro ? Rien.
En toute honnêteté, il devrait refuser l’argent que vous voulez verser sur votre contrat d’assurance-vie. Rappelez-vous : un assureur ne doit pas spéculer, il doit assurer. Or, en l’acceptant, il spécule sur un lent retour à la normale avec hausse modérée des taux futurs. C’est un scénario qui a bien peu de chances de se produire…
Vous vous souvenez peut-être que deux stars de la gestion obligataire, Bill Gross et Mohammed El Erian, du fonds américain Pimco, ont démissionné respectivement en septembre et en janvier 2014.
Pimco, qui est dans le giron de l’assureur allemand Allianz, a plus de 2 000 Mds$ d’actifs sous gestion. Le fonds Pimco « Total Return« , avec 221 Mds$, est le plus gros fonds non investi en actions. Beaucoup d’Américains en détiennent une part dans leur plan d’épargne retraite. Bill Gross en était le gestionnaire vedette.
Ces démissions ont fait couler beaucoup d’encre médiatique. Une vérité troublante se dégage au fil de la lecture des articles d’Andrew Balls, un spécialiste de la question, dans The Financial Times : Mohammed El Erian souhaitait engager le fonds sur le marché des dérivés, pour retrouver un peu de rendement, puisqu’il était écrasé par la politique de taux zéro de la Fed et par ses rachats obligataires. Bill Gross y était opposé et Mohammed El Erian a démissionné. Puis, réalisant que l’exercice de son métier (trouver du rendement et assurer un revenu à ses assurés) était devenu impossible avec ces taux zéro et que la normalisation n’était pas pour demain, Bill Gross aurait suivi.
Deux stars de l’obligataire ont donc jeté l’éponge parce que la politique monétaire de la Fed ne leur permettait pas de gérer correctement leur portefeuille. Or, la politique de la Banque centrale européenne est similaire à celle de la Fed, en plus accentuée.
—
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
C’est quoi ce billet ? Ne serait ce pas simplement de la publicité ? Pas de réponses sur où placer. Rien de bien clair sur leur site non plus à moins d’aller dans une section réservée de chroniques payantes elles…
Tout à fait d’accord avec vous, mais ça a l’air d’être le style d’ouvrage de l’auteure qui, on peut le voir sur la droite, a écrit : « Pourquoi la France va faire faillite », « Comment l’État va faire main basse sur votre argent », « Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? », et “La fabrique de pauvres”.
Force de vouloir décrédibiliser tout le monde, elle se décrédibilisera elle-même…
Bien sûr qu’il faut continuer d’utiliser les comptes assurance vie, bien sûr qu’il faut continuer d’investir, les fonds remonteront un jour, mais pour ça, il faut investir !
De plus, il est possible d’y choisir le support, si on souhaite la sécurité (fonds euros) ou non (unités de compte). Faire craindre au Français les investissements qu’ils soient en banque ou aux assurances ou à n’importe quel autre type de placement, c’est répandre les armes pour que notre économie s’écroule.
Bref, je ferai bien un contre-article, mais je conseille aux lecteurs de voir au-delà de ces écritures et de penser à l’économie générale et aux divers fonctionnement du système.
Faites ce contre-article, parce que j’ai beau penser à l’économie générale et aux modes de fonctionnement du système, je retombe toujours sur les mêmes craintes et conclusions. En particulier que les banques et assurances sont des cadavres ambulants, et qu’à l’échelle de la décennie, seuls les investissements qu’on aura choisis personnellement dans des biens avec une réelle valeur d’usage vaudront encore quelque chose.
« Les banques et assurances sont des cadavres ambulants » ?
Que vous le vouliez ou non, ils sont la source même de notre économie, les investissements qu’ils font ne peuvent être comparés à vos investissements personnels.
La banque est soit, aidée par l’Etat, car on ne peut pas laisser une banque couler. L’assurance quant à elle ne compte que sur elle même, une faillite de leurs systèmes est impossible.
Ne plus faire confiance à ces domaines c’est retourner aux écus : l’argent redevient palpable, on évolue moins, on arrête tout progrès. Si nous avons pu tant avancer à l’heure actuelle, c’est bien grâce aux investissements, si l’Etat continue de fonctionner c’est bien parce qu’il y a des obligations qui sont investie en Mrds par la banque et l’assurance.
Alors oui, parfois il y a un couac et la tendance s’inverse, les gens perdent confiance, perdent une part d’investissement, mais ce sont les aléas ! Les crises économiques doivent arriver et arriveront toujours, l’essentiel et de ne pas oublier que, moins d’investissement il y a, plus l’économie ira mal.
Cependant, je n’ai rien contre l’investissement personnel, mais n’oubliez pas que les contrats d’assurance vie (sujet de l’article) sont avant tout des contrats d’épargne et qu’il appartient à chacun d’y investir avec plus ou moins de risque, et qu’ils ont d’autres buts (RMG et succession en autres).
« Les banques et assurances sont des cadavres ambulants » ?
Que vous le vouliez ou non, ils sont la source même de notre économie, les investissements qu’ils font ne peuvent être comparés à vos investissements personnels.
La banque est soit, aidée par l’Etat, car on ne peut pas laisser une banque couler. L’assurance quant à elle ne compte que sur elle même, une faillite de leurs systèmes est impossible.
Ne plus faire confiance à ces domaines c’est retourner aux écus : l’argent redevient palpable, on évolue moins, on arrête tout progrès. Si nous avons pu tant avancer à l’heure actuelle, c’est bien grâce aux investissements, si l’Etat continue de fonctionner c’est bien parce qu’il y a des obligations qui sont investie en Mrds par la banque et l’assurance.
Alors oui, parfois il y a un couac et la tendance s’inverse, les gens perdent confiance, perdent une part d’investissement, mais ce sont les aléas ! Les crises économiques doivent arriver et arriveront toujours, l’essentiel et de ne pas oublier que, moins d’investissement il y a, plus l’économie ira mal.
Cependant, je n’ai rien contre l’investissement personnel, mais n’oubliez pas que les contrats d’assurance vie (sujet de l’article) sont avant tout des contrats d’épargne et qu’il appartient à chacun d’y investir avec plus ou moins de risque, et qu’ils ont d’autres buts (RMG et succession en autres).
« La banque est soit, aidée par l’Etat, car on ne peut pas laisser une banque couler. »
Avec quel argent ? la France dépense 70 milliards de trop chaque année et sont dernier budget positif remonte à 40 ans en arrière.
Quant à la dette elle est soutenable uniquement avec la caution de l’Allemagne et des taux quasi nul qui ne peuvent pas durer éternellement.
avec quel argent ? Ca n’a jamais dérangé l’Etat de s’endetter, il s’en fait même une raison…
Pb sur mon précédent commentaire… Cependant je compléterai en vous conseillant de voir les réformes Solvabilité 2 qui se préparent par la Commission Européenne. Si avec ça, un assureur coule, je ne comprends pas… A force de trop protéger, on ne fait que leur reserrer la ceinture et les empêcher de faire fructifier autant qu’ils le voudraient.
Je finirai simplement en vous disant d’essayer de sortir de vos points de vue et préjugés qui vous empêche de voir la situation globale…
Stiglitz: « Ca n’a jamais dérangé l’Etat de s’endetter, il s’en fait même une raison… »
Mathématiquement, économiquement et socialement il existe des limites et l’argent gratuit est en train de faire gonfler des bulles qui vont faire passer 2008 pour une aimable plaisanterie.
Stiglitz: « vos points de vue et préjugés »
La situation catastrophique de la France est un préjugé ?
Les banques et les compagnies d’assurance ont un rôle d’intermédiaires, elles mutualisent et redirigent les investissement individuels vers l’économie en mal d’investissements, et en échange mutualisent les risques et en répartissent l’offre de manière que chacun puisse choisir un placement correspondant à son compromis personnel désir de rendement / aversion au risque. Sauf intervention de l’état, je les ai toujours vues réticentes à investir à long terme pour compte propre : quand l’entrepreneur demande un prêt à sa banque, celle-ci ne le lui consent que parce qu’elle sait qu’elle a une contrepartie, plus ou moins multiple et diffuse et en général à horizon au moins aussi long terme, à laquelle elle va revendre les risques et les produits du prêt. Par rapport à des prêts directs, cela permet un meilleur éventail de choix des conditions et une liquidité du marché, mais ça met l’Etat dans la boucle par le biais de la réglementation et des prélèvements fiscaux et ça expose au risque de défaillance de l’intermédiaire.
Aujourd’hui, le rendement s’est écroulé et le risque a explosé. La banque ou la compagnie d’assurance ne peut jouer son rôle, tout repose pour elle sur des hypothèses spéculatives d’un retour à des taux sans risque nettement positif, alors qu’elle sait par ailleurs qu’un tel retour conduirait à une crise majeure des dettes. Les épargnants ne continuent à utiliser les banques comme intermédiaires que parce qu’ils y sont obligés par la réglementation et parce qu’ils n’ont du risque que la présentation faite par les Etats et les banques. Techniquement, ça pourrait être « uberisé » en quelques mois si la garantie et l’autorité de l’Etat disparaissaient. Mais bien entendu, vu que l’autorité est indissociable de la garantie, les Etats ne le veulent pas, et personne ne veut de la crise majeure qui serait nécessaire à le faire contre leur volonté. Donc tout le monde repousse le moment où l’épargnant va se rendre compte que non seulement son rendement est négatif, mais qu’il ne reviendra jamais au positif sans passer par la case ruine partielle ou totale faute de réalité de la garantie de l’Etat envers son intermédiaire aux ordres qu’est le système bancaire. L’illusion peut encore durer des années, mais pas autant que les impôts…
+1 MichelO !
Je travaille depuis 20 ans dans le secteur bancaire, principalement auprès des PME, j’ai fait plusieurs établissements et j’ai vécu de plein fouet la crise de Lehman en 2008 puisque l’établissement où j’étais à l’époque, structurellement créditeur, avait prêté pas mal de fonds à l’époque et nous ne savions pas en arrivant le matin si nous aurons toujours du travail le soir.
Malgré cela, je dois avouer que je n’ai jamais vu une situation comme celle d’aujourd’hui. Les profits ne reposent quasiment plus sur la marge d’intérêt (inexistante au point que les autorités de contrôle s’en sont émues le mois dernier, insistant sur le fait que cela n’était pas soutenable à moyen terme) , difficilement sur les commissions (en augmentation très rapide mais insuffisantes pour contrebalancer les marges d’intérêt perdues) et de plus en plus sur les activités de pour compte propre, autant dire la spéculation au bénéfice de la banque grâce aux fonds déposés par les clients…
Il suffira d’un retournement de marché durable pour que les banques voient leurs profits fondre comme neige au soleil et fassent à nouveau appel à la BCE pour se remettre d’aplomb. Ou plus précisément pompent l’argent des épargnants depuis la mise en place du plan de « sauvetage » (façon élégante de dire racket organisé à mon sens) conçu lors de la faillite bancaire Chypriote et transposé dans le droit Européen depuis. C’est d’ailleurs ce système qui a amené à prendre une commission sur les comptes de dépôts depuis peu (étonnant d’ailleurs dans le cas de la France, il me semblait qu’il y avait déjà un fonds de garantie des dépôts ! Ha, on me dit qu’il n’y aurait de quoi indemniser que les 250.000 premiers, too bad !).
La faillite fin 2015 de 4 banques (certes régionales) italiennes que sont Banca Etruria, CariChieti, Banca Marche et Carife et celle plus récente de Monte dei Paschi (plus vieille banque du monde quand même !) devrait quand même faire réfléchir sur la pérennité du système dans son ensemble. La Deutsche Bank est gavée de produits dérivés, à hauteur de 60 à 80 fois ses fonds propres. A côté, l’affaire Société Générale-Kerviel, c’est un bingo du dimanche !
Soyons clairs, si une banque systémique bascule, il n’y aura que 2 solutions : soit siphonner les comptes des épargnants pour combler le trou en leur donnant de beaux certificats de propriété bidons (je doute que ça se passe sans mal…), soit le système s’effondre avec un effet domino et c’est le retour à la situation de la République de Weimar.
Je connais moins le secteur des assurances mais un de mes amis Agent Général m’a confié avoir comme mission d’arbitrer le plus possible en UC les contrats de ses clients afin que ce ne soit pas la compagnie qui subissent les risques mais les clients. Comme gestion en bon père de famille, on a vu mieux. Et quand je vois les tonnes de documents à faire signer aux clients pour le moindre investissement de 500€, j’ai du mal à accepter que ce soit pour que le client comprenne bien ce qu’il fait. Il arrête généralement de lire au bout de 2 phrases. Je préférerais qu’on me dise clairement que c’est pour avoir des billes en cas de litige, cela aura au moins le mérite de l’honnêteté.
Les banques et assurances peuvent très bien s’adapter en faisant payer le juste prix, sans cadeau et sans bénéfice excessif. Si les nouveaux dépôts sur des contrats d’assurance vie en euros sont adossés à des obligations à -0.5%, alors l’assureur doit assurer au client un taux de -0.5 moins sa marge (soit en gros un prélèvement d’au moins 1% par an sur chaque compte). Les anciens dépôts ne devraient pas être impactés puisque les obligations ont été achetées alors que les taux étaient plus haut. En revanche il n’y a pas à faire de cadeaux aux nouveaux déposants et surtout pas avec l’argent des anciens déposants. Logiquement les contrats en euros devraient donc être dissuasifs et plus personne ne devrait les recharger tant que les taux ne remontent pas.
Les banques et assurances ne sont pas fondamentalement différentes des autres entreprises, elles travaillent avec des ressources qui ont un cout pour elles, il est normal qu’elles le répercutent sur les clients. La concurrence a bien sur tendance à réduire les marges mais si la même charge s’applique à tous les concurrents, il n’y a aucune raison pour qu’ils changent leur marge et le prix va donc augmenter du montant de la charge supplémentaire.
Les banques et les assurances ne peuvent pas tous être des cadavres ambulants, il y a toute une gamme entre ceux qui vont bien, ceux qui souffrent et ceux qui sont proches de la fin. Si la situation devient vraiment difficile, certains disparaitront et l’offre diminuant, les survivants pourront augmenter leurs marges. C’est la sélection naturelle ! C’est vrai dans tous les secteurs d’activité. Ce n’est qu’une variante de la loi générale de l’offre et de la demande.
A moins d’y être obligé par la loi, pourquoi placeriez-vous votre argent à -1% ?
Justement, je ne le ferai pas et comme les assureurs vie ne sont pas des philanthropes, je suppose qu’ils vont arrêter rapidement de proposer à leurs clients des fonds en euros avec une garantie de taux positifs qui leur feraient perdre de l’argent.
j;interviens, ses ouvrages je les ai lus depuis les Etats Unis.. je ne pense pas que l’auteur se décrédibilisera, elle est lucide. je conseille ses livres. je pense pas qu’elle fasse de la publicite..
Sans parler de la censure des commentaires (sur leur site) quand ils ne vont pas dans le sens de leur business…
http://www.lepoint.fr/dossiers/economie/special-placements/assurance-vie-du-nouveau-21-04-2016-2033786_797.php
J’invite à lire cet article…
En tant qu’actuaire, c’est-à-dire en tant que spécialiste du fonctionnement des contrats d’assurance-vie, et notamment des contrats de retraite, je me permets d’exprimer mon désaccord partiel avec le texte ci-dessus.
En réalité, les contrats d’assurance-vie, quelle que soit leur finalité, par exemple fournir une rente viagère, sont parfaitement conçus pour fonctionner quels que soient les taux d’intérêt, et même avec des taux d’intérêts négatifs.
D’ailleurs, contrairement à ce que croit Mme Wapler, une rente viagère n’a jamais eu pour but de fournir un « revenu complémentaire » mais de veiller à ce que l’assuré consomme de façon régulière son capital. Par exemple, si un assuré espère vivre encore 20 ans et confie 200000 euros à son assureur, celui-ci lui fournira en retour une rente d’un montant approximatif de 10000 euros par an, c’est-à-dire que l’assuré consommera chaque année à peu près un vingtième de ce qu’il aura confié à son assureur.
Cependant, il est vrai que les assureurs ont beaucoup à souffrir, d’une part à cause de la baisse des taux et, d’autre part, à cause de taux durablement faibles. Mais Mme Wapler ne semble pas connaître les vraies raisons de ces souffrances. Je vais donc les expliquer.
Conséquences dommageables du phénomène de la baisse des taux :
Il faut savoir qu’une mode a poussé pendant longtemps les assureurs à promettre à leurs clients des taux d’intérêts minimaux garantis. Les assureurs se sont persuadé que faire le plus possible de promesse était le meilleur moyen d’attirer les clients. Ce sont là des promesses que la loi ne contraint pas les assureurs à faire. Les assureurs sont seuls responsables des promesses qu’ils font. Malheureusement, si les taux minimaux garantis excèdent ce que rapportent les placements faits par les assureurs, les assureurs y sont de leur poche pour donner aux clients la différence entre ce qu’ils ont promis et ce dont ils disposent. Sur ce point, il y a ici une responsabilité coupable de la part des assureurs puisqu’ils ont fait des promesses qu’ils sont bien en peine d’honorer. Remarquons que ce problème ne se pose que lorsque les taux d’intérêt sont en train de baisser. Car si les taux d’intérêt se stablilisent, les assureurs ajustent leurs promesses aux taux qu’ils observent.
Conséquences dommageables des taux d’intérêts durablement faibles :
Un assureur doit nécessairement se financer. Or un assureur qui gère de l’argent se finance sur l’argent qu’il gère. Prenons un exemple numérique pour s’en faire une idée : supposons que l’assureur prélève pour sa gestion chaque année 1% des fonds gérés.
Si l’assureur parvient à placer les fonds au taux de 5%, il reste capable de fournir au client un taux d’intérêt net de frais de gestion de 4%, ce qui est intéressant pour le client.
Mais si l’assureur ne parvient à placer les fonds qu’au taux de 1%, il ne reste capable de fournir au client qu’un taux d’intérêt net de frais de gestion de 0%, ce qui n’est plus vraiment intéressant pour le client. Ainsi, lorsque les taux d’intérêt sont faibles, les contrats d’assurance vie sont très peu intéressants pour les clients, qui s’en désintéressent. C’est précisément ce désintérêt de la part des clients qui est dommageable pour les assureurs.
Assez d’accord avec vous. Un assureur ne fait que mutualiser des risques, il rend donc à chacun un peu moins que sa cotisation puisqu’il faut bien qu’il vive. Le but de l’assurance vie est de récupérer a peu près son épargne en fin de contrat. Il ne faut pas voir l’assurance vie comme un placement à fort rentabilité. Ceux qui cherchent la rentabilité doivent prendre des risques et acheter des actions. Cela dit les taux négatifs sont une aberration et il serait bon que tous ceux qui achètent des obligations à taux négatifs les boycottent